Skip to main content

Full text of "Revue des langues romanes"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


UMMÎ  •STAÏÏlFOHB'JVNÎOR-WWlEHSîrY' 


1 


\ 


] 


\ 


'^^UP'-'1^777 


KEVUE 


DES 


LANGUES  ROMANES 


RliVUE 


LANGUIES  ROMANES 


Tome  LVIII 


VI-      SSH1«      —      TOMB      VIII 


SOCIÉTÉ  DES  LANGUES   ROMANES 
MONTPEILURK 


sr 


*  *     • 


REMARQUES 

AU   SUJET  ET  A  PROPOS  DE  l'ÉDITION  d'UNE   VERSICm*  °^ 

DU  BEUVES  d'AIGREMONT 


Tout  à  la  fin  de  mon  édition  des  Quatre  Fils  Aymon, 
après  avoir  présenté  en  un  ensemble  les  principaux  carac- 
tères qui  autorisent  à  ranger  en  familles  dé  rédactions 
les  divers  manuscrits  du  poème,  je  disais  :  «  Il  reste  à 
formuler  pour  chacune  des  familles  déterminées  la  filia- 
tion exacte  des  versions  qu'elles  embrassent  ». 

Un  premier  pas  me  semble  fait  dans  cette  voie  par  la 
publication  du  Beuv es  (TAigremont,  première  branche  du 
poème,  d'après  les  mss.  de  Metz,  Montpellier,  TArsenal, 
Peterhouse,  Douée  d'Oxford.  En  une  thèse  de  74  pages 
(Greifsv^ald,  1913),  M.  Karl  Kaiser  donne  les  987  pre- 
miers vers  d'après  ces  cinq  manuscrits,  et  nous  apprend 
(p.  10)  que  la  seconde  partie  du  Beuves  d'Aigremont,  où 
ces  mss.  se  séparent  en  une  version  M  Mz  et  une  version 
A  P  D,  sera  prochainement  publiée  par  MM.  Theel  et 
Geipel. 

La  division  du  travail  a  des  inconvénients  que  signa- 
lent et  déplorent  les  économistes.  Ici,  M.  Kaiser,  mar- 
chant le  premier,  s'est  honnêtement  cru  tenu  de  donner 
non  seulement  sa  part  du  texte,  mais  aussi  de  composer 
une  sorte  d'introduction  générale  visant  le  Beuves  (TAi- 
gremont  en  son  entier.  Je  suppose  que  MM.  Theel  et 
Geipel  l'ont  aidé,  mais  travail  à  trois  est  rarement  parfait. 

Après  avoir  rappelé  qu'avant  1909,  il  n'existait  de  texte 
imprimé  des  Fils  Aymon  que  le  Renaus  de  Montauhan, 
de  Michelant,  M.  K.  traite  de  l'édition  que  j*ai  donnée 
ici  et  dans  la  coUeetion  des  publications  spéciales  de  la 
Société  des  Langues  Romanes  :  «  Castets,  lui  aussi, 
donne  seulement  une  édition  du  ms.  ]a\  Vallière,  et  en 
introduction  et  en  appendice,  des  remarques  sur  les  autres 
manuscrits.  Evidemment,  il  ne  songe  pas  à  rédiger  un 


• 


.    ••  •    . 


6  .   •'*•.  Rïl^AROUES   AU    SUJET 

ouvrage  {(Piiû'*  caractère  absolument  critique  :  Anschei- 
lief;id'witrér  auch  gdt  Kein  abschtiessend  Kritisches  Werh 
y/'iClxUffên  ».  Il  cite  mêm-e,  à  Fappui  de  cette  opinion,  ce 
'•'-que  j'ai  dit  dans  mon  introduction,  à  propos  d'une  remar- 
que de  Zwick  visant  l'édition  de  Michelant.  S'il  eût  con- 
tinué à  lire,  il  aurait  constaté  que  je  promettais  surtout 
de  faire  autrement  que  le  premier  éditeur,  c'est-à-dire 
de  ne  pas  toucher  au  texte  sans  en  avertir  et  sans  en 
donner  la  raison. 

Mais  M.  K.  veut  bien  reconnaître  que  mon  édition  est 
bonne  et  que  les  notes  et  les  explications  que  je  donne 
au  sujet  des  manuscrits,  sont  très  supé^rieuTes  à  ce  que 
l'on  avait  jusque-là  ;  et  je  n'aurais  qu'à  me  réjouir,  s'il 
ne  se  hûtait  d'ajouter  que  notes  et  explications  n'éclai- 
rent qu'en  partie  les  rapports  compliques  des  manuscrits 
entre  eux. 

«  Donner  et  retenir  ne  vaut  »,  dit  le  proverbe.  L'on 
aurait  e^i  à  la  rigueur  le  droit  de  parler  ainsi,  car  je  ne 
pouvais,  dans  l'état  où  je  trouvais  la  question,  m'enga- 
ger  dans  un  détail  minutieux  au  sujet  de  manuscrits 
représentant  des  versions  très  différentes  les  unes  des 
autres,  mais  il  eût  fallu  dire  d'abord  que,  dans  la  descrip- 
tion des  manuscrits,  dans  de  longues  notes  au  texte, 
enfin  dans  l'appendice,  j'ai  jeté  les  bases  d'une  classifi- 
cation des  manuscrits  en  familles  d'après  les  rédactions 
qu'ils  nous  ont  conservées  et  que,  tout  à  la  fin,  j'ai  pré- 
senté un  résumé  de  ce  classement  (1).  On  devait  le  dire, 
parce  qu'en  fait  c'est  sur  ce  classement  que  l'on  s'est 
appuyé  pour  éditer  la  première  partie  d'un  Beuves  (TAi- 
gremont  d'après  les  manuscrits  A  P  D,  M  Mz,  et  c'est 
également  grâce  à  lui  que  MM.  Theel  et  Geipel  ont 
reconnu  que,  pour  la  seconde  partie,  ces  manuscrits 
offraient  deux  versions  absolument  distinctes,  l'une  con- 
servée dans  A  P  D,  rautre  dans  M  Mz. 

(1)  DaiiB  uji  article  à  part  sur  lee  dernières  pivhlications  rela- 
tives aux  Fiîs  Aymon  j'arvais  déjà  tracé  un  clafisement  général  en 
partant  de  L.  V.  Eevue  des  L.  romanes,  année  1908,  pp.  490-604. 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  » 


J'admets  volontiers  qu'un  jeune  romanisant  peut  se 
croire  tenu  à  une  discrétion  qui  n'est  pas  obligatoire  pour 
les  vétérans  de  la  maison  ;  mais  quel  péril  y  avait-il  à 
reproduire  des  lignes  comme  celles-ci  :  «  M  Metz  ont  un 
Beuves  d Aigremont  particulier...  A  P  ont  un  Bernes 
(TAigremont  autre  que  celui  de  L,  mais  dont  la  première 
partie  concorde  avec  celle  de  M  Metz  »?  —  C'est  cette 
première  partie  commune  aux  quatre  manuscrits  que 
vous  imprimez.  En  y  ajoutant,  à  partir  du  v.  740  (sur  les 
987  du  texte)  le  ms.  Douce  (D),  vous  ne  faites  que  mettre 
à  profit  les  indications  que  j'ai  données  sur  ce  manuscrit, 
auquel  manquent  de  nombreux  feuillets  au  commence- 
ment et  dont  j'ai  imprimé  la  première  page  en  consta- 
tant qu'il  suit  la  version  A. 

Dans  ce  dédale  en  apparence  inextricable  des  manus- 
crits des  Fils  Aymon,  j'ai  tracé  des  avenues  où  il  est 
aisé  de  se  retrouver  ;  mais  j'aurais  préféré  n'être  pas 
contraint  à  le  rappeler.  Remarquez  d'ailleurs  que,  soit  à 
la  description  des  manuscrits,  soit  dans  l'appendice,  soit 
même  dans  les  notes  au  texte,  j'ai  multiplié  les  résumés 
et  les  citations,  celles-ci  dur j  longueur  plus  qu'ordinaire, 
parce  que  je  tenais  à  faire  triompher  la  vérité,  peu  soup- 
çonnée jusqu'alors,  qu'à  côté  de  la  version  représentée 
par  un  seul  ma:iasi*.rit,  1:î  manuscrit  La  Vallière  que  j'édi- 
tais, il  était  d'autres  rédactions  très  différentes  de  celle-là 
et  très  différentes  entre- elles  Je  n'avais  pas  dédaigné  de 
consulter  la  vieille  prose  française  qui  représente  un  ms. 
perdu  de  la  *^imil!e  P  A  M  Metz  pour  la  première  partie 
du  Beuves  (TAigremotit,  et  les  mss.  M  Metz  pour  la 
seconde.  A  ce  .-ropos,  j'imprimais,  ou  à  peu  près,  toute 
la  seconde  partie  du  Beuvs  (TAigremont  d'après  M.  D'ail- 
leurs, par  les  r?i{;t.r»iis  de  A  et  de  P  à  la  description  des 
manuscrits,  aimsi  que  par  les  résumés  et  des  com.pariai- 
sons  partielles,  je  donnaivS  les  éléments  les  plus  néces- 
saires à  l'élude  de  re  remaniement  si  curieux  du  grand 
poème.  J'avais  donc  appris  avec  une  réelle  et  sincère 
satisfaction,   que  j'aurais  le   plaisir  de  lire  le  commen- 


8  REMARQUES   AU    SUJET 

cernent  irri[»rimé,  et  j'ai  étr  d'autant  plus  étonné  que  ma 
préparation  antérieure  du  sujet  fût  mise  en  oubli. 

L'exemple  à  lui  seul  de  Matthes  montre  où  l'on  en 
était  avant  mes  travaux.  En  1875,  parlant  du  ms.  Douce 
dont  on  lui  avait  communiqué  des  extraits,  il  déclarait  : 
<(  le  manuscrit  ne  réclame  pas  d'auti^e  examen.  Il  con- 
tient la  plus  ancienne  version  de  Renaus^  la  version  tra- 
ditionnelle »  (1).  Or,  ce  n'est  pas  à  la  version  tradition- 
nelle de  Renaus,  c'esitoàndipe  à  celle  du  ms.  La  V allier e, 
impriméei  par  Michelant  et  connue  de  Matthes,  qu'il  faut 
comparer  le  ms.  Douée,  mais,  au  moins  pour  le  commen- 
cement et  la  fin  à  la  version  A  P.  Notez  que  Matthes  avait 
feuilleté  le  ms.  A  (Arsenal),  puisqu'il  en  mentionne  un 
passage,  p.  xxvii  du  Renout  van  Montalbaen.  Entre  feuil- 
leter un  manuscrit  et  le  lire,  il  y  a  loin. 

M.  Kaiser,  dans  la  Literatur,  ou  bibliographie,  men- 
tionne la  thèse  de  R.  Zwick  sur  la  Langue  du  Renaut  de 
Montauban.  Mais  ce  travail  d'un  esprit  sagace  contient 
des  inexactitudes,  et,  comme  ni  la  description  des  mss. 
n'y  est  suffisante,  ni  le  sujet  lui-même  ne  pouvait  être 
utilement  traité  en  raison  de  l'infidélité  du  texte  tel  que 
Michelant  l'a  édité,  je  crois  bien  faire  de  corriger  ici 
quelques-unes  de  ces  inexactitudes.  La  thèse  de  Zwick 
est  de  1884.  S'il  eût  connu  le  ms.  La  Vallière  lui-même, 
il  aurait  eu  un  terrain  plus  solide,  malgré  le  manque 
d'homogénéité  du  manuscrit  (2). 

A  la  page  13,  Zwick  énumère  les  contradictions  maté- 
rielles, sachUcfe  Widersprûche,  qu'il  a  relevées  dans  le 
texte  du  poème  :, 

1**  La  femme  de  Renaud  est  d'abord  dite  Aélis  (Miche- 
lant, p.  117,  V.  10;  Castets,  4420)  ;  dans  toute  la  suite 
elle  est  appelée  Clarisse. 

(1)  L'on  a  le  texte  de  cette  lettre  à  la,  ppemière  page  de  mon 
Appendice,  p.  906. 

(2)  J'eo  donne  la  deecription  minutieufie  à  mon  Appendice,  B., 
p.  920-925.  On  ne  comiprend  point  que  Michelant  néglige  de  faire 
ïa  moindjre  allusion  à  l'aspect  si  particulier  du  manuscrit  qu'il 
éditait. 


DU  ((  BEUVES  d'aIGUEMONT  » 


2®  Les  Fils  Aymon,  dans  leur  fuite,  sont  d'abord  logés 
par  Termite  Gautier  (Michelant,  p.  133,  v.  30  ;  Castets, 
V.  5059).  Plus  loin  il  reparaît,  mais  sous  le  nom  de  Ber- 
nardt  (Michelant,  p.  362,  v.  33  ;  Castets,  v.  13797). 

3**  La  première  partie  raconte  conunent  les  quatre  frè- 
res, après  la  malheureuse  partie  d*échecs,  s'enfuirent  de 
la  cour  dans  les  Ardennes.  Lorsque,  plus  loin,  Renaud 
conte  sa  rupture  avec  l'Empereur,  il  ne  mentionne  point 
d'une  syllabe  la  partie  d'échecs  et  fait  venir  les  cheva- 
liers directement  de  la  Cour  en  Gascogne. 

J'avoue  voir  une  simple  différence  entre  les  noms  attri- 
bués à  la  duchesse  plutôt  qu'une  contradiction.  Il  s'agit 
de  la  même  personne,  et  l'an  sait  que  jongleurs  et  copistes 
se  gênaient  peu  avec  les  noms  propres.  Il  en  est  bien 
d'autres  exemples  dans  les  Fils  Aymon  (1). 

Quant  au  Gautier  et  au  Bernard,  ce  sont  deux  person- 
nes distinctes.  Les  Fils  Aymon,  revenant  de  la  course 
où  Renaud  a  conquis  la  couronne  du  roi,  s'arrêtent  à  Poi- 
tiers chez  leur  hôte  Gautier.  Il  semble  que  ce  soit  le  même 
personnage  qui  les  a  hébergés  lorsqu'ils  se  rendaient  avec 
Mangis  dans  le  Midi,  après  qu'ils  avaient  été  si  affectueu- 
sement reçus  par  leur  mère  à  Dordonne  (Michelant,  p.  98; 
Castets,  V.  3697).  De  toute  manière,  Gautier  n'est  pas  un 
ermite.  Dans  le  Morgante,  Pulci  le  transpose  à  Paris, 
m«iis  ne  se  tromipe  point  sur  sa  quailité  :  E'  solean  questi 
sempre  per  antico  Dismontare  alla  casa  di  Gualtieri  (xi, 
ott.  30). 

Bien  plus  loin  dans  le  récit,  lorsque  les  Fils  Aymon 
sortent  du  passage  souterrain  par  où  ils  se  sont  évadés 
de  Montauban,  ils  se  trouvent  dans  un  bois,  et  les  frères 
de  Renaud  lui  conseillent  d'aller  demander  l'hospitailité 
à  son  ami  l'ermite  Bernard.  Celui-ci  les  accueille  de  son 
mieux  (Michela.nt,  pp.  362-364  ;  Castets,  13793-13853).  J'ai 
donné,  dans  l'appendice,  la  forme  que  cet  épisode  a  prise 


(1)    Hervi  de  Lion    (v.    1449)   et   Hervix  de   Loeenn©    (v.    3560) 
sont  le  même  pereonnage,  mais  le  t«rouvère  ne  songe  qu'à  la  rime. 


10  REMARQUES   AU    SUJEf 

dans  B  (1).  Dans  A  il  diflèr©  de  L  par  des  détails  de 
forme.  Il  y  a  donc  à  noter,  non  point  une  contradiction 
dans  le  texie,  mais  une  erreur  de  Zwick  ;  et  cependant 
il  disposait  du  texte  de  Micihelant.  Comment  a-t-il  pu 
transposer  à  Poitiers  un  emiitage  de  la  forêt  légendaire 
de  .la  Serpente,  près  Montauban  ?  L'ennui  est  que  ces 
choses,  une  fois  imprimées,  peuveoit  faire  autorité. 

J'en  vie<ns  à  la  troisième  contradiction.  D'après  Zwick, 
lorsque  Renaud  naconle  à  ses  dieva'liers  comment  il  a 
rompu  avec  l'Emipereur,  il  ne  dit  pas  un  mot  de  la  funeste 
parlie  d'échecs  et  ne  fait  pas  allusion  à  l'épisode  des 
Arde utiles.  Il  y  a  là,  pour  Zwick,  ujie  double  contradic- 
tion. Il  renvoie  à  Michelant,  p.  277  (Castets,  v.  8610-8073. 
Of.  8708-8724). 

Notons  successivement  .les  passages  où  il  peut  être  ques- 
tion de  la  partie  d'échecs. 

Sous  Momtessor,  dans  les  Ardennes,  Renaud  a  une  dis- 
cussion av^ec  Fouques  de  Morillon.  Il  y  rappelle  qu'il  a 
joué  avec  Berlolais  avant  de  le  tuer  d'un  coup  d'échi- 
quier (Michelant,  p.  67  ;  Castets,  v.  2620-2630). 

<3uand  la  duchesse,  sans  les  recormaître,  reçoit  ses 
enfants  revenus  des  Ardennes,  elle  leur  raconte  comment 
ses  fils  ont  dû  se  réfugier  dans  les  Ardennes  à  la  suite  de 
la  mort  de  Bertolais.  Mention  est  faite  explicitement  de 
la  partie  d'échecs  (MicheJant,  p.  90  ;  Castets,  v.  2399- 
2410). 

Dans  la  délibération  des  barons  du  roi  Ys,  où  l'on  exa- 


(1)  P.  964-966.  Le  iiom  de  rermite  y  est  omis,  par  raie  de  ces 
négliigences  dont  B  est  coutumier,  très  occupé  qu'il  est  d'amplifier. 
Il  est  dans  Epiiud  et  rédition  Maurice  Bauche,  si  altérées  que  soient 
ces  reproductions.  Dans  ie  Rinaldo  en  vers,  Termite  est  de  la 
geete  de  Olermont,  ce  qui  dérive  de  ce  qu'ont  dit  de  lui  les  frères 
de  Renaud  :  «  Bernarz  l'ermite  qui  ja  fu  vostre  dru  ».  Au 
chant  II  du  Morgante,  l'abbé  qui  donne  l'hospitalité  à  Roland, 
lui  déclare  que  son  nom  est  Chiaramonte^  qu'il  est  issu  de  'l'illus- 
tre geste  et  neveu  ou  cousin  du  paladin  Renaud.  Tout  c^la  dérive 
du  passage  des  Fi! s  Aymcji, 


DU  (C  BEUVES  d'aIGREMONT   »  H 

mine  s  il  faut,  au  non,  livrer  les  Fils  Aymon  à  CJiarle- 
magne,  »le  viccwnite  d'Avignon  résiime  le  Beuves  d'Aigre- 
mont  (1)  et  imeintion.ne  que  Renaud  a  tué  Berlolais  d'un 
coup  d'échiquier  :  «  pa.r  tel  devision  Conques  puis  ne 
pol  estre  Irovés  ens  el  roion  ».  Ceci  peut  être,  à  la 
rigueur,  considéré  connne  une  aUusion  à  l'épisode  des 
Ardennes. 

.  Il  n'est  pas  dit  de  façon  exp-li-cite  que  Bertolais  et 
Renaud  eussent  joué  ensemble,  et  il  est  insisté  sur  ce  que 
l'on  avait  omis,  après  la  mort  die  Beuves,  d'obtenir  l'adhé- 
sion des  Fils  Aymon  à  la  .paix.  L'on  donne  pour  raison 
de  l'acte  de  Renaud  la  rancune  qu'il  gairdait  à  Charle- 
magne. 

Les  mss.  B  C  V  A  P  M  ont  une  forme  conxmu'ne  de 
celte  délibération  où  le  vicomitè  d'Avignon  fait  aussi  res- 
sortir que  Ton  avait  omis  de  réconcilier  les  Fils  Aymon 
avec  l'empereur,  tandis  que  Ton  n'avait  pas  oublié  Vivien 
d'Aigremojit,  frère  de  Maugis.  Ceci  est  sans  doute  pour 
expliquer  comment  ce  personnage  n'a  aucun  rôle  dans 
les  Fils  Aymon,  Il  est  fait  mention  de  la  mort  de  Berto- 
lais,  mais  sans  aucun,  détail.  Plus  sûrement  encore  que 
dans  le  passage  correspondant  à  la  version  La  Vallière, 
il  n'est  pas  fait  allusion  à  l'épisodi©  des  Ardeniies  2).  Mais 
il  faut  reconnaître  qu'il  est  surtout  question  de  l'aiiitago- 
nisme  des  Fils  A}^Tnon  et  de  Chademagne,  et  que  rien 
n'obligeait  à  s'étendre  sur  ce  qui  n'est  pas  essentiel. 

J'en  viens  enfin  au  passage  visé  par  Zwick.  Les  faits 
y  sont  présentés  plutôt  d'après  la  version  A  P,  dont  l'on 
a  le  tlexte  dans  mon  introduction,  p.  146-147,  mais  sans 
que  Renaud  parle  expressément  d'une  partie  d'échecs. 
Je  m'étais  demandé  si  ce  ne  serait  point  par  le  fait  de 
copistes  (p.  143)  ;  mieux  eût  valu  dire  que  si  la  partie 
n'y  est  ])as,  Ton  y  retrouve  l'échiquier  et  l'emiploi  que 
Renaud  en  a  l'ait  : 


(1)  Michelant,  p.   166;   Castet£,   v.   5888-5923. 

(2)  L'on  a  ce  texte  daii6  mon  édition,  à  l'Appendice,  p.  954-958. 


12  REMARQUÉS   AU   SUJET 

Je  pris  un  eskekier  c  on  ot  d*or  pai^nturé  ; 

Berlolai  en  feri  .1.  cop  desmemuré, 

.1.  neveu  Chaiiemagne  que  im^t  avoit  amé. 

8626-8628.) 

La  différence  entre  la  version  L  et  la  version  A  P  est 
que,  d^ans  la  seconde,  quand  Renaud  se  plaint  à  Char- 
lemagne  de  la  brulalité  de  Bertolais,  remipereur  Tinsuilte 
mais  ne  le  frappe  poinL  Renaud,  dans  ce  premier  dis- 
cours, pense  uniquement  à  expliquer  comment  il  a  été 
amené  à  se  révolter  contre  son  suzerain  et  à  se  mettre  au 
service  du  roi  de  Gascogne.  Il  négdige  donc  sa  quereille 
avec  Bertolais,  rappelle  qu'il  a  demandé  à  Charles  répa- 
ration pour  la  mort  de  Beuves  et,  qu'insulté  par  Tempe 
reur,  il  a  tué  son  neveu  d'un  coup  d'échiquier.  Rieji  ne 
l'obligeait  à  dire  qu'en  jouant  avec  Bertolais  ii  avait  été 
frappé  «par  ceJui-ci.  Mais  le  coup  d'échiquier  est  le  témoin 
de  cette  (première  partie  dti  drame. 

Dans  le  second  et  bref  discours,  non  mentionné  par 
Zwick,  que  Renaaid  adresse,  un  peu  plus  bas,  à  ses  hom- 
mes (v.  8708-8724),  il  rappoUe  encore  la  mort  de  Beuves 
et  le  coup  d'échiquier. 

Zwick  a  donc  tort  d'affirmer  catégoriquement  que,  dana 
le  discours  de  Renaud,  il  n'y  a  pas  une  syllabe  de  la 
partie  d'échecs  ;  il  y  a  le  coup  d'échiquier  et  la  mort  de 
Bertolais, 

Ainsi  s'évanouissent  les  conlradictions  qu'il  avait  cru 
constater. 

Mais  il  ne  s'en  est  pas  tenu  là.  Le  texte  du  ms.  La 
Vallière  offre  ceci  de  particulier  que  d^  v.  1  au  v.  6594 
(Miohelant,  p.  1-174),  les  vers  sont  rimes  (1)  ;  que  du 
V.  6595  au  v.  12587  (Michelant,  p.  175-330)  ils  sont  asso- 
nances ;   que  le  reste  du  texte  e»i  rimé.  L'on  est  donc 

(1)  Dans  oe1>te  première  partie,  plusieuDs  des  autres  manus- 
crits ont  une  laisse  afisona«ncée  que  j'l^  reiproduiite  en  note  au 
V.  5003.  Est-ce  un  reste  d'une  première  rédaction  qui  aurait  été 
écrite  en  assonances? 


DU  «  BEUVES  D*AIGREMONT  ».  13 

porté  à  supposer  que  la  partie  en  assonances-  est  «plus 
aniciedine,  au  moins  pour  la  forme,  que  le  reste  du  poème, 
et  il  est  d'ailleurs  d'autres  raisons  encore  pour  Tadmettre. 
Mais  quand  Zwick  affirme  (p.  14,  1.  23,  sqq.)  que  lanti- 
quité  de  la  partie  assonancée  est  prouvée  parce  qu'il  n'y 
reste  à  peu  près  aucune  traice  de  la  première  et  qu'il  ren- 
voie aux  "trois  conitradietions  qu'il  croit  avoir  relevées,  il 
se  trompe. 

J'ai  insisté  sur  le  discours  du  comte  d'Avignon,  dont 
Zwick  ne  iieml  i>as  compte,  parce  qu'on  l'a  précisément 
dajns  la  partie  rimée  et  que  les  faits  y  sont  présentés  à 
peu  près  exactement  comme  dans  le  discours  de  Renaud 
lequel  est  dans  la  partie  assonancée  :  il  y  a  le  coup 
d'échiquier,  mais  non  la  querelle  de  Renaud  et  de  Berto- 
lais.  Le  nom  d'Ardennes  n'y  est  pas  prononcé.  Dès  lors, 
il  ne  peut  plius  être  parlé  des  contradictions  que  Ton  pen- 
sait avoir  relevées  entre  «la  partie  rimée  et  la  partie 
assonancée.  Dans  oelle-ci,  Fouques  de  Morillon  reproche 
à  Renaud  la  mort  de  Bertolais,  neveu  de  Charlemagne 
(Michelant,  p.  182  ;  Castets,  v.  6888),  et  souvent  il  y  est 
question  de  la  mort  de  Beuves.  C'est  en  s'appuyant  sur 
d'autres  remanques  plus  im'portantes  que  l'on  est  porté 
à  juger  que  le  poème  est  formé  d'éléments  d'abord  dis- 
tincts, dont  l'on  a  fini  par  former  un  tout  où  les  soudures 
n'ont  jamais  complètement  disparu. 

Le  Beuves  d'Aigremont  bien  que  destiné  à  se  trans- 
former en  une  introduction  générale  aux  Fils  A  y  mon,  fut 
d'atK)ird  une  composition  indépendante.  Il  garde  presque 
absolument  ce  caractère  dans  le  texte,  le  plus  ancien, 
celui  du  ms.  La  Vallière  [L],  où  il  s'arrête  vraiment  au 
vers  1701.  Aoi  vers  suivant  commence  la  Chanson  des  Qua- 
tre Fils  Aymon  : 

Dus  Aimes  de  Doixlone  .1.  gentis  chevaliers 

Sans  doute,  dans  cette  forme  antique  du  Beuves  d'Ai- 
gremont,  il  est  fait  une  petite  place  au  duc  Aimes,  mais 
on  y  était  forcé  par  la  nécessité  de  créer  un  lien  entre  une 


14  REMAROUES   AU    SUJET 

œuvre  d'un  cara«ctè.re  archoïqu^,  dont  le  succès  avait  dû 
être  grand,  et  le  récit  des  aventures  des  Fils  Aymon.  On 
ne  pouvait  choisir  plus  noble  et  grave  vestibule.  Dès  ior», 
il  ne  devait  plus  être  reproduit  à  iparl.  Mais,  bien  que 
déjà  modifié  dans  le  texte  I^i  VaHière;  il  était  destiné  h 
Têtre  encore  et  bien  davantage.  On  devait,  par  un  progrès 
natupel,  aller  plus  loin,  achever  la  fusion  des  deux  poè- 
mes  en  un  seul.  L'on  y  était  encouragé  par  l'importance 
et  le  succès  du  Maugis  (ÏAigremont  et  peut  être  du  Vivien 
de  Monbranc,  compositions  d'un  genre  romanesque  dont 
la  première  a  plus  de  9000  vers,  où  l'ami  des  Fils  Aymon 
est  définitivement  présenté  comme  .le  fils  de  Beuves  d'Ai 
gremont,  où  l'on  a.p(prend  d'où  il  lient  sa  science  d'en- 
chanteur et  comment,  grâce  à  lui,  Renaud  possédait 
Bayard  'le  cheval-fée,  et  Froberge,  l'épée  rivaile  de  Du- 

ramdal. 

Dès  lors,  on  n'hésita  pas  à  prendre  des  libertés  plus 
grandes  avec  le  Beuves  (TAigremont  et  les  Fils  Aymon 
eux-mêmes.  Il  sem'Me  cependant  que,  d'abord,  l'on  n'osa 
point  refaire  le  Beuves  (TAigremont  en  entier.  Les  manus- 
crits B  C  donnnt,  en  effet,  le  texte  ancien  jusqu'au  vers 
1262.  Puis,  dans  l'intention  de  relier  étroitement  les  deux 
poèmes,  le  récit  est  complètement  refait  jusqu'au  vers 
1987.  L'on  alla  plus  loin  et  l'on  rédigea  à  nouveau  le 
Beuves  d'Aigremont  d'un  bout  à  l'autre,  tout  en  gardant, 
du  mieux  que  l'on  pouvait,  les  dommées  les  plus  intéres- 
santes du  texte  primitif.  Au  point  de  vue  esthétique, 
aucun  de  ces  remaniements  n'égale  la  beauté  sombre  du 
vieux  Beuves  d'Aigrement,  mais  ils  plaisaient  .parce  qu'ils 
unissaient  en  une  seule  composition  le  court  poème  et  la 
Longue  histoire  des  Fils  Aymon  :  ils  réussirent  au  point 
que,  seul,  le  ms.  La  Vallièi'e  représente  aujourd'hui  le 
premier  âge  de  ce  qui  devait  peu  à  peu  constituer  le 
cycle  des  Fils  Aymon,  tel  que  le  Moyen-Age  l'a  lu  et 
admiré,  se  pénétrant  de  plus  en  plais  de  l'élément  roma- 
nesque. Ainsi  transformé,  il  eut  l'honneur  de  servir  de 


DU  «  BEUVES  d'AIGREMO^T   »  15 

point  de  dépairt  aux  premiiers  essais  de  la  poésie  cheva- 
leresque italienne. 

On  ne  peut  donc  qu'approuver  les  jeuiies  romanisants 
qui  ont  eu  la  penisée  d'imprimer  un  des  Beuves-d Aigre- 
mont  de  la  .seeonide  époque,  tel  qu'il  a  été  conservé  dans 
une  -faniiiUe  de  manuscrits. 

Une  introduction,  (p.  6-15)  mentionne  d'abord,  comme  il 
a  été  dit  plus  haut,  rédition  de  Renakis  de  Montauban 
de  Michedant  o-t  eelle  que»  j'ai  donnée  sous  le  titre  de  la 
Chanson  des  Quatre  Fils  Aymon  dans  la  Revue  des  Lan- 
gues Romanes  et  dans  la  collection  des  éditions  spéciales 
de  notre  Société.  Puis  vieint  l'énumération  avec  renvois 
à  mon  édition  des  mss.  que  j'ai  connus  et  plus  ou  moins 
utilisés.  L'on  a  eu  tort  dé  ne  pas  mentionner  le  ms.  701 
de  la  Bibliothèque  natioale  (1).  En  tête  de  la  longue  ana- 
lyse que  j'en  ai  faite  (p.  180-242)  j'ai  dit  sans  doute  qu« 
le  Beuves  dAigremont  y  est  supprimé,  mais  j'ajoute  qu'il 
en  est  tenu  compte  dans  la  suite,  et  j'en  donne  aussitôt 
la  preuve.  L'on  aurait  dû  comprendne  que  pour  moi,  par- 
tant de  la  version  ancienne,  le  Beuves  d'Aigremont  s'ar- 
rête avant  radoubeanent  des  Fils  Aymon  et  la  queirelle 
de  Renaud  et  de  Bertolais.  M.  Kaiser,  prenant  la  forme 
plus  récente  pour  base,  mène  le  Beuves  dAlgremont  jus- 
qu'à l'endroit  où  Cliariemagne  apprend  que  Renaud  et  ses 
frères  se  sont  réfugiés  dans  les  Ardennes.  Or,  dans  le 
ms.  764,  c'esit  seulement  au  f.  6,  reeto,  que  l'on  est  à  ce 
point  de  la  narration.  Je  ne  professe  pas  d'admiration 
pour  cet  interminable  roman,  mais  il  date  du  XIV*  siècle, 
puisque  des  tapisseries  dont  les  sujets  lui  sont  empruntés 
sont  portées  à  des  inventaires  de  1389  à  1420  (v.  mon 

(1)  L*oai  aurait  dû  meniionner,  sinon  mes  Mâcher ches  où  il  est 
si  souvent  question  du  nus.  de  Montpelliefr  dont  l'on  se  sert,  mais 
le  Maùgis  d'Aigremont,  d'a(>rès  le  ms.  P  et  les  mss.  M  C.  A  la 
page  315  Ton  a  des  remarques  importantes  sur  le  ms.  P  que  l'on 
utilise  aussi  pour  ce  Beuves  (TAigremont.  On  oublie  trop  que  dans 
tous  les  mss.  des  Fils  AymoUy  il  ya  des  traces  de  l'influence  du 
Maugis  d* Atgremont. 


16  REMARQUES   AU   SUJET 

édition,  p.  243,  244).  H  n'y  a  rien  de  téméraiFe  à  sup- 
poser que  ces  inventions,  ont  contribué  à  la  forme  que 
rhi-sloire  des  Fils  Aymon  a  prise>  en  Itailie  (1). 

M.  K.  aviait  d'abond  peinsé  à  prendre  ipour  base  de  son 
travail  le  ms.  A,  (Arsenal),  mais  il  a  été  rebuté  par  la 
mauvais  ortographe  et  la  difficulté  qu'il  a  trouvée  à  lire 
les  premieirs  feuillets  (2).  Il  a  donc  préféré  le  ms  Mz 
(iMetz),  qui  est  établi  avec  soin  et  plus  correct,  mais 
je  ne  crois  pas  que  l'on  y  ait  une  forme  plus  anciemie, 
bien  au  contraire. 

Aux  pages  10-15,  l'on  a  un  résumé  de  la  partie  du 
Beuves  d'Aigretnont,  éditée  par  M.  Kaiser,  où  il  est  com- 
paré aux  autres  versions.  A  propos  de  la  petite  intro- 
duotion  générale  qui  précède  le  Beuves  d'Aigremonl, 
M.  K.  dit  bien  qu'elile  n'existe  dans  aucun  autre  manus- 
crit que  ceux  dont  il  se  sert,  sauf  le  ms.  de  Venise,  mais 
il  ne  dit  rien  de  ce  que  ce  diernier  manuscrit  présente 
ici  de  particulier.  Dans  la  petite  introduction  de  la  version 
suivie  par  M.  K.,  le  meuirtre  de  Lohier  est  omis,  bien 
qu'il  soit  la  cause  de  la  mort  de  Beuves  d'Aigremont. 
V  ne  l'omet  pas  ou  tout  au  moins  l'ajoute  : 

Seignors,  oes  chanson  de  grand  nobilité  ; 
Elle  est  de  voir  estoir,  sans  point  de  fausseté  ; 
Ains  n'oïstes  meilor  en  trestot  vostre  aé  ; 
Si  com  Karies  de  France,  li  fort  roy  coroné, 
Gueroia  li  dus  Bues  d'Aigremont  la  cité. 
Karies  le  fist  ocire,  le  fort  roy  coroné, 
[Puis  que]   dus  Bues  ocist  Lohier  l'aduré, 
Renau[s]  ocist  après  Bertolais  le  membre. 

Le  rappel  de  la  mort  de  Lohier  a  tout  l'air  d'une  cor^ 
rection,  mais  elle  était  justifiée,  puisque  du  meu-rtre  du 
fils  du  roi  découlent  tous  les  malheurs  qui  suivent.  Il  est 

(1)  Ganelon  y  déploie  une  activité  qui  fait  penser  au  rôle  qu'il 
tient  dans  les  romanfi  italiens;  maie  il  y  a  d'autres  indices  encore. 

(2)  La  photograiphie  donnée  à  mon  édition  est  prise  de  ce  manus- 
crit.  L'écriture  ee/t  bonne. 


DU  ((  BEUVES  D*AIGREMONT  »  17 

étonnant  que  M.  K.  qui  publia  précisément  l'éJpisode  de  la 
mort  de  Lohier,  n'ait  pas  trouvé  intéressante  la  correc- 
tion fournie  par  le  ms.  de  Venise  (1). 

Un  peu  plus  bas,  dans  le  tecte  praprememt  dit,  la 
versioni  publiée  par  M.  K.  donne  pour  raison  de  la  colère 
de  Cliarlemagne  contre  Beuves  son  reifus  de  servir  le 
roi  dans  sa  guerre  contre  ies  Saxons.  V  imagine,  au  con- 
traire, que  Beuves  n'a  pas  voulu  suivre  l'empepeur  dans  sa 
guerre  en  Espagne.  Cette  variante  dérive  du  texte  lui- 
même  de  M.  Kaiiser.  Simon  dit  à  Beuves  que  ses  frères  ne 
veulent  pas  se«rvir  le  roi  : 

Ne  ale«r  en  Espaigne  par  desus  Esclavons  {v.  278). 
et,  pLus  loin,  la  duchesse  rappelle  encore  que  Doon  a 
nefu.&é  de  suivre  le  roi  en  Espagne  (v.  322). 

La  version  La  Vaililièire,  suivie  en  cela  par  B  C,  donnait 
pour  raison  de  la  colère  du  roi  que  Beuves  remplit  mal 
son  devoir  envers  lui  par  amour  pour  son  frère  Doon, 
le  vassal  rebelle.  On  crut,  pilns  *lard,  bien  faire  en  imagi- 
nant que  Beuves  s'était  séparé  de  Charies  dans  une  de 
ses  guerres  les  plus  difficiles,  celle  de  Saxe.  Avec  V  on  en 
vient  à  la  guerre  d'Espagne,  à  laquelle  ia  Chanson  de 
Roland  et  le  Pseudo-Turpin  avaient  conféré  une  gloire 
incomparable.  Mais  dans  le  courant  «des  Fils  Aymon,  je 
ne  crois  pas  qu'ii  soit  ■tenucomiple  des  changemenils  intro- 
duits au  commencement  dti  Beuves  dAigremont,  Puisque 
l'on  mentionnait  V  pour  la  petite  introduction,  il  eût  été 
bon  d'avertir  de  ses  traits  particuliers  en  cet  endroit. 

Mais  M.  Kaiser,  en  'partant  de  la  version  qu'il  édite, 
s  exposait  à  négliger  certai-ns  des  traits  caractéristiques 
de  la  version  La  Valilière.  Je  suis  ici  dan®  la  nécessité 
de  ciler  ses  oaroles  : 

«  Le  commencement  propre  «de  l'épopée  a  sa  scène  à 

(1)  V.  Deux  manuscrite  de  VHUtoire  des  Fils  Aymon,  daitt  la 
Revue  des  Lanigufifi  Romaines',  amnée  1887,  p.  54  suiv.  Il  y  est  ques- 
tion des  mss  P  et  V.  A  propos  du  ms.  P,  je  conte  comment  je 
Tai  découvert  eoue  un  titre  inexact  d'un  fac-mmilé  à  T usage  de 
l'Ecole  dee  Chartes. 

2 


18  REMARQUES   AU    SUJET 

Paris,  à  la  cour  d«  Cha-riesi.  Tous  les  barons  s'y  sont 
rendiis,  sur  rordre-  de  rempereoir,  à  ia  Penteicôte.  Seul, 
Beaives  d'Aigiremont  a  osé  se»  tenir  à  iVécart.  Chaiiiles 
exprime  son  méconitenitemenit  de  la  désobéissanice  de  Beoi- 
ves.  Il  .accuse  Bouves  et  ses  frères  d'avoir  causé,  par  teur 
absence,  la  mort,  de  Baudoin  et  de  maint  autre  vai liant 
chevaiier  dams  des  guerres  antérieures.  »  Ceci  est  exact 
des  'manuscrits  A  P  M  Mz,  mais  ne  l'est  pas  des  mss. 
L,  B,  C,  où  il  est  longuement  question  de  Doon.  de  Nain- 
teuil  et  de  la  guerre  qu'il  avait  soutenue  contre  Charles. 
C'est  par  affection,  je  le  disais  plus  haut,  pour  Doon  que 
Beuves  se  dispense  de  servir  le  roi.  Ainsi,  tout,  à  l'entrée 
du  poème,  tes  noms  de  Beuves  et  d'Aymes  paraissent 
encadrés  de  ceux  de  personnages  faisant  déjà  partie  de 
l'épopée.  Substituer  à  des  souvenirs  féodaux  d'un  carac- 
tère si  pairticulier  et  vivant,  un  rappel  des  guerres  de 
Saxe  fut  une  idée  fâcheuse.  On  entrait  ainsi  dans  cette 
voie  de  la  convention  banale  où  en  Italie  l'on  devait  aller 
si  loin. 

Si,  dans  le  cours  des  Fils  Aymon,  Ton  rencontre  la 
mention  d'une  guerre  de  Saxe,  de  Baudoin,  de  la  reine 
Sebiie,  de  la  défaite  de  Guiteckin  (v.  5134  suiv.),  c'est 
comme  de  choses  toutes  récentes  ;  on  revenait  de  cette 
guerre,  et  le  vieux  Doon  de  Nanteuil  allègue,  pour  ne 
point  suivre  le  roii  en.  Gascogne,  contre  les  Fiis  Aymon, 
que  Ton  arrive  à  peine  de  Saxe  et  que  dleipuisi  cinq  ans 
il  n'a  pas  vu  sa  femme.  Il  y  a  donc  contradiction  entre 
ce  passagenci  et  lia  mention  d'une  guerre  de  Saxe  au 
commencement  du  Beuves  d*Aigremont  ;  mais  les  irema- 
nieurs  ne  s'inquiétaient  pas  pour  si  peu. 

Les  deux  mesisagers  que  Charles  envoie  à  Beuves  «dans 
L  B  C,  Enguerrand  et  Lohier,  répètent  taxtuelement,  à  la 
manière  homérique,  les  reproches  que  Chademagne  fait 
à  son  vassal,  et  par  conséquent  parlent  de  Doon  de  Nan- 
teuil.  M.  Kaiser  avertit  qu'il  n'a  pas  à  s'occuper  du  pre- 
mier messager,  qui  ne  figure  pas  dans  la  version  qu'il 
édite  ;  mais  soit  dlans-  les  conseils  de  modération  que  ia 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  »  19 

ducheisise  donne  à  son  mari,  *soi<t  dans  le  discours  de 
Lohier,  soit  dan®  la  réponse  de  Beuves,  il  est  question 
der  Doon  de  Nainteuil  et  de  la  guerre  qu*il  soutint  contre 
Chanleanagnie.  C'es-t  un  trait  important  de  la  version 
L  B  C.  Les  résumés  dé  M.  K.  n'en  gardent  rien. 

En  énumérant  îles  parents  sur  le  concours  desquels 
Beuves  déclare  compter,  M.  K.  ajoute  là  Doon,  Aymes  et 
Girard,  un  Gamiar,  fils  de  Girard  (p.  13).  Garnieir  est 
un  fils  de  Doon,  neveu,  par  conséquent,  de  Girard.  Le 
roman  de  Gui  de  Nardeuil  commence  : 

Oï  aivez  de  Aye,  la  bêle  d*Avignon, 
De  Garnier  de  JVantuel^  le  nohile  baron  j 
Près  lu  de  parenté  Girart  de  RoussiUon, 
Et  fu  cousin  germain  Regnaut  le  fix  Aymon 

Dans  Je  ms.  A,  un  de  ceux  dont  M.  K.  se  sert  pour 
établir  son  texte  du  Beuves  (ÏAigremont,  je  .reniconire, 
au  f*  7,  verso,  A,  dans  le  discours  d*Otes  :  Et  Garnier 
de  Nantuel  et  son  père  Doon  »  ;  f.  9,  recto.  A,  dans  la 

plainte  de  Maugis  :  «  Et  Doon  de  Nantuel  et  Garnier, 
le  siens  fis  ». 

Il  est  possible  que  l'erreur  de  M.  Kaiser  ait  pour  expli- 
c-alion  que,  *par  inadvertance,  il  ait  mail  interprété  un 
passage  du  texte  qu'il  ipublie.  Aux  vv.  675-678,  Beuves 
dit  qu*ill  appellera  à  son  aide  son  firère  Girard,  Doon  de 
NanlueJ  «  Et  Garnier  le  son  fil  que  il  a  engenré.  » 
Mais  que  dit  le  ms.  A  au  passage  correspondant  ? 

Ains  menderai  mon  frère,  Girairt  le  redouté. 
Que  il  me  vienne  aidier  o  son  riche  hamé. 
Et  Doon  de  Nantuel  qui  moult  est  ibel  armez. 
Ne  Garnier  ii  siens  fite  n'i  sera  obliez. 

M.  K.  en  extrait  les  variantes  ainsi  que  de  P.  Les 
voici  pour  le  vers  en  question  :  «  Ne  G.  A  P  ;  n'i  sera 
obiliez  A.  »  Cette  façon  de  présenter  les  variantes  n'est 


20  îtÊMARQUËS   Au    SUJET 

pas  san'S  i.nioon(véni6nt,  car  l'oni  peut  en  imduiro  que  pour 
la  jpesite.  le  vers  est  identique  à  celui  de  Mz  que  je  cite 
textoiellement,  et  qui  est  : 

Et  Gamier  le  son  fil  que  il  a  engenré. 

Si  M.  K.  avait  pris  note  du  vers,  entier  de  A,  il  eût 
Iiiésilé  à  attribuer  Garnier  pour  fils  à  Girard. 

Pour  la  parenté  des  Fils  Aymon,  en  tant  que  menibreô 
de  la  geste  de  Doon  de  Mayènce  l'on  a,  je  crois,  l'es- 
sentiel dans  mes  Recherches,  p.  78-85  (/?.  des  L,  Rom. 
1886,  tome  xxx,  p.  61-67). 

Pour  en  Rmr  avec  ce  que  M.  Kaiser  nous  dit  du  com- 
mencement du  Beuves  (TAigremonij  je  rappelle  qu'à  l'ap- 
pendiioe  dfe  mon  édition  (p.  911),  j'avertis  que  le  poème, 
dans  le  manusicrit  Laud,  à  la  difiérenee  de  toutes  les 
autres  versions,  commence  par  une  très  courte  introduc- 
tion où  Charles  se  plaint  de  Beuves  et  Doon  lui  répond. 

Je  donne  ensuite  les  110  premiers  vers  de  cette  version. 

L'on  y  voit  que  remipei^eoir  reproche  seuLeanent  à  son 
vassail  de  ne  pas  venir  à  la:  cour  quand  il  y  est  con- 
voqué. 

Pair. II.  fois  ai  le  duc  ja.  à  ma  cort  mandé. 
Il  n'i  daigne  venir,  ne  m'a  contnemamdé. 

Il  est  donc  résoloi  à  marcher  contre  le  duc,  à  prendre 
sa  ville  et  à  le  faire  pendre  comme  un  larron. 

Doon  reproche  à  l'empereur  d'avoir  enlevé  à  Beuves 
le  pays  de  Basque  et  la  Navarre,  et  maintient,  en  termes 
rapi^elant  ce  que  dit  Aymes  dans  d'autres  versions,  que 
les  frères  de  Beuves  sont  puisiaants  et  le  soutiendront. 

Donc  iil  n'est  question,  «dans  ce  manuscrit,  ni  d'une 
guerre  de  Saxe,  ni  d'une  guerre  d'Esipa'gne,  et  il  faUiait 
l'indiquer  d'un  mot.  Le  lecteur  ne  devinera  jamais  que 
L  B  C  V  Ld  ne  savemt  .rien  d'une  guerre  de  Saxe  où 
Ciliarles  fit  de  grandes  pertes  .  i>arco  que  de  nombreux 
vassaux  lui  avaient  refusé  leur  concours. 


DU  «   BEUVES  D  AIGREMONT   »  21 

«  D'après  lets  mss.  A  P  M  .Mz  ei  V,  Bernes  va  dans 
sa  chambre  et  s*arme.  »  Il  fallait  ajouter  lo  ms  D  (Douce) 
qui  commenoe  précisément  à  cet  endroit,  et  dont  M.  K. 
donne  les  variantes  au  bas  dé  son  texte.  L'on  avait  déjà, 
dans  mon"  édition,  icette  première  page  de  D  que  j  avais 
déchiffrée  d'après  une  photographie  (p.  907-908).  Mais 
dxms  lia  version  L  B  C,  quand  la  commune  est  venue, 
«  comme  esfoudre  courant  »,  à  Taide  de  son  seigneur, 
le  duc  reDaraît  : 

A  icele  envaïe  es  vos  Bue  von  errant, 
Et  issi  de  la  chambre  sans  nul  delaiement, 
Et  a  \iestu  raubenc,  lacié  Velme  luisant, 
Et  ot  ça i nie  Fespée  à  son  senestre  flanc, 
Et  estcria  ses  homes   :  N'aies  mie  atarjant. 

v.  678-683. 

Les  gens  de  Beuves  avaient  àù  quitter  la  salJe  pour 
aller  .revêtir  ileufis  armes  défensives  (v.  635-642).  Beuves 
en  avait  sûrement  fait  autant,  car  dès  le  premier  choc 
I^hier  lui  eût  fendu  la  tête  si  un  de  ses  chevaliers  ne 
s'était  jeté  au-dievaai.t  de  Téipée  et  n'avait  sauvé  son  sei- 
gneur aoi  prix  de  Sia  vie.  Il  convenait  donic  de  mentionner 
attssi  L  B  C,  d'autant  plus  que  c'est  layersion  la  plus 
ancienne.  1(1  y  aurait  lieu  de  cpmpareir  ici  la  forme  du 
récit  dans  L  B  C  avec  celte  du  ms.  de  Metz  qui,  pour 
ce  court  épisode,  diffère  tedlement  de  P  A  M  que  M.  K. 
a  dû  donner  au  bas  ce  texte  pour  les  w.  687-730.  Mais  il 
eût  l)ieni  fait  de  donner  jusqu'au  v.  772,  où  commence 
une  laisse  en-  ment. 

Quand  Maugis  iparaît  en  scène,  on  nous  dit  seulement 
qu'il  avait  16  ans  et  qu'il  jouait  habilement  de  la  harpe 
et  diu  violon  :  l'on  vise  les  mss.  A  P  M  Mz.  Mz  ne  donne 
pas  l'âge  de  Maugis  à  cet  endroit.  A  y  donne  16,  P  donne 
20.  Mz  donne  13  ailleurs,  au  v.  708,  qui  n'a  pas  de  con- 
trepartie dans  les  autres  manuscrits.  Il  fallait  dire  que 
Maugis  a  16  ans  d'après  A  et  ne  pas  faire  supposer  un 
aecord  des  manuseri'ts.   Mais  pourquoi  mentionner  uni- 


22  REMARQUES   AU    SUJET 

quemeoit,  ©t  <te  ipréférentce,  ses  <lalenls  de  musicien  ?  Ce 
n'est  pas  sous  cet  aspect  que  le  fils  de  Beuves,  Télève 
d'Oriande,  est  destiné  à  figurer  dans  la  suite.  Est-il  pos- 
sible que  les  vieux  conteurs  n'aient  trouvé  ici  à  adimirer 
dans  Maugis  que  des  talents  de  jongleur  auxquels  nulle 
part  ailleurs  il  n'est  fait  adlusion  ?  Le  texte  donne  tout 
autre  chose.  Beuves  est  dans  sa  saMe,  attendant  l'entrée 
du  fils  de  l'empereur  :  il  est  richement  vêtu,  s'entretient 
ave  ses  vassaux  : 

Cliques  dex  ne  fist  home,  pair  le  mien  essïemt, 
Qui  iplus  eûst  en  lui  proëce  et  hardement. 

550  Sa  moillier  sist  lés  Ixii  qui  molt  ot  le  cors  gent, 
Et  Amaugis  ses  fiex  qui  li  joe  devant. 
Il  harpe  et  si  vïele,  molt  savoit  d'estrumens, 
De  l'art  de  nimgremant  sot  il  le  maistrement, 
Par  dte  devant  le  duc  faisoit  enchanteme>nt 

555  Qui  sont  bed  et  cortois  et  plaisant  à  la  gent. 
le'  est  cil  Amaugis  —  ce  saiciés  vraiement,  — 
Qui  embla  Kademaine  par  dievant  Montauben 
Et  poila  à  Raignaut  qui  estoit  ses  parens  ; 
I[l]  li  irendi  prison,  que  le  virent  .VII.  cent. 

C'est  te  texte  de  iMz  donné  par  M.  K.  L'on,  voit  aux 
Varianbes  de  P  A  que  Maugis  doit  sa  connaissance  des 
enchantements  à  l'art  de  Tolède.  Cela  dérive  du  Maugis 
d'Aigremont  (632-639  ;  cf.  1064,  2537-2545).  Jamais  on 
n'aurait  pensé  à  présenter  uniquement  le  courageux 
cousin'  de  Renaud  comme  un.  joueur  de  harpe  et  de  vielle. 
Celte  donnée  est  prise  des  moyens  qu'Espiet,  le  gentil 
neveu  d'Oriandle,  emploie  pour  calmer  Bayard  (M.  d'Aigr. 
2310  suiv.)  et  cedle  des  J^ux  d'enchantement  de  l'endroit 
où  Espiet  amuse  l'amiral  de  Paterme  et  sa  cour  (ibid., 
2154  suiv.),  et  surtout  de  Tépisode  assez  agréable  d'Espiet 
et  de  Charlemagne  (ibid.,  5609-5718). 

On  aurait  pu  mettre  quelque  chose  conune  :  Maugis  qui 
égaie  ses  parents  par  des  jeux  d'enchanteur. 

Au  «numéro  95,  quand  Beuves  a  ordonné  aux  survivants 


DU  «  BEUVES  D  AIGREMONT   »  23 

des  fidèles  de  Lohier  de  rapporter  à  Charlemagne  le 
corps  de  son  fils,  M.  Kaiser  résume  ainsi  la  suite  :  «  Ils 
emportent  leur  seigneur  sur  une  bière.  Le  duc  les  accom- 
pagne jusque  devant  la  ville.  » 

C'est  abrégé  d'après  le  texte  de  Metz  que  M.  K  a  im- 
primé, mais  c'est,  en  outre,  présenté  comme  une  forme 
commune  à  toutes  les  versions.  Il  n'en  est  rien  :  nulle 
part  peutr-être  n'édiate  plus  évidemment  la  différence  entre 
L  B  C  et  la  rédaction  adoucie  de  P  A  D  M  Mz. 

Dans  Metz,  aussitôt  'Lohier  mort,  les  vingt  survivants 
de  ses  chevaliers  rendent  leur  épée  à  Beuves  qui  les  épar- 
gne pour  qu'ils  rapportent  son  fils  à  Charlemagne.  Il  leur 
en  donne  l'ordre  tout  en  justifiant  son  acte  par  les  me- 
naces  que  lui  a  faites  Ldiier.  ïï  a  eu  iradson  de  se  d)é- 
fendre  et  ne  regrette  rien.  Qu'on  le  dise  au  roi.  Il  ne 
fera  rien  pour  lui  et  ira  l'attaquer  avec  cent  mille  hommes. 

Henri,  qui  ipai^le  pour  les  s-urvivanilsi,  répond  seoilemeoit 
qu'il  s'acquittera  exactement  de  ce  mandat.  Il  ne  témoigne 
aucune  indignation,  bien  que  son  seigneur,  en  sa  qualité 
de  messager,  eût  dû  être  respecté  par  le  duc,  vassal  de 
son  père.' 

Beuves  s'occupe  de  faire  fabriquer  une  bière  et  prépa- 
rer deux  chevaux  : 

Une  bière  fist  faire,  charpenter  et  doler 
Et  fist  .II.  fors  chevaus  gentilment  acopler. 

L'on  place  le  corps  dans  la  bière  que  l'on  couvre  d'un 
drap  venu  d'outre-mer.  Beuves  accompagne  le  cortège 
jusque  hors  die  la  cité. 

Le  remanieur  n'a  pas  compris  que  l'homme  qu'il  nous 
dépeint  ainsi,  aurait  été  incapable  de  tuer  Lohier. 

Dans  L  B  C,  Beuves,  après  la  mort  du  fils  de  Charles, 
ordonne  de  tout  tuer  : 

Mar  en  escKaperont  li  petit  ne  li  grant  ! 

Le  trouvère  ici  le  laisse  à  son  œuvre  de  carnage  et 
avertit   des   conséquences  désastreuses   qu'aura    dans   la 


24  REMARQUES   AU    SUJET 

suite  le  meurtre  de  Lohier.  Puis,  sans  transition,  Ton 
voit  Beuves  appeler  Savari,  celui  des  chevaliers  du  fils 
de  Charles  qui  avait  repoussé  dans  le  fourreau  Tépée  que 
son  seigneur  dégainait  déjà  à  la  fin  de  son  premier  dis- 
cours (édition,  v.  542).  Beuves  n'en  dit  pas  long,  encore 
tout  fumant  de  colère  et  de  sang  :  «  Vassal,  garde-toi 
de  tarder.  Videz  tôt  ma  ville  sans  aucun  délai.  Vous  por- 
terez à  CharJemagne,  Lohier,  son  vaillant  fils.  Je  n*ai  pas 
d'autre  tribut  à  lui  envoyer.  S'il  veut  me  faire  la  guerre, 
je  lui  ferai  du  mal.  » 

Savari,  qui  avait  l'âme  fière,  répond  plus  hardiment  que 
l-e  Henri  de  l'autre  v-ersion  :  «  Sire,  ne  vous  troublez  pas  : 
il  vous  donnera  du  souci.  Avant  la  fin  du  mois  de  février, 
soixante-dix  mille  hommes,  armés  de  fer  et  d'acier,  vien- 
dront à  votre  porte.  Vous  n'éviterez  pas  d'être  en  péril. 
Songez  à  vous  garder,  vous  en  aurez  besoin.  Vous  serez 
sûrement  occis,  c'est  certain.  Nul  homme  au  monde  ae 
pourrait  vous  sauver  ;  seul  le  pourrait  le  Seigneur  Dieu, 
le  vrai  Justicier.  »  Il  quitte  le  duc  sans  plus  larder,  et 
peu  s'en  fallut,  à  ce  que  j'ai  oï  conter,  que  Beuves  ne  le 
fît  pendre  comme  un  larron.  Les  gentils  chevaliers  em- 
portent [le  corps  dans  leurs  bras]  ;  quand  ils  sont  hors 
d^  la  ville,  ils  le  chargent  sur  un  sommier.  »  {Edition, 
715-736). 

Pour  l'enlèvement  du  corps  à  bras  et  non  dans  un© 
bière,  j'ai  préféré  ici  la  leçon  de  B  C  à  celle  de  L,  en 
raison  de  tout  le  contexte  où  l'on  voit  si  bipen  les  gens  de 
Lohier  très  pressés  de  sortir  d'Aigremont  ;  mais,  au 
V.  736  L  lui-même'  dit  aussi  :  «  Desus  m-etent  le  cors,  ne 
volren*  alargieir.  » 

I^s  deux  narrations  diffèr»e/nt  pour  le  fond  autant  que 
pour  la  forme.  11  fallait  en  avertir  et  ne  pas  donner  à 
croire  que  la  version  mollo,  affadie  de  Mz  fut  ici  sem- 
blable à  celle  de  L  B  C,  que  partout  l'on  retrouverait  le 
Beuves  qui  fait  fabriquer  une  bière  pour  le  corps  de 
T>ohicr,  le  couvre  d'un  draip  précieux,  se  joint  au  cortège 
funèbre.    Tout   cela   est  invention   de    seconde    époque. 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT   »  25 

touche  au  fabliau.  I>e  même,  le  nom  de  Savari,  le  cou- 
rageux vassal,  devait  être  mentionné. 

C'est  à  CCS  parties  significatives  des  textes  qu'il  faut 
toujours  regarder,  si  Ton  prétend  reconnaître  et  mar- 
quer les  caractères  distinctifs  des  versions  de  nos  trou- 
vères. Le  Beuvés  qui  ord<mne  à  Savari  de  «  vider  tôt  sa 
ville  »,  n'aurait  point  pensé  à  rendre  honneur  si  minutieu- 
sement aux  restes  de  son  ennemi.  Il  fallait  à  Savari  un 
courage  incomparable  pour  oser  lui  parler  aussi  franche- 
ment, et  le  trouvère  a  raison  de  remarquer  qu'il  s'en  fal- 
lut de  peu  qu'il  ne  le  fît  pendre. 

Dans  son  introduction,  M.  Kaiser  avertit  que  pour  faci- 
liter la  .comparaison  des  versions  du  Beuves  d! Aigremoni 
dont  une  seule,  la  version  L,  est  imprimée,  il  a  rédigé 
pour  le  Beuves  (ï Aigremoni  tout  entier  un  tableau  synop- 
tique où  le  contenu  «de  chaque  version  est  présenté  d'un 
bout  à  l'autre  en  courtes  formules.  «  J'ai  placé  les  diffé- 
rentes versions  à  côté  l'une  de  l'autre,  de  sorte  que  l'on 
voit  bien  les  ressemblances  et  les  différences  (p.  8).  » 

Ce  tableau  remplit  de  la  page  16  à  la  page  27.  Aux 
pages  16^17,  il  est  à  quatre  colonnes,  répondant  aux  ver- 
sions A  P  M  Mz,  V,  Ld,  B  C  L.  Mais,  aux  pages  18-19, 
l'on  a  une  colonne  de  plus  pour  M  Mz  qui  se  sépare  de 
A  P  (D),  et  aux  pages  suivantes,  l'on  a  six  colonnes, 
parce  que  B  C  s'est  séparé  de  L. 

Il  me  semble  certain  qu'en  préparant  ce  tableau,  M.  K. 
a  d'abord  résumé  à  part  chacune  des  versions  étudiées. 
C'était  déjà  un  travail  utile,  mais  il  a  tenté  davantage. 
Dans  ses  diverses  rédactions,  le  poème  contient  toujours 
des  parties  semblables  ou  ne  différant  que  peu,  mais 
dont  Tordre  varie  suivant  les  versions^.  Il  a  donc  été  séduit 
par  le  désir  de  faire  ressortir  les  ressemblances  et  les 
différences  de  «es  parties,  en  les  mettant  face  à  face.  De 
là,  des  Iranisposilions  fréquentes,  parfois  fort  étendues, 
et  la  destruction  de  l'ordre  du  récit,  ce  qui  est  un  incon- 
vénient réel.  Il  l'a  senti  et  a  tâché  d'y  remédier  par  d'in- 
génieuses dispositions  typographiques  et  par  de  courtes 


26  REMARQUES    AU    SOIET 

ûkdications,  réparant  de  son  mieux  le  désordre  créé.  Les 
versions  qui  ont  le  moins  souffert  de  cette  opération  de 
dissection,  sont  A  P  D,  V,  Ld,  c'est-à-dire  Jes  moins  an- 
ciennes, celles  où  les  remonieurs  se  sont  donné  Le  plus 
libre  champ.  J'aurais  procédé  .plus  simplwnent  et  pris 
pour  base  ou  point  de  départ  fa  version  L  qui  estia  plus 
ancienne,  et  j'aurais  respecté  pour  chaque  version  l'ordre 
du  récit  ;  puis,  j'aurais  repris  à  part  la  liste  des  res- 
semblances et  des  différenceis.  C'aurait  été  un  peu  plus 
long,  mais  l'on  s'y  reconnaîtrait  avec  plus  de  facilité  et 
de  sécurité. 

Un  exemple.  Pour  la  vereion  M  Mz,  il  est  annoncé, 
page  18,  que  le  roi  part  en  guerre  contre  Beuves  .d'.Mgre- 
mont,  qui  a  tué  son  (ils  Lohier  ;  mais,  cette  guerre  n'ap- 
paraît qu'à  la  page  22,  après  que  Beuves  est  mort  et 
enterré.  C'est  sans  doute  pour  marquer  une  concor- 
dance avec  d'autres  versions.  Tout  se  brouille  ainsi,  et 
l'oiidiie  des  faite  est.  interverti  dans  L  môme  où,  page  23, 
après  Ja  mort  de  Beuves,  il  reparait  pour  informer  ses 
frères  de  la  guerre  dont  il  est  menacé  par  le  roi.  Tous 
les  encadrements  n'y  font  rien,  on  se  perd,  et  cependant, 
ces  récils  et  leurs  principales  diflérences  ne  sont  pas 
chose  nouvelle  ipour  moi.  Mais  je  regrette  que  M.  K.  ait 
tellement  escompté  la  docilité  du  lecteur.  S<ni  travail  n'est 
vraiment  utile  que  pour  V,  dont  l'accès  est  diffîcile  et  qu'il 
résume  clairement  et  sans  transposition. 

J'ai  de  la  peànc  à  recomposer  la  fin  de  Ja  version  MMz. 
Passe  pour  la  trajieposiUoa  de  Ta  mort  de  Beuve»  qui 
est  déplacée  pour  compilaine  aux  versions  plus  récente», 
mais  que  se  passe-t-il  entre  le  moment  où  la  duchesse 
encourage  son  fils  Mai^is  à  venger  son  père  avec  l'aide 
de  son  oncle  Girard  el  de  son  cousin  Rejiaud,  et  oedui 
où  éclate  la  «piereUe  entre  Bertolais  et  Heneitd  ?  J'avais 
le  soin  d'imprimer,  d'après  M,  une  analyse  avec  très 
longs  ovtrails  de  toute  cette  fin  du  Beuves  d'Aigremont 
■w  4dilJon,  p.  972-980),  supposajit'  d'ailleurs  que  l'on  se 
"fVliorteraït,  [>our  la  partie  d'éoliecs,  è  la  citation  donnée 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  »  27 

à  la  description  du  ms.  de  Montpellier  (p.  160).  Je  crois 
qu'on  eût  bien  fait  d'y  retgander.  On  eût  aussi  noté 
qu'après  le  retour  dte®  traîtres  è  Paris,  Girard  et  Doon, 
frères  de  Beuves,  font  la  guerre  à  Charlemagne.  Oetle 
guerre  a  lieu,  mais  elle  est  à  peine  indiquée.  'Gharles 
se  décide  à  faire  des  concessions  aux  ducs  et  la  paix 
est  conclue.  Girard  éleva  un  couvent  en  l'honneur  de 
saint  Pierre  et  Charies  créa  ceux  de  la  Charité  et  de 
Vergeloi.  Mais  ils  négtligènent  de  s'assurer  f  assentiment 
des  Fils  Aymon  et  de  Maug^is.  Charles  agit  en  cela  folle- 
ment et  plus  tard  le  paya  cher. 

Ici  est  placée  la  formule  habituelle  qui  avertit  de  la 
fin  d'un  poèlme  : 

Explicit  la  Mort  dus  Buef  d' Aigrement 

Dans  cette  version,  comme  dans  L,  les  Fils  Aymon  pro- 
prement dits  commencent  à  la  venue,  à  Paris,  d'Aymes 
et  de  ses  fils  avant  la  partie  d'échecs  et  la  mort  de 
Bertolais  (1). 

La  courte  guerre  se  retroiue  au  même  endroit  dans 
les  versions  L  et  B  C  ;  mais  dans  L  elle  est  présentée 
de  manière  assez  semblable  à  ceMe  qu'elle  a  dans  M  Mz. 
Girard  et  Doon  défient  Charies  et  le  poursuivent  jusques 
sous  Paris  : 

L'esperon  ne  donast  por  plain  .1.  val  d'arçent 

Leui^  gens  les  réconcilient.  Girard,  en  souvenir  de  cette 
paix,  él^ve  des  égalises  et  Charlemagne  fondé  la  cité  de 
Bonevent  (Michelant,  p.  45  ;  Castets,  v.  1689-1701). 
L'on  attribuait  à   Girard  la  fondation  de  l'abbaye  de 

(1)  Avec  cette  différence  que  Tadoubetnent,  des  Fik  Aymon  dans 
M  Mz,  comme  dansi  A  P  D  a  lieu  bien  plu»  tôt,  avant  que  Charles 
sache  la  mort  de  Lohier,  tandis  que  dansf  L  l'adoubement  est  placé 
après  la  courte  guerre,  tout  juste  avant  la  partie  d'échecs.  B  G 
donne  une  forme  intermédiaiTe,  place  Tadouibement  après  la  paix 
conclue  du  vivant  de  Beuves. 


28  REMARQUES   AU   SUJET 

Vézelay  où,  d  après  une  légende  1res  répandu©,  l'on  pos- 
sédait les  restes  d'^  sainte  Madeleine  (2).  L'auteur  de 
M  Mz  a  voulu  pnéiciser,  aitriibue  à  Oirand  la  construciion 
de  Saint-Pierre  et  à  Charles  ceHe  de  k  Charité  et  de 
Vézélay.  La  parenté  originelle  des  deux  versions  en  cet 
endroit  paraît  évidente,  anais  comment  penser  à  rapppo- 
eher  les  deux  passages  s'il  ne  reste  aiucune  trace  de  la 
forme  donnée  dangi  M  ? 

M.  Kaiser  a  Hinilé  le  champ  de  ses  roclierches  à  un 
tel  excès  que  rien,  chet  lui,  n'avertit  que  l'on  a,  dans 
la  partie  assonancée  de  L,  c'est-^-^lire  dans  le  texte  'e 
plus  ancien  du  poème  un  résumé  du  Beuves  tïAigremont, 
résumé  qui,  ou  bien  dériAe  des  versions  d'après  lesquelleis 
il  édite  le  Beuves,  ou  bien  a  servi  de  base  à  elles  et  ù 
d'autres,  ce  qui  est  plus  probable,  vu  l'archaïsme  de  la 
versification. 

Dans  la  délibération  des  barons  du  roi  Ys,  le  vicomte 
dWvignon  raconte  longuement  les  causes  de  la  rupture 
de  Renaud  et  de  l'empereur.  Comme  j'ai  été  dans  la  né- 
cessité de  corriger  et  compléter  le  texte  de  L  en  cet 
endroit,  je  citerai  ici  mon  édition  pour  le  Jecteur,  qui  ne 
disposerait  que  dé  celle  de  Micheknt  : 

«  Je  l'ai  bien  oï  dire,  et  de  fi  le  savom. 

Que  Charles  tint  sa  cort  à  la  cist  de  Loon. 
5890  II  i  manda  Girairl,   le  duc  de  Rosillon, 

Et  Doon  de  Nantueil  et  duc  Bue  d'Aigremon  ; 

[N'i  degnierent  venir,  poi  dotèrent  Challon. 

Li  rois  en  fu  dblens,  plainst  soi  à  ses  barons. 

Tx>ihier  i  cnvoira,  n'avoit  encor  girenbn,] 
5895  A  .CGC.  chevaliers  [qu'il  ot  à]  compaignon  ; 

Se  meslerent  an  duc  el  palais  d'Aigremon. 


(2)  Jacques  de  Voragine  T>e(paroduit  encore  cet/te  légende  à  la 
fin  du  XIII*  fiiècle,  une  vingtaine  d'année©  aiprè*  Ja  découverte  (  ?) 
<le8  reliques  en  Provence.  L'égili«e  aibbatiaJe  de  la  Madeleine  (1906) 
à  Vézelay  eet  le  plu»  grand  monument  roman  de  la  Fran<?e  actuelle. 


DU  <(  BEUVES  d'aIGREMONT  »  2(1 

Tant  i  momlia  [la  noise]  et  la  g.namde  lançon, 
[Ja  li  trancha  Ja  teste  H  dus  Bues  d'Aigrcmont. 
Charlies  en  fu  dolens  et  mou'lt  enr  fu  embrons. 

5900  Puis  en  fu  grans  la  gaierne  et  puis  Tacardoison. 
Che  fu  à  une  feste  saint  Joha«  le  baron 
Que  Charlips  tint  gran.t  cort  à  Paris  sa-  maison 
Et]  înen<la  en.  conduit  le  duc  Buef  d'Aigremon. 
El  conduit  ( -harlemagne  fut  tués  à  bandon, 

59(fâ  Puis  en  dura  la  guerre  longement,  oe  savom. 
Girairs  le  guerroia,  li  dus  de  HoeiHon, 
Et  dams  F),  de  Nam'tueil  pa^r  fîere  comtençon, 
KaiT  il  estoieml  frère,  que  de  fi  le  set  on. 
Il  desicoinifireint  Charle,  lui  et  ses  coimpaignons; 

5910  S'ennestora  Saint  Père  de  Cluigni  le  baron 
Et  puis  la  Charité  et  Verzeiai  selonc, 
Saiwt  Beneoit  sur  Loire  le  où  si  moine  sont. 
Tel  hofior  i  fist  [Dex  por  Girart  et  Doon] 
Que  acopdé  se  furent  en  .1.  jor  à  Charlon 

5915  Et  trestout  lor  parages,  fars  tant  que  lor  nevou 
Qui  estoient  adonques  bachelor  et  guilon. 
Onques  ne  volrent  quenï>e  à  'lui  acordisson. 
llenaus  Je  haoit  molt  de  vielle  gonguecon  ; 
Por  çou  tua  il  puis  Bertolai  le  baron, 

5920  A  Paris,  en  la  salle,  devaoït  le  roi  Charlon, 
D'un  eschekier  d'argent,  par  tcd.  de  vision 
Conques  puis  ne  pot  estre  trovés  ens  el  roion. 

* 

J'ai  (reproduit  en  appendice  (p.  954-^8)  lai  délibération 
lelle  au'on  la  dans  B  C  V  A  P  \I  et  Haitton  d'Oxford.  Le 
discours  du  comte  d'Avignon  y  est  aibrégé.  La  compa* 
raison  de  ces  lextes  mènerait  loin.  Il  suffît  ici  de  remar- 
quer que  lies  neveux  des  ducs,  cest-à-dire  les  Fils  Aymon, 
n'avaient  pas  été  compris  dans  la  paix.  Ainsi  s'explique 
le  droit  qu'ils  s'arrogeront  de  récLimer  réparation  pour 
la  mort  de  Beuves.  Ce  motif  ressort  également  dians  le 
discours  que  Renaud  adresse  à  ses  barons  et  où  il  se 


30  HEMARQUES   AU   SUIET 

justifie  d'abord  d'avoir  rompu  avec  rempereur,  puis  de 
rester  fidèle  au  roi  Ys,  bien  que  oekii-ci  Tait  trahi  (1). 

Zwick  avait  i^emarqué,  comime  je  lai  noté  déjà,  que 
dans  oe  discours  de  Ilenaud  il  n'est  pas  question  de  la 
fuite  dans  les  Ardeones  ;  c'est  vrai  (et  dans  le  discours 
du  comte  d'Avignon'  non  pJus,  à  moin®  qu'on  n'en  voie 
une  trace  au  v.  5922),  mais  quand  il  affirme  qu'il  n'y 
reste  pas  une  syllabe  de  la  partie  d'échecs,  il  se  trompe: 
il  eri  reste  l'essentiel,  la  conclusion,  l'échiquier  et  l'em- 
ploi que  Renaud  en  fait  (2).  D'ailleurs,  Zwick  no  fait 
point  d'allusion  au  discours  du  comte  d'Avignon. 

Dans  la  partie  rimée,  à  l'épisode  dies  Ardennes,  Re- 
naud, tâchant  de  ramener  Fouques  die  Morillon  à  la  pensée 
de  conseillea*  à  Ohariema^ne  de  faire  la  paix,  présente 
une  justification  de  sa  conduite.  Ohades  l'avait  frappé 
.si  fort  que  Ile  sanig  avait  coulé  jusqu'à  ses  pieds.  Dans 
sa  cdlère  il  saisit  l'échiquier  avec  lequel  il  avait  joué  avec 
Berlolais  et  tue  le  neveu  de  l'empereur.  Aucune  allusion 
n'est  faite  à  la  mort  de  Beuves,  mais  ceile  de  Lohier  est 
mentionnée  (Michelant,  p.  67  ;  Castets,  v.  2515-2535). 

La:  version  die  l'Arsenal  diffère  en  plusieuns  pointa. 
Les  mauvaises  rimes  sont  des  altérations  du  texie  de  L. 

Forques  die  MoriMon  a  Regnaut  apelé. 
Vasisiaut,  mont  estes  fox,  mont  vos  ai  esgardé, 
Qui  encontre  Chadon  aves  chastel  fermé. 
Il  ne  vous  laira  mie  en  uais  vostro  hérité. 
5  FoiPques,  ce  dit  Regnaus,  trop  en  aves  parlé. 
iMont  me  baiez  forment,  le  sçai  de  vérité. 
Car  j'ocis  Bertholai  de  l'eschaquier  quarré. 
Certes  n'an  puis  néant,  mont  m'en  a  puis  pesé  ; 

(1)  Mkhelant,  p.  227-228;  Ca&tets,  v.  8610-8673.  Un  peu  plus 
baa,  Renaud  pMmonoe  un  second  discours,  mais  beaucoup  moins 
long,  où  sont  encore  mentionnés  et  le  meurtre  de  Beuves  et  la  mort 
de  Bertolais  tué  d'un  coup  d'échiquier.  Michelant,  p.  229-230, 
Castete,    v.  8708-8724. 

(2)  Zwick,  ueber  der  Sj/rache  des  Renaut  von  Montavban,  p.  14. 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT   »  31 

Mez  lit  eûst  Richart  le  cuer  dou  ventpe  oslé  ; 
10  Et  moi  feri  il  si,  isaichez  de  vérité, 

Que  le  samc  dje  mon  chief  vis  à  mes-  pietz  couler. 

De  maitalenit  que  j'o,  cuidai  vif  forcener. 

Je  saisi  [rjeschaquier  dont  nous  aivieiii»  jouet, 

Bertholai  en  feri,  tout  To  escervelé  ; 
15  Sar  moi  fu  deffendanit  ;  or  m'en  saves  mal  gré. 

Car  en  parles  à  Charle,  le>  fort  roi  eoronné  . 

Ce  seroit  mont  gnant  joie,  -c'estienis  acordé, 

S'en  iroie  à  ma  mère  qui  tant  m'a  désiré. 

Par  Dieu,  oe  dit  Forcon,  ains  l'arois  comparé, 
20  Por  amor  Bertholai  ares  le  ehief  copé. 

(Fol.  16,  verso  A.) 

Il  n'est  'plus  question  de  Lohier,  mais  d'un  péril  que 
Richard  aurait  couru.  A  substitue  Riichard  à  Guichard  en 
d'autres  endroits  de  cet  épiisade.  Of.  w.  2191,  2219,  2274. 
C'est  simple  confusion/  de  noms,  mais  L  .suffit  pour  témoi- 
gner d'une  forme  perdue  où  Guicha'rd  avait  un  rôle.  — 
Il  semble  qu'éditer  le  Beuves  d' Aigremont  à  pairl,  et  ne 
pas  avertir  des  endiroits  des  FUs  Aymon  où  il  y  est 
référé,  soit  un  travail  incomplet. 

Reprenons  au  »taiblieau  synoptique  la  part  faite  à  la  ver- 
sion M  Mz  (p.  22,  24). 

Au  soir  de  la  bataille  sous  Troyes,  devrait-on  dire, 
comme  on  le  fait  «pour  les  autres  versions,  des  faits  sont 
présentés  ainsi  : 

Girard  (souligné)  conseiiHe  »la  soumission. 

Les  frèreis  sont  d'accord. 

Girard  négocie  avec  Charles. 

Charles,  sur  le  conseil  de  Naymon»,  consent  à  par- 
donner. 

Dans  les  résumés  correspondlants,  les  députés  qui  vont 
demander  la  paix  à  Charfes  sont  indiqués.  Pour  A  P  D, 
c'est  Fouques.  Or,  M.  Kaiser  donnant  Je  texte  du  Beuves 
d'après  le  ms.  Mz  qui,  pouir  la  première  partie,  concorde 
avec  A  P  D,  a  dû  établir  ce  résumé  de  la  seconde  partie 


32  RKMARQUES   AU   SUJET 

de  M  M  z  avec  un  soin  particulier.  Mais  voici  ce  que  j  ai 
imprimé  moi-mémo  û&ns  mon  appemlice,  p.  978  : 

Les  à\jtcs  décidenit  d'envoyer  des  messagers  demander 
la  paix.  Ce  sont  Pons,  Richier,  Araadex  .li^  vont  au  tref 
du  roi  : 

Premerain  a  i>a;rJé  clan>l  Amadex  le  prous. 

Cliarleis  consulte  Ogier,  Salemon,  Hue  du  Maine,  Galeran 
de  BuiUon. 

Par  dessus  tons  les  nuirez  apefla  il  \nimon. 

Ils  Tengageuit  à  pardonner  : 

Dex  pandomna  sa  mort  à  Longis  le  baron. 

Charles  appelle  Amadex  et  imipoee  ila  condition  que 
Beuves  viendra  le  servir  à  Paris  avec  sept  cents  vas- 
saux. Les  trois  mesisagers  reviennent.  Sur  le  conseil  de 
Girard,  les  ducs  se  isoumettent.  Dans  la  prose,  le  rôle 
d'Amadeus  est  attribué  à  Etienne  (aillemand  Steffen). 

Au  résumé  cornespondlant  de  L  deux  messagers  sont 
indiqués,  mais  iils  ne  sont  pas  nommés  :  ce  sont  Fouques 
et  Amadeus  {édition.  :  v.  K3C3;Micheibnl,  p.  37).  Le  pre- 
mier a  été  mentionné  conmie  neveu  de  Girard  (v.  1331) 
et  le  seconid,  au  vers  suivant,  comme  dans  M  :  «  El  Ii 
preus  Amadieus  qui  tant  par  fu  vaillant  ». 

Dans  B  C  Ton  envoie  égaliement  Fouques,  neveu  de 
Girard,  mais  le  nom  d' Amadeus  est  remplacé^  pair  celui  de 
Pacooi. 

Qui  ne  verrait  que  le  rapport  de  M  et  de  B  C  à  î^  efcc 
manqué  par  Amaideus  pour  li'un,  par  Fouques  pour  Tau- 
tre,  et  qu'en  supprimant  et  les  noms  des  messagers  et 
la  part. qu'ils  prennent  aux  négociations,  on  fait  disipa- 
raîtire  les  marques  des  rapports  des  veirsions  ? 

Il  est  à  crainidre  que  M.  Kaiser  n'en  ait  pas  eu  le  sen 
timent.  A  la  version  \\  au  même  endroit,  ii  résume  : 

Fouques  et  Doou  coniseilAemt  la  soumission. 


DU  <(  BEUVES  D*AIGR£MONT  »  33 

Les  frères  sont  d  accord. 
Il  négocie  âvec  Ohadrlés. 
Qui,  il  î 

A  la  colonne  A  P  D  il  y  a  :  Fouques  négocie  avec 
Charles.  A  la  colonne  M  Mz  il  y  a  :  Girard  négocie  avec 
Charies,  et  je  viens  die  dire  que  cette  expression  trompd. 
Pourquoi  à  V  n'a-t-on  mis  que  ce  il  anonyme  ? 

Revenons  à  la  suite  d'après  le  ms.  M.  C'était  te  jour 
de  la  Pentecôte.  Charles  tenait  sa  cour  à  Paris.  Il  s'était 
accordé  avec  de  duc  de  Roussillon.  Jamais  on»  ne  vit  si 
riche  cour.  L*on  y  comfytait  15  rois,  30  ducs,  60  comtes. 
Charles  portail  sa  couronne.  Surviennent  Renaudl,  Akuid, 
Guichard,  Richard  et  leur  père  Aymes.  Aussitôt  que  le 
roi  a  vu  celui-ci,  il  lui  dit  de  compter  sur  sa  loyale 
amitié  :  il  traitera  généreusement  ses  fib.  De  Renaud 
il  fera  son  sénéchal.  Alard  et  Guichard  porteront  le  daia- 
gon,  et  Richard  pofftera  le  faucon»  du  roi. 

Sire,  répond  le  duc,  nous  vous  obéirons.  Mais  vous  nous 
avez  fait  toirt,  quand,  malgré  votre  sauf-conduit,  Beuves 
d'Aigremont  a  été  tué.  Sachez,  Em'pereur,  que  cela  me 
pèse  :  si  nous  ne  vous  redoutions,  nous  en  tirerions  ven- 
geance. Mais  puisque  mes  frères  Girard  et  Doon  vous 
Tout  pardonné,  je  vous  le  .pardonne  aussi. 

Aymes,  dit  le  roi,  c'est  parler  sagement.  Le  duc  fut 
coupable  envers  moi,  je  ne  puis  le  cacher,  quand  il  tua 
mon  fils  que  j'aimais  tant. 

Là-dessus  les  Fils  Aymon  s'emportent  et  Renaud  parle 
en  leur  nom  : 

Sire,  chen  dist  Renaut,  qui  fu  li  graindrez  hom. 
Chevalier  nous  feïstez,  néer  ne  le  povon  ; 
Durement  vous  haon,  ja  ne  vous  cheleron, 
Pour  la  mort  au  duc  Buef,  le  sire  d'Aigremon, 
5  Quer  à  nous  ne  feïstez  pez  ne  acordoison. 
Kallemaines  l'oï,  si  drecha  le  menton. 
Adonques  rougi  Kalle  aussi  comme  carbon. 
«  Renaut,  fui  toi  de  chi,  fix  à  putain,  garchon. 
A  moulR  petit  s*en  faut,  ne  te  met  e«  prison.  » 

3 


34  REMARQUES   AU   SUJET 

10  «  Sire,  chen  dist  Renaut,  ne  seroil  pa'S  reeon. 
Puis  que  ne  J'ameiKlez,  à  itant  itou*  taison.  » 

A  liant  ]e  l«ssierent  li  .IIII.  bacheler. 
Renmil  lo  fix  Aymon  l«âsa  alsnt  ester. 
Aalart  et  Guicharl  Ve  vont  neconforler. 

15  El  puis  après  mengié,  S'Ierent  behourder. 
Et  H  ^uqnan-t  s'osdeent  el  prennent  à  jouer. 
Renaut  et  B«rt^i  si  ont  ■pris  .1,  tablier 
Et  uns  esche?,  d'ivoine,  si  pristrewt  à  jouer. 
Hé  Dex  !  là  granl  nwirlii«  les  convint  desaevper. 

20  Reinaoït  et  B^telai  sunt  au  jouer  assis, 

El  la.nt  i  ot  joué  que  il  s  ot  e6tri«. 
Rertelai  le  dama  fix  à  putain,  chetis, 
El  a  hauoliié  la  paume,  si  le  ieti  ou  vis. 
Tel  birfe  li  donna  que  1©  sanc  est  saiHis. 

25  Et  quant  R^iaut  le  voit,  si  en  fu  moult  ma^rris, 
'1  saiidi  Teschequier  qui  fu  à  or  massiis, 
S'en  feri  Bertelai  tresi  par  mi  lieu  du  vis 
Que  Irestout  le  fendi  entresiques  ou  pis. 
Mort  l'avoit  étendu,  or  eet  levé  -le  oris. 

On  m'excusera  de  pep^oduLne  ce  texte,  si  altéfl-é,  que 
j'ai  déjà  donné  dans  mon  édition  (p.  159-160),  mais  vrai- 
ment j'y  suis  contraint. 

Résumons.  Aymec,  malgré  les  prévenances  de  Char- 
lemagnc,  lui  dit  qu'il  n'oublie  pas  le  meurtre  de  Beuves 
et  qu'il  ne  pardonne  que  nia^ré  lui.  Otârlemagne  rap- 
pel'le  è  son  'tour  la  mort  de  son  file  Lohier. 

Renaud  intervient  au  nom  des  quatre  frères  .déclare  leur 
rancune  ;  entné  eux  et  Charles  il  n'y  a  fias  eu  d'accord. 
L'empeireur  te  traite  de  «  Hx  à  p...  »  et  le  meoiace  de  la 
prison. 

id  se  résigne  à  se  taire. 

^  d'échecs. 

Lais  el  Renaud  jouent  enseml)le.   Querelle.   Ber- 

aite  ausisi  Renaud  de  «  (ix  à  p...  »  et  lui  donne 

3  buffe  (fue  le  sang  jaillit. 


DU  ((  BEUVES  D*AIGREMONT  »  35 

Renâud  saisH  l'échiquier  et  tuie  BM^olais. 

Dame  deux  parties  bien  distinctes  :  dans  Tune,  Ay-mes, 
Chaiilemâgne  et  Renaud;  échangeait  reproches,  menaces 
et  rempeneur  va  jusqu'à  l'inaiiite  girossière,  à  propos 
de  la  mort  de  Beuves  et  de  celle  de  Lohier  ;  dans  la 
seconde,  BertoJais  et  Renatid  seuls,  aucune  plainte  à 
Oharlemagne,  un  acte  de  viodence  que  Renaud  châtie  aus- 
sitôt. 

Dans  M.  Kaiser  il  n'est  question  ni  de  l'oubli  impru- 
dent d'Aymes  et  de  ses  fils,  lors  de  la  conclusion  de  la 
paix  (1),  ni  du  bon  aiccueil  fait  è  Aymes  et  à  ses  fils  par 
remtpepeuir,  ni  de  la  discussion  entre  Aymes,  Charlema- 
gne  et  Renaud.  L*on  a,  par  contre  : 

Partie  d'échecs. 

Quereil'le  entre  Renaud  et  Bertoliais. 

Renaud  demande  justice  à  Charlles. 

Celui^i  l'insulte. 

Renaud  demande  compte  de  la  mort  de  Beuves. 

Charlemagne  le  frappe  de  la  main. 

Renaud  tue  BerLolais. 

Or,  nous  avons  vu  que  Renaud  demande  compte  à 
Charlemagne  de  la  mort  de  Beuves  bien  avant  tout  con- 
tact avec  Bertoliais,  qu'il  ne  se  plaint  pas  à  l'empereur  de 
l'outrage  que  lui  a  fait  son  neveu,  que  bien  au  contraire 
il  en  tire  vengeance  sur  le  champ.  Nulle  part  Charles 
ne  le  firappe. 

La  conception  était  cependant  intéressante.  Aymes  et 
ses  enfants  sont  revenus  à  la  cour  par  prudence,  mais 
ils  ont  toujours  sur  le  cœur  le  meurtre  de  Beuves,  d'au- 
tant plus  qu'on  les  a  oul)liés  dans  la  paix.   Cette  idée 

quentre  les  Fils  Aymon  et  l'Empereur  aucune  réconci- 
liation n'est  intervenue,  est  le  point  de  dépa«rt  de  ce  qui 

suivra,  car  Renaud,  qui  s'est  tû  devant  l'empereur,  ne 

(1)  J'ai  fini  ipar  renoncer  à  découvrir,  dans  les  tableaux  de 
M.  Kaiser,  aucune  mention  de  la  couirte  guerre  et  de  la  ipaix 
d'après  la  version  M  Mz.  C'est  cependant  ceUe  dont  il  a  édité  le 
commencement. 


36  REMAROUES  AU   SUJET 

peut  pas  laisser  impunie  l'outirageante  .pravocaiion  de 
Bertolais. 

Dans  ma  note  sur  le  manuscrit  viii  (Metz)  que  d'abord 
je  n'ai  connu  que  d'après  l'aitide  de  Mone,  je  disais  : 
a  Un  trait  padriiculier  à  M-Me4z  :  afvaaot  la  quenelle  de 
Beirtolais  et  de  Renaud,  Ctiarlemiagne  a  déjà  fort  mal- 
traité Renaud  qui  lui  avait  <re{>roctié  La  mort  de  Beuves. 
J'ai  mentionné  ces  passages  plus  haut  dans  la  desoription 
du  maniuscrit  de  'Montpelilier  ».  (Edition^  p.  267.)  On  était 
done  bien  averti. 

D'où  vient  cette  erreur,  qui  fait  disparaître  une  des 
parties  les  plus  caraetérisUques  d'une  version  7  D'une 
confusion  de  fiches  très  probablement.  Je  m'aperçois,  en 
effet,  que  le  résumé  de  la  partie  d'échecs  est  calqué  sur 
celui  de  la  version  L.  La  seule  différence  est  que  dans 
L  Charlemagne  frappe  Renaud  de  son  gant,  tandis  que, 
d'après  M.  Kaiser,  il  le  frapperait  de  sa  main,  dians 
M-*Mz.  Cette  différence  vient  sans  doute  de  oe  que  le  seul 
coup  que  «reçoive  Renaud  dans  M-Mz  est  une  buffe^  mais 
c'est  Bertolais,  non  Cliarles,  qui  l'aippilique. 

C'est  dans  la  version  L  que  l'on  a  i'origine  de  la  fowne 
que  le  récit  a  prise  dans  M-JVIz.  Quand  Renaud,  battu  par 
Bertolais,  insulté  par  rempereur,  lui  demande  compte  de 
la  mort  de  Beuves,  ill  aUègue  que  si  ses  oncles  et  son 
père  se  sont  accordés  à  ce  sujet  avec  Charles,  pour  lui 
il  ne  s'y  résignera  point.  Il  y  avait  là  xm  moUif  qui  per- 
mettait de  remanier  le  comm^noemenit  des  Fils  Aymon  à 
l'endroit  où  éclate  entre  eux  et  Charles  la  longue  et  im- 
placable guerre  (v.  Fils  Aymon,  v.  1932-1933).  On  retrou- 
vait d'ailleurs  ce  motif  dans  le  discours  du  comte  d'Avi- 
gnon cité  plus  haui  (v.  5915). 

Pour  en  finir  sur  ce  /point,  j'ajouterai  que,  dans  l'édi- 
lion  de  te  prose  franiçaise,  publiée  par  la  Librairie  Mau- 
rice Bauche,  avec  illustrations  de  Robida,  l'on  a  une  tra- 
duction assez  fidèHe  de  la  fin  du  Beuves  d^Aigremoni 
d'après  M  Mz.  Cette  prose  a  tous  les  défauts  du  monde, 
mais  elle  représen4e  un  manuscrit  qui,  pour  le  Beuves^ 


DU  «  BEUVES  d'AIGREMONT  »  37 

était  coirformle  à  M  Mz  et,  pour  le  restei,  à  A  P  D.  Il  n'asï 
pas  inutilie  d'y  regarder. 

Dans  le  ms.  Laud,  d'après  le  Pésumé  de  M.  Kaiser, 
c'est  aussi  avant  toute  querelle  avec  Bertolais  que  Re- 
naud demanide  compte  à  Charies'  de  la  «mort,  de  son  oncle. 

Le  nom  de  la  mère  des  Fils  Aymon,  Aye,  est  men- 
tioné  pour  la  version  V  (p.  24).  Dan®  M  Mz  elle  est  dite 
Marguerie.  Dans  A  elle  est  dite  Ermians  et  Ermenjart.  Ces 
différences  sont  à  noter  pour  toutes  les  versions.  Pour- 
quoi seulement  Aye  et  à  propos  d'un,  seul  manuscrit  ? 

Conmient  M.  Kaiser  résume-t-rl,  d'après  A  P  D,  ce 
même  épisode  -de  la  partie  d'échecs  et  de  la  mort  de 
Bertolais  ? 

Partie  d'iébhêcs. 

Querdlle  de  Renaud  et  de  Bertolais. 

Renaud  diemande  justiee  à  Charles. 

Celui-ci  l'insulite. 

Renaud  demande  compte  de  la  mort  de  Beuves. 

Renaud'  tue  BeTtolais. 

Cette  disposition  est  en  soi  suspecte,  parce  que  Charles 
n'y  répond  pas  à  la  seconde  réclamation  de  Renaud. 

Voici  d'ailleurs  ce  que  je  lis  dans  A  P. 

Après  la  paix  condue  avec  Charlemagne,  Aymes  vient 
à  la  cour  avec  ses  fils  :  Maugis  s'y  trouve  aussi.  Le  roi 
aiccueilte  le  duc  avec  joie,  embtrass©  lui  et  ses  fils.  On 
dîne,  puis  les  uns  vont  behourder,  les  autres  jouent  aux 
échecs  et  aux  tables  (1).  Renaud  et  Bertoilais,  neveu  de 
Charlemagne,  jouent  aux  échecs.  Bertolais  se  fâche  et 
frappe  Renaud  au  visage.  Texte  d'après  P  : 

75  Come  Renaus  le  vit,  si  comence  à  enfler. 
Por  l'amor  Ohaillemagne  ne  l'osa  adeser. 
Il  s'en  va  à  Karion  l'empereor  clamer. 
Sire,  drois  emperere,  je  ne  vos  os  irer. 
Vos  m'adobastes  primes,  je  ne  le  puis  celer. 

(1)  P  omet  de  metationii'er  qu©  l'on  jou©  à  c€b  deux  jeux  L'Ar- 
senal foOTnit  le  complément,  f®  12,  recto  B» 


38  REMARQUES   AU    SUJET 

80  iMon  oncle  m'aoeïtes  dont  j'ai  le  ouer  iré, 
Et  vostr^i  niés  meïsmes  m'a  [il]  hui  bufeté. 
Guidiez  que  ne  m'en  doit,  emperere,  peser  ? 
La  mort  Buef  d'Aigremont  vos  vodrai  demander, 
Que  vos  m'en»  fêtes-  droit,  par  le  cors  .S.  Omer, 
85  Ou  se  ce  non,  danz  rods,  il  m'en  devra  Reser. 
Come  Karles  l'oïj  ôi  comence  à  ninfler, 
Les  euils  à  roeillier,  les  sorcilz  à  lever, 
La  soe  lede  cliiere  fist  moult  à  redoter  ; 
Mauves  garçon  puant  en  a  Renaut  clamé   : 
90  A  pou  que  ne  vous  vois  de  ioa  paume  doner. 
Come  Renaus  l'oï,  preot  soi  à  retomer, 
Et  regarde  ses  frère®  que  il  devoit  amer. 
Bien  connut  lor  corrages,  color  prist  à  mo^er. 
De  moult  grant  hardement  se'  prist  à  demenler. 
95.  H  iprent  .L  esdiaquier  que  moult  pooit  peser  ; 
M  voit  ses  anemis  eautor  lui  aûner  ; 
BertoJai  en  feri  canque  il  pot  esmer 
Amont  parmi  le  chief ,  que  il  ne  pot  durer  ; 
Le  cervel  li  espant,  les  eulz  li  fet  voler  ; 
100  De  si  haut  com  il  fu^  l'a  fet  juz  craventer. 
L'ame  s'en  est  alée  dou  vaiMant  bacheler  (1). 
Des  variantes  de  A,  je  note  les  plus  importantes.  Après 
le  V.  80,  A  ajoute  :  Mais  pais  en  aviens  feite  que  le  [savent] 
li  per(S').  Il  remplace  81-84  ainsi  :  Vostre  niés  Bentholas 
m'a  si  féru  ou  nez  Qu'à  po-lli  oil  dou  chief  ne  me  sont 
jus  volez.  Il  a  la  pais  brisie  qu'avient  fetet  loer.  Si  vueil, 
biax  sire  [roi],  me  fêtes  amender.  Ou  se  ce  non,  [danz 
rois],  mont  devra  moi  peser.  —  V.  89  :  malvais  garçon 
enflez. 

(1)  Edition,  p.   146-147.  —  Com(>airez  les  wem  92-96  avec  le  die- 
couni  de  Renaud  (édition,  8621-8627)  : 

Li  rois  m'en  apela  malvar»  garçon*  esuBé, 

Je  «reigardai  mes  ftneines  que  molt  avoie  amé, 

Je  conui  bien  lor  cuer»  et  lor  ruiste  fierté. 

Et  mi  anemi  furent  devant  moi  assemblé. 

Où  les  alasse  querre,  quant  là  fxireint  trové? 

Je  pris  \m  escîhekier  c'on   ot  d*or   painiuré,   etc. 


DU  <<  BEUVES  d'aIGREMONT  »  39 

Dan«  la  deecripliom  du  ms-.  P  j'ai  insisté  &ur  la  res- 
semblance de  ceiite  fomie  du  récit  avec  ce  que  l'on  trouve 
dlan-s  le  diseotirs  où  Renaud  raconte  à  ses  chevaliers 
coimnent  il  a  rompu  avec  rempereur  (édition,  v.  8610 
suiv.).  Il  y  dit  dlainemeiirt;  qu'exaspéré  par  la  manière 
ins'ultan'te  dont  Chariemagne  a  accueilli  sa  demande  de 
réparation  de  la  mort  de  BeuveS',  il  a  tué  Berto^lais,  neveu 
de  l'empereur,  d'un  coup  d'échiquier.  Pourquoi  n'est-il 
pas  question  de  la  partie  d'échecs  proprement  dite  ?  Elle 
a  tout  l'air  d'une  imitation  de  la  querelle  de  Baudoin  et  de 
Chariot  dans  Ogier  ;  elle  n'avait  pas  dans  les  Fils  Aymon 
une  importance  comparable  à  celle  du  grand  événement 
antérieur  du  meurtre  de  Beuves,  commis  avec  l'agrément 
du  roi,  par  violation,  du  sauf-conduit  donné  au  duc.  Le 
coup  d'échiquier  pouv^ait  paraître  ta  (rappeler  suffisam- 
ment. On  pourrait  examiner  s'il  n'y  eut  pas  de  confusion 
entre  Lohier  ou  Looïs  tué  par  Beuves,  et  Bertolaîs  tué 
par  Renaud-  ou  un  de  ses  frères,  mais  la  place  manque- 
rait ici. 

Il  est  regi^table  que  M.  Kaiser,  s'éloignant  des  textes, 
ait  imaginé  deux  réclamations  distinctes  de  Renaud.  La 
ppemiére,  visant  Bertolais  serait  accueillie  pair  une  insulte 
de  Charles.  La  seconde  viserait  la  mort  de  Beuves. 

L'on  a  vu,  au  contradre,  que  Renaud  se  plaint  une 
seule  fois,  qu'il  parle  d'abord  de  la  mort  de  Beuves,  puis 
sans  interruption  de  l'outrage  qu'il  a  subi  du  fait  de  Ber- 
tolais. La  paix  étant  brisée  par  l'acte  dti  neveu  du  roi,  il 
menace  de  réclamer  vengeance  de  la  mort  de  Beuves. 
Charles  répond  par  des  insultes.  Renaud  voit  l'indi'gna- 
tion  de  ses  frères,  ta  joie  de  ses  ennemis  :  il  prend  un 
échiquier  et  tue  Bertolais. 

Tout  cala  est  d'autant  plus  intéressant  qu'on  le  trouve 
déjà  dans  la  version  La  Vallière,  au  discours  de  Renaud. 
J'ajoute  qu'encore  ici  le  souvenir  de  la  trahison  dont 
Charles  ne  s'est  point  lavé,  domine  tout.  C'était  inévi- 
table ujie  fois  le  Beuves  (TAigremont  devenu  partie  inté- 
grante des  Fils  Aymon.  Le  sommaire  de  M.  Kaiser  ne 


40  REMAJH^^UËS   AU   SUIET 

laisse  riiein  entrevoir  ni  de  cette  cancepiion,  ni  diu  lien  de 
la  version  L  et  de  k  version;  P.  Or,  pour  cette  partie,  le 
texte  de  P  était  imprimé  déjà. 

Si  M.  K.  n'a  rien  trouvé  qu'«  Aymo«  eises  fils  à  Paris  » 
pour  renwplir  rintervaUe  enilre  la  conclusion  de  la  paix 
et  la  partie  d'échecs,  c'est  peut-être  qu'il  a  lu  un  peu  vite 
le  texte  de  P  et  d'A.  L'on  y  voit  qu'Ayjwesi  et  ses  fils  se 
renconitrenit  avec  Maugis  et  les  frères  d'Aymess,  esU'  un  mot 
avec  leur  parenté  dont  la  présence  et  l'aititude  pèseront 
sur  .la-  diécision  de  Renaud  et  qui  combattront  pour  lui 
dans  la  mêlée  qui  suivra  la  mort  de  Bertolais.  Pour  ma 
pairt,  je  n'aurais  pas  hésité  à  en  indiquer  quelque  chose  ; 
la  place  ne  manquait  pas  :  une  demi^colon/ne  est  ireetée 
en  blanc. 

Il  est  agréable  à  l'œil  de  voir  à  trois  colonnes  consécu- 
tives :  Karl  erhàlt  Kande,  mais  pour  A  P  D  cela  v^it  d-ire: 
Charles  apprend  la  mort  de-  Beuves  et  la  irévolte  de  Girard 
qui  assiège  Troyes  ;  pour  M  Mz,  entendez  :  Charles 
apprend  que  Beuves  assiège  Troyes.  Pour  V  le  sens  esl 
le  même  que  pour  A  P  D. 

Un  des  inconvénients  de  ces  courtes  formules  est  qye 
l'une  peut  glisser  à  la  place  de  l'autre  sans  qu'on  s'en 
aperçoive.  C'est  le  danger  des  fiches  de  îtoute  nature, 
paiTce  qu'elles  «tendent  à  parler  aux  yeux  plus  qu'à  l'esprit. 
En  voici  un  assez  probant  exemple. 

Version  A  P  D,  n°  121,  à  la  dernière  ligne  de  la 
colonne,  on  lit  :  Bues  und  Brûder  sind  einverstanden, 
J'entenids  que  Beuves  et  ses  frères  Girard  et  Doon  sont 
d'accord  pour  accepter  le  conseil  que  Foirques  ou  Fou- 
ques  leutr  donne  de  se  soumettre  à  Oharlemagne.  Je  me 
rappelle  encore  que,  dans  une  autre  version,  B  C,  Fou- 
qus  tient  aussi  un  sage  discours  : 

Girarl,  ce  dist  Foucon,  por  î'amor  Dieu  entent. 
Entre  vos  et  Doon  et  Aymon  le  ferrant 
Et  cil  autre  baron,  n'estes  mie  sachanit. 
Que  combatez  à  Ohar'le  l'empereor  puissant. 


DU  <(  BEUVES  D^AIGREHONT  »  41 

Bueves  ocist  Lohier  à  s'esioée  trenchant. 
Se  Charles  en  a  duel,  De  m  en  vQi>&  merveililant. 
Et  il  les  engage  à  s'accord<er  avee  l'empereur.  Les  ducs 
y  consenitenit  et  vont  demaiider  grâceà  leur  seigneur. 

Ils  osterent  lor  dras  de  muete  et  de  randon  ; 
Trestot  nu  en  lor  braies 

Ils  implorent  sa  merci.  C'est  le  grand  coupable,  Beuves 
d'Aigremont,  qui  parie  :  il  prie  le  roi  de  lui  pardonner 
la  noort  «de  Lohier.  Donc,  à  cet  endroit,  Beuves  est  vivant. 
Mais  dans  la  colonne  de  A  P  D  dont  il  s'agit,  il  a  été 
enseveli  au  haut  de  la  page.  Il  ne  peut  donc  figurer  au 
bas,  à  moins  d'erreur,  car  dans  cette  colonne  la  suite  est 
continue  et  sa«ns  transposition  de  partie.  Je  regarde  à 
mon  édition  (p.  145)  où  j'ai  pirécisément  imprimé  la  fin 
du  Beuves  d'après  les  mss.  A  P,  et  je  constate,  eo  effet, 
que  les  ducs  qui  viennent  solliciter  le  pardon  de  l'empe- 
reur sont  Girard  et  Doon.  Beuves  est  mort  depuis  iooig- 
teamps,  et  la  gueripe  qui  prend»  fin,  a  eu  pour  cause  le 
désir  légitime  de  ses  frères  de  se  venger  de  la  trahison 
dont  il  a  été  victime. 

D'où  vient  l'erreuir  ?  Au  bas  de  la  seconde  colonne 
et  sur  la  même  ligne  l'on  a  :  Die  Brûuder  sind  einver- 
slanden.  Cela  devait  figurer  à  «la  première  colonne,  doit 
y  être  replacé,  et  l'indication  donnée  à  la  première  doit 
être  reportée  è  la  seconde.  En  effet,  cette  colonne  est 
attribuée  à  la  version  M  Mz,  où  le  récit  développé  de  la 
guerre,  dont  les  pfincipauix  faits  se  déroulent  autour  de 
Troyes,  est  placé  a-près  la  mort  de  Lohier,  que  Charles 
veut  faire  expier  à  Beuves. 

Dans  les  deux  premières  colonnes  de  la  page  22,  la 
part  faite  à  Doon  de  Nanteuil  est  insuiffisante  et  trom\pe. 
A  la  première  colonne  (A  P  D)  il  est  mentionné  comme 
amenant  un  renfort  à  Girard  de  RousiUon,  quand  celui-ci, 
assiégeant  Troyes  est  attaqué  par  Charlemagne.  Or,  Doon 
est  déjà  mentionné  dans  A  (f.  10,  recto-vérso)  aussitôt 
qu'on   apprend   l'approche    de   Chademagne    et    quand 


42  REMARQUES   AU   SUJET 

Girard  part  avec  vme  avanjt-gaTde  à  Jia.  pemconire  des 
royaux.  Il  laisse  Doon  devant  la  ville  assiégée  en  lui 
confiant  le  conwnaîîid'ement  de  l'os^.  Les  deux  avant- 
gardes  se  choqueîi»t.  Girard  est  bie«sé  par  Richard  de  Nor- 
mandie, mai©  remonte  e«  selle  grâce  à  Faide  de  son 
neveu  Fofques.  Girard,  désespéré  des  pertes  que  font 
les  siens.,  fait  venir  Doom  à  son  secours.  Mais  Charlema- 
gne  arrive  avec  le  gros  de  son  armée.  Galeran  de  Bouillon 
surprend  le  camp  des  ducs  et  y  met  le  feu.  Dix  mille 
bourgeois  de  Troyes  font  une  sortie. 

Et  s'en  vinrent  es  loges,  là  où  fu  la  fumée. 

Le  jor  ont  gaaignet  mainte  chape  forée  ; 

De  l'or  et  de  largent  ont  tant  com  lor  agrée. 

Girard  reconnaît  que  son  armée  est  desconfile  et  di*  à 
Forques  qu'il  faut  battre  en  retraite.  Girard  et  Doon  se 
consultent  pendant  la  nuit  et  acceptent  la  proposition 
de  Forques  de  se  soumettre  à  l'empereur  : 

Sire,  ce  dit  Doon,  il  parole  avenant. 
Car  le  faisons  ainçois,  por  Dieu  onipo»lent. 
Adonc  a  fait  Girars  au  duc  ottroiement. 
Girart  de  Rocillon  a  le  plait  créante 
Que  il  querra  la  pais  et  qu'il  soit  acordés. 

Forques  monte  un  mulet,  prend  un  »rameau  d'olivier, 
se  rend  à  la  tente  de  l'empereur  et  négocie  avec  lui. 
Je  donne  ici'  te  résumé  de  M.  Kaiser  : 
Girard  assiège  Troyes. 
Charles  rapprend. 
Il  convoque  son  armée. 
Il  approche  avec  100.000  hommes. 
Girard  l'aip prend. 
Combat. 

Combats  singuliers. 
Renfort  amené  par  Doon. 
Autres  combats. 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  )>  43 

L'armée  de  Giraixl  bat  en  retraite. 

Le  combat  est  initeirompu  durant  la  nuit. 

Forques  conseille  la  soumission, 

[Les  frères]  (1)  y  consentent. 

11  fallait  donner  à  Doon  la  pairt  qui  lui  revient.  La 
place  matérielle  ne  manquait  point,  puisqu'à  la  troisième 
codoTMie,  ceMe  de  V,  on  lia  trouvée,  de  sorte  que  des  indi- 
cations données  pour  V  manquent  à  la  colonne  A  P  D, 
ien  que  communes  aux  deux  versiionfs.  Eti'  procèdent  ainsi 
on  rend  impossible  de  reconnaître  les  points  où  il  y  a 
concopdaince,  et  tout  aussi  bien  différenceis  intéressaotes. 
Ainsi,  dans  V  la  sortie  des  bourgeois  est  placée  avant 
l'arrivée  des  troupes  du  roi,  mais  elle  est  du  moins  indi- 
quée. Dans  A  elle  est  motivée  par  la  surprise  du  camp 
des  ducs  habilement  exécutée  par  Galeran.  Il  fallait  la 
mentionner,  puisqu'on  le  fait  pour  V,  mais  comme  ceoi  • 
Ga;leraji  surprend  le  camp  des  ducs.  Les  bourgeois  font 
une  sortie  et  pillent  le  camp. 

Ce  sont  ces  deux  actions  qui  décident  du  réisuUat  final 
de  la  journée.   Si  V  a  vraiment  transposé  la   sortie   et 

supprimé  le  rôle  de  Galeran,  il  a  fait  du  tort  à  la  nar- 
ration. 

Le  meurtre  de  Beuves,  d'après  la  version  B  C  (p.  21, 
5*  colonne)  est  exprimé  ainsi  :  Griffon  tue  Buef  ».  Pour 
la  version  L  (6*  colonne)  l'on  a  deux  personnages  :  Fou- 
quet  transperce  Beuves;  Griffon  le  décapite  ». 

En  réalité,  Fouques  de  Morillon  a  aussi  une  part  au 
crime  dans  B  C.  C'est  lui  qui  a  réglé  la  part  de  chacun. 
Il  promet  à  Griffon  de  tuer  le  cheval  de  Beuves,  et  il  tient 
parole  :  dès  lors  Griffon  n'a  plus  qu'à  percer  le  duc 
désarçonné.  C'est  une  variante  de  L,  où  d'abord  le  uuc 
est  désarçonné  par  Griffon.  Beuves  i-eprenait  son  cheval, 
mais  m\  traître  le  lui  lue.  Survient  Fouques  de  Morillon 
qui  perce  le  duc  d'un  coup  de  lance.  Griffon  tranclie  la 
tête  à  Beuves. 

(1)  C'est  à  cet  endroit  que  le  nom  de  Beuve»  a  été  placé  par 
erreur,   comme   je  l'ai  expliqué  pJiUB  haut. 


44  REMARQUES   AU   SUJET 

Tuer  le  cheval  de  l'adversaire  lôtait  Tacte  le  yins 
déloyal.  L  ravait  attribué  à  un  traître  anonyme.  B  C  l'at- 
tribuent à  Fouques  de  Morillon. 

Il  importait  de  laisser  à  Fouques  tout  son  reilief.  C  i  «t 
précisément  celui  des  membres  de  la  geste  des  traîtres 
dont  le  nom  reparaîtra  le  pil»ui&  souvent  dans  les  Fii.s 
Aymon.  Renaud  et  lui  se  querellent  sous  Montessor 
(2515-S539).  Quand  Renaud  et  ses  frères  coirbaltert  a!i 
guet-apens  de  Vaucouleurs,  c'est  Fouques  de  Morillon 
qui  tes  défie  (6880-6899).  H  blesse  gravement  Renaud 
(6965-6970),  qui  le  tue  d'un  coup  de  Broberge  (6985-6994). 
Ripens,  qui  se  charge  de  pendre  Richard,  se  déclare  un 
neveu  de  Fouxjues  de  Morillon  (10323).  Les  fils  de  Fou- 
ques de  Morillon,  Comstans  et  Rohars,  provoquent  les 
fils  de  Renaud,  Aymonnet  et  Yvonnet,  au  duel,  où  ils 
succombent  (16742-17787). 

Il  fallait  donc  mettre,  pour  la  version  B  C  :  Fouques 
de  Morillon  tue  le  cheval  de  Beuves.  Griffon  perce  Beuves 
de  sa  lance. 

Pour  A  P  D,  M.  K  dit  seulement  de  la  mort  de  Beuves  : 
«  Bueves  est  blessé*  mortellement  ».  Par  qui  ? 

Je  relis  A,  f.  8,  vereo  A  et  B.  Griffon  a^itaque  Beuves. 
D'un  coup  de  lance  il  lui  fausse  Técu.  Beuves  riposte 
par  un  coup  d'épée  qui  glisse  sur  le  casque  de  Griffon 
et  blesse  son  cheval  devant  Tarçon.  Griffon  saute  en 
«  piez  »  et  se  couvre  de  son  écu.  Survient  toute  sa 
pairenté  :  Hardr,  Forques  de  Morillon,  Moran,  Sanson 
et  Béranger.  Beuves  combat  comme  un  lion  «  crestez  ». 
Escoz  [Forques]  de  Morillon  le  perce  d'un  coup  de  lannco 
et  le  renverse  à  terre.  Garin  [Griffon]  de  Hautefeuille 
remonte  à  cheval  quand  il  voit  le  duc  Wcssc  i\  morl. 
Beuves  se  retire  à  l'écart  : 

Contre  Oriant  se  couche,  si  a  Dieu  reclamé, 

Il  souhaite  que  son  fils  Maugis  croisse  en  courage  et 
le  venge  de  Gharlemagne. 


DU  «  BEUVES  D  AIGREMONT  »  45 

Puis  a  pris  .1.  poil  d'erbe  lies  liri  enmi  le  pré. 
De  &a  main  le  saingixa,  de  par  Dieu  Ta  usé 
Ou  nom  de  Jhesu  Crist  qui  le  mont  a  formé. 
L'ame  s'en  est  alee,  le  corps ^ est  deviez. 

Les  points  à  noter  étaient  les  noms,  des  adversaires. 
Griffon  et  Fouques  ou  Forques,  presque  toujours  les 
mêmes  ;  le  souvenir  de  Maugis  et  la  communion  d'un 
brin  d'herbe.  La  plaice  ne  manquait  pas  :  il  y  a  des 
espaees  en  blane  dans  la  coilon(ne.  Se  borner  à  dire  que 
Beuves  a  été  blessé  à  mort  ne  suffît  pas,  d'autant  plus 
qu'aux  autres  colonnes  le  récil  de  ïa  mort  de  Beuves 
est  T>eaucouip  moins  écourlé.  A  la  ve^sion  L  l'on  a  : 
Fouques  transperce  Beuves.  Griffon  Je  décapite. 

La  querelle  de  Bertolais  et  de  Renaud,  dans  les  ver- 
sions B  C,  L,  est  facile  à  étudier,  puisque  Ton  a  L  dans 
l'édition  de  Michelant  et  dans  la  mienne,  et  que  j'ai 
imprimé,  dans  ma  description  des  manusciils  (n.  150-158), 
la  partie  de  B  C  où  est  cette  quereWc. 

Résumé  de  M.  Kaiser  pour  B  C. 

Partie  d'échecs. 

Querelle  de  Renaud  et  de  Bertolais. 

Renaus  demande  justice  à  Charles. 

Charles  le  traite  de  poltron  (feigling). 

Renaus  lui  demande  compte  de  la  mort  de  Beuves. 

Charles  le  fnappe  de  la  main  droite. 

Renaus  «tue  Bertolais. 

Voici  un  résumé  d'après  le  texte  lui-même  : 

Berthelot  trahe  Renaud  de  «  fix  à  p...  ». 

Renaud  répond  qu'il  lui  donnerait  de  la  main  dans  le 
visage  s'il  n'était  le  neveu  de  Chariemagne. 

Berthelot  Je  traite  encore  de  «  fix  à  p...  »  et  le  frappe 
au  visage  du  poing  droit. 

Colère  des  frères  de  Renaud  qui  leur  promet  de  se 
venger. 

Il  va  à  Charles  et  se  plaint  de  l'acte  de  Berthelot. 

Charles  le  tiraite  à  son  tour  de  «  fix  à  p.. .  »  et  menace 
de  le  faire  epiprisonneir. 


46  REMARQUES   AU   SUJET 

Renaud  demande  compte  de  la  mort  de  Beuves. 

Charlemagne  le  frappe  au  visage  de  son  poing  droit. 

Renaud  revient  auprès  'de  ses  frères  et  tue  Berthelot. 

Il  y  aurait  plusieurs  choses  à  noter  :  Renaud  est  trois 
fois  de  suite  insullté  dans  les  mêmes  termes,  —  ses  frères 
s'indignent  —  Chairlemagne  le  menaee  de  la  prison. 

Mais,  nulile  part,  Renaud  n'est  traité  de  lâche,  de  pol- 
tron. L'auteur  de  B  C  préfère  un  terme  d'une  vulgarité 
grossière  et  cependant  moins  énergique  :  Je  reproche  de 
lâcheté  est  le  plus  outrageanit  que  l'on  puisse  faire  à  un 
seigneur  féodal.  Où  M.  Kaiser  l'a-t-il  pris  ?    . 

Pasisons  à  .la  version  L,  que  M.  K  résume  ainsi  : 

Partie  d'échecs. 

Querelle  entre  Renaus  et  BertoJiais. 

Renaud  demande  jusitiee  à  Charles. 

Cedui-ci  Tinsulie. 

Renaud  demande  compte  de  la  mort  de  Beuves. 

Chaules  le  frappe  de  son  gant. 

Renans  tue  Bertolais. 

Regardons  au  texte. 

Bertolais  appelle  Renaud  fel  cuverl  renoié  »  et  'ui 
donne  un  telle  buffe  que  le  sang  coule.  "^ 

Renaud  demande  justice  à  'Charles, 

Celui-ci  l'aippeille  «  malvais  garçon,  coart  ». 

Renaud,  traité  de  renégat  et  souffleté  par  le  neveu, 
traité  de  lâche  par  l'oncle,  demande  compte  de  la  mort 
de  Beuves  et  déclare  que  si  son  père  et  ses  oncles  ont 
pu  se  réconciJiier  avec  l'empereur,  il  n'est  pas  lié  par  cet 
accord. 

Charles  le  frappe  de  son  gant. 

Renaud  s'en  va,  rencontre  Bertolais  et  le  tue. 

C'est  donc  à  L  que  M.  K.  a  emprunté,  pour  ra.ttri- 
buer  à  B  C,  le  reproche  de  lâcheté  fait  par  Charles  au 
vaillant  Renaud. 

Mais  il  se  trouve  ici  une  donnée  qu'il  eût  été  bon  dft 
noter.  Renaud-  ne  se  juge  pas  lié  par  l'accord  que  sou 
père  et  ses  oncles  ont  consenti  avec  l'empereur  au  sujet 


DU  <(  BEUVES  d'aIGREMONT  ))  47 

de  la  mort  de  Beuves.  Ijà  est  Tarigine  de  cette  rancune 
persistante  qui  a  pris,  dams  M  Mz,  le  développement 
complet  que  nous  avons  signalé  plus  haut. 

Celte  transposition  du  reproche  de  oouairdise  est  de 
nature  à  tromper  gravement,  car  elle  altère  le  caractère 
des  deux  versions.  Dans  L  les  insultes  de  Bertolais  et 
de  Charlemagjie  visent  Thonneuir  même  de  Renaud  et 
doivent  le  loucher  au  vif  :  elles  sont  dans  la  tonalité 
féodale  de  tout  le  poème.  B  C  ici,  comme  presque  par- 
tout, fait  tort  à  la  dignité  du  sujet. 

Quant  Bertolais  a  été  tué,  Clhademiagne  ordonne  de 
saisir  Renaud.  I.es  Fils  Aymon,  soutenus  par  leur  pa- 
renté, sa  défendent  vigoureuisement,  mais  finissent  par 
céder  au  nombre  et  prennent  la  fuite.  Dans  les  manus- 
crits B  C  V  Ld,  Ton  a  ici  une  première  intervention  de 
Tenchaniteur  Maugis  en  faveur  des  Fils  Aymon.  IjCS  trois 
frères  de  Renaud  sont  faits  prisonniers  et  Charles  les 
enverrait  à  la  potence,  mais  Maugis  endort  les  gardes 
de  la  prison  et  délivre  ses  cousins. 

Les  versions  A  P  D,  M  Mz,  L  et  la  prose  ignorent 
cette  invention.  Le  texte  afférent  de  B  C  est  dans  mo*i 
édition  p.  154-158. 

Résumé  de  B  C  pair  M.  Kaiser. 

Mèilée  générale. 

Les  Fils  Aymon  et  Maugis  prennent  la  fuite. 

Ils  sont  poursuivis. 

Seul  Renaut  s'échappe. 

Les  quatre  autres  sont  emprisonnés. 

Maugis  pense  à  une  évasion. 

Grâce   à  un  enchantement  de  Maugis,  ils   s'enfuient. 

Comime  aux  versions  V  et  Ld,  M.  Kaiser  a  imprimé 
d'abord  le  nom  de  Maugis  en  italique,  sans  doute  pour 
a'ppeler  Taittentdon  sur  cette  première  intervention  du 
fils  de  Beuves.  Mais  ici  cette  indication  n'est  pas  jus 
tifiée.  Voici,  en  effet,  ce  que  donnent  les  manuscrits 
B  G  (1). 

(1)  J'ai  imprimé  autreioifi  ce  curieux  éfxieode  des  Fik  Aymon 
dvM  la  chartre  d'après  lie  ms.    C   (Nationale,  766)  dans  les  notes 


48  KEUARQUES   AU   SUJET 

Mêlée  génémlo. 

Les  Fils  Aymon  preoMnent  la  fuite. 

Ils  sont  poursajâvis. 

Seul'  ReiDiaud  s^échappe. 

Ses  trois  frères  sorU  fails  prisonniers. 

Charles  veut  les  faire  pendre. 

Aymes  proteste  :  on  ne  peut  les  pendre  comme  des 
larrons.  Que  Charles  les  tienne  en  prison-  en  les  nour- 
rissant mal  :  ils  mourront  bientôt.  Ogier  et  Naymes  par- 
lent dans  le  même  sens.  Les  voilà  donc  dans  la  charlre 
profonde. 

Se  Mûugis  lor  cousin  pooit  estre  conté  ! 

Renaud,  quand  l'armée  eut  cessé  de  le  poursuivre,  était 
revenu  vers  «la  Franee,  à  la  recherche  de  «es  frères.  Il 
se  cachait  près  d'Orléans,  où  on»  lui  avait  dit  que  Charies 
allait  sa  couir. 

Oiez  une  aventure  ;  ichou  est  vérités, 

Que  Maugis  ila  trouva  qui  bien  est  doctrines  ; 

D'ingromanche  et  des  ars  ert  sages  clers  letrès. 

Il  vient  à  Renaud  et  lui  demande  qui  il  est.  «  Je  suis 
un  homme  déshérité,  né  à  Dordonne  ». 

Maugis  insiste  et  demande  son  nom.  Renaud  se  fait 
enfin  connaître.  Maugis  le  baise  cent  fois  et  lui  promet 
de  délivrer  ses  frères.  Il  fera  payer  à  Charles  la  mort 
de  son  père  tué  par  trahison. 

La  nuit  venue,  Maugis  va  è  lia  cour  ;  Reciaud  reste  à 
Tatlendre.  Maugis  se  «i^^nd  à  la  charlre  ;  elle  était  gardée 
par  deux  cents  hommes  armés.  Les  gaites  lui  deman- 
dent qui  il  est.  Il  se  fait  passer  pour  un  pauvre  homme 
qui  cherche  im  logis.  11  jette  son  charme,  les  enohante, 

de  Maugis  d^Aigremont,  p.  363-366.  C'est  exactemeiub  le  même  récit 
que  dons  B,  avec  les  négligences  habituelleB  du  copiste  de  C, 
mais  aussi  avec  des  leçons  intéressantes.. 


DU  «   BEUVES  D*AIGREMONT   »  49 

et  ils  s*«einfdarment.  Mëugis  en-tre  dan-s  la  prison  et  tire 
ses  cousias  du  cachot.  Il  se  fait  reconnaître  d'eux. 

Puis  vinreint  à  Reoiaiit  soz  l'oilivier  romé. 

On  voit  ile«  différences.  Maugis  n'est  pas  indiqué 
comme  ayant  pris  part  à  la  mêlée  générale,  ni  comme 
s  étant  enfui  avec  les-  Fils  Aymon.  Il  n'a  été  ni  fait  pri- 
sonnier, lii  incaiicériél  avec  les  frères  de  Renaud.  Il  n'a 
pas  eu  là  méditer,  dans  :ta  chartre,  sur  les  moyens  d'en 
sortir. 

Il  apparaît  ici,  comme  dans  ia  version  La  Vallière 
(v.  36^43),  quand  après  avoir  volé  un  trésor  à  Orléans, 
il  vient  à  Firaproviste  trouver  ses  cousins  à  Doî^dofme 
et,  dès  iors,  s'attache  à  leur  <îestinée.  L'imitation  est 
flagirante,  et  le  trouvère  en  avertit  quand  il  s'écrie  : 
«  Oïea  une  aventum  !  »  —  Ijc  ms.  C  dit  :  «  Oïez  une  mer- 
veille !  »,  et  c'est  probablement  la  meilleure  des  deux 
leçons.  Déjé,  aivant  que  Maugis  se  'mo.ntre,  il'  disait  que 
les  Fils  Aymon  ne  demeureraient  point  dans  la  prison 
si  leur  cousin  Maugis  savait  qu'ils  y  sont. 

De  toute  manière,  lé  résumé  de  M.  Kaiser  diffère  abso- 
lument de  ce  que  Ton  a  au  texte  de  la  version  B  C. 

D'où  vient  ce  déswecopd  ?  Sans  doute  de  ce  qUe,  dans 
les  versions  V  et  iLd  les  faits  sont  présentés  comme  dans 
le  résumé  figurant  à  la  colonne  B  C,  avec  cette  seule 
différence  que  dans  ces  deux  versions  Aymes  et  Girard 
intercèdenl  en  faveur  des  quatre  prisonniers  et  qu'il  est 
fait  inention  de  l'enterrement  de  Bertolais. 

Dans  B  C  l'on  a  Vu  la  proposition  assez  singulière 
qu'AjTnes  fait  au  roi.  Il  ne  sohge  qu'à  épaifgner  à  ses 
(ils  un  sup{>lice  déshortorant.  Ogier  et  Naymes  l'approu- 
vent. C'eist  un  souvenir  de  la  légende  d'Ogier,  et  il  est 
naturel  que  le  trouvère'  ait  pensé  à  lui.  Il  est  étrange  que 
mentionnant  ailleurs  les  prières  d'Aymes  et  de  Girard, 
l'on  n'ait  point  dit  un<  mot  de  l'iniervention  d'Aymes 
dans  B  C.   Mais  l'identité  des  trois  colonnes,   pour  le 

reste,  prouve  assez  que,  pour  l'emprisonnement,  l'on  a 

4 


50  REMARQUES   AU    SUiET 

été  dominé  par  \e  souvenir  de  V  Ld,  à  moins,  qu'il  n'y 
ait  eu  simple  mélange  et  cooifusion)  de  fkheiS'. 

Dans  ma  desicriptioii  du  'manuscrit  da  Venise,  j'avais 
résumé  en  gros  iles  faits  depuis  le  moment  où  Charles 
airme  chevaliers  les  Fils  Aymon  jusqu'à  la  trahison  d'Her- 
vieu  de  Lausanne  à  Montessor.  Je  disiposais  de  ressour- 
ces incomplètes,  et  cei>endant  ted  point  me  paraît  devoir 
être  rappelle. 

Quan*d  Renaud  a  éité  battu  par  Bertolais  et  qu'il  s'est 
plaint  à  l'empeipeur. 

Charlemagne  l'oï,  ne  flist  ne  o  ne  non. 

D'après  M.  Kaiser,  Chademagne  l'insulte. 

Plus  bas  je  dis  que  Renaud,  avec  ses  cousins  Vivien 
et  Maugis  et  ses  frères,  prend  la  fuite.  Je  ne  vois  pas  le 
nom  de  Vivien  au  résumé  de  M.  K.  Mais  où  il  est  bien 
difficile  que  je  me  sois  trompé,  c'est  à  l'endroit  où 
Maugis  sort  de  la  prison  avec  ses  cousins.  Le  trouvère 
a  imaginé  un  em-bellissement  d'après  le  passage  des  Fils 
Aymon,  où  l'enchanteur  enidort  les  pairs  et  l'empereur 
lui-même  (v.  11612-11549)  et  d'après  celui  où,  la  nuit, 
Maugis  vient  au  camp,  enchante  les  gardes  de  Charles 
et  l'emporte  enidormi  à  Montauuban  (v.  12538-125  72), 
je  le  résume  ainsi  :  Maugis  entetnri  les  gardes  dire  que 
leur  sort  sera  décidé  le  lendemaini  matin.  Puis  Charles 
descend  lui-même  dans  la  chartre,  où  Maugis  le  défie  et 
déclare  qu'ils  seront  secourus.  Il  endort  Charles  et  tous 
ses  seigneurs  à  l'aide  d'un  «  cha-rme  »,  sort  avec  les 
autres  prisonniers,  dépouille  les  barons  qu'il  transporte 
dans  la  chartre  et  place  Charles,  toujours  endormi,  à  la 
porte  de  la  prison  pour  la  garder.  Cela  fait,  ils  s'en  vont, 
et  près  des  «  fourches  »  ils  trouvent  Renaud  qui  était 
venu  à  leur  aide.. 

j\''y  a-t-il  pas  Jià  une  invention  d'aulant  plus  intéres- 
sante qu'elle  semible  iparticuliène  au  manuscrit  de  Venise? 
Pour  les  Fils  Aymon,  il  suit  en  gros  B  C,  y.  compris 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  »  51 

lenlèvomenit  de  Obarlot,  fils  de  Tempepeiur,  que  Maugis 
endort  et  porte  à  Tremogne. 

On  ne  comprenid  pas  que  le  résumé  -de  V  omelte  un 
Irait  si  oaracléri&tique.  L'on  auirait  le  droit  de  se  deman- 
der s'il  n'a  pa.s  été  •égalemenib  ouiblié  au  résumé  du  ms. 
Laud  qui,  d'une  manière  générale,  diffère  peu  de  celui 
de  Veni«e. 

Ce  doute  n'est  satvs  doute  point  fondé,  mais  il  serait 
excusaible,  car  l'on  constate  parfois  telle  omission  que 
rien  n'explique. 

L'idée  de  pkycer  Renaud  près  de  la  potence,  atten- 
dant le  moment  de  secourir  ses  frères,  est  prise  de  l'épi- 
sode célèbre  où  Richa«rd  court  un  si  grand  danger  d'être 
pendu  par  Ripeus. 

Dans  la  versiom  x\  P  D,  lorsque  te  messager  dé  Char 
iemagne,  Othes,  lui  raipporte  que  l'aecord  a  été  conclu 
avec  Beuves,  la  nouvelle  est  fort  mal  reçue,  parce  que 
l'on  a  garanti  au  duc  qu'il  pouvait  venir  en  toute  sûreté. 

Et  quamt  Charles  loi,  si  a  .L  pou  pensé  ; 
Damedieu  en  jura,  le  roi  de  majesté. 
Se  il  le  puet  tenir,  il  sera  encruez. 

'  Surviennent  alora  les  traîtres  qui  trouvent  un  homme 
déj<à  tout  iprèt  à  écouler  leums  propositions. 

Oez  quel  aventure  il  a  illec  trové. 
Grifonméis  de  Sorance  et  ses  compains  Hardré 
El  Guenelon.  ses  fix  en  .sont  au  roi  aies, 
Le  roi  ont  appelé  à  .L  conseil  privé. 
[Fouques]  de  MorilILon  avoit  avent  parlé. 
Sire,  dit  il  au  roi,  mouit  (par  est  grant  viité 
Que  li  dus  a  vos  fil  oci  et  decopé. 
Nous  vous  le  gadterons  se  il  vous  vient  à  gré 
A  tout  .1111.''  hommes  fervestus  et  armés. 
Que  si  li  dus  i  passe,  tous  sera  decopés. 
Quant  Charles  les  entent,  les  en  a  merciez. 
Signors,  dit  ii,  se  fere  le  poés. 


52  REMARQUES   AU   SUJET 

Je  VOU&  doîirai  [é  touô]  et  chaatiaux  et  citez. 
Et  il  li  ont  SOT  isains  ©t  promis  et  juré. 
De  Tostse  sont  parliz  à  tout  .V."*  d'a-rmés-A 
De  Parils  sont  issuz.  Or  les  «ontfonde  Dé  ! 
En  .1.  bois  s'iembucherent,  quei  mal  fut  il  planté  ! 

Je  cile  d'après  le  ms.  A.  L'on  a  vu  que  l'empeifeur 
était  tout  prêt  à  biem  accueillir  le  conseil  des  tipaîtres^ 
Que  donne  M.  Kaiser  ? 

OUias  rievient  [lauprès  du  roi]  (1) 

De«  traîtres   préparent  une  em^bueicade. 

Or,  pour  les  autres  versions,  sauf  Laïud,  il  y  a  le 
nécessaire.  Pa»r  exemple,  pour  V,  l'on  a  : 

Ganelon  vient  à  Charles. 

Il  propose  de  surprendre  Beuves. 

Charles  hésite  à  commettre-  un  tel  acte. 

Enfin  il  s'y  décide  joyeusement. 

Les  traîtres  préparent  l'embuscade. 

On  voit  tout  ce  qui  manque  au  résumé  de  A  F  D. 
Il  n'est  rien  dit  de  11 'accueil  que  le  iroi  fait  à  la  nouvelle 
de  la  paix,  rien  des  propositions  quei  lui  fait  Fouques 
de  Morillon  au  nom-  et  en  présence  ide  Griffon^  Ganelon, 
Hardré.  Toute  la  famille  des  traîtres  est  là  !  Rien  non 
plus  de  la  réponse  de  Clharles  ;  et  quand!  les  traît'res  par- 
tent pour  leur  vilaine  besogne,  on  les  désigne  comme 
des  imconntus  :  Desi  traîtres  ! 

Dans  le  résumé  di©  M  Mz,  qui  est  plius  eomiplet,  je 
retrouve  encore  la  formule  :  des  traltties.  Or,  je  lis, 
dans  M    : 

Guenelon  apela  son  neveu  Aloris, 

Fouques  de  (Morillon  i  refu  autresi. 

Hardrez  et  Berenguier  que  Dex   puist  maleïr. 

Chil  ont  mis  à  reson  Kalle,  le  ûx  Pépin. 

(1)  Il  y  a  en  allemand  :  Othes  hehri  heim,  Ce»!  le  même  sens. 


DU  <c  BEUVES  D  AIGREMONT   »  53 

5  Sire,  che  a  dit  Gii<é«ez,  entendez  eha  à  mi. 
Or  voue  vi-etii  li  dus  Buesi  à  vostire  court  servir, 
Et  ôunt  en  sa  compengne  .C.  chevalie^ns  de  pris. 
Moult  grant  honte  lest  chen,  par  Dieu  qui  n«  menti, 
(Quant  vous  amez  cheli  qui  Lohier  vous  mordri. 

10  Se  vous  le  vouliez,  par  le  corps  .S.  Rémi, 
Nous  irochirrion.,  sire,  corne  vostr©  enemi. 
Baron,  dit  Cterlemaignes,  par  boaine  foi  Totri  : 
Quoi  que  vous  en  fâchiez,  ne  soit  pas  sus  moi  mis. 
Sine,  «chen  a  dit  Guenez,  le  matin  mouveron 

15  0  .111.™  olievaâiers  as  elmez  d'Avignon. 

Guenez,  chen  dist  le  roi,  chen  seroit  trahison, 

Quer  nous  avon  mult  bien  donné  trievez  Bue  von. 

Sire,  chen  a  dit  Guenez,  oez  autre  reson  : 

Ja  n'i  metez  vos  mains,  emj>erere  frans  hom. 

20  Guenez,  chen  dist  le  roi,  or  feitez  vostre  bon. 
Adonc  en  sunt  parti  [Grifo^]  et  Guenelon, 

Et  [Fouques]  et  Hervis,  Aloris  et  Samson. 

Des  traîtres,  ces  cb©val!ieir&  dont  les  noms  dans  Tépo- 
pée  symbiD^lident  toute  fonme  à&  perfidie  !  Mais  ii  n'y 
avait  qu'à  faire  comme  ipour  la  version  V,  où  on  Et  que 
Ganelon  vient  pitoposer  è  OharJes  de  surprenidne  Beuves. 

Examinons  de  plus  pr^  le  Tésumé  «de  M  Mz. 

Des  traîtres  viennent  à  Charles. 

Ils  conseillent  de  surprendre  Beuves. 

Charles  hésite  à  approuver  un  tel  acte. 

Enfin  il  s'y  décide. 

Rencontre. 

Combat. 

Les  tpaîU^es  sont  en  plus  grand  nombre. 

Beuves  est  tué  paa*  GaneJon. 

La  mort  de  Beuves  aurait  dû  être  présentée  aufcren»ent. 

Il  y  a  d'abord  duel  entre  Griffon  et  Beuves.  Ijc  déioyal 
Griffon  tue  le  cheval  de  Beuves,  mais  ceîkii^î,  d'un  o^up 
d'épée,  abat  Griffon  et  son  cheval. 

lyors  escrie  li  duz  :  N'i  garrez,  desloiaus  ! 


54  REMARQUES   AU    SUJET 

Second  duel  enitr©  Griffon  et  Beiives,  tous  deux  à  pied. 
Mais  Ganelon  survient  et  perce  Je  duc  d'un  coup  de  lance. 

Blesé  à  mort,  k  bon  chevalier  tombe.  Griffon  se  jette 
sur  lui,  soulève  son  haubert  de  mailles  et  lui  plonge  son 
épée  dans  le  corps. 

L'ame  s'en  est  partie  du  vaillant  chevalier. 
Puis  lui  a  dit  Grifon  :  Or  as  tu  ton  louier 
Pour  le  fix  Charlemaigne  l'empereur  au  vis  fier, 
Que  lu  feïs  ocbire  à  duel  et  à  pechié. 

C'est  biem  Griffui  qui  achève  Beuvee  que  Ganelon 
n'a  fait  que  blesser  .11  fallait  donc  mettre  une  formule 
analogue  à  ce  que  l'on  a  employé  à  la  version  L,  et  dire  : 

Ganelon  transperce  Beuves  et  Griffon  le  tue. 

J'avais  cité  un  long  passage  de  M,  où  l'on  a  la  mort 
de  Beuves,  daius  mes  Rechercher,  p.  212-214  (Cf.  pour 
le  transport  du  corps  à  Aigremont,  p.  135),  et  je  l'avais 
résumé  aux  Corrections  et  Compléments  de  mon  édition, 
p.  988,  à  propos  de  l'erreur  que  l'incorrection  des  textes 
m'avait  fait  comnvettre  au  sujet  de  la  mort  de  Beuves  dans 
B  C,  à  ma  note  au  v.  1472. 

Je  regarde  encore  à  la  colonne  de  L  (p.  25).  On  n'y 
donne  pas  le  nom  des  messagers  qui  vont  deniander  la 
paix  à  Charles.  Ce  sont  Fouques  et  Amadeus.  Or,  Fou- 
ques  est  nommé  pKJur  les  versions  A  P  D,  V,  B  C,  et  dans 
L  c'est  lui  qui  parle  au  roi  et  lui  tient  im  long  discours. 
Le  personnage,  neveu  de  Girard,  est  important,  et  son 
nom  ne  devait  pas  être  supprimé. 

Dans  ce  même  résumé  de  L,  quand  les  traîtres  ont  tué 
Beuves,  on  dit  simplement  qu'ils  s'en  retournent.  C'est 
supprimer  le  trait  le  plus  archaïque  de  cette  version. 

Pendant  le  combat,  Fouques  de  Morillon  a  percé  Beu- 
ves d'un  coup  de  lance.  Aussitôt  il  crie  à  ses  hommes 
de  combattre  courageusement,  car  le  duc  est  occis  et  il 
faudra  faire  un  présent  de  sa  tête  à  Charlemagne  : 

Et  cil  ont  respondu   :  A  Deu  beneïçon. 


DU  i(  BEUVES  D*AIGREMONT  »  55 

Grifes  d'Autefeuille  décapite  le  duc  et  plus  tard  il  remet 
la  tête  à  Charlemagne. 

Sire,  ce  dist  Grifons,  or  oies  mon  semblant. 
Ves  ci  la  teste  au  duc  qui  ovra  malement, 
Ki  ocist  vostm  fi]  si  desmesuréement. 
Comme  Charles   l'oï,   sel   flst  molt   liéement. 
Amis,  ce  dîst  li  rois,  ci  a  moJt  bel  présent. 

(1683-1687.) 

C'est  atroce,  j'en  conviens,  mais  Test-ce  plus  que  le 
meurtre  d'Enguerrand  et  de  Lohier,  que  devait  protéger 
leur  qualité  de  messagers  ?  Mais  Charles  et  les  traîtres 
ont  i>éché  gravement  contre  la  loyauté  :  Beuves  venait 
avec  le  sauf-conduit  de  l'empereur.  Celui-ci  se  déshonore 
en  prêtant  l'oreille  aux  suggestions  des  Ganelon  et  Griffon 
d'AutefeuiJle.  Dès  lors,  les  Fils  Aymon  sont  autorisés  ù 
proclamer  que  le  droit  est  de  leur  c6té  (1). 

Tout  l'édifice  féodal  semblait  s'écrouler  dès  que  le  vas- 
sal ne  pouvait  plus  compter  sur  la  parole  de  son  suze- 
rain. 

On  aurait  pu  mettre  :  Les  traîtres  reviennent  et  Griffon 
remet  au  roi  la  tête  de  Beuves  . 

Je  regrette  d'avoir  encore  à  relever  une  inexactitude 
aux  dernières  lignes  qui  achèvent  le  tableau  synoptique. 
Quand  les  Fils  Aymon,  échappés  des  mains  de  Charles,  se 
sont  réfugiés  dans  l'Ardenne,  où  ils  bâtissent  le  château 
de  Montessor,  sur  la  Meuse,  ils  vivent  gaîment,  se  croyant 
en  sûreté.  Mais  Charlemagne  finit  par  apprendre  l'endroit 
où  les  jeunes  chevaliers  ont  trouvé  un  asile.  11  convoque 
ses  armées  à  Paris  et  informe  ses  barons  de  son  dessein 
d'aller  attaquer  les  Fils  Aymon.  On  se  rend  aussitôt  à 
Montloon,  où  la  grande  armée  est  définitivement  rassem- 
blée (Edit.,  vv.  1970-1989). 

(1)  Leur  proteetation  6*exprime  eouivent  en  la  formule  ezoellente 
et  bien  française:  i  Force  n*esit  pas  droit  ». 


56  REMARQUES   AU    SUJET 

Or,  après  la  mention  de  la  construction  de  Montessor, 
voici  comment  M.  Kaiser  présente  les  faits» 

Pour  les  versions  A  P  D,  M  Mz,  V,  ILd  : 

«  Quand  Charles  l'apprend,  il  march«  contre  eux.  » 

Pour  la  version  B  C  : 

«  Quand  Charles  Tapprend,  il  marche  conlr*  eux  avec 
une  airmée.  » 

Pour  la  version  L  : 

«  Après  sept  ans,  Charles  l'apprend  et  rassemble  une 
armée  à  Montloon.  » 

Ces  courtes  affirmations  ne  sont  exactes  qu'en  partie. 
La  forme  elle-même  est  improipre.  Il  fallait  ou  son  armée 
ou  l'armée  de  ses  barons,  de  ses  vassaux.  Mais,  dans 
ces  abrégés,  on  songe  au  fait  principal.  D'après  ce  que 
Ton  a  sous  les  yeux,  le  ms.  L  serait  seul  à  mentionner  que 
l'armée  est  réunie  à  Montloon.  Je  ne  dirai  rien  de  V  et 
de  Ld,  ni  de  M,  pour  cet  endroit  du  récit,  mais  je  vois 
dans  mon  édition  à  la  description  des  mansucrits,  p.  139, 
pour  A  P,  et  p.  158,  v.  262,  pour  B  C,  des  textes  portant 
que  l'armée  est  réunie  à  Montloon.  Je  sais  que  pour  B  C 
le  texte  de  D  que  je  cite  ne  suffirait  pas,  à  la  rigueur,  et 
que  mieux  eût  valu  citer  davantage  et  confirmer  par 
C  (1),  mais  Montloon  y  est  mentionné.  En  indiquant  ce 
détail  pour  L  seulement,  on  crée  entre  ce  ms.  et  d'autres 
une  différence  qui,  en  ce  point,  ne  répond  pas  à  la'  réalité. 
Or,  il  s'agit  de  parties  imprimées  et  à  la  disposition  de 
tout  lecteur  des  Fils  A  y  mon. 

M.  K.  a  placé  a-près  le  tableau  synoptique  un  relevé  des 
laisses  avec  leurs  rimes  pour  tous  les  manuscrits  du  Beu- 
ves  d'Aigremont.  On  sait  l'utilité  générale  de  ces  tableaux 
et  le  parti  que,  dans  certains  cas,  on  en  peut  tirer.  A  en 
juger  par  un  coup  d"œil  rapide,  oe  travail  a  été  fait  avec 
toute  l'exactitude  possible.  Je  m'attendais  à  trouver  quel- 

(1)  J'aurais  mi-eux  fait  de  contimier  la  citation  jusqu'au  v. 
Tôt  dnÀt  à  Monlaon  hes  a  fait  aûnor.  —  L'on  rejoint  L  à  la  laisse 
suivante  :  A  Monlaon  fu  KaJez  rempererez  au  vil  fier  etc.  (B.  f .  13, 
verso  B.   Cf.   C,  f.  67,  verso  B.) 


DU  «  BEUVES  D^AIGRJEMONT  »  57 

ques  Jig<nes  indiquant  des  endt-oits  où  la  comparaison  des 
rimes  serait  alléguée  comme  confirmant  ou  suggérant 
quelque  idée  sur  les  rapports  intimes  des  manuscrits. 
Mais  depuis  la  page  15  et  dernière  de  l'introduction,  Fau- 
teur s'est  tenu  pour  dispensé  d'écrire  rien  qui  ressemble 
à  l'expression  d'une  pensée  personnelle.  Je  ne  vois  pas 
trqp  pourquoi  Y<m  fait  pour  B  C  une  numérotation  des 
laisses  en  chiffres  romains,  à  partir  du  point  où  cette 
version  se  sépare  de  L,  tandis  que  l'on  ne  le  fait  pas 
pour  M  Mz,  quand  ils  se  séparent  de  A  P  D. 

Il  a  été  fait  usiage  de  cette'  njumérotation  de  la  seconde 
partie  de  B  C  au  taibleau  synoptique  ;  mais  je  crois  que 
ces  procédés  de  transposition  ont  phi  tôt  nui  à  la  clarté 
et  entraîné  des  erreurs  ma'tériel'les. 

De  la  page  32  à  la  page  fîmale  7i,  ïon  a  la  première 
partie  du  Beuves  d'Aig remont,  d'aipirès  la  version  com- 
mune aux  mes.  A  P  D  M  Mz.  Le  soin  avec  lequel  M.  Kai- 
ser m'avait  dénoncé  comme  n'ayant  pas  eu  la  pensée 
d'établir  une  édition  critiqiie  des  FUs  Aymon  m'avait  fait 
espérer  que  le  court  texte  qu'il  donnait  serait  pour  lui 
une  occasion  de  metilre  en  œuvre  cet  esprit  critique  dont 
s'honore  justement  l'érudition  moderne.  Je  m'imaginais 
naïvement  que  les  esOraictèneiS  des  divers  manuscrits 
seraient  mis  en  relief  et  comparés,  que  les  meilieures 
leçons  seraient  introduites  dans  de  texte  ou  tout  a«  moins 
détachées  précieuôemienjt  des  autres*  Dans  l'espace  étroit 
où  il  se  limitait,  et  avec  les  ressources  dont  il  disposait, 
tout  liui  deve-nait  si  aisé  !  Cet  espoir  a  été  déçu.  M.  Kai- 
ser édile  à  peu  près  sans  correction  d''aucune  sorte  sa 
copie  du  manuscrit  de  Metz  et  place  en  note  toutes  les 
variantes  de  A  P  D  M.  Il  laisse  au  lecteur  la  tâche  d'y 
découvj'ir  la  meUleiire  'leçon.  Nulle  part  il  ne  témoigne 
de  préférenoe,  et  véritablement  j'ai  cherché  sans  aueun 
résultat  une  ligne  qui  m'éclairat  sur  ces  raipporls  com- 
pliqués qui  relient  les  mss.  et  que  je  n'avais,  paraît-il, 
fait  comiaître  qu'incomplètement.  Il  n'y  a  rien  qu'un  défilé 
de  variantes  au  bas  des  pages,  une  sorte  de  cinéma  où 


58  REMARQUES   AU   SUÏET 

marchenit  de  front  A  P  DM.  Mieux  eût  valu  reproduire 
franchemont  les  cinq  textes,  \e>  volume-  n'en  aurait  guère 
était  grossi,  car  le  système  d'abréviation®  employé  n'éco- 
nomise <ju«  pou  de  pLace.  L'on  aurait  ainsi  conservé  les 
diversités  diialectales  et  d'autres  dont  M.  K.  ne  tient  pas 
toujours  compte  (1). 

L'on  a  parfois  la  hardiesse  d'impriimer  en  une  suite 
dans  les  variantes  un  passage  où  tous  les  manuscrits 
sont  d'accord  couiire  Metz  pour  ajouter  ou  remplacer. 
MetZj  com»me  P  ot  B,  est  un  de  ceux  qui  peuvent  trom- 
per par  la  correction  et  l'homogénéité  très  apparentes 
de  l'ensemble,  sous  laqueile  se  dissimulent  des  altérations 
du  texte,  tandis  que  les  'défauts  de  A  M  C  sautent  a«ùx 
yeux.  Je  m'en  suis  trop  aperçu,  quand  j'ai  imprimé 
Mcâugis  d'Aigremonl  d'après  le  ms.  P.  Sans  M  et  C,  en 
bien  des  endroits,  je  ne  m'en  serais  pas  tiré. 

A  tel  endroit  un  bon  texte  est  déipecé  en  forme  de 
variantes  et  il  faut  tout  un  travail  pour  le  reconsiituer. 
Du  vers  759  au  vers  763,  M.  K.  donne  a^u  texte,  d'après 
son  manuscrit  Mz  : 

Li  dus  Bues  d'Aigremont  a  s'ensengne  escrïee  : 
«  Ferés,  franc  chevalier,  por  le  cors  de  dou  père. 
Ja  n'en  eschapra  .L,  n'ait  la  teste  copée.  » 
Il  tint  traite  l'espee  qui  vaut  une  contrée. 
Ëns  el  caple  le  fîert  sans  plus  de  demoree. 

Voici  ce  qu'on  lit  aux  variantes   : 

59-63  ersetzen  :  1.  Or  oiez  que  fist  Bues  (Oi.  q.  Bueves 
f.  A)  a  la  chiere  membree  (bêlement  a  celée  D)  P  A  D  ; 
Le  duc  B.  s'en  toma  coiement  a  cheJee  M.  2.  En  une  (sa) 
chambre  entra  (en  e.  M)  s'a  la  (sa  D  M)  brogne  endosse 
P  A  D  M.  —  3.  Et  le  hiaume    lacie  et  (s'a)  la  targe 

(1)  Dial.^ti8c1i>p'  VarUmten  honnten  selbstverstàndîich  nicJvt 
heriichsichtigt  werden.  P.  10.  Maie  il  eet  -^'autrw  particularités 
qui  disparaifisent  aussi. 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  »  59 

cobree  (D  dore)  P  A  D.  —  4.  Et  a  çaimle  l'espee  qui 
y&\i  une  contrée  P  D.  Puis  n  saint  le  bon  brant  a  langue 
d'or  ouvrée  A.  —  5.  En  la  meM-ee  vint  (entra  D)  tneslot 
de  randonee  (n*i  a  fet  areslee-  M),  saniz  nule  demoree  D) 
P  M  D  ;  En  la  saàe  revi-ns-t  par  moult  grant  aïree  A. 

C'est  établi  avec  un  soin  méticuleux,  je  le  reconnais 
bien  volntiers,  mais  il  valait  mieux  faire  comme  on  la 
fait  ailleurs,  par  exemple  pour  le  long  passage  de  Metz 
(687-70)  où  Ton.  donne  en  une  suite  la  version  de  P  A  M 
(12  vers)  avec  ses  variantes  propres.  Ici  A  présentait  : 

Oies  «cïue  Buei\'e.s  fist  à  la  ohiere  meanibrée. 
An  une  chambre  entra,  sa  la  broigne  endossée 
Et  le  hyame  lacié,  sa  la  large  cobrée  ; 
Puis  a  saint  le  bon  branc  à  langue  d'or  ouvrée. 
5  En  la  sale  revinsl  par  mont  grant  aïrée. 

(Arsenal,  f.  4,  verso  B.) 

Les  seules  différences  entre  mon  texte  et  celui  qui, 
pour  A,  se  dégage  des  variantes,  sont  purement  ortho- 
graphiques :  An,  broigne,  hyame,  branc,  mont,  mais  elles 
n'en  sont  pas  moins  caractéristiques  du  manuscrit  de 
l'Arsenal.  On  voit  quelle  peine  s'imposerait  celui  qui  vou- 
drait retrouver  un  texte  dans  les  variantes  qui  ne  se 
rapportent  point  à  la  version  imprimée. 

J'en  suis  à  regretter  de  n'avoir  pas  imprimé  ma  vieille 
copie  de  A,  au  moins  pour  le  Beuves  (T A ig remont.  On 
la  lirait  telle  qu'elle  est,  non  dépecée  et  défigurée,  comme 
on  l'a  vue  en  forme  de  variantes.  Et  cependant,  je  le 
redis,  ce  relèvement  est  fait  avec  un  soin  extrême.  Mais 
si  un  vers  n'apporte  qu'une  aJtération  orthographique 
ou •  |)Ou  im'ixïtilante,  il  n'est  pas  noté. 

Ainsi,  quadid  Cliarlemagne  arme  chevaliers  Renaud  et 
SCS  frères^  il  dit  à  son  sénéchal,  dans  le  ms.  A  : 

Aportés  moi  les  armes  qui  furent  Codoez 
Que  j'ocis  en  bataille  à  mon  branc  aceiré. 


60  REAtARQUÉS   AU    SUJET 

Mz  domne  la  forme  cordrée,  qui  est  prpbaj^lement  la 
meiilleure,  celie  d'où  vient  ce  roi  -de  Cèdre  ou  de  Chypre 
que  menitioninent  ici  ieis  éditions  populaires  de  notre  vieille 
prose  ;  mais  on  «fût  bien  fait  de  citer  les  vers  de  A  en 
note  aux  vers  909-910,  On-  aurait  ainsi  la  certitude .  qu'il 
est  parlé  de  ce  roi  fabuleux  dans  d'autres  mss.  que  Mz. 

Si  j'ai  pris  le  soin  de  revenir  au  texte  de  A,  pité  plus 
haut,  c'est  qu'il  rappeàte  le  passage  correspondant  du 
ms.  La  A'allière  et  de  B  C  (v.  678  sq.)  dont  j'ai  padé 
déjà  : 

A  icele  [envaïe]  es  vos  Buevon  errant, 

et  que  M.  K.  omet  à  son  résumé  général  du  Beuves  d'Ai- 
gremont  (p.  13). 

La  fidélité  au  majiusorit  choisi  est  recommandable,  mais 
lorsque  1  on  a  en  main  le  moyen  de  corriger  sûrement, 
ne  faut-il  jamais  en  avoir  le  courage  ?  Lohier  dit,  aux 
vers  783-784  : 

Sire  dex,  disit  Loihiers,  voirs  père  omnipotent. 
Qui  en  la  sainte  Virge  preïs  avancement. 

N'èist-ce  pas  inintelligible  ?  J'aurais  audaicieuisement 
emprunté  «  aombrement  »  que  donne  P  A.  C'est  con- 
forme à  la  phraséologie  pieuse  du  Moyen-Age,  et  cela 
se  comprend.  Quiant  à  «  anoncement  »,  indiqué  comme 
variante  de  M,  c'est  sans  doute  l'origine  de  ce  singu- 
lier «  avancement  »,  mais  je  vois  mal  comment  Tannon- 
ciation  s'arrangerait  avec  «  preïs  ». 

L'on  eût  bien  fait  d'introduire  au  texte,  après  600,  le 
vers  de  A  confirmé  par  P  : 

Ou  Bauduins  fu  mort  qui  tant  estoit  prodons. 

Cette  reprise  (diu  commencement  du  poème  est  toute 
naturelle  dians  la  bouche  de  Lohier,  quand  il  reproche 
précisément  à  Beuves  d'avoir  refusé  son  service  pour  la 


DU  ((  BEUVES  D*AIGREMONT  w  61 

guerre  de  Saxe,  où  périt  Baudoin  (1).  De  même,  à  k 
page  57,  Ton  aurait  pu  faire  passer  au  texte  la  version 
P  A  M,  au  lieu  d'y  laisser  lia  déelamationi  froide  que 
dorme  Mz. 

Il  n'est  point  de  règle  absolue,  et  f estime  qu'il  est  bon, 
quand  rien  ne  s'y  oppose,  de  se  reprocher  du  vrai  texte, 
tout  en  fournissiant  en  noie  'les  moyens  d'apprécier  la 
valeur  de  la  correction.  C'est  dilflcile,  délicat,  affaire 
de  mesure  et  de  sens,  et  ce-  n'est  .point  obligatoire,  mais 
c'est  enfin  faire  œuvre  de  critique.  Par  contre  :  chi  non 
fa,  non  falh,  mais  alors  ne  parlons  j>oint  d'édition  cri- 
tique. 

«Que  quelques  fautes  malbérieiUes  se  soient  mêlées  è 
rimprimé,  c'est  péché  véniel,  et  nul  n'en  est  exempt. 

J'en  ai  rapidement  noté  quelques-unes  : 

P.  40,  var.  à  v.  202  :  au  lieu  de  Buvon,  lisez  :  Buévon. 

P.  40,  var.  à  v.  206  :  au  lieu  de  grenu,  lisez  :  crenu. 

P.  41,  var.  à  v.  219,  A,  lisez  :  mont. 

A  l'addition  de  A,  au  v.  224,  lisez  :  et  fervestu. 

P.  42,  var.  4  v.  244.  On  n'a  pas  compris  que,  suivant 
sa  mauvaise  habitude,  A  fait  un  vers  de  deux  (1).  Le 
premier  hémistiche  doit  donc  être  rapporté  aii  v.  243  et 
le  second  au  v.  244,  où,  au  lieu  de  «  vaillissaînt  une 
a  stèle  »  l'on  a  «  ne  i>erde  une  cinelle  »,  ou  cenelle,  que 
l'on  n'aurait  pas  dû  imprimer  civelle,  H  ne  manque  pas 
ici  de  vers  entier  dans  A  ;  deuix  y  sont  à  demi  représentés. 

P.  45,  var.  à  v.  316,  lisez  :  Ja  nus. 

V.  403,  au  lieu  de  :  De  .1.  pars  i  avra,  corrigez  :  De 
.II.  pâ.rs  ce  que  donnent  le  sens  et  la  leçon  de  A  que 

4 

(1)  La  duchefifie,  dans  se»  coneells  à  son  mairi,  rappelle  la  mort 
de  Baudoin,  v.  324,  et  Lohier  la  meniionne  en  son  premier  dis- 
cours, y.  675,  quand  il  parje  de  la  guerre  de  Saxe.  Il  ne  fait  que 
reproduire  oe  que  Charlemagne  a  dit  à  ses  barons,  v.  57.  Ces 
répétitions  matériedle»  sont  un  des-  caractères  de  notre  vieille 
épopée. 

(1)  Dans  mon  édition,  j'eoi  ai  noté  les  exemfxlee  pour  la  fin  du 
poème.  V.  vv.  16036,  16037,  16166,  16161,  16169,  16178,  16230, 
16283,  16482,  16577,  17351,  etc. 


62  REMARQUES   AU    SUJET 

Ton  a  omise.  P  a  :  D'imibes  pars,  ce  qui  revient  au 
mèm«e. 

V.  409,  à  la  rime,  lisez  :  argue.  F.  d'impression. 

P.  51,  var.  à  v.  73,  lisez  :  Çaiens. 

P.  52,  yar.  à  v.  487,  «lisez  :  les  esgaridenl. 

P.  53,  var.  à  v.  519.  Au  lieu  de  :  remest  à  l'ennuie, 
lisez  :  Termine.  P.  donne   :  dermile. 

Var.  à  V.  522.  Au  lieu  de  :  corusté,  lisez  :  cousté. 

Dans  l'aidditiion  au  v.  530  du  texte,  lisez  aux  variantes  : 
Por  Tamor  de  Karlon  :  P  (A  de  son  père). 

V.  782,  au  lieu  de  :  crarent,  lisez  :  cravent. 

V.  978  :  Chaple(s)maine. 

Conclusion,  —  M.  Kaiser  a  bien  lu  et  reproduit  la 
partie  du  Bcuves  (TAigremont  •c|u'il  avait  entrepris  d'édi- 
ter d'après  le  manuserit  Mz.  ;  il  a  relevé  patiemment  les 
variantes  don-nées  par  les  autres  mss.  de  la  même  faimlle. 
Mais  il  a  eu  l'ambition  de  montrer  qme  sa  connaissance 
du  sujet  et  son  éducation  philologique  lui  permettaient  de 
tenter  davantage  ;  il  a  composé  une  sorte  d'introduction 
générale  ou  de  préliminaires  :  cela  forme  la  première 
partie  de  «sa  publication.  A  ce  propos,  j'ai  dû  noter  qu'il 
commence  par  utiliser,  sans  le  reconnaître,  ceux  de  mes 
travaux  où  les  manuscrits  sont  décrits  et  classés  en 
familles.  J'ai  réclamé  contre  cette  expropriation  incor- 
recte dans  l'intérêt  de  la  vérité  et  doi  droit.  .Quelques 
lignes  auraient  suffi  pour  s'acquitter  envers  mon  édition 
des  Fils  Aymon.  L'on,  a  préféré  prendre  sans  autre  expli- 
cation, oubliant  le  mot  si  juste  d'Horace   : 

distat,  sumasne  pudeniter  An  rapias  (Bp.  I,  17,  44). 

Mais,  pour  ce  qui  suit,  M.  Kaiser  a  négligé,  de  parli 
pris,  l'étude  de  mon  édition  et  de  nombreux  articles  que 
j'ai  publiés  sur  les  Fi^s  Aymon,  dans  la  Revue  des  Lan- 
gues romanes.  Il  y  eût  trouvé  des  ressources  qui  lui  au- 
raient permis  d'éviter  les  nomibreuses  erreurs  et  confu- 
sions que  j'ai  eu  l'ennuyeuse  tâche  de  relever.  Je  n'y 
reviens  pas  et  me  borne  à  adresser  une  recommamlation 


DU  (C  BEUVES  D*AIGREMONT  »  63 

à  oeux  qui  voudraient  étudier  la  qvtesiioa  des  rédactions 
du  Beuves  d'Aigremont  :  qu'ils  se  gardent  des  résumés 
et  tableaux  de  M.   Kaiser. 


II 

Je.  voudrais  ne  pas  iaisser  .sans  lemarques  d'un  carac- 
tère général  une  discussion  laborieuse  et  longue,  où  Ton 
était  obligé  de  .se  conformer  à  Tordît  s-uivi  par  l'auteur. 

Il  me  paraît  bon  d" aller,  quand  rien  ne  s'y  oppose, 
du  simple  au  composé.  L'étude  des  scienees  naturelles 
peut  être  proij>osiée  en  modèle  :  on  y  part  des  organismes 
rudimentaires  et  l'on  suit  le  progrès  qui  les  transforme. 
Or,  la  philologie  est,  elle  aussi,  une  science  de  la  vie. 
L'on  possède  plusieurs  rédactions  du  Beuves  d Migre- 
mont,  La  rédaction  La  Vallière  est  plus  courte,  moins 
chargée,  et  plus  airchaïque.  Elle  renferme  en  outre,  dans 
La  suite  du  poème,  des  germes  de  changements  ou 
développements  que  l'on  relève  dans  les  autres  rédactions, 
et  même  un  résumé  du  Beuves  (TAigremont.  Enfin  elle 
est  antérieure  pour  l'ensemble  et,  sauf  quelques  points 
douteux,  au  Maugis  (TAigremont,  dont  toutes  les  autres 
formes  du  poème  ont  subi  l'influence.  C'est  donc  par  elle 
qu'il  faut  conunencer  l'étude  générale  du  sujet. 

EWe  est  d'aildeurs  imiprimée. 

L'on  doit  passer  ensuite  à  La  version  B  C.  EWe  offre 
une  première  modificaition  du  plan.  Elle  suit  L  tout 
d'abord  et  s'en  sépare  seulement  à  un  moment  de  la 
bataiUe  sous  Troyes,  mais  donne  l'exemple  de  reporter 
en  anrière,  immédiatement  après  la  conclusion  de  la  paix, 
la  venue  des  Fils  Aymon  à  Paris,  où  Cliarle»  les 
adoube  chevaliers.  Par  cela  seul  la  fusion  du  Beuves 
d'Aigremont  et  des  Fils  Agmon  est  réalisée.  Après  la 
mort  de  Beuves,  ses  fils  Maugis  et  Vivien  sont  présentés 
aux  côtés  de  leur  mère,  tandis  que,  dans  la  version  La 
Vallière,  Maugis  n'apparaît  que  bien  (pkis  loin  (Michelant, 
p.  97  ;  Castets,  v.  3643)  et  qu'il  est  à  peine  fait  mention 


64  REMARQUES   AU    SUJET 

d'un  Vivian  dans  un  veirs  suspeiot  d'interpolation  (Cas- 
tets,  V.  8170). 

Une  fois  la  soudure  des  dieoix  poèmes  faite  ©t  Maugis 
introduit  en  scène,  les  tronvères  eiusicent  pu  s'en  tenir  lii, 
mais  Ton  avait  lu  te  MaugU  (TAigremont,  et.  l'auteur  de 
B  €  a  procédé  à  une  réfection  générale  où  l'élément 
romanesque  a  pris  une  grande  part,  où  l'on  a  respeoté 
seulement  la  partie  centrale  du  poèime  :  MicWant,  p.  175  ; 
Castets,  V.  6595.  —  Miciieilani.,  p.  330,  Castets,  v,  12587. 

Un  remaniement,  mieux  compris  pour  l'ensemble,  a 
lieu  dans  la  version  A  P  D.  Le  Beuves  d! Aigrement  y  est 
précédé  d'une'  introd'uotion,  mal  rédigée,  mais  qui  ean- 
bnasse  en  fait  les  Fils  Aymon.  Pour  affirmer  son  indépen- 
dance, le  trouvère  ne  s.uit  pas  d'abo-rd  le  ms.  La  Vallière, 
coammie  B  C  avaient  fait  :  il  n'hésite  point  à  renouveler  le 
fond'  et  la  forme  du  Beuves  d'Aigremont.  Le  premier  mes- 
sager envoyé  à  Beuves  est  sopiprimé.  L'adoubement  des 
Fils  Aymon  recule  encore  en  arrière,  est  placé  après  la 
mort  de  Lohier,  Si  Charles  réunit  une  année  ix>ur  ven- 
ger son  fils,  un  arnangeime'nt  a  lieu  emtire  lui  et  Beuves  et 
ses  frôes.  Ainsi,  la  grande  guérie  <jui,  dams  L  B  C,  suivait 
la  mort  de  Loliier,  a  lieu  après  la  mort  de  Beuves. 

Une  fois  la  paix  conclue,  Aymes^  scis  fils  et  Maugis 
viennent  à  la  cour  où  ils  sont  bien  accueillis,  amais  la  mort 
de  Bertolais  a  les  conséquences  que  Ton  sait  et  les  Fils 
Aymon  s'enfuient  dans  les  Ardennes. 

Il  est  à  noter  que  A  P  D  ne  mentionnent  rien  de  l'em- 
prisonnement des  frères  de  Renaud  et  de  leur  délivrance 
pair  Maugis  :  cette  version  fait  un  choix  parmi  les  inven- 
tions de  B  C.  On  n'a  qu'à  feuilleter  ta»  prose  française 
qui  suit  A  P  D  d'une  manière  à  peu  près  régulière  à 
partir  de  rentrée  dans  les  Ardennes.  Si,  pour  la  seconde 
moitié  du  Beuves  d'Aigremont,  elle  s'en  écarte,  c'est  que 
là  elle  suit  la  forme  que  le  i^éolt  a  prise  dans  M  Mz,  où 
après  radoubement  des  Fils  AynM>n,  eux  et  leur  père 
revienneniL  à  Dordonine  aussitôt  que  l'on  a  appris  à  la 
cour  que  Lohier  a  été  tué  par  Beuves. 


DU  «  NEUVES  d'aigremônt  »  65 

CharJeima'gne  raiSsembk  son  armée  pour  châtier  le 
meurtrior  de  son  fils.  Mais  celui-ci  a  obtenu  Tappui  de 
ses  frères  Girard  et  Doon  :  ils  assiègent  Troyes.  Après 
um  long  et  ruide  combat,  les  duios  envoient  Pons,  Amadte'X, 
Richier  demander  la  paix.  Elle-  est  aecordée  ;  les  ducs 
viendront  à  Paris  servir  Tempereur. 

Mais  Beuves  est  tué  ipar  les  traîtres,  et  Maugis  se 
promet  de  venger  son  père  avec  laide  de  ses  oncles 
Girard  et  Doon  et  de  ses  cousins,  fils  d'Aymes.  Ainsi  il 
est  inlroduit  dans  laetion.  La  guerre  est  très  brièvement 
résumée  comme  dans  L  et  B. 

A  partir  de  la  querelle  de  Renaud  et  Bertolais,  M  Mz 
se  rattachent  à  la  version  La  Vallièire  ;  mais  Mz  est 
incomplet  à  partir  du  point  où  Maugis  se  fait  ermite,  et 
M  imagine  un  pèlerinage  en  Palestine  tout  particulier  ; 
d  ailleurs  le  ms.  est  très  incomplet  à  la  fin  et  le  dernier 
feuillet  en  eist  encore-  aux  combats  devant  Jérusalem.  Il 
est  à  noter  qu  au  commencement  du  pèlerinage  le  texte 
de  M  comprend  quatre  parties  :  L  Le  départ  de  Renaud  et 
sa  rencontre  avec  Maugis  h  Constantinople  (texte  de  L)  ; 
IL  Une  transition  de  33  vers  amenant  les  pèlerins  à  Acre  ; 
III.  Là  on  rejoint  le  texte  de  B  qui,  dès  lors,  est  suivi 
pour  221  vers  représentant  275  vers  de  B  ;  IV.  M  prend 
alors  une  marche  particulière. 

Il  semble  donc  que,  sauf  pour  le  Beuv&s  d'Aigremont,, 
où  l'on  se  donnait  une  plus  grande  liberté,  el  pour  la 
fin  du  poème,  les  pemanieurs  puisaient  à  leur  gré  daius 
rancienne  version  L  et  dans  la  rédaction  B  C.  I^  version 
A  P  D,  sa'Uf  toujouTS  pour  le  Beuves  d'Aigremont,  est 
un  compromis  entre  L  et  B.  Ainsi,  le  champ  des  compa- 
raisonis  est  assez  limité,  car  on  revient  toujours  à  Tume  de 
ces  deux  versions,  avec  les  différences  de  détail  que  l'on 
peut  suipiposer.  Si  A  P  D  imagine  un  épisode  romanes- 
que après  rensevelissement  de  Renaud,  c'est  uniquement 
pour  mettre  au  poème  comme  une  signature  d'auteur.  Mais 
cette  version  eût  mieux  fait  de  ne  pas  placer  à  Creoigne, 
qui  n'a,  semble-t-il,  jamais  existé,  la  sépaHure  de  Renaud 
qui  tne  pouvait  être  qu'à  Tremogne.  6 


66  REMARQUES   AU    SUJET 

On  a  pii'rfois  employé  le  terme  do  tnaditiannelle  en 
parknt  de  lelle  ou  telle  versioïi'.  ElUe  ne  me  semble 
autorisée  que  pour  la  vorsion  La  Vallière,  qui  se  retrouve 
pour  le  fonid  sous  toutes  les  aulnes,  niais  la  diffusion  de 
B  C  et  de  A  P  D  fut  pJius  gra>nide  probatotement  que  celle 
de  L  dont  il  ne  reste  qu'un  .seul  ihanoiscrit^  A  l'étranger 
on  lisait  lantôt  une  version,  tantôt  l'autre,  et  bien, des 
parti cuîlari tés  que  l'on  y  a  notées  dans  les  imitations  des 
Fils  Aymon  ont  leur  origine  dans  telle  ou  te.lle  des  rédac- 
tions françaises. 

Il  faut  enfin  noter  que  A  P  D  et  M  Mz  qui  chacuine,  à 
sa  façon,  diffèrent  de  la  version  I^  VaJliène  pour  le 
Beuves  d'Aigremont  beaucoup  plus  que  B  C,  s*eni  éloi- 
gnent moiaiis  que  celte  vetrsion-ci  pour  le  reste  du  poèane. 
Il  ne  faudrait  domc  pas  leur  supposer  partout  une  indé- 
pendance envers  L  pkis  grande  qu'elle  n'est.  Ainsi,  j'ai 
été  aidé^  jxjur  la  fin  si  difficile  du  poème,  par  les  mss. 
A  et  P,  qui,  en  cette  partie,  concordent  avec  L  jusqu'au 
V.  17737  où  B  y  revient  après  s'en  être  séparé  au  v.  12587. 
Je  regrette  de  n'avoir  pu  connaître  D  pour  une  partie 
plus  élendue  de  la  Vin,  où  d'ailleurs  il  concorde  avec  A  P. 

I^a  version  A  P  D  se  retrouve  en  fait  sous  la  prose 
française  dont  je  fais  voloinltiers  mention  et  à  laquelle  j'ai 
consacré  un  chapitre  de  mon  appendice  (p.  969-984).  Je 
me  suis  cru  autorisé  à  dire  qu'elle  a  été  faite  suir  un 
manusicrit  j:)erdu  du  poème,  N",  semblable  è  A  P  D,  si  ce 
n'est  qu'il  suivait  M  Mz  pour  la  seconde  partie  du  Beuves 
d'Aigremont  et  revenait  au  texte  de  L  pour  la  captivité 
de  Charlemagne  à  Montauban.  Ma'is  je  ne  rappelais  point 
une  preuve  décisive  de  la  réalité  de  ce  manuscrit.  Dans 
notre  prose,  quand  Charleanagne  sort  de  Montauban,  Re- 
naud lui  prête  ou  hii  doufue,  on  ne  sait  trop,  son  cheval 
Bayard,  que  le  roi  d'ailleurs  lui  renvoie  dès  qu'il  est 
revenu  à  son  camp.  Dans  les  textes  en  vers  des  Fils 
Aymon,  il  est  queslioiu,  à  cet  endroit,  d'un  cheval  liard 
et  j'avertissais  en  note,  au  v.  12916,  que  là  était  sans 
doute,  par  confusion  de  mots,  l'origine  de  la  pensée,  si 


tu  «  BEUVES  D^AIGREMONT  »  67 

peu  naturelle,  de  comfier  îe  fidèle  et  merveilleux  destrier 
de  Renaud  à  Charlemagne.  Mais  je  n'aurais  pa-s  dû  me 
borner  à  mentionner,  sans  plus,  que  cette  altération  du 
récit  se  retrouve  dans  le  RincUdo  italien  en  octaves.  Citons 
le  résumé  que  M.  Bajna  donne  du  vieux  poème  italien  : 
«  Chapleflàiagne  irrité  a.ocuse  ses  barons  de  Tavoir  trahi 
et  défie  Renaud.  Celui-ci,  en  courtois  gentilhomme  qu'il 
est,  remet  Charles  en  li'beirbé,  lui  rend  sa  couronne  im- 
périale et  les  douze  épées,  et  voudrait  aussi  lui  donner 
Bayard,  mais  l'eïnpereur,  une  fois  revenu  au  camp,  ren- 
voie le  dieval  et  commande  l'attaque  ide  'la  forteresse  » 
(lUnaldo  da  Montalbano,  p.  61). 

Il  est  évident  que  l'auteiur  italien  s'appuyait  sur  un  de 
nos  textes  en  vers.  Il  l'a  modifié  et  enrichi  en  bien  des  en- 
droits, mais  là  on  reconnaît  la  marque  itallienne.  Ce  texte 
était-il  identique  en  tous  j>oints  à  celui  dont  dérive  notre 
prose  ?  Non,  et  pour  la  captivité  de  Charlemagne  à  Mon- 
tau'ban,  au  lieu  de  suivre  le  même  texte  que  notre  prose, 
il  préfère  la  version  B  A  P  à  la  version  La  VaMière 
qu'en  cet  endroit  notre  prose  reprend.  Ainsi,  tandis  qu'elle 
nous  montre  Charlemagne  s'éveiUant  de  lui-même  du 
sommeil  où  Maugis  l'a  plongé  par  un  enchantement,  le 
Rinaldo  fait  intervenir  Renaud  qui,  à  l'aide  d'herbes  dont 
Maugis  lui  a  enseigné  hx  vertu,  -réveille  rempereur  (1). 

Dans  nos  mss.  A  P  B  C  V  c'est  Roland  oui  rend  ce 

service  à  son  oncle,  ou  plutôt  qui  tire  de  son  aumônière 

et  remet  à  Naymès  l'herbe  dont  il  suffit  de  toucher  Charles 

pour   qu'il   s'éveille   (2)   ;  mais  l'on   peut  admettre  que 
l'auteur  italien  ait  mieux  aimé  confier  à  Renaud  le  soin 

de  tirer  son  seigneur  de  l'engourdi ssement  où  Maugis  l'a 

mis. 

Il   est  très  probable  que   le   ms.   dont  l'auteur  italien 

s'est  servi,  procédait  pour  cet  épisode  des  textes  APEC 

V,  mais  pour  le  reste  il  revenait  à  la  version  A  P,  tout 

comme  notre  prose.  En  ceUle-ci  l'on  a  vraiment  un  équi- 

(1)  P.  Ra}na,  Riruddo  éta  Montcdhanoy  p.  60. 

(2)  Voir  ce  iMissage  d'aiprès  B  en  note  au;  v.   12771. 


68  REMARQUES  AU    SUJET 

valent,  si  enlaidi  •qu'il  soit,  du  Renaud  de  Monlauhan  dont 
s'est  in-spirée  l'épopée  italienne. 

Le  p'Pemier  qui  ait  claipement  averti  de  la  diversité  des 
rédactions  du  Beuves  d'Aigrement,  est  M.  Pic  Rajna. 
Dans  son  étude  sur  le  Rinaldo  da  Mont-albano  (Boiogna, 
1870),  il  compare  le  Buovo  italien  aux  deux  versions  fran- 
çaises qu'il  connaissait,  le  Renaus  de  Mielielant  et  le  ma- 
nuscrit de  Venise,  et  il  comstate  que  le  texte  italien  suit 
tanlôL  l'une,  ta-nlôt  l'aoïtre  des  vers-ion^s  françaises.  Il  en 
vient  à  conclure  que  le  texte  italien  doit  dériver  d'une  ver- 
sion française  diiïérant  à  la  fois  du  texte  édité  par  Miche- 
lanl  et  du  ms.  de  Venise.  L'on  sail  aujounl'hui  que  Les 
versions  du  Beuves  d' Aigrement  conservées  sont  nom- 
breuses et  que  plusieurs  ont  probableaunt  péri. 

Mais  le  lecileur  de  M.  Raj«a  est  surtout  frappé  de  l'in- 
fluence que  ri'Uiustiro  critique  attribue  au  Beuves  d' Aigre- 
ment sur  La  constitution  et  »le  développement  de  Tépopée 
chevaleresque  italienne.  «  Je  noterai  surtout,  dit-il,  que 
ce  roman  doit  être  compté  parmi  les  premiers  qui  sont 
venus  en  Italie,  parmi  ceux  qui,  dans  des  temps  très 
anciens,  ont  dû  êiire  chez  nous  les  plus  familiers  aux 
chanteurs  et  aux  auditeurs.  En  fait,  qui  ne  connaît  les 
incessantes  inimitiés  entre  la  race  de  Clermont  et  celle 
de  Mayence  ?  Sur  elles  repose  la  fable  d'un  grand  nom- 
bre de  nos  compositions  italiennes,  du  Morgante  entre 
tant  d'autres  ;  il  on  est  peu  qui  les  ignorent  complète- 
ment. Or,  cet  aïiili^gonisme  n'apparaît  point  dans  les 
romans  français,  et  il  serait  difficite  de  trouver  un  autre 
acte  d'hostilité  entre  les  deux  familles,  si  ce  n'est  ce 
meurtre  de  Beuves  accompli  par  des  traîtres  appartenant 
à  cette  race  (1).  Je  suis  donc  persuadé  qu'il  faut  recon- 
naître ici  le  germe  d'où  a  crû  graduellement  une  grande 
I>lante  qui,  malheureusement,  a  envahi  beaucoup  plus  de 

(1)  C'est  du  moins  vrai  des  textes  plus  ancieins  que  les  Fiis 
Aymon,  Mais  l'idée  de  réunir  les  traîtres  en  une  famille  a  pu  être  sug- 
gérée par  le  procès  de  Ganelon  où  tfgure  sa  parenté  de  trente  barons, 
dont  Pinabelqui  sera  son  chaippion.  Boland  d'Oxford,  f.  68.  sqq.  Pour 
Pinabel,  voir  Fil8  Aymon,  1695, 16843,  17790. 


DU  <(  BEUVES  d'aIOREMONT  »  69 

place  qu'il  ne  convenait,  qui  a  ravi  la  lum/ière  et  la  nour- 
riture aux  autres  parties  du  cycle  »  (p.  21). 

Ces  observations  si  intéressantes  m'ont  eegagé  à  recher- 
cher convmient  apparaît  et  se  constitue,  danis  notre  Beu* 
ves  dAigremont,  oeAle  ge®t©  des  traîiiree  dont  les  méfaits 
sont  si  fréquents  da-ns  les  romanis  italieais. 

Dans  la  version  La  VaJlière,  elle  est  présentée  ainsi  : 

En  France  ot  .1.  linage  cui  Dame  Dex  mal  dont  ; 
Ce  fut  Grif  d'Autefueiille  et  son  fîl  Guenelon, 
Déranger  et  Hamdré  et  Hervi  de  Lion, 
Antiaumes  li  félon,  Fouques  de  Morillon. 

(Michedant,  p.  39  ;  Casteite,  1447-1450.) 

Avec  des  variantes,  suivant  les  versions,  le  personnel 
des  traîtres  est  ainsi  constitué. 

Leur  cri  de  guerre  est  Hautefeuille  !  du  nom  du  fîef 
imaginaire  attribué  à  Grifes.  C'est  lui  qui,  dans  cette 
version,  même  rattaque  contre  Beuveis  et  lui  tranche  la 
tête  ;  c'est  «lui,  en'fîn,  qui  remet  à  Charlemagne  l'odieux 
trophée.  Dans  ce  texte,  le  plus  ancien  de  tous,  Ganelon 
a  un  rôle  second:aire.  Le  trouvère,  pour  introduire  celui 
que  sa  trahison  en  Espagne  avait  rendu  célèbre,  le  sup- 
pose fils  de  Grifes  ;  mais  c'est  bien  celui-ci  qui  mérite 
notre  attention. 

J'attends  ici  l'indulgeiioo  du  lecteur.  J'ai  dit,  je  crois, 
quelque  part,  que  nos  trouvères  se  faisaient  lire  et  expli- 
quer les   chroniques   latines.   Si,   dans  le  texte  La  Val- 
lière,  il  est  dit  seidement,  au  début  de  la  Chanson  : 
Toute  est  de  vodre  es'toire,  sens  point  de  fauseté, 
les  man'usorits  A,  P,  M,  Mz  ajoutent  : 

A  Saint  Denis  en  Fra'nce  que  Dex  a  tant  amé, 
La  trove  on  cl  rolle  o  l'autre  autorité. 

C'est  se  vanter  de  conter  une  histoire  authentique,  de 
la  tenir  de  clercs  «  leltrez  »  qui  savaient  lire  le  latin  mais 
ne  te  comprenaient  parfois  que  très  imparfaitement.  De 


70  REMARQUES   AU    SUJET 

tradu€tion-s  où  rimiagiiiati on  avait  déjà  sa  part,  l'aiidi- 
teur  gardait  des  souvenips  épars,  noms  propres  de  per- 
sonnages ou  de  lieux,  faks  matériels,  et  il  transformait 
ensuite  le  tout  au  gré  de  sa  fantaisie  .11  est  donc  très 
possible  (1)  q«e  le  Beuves  d'Aigremont  ait  eu  pour  base 
moins  une  légende  transmise  oralement  que  les  passages 
de  Gnégoire  de  Tours  que  j'ai  rapportés  et  étudiés  dans 
mon  introduction  aux  Fils  Aymon,  Ce  que  je  vais  dire 
n'est  qu'une  application  è  Grifes  de  Hautefeuille  d'un  de 
ces  textes  de  Grégoire. 

Tout  d'abord,  j'avais  accepté  que  Grifes  ou  Griffon 
représentait  Gripon,  le  plus  jeune  fils  de  Charles  Madel 
qm,  après  la  mort  de  son  père,  avait  recherché  l'appui  de 
Hunald  d'Aquitaine  et  s'était  rendu  ainsi  odieux  aux  Aus- 
trasiens  (introduction,  p.  40,  n.  1).  Celle  hypothèse  me 
paraît  aujourd'hui  inutile  et  doit  être  écartée.  Il  est,  en 
effet,  dans  Grégoire  de  Tours,  un  Grippo  qu'une  inteH- 
ligence  imparfaite  du  liatin  a  pu  faire  considérer  comme 
un  traître  responsable  de  la  mort  de  Bobo  (Beuves). 

L'on  est  à  Carthage,  où  se  trouvent  Bobo,  Grippo  et 
EvanJlhius,  qui  ont  été  chargés  d'une  mission  auprès  de 
l'emperciur  Maurice.  Un  de  leurs  serviteurs  franks  ayant 
tué  un  habitant  dox  pays,  le  senior,  ou  préfet  de  la  ville, 
vient  avec  tout  le  peuple  au  logement  des  Franks,  les 
engage  à  venir  sans  a-rmes  comférer  avec  lui.  On  leur  pro- 
met .la  sûrelé.  Mais  à  joei'ne  Bobo  et  Evantliius  sont-ik 
sortis  qu'ils  sonit  mis  à  mort.  Grippo  s'arme,  et,  à  la  tête 
de  ses  hommes,  va  à  la  rencontre  des  Carthaginois.  II 
proteste  contre  le  meurtre  de  ses  compagnons,  tuiés  en 
violation  du  droit  des  gens,  quand  ifls  venaient  pour 
assurer  la   paix  avec   l'empereur.    Le   préfet  calme   les 

(1)  Je  raisonne  ainsi  ipar  dé^ir  de  si!ii]f>lificatioii  et  de  clarté  : 
dèei  qu'il  y  eut  des  chroniques  écrites,  on  ne  pouvait  procéder 
comme  au  temps  des  aèdes  homériques,  mais  le  travail  de  oofDB- 
titutioQ  de  légendes  ne  s'en  faisait  pas  moins.  Pou<r  les  chansons 
de  route,  le  Beuves  d' Aigremont  mentionne  seulement  t  Sonete  et 
chançonetes  »  (v.  417),  mais  cela  n'exclut  pas  les  chants  de  guenre. 


DU  ((  BEUVES  d'aIGREMONT   »  71 

esprits  «et  -conduit  Grippo  à  Maurice  qui  montre  mio 
grande  indignailian  et  promet  que  les  coupables  seront 
punis  suivant  ce  qu'en  décidera  le  roi  OhiJdebert. 

Je  laisse  ici  de  côté  le  personnage  de  Bobo  ou  Beuves 
en  qui  je  crois  avoir  suffisamment  prouvé  qu'il  faut  voir 
le  Beuves  d'Aigremorit  de  Tépopôe.  Mais  il  y  a,  diaiis  le 
récit  de  Grégoire,  un  autre  personnage  d^ont  une  incom- 
plète intelligence  du  latin  iK)Uvait  faire  suspecter  la 
loyauté.  C'est  Grippo,  le  seul  des  dépuités  franks  que  les 
Carthaginois  aient  épargné,  rhomane  qui  consent  à  aller 
négocier  avec  J'empereiir  au  sujet  de  la  mort  de  ses  coil- 
lègues.  Il  y  avait  eu  trahison,  le  sauf-conduit  avait  été 
violé  ;  on  pouvait  soupçonner  Grippo  d'être  de  conni- 
vence avec  les  Carthaginois.  Pour  des  esprits  ignorants 
et  simplistes,  iJ  n'y  avait  plus  qu'un  pas  à  faire  pour 
imaginer  que  Grippo  avait  préparé  le  crime  par  luie 
entente  secrète  avec  l 'empereur  Maurice  lui-même. 

Les  peuples  guerriers  n'aidmettent  point  d'èttre  vaincus 
sans  que  quelque  trahison  s'y  soit  mêlée.  Quand  Renaud 
apprend  que  Grifes  de  HautefeuiHe  tendi  un  piège  à  ses 
fils,  il  donne  une  première  formule  d'une  manière  de  voir 
dont  lies  exemples  ne  sont  pas  rares  dans  l'histoire  : 

Haï,  Fraiiice  !  dist  il,  desor  totes  miltor, 
Ains  ne  fustes  encone  nul  jor  sans  traïtor  ! 

(V.  17131)  (1). 

Il  est  vrai  que  «l'empereur  est  Maurice  et  non  Cbar- 
lemagne,  mais  pour  ceux  qui  composaient  les  Chansons 
de  Geste  ou  les  ente-ndaient  chanter,  il  n'y  avait  eu,  au 
Moyen- Age,  qu'un  empereur,  Charles. 

Le  domaine  de  Beuves  n'a  pas  de  précision  géogra- 
phique. On  voit  seulement  qu'une  fois  que  ses  frères  lui 
ont  amené  leurs  renforts  à  Aigrement,  il  ileur  faut  pas- 

(1)  Je  ne  puis  renvoyer  à  l'édition-  de  Michelaflit  parce  que  pour 
la  fin  du  poème  il  a  quitté  la  vea»io«i  La  Vallière  et  donne  la 
réduction  B  C  jusqu'à  la  légende  pieuse. 


72  REMARQUES   AU   SUJET 

&er  par  la  Lomibardiie  pour  aUer  ai^iéger  Troyes.  Le 
trouvère  situe  donc  le  fief  de  Beuves  assez  loin  dans  le 
Midi.  Mais  par  les  personnages  de  Beuves  et  de  Grifes, 
l'on  ^retrouve  om-  contact  avec  la  réalité. 

Une  fois  Grippo  convaincu  de-  trahison,  l'on  n'avait 
pilus  qu'à  lui  constituer  une  famiUl©.  On  lui, donne  Gane- 
lon  pour  fiils,  et  pour  pareets  d'autres  personii^ges  pris 
au  hasard;  ou  en  raison  de  leur  mauvaise  réputation. 
Ainsi  est  créée,  en  face  de  la  geste  des  baron^  loyaux, 
une  race,  une  geste  de  traîtres  qui,  en  Italie,  prendra, 
dans  l'épopée,  une  place  que  M.  Rajna,  avec  raison,  a 
jugée-  excessive  ;  mais  j'estime  que  si,  dans  les  Fils 
Aijmon  proprement  dits,  son  activité  mauvaise  ne  s'était 
pas  continuiée  jusqu'au  dueil  entre  les  fils  de  "Renaud  et 
ceux  de  Fouques  de  Morilllon,  les  Italiens  l'eussent  oubliée 
ou  négligée  comme  le  Beuves  d'Aigremont  lui-même. 

M.  Rajna  continue  ainsi  le  développement  que  j'ai  cité 
plus  haut  :  «  Puisque  le  Beuves  d'AigremorU,  excepté  le 
premier  livre  du  roman  en  prose  et  les  endroits  corres- 
pondants  du  poème  dti  ms.  palatin,  est  très  peu  connu 
de  nos  romanciers,  nous  aurons,  ici,  à  remarquer  le  fait 
très  curieux  d'une  narration  tombée  de  bonne  heure  dans 
l'oubli,  mais  qui  a  survécu  dans  ses  effets,  lesquels  sont 
devenus  un  des  ca'radères  Jes  plus  saillants  cte  notre 
littérature  romanesciue.  »  Puis  il  exprime  l'opinion  que 
r antagonisme  des  deux  gestes  a  dû  se  déveîlopper  lente- 
ment :  pour  qu'il  se  montre  établi  dans  les  esprits  et 
infiltré  dans  toutes  les  parties  dti  cycle,  «  il  conviendra 
de  supposer  qu'avant  que  le  roman?  chevaleresque  ail 
pris  racine  sur  les  rives  de  l'Amo,  les  inimitiés  entre 
Mayence  et  CHermont  ont  été  la  matière  d'un  bon  nom- 
bre de  poèfftes  aujour'hui  perdus  ou  que  l'oft  n'a  pas 
encore  retrouvés  ».  M.  Rajaa  serait  doîic  disposé  à  adinet- 
tre  que  l'évolution  s'est  accomplie  d'abord  drurani  Tâge 
de  la  poésie'  franco-italienne. 

Mais  dans  la  Chanson  des  Oucdre  Fils  Aymon,  que  ies 
lia/liens  ont  connue  dès  le  XIIP  siède,  la  parenté  des  tral- 


DU  «  BEuvÈs  d'aigremont  »  73 

1res,  opposée  à  celle  des  baronis  loyaux,  a  son  action 
depuis  la  mort  de  Beuves  d'Aigremont  jusqu'au  daiel  des 
Fils  de  Rerxaud,  tout  à  la  fin  du  poème.  li  n'est  donc  pas 
nécessaire  de  chercher  ailleurs  ou  de  suppiôser  des  poè- 
mes perdus.  Griffes  de  Hautefeuillé,  Ganelon  et  les  autres 
soni  présentés  déjà  en  un  lignage  distinct,  et  quand  les 
fils  -de  Fouques  sont  accrochés  au  gibet,  Gàinelon  promet 
à  ses  parents  qu'il  tirera  vengeance  dé  rouilirage. 

Iil  dist  voir  li  U^aïstres,  ains  ne  deigna  mespnendire. 
Puis  vendi  toz  les  pers,  s'en  fîM  les  ciliés  pjiemire. 

(1779^17800) 

Ainsi  R^ijcevaux  est  aniwncé  dans. les  Fils  Aymon. 
Dans  la  vers-ion  B  C  on  imagine  que  Renaudl,  dans  l'inlé- 
rêt  de  sa  famille,  se  réconcilie  avec  Ganelon  et  les  siens: 
«  si  sont  enitrebaisié  ».  Ainsi  se  gâtaient  ies  textes.  Il  est 
bien  à  regretter  que  Michelant  n'ait  pas  suivi  le  ms. 
La  Vallière  jusqu'à  la  fin,  ou  mis  du  moins  en  citation 
les  différences  essentielles; 

La  question  des  rapports  des  Fils  Aymon  et  de  l'épopée 
i laiienne  est  aussi  oom-plexe  qu'étendue.  J'ai  averti  sou- 
vent qu'il  y  faut  tenir  compte  du  Maugis  d'Aigremont  et 
inême  de  la  Mort  de  Maugis.  L'on  doit  aussi  regarder  au 
ms.  764  de  la  Nationale.  L'on  y  a  la  conception  d'attri- 
buer à  Kenaud  toute  une  longue  série  d'aventures  en 
Orient.  Le  traître  Ganelon,  qui  apparaît  souvent  dans  la 
partie  antérieure  au  départ  de  Renaud,  forme  le  projet 
de  le  tuer  quand  il  viendra  sans  armure  se  soumettre  au 
roi.  f^es  Pairs  sont  informés  et  décident  d'aiocompagner 
eux-mêmes  Renaud  et  de  le  proléger.  Un  des  espions, 
dont  ce  roman  fourmille,  en  avertit  Ganelon  : 

Quand  Guesne  renterudi,  Jheis<u  Grisl  maugréa  ; 
A  son  lignage  dist  qu'autre  tour  trouvé  a. 
Quant  ira  outre  mer,  espier  le  fera 
Et  le  fera  mordrir  ;  ad  ce  fait  s'accorda 
Alory  et  Hardré  et  ceulz  qui  furent  là. 


7i  REMARQUES   AU   SUJET      . 

Cette  donnée  a  été  utilisée  par  les  Italiens  qui  l'ont  mise 
en  action  :  Ganelon  no  cesse  de  tendî^e  partout  le  réseau 
de  ses  complots  i 

Bayard  et  Maugis  sont  tiraBsportés,  par  un  nuage  mira- 
culeux, de  Rome  en  Teire-Sainte.  Pulci,  pour  ramener 
Renaud  et  Richard  sur  le  champ  de  bataille  de  Ronce- 
vaux,  a  recours  aux  démons  serviteur^  «de  Maugis,  tirant 
ainsi  un.  franc  parti  «des  talents  de  lenchanteur,  ce  que  le 
romancier  français  n'eût  »pas  osé  •faine,  bien  que  déjà  daiis 
le  Maugh  d^ Aigremont  (v.  5751-5754)  Maugis  contraigne 
les  diables  à  faire  tomber  ses  diaînes. 

Si,  dans  les  poèmes  romanesques,  l'on  rencontre  des 
tournois  en  Orienl,  le  ms.  7M  nous  en  offre  un  exemple 
à  la  cour  du  roi  Richier,  à  Acre.  « 

Il  n'est  pas  jus<iu'à  l'anneau  d'Angélique,  dont  Ton  ne 
trouve  l'exemple  dans  le  cycle  des  Fils  Aymon.  A  la  nais- 
sance de  Maugis,  sa  mère  lui  met  à  l'oreille  un  anneau 
merveilleux  : 

...ja  qui  le  portera 
Anemis  ne  m^ufez  ne  l'enfantosmera 
Ne  d'adeser  à  lui  mil  pooir  n'avéra. 
Ne  vers  ne  autre  beste  nwl  mal  ne  li  fera. 

(vv.  84-87.) 

Il  est  vrai  que  la  Dame  du  I^c  avait  déjà  donné  à  Lan- 
celot  un  anneau  qui  conjurait  tous  les  maléfices  et  que  si 
l'anneau  d'Angélique,  mis  au  doigt,  détruisait  tout  en- 
chantement, il  tenait  de  celui  de  Gygès  la  propriété  de 
rendre  invisible  :  il  suffisait  de  le  placer  dans  la  partie 
gauche  de  la  bouche.  Mais  à  l'auteur  du  Maugis  revient 
d'avoir  eu  Ja  .pensée  d'iinlrodiiirPe  dans  un  cycile  épique  une 
donnée  empruntée  aux  romans  bretons,  et  il  va  plus  loin 
en  confiant  réducalioai  de  Maugis  à  la  Fée  Oriande,  qui 
finira  par  en  l'aire  son  amant.  Il  part  en  quête  de  sa 
famiHe,  et  le  hasard  le  m»èiie  à  Tolède,  où  il  se  fait  une 
grande  réputation  par  sa  science.  Il  plaît  à  la  femime  de 
Marsile  :  elle  l'avait 


DU  «  BEUVES  d'aIGREMONT  »  75 

...durement  aamé. 
Ses  amors  li  envoie  coiement  à  celé. 

(v.2553.) 

L'explication  cl*un  songe  de  Galafre  vaut  à  Maugis  la 
faveur  du  vieux  roi  et  de  son  fils  Marsile. 

Un  espion  apporte  la  nouvelle  que  l'amiral  de  Perse 
a  débarqué  avec  toute  son  armée.  Galafre  va  à  la  rencon- 
tre des  ennemis,  mais  est  tué  dans  le  combat. 

Les  Persans  mettent  le  siège  devant  Tolède.  Un  géant, 
Estorfaus,  survient,  se  disant  frère  de  Braibant,  qui  a 
été  tué  autrefois  par  Charles,  surnommé  Mainet,  quand 
il  était  au  service  de  Galafre.  il  altaciHc  une  î)orte  de  la 
ville.  Marsile  et  Baligant,  avec  quarante  hommes,  vont  à 
lui,  mais  le  géant  fait  Marsile  prisomiier.  Les  autres  se 
réfugient  dans  la  ville. 

Cependant,  Maugis  et  la  reine  se  divertissaient  amou- 
i^usement,  quand  arrive  la  nouvelle  de  la  prise  de  Mar- 
sile. Maugis  s'awne,  mo.n»te  Bayard)  et  va  provoquer  le 
géant.  Après  un  premier  combat,  il  accepte  de  suivre 
Escorfaus  à  son  camp.  Il  est  convenu  que  si  Maugis  est 
vainqueur,  il  pourra  trancher  la  tête  à  l'amiral  de  Perse, 
En  attendant,  on  lui  remet  Marsile  avec  lequel  il  rentre 
à  Tolède. 

Le  lendemain  matin,  second  combat.  Maugis  tue  le 
géant,  et  les  seigneurs  de  Perse  lui  remettent  l'amiral,  à 
qui  Marsile  tranche  la  tête. 

Aquilant  do  Maiogre,  parent  de  l'amiral  de  Perse, 
repart  furieux  pour  sa  ville,  Valdoirmant.  Les  Persans 
choisissent  alors  pour  seigneur  Baligant,  frère  de  Mar- 
sile. C'est  lui,  avertit  le  trouvère,  qui  secourra  Marsile,  A 
Uoncevaux,  contre  Charlemagne. 

Marsile  fait  Maugis  sénéchal. 

Moult  l'aime  la  roïne  au  gent  cors  acesmé. 
Ouamt  il  ont  leu  et  aese,  si  font  lor  volenté. 

(v.  3203.) 


76  REMARQUES   AU   SUJET 

Aquilaat  de  Maiogre  a  défié  Marsile,  qui  décide  de  kii 
faire  la  guerre  et  envoie  contre  lui  une  armée  com- 
mandée par  Maugis. 

Maugis  attaque  Valdormant.  Le  roi  Aquilant  avait  pour 
femme  Ysane,  sœur  de  La  mère  de  Maugis*  Du  haut  des 
murs  elle  remarque  le  chevalier,  apprend  ses  exploits  et 
qu'il  est  chrétien.  Aussitôt  elle  s  éprend  de  lui  : 

Ne  sera  imès  aese  en  trestot  son  vivant, 
S'aura  de  lui  eu  son  bon  et  son  talant. 

(v.  3252.) 

Aquilant,  dans  une-  sortie,  est  tué  i>ar  Maugis.  Ysane 
déplore  d'abord  Ja  mort  d'Aquilant  et  maudit  celui  qui 
en  es-t  raulèur  : 

Mes  vos  Tavez  sovent  eai  reprovier  oï 
Que  joene  dame  a  tost  obliez  viol  mari. 
Autresi  lost  mist  elle  Aquillant  en  obli 
Por  l'amor  de  Maugis  qu'ele  par  amoit  si 
Que  dormir  ne  pooit  ne  par  nuit  ne  par  di. 

(V.  3320.) 

Maugis  assiégeait  vainement  la  viUe.  La  reine  Ysane 
lui  fait  savoir  son  amour  et  il  accepte  un  rendez-vous 
dans  la  ville,  Les  amoureux,  s'en  remettant  à  Espiet  du 
soin  de  les  garder,  ne  ipensaient  guère  plus  qu'à  user 
de  la  liibeirlé  qui  leur  était  donmée,  quand,  juste  à  temips, 
Ysane  voit  à  l'oreille  de  Maugis  l'anneau  que  sa  sœur, 
la  duchesse  d'Aigremoiit,  y  avait  placé  le  jour  de  sa  nais- 
sance. Elle  comprend  qu'il  est  son  neveu  et  liui  raconte 
sa  propre  histoire.  Il  n'est  plus  question  d'amour  entro 
eux. 

Maugis,  aux  prises  avec  le  roi  Brandoine,  fîk  d' Aqui- 
lant et  d'Ysane,  finit  par  le  vaincre,  lui  appi-end  que 
leurs  mères  sont  sœurs.  Brandoine  ee  fait  chrétien,  la 
paix  est  conclue,  tous  les  gens  du  pays  sont  baptisés  : 

Qui  né  volt  croire  en  Dieu,  si  ot  le  chief  copé. 

(v.  3862.) 


DU  «  BEUVES  d'aIGBEMONT  »  77 

Revenu  à  Tolède,  Maugis  s'abandoujhe  sans  réserve  à 
son  amour  pour  la  reine,  femme  de  Marsile, 

Et  li  vilamz  le  dit,  et  si  est  verilez, 

Tant  va  li  poz  à  levé  que  il  i  est  quassez. 

(v.  3880.) 

Un  jour  que  les  amanlis  s'étaient  endormis,  et  qu'Espiet 
s'était  laissé,  lui  aussi,  aller  au  sommeil,  .près  de  la  porte 
où  il  eût  dû  veiller  à  leur  sûreté,  un  sarrasin,  Sorbrin,  à 
la  recherche  de  son  époirvier,  aperçut  les  coupables  par 
une  fenêtre  qui  donnait  sur  un  jardin.  Il  va  aussitôt 
les  dénoncer  à  Marsile  qui  court  à  la  chambre,  suivi  de 
tous  ses  barons  : 

Ovrez,  pute,  dit  il,  venus  est  vostre  jor. 

Anqui  serez  destruile  avec  vo  lecheor 

Qui  giSit  en  vosire  chambre  desoz  vo  covretor. 

(v.  3^7.) 

La  reine  est  fort  épouvantée.  Maugis  lui  dit  de  se  défen- 
dre courageusement,  et  il  se  transforme  en  un  animal 
merveilleux  : 

Car  aviz  fu  Marsile  et  à  la  gent  deôvee 
Maugis  ère  une  bisse  de  .XV.  raijnz  ramee» 
Onques  si  bêle  rien  ne  fu  de  mère  née. 
D'oir  estoient  les  cornes,  la  teste  en  haut  levée, 
Desus  chascune  hranche  .L  pierre  ot  formée 
Qui  pliis  reluisoit  cler  que  chanideille  alumee. 

(v.  3986-) 

Les  païens  sont  tout  étonnés.  Marsile,  l'épée  à  la  main, 
saisit  la  reine  par  les  cheveux,  juare  qu'il  se  vengera  de 
Maugis  s'il  peut  le  saisir  ;  pour  elle,  il  la  fera  brûler 
vive  (v.  39^). 

La  reine  se  souvient  fort  à  propos  du  moyen  qu'em- 
ploie Iseut  pour  échapper  à  la  vengeance  du  roi  Marc 


êh  EEHUBOTES  AU   «CJET 

(\tmigt9  dAigremoni.  noie  au  v.  i»>15)  :  e-ILe  promet  de 
traverser  sans  vëiemetA  an  fco  d'épînes.  comptant  qu  elle 
subira  répreme  sans  danger.  puisqu'eDe  n'a  pas  eu  plus 
de  rapports  avec  Mausis  qu'avec  la  bêle  que  l'on  voil 
(v.  iwl). 

flans  la  note  au  v.  i»>irj  je  rappelLe  aas<F>î  que  le  début 
de  fyett^  a%>^«Uuv  a  -^^a  m»vi«4e  ^ktii>  la  Mr^ri  ffAHu^.  où 
Aloraain.  avant  averti  s*>q  frère*  «ie  l'iaÛdéLifeé  de  Geniè- 
vie,  Agravain  se  cuaree  de  surj^rendre  ie>  coupables. 
Quand  Lan*?ek»t  entre  dans  b  chambre  de  la  reine,  Agra- 
vain et  ses  chevaliers  le  voient  i*ar  une  f»niêtre  ouverte 
sur  le  v-erger.  lîs  veulent  enfoncer  la  porte,  mais  Lan- 
€sek>l,  l'épée  à  la  main,  les  disperse  et  rejoint  scm  cousiu 
Bohor.  Plus  tard,  il  apprend  que  la  reine  doit  être  brûlée 
\ive  :  il  attar|ue  l'escorte  qui  la  comJuisait  au  supplice, 
la  déii^-Fe  et  l'emmène  a^^ec  lui  au  château  de  la  Joyeuse 
fhwde  (v.  P.  Paris.  Rom,  de  hi  7.  /î.,  \ .  p.  33^^4). 

Bien  que  ie  héros  du  MaugU  dWigremoni  soit  em- 
prunté à  une  Chanson  de  Geste,  que  tout  le  personnel 
épique  y  figure,  que  batailles  et  sièges  en  oecupeol  ime 
bonne  partie,  c'est  néanmoins  un  roman  par  la  conception 
générale  et  sou\"ent  par  la  nature  des  idées.  Le  trou- 
vère s'est  propose  de  donner  à  la  Chanson  des  Fils  A^TUon 
les  antécédents  qui  lui  manquaient  :  dans  quelles  circons^ 
tances  sont  nés  Maugis  et  son  frère  Xi^ien,  à  qui  Maugis 
doit-il  sa  science  d'enchanteur,  d'où  viennent  Bavard,  le 
cheval-fée  et  Froberge,  Tépée  comparable  aux  plus  illus 
Ires,  comment  Maugis  et  Vivien  relrouAeront-ils  leurs  pa- 
rents, telles  sont  les  questions  auxquelles  il  doit  être  ré- 
pondu ;  de  nombreuses  aventures  où  Maugis  apparaît, 
soit  comme  tel  chevalier  de  la  Table-Ronde,  soit  conane 
enchanteur,  soit  comme  un  guerrier  de  l'épopée  ciassique. 
forment  un  ensemble  d'un  caractère  mixte  dont  le  détail 
peut  nous  sembler  manquer  d'originalité  vraie,  mais  qui, 
au  Moyen-Age.  dut  intére^^er.  La  part  faite  aux  enchan- 
tements de  Maugis  el  de  son  allié  fidèie,  Espiet,  le  beau 
nain-^oilet,  ne\'eu  d'Oriande  la  fée,  le  combat  de  Maugis 


DU  ((  BEUVES  d'aIGREMONT   »  79 

et  de  Noiroti,  Fenchanteur  païen,  ne  lassaient  point  Tatten- 
tion.  La  promptitude  avec  laquelle  Maugis  s'éprend  des 
belles  dames  devait  suggérer  aux  Italiens  Tidée  de  prê- 
ter un  penchant  pareil  à  son  cousin  Renaud,  La  narra- 
tion est  facile,  écrite  en  utie  langue  exce'llenle,  semée  do 
proverbes,  de  majximes,  de  développements  moraux 
(v.  1888,  3022,  3320,  3880,  4116,  4125,  4139,  4326,  4846, 
4954,  5009,  5863,  7183). 

Les  braniches  secondaires  du  Cycle   des  Fils   Aijmon 
n*ortt  qu'un  intérêt  médiocre  dans  norro  littérature  épi- 
que, mais  au  point  de  vue  de  T influence  du  cycle  sur 
le  roman  italien,  il  en  va  tout  autrement  ;  au  delà  des 
monts  elleis  profitaient  de  l'atitorité  du  granid  poème  et 
offraient  en  outre  des  éléments  nouveaux  à  la  curiosité i 
Faut-il  parler  des  dates  ?  Le  Maugis  est  antérieur  aux 
copies  que  nous  avons  des  Fils  AymoUj  sauf  peut-être  le 
ms.  La  Vallière.  Le  ms  Laud,  dont  la  version  est  une  de 
celles  où  il  est  fréquemment  visé,  est  die  1333  (v.  édition 
des  Fils  Aymon  à  la  note  sur  les  ms.  d'Oxford,  pp.  915, 
920).  Quant  à  la  veirsion  du  ms.  764,  Paulin  Paris  la  sup- 
posait, l'on  ne  voit  pas  pour  quelle  raison,  du  commen- 
cement du  XV*  sièc;le  et  jugeait  qu'elle  avait  eu  peu  de 
succès  (Histoire  Littéraire,  xxii,  pp.  704-705)  (1).  Mais 
son  existence  est  constatée,  en  1390,  1420,  dans  des  inven- 
taires de  tapisseries.  Pour  qu'en  1420  l'on  trouve,  dans 
l'inventaire  du  dmc  de  Bourgogne,  un  «  grant  vielz  »  tapis 
de  Brebant,  où  était  représenté  comment  Renaud  vainquit 
le  roi  Danemont  devant  Angorie  (Cf.  ms.  764,  f**  111, 
sqq.  et  mon  édition  p.  223  sqq.),  il  faut  que  ce  roman  ait 
été  i>opulaipe  depuis  longtemps.  On  peut  donc  le  repor- 
ter fort  en  arrière  dans  le  XIV®  siècle.    D'ailleurs,   les 

(1)  P.  Paris  dit  encore  que  Maugk,  d'après  cette  version,  se 
remaria  en  Orient.  Nulle  part  je  n'ai  vu  que  l'ancien  amant 
d'Oriande  et  de  la  femme  de  Mainsile  se  eoit  marié.  Il  y  a  là 
quelque  coniusion  entre  Maugis  eb  Aymonnet  que  Renaud  avait 
promis  pour  époux  à  la  belle  Sinamonde  (édition,  p.  224  et  228, 
note  1). 


80  REMARQUES   AU    SUJET 

pr-emièpes  copies  n«e  furent  sans  doute  pas  établies  avee 
le  luxe»  de  notre  exemplaire  dont  les  enluminures  sont 
de  grande  valeur  et  fournissaient  d^intéressanJLs  sujets 
pour  les  tapisseries. 

L'on  ne  saurait  trop  se  rappeler,  h  ce  propos,  ia  con- 
cltision  qui  termine  la  belle  étudo  de  M.  Rajna  sur  la 
Rotta  di  Roncisvalle  :  «  Les  productions  étrangènefi  con- 
tinuèrent à  être  connues  dans  leur  propre  langue,  non 
seulement  durant  tout  Je  XIV®  siècle,  mais  jusqu'au  dé- 
clin du  XV®  ».  11  convient  de  lire  Pu  Ici  et  Boiardo  et 
Arioste  lui-même  en  tenant  compte  de  ces  paroles.  Gan- 
guené  ne  nous  disait-il  pas  que  «  les  anciens  romans  fran- 
çais et  espagnols  étaient  devenus  la  lecture  favorite 
d'Arioste,  si  l'on  n'ose  pas  dire  sa  principale  étude  ?  ». 
Certes,  c'est  aux  romans  bretons  que  Ton  pense  le  plus 
souvent,  en  lisant  le  Roland  Furieux,  mais  le  poète  ne 
pouvait  ignorer  le  parti  que  l'on  avait  déjà  tiré,  en  France, 
de  l'histoire  des  Fils  Aymon,  et  il  avait  là  conune  une 
justification  de  la  manière  dont  la  l^ende  épique  était 
posée  dans  le  Morgante,  \e  Roland  Amoure^ux  et  dans  les 
compositions  populainas  plus  anciennes,  telles  que  le 
Rinaldo. 

Ferdinand  Castets. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 


AVANT-PROPOS 


Parmi  les  papiers  ûe  Chabancau  se  trouvait  une  iis-le 
sur  fiches  des  noms  propres  qui  se  rencontrent  dans  les 
poésies  des  troubadours.  Nous  vivons  hésité,  penditnt 
quelque  lemps,  à  la  publier.  Nous  ne  savons  pas  si  elle 
est  complète,  et,  d*ailleairs,  iJ  est  difficile  de  faire  des 
listes  qui  le  soient.  Nouis  croyons  cependant  pouvoir  ia 
publier,  pour  plusieurs  raisons. 

D'abord  il  semble,  d  après  les  exemp-laires  des  Gedichle 
der  Troubadours  et  des  Werkc  der  Troubadours,  de 
Mahn,  qui  appartenaient  à  Chabaneau,  qu'il  ait  relevé 
soigneusement  tous  les  noms  propres  qui  se  trouvent 
dans  cas  deux  coilectioiiis.  Il  a  dû  faire  de  même  pour 
le  Choix  des  poésies    des    Troubadours    de    Raynouard. 

Il  semblait  donc  bien  que  Chabaneau  ait  relevé  tous 
les  noms  proprets  qui  ont  attiré  son  attention,  dans  les 
poésies  lyriques  de  troubadours.  Nous  disodis  poésies 
lyriques,  parce  que  La  plupart  des  poèmes  didactiques 
nu  iiarratifs  paraissent  avoir  été  laissés  de   ôôlé. 

D'ailleurs,  quekfues  notes  qui  se  trouvaient  parmi  les 
fiches  donnent  les  indications  suivantes.  Dans  l'une  on 
lit  :  «  Relever  G.  de  Cabreira  [P.  de  Corbiac  rayé],  G. 
de  Calanso.  B.  de  Paris,  Flamenca  [souligné  ainsi],  Jaufre 
[B.  de  Boni  rayé],  Novas  de  Iherelge,  Breviam,  Croi- 
sade [Chanison  de  la],  Guerre  de  Navarre,  Biographies 
j\es  Troubadours]  ». 

Sur  une  autre  fiche,  on  lit  :  «  Reste  à  dépouiller  : 
Flamenca,  les  poèmes  historique-s,  G.  de  Calanson,  G. 
de  Cabrera,  Breviari,  les  vies  des  Troubadours  ». 

Jusqu'à  quel  point  le  rdevé  fait  par  Chabaneau  est-il 
complet  ?  Il  y  a  évidemment  des  lacunes  ;  je  m'en  suis 


82  OXOMASTIOIF:   des   TROUnADOlRS 

aperçu  en  le  feoiilletani  quelquefois,  et  ce  sont  ces  lacu- 
nes, dont  je  ne  puis  pas  fixer  rimpoptance.  qui  m'piil 
fait  hésiter  d'abord  à  publier  cette  liste.  Il  y  manquait  en 
particulier  le  rellevé  des  noms  contenus  dans  les  Inedita 
publiés  par  M.  \ppel  et  dans  les  Inedila  du  ms.  Cam- 
pori  ;  beaucoup  de  poésies  déj.à  publiées  ne  jvaraissent 
pas  avoir  été  dépouillées.  J'ai  essayé  de  combler  toutes 
ces  lacunes,  sans  me  flatter  d'y  avoir  complètement 
réussi. 

Cependant,  je  crois  que  celte  liste  rendra  des  ser\ices, 
comme  instrument  de  travail.  Il  n'y  en  a  encore  aucune  de 
ce  genre,  et  nos  études  souffrent  de  cette  lacune  (1). 

Evidemment,  il  serait  très  désirable  d'avoir,  pour  lan- 
cienne  littéralure  provençale,  un  Dictionnaire  des  noms 
propres,  dans  le  genre  du  Proie nzalisches  Supplemenl- 
Wœrierbuch,  d'Emile  I-evy,  avec  citation  des  passages, 
identification  des  noms,  discussions  historiqties,  commeiv 
taires,  etc.  Mais  qui  se  chargera  de  cette  besogne  ? 
Quand  sera-t-elle.  possible  ?  Et  qxii  l'entreprendra,  après 
la  tourmente  actueile  ?  En  attendant,  nous  offrons  aux 
p4X)vençali&tes  un  simple  instrument  de  travail,  un  peu 
fruste  peut-être,  mais  qu'on  pourra  polir  et  compléter 
à  loisir  à  mesure  que  les  lacunes  apparaîtront  (2).  Nous 
serons  très  reconnaissants  aux  lecteurs  de  la  Revue  qui 
voudront  bien  nous  signaler,  en  cours  d'impression,  ces 
lacunes  et  les  erreui^  qui  sont  inhérentes  à  des  travaux 
de  ce  genre  et  qui  sont  peut-être  pllus  nombreuses  dans 
celui-ci,  par  suite  des  circonstances.  Un  supplément  sui- 
vra sans  doute  ce  travail  ;  nous  faisons  appel  à  toutes 
les  bonnes  volontés  pour  qu'il  soit  complet. 

Il  a  paru,  récemment,  un  travail  de  M.  F.  Bergert, 
Die  von  d^^n  Trobadors  genannten  oder  gefeierien  Damen, 
Halle,  lOb'l.  [Beihefie  zur  Zeitschrift  fur  romcùnsche  Phi- 

(l)  Sainle-Palaye  avait  dressé  une  liste  des  noms  propres  ;  elle  se 
trouve  dans  ses  papiers. 

"Z)  C'est  dans  cette  intention  que  nous  avons  laissé  des  blancs  assez 
importants  entre  les  dittérents  arlicles. 


OXOMASTIOrE   DES   TROUBADOURS  83 

lologie,  XLVI].  Le  relevé  -des  nom.s  des  feanmes  chan- 
tées par  les  troubadours  paraît  complet  (1),  et  l'auteur  a 
ras«emWé,  sur  chaeune  d*edles,  tous  les  renseignements 
qu'il  a  pu  trouiver.  C'est  un  travail  fort  méritoire  et  qui 
pendra  de  grandis  servi<;es.  Noujs  y  renvoyons  quelque- 
fois pour  ceirtaims  reuiseignementsi  comiplémentaires  : 
formes  qui  se  trouvent  dans  les  variantes,  différences  de 
graphie,  etc.  Nous  citons  également,  d'après  cet  ouvrage, 
les  noms  de  plusieurs  fenunes  auxquelles  il  est  fait  allu- 
sion d«ins  les  poésies  des  troubadour-s,  quand  elles  ont 
pu  être  identifiées  :  ces  noms  sont  mis  entre  crochets. 

Nous  ne  disons  pas  la  part  qui  nous  re\dent  dans 
cette  puiblication.  Elile  a  cons-islé  surtout  à  contrôler  les 
renvois  qui  nous  'paraissaient  douteux,  è  vérifier  de  nom- 
breux points  de  détail,  de  tout  ordre,  à  comibler  les  lacu- 
nes, et,  dans  la  partie  purement  matérielle,  à  compléter 
les  fiches,  où  les  noms  des  troubadours  étaient  presque 
tous  en  abrégé.  Nous  n'avons  pa«  cru  devoir  indiquer  tou- 
jours par  un  artifice  typographique  (crochets,  astérisques, 
etc.),  nos  .a/dditions  ou  nos  changements.  Nous  ne  l'avons 
fait  que  dans  certains  i>assages,  qui  nous  ont  paru  plus 
importants  que  d'autres.  En  principe,  tout  ce  qui  est  entre 
parenthèses  a  été  ajouté  par  nous  au  travail  primitif  de 
Chabaneau. 

Le  classemeht  des  troubadours  est  fait  d'après  l'ordi^e 
alphabétique  du  Grundriss,  de  Bartsch.  Les  pièces  sont 
indicfuées  par  les  premiers  mots  du  premier  vers. 

Chal>aneaii  avait  admis,  dans  sa  liste,  les  Senhals  ou 
noms  de  convention.  Mais  je  ne  crois  pas  qu'il  les  ait 
tous  relevés.  Nous  avons  ajouté  la  plupart  des  autres 
d'après  Bergert. 

Nous  avons  dépouillé  les  ensenhamens  de  G.  de  Ca- 
lanso,  Fadet  ioglar  (éd.  W.  Keller),  de  G.  de  Cabreira 
(^l'après  Milà,  Trobadores  en  Espann,  p.  205  sq.)  et  de 
JL   de  Paris  (d'après  Bartsch,  Denhmaler), 

(ï)  Nous  n'avons  relevé  que  quelques  lacunes  de  peu  d'imporlance. 


84  OXOMASTIOl  E   DES  TROUBADOURS 

Il  «est  arrivé  quelquefois  que  Chaibune-au  n  fait  ses  dé- 
pouillements d  après  des  éditions  diplomatiques  de  manus- 
crits (surtout  d'après  les  textes  publiés  dâJis  YArchiv, 
tomes  XXXIII  et  suivants),  où  les  attributions  de  pièces 
ne  sont  pas  toujours  exaetes.  Nous  avons  corrigé  les 
erreurs  qui  ont  pu  se  produire  de  ce  chef  quand  nous  les 
avons  remarquées  ;  mais  pllusieurs  peuvent  nous  avoir 
échappé.  lEn  général,  les  renvois  qui  ®e  trouvent  à  la  fin 
do  chaque  article  du  Grundriss  de  Barlsch  permettront 
de  retrouver  le  nom  du  troubadour  auquel  la  pièce  appar- 
tient. 

Pour  les  troubadours  dont  il  existe  des  éditions,  nous 
avons  pu,  en  gé»néral,  ajouter  aux  noms  propres  des  ren- 
seignements historiques  :  par  exemple  pour  Bertran  éo 
Born  (éd.  Stimming,  3*  éd.),  Uc  de  Saint-Cire,  Peire 
Viidal,  etc.  Ces  renseignements,  il  est  à  peine  besoin  de 
le  dire,  n'ont  pas  la  prétention  çVèire  complets. 

En  ce  qui  concerne  les  j>ersonnages  historiques,  comme 
les  rois  d'Aragon  ou  de  Casti'lle,  les  empereurs  d'Alle- 
magne, etc.,  ffious  avons  tâché  d'établir  une  cJassifîcation, 

Abréviations.  —  Xous  avons  laissé  quelques  aibrévia- 
tions  d'ouvrages  cités  par  Chabaneau,  quan-d  elles  ne 
présettitent  pas  de  dif fi cu-lités. 

Le  nom  de  Bertrax  de  Born,  revenant  souvent,  est 
cité  quelquefois  par  les  deux  initiales  :  B.  B. 

Xous  citons,  quand  il  j  a  lieu,  le  Grundriss  de  Bartsch 
sous  la  forme  abrégée  Gr. 

On  trouvera  quelquefois  aussi  les  \\  crj;c  der  Trouba- 
dours de  Mahn  et  les  Geàichte  der  Troubadours  du  même 
cités  en  abrégé   :  M.  Ged.  M.   \V, 


.V.  B.  —  Les  feuilles  contenant  les  lettres  A  et  B  ayant 
dû  être  tirées  ava-nt  que  j'aie  pu  terminer  la.  révision 
rompilèle  des  poésies  des  troubadours,  les  additioiiuS, 
assiez  noanbreuses,  à  ces  deux  premières  lettres  paraî- 
tront dès  le  prochaiin  numéro  de  la  Bévue. 

J.  Anglade. 


LISTE  DES  NOMS  PROPRES 

QUI  SK  RENCONTRENT  DANS  LES  POÉSIES 

de8  Troubadours 


Abdenago.  —  p.  d'Ailvergne,  Dieus  vera  vida, 

•Abel.  —  P.  de  Coiibian,  v.  17.  P.  Ciirdenal,  Tostemps 
azlr,  Peii^e  Vidnl,  Bem  jrù\c  (Vivern  e  cVtsiiu.  R.  de 
V^queiras,  Ar  vci  escur  e  trebol  ce/.  Zor/j,  Atrcssi  com 
Ut  {jamH, 

TAuiLAis  (Var.  Alhinais^)].  —  G.  Ad^mar,  Lanquan  ici 
florir  rcspifja.  (11  s'atril  cVAlbi:  il  faut  lire  quAlhi lais.) 

AiîiRo.  —  Malfro  Krnieiigaml,  Tempa  en  qnicu  mo  seii 
espanda, 

Abraam.  —  P.  (1(^  Corbian,  17.  Uostang  Reix^ngiiior,  Si 
com  Irobïun  clar  cl  viclh  icsiamcnL  Zorzi,  Alrcssi  com 
lo  ijamcl.  GiUiiiKUi,  Jeu  un  sui  purs  uls  aubes  Iroba- 
dors.   F.   d«e   Marseilk,   Scnhcr  Dieus. 

Absalon.  —  Ariiaut  de  Maruoil,  Tau  m'abellis  em  plalz 
(Epilro).  P.  do  Corhian,  20.  Zor/i,  S'ieu  Irobcs  plazcr 
a  veiulre.   [),  de   Paris. 

AcHiLLEs.  —  B.  de  Paris. 

AcH\.  —  C'oriiel  (père),  Vu  sirveutes. 

Acre.  —  R.  d'Alaiiianou,  Qui  que  semai.  Roiiiface  de 
Castelkiie,  Sitôt  no  m'e^  fort  gaia:.  M.  de  Montaudon, 
L'auir^ier  fui  eu  paradis.  Peirol,  Pos  flum  Jordan.  R. 
de  Vaquoiras.  .1/*  lei  escur  e  trebol  cet.  Ricas  Novas, 
Pos  partit  an  lo  cor.  Rostaiig  Berenguier,  Pos  desamar. 
Tomiers,    Si   col  [lacs   molins.   F.    de    Lunel,    Roman. 


86  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

Adam.  —  A.  Daniel,  Lo  ferm  voler.  B.  de  Bondeilhs, 
Tôt  aissim  pren,  B.  de  Bom,  Moût  me  plai  quan  vei. 
B.  Carbonel,  Dieus  fes  Adam.  Cercamon,  Lo  plaing 
comenz.  F.  deMarseille,  Vers  Deus.  G.  de  Poitiers, 
Farai  chansoneta,  G.  de  Caibeslaiih,  Ar  vei  qu'em  ven- 
gut  als  iorns  loncs.  Gavauda,  Patz  passien  ven  del 
senhor.  Idem,  Un  vers  farai  pos  me  someilL  H.  d'Au- 
penga,  Ar  quan  semblol  [oill  del  fraisse,  Serveri  de 
Girone,  Del  mon  volgra...  P.  de  Corbian,  1.  Zorzi, 
Atressi  çom  lo  gamel.  Dante  de  Majamo,  Sel  fis  Amors. 

Advmelox.  —  B.  de  Paris. 

Adastres.  —  \^.  de  Paj-is.  (C'est,  d'après  M.  JeaTiroy,  la 
forme  du  ms.  Bartsch  imprime  Odastrbs.) 

Ademar.  —  Tenson  avee  R.  de  Vaqueiras. 

AdONELLA.    —   Cf.    DONELLA. 

Aelis  de  Montfort.  —  B.  de  Boni,  Domna. 

Aenac.  —  Troubadour  cité   par  R.   Vidal,   Abrils   issia, 
V.  1189. 

Aeneaws.  —  G.  de  Calanso'n,  Fadet,  110-111. 

Aengris.    —    Riohaixl    d'Angleterre,    Dalfin,    ieus    voill 
deresnier, 

Aenric.  Cf.  Enric. 

Aereill  (?).  —  G.  de  Berguedan,  Bernartz,  ditz  de  Bais- 
seil.  Lire  Creill^  Cresseill  ? 

Aeson.  —  G.  de  Calanson,  Fadel,  79. 

Africa.  —  Raimoiii  de  Tors,  Ar  es  dretz  queu  chante 
parle. 


\ 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  87 

Agaitz  (Saill  d').  —  Cf.  Saill. 

Agalborgen  (i\a  Galborgen).  —  Gui  de  Cavaillon,  Maii- 
tel  vil.  Cf.  Galborg. 

Agamemnon.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  190. 

Agen.  —  B.  de  Boni,  Quan  la  novela  flors.  Mong*e  de 
Montâudo.ii,  Pois  Peire  d'Akergn:  a  chantai. 

Agenes.  —  Bertraii  et  Mateus,  Seigner  Berlran,  per  la  des- 
conoissema,  Pierre  III  d'Aragon,  Peire  Sdlvatge,  en 
yreu  pezar.  B.  A.  Moncuc,  Er  quan  li  rosier,  G.  P.  de 
Cazals,  Enqueras  sil  plagues,  Uc  de  Saint  Cire,  Un 
sirvenies  voill  far.  Comte  de  Foix,  Mas  qui  a  flor, 

Agnes.  —  C.  de  Poitiers,  En  Alvergne.  Un  vers  forai. 
R.  d'Orange,  Parliers...  eu  chan.  Agn^s,  servante, 
da^ns  Carbonel  et  Rocin  (Gr.  82,  IS).  N'Aines  dans 
Ricas  Novas.  Un  vers  voil  coniensar.  N'Anhes  de  Roca- 
coart,  B.  de  Born,  Dona  puois  de  mi.  N'Agnes,  R.  de 
Vaqueiras,  Truan,  mala  guerra.  N'Aynes  d'Arc,  Guil- 
lem  de  la  Tour,  Pos  N'Aimerics.  Agnes  de  Gimel, 
Comte  de  Poitiers,  Companho  fatai.  N'Agnes  de  Lenta, 
R.  de  Vaqueiras,   Truan,  mada  guerra. 

Agneseta.  —  Cf.  Borgert,  p.  92,  91. 

Agnesina  (i\).  —  Rofm,  Rofin,  digalz.  Agnesinna  de  Polo- 
c;nac,  A'Ibertet,  En  amor  trob;  cf.  Bergert,  p.  92.  A.  de 
Saluss-a,  a.  de  Belenoi,  Tant  er  d'amor. 

Agot,  Agout.  —  G.  del  Baus,  En  Gui  a  tort.  Ricas  Novas, 
Un  vers  voil  comensar.  N'Agout  (ou  N'Amieu),  Blaeas- 
sct,  Guerra  mi  plai.  Raimon  Agout.  Cadenet,  De  nulla 
ren.  E.  de  Barjok,  Una  Valenta.  G.  Faidit^  .46  cantar 
me  dei  ;  Ab  cossirier  ;  Ar  es  lo  mons  vermels  ;  D*un 
dolz  bel  plazer;  Ges  nom  tuelh;  Jauzens  ab  gran;  Mon 
cor  e  mi  ;  Per  loi  del  temps  ;  Pel  messatgier  ;  Sitôt 
nonca;  D'un  amor. 


88  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

Ai;hadiva  (i\').  —  Sordel,  Qui  se  membra.  Id.,  Ailant  ses 
plus.  Id.,  Ensenhamen, 

Agremon.  —  Guilhem  de  Bergiiodaii,  Joglars  not  de&co- 
nortz. 

Aguilar  (Posson  d').  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  mar- 
ques, 

Aguolan.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

AiA,  —  Anonyme,  Cour  d  Amour,  P.  Raimo-n,  Ar  ai  ben 
ctamor,  G.  de  Cabi^era,  Cabra.  Paus  de  CajKluieil,  Hu- 
mils  et  francs. 

AicELiis  (  =  Ezzelin).  —  G.  Raimon,  Cant  eu  venc  d'On- 
ffar*i<t.  (Aucune  pièce  de  G.  Roimon  ne  co.ramence 
ainsi.  C'est  la  pièce  Gr.  '^^29,3  :  ce  vers  est  le^  premier 
de  la  deuxième  stroplie).  Aizeïjx  :  Uc  de  Saint  Cyr, 
Canso  quer  leu. 

AicELMA,  —  Temson  de  Gmizcnet  et  d'En  Raeanbaut.  (Bct- 
toni,  Catiz,  di  B.  Amoros,  n°  344). 

AiDO.  —  R.  de  Vaqueiras,  Scnhcr  Miurques. 

AiGAR.  —  B.  de  Born,  Rossa  tan  crcis, 

AiGLA  (L').  —  Aicail  dei  Fost^al,  Entre  dos  reis. 

AiGLENTLNA  (kl  piuecla).  —  R.  de  Vaqueiras,  Aon  puesc 
saber. 

AiGuriA.  —  R.  de  Vaqueiras,  Ilonrat  Marques.  Cf.  Bei- 
gert,  j).  08.  G.  de  Cabi-era,  Cabra 

AiGiJNA,  AiiJNA  (\').  —  Alaixîabru,  Llverns  vai. 

AiGLiNA  DE  Sarzan.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimerics. 
(Sarzana  est  dans  le  di-strict  de  Cevante,  prov.  de 
Gênes.) 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  89 

Aiglon  (rei)  (^^^Egioa,  Juges,  III,  15).  —  P.  de  Cor- 
bian,  19. 

AiGo^N.  —  P.  Card-enal,  Pcr  fols  ienc. 

Aima    (lN')   de    l'Espatla.    —    R.    d'OraInge,    Escouiatz, 
(E'spaila  est  plutôt  un  nom  commun  ;  cf.  Appel,  Prov. 
Chr,\  n°  36). 

AiMAN  (N').  —  n.  de  Du.rfort,  Turc  Malec. 
AiMAR.  —  G.  de  C'abi>era,  Cabra. 

Al  MARS.  —  B.  de  Boni,  G  es  eu  nom  desconorl.  Id.,  Un 
sirienles  faiz,  K.  de  Barjols,  Beh  Gazanhs,  B  .de  Va- 
quoirns,  TuU  me  pregofi.  N'Aimars  i.o  Mi:sciiis  (do 
Limog<^.s?),  B.  de  Born,  Bem  platz  car.  .X'Aimars  (de 
Poitiers),  B.  de  Boin.  Quan  la  novela  fhrs.  G.  de 
Borueil,  Flaimj  e  sospir,  G.  de  Sant  Gregori,  Ben 
tjrans  aïolesa.  Cf.  encore  Gr.  4. 

AiMENs.  —  P.  Cardewal,  Cel  que  fe.  (Ce  n'e^l  pas  pro- 
bablement un  nom  propre.) 

AiMERic  (de  Marbona).  —  Duraiwl  de  Pernas,  En  ialeuL 
G.  iUquier,  Al  car  onrai  senhor  (Aimerics  lo  vielhs). 
P.  Vidal,  Pos  ubert  ai.  \\.  Gaueelm,  Qui  vol  aver  com- 
plida.  B.  de  Tors,  Per  Vaiinen  Pascor.  B.  de  Vaquei- 
ras,  Ao  m'agrada. 

AiMERiG  (N').  —  P.  Bogier,  Per  far  esbaudir  (AinieriA^s 
lo  /os,  c'est-à-dire  Aimeric  de  I^iira,  neveu  d'Ermen- 
garde).  B.  de  Vaqueiras,  Del  rei  d'Aragon.  (Ijc  même 
sans  doute  ;  cf.  Milà,  p.  88  et  Anglade,  MéL'  Chaba- 
neauy   p»   739.) 

Aimeric  (roi  de  Hongrie).  —  P.  Vidal,  Ben  vin  a  gran 
dolor. 

Aimeric  [de  Belenoi].  —  Tenson  avec  Arnaut  Catalan. 


90  ONOMASTIQUE  DES   TROUDADOURÔ 

AiMERic  DE  Pégulhax.  —  G.  Figueira  (Cf.  Gr.,  10,  9), 
Ane  tan  bel  cop  ;  kl.,  N'Aimerie  gueus  par  (Gr,  10.  36), 
G.  d^e  la  Tour,  Pos  N'Aimerics.  Fortunier,  Si  N'Aime- 
ries  te  demanda  (est-ce  bien  Aime  rie  de  Pégulhan  ?). 
Foxa  (Jo<an  de)  le  cite  deux  fois  :  cf.  Romania,  IX,  54, 
68.  Contre  Aimeric  de  P.,  "cf.  Uc  de  Saint  Cyr,  Antan 
fez  coblas,  Aimeric  se  nomme  encoi-e  dans  ses  tensons 
avec  Albeirt,  Bertran  Daurel,  Elias,  Gaucebn  Faidit, 
Guilhem  Raimon  ;  Gr,  10,  :i,  0,  VS,  35,  37. 

Aimeric  (X').  —  Aimeric,  Pcive  del  Pney.  (Le  trouba- 
dour Aimeric  ;  cf.  Cbabaneau,  Biogr,  des  Troubadours, 
p.  V^99.) 

Aimeric  (de  Monlréial?).  —  H.  de  Miraval,  .1  Dieu  me 
coman, 

Aimeric.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

AiMiERS.  —  Zarzi,  En  tal  désir, 

AiMo.  —  A.  de  BeJenoi,  Aram  destreifjn,  B.  Marli,  Quan 
Terba,  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

AiMON  (la  terra  Sanh).  —  B.  de  Boni,  Quan  la  novela 
flors,  (Ccsl-àndire  l'Angleterix;  ;  Stimming,  B,  de  Born, 
3«  éd.,  p.  177.) 

AiMONEï  (jongleur).  —  U.  de  VaqueiraiS,  Senher  marques. 

AïoLS,  Aous.  —  Bonafe,  Senh'  En  Blacatz.  l\.  d'Oran.ge, 
Apres  mon  vers. 

Aire  (La  ciutat  d').  —  B.  de  Boni,  Un  sirvenles  falz. 

Aix,  Aies  (lo  senber  d').  —  B.  de  Born,  Pois  Venfadorns, 
Aix  (le  juge  d'),  B.  Garbonel,  .Si  anc  nul  temps.  Aix, 
II.  d'Orange,  En  allai  rimeta.  Complainte  du  roi 
Robert. 

Aines,   Ai.vesina.   Cf.    Agnes,   Agnesina. 


ONOMA8TIOLE   DES   TROUBADOURS  91 

Ajol.  -^  g.  de  Cabrera,  Cabra. 
Akis.  —  G.  de  CaJanson,  Fadet,  148. 
Ajanes  =  Agenes.  —  Paire  111  d'Aragon. 
Alaisina  YstELDA.  —  A.  Ysekia,  A  Na  Carenza, 

Alaman.  —  Anon.,  Ja  no  cugei.  A.  de  Pegulhan,  Cel  que 
s^irais  ;  En  aquel  temps,  B.  de  Born,  Mon  chan  fenisc. 
CaJega  Panza,  .1/'  es  sazo.s.  F.  de  Liinel,  Al  bon  rei. 
Gavaiida,  Senhors,  per  /os  voslres,  G.  de  Poycibot, 
SHeu  anc  jorn,  G.  de  Bonieil,  Dcls  bels  digz  (Il  s'agit 
die  Frédéric  Barbe lousse).  G.  de  Calanson,  Bels  senher 
Dieus,  G.  4o  Saut  Desdier,  S'en  lot  me*  bot.  Joan  d'Au- 
biisson,  PJn  NïcoleL  L.  Cigala,  Se  mos  ciians  fos  (Il 
y  ^'sî.  <ii  cslioii  aussi  .;e  Veniperaire,  Piiiis  rioute  d'AUle- 
niagiie  :  Frédéric  II  ?).  P.  de  Marseille,  .16  marri- 
men,  P.  Vidal,  Bon' aventura  ;  'Ben  viu  a  gran  dolor, 
P.  de  Caslelnou,  Hotmail  nom  cal,  Pisiol-eta,  Ane  m/iis 
nuls  hom.  Poire  Bi^inoii,  Pus  partit  an,  B.  de  Beljoc, 
An  Peire  m'er  (il  y  est  question  de  Frédéric  II).  R.  de 
Vaqueiras,  Senhor  marques,  B.  de  Tors,  .Ir'  es  ben 
clreitz.  Un  Templier,  Ira  e  dolor. 

Al  aïs,    AuAZAIS.    • —   (Jf.    AZALAIS. 

AuAMANDA.  —  B.  dé  Born,  D'un  sirventes  nom  cal,  G.  de 
Borneil,  Sius  quier  conseil,  Bernart  Arnaut  d'Arma- 
gnac. Cf.  G/'.,  244,  12  (Giiiraiit  d'Es>panha),  où  on  lit 
Xa  L'Amada  ;  Bergert,  p.  58.  P.  Cardenal,  A  lotz  farai. 

Ai.AMANUA.  —  B.  de  Born,  Bem  platz.  Id.,  leu  chant, 
G.  de  Berguedan,  Un  sirventes  ai.  P.  Vidal,  Ma  volun- 
latz.  B.  Vidal,  Abril  issia,  B.  de  Vaqueiras,  Aras  pot 
hom.  M.,  Gat^lambei.  Tomiers,  De  chantar  (Frédéric  II), 
B.  de  Miraval,  Qui  bona  chanso,  P.  de  la  Caravana.  Al- 
baric,  Ami<^  Guibert,  P.  de  Marseille,  .46  mjarrimen. 
G.  Biquier,  De  far  chanso,  kl.  Temson  avec  le  comte 


92  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Henri  et  le  sieur  d'Alest.  Anonyme,  Bona  dompna.  B. 
A.  d'Armagnac,  Lombartz,   Frédéric  de  Sicile. 

Alamano.  —  B.  d'Alamanon,  Amies  Guigo;  Ja  de  chanlar. 

Alanes.  —  Bertran  det  Boni,  Pois  la  gens.  (Il  faut  lire 
Alaves,  les  habitants  de  la  province'  d'Alava,  en  Na- 
varre). 

Alavso.  ■*—  Fauro  et  Falconiiel. 

Alai».  -r-  Durand  de  Paornat?,  En  lalenl. 

\lai»s.  —  B.  de  Boni,  Ane  nos  pol  fur.  (I)  s'agit  d'AIep, 
en  Syrie  ;  Sliniming,  B.  de  Boni,  o"*  ckI.,  \k   189.) 

Ai.Ani  (Sanl).  —  G.  Bi(iuier,  fl.  de  Mm,  vhausetz,  G. 
de  S.  Gregori,  Drcg  e  razos, 

Albana  (ALbe  la  longue).  —  P.  de  Coii>ian,  32. 

AinANHA.  —  B.  Carbonel,  Si  une  nul  temps,  P.  Vidal, 
M  oui  es  bona  1er  ru.  Pujol,  Cel  gui  sulvet, 

Aldau.    Cl*.    Aliar. 

Albaric  (N).  —  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirvenies  (Alberic  da 
Boinauo).  (ï.  encore,  l'c  de  S.  Cire,  Messonget  et  Su- 
diier,  Denkmàler,  I,  320. 

AijiAnic   u:   BoncaotixoN.   —  G.   de   Cabrera,   Cubru. 

Alberjatz.  —  Tenson  d'All>erjatz  et  de  Gamli. 

Albert  (\')  (maR|Uos).  —  B.  de  Vaqueiras,  Senher  nuu- 
ques.  Tenson  entre  lui  ot  \\.  de  Vaqueiras,  Arum  di- 
,gah.  N'Albert.  G.  <le  Berguedan,  Amie  marques. 

Albert  (N),  de  Sisteron.  —  G.  Ademar,  Tant  es  d'amor. 
Teniî^on  d'Albert  et  du  Mon ge.  Tonton  de  G.  Faidit  et 
dWlbeit  de  Sisiteron. 


OXOMASTiÇlUE  DES   TROUBAFMDURS  93^ 

Albert.  —  A.  de  Pégulbam,  Alberi,  chauseiz  ;  Amies 
.V Albert,  (Cif.  sur  ce  «persantiage  G;.B€rtoni,  Ricerohe 
sui  irovatori  mmori  di  Genova,  1'*  éd;,  p.  20  du  iirdgie 
à  part).  Tcnson  avoc  S,  Doria  (le  même  ?) 

Alberu.  —  R.  Vidal,  Abrits  issia.  (Aubière,  Puy-de- 
Dôm-e,  d'après  W.  Bohs.) 

Ai.ni.  — G.  Ademar,  Chantan  dissera.  Cf.  supra,  Albilais. 
G.  Bi-guier,  Qui  a  sen,  M.  de  Mouiaudon,  L'aulre  jorn, 

Albiges.  —  P.  Vidal,  Mos  cors  saletfra^  Cornet  père, 
Un   sir  vente  s, 

Albertet.  —  lenson  d'Albertet  et  de  En  Peire.  Cf. 
oincare  Uc  de  l'Escuire,  De  mots  ricos.  Cf.  A.  Jeanroy, 
Poésies  provençales  inédites^  p.  35  du  tirage  à  part. 
Chabaneau  voulait  lire  Ar.nËRTET  de  Sàvoya.  tje  ms.  a 
Albertet  de  Sa, 

AiBRicx  (N),  de  Ronnan<&  ?  —  Vc  de  S.  Circ^  ^fes«ongel 
un   sirventes.   (C'est  Alberico   de   Romane,   ef;   siupra, 

s.    V.    Al.DARIC.) 

Ai.Bi.ssoN.  —  Dai*phin  d  Aiïvergne,  Reis  pois,  Albuxon 
(pros  e  valons  .ves<^onte,s*^a  .d').  G.  de  Puycibot,  Una 
grmis  amors.  Gui  d'Usfîel,  Ben  feira  ciiansoti. 

Ai.cAis.  —  p.  Cardenal,  lu  clerc  si  fan  paslor, 

Ai.ci  BA.  —  Allusion  a  îlolopbeme  ?  P.  de  Bussînbac, 
Sirventes  et  diansos  {en  Valcnba  al  rei), 

Alda.  —  Zorzi,  Airessl  com  la  gamel, 

Aldaer.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Aldenai.  —  Guiraudo,  Gr,  n®  230. 

Aldeon.  —  G.  de  Cabestamh,  Gr,  242,  7,  v.  58.  (Les 
mss  donnent  des  textes  différents  :  Malleon  A  G  I, 
Aldenn  R,  om,  H  V.) 


AijM  .%RDc>  (En).  —  Mareabni.  p.  ^83.  (Ce  renvoi  eilip- 
tic|oe  Aé^fsaé  VArchir^  T,  50,  p.  283»  où  se  trouve  le 
lexte  d'une  eobla  que  Chabaneau  vei^  attribuer  à  un 
aulre  Mareabrun  :  Biogr,  p.  3l^».) 

ArEGRET.  —  B.  c4e  \>ntado«r.  Amor^  et  queus, 

ALEfiRET.  —  Se  n€»nroe  à  ki  Bn  (ie  Arti  p€ureisson. 

Ai^AGRi.  —  P.  i'ardenal,  La*  amairita  (autre  forme. 
YsF.xoRi)  ;  Li  clerc  .s-i  fan  pastor  :  Seiiher  X'Eble  ; 
Tdn  son  vàUn. 

Ai.EST  (Ms.   l  )     —    A  T'aies.   —  J.   Boi^el,  i>irQ  damor, 
AixsT  (I»  se»nher  d').  —  Tenson  a\ec  G.  Riqiiier. 
Alest.  —  G.  de  Borneil,  Umilr'ier. 

Alexandre.  —  Anon.,  Ben  en  nescis.  Anon.,  Lo  sen  vol- 
(ira  (allusion).  Ja  de  razon.  A«on..  Tre^i  cauofi  8on. 
A.  de  Péuguliaii,  Ara  par  ben;  En  aguel  temps.  A.  Ik- 
niel,  Er  vei  vermeUh,  B.  ALbaric,  leu  ame  lai,  B.  de 
Born,  A  lolz  die.  G.  Faidil,  Fortz  chauza.  G.  Fabre, 
On  mais  vei.  Deux  Guillems,  Guilhems  prims  lest.  G. 
Magret,  Uaiga  pueja.  G.  de  la  Tor,  De  las  donas 
(\Iahn.  Gedichte,  II,  233).  Guiouet,  En  Raymbaui 
pros,  dona.  G.  Riquier,  Tenson  avec  Henri  de 
Rodez  et  Marques.  \'At  de  Mous  (sans  autre  indica- 
tion). Palais  de  Savieza.  P.  Cardenal,  Tostems  vol- 
fjram.  P.  de  Corbian,  33.  P.  de  Ladils,  Mossen  Ramon. 
P.  Violai,  Ben  viu  a  gran  ;  Sim  laissaïa.  P.  de  (3ap- 
dueil,  Ar  nos  sia  capdels  ;  Tuit  dison.  R.  de  Vaqueiras, 
Ao  magrada.  ;  Senher  Marques.  Rostang  Beresnguier, 
Si  com  trobam.  Ug.  de  S.  Douât,  Siri entes  ai  ois.  0. 
de  Calanson,  Fadei,  05-96.  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Amxandres  (Bels).  —  Il  s'agit  d\ine  dame  :  G.  le  Ros, 
A  la  mia  Je. 


ONOMASTIOÏE   DES   TROIBADOURS  95 

Alexandri.  —  Alexanidri,  En  Blacasset, 

Alexandria.  —  P.  Raimojî,  Lo  doliz  chans,  A.  d*Orlhac, 
Ay  Dieus.  R.  de  Vaqu^iras,  Non  puesc  saher,  Tem- 
plicr  (Un),  Ira  c  doior, 

Ai.FAR  (Hugonel  d').  —  R.  de  V^queiras,  Honratz  mar- 
ques. Cf.  Far. 

Alc.ais  (Los).  —  B.  de  Born,  AI  dons  nou,  Eble  d'Ussel. 
Gcs  vos  port  mon  escien,  P.  Cardenul,  Razos  es, 

Ar.GAYA.  —  G.  de  Montanihai^ol,  Gr.  225,  8  ;  éd.  CouJet, 
A^III,  toniad»a. 

ArxiARBi,  Algaravia.  —  G.  Riquior,  El  nom  de]  ver  Dieu. 
le  de  S.  Cire,  Guillem  Fahres. 

Alcuessa.  —  Tomiers,  Si  col  flacs,  (Frontière  d'Espa- 
f2?ne,  miïiis  où  ?)  . 

Algines  (Oomlat  d).  —  A.  d^iu  Luc,  En  chanfarel. 
[Alice  de  France].  —  B.  de  Boni,  Gr.  80,  40  (allusion). 

Alîar,  Albar  (Sauc  fîlh  d').  —  P.  Vidal,  Ges  pet  temps, 

Auo.  —  P.  Vidal,  éd.  Anglade  XXXIII,  54  (Gr,  364,  16). 

[Alix,  sceuF  de  Philippe- Auguste].  —  B.  de  Boni,  Gr, 
80,  40, 

TAlix  de  Roissillon].  —  G.  de  S.  Desidier,  Gr.  23'i,  10  ; 
cf.  Bergert,  .p.  18. 

Almansor.  —  P.  rarden4il,  Oi/o/?  som  al  refreilor.  R.  Vi- 
dal, Abrils  issi^ji. 

Almarln.  —  Isinarl,  Dd  sonei. 

Almars  (Domna  \').  —  Caslelloza,  Ja  de  chanlùr. 


96  0\i»iJAfiTJOl  E   iât-^   TltUli:Ai*ai 

Aluiiil.    —    11.    oe   V^ueirafe.    TryAK.   moio   çuerm.   Cf. 
JEIloitz. 

\Lu*i.   <   f.     VrJVAI  T  J»* AL^►^. 

AiJtic-f.  —  11.  de  Toi*^.  .4miî>  ♦.r<lu^rrm. 
Al  M.    \i\Hi  (\vvi,  —  IWiTiiiH\  >niu    El.  Biacaiz. 
\u  Xi,  —  B-  (ie  Paris. 

\iALK\HATZ.  -  lî.  d*'  \>iitj»dour,  lit  luuit  pcrduî  :  To- 
jiorl  <ffti>  sui  :  Li'  russuni'tis.  \1,  ik*  Xlonlaïuion,  .lis*?/ 
rum  tt'l  tfu  u  t^siai.  IV^in»!.  Ah  p^-at.  jui  :  1m  grau  alt- 
prau.sa,   Jîira^   \o\a«,   I^its  fuiviit,   li.   d<»   ralinera.   Oi- 

\jAi:R\iii:.  —  A!l*^rtrt,  Vo/jt/r,  dipaiz,  l.aKk*iK»t,  A'o  «ai 
<;<J  rotthi^iL  C<*w/k'  de  Poitk^rv,  £«  .Urrrwijr  (=  Fmrai 
un  vers).  G,  de  ItorDeiJ.  JL<^  chajisunria,  J,  d  Aubos- 
s«»u-  Tos/rw  /fofia.  Moine  de  Xioul^iKlon,  L'autre  /o^^i- 
K.    VwiaL    l^/i/fî   /««iti   (Xîv^niliel   ?K    l  <•   <4e    S.   Cire, 

\i\LR\Hi:j.  —  <  f.  i^u]^ra.  F*.  Vi<iaL 
Al\irv.  —  U,  Vi<d:iJ.  iaKiicHiUIus, 

\\yjj\\  (Peifiis  iV).  —  G,  P.  lie  Ca?<il>,  D'una  Jeu  chonso. 
P».  (U^  Vliraval,  (li^ui^onela  jarai, 

\\iKU\.    <   f.    AlAMAM»A. 

\\iM»^»H-  —  0.  FiiriJ^ira.  Am   lati  brj  cnp^ 

\m%i.ru  (\*).  —  F<»lqDeit  de  Marseillie,  dir  no  m^abrits 
MiMz.  (VA.  de  Xarp^j.va).  G,  ni<]uier,  .4/  pus  noble ^ 
fjtt  pu*i  taien.  (\*A.  w:  \arbo\a,  fils  diu  premier),  G. 
Riquier,  Tant  m  en  honraiz.  (Ex  Amalric),  G.  Riquier, 
Per  re  non  puesc.  Joan   EsleAe,  Aî^^i  col  malananii. 


I 


OXOMASTIQUE   DES  TROUBAOOURS  97 

A.MAMEL'.  —  Uc  de  Alurel,  Ges  ^ïtot  bos  prelz, 

Amanieus  (D'Armtigruïk;  ?).  —  P.  €ârde«Ra.l,  Tenda»  t 
Iraps, 

Amaxeus  (De  la  Broqiiern).  —  Ameiis  de  la  Br.,  Quan 
reverdejon,  ' 

Am.wieu  [De  Sescas].  —  A.  de  Sesi^as,  /l  vos  qu  ieu  am. 
Ciivnlier  Lunel,  Lcmirler  mcntre  quez  ieu, 

Amanieu  de  Lebîiet.  —  R.  de  Carnet,  Ara$  quan  vei, 

Amàtieus  DEL  Paiars.  —  U.  Vidal,  Abrils  issia.  (W, 
Bohs  :  Na  Maheu  de  Palars.) 

[AMAïiSTi]  =  A'méthysle.  —  G.  de  Cabestanh,  Ar  vei  quen 
lejigui. 

Amblartz  (i\').  —  B.  de  Born,  Ges  de  far  sirvenles. 

Amei.is.  —  Uc  do  la  Bacailaria,  Per  grazir  la  bona  estrena, 
G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Amia  (Doii^^n). -t-  Sopdel^  Gr,  437,  /. 

Amic.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

A  MIC  (Sonhcr).  —  G.  de  Ber^rued^n  (?),  Arnndeta  de  ion 
cliantar.  ^ 

Amics  Privatz.  (Les  deux  inleriocuteiirs  &e  donnent  ce 
nom.)  Anonyme,  Amies  privatz,  gran  guerra. 

Amic  (Mais  d').  —  La  Ijoba  de  Pennautier,  dans  H.  do 
Miraval.  {Gr.  406,  4,  9,  24,  34,  ,V,  38,  44,  46  et  Be  sai 
que  ;  Qf.  Bergert,  p.  32.)  ,   ,    .  . 

Amic  (A  Mon  Amic).  —  D.  de  Pradas,  Tant  sent  al  cor. 
Id.  El  temps  quel  ro^sinhols.     ; 


,    4 


Amic  (\I«m  Tar).  —  P.  \  wlaL  Apy^tiisr  e  ta.^<*tr^ 
.Viac*  (Beis  Amies  ears).  —  P.  Viciai.  Bels  Amies  carîf. 
\\iiER.  —  O.  tie  •  alaiis*Mi.  f»i*/el  (nis.  h). 
\miel-   Cf.   Bldcââset.  s^.   w   A«.oiT. 

Ayii.iî\ï  Tz.  —  SïHrtiel.  Pitoi-i  n*^m  teiu- 

Amiuieta.  —  Pujol.  Sf7  mnU  «i^inmr.  Ci,  Bt^rgerl,  p.  56» 

A\a\.  Cf.  'Alda. 

Avox.  —  G.  «ie  Calaiiï^vi.  F*uieL  ^Xk  I9ft  R.  Cf.  A\x\. 

Amora\is.  —  Marcahru.  Emperttire  per  mi.  G.  de  Ber- 
guedan,  in  trichaire. 

Amorat  (L^.  L\aiorat?  —  Zor7Î.  S«7  morts  fondes, 

AuPHiox.  —  G.  de  Calanson,  Fadei.  01. 

Amsiza  (Mère  et  fille).  —  R.  de  V.i>qiKMra!4.  Trwtn  main 
guerrfê. 

Anauga.  Cf.  Amaul. 

\\CEi.ME  (En).  —  ReforzaL  D^un  canJier, 

Anto.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  [ardi. 

\\DA.  —  Cf.  Auda. 

Andviozitz.  —  Gavaiidan,  Seignors, 

\\r>RiErs  DEL  Pal-vis.  —  TernwnagnHK»,  Romania.  VIIF, 
V.  101.  192  (2  4^ilalioi>s). 

AvDRiEi,   Axdriel   de  Fransa,    Andriei'    de    Paris.    — 
Alhertetet  Gaucelm  Faidil,  len^>n.  Aimerk^  de  Belenoy, 


oxoMASTiorr  dks  TRornAnorns  09 

Ja  ner  crezulz,  Aimeric  do  Pégulhau,  Qui  sofrir  ;  S'ieu 
ian  ben  âmes,  Artaud  ap.  J.  d^  Nostredame,  éd.  Cha- 
baneau-Angladie,  p.  180.  B.  de  Paris,  Guordo,  ieus 
fas.  B.  de  Pradas,  Sitol  mai.  Blacatz  -ci  Pi.stoleta, 
tcnson.  E.  «de  Barjpls,  Bon' aventura,  F.  de  Romans, 
A/a  bêla  domna,  G.  Faidit,  Cora  quem  des.  G.  de  Ber- 
guedan,  Lai  on  hom.  G,  Magrel,  A^restan  bem  tenc, 
G.  de  la  Tor  «et  Sord-el,  teiison,  Us  amies.  Giraut  et 
Peiroiiet,  ton  son.  .loixian  <le  Cofoilon,  Ane  mais.  Pons 
de  Ciipdoil,  Domna  en  pven.  W.  de>  Vaqueiras,  Non 
puesc  saber,  Raimon  Bistortz  d'Arks,  A^on  irob  qu'en 
re.  Raimon  Jordan,  Verl  son  H  ram,  Uc  de  la  Baca- 
laria,  Per  grazir,  Uc  de  Pena,  Cora  quem  desplagueii. 
Descort  anonyme,   Si  trobes   (Archiv,   34,   430). 

Andriel,  Mon  Andriel.  —  P.  de  Capedieuil,  Aissi  m'es  ; 
Ben  es  fols  ;  Liais  amies,  Id.,  Ja  non  et  hom,  Id.,  De 
totz  chaiiius, 

Andrieu  (Sanh).  —  A.  de  Pegulhan,  Ara  parra.  Marca- 
brun,  D'aisso  lau  Deu,  G,  de  la  Tour,  De  San  Martin. 
P.  de  Corbian,  2o.  R.  de  Castelnou,  Er'a  bcn  dos  ans. 
Te  de  l'Eîycura,  De  mots  ricos. 

Andrieu  (T.o  pey  =  de  Hongrie).  —  Complainte  du  roi  Ro- 
bert. 

Andrivet    —  B.  de  «Paris. 

Androinel.  —  Anonyme,  dcà  de  razon. 

Andlza.  —  Daude  de  Pradas,  Ben  aif  Amors.  Uc  Brunet, 
Plus  lo  dous  temps. 

AxnuzA  (Bernart  d').  —  R.  de  Vaqueiras,  Leu  sonet. 
(Guilhem  d'A.),  G.  Riquier,  Ane  non  aigui. 

Anfelis.  —  G.  de  Cabreira,  (^abra  [oglar. 


Ami*  '-3  Ara^  -ti  ?i.  —  B.  .1-  P. -i^^^.  7-:  •,'-  r^.ctt. 

\*i.^  !.*(  <;«^: :>-:  A_f..:r-  Mil..  —  \.  i-  P.-«ulliaa. 
A'/<  'f/Ufi  tfiiif'*-  :  EUi'inun  ■•>m  .'■^in»-*/:».  II.  de  Bom. 
MUi  »wr<'/d<">.  <j.  Adeioar.  A^.-n  ffi  f-.srr.  G.  <Je  Ca- 
hr^ira.  liar'lr>-ji.  ÙttiLiiuMirif-r.  p.  ité.  G.  i^  iTalanson. 
fie/  ^fmbl'in.  I!.  de  Uirataj.  0ui<>im  ^mt  arr^nlet.  Per- 
di^'^i,  t-';htr Aiu'j* .  H.  \tda).  i  avd-jgî/w- 

Amos  (d«  Ca^iaie  :  AU>a^  .\^  —  B.  Caho.  £n  fuM  de 
rrrfan  :  Enqurr  l'ib  ^4i  :  Tant  aula  domum.  F.  de 
Iauiià.  a t  t/on  rrii .  G.  de  Mur.  G.  Hin^tûer.  tegon . 
G.  Ki<]uk'r.  .4/  jitu.<.  u-l-tr  :  *.'rfire  m'-nt  fatf  :  Grans 
ifang  en:  /rems  nom  le:  ^rih  En  Jorda:  :^îru  ja  tro- 
hcA.  Paidel  de  MarviJk*.  Ifc  wirninen,  \"\t  de  \fons 
(Pas   d'aulne    iiidti-alioii    daii-i    i^liahatieaiit.    Zorzi.    .Si7 

AsF'is  (rieJ).  (Ali^MMifie  II  d'.VraçosO.  —  G.  de  Bonieil. 
t'tir  ii'iit  m  l'A  :  id..  Ces  de  sobreioUr  :  Id.,  Solatz, 
joi<i  e  elfudars  ;  G.  Adémar.  Laiga  puja.  [=G.  Magnel, 
l.'aii/a  pueja'.  P.  \  idaJ^  Be  m'agrada.  M.,  Bon'  aven- 
Jura.  Id..  /(eus  en  si<4  Id..  .Mou/  es  b>tna  lerra.  Id,, 
Oiui/il  hom  et^.  P<»is  Barba.  Sinrnles.  R,  Vidtd.  AbrUs 
Usia. 

e  de  l>^on  T).  ■ —  Marrabni,  Per  faura 
jiz  lie  ciian. 

I  7  —  Moine  de  .Uoiitaudon.   Senher 
.'ardenal.   De  sirrente*.   Pisloleta,   Se 


OXOMASTIOUE   DES  TROUBADOURS'  iOl 

chantars.  R.  do  Casldnou,  Mon  slrventes  Ifafiuh  Ga- 
vaud^i,  Lo  vers. 


Anfos.  —  Cercamon,  Lo  plaing  comenz.  G.  de  Cabrera, 
Cabra  Joglar, 

Anfos  (Comto).  —  Tenson  de  Gui  et  Falco.  Moine  de 
Monta iidon,  Pois  Peire.  (fje  même  ?) 

Anfos  (comte  de  Toulouse  ?).  —  Manc^bm,  Auiaiz  de 
chan.  Cf.  supra  N'Anfos. 

Anfos  (Moissen).  —  R.  Cornet,  4. 

Angevi.  —  A  dau  Luc,  En  chantareL  B.  de  Boim,  Pois 
als  bores  ;  id.,  Ouan  la  novela  flors.  Comte  de  Poi- 
tiers, Pois  de  chantnr,  Joan  Eslève,  Francs  reis.  Ri- 
chard d'Angleterre,  Ja  nuls  om,  Gavaudan,  Senhors, 
P.   Cardenal,  Las  amairitz  {parlar  angevi).   Cf.   Ango- 

VENC. 

Angieus  (Angers).  —  Aimeric  de  Belenoi,  Ja  ner  cr&- 
sut.  Alegret,  Aissi  cum  cel.  Anonyme,  Damna  vos  ma- 
vetz,  Bernart  de  Rovonae,  Ja  no  vuelh,  B.  de  Born, 
D'iui  sirvenles  nom  cal,  Id.,  Mon  chan  fenisc.  Id., 
Pois  ièls  baros.  Dauphin  d'Auvergne,  Reis  pois,  P.  Ro- 
gier,  Ja  no  creirai  {  —  \,  de  Beilenoi).  P.  Vidal,  /)c- 
chanlar,  Perdigon,  Aissi  cum  cel.  Cf.  Folco  d'An- 
gieus. 

AxGLATERRA  (I\ei  d').  —  Anonymo,  Ane  no  cugei.  Cf. 
encore  Ai  mon  et  Englaterra. 

Angles  (Anglxiis).  —  Anonyme,  Ane  no  cugei.  Cavalier 
Lunel,  Lautrier  menire,  Raimon  de  Cornet,  El  dugatz, 
Id.,  Per  tôt  h  mon.  Guiraut  de  Calanson,  Beîs  senher 
Dieus.  P.  de  Ladîls,  Mossen  Ramon  {rei  angles).  Ri- 
chard d'Anirlctenx},  Ja  nuls  om.  Cf.  encore  Exgî.es. 


102  _.   ;    '-0NÔ1I  ASTI  OLE  DES  TR0UBAD0UH9 

AxGLBSai-'ï''--  ^-  ^  Girone,  Près  (fun  jardi. 

.•'['^•sébvEnc.    —    Moiiiioie    d'Ajijou    ?    A.    Pâniel,    L'aura 
'\\'-' amara  ;  cf.  Appel,  Prov.  Chr.^,  n"  2ô. 

Anjau.  —  B.  de  Born,  D'un  sirvenles  ;  Ces  de  disnar. 
Comte  de  Poitiers,  Ft/rai  un  vers.  (Coms  d'A.),  Gui- 
laut  d'Espagna,  Pues  e'a  sui  ab  aenlior.  Marcabru, 
Assalz  m'es  bel.  lî.  dt:  Tors,  Ar  es  de»  dieit.  P.  Cardc- 
nal,  Bel  m'es.  Uc  de  S.  Cire.  Un  sirvenles. 

An\a  (Santa).  —  F.  de  Luiiel,  liomans  de  monduua  v'ida. 

Anoilla  (tasiel  de)  ou  NorLLA.  —  G.  de  Berguedan, 
Chanson  ai. 

Anonav-  —  Le  de  S.  €irc,  Vna  dansela. 

A^slils,  —  G.  do  Cabrera,  Cabra  ioglar. 

.An-selot.  —  P.  Capdenal,  Tendus  e  Iraps  {Lujtsehl  ?). 

.\nse»sina  (La  gent).  —  A.  de  Pc^ullian,  Pos  descubrir. 

Cf.    ASSESSIS. 

.\ntechist.  —  G.  Faidit,  Ara  nos  sia  guilz.  Granel  et  Ber- 
Iraii,  le-iison.  B.  d'AJamanon,  Pos  anc. 

ANTKLMii.   —  G.   de  Cabreiia,   Cabra. 

Antic  (N').  —  Cl.  de  Bornei'I,  Ai  com  aven. 

{.  lie  MarL'itil,  Doua  genser, 

>ii.,  Sui  e  1)1  sui. 

—  E.  Cairel,  Pois  chai.  Marcabrun,  Par 
Je  de  la  Bacalaria,  Per  grazir.  Uc  de  Pen- 
lem  desplagues.   G.   de   Cabrera,  Cabra. 


ONOMASTIQUE   DES   TROCBADOURS  103 

Antiphanor.  —  A.  de  Garca«îses,  Papagai. 

Amona  (Bueve  d).  —  P.  Candenal,  L'arcivesque  de  Xar- 
bona,   G.  de   Bergnedan,   Sirvenies,   Cf.  encore  Boves 

D*A. 

Antonh  (N').  —  A.  de  Miareuil,  Tant  m'abellis. 

AoD  (L'es<|iie!Ttîii?).  —  P.  de  Corbian,  Tezaur,  v.  19. 

Aon  (S.).  —  M.  do  Moiilaiidon,  Fort  mcmiela. 

Aorlhac.  —  Bon-afos  e  Cavaire,  Bonafos  eu  vos  envit, 

.\rcHER  (Com-tor  d').  —  Comun^l,  CorrUor  (TApcher  re- 
buzat.  Torcafol,  Comunal  en  rima, 

AroLoiNES  DE  Tir.  —  A.  de  Mansan,  Oui  vonitc.  G.  de 
Cabrera,  Cabra. 

Apoloim.  —  B.  de  Paris. 

Apostoli  (L*).  —  L.  CigaJa,  Si  mos  chans  fos, 

Arabit.  —  E.  Cairel,  Qui  saubes.  Gavatxdan,  Senhors. 
G,  Fîguéira,  Del  preveire  maior,  G.  de  Bonieil,A  Vonor 
Dieu,  G.  de  CaIanso*i,  Bels  senher  Dieus.  Peirol, 
Quant  amors  U.  de  Vaqueiras,  No  niagruda, 

Arago.  —  Aiion.,  D^anhar  ntestera.  A.  Daniel,  Launi 
amara.  B.  d'Auriac,  Nostre  reis.  B.  de  Boni,  Lo  Coms; 
Pois  lo  gens,  M.  de  Mon^taudon,  /lissé  com  cel  quoni 
mena.  P.  Raimon,  Aon  puesc  sofrir.  P.  Vidal,  De 
chanlar,  Id.,  Deus  en  sia.  R.  d'Eira»,  Coms  procnsoi. 
R.  VidaJ,  Casiiagilos.  Uc  de  S.  Cm,Nulla  ren.  Ccr- 
camon,  Lo  plaing  comenz.  G.  de  Berguedan,  Be  volria. 
S.  de  Girone,  En  may.  A.  de  PéguUian,  En  aquel 
temps.  Cf.  encore  Erangos.  Comte  de  Foix,  Frances; 
Mas  qui  a  flor.  G.  do  Calansom,  Fadel,  83-84. 


104  ONOMASTIQUE  DBS  TROUBM)0tIR6 

Ar.vgo  (Enfant  d').  — r  B.  de  Roveftac,'  Bel  mes,  G.  Ri- 
quier,  De  far  chanso.  P.  do  Marseille,  Lautr'ier. 

Aragon  (Rei  d').  —  (Lei&  fiche®  ùe  Ch^haneali  n'étaient 
pas  classées  par  noms  de  rois.  Nous  les  avons  clas- 
sées d'après  Mil-à.  Chabaneau  (Biogr.).  Diez  :et  les  édi- 
lions  de  troubadotirs,  quand  eilles  existent.  Mais  nous 
n'avons  pas  besoin  d'avertir  qy^e  ridenlification  est  loin 
d'être  sûre  dans  des  cas  assez  nombreux.  Nous  met- 
tons un  point  d'interrogation  après  le  nom  du  trou- 
badour, quand  cette  identification  nous  paraît  trop  dou- 
teuse.) .  ' 

[Alfonsk  II  d'AragOn,  I  de  BàrceUoiie,  116^-11961.  —  A. 
de  Mareuil,  Ab  yratH  onor;  Là  fvhnca  captenensa.  B. 
do  Bom,  Oiian  vei  pels  vcrgiers.  G.  de  Berguedan 
(Pierre  II  ?),  Lai  on  nom  ;  Joglar,  nol  desconortz. 
G.  de  S.  Desdier,  El  temps  quan  vei.  G.  del  Luc, 
Ges  si  toi.  G.  d'U-ssel,  Si  ben  parlet^.  F.  de  Marseille, 
Ben  an  mort  ;  Oimais  non  conosc  (Pierre  II  ?  Cf.  éd. 
Stronski,  p.  183).  P.  Raimon,  Atressi  com,  la  çandelfi. 
Non  puesc  sofrir,  P.  Rogier  (A.  de  Belenoi),  Ja  non 
creirai,  P.  Vid<aJ,  Ajostar  ;  Per  ces  dei  ;  S'eu.fçs  en 
çQft,  Pistotelia,  Aitan  sospir  ;  Anç  nuû^  nuls  hoi^i  ;  Ja 
nuh  anjLoai,  ;  Se  chantars,  P.  de  Capdx^eil,  So  <jfM'om 
plus  voU  R.  de  Vaqueiras,  Del  rei.dMra^a/*.  (Peut^^être 
encone  A.  Daniel,  L'aura  amara,  v.  37.) 


,  1  \ 


[Pierre  II»  1196-1218],  —  A.  dé  Pegulhan,  Cor  fui  de 
dur  ^ordansa  ;  De  finamor  ;  En  auquel  temps  ;  En 
greu  pantois  ;  Nuls  liom  non  es  ;  Pos  descubrir  ;  Pos 
ma  bêla  mala  ;  S^ieu  ben  lofi,  xXnomyme,  Arondeta. 
A.  de  Sairlût,  Aissi  mou.  Albertet  de  Sisitorotn  (Pierre  II 
ou  JaiMiie  I  ?),  Ah  son  /jai.  S.,  de  Marvejok,  Ab  greu 
cossi^e,  E.  Fonsalâda  (?)/  De  bo  loc  movqn  ;'En  cor  ai 
que  comens.  G.  de  Puycibot  (?),  Ouar  fui  de  dura  (A.  de 
Pogulhan);  S'ieuanc  jorn^  G.  de  Borneil,  Ab  semblan; 


ONOMASTIQUE  DES  TKOlB.^WOUftS  f(fc 

Era  quan  vei,  G.  de  Cailaikson  ,(?).  En  Aragon  al  joven 
rei;  Sitôt  Vaura,  P.  de  Bergerac,  Brtègairacw  R.  -de  Mi- 
ra val,  Aissi  com  es  (jenser;  Cet  que  jois  tain;  Er  ab  la 
forsa,  Uc  d^.S.Ciro,  Un  sirventfi$.      : 

[Ja<:me  I,  le  ConquériinlJ.  —  A.  de  Beleno^,  Aissi  col  prc$; 
Meravill  me.  A.  de  ^^esca»  (Piearei  Ilï  ?),  Donzela  ;  En 
aquel  nics.  B,  Calvo,  Un  nou  sirvente$,  B.  de  Ca^tel- 
lane,  Era  pueis  iverns,  iJaspal,  SeinJios  auias.  Engles, 
A  la  cort  fui,  G.  Anelier,  Vera  merce^.G,  de  MonU- 
nhagol,  Ges  per  malvestal;  Leu  chansoneta,  G.  de  Mur, 
D'un  sirvenie$,  G.  Ili-quier,  Guilhem  de  Mur.  Nal  de 
Mon6,  La  mlors  ea  grans^  Pons  Barba,  Sirventes  non 
es,  Serveri,  de  Giroite^  Del  mon  volgra.  Sordel,  Pla- 
nher  viteil  :  Puois  non  tenc  ;  Oui  se  nietabra.  ,Uc  de  S. 
Cire,  VU  go  loslre  semblan  (variantes  de  T).  (Une  liclio 
de  Chabaneau  ajoute  :  Lo  bon  reis  d\Arago  <^t  renvoie 
à  Jaufre,  sans  autre  indication  :  il  s'agit  sans  doute 
du  roman-  de  JauiVe.)  B.  de  Uouvcnac,  D^un  sirventes. 

[Pierre  lll].  —  B,  Cuirboinel,  Ane  dç  joi,  Vf.  de  Mars^le, 
f/autrier.  P.  Salvalje.  Paul  Lanfran^c  de  Pistoja. 

Aragon  (Ueinc  d').  ~^',A.,d<p  Belenoi,  Aissi. col  près.  B.  ide 
Boru,  Poi^  lo  g^ns  (la,  reiBi»&  Sanclif)..  P..  Vidal,  S  eu 
fçs  ei\  c^r^(SaJLlche).^  A.  tle  Sescas^  fi/i  aqt^el  sn^es, 

ARAGONf:fi.-(Reis)*  —  Atton..,  Vai  Hugoneii  B.  Caivo,  f/n 
nou  sirventes.  B.  d'Auria€,  'Nosire  rtisv  Gadeinet^  S'ieus 
essai.  G.  Riquier,  S'ieu  ja  trobat.  l\.  de  Miraval, 
Baiona  p^er  sirventes.  R.  de»  Va«queiras,  Jw  hmn  près. 
R.  de  Cornet,  Per  lot  lo  mon.  P.  Vidal,  Tant  an  ben 
dig.  G.  de  Calanson,  Una  dùu^sa  res. 

Aragones.  —  B.  -de  Born,  A  tornarm'er  ;  Guerr'  e  pan- 
tais  ;  Molt  m'es  descendre  ;  Pois  lo  gens.  Gavauda, 
Senhors.  G.  Magret,  Ma  domnam  ten  pre^.  P.  VidaK 


106  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Baron  Jésus  :  Xeus  ni  gels.  To-miors,  De  vhantar.  Uc 
de  St  Cire,  Bem  meravilL 


Aramon  Luc  d'Esparro.  Cf.  Luc  d'Esparro. 

Arans.  —  B.  de  Bom,  Ane  nos  poe  far,  (Aram  est  le 
nom  biblkfue  de  la  Syrie  ;  cf.  Stiinming,  B.  de  Boni, 
0*  éd.,  p.  189.) 

Arc  (D').  —  G.  de  la  Tour,  Pos  VA^imeries, 

Archimuaud  (de  PérigUeux,  les  deux  frères).  —  B.  de 
Bom,  Fulheia,  N'Aquenbaultz.  B.  de  Boni,  Un  sir- 
ventes  falz.  (Archambautz,  Stimmiiig,  B.  de  Bom, 
:5«  éd.) 

Archithicli.  —  p.  d'Auverg'ne,  Dieus  v^ra  vida. 

Audit  (\').  —  B.  ('alvo,  S  eu  d  ir  ai.  'G. -P.  Gazais,  Ah  la 
pascor  ;  A  tavinen  mazan  ;  A  trop  grau  fereza  ;  Ar 
m'es  bel  ;  Aras  pos  vei  ;  Bem  plagroinVcâs  Bernart  ; 
Enqueras  ;  Per  re. 

Argensa.  —  A.  de  Belenoi,  Pos  Dieus.  G.  de  Bomeil, 
Tôt  suavet.  G.  Faidit,  Sitôt  nonca,  B.  de  Palazol,  S'ieu 
anc  per  fola.  Ponson,  Valent  domna.  P.  Vidal,  Tant 
an  ben  dig,  IXicas  Novas,  Lo  bels  terminis.  Sordel, 
No  puesc  niudar,  Sicail  do  Marvejols.  Tomiers,  De 
citantnr,  Uc  de  S.  Gire,  Un  sirventes. 

Argenticra  (L').  —  G.  d'Apchier,  Cominal  vielh  flac. 
Argentqs.  —  B.  de  Bom,  Cazutz  sui. 

Argileu.  —  B.  de  Paris. 

Anoo.--G.de  Calanson,Fad(^/,  70.  (Argus,  ibid.,  73  D). 


ONOMASTIQUE  DES   TROUBADOURS  107 

Arias.  —  Perdigon.  Contramor. 

Ariel.  —  B.  de  Paris. 

Aripodes.  —  B.  de  Paris. 

Aristotils.  —  Tenson  d<^s  deux  Guillaumes.  Anon. 
Palais  de  Savicza. 

Aiuus.  —  G.  do  Cabrera,  Cabra. 

Arles.  -  -  Anon.  LWnlrier  fui.  B.  d'Alamanon,,  De  Vc^r- 
civtsguc  ;  Ja  de  ch'aiilar  ;  Pois  chanson.  Goniplaiiile 
du  roi  Bobert.  Daude  de  Pradas,  Ab  lo  dous  temps. 
G.  Fawlil,  Si  anc  nuls  honi.  G.  de  Borneil,  Ben  deu  en 
bona  corl.  Olivier,  Aitan  leu  com  ha.  P.  Cardenal, 
Be  volyra.  V.  Vidal,  Aiostar.  B.  de  Tors,  Ar  es  dreitz. 
Templier,  Ira  e  dolor. 

Arman  (Comte).  —  P.  Vidal,  Neus  ni  yels.  (Comte  Ala- 
manni,  homme  d'état  génois.) 

Armanhac. —  A.  de  SesKias,  En  aquei  mes.  (Armalhac 
=  Armanhac).  P.  Cardenal,  Tendas  e  Iraps.  B.  de  Cor- 
net, Amors  corals  ;  Lo  mieus  sabers.  (B.  d'A.).  B. 
Vidal,  Abrils  issia. 

Armaya  (?).  —  G.  Faidit,  Si  anc  nulhs  hom  (Texte  de 
Baynouard,  III,  292.  Blaya,  ms.  G.  et  O.  Maya,  texte 
de  V,  Archiv,  30,  486). 

Arnauda.  —  Lombanda. 
AiiiNAuT.  —  Lomibarda. 

4 

Arnaut.  —  B.  de  Born,  Bel  m'es  (jongleoir).  R.  de  Va- 
queiras.  Tuit  me  pregon.Vc  de  S.,  Cire,  En  vostr'ais  nie 
farai  vtzer.  Anon.,  L'aufrier  fui  à  C.  P.  de  Marseille, 
IMutrier.  (N'A.  cel  d'AxAuoA  (?)),  G.  de  Berguedan, 
Un  sirventes  voill. 


108  OXOMASTIOCE  DES   THOUBAtyOURS 

Ahnait  (X').  —  Tenson  avec  B.  d-e  la  Dasta.  Tenson 
entre  Fak,  Arnaut  et  Guilhem. 

Arnaut  (d'Alos).  —  G.  de  Ber^ueidan,  Un  sirventes  voill. 

Arnaut  (marques  de  Bellanda).  —  B.  de  Born,  D'un  sir- 
vcnle'fi  nom  cal,  (Arnaut  de  Beaulando  ;  fils  de  Garin 
de  Montglane.) 

Ahnalt  (de  Castelxou).  —  U.  Vidal,  Abnis  issia,  v.  795. 

Arnaut  Daniel.  —  M.  de  Montaudon,  Pois  Peire.  A.  Da- 
•niel,  Chanson  doil  mot  ;  En  est  sonet  ;  L'aura  amara  ; 
Lo  fepm  voler, 

Arnaut  Daunis.  —  R.  de  Cornet,  Pey  TrencaveL 

Arnaut  Guillem  de  Marsan.  —  U.   Vidal,  Abrih  is$ia, 

880. 

Arnaut  de  Maroill.  —  M.  de  Montaudon,  Pois  Peire. 
R.  Vidal,  Malm.  Ged.  II,  20.  (A.  de  Mareuil  est  cité 
quatre  fois  :  v.  45,  607,  1019,  1224.) 

Arnaut  Plauues.  —  Uc  de  S.  Cire,  Messonget  un  sir- 
ventes, 

Arnaut  Romueu.  —  Uc  de  Lescura. 

Arnaut  (Seigner).  —  Teiisoii  entre  Foie,  Arnaut,  Guilhem. 

Arnaut  del  Vilar.  —  G.  de  Berguedan^  Eu  non  cuidava. 

Aroms.  —  P.  de  Corbian,  18,  22. 

Arpi  (i\'),  —  P.  de  Busisinliaç,  (Juan  lo  dous  temps, 

Arrens  (Rens  ?).  —  G.  de  Dunfort,  Car  soi  petit. 

ARè-ELOT.  —  G.  de  Cabreîra:  Cabra  pglar. 


ONOMASTIQUE   DES   TROrDAOOtR.^  109 

Arse.n.  —  G.  de  Poitiers,  Companho  farai.  P.  CûFdenal, 
Larcivesque.   {Los  fUhs   N'Arsen), 

Artal  (d'Arago).  —  A.  do  Soscas,  En  aquel  mes, 
Artasenes.  —  g.  de  CaJâinsom,  Fadei,  103  D. 
Artalt.  —  G.  de  Bergueidan,  Juglar  not  desconorls: 
Artaxerce-s.  —  G.  de  ralanson,  Fadet,  103. 

Artes  (Comte  d).  —  P.  de  Marseille,  L'autr'ier.  Paul 
Lanfrane  de  Pistoja. 

Artesa  (Terra).  —  B.  de  Born,  Pois  als  baros. 

Artimalec.  —  Marcabru^  Senher  N'Alric.  P.  Cardenal, 
Cel  que  fe, 

Artoxa.  —  Dauphin  d'Auvergne,  Vergonha. 

ARTts.  —  Anon.,  Ane  ai  temps.  A  .de  iVCarsan,;  Oui  eonie: 
A.  de  Pegulihan,  Can  que  feses  ;  Totas  lionors.  B.  de 
Born,  A  iotz  die  ;  Gent  part.  B.  de  Paris,  Gitordo.  G. 
Faidit,  Foriz  chausa,  G.  de  Ga-breira,  Cabra  pglar. 
G.  de  Calanson,  Bels  senher  Dieus,  G.  Riquier,  Tensôn 
avec  le  comte  Henri  et  ie  S.  d'Alest,  Mancabru.  Al  prim 
comens,  Mathieu  de  Quercy,  Tan  sui  marritz.  Montan 
Sartre,  Coms  de  Tolzan,  P.  Cardenal,  Af  notn  del 
senhor,  P.  Vidal,  Ges  pel  temps  ;  Postornaiz.  H.  de 
Pons,  Senher  Jùufre.  R.  de  Cornet,  Amors  càrals,  l\. 
de  Cornet  père,  Un  sirvènles,  R.  de  Vaquelras,  Aram 
réguler,  Sordîel  et  Aimerîc,  tenson.  Peut-être  G.  de 
Cabrera   ;  cf.   Birch-Hirschfeld,   p.   54. 

Artus  (Joglanet).  —  Dauphin  d'Auvergne,  JogUretz. 

Artuzet.  —  B.  de  Born,  Quan  vei. 

Ari  MALEC.  —  G.  de  Cabrera,   Cabra.  "     ' 


IIQ  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOmS 

Arver.  —  T«ejiisoin  d'Arver  et  d'Enric. 

AsAHEL.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  119-120. 

AscALONA.  —  G.  Figiieira,  Un  nou  sircentes, 

A  se  A  VIS.  —  P.  d«o  Corbian,  3*^.  G.  d-o  Tnlanson,  Fadcl, 
112. 

AspA.  —  p.  Vidal,  Drogoman  aenher, 

VspiNEL.  —  B.  fie  Paris. 

AsisARArr.«{.  —  G.  de  Calainson,  Fadei,  76. 

A&sEssis.  Cf.  Ansesisina.  —  Bemart  de  BondeUhs,  Tôt 
aissim  pren, 

Assilian  (Azille,  départ,  de  l'Aude).  —  G.  Riquier,  Qui 
a  son, 

AssuR.  —  Un  Templier,  Ira  e  dolor, 

AsT  (A«ti).  —  B.  de  CasleJiane,  Guerra  e  irebal.  F,  de 
Lunel,  Al  bon  rci,  P.  ,Vklal,  Pos  uherl  aL  Cf.  encore 
Cartextrast^no. 

AsTARAc.  —  A.  de  Seisca^,  En  aquel  mes  (Ma-scarosa  d*). 
Id.,  El  temps  de  Nadalor.  Bernard  de  Tôt  lo  Moai,  Los 
plnzers,  G.  Anclier,  Clercs  e  Frances,  Id.,  El  nom  de 
Dieu.  Id.,  Ara  jai.  G,  Riquier,  û'^ s (arac  venia,  Id., 
.4  Sant  Pos,  Id.,  Coms  d'A^starac,  Id.,  Lo  mon$  par 
enchanlatz.  M.,  Tenson  avec  le  comte  Henri  et  le  sei- 
gneur d'Alest.  H.  Vidal,  AbrLh,  v.  878. 

AsTAVAXA.  —  A.  de  Marsan,  Oui  conte, 

AsTRLT  (Mon).  —  Zorzi,  S'ieu  trobes, 

Atalanta.  —  A.  Daniel,  En  breu. 


OXOMASTIOUE   DES   TROUBADOIRS  111 

Ateon.  —  B.  de  Paris. 

Ates  (d'Apt?).  —  Pujoi,  En  dque^l  sanet, 

Atz.  —  (  =  A7.zo  ?).  L.  Cigala,  Estier  mon  grnt.  Cf.  Cres- 
ciffii,  Manualetto,  Ind-ex. 

Albiox.  —  G.  die  Cabrera,  Cabra, 

ArcAOEî.  (Senhor  d').  —  Marcabrn,  Ln  vers  comcnm. 

AuDA.  —  G.  do  Sâlignac,  Aissi  com  cel.  P.  <\e  Ca'ixlueiJ, 
Per  foi  damor,  R.  d«e  Va<[iieit*ûs,  Triian. 

AuDiART,  —  A.  de  Beienoi,  Aissi  com  om  près,  Bernajvi 
te«t  Bla<^:tz,  Ca  preiz  valen,  Cabrit  et  Ricau,  Cabrit  el 
meu  vejaire,  Ricas  Novôs,  Ries  près  ferms,  P.  Bi^^ 
mon  ou  P.  Raimon,  Pois  lo  bels  temps.  P.  Vidal, 
Ben  aja,  P.  de  Capdueil,  Aissi  des  près.  Id.,  Ja 
non  es  hom,  Id.,  S'ieu  fis  ni  dis.  R.  de  Mira- 
\iajl,  Aissi  com  es  gensers.  Id.,  Bel  m* es  qdieu 
cani,  Id.,  Ben  ajal  messagiers,  Id.,  Cel  que  no  vol. 
Id.,  Chansoncta  [arai.^  Id.,  Er  ab  la  forsa,  (Audiart 
DE  Malamort),  B.  de  Boni,  Dona  pois  de  mi.  Pour* 
d'aiitresi  alllusions  possibles,  of.  Bergert,  p.  64. 

AuDiBERT.  —  G^vauda,  Aras  quan  plou. 
Ai'DiERNA.  —  A.  Danieil,  En  est  soneL 
AuDitz.  —  R.  de  Vaqueiras,  Truan. 

Aldoartz.  —  A.  de  Pegulhan,  Totas  honors.  P.  de  La- 
dils,  Mossen  Ramon  (Roi  des  Anglais).  Paulet  de  Mar- 
seille, L'cAutrier. 

Al  FELLs.  —  G.  do  Cabrera,  Cabra. 

Altg   (  =  Aueh).   —  P.   Ciarden^nl,   Tendas   e  iraps. 


112  ONOMASTIQUE  DES  TnOUR\DOURS 

AiGiEU  (Le  paladin).  —  G.  do  Bornetl,  S'ara  no  poja,  R. 
de  Miraval,  Ben  a'iol  messagier.  B.  de  Boni,  Vo'lon- 
iiem  feira.  G.  de  Berguérta-n ,  'Mal  6  fe.  Auzer^.  (?).  G. 
Figueira,  Ane  tcùn  bel  cop,  Auziers.  Sordel,  Sitôt  m'as- 
sali.  G  de  Cabrera,  Cabf'a 

AuGiSTEs  (Sans).  —  Cornet  père,  Un  sirventes, 

AiT.rsTi.   —  Anon.,   Palaif^  de   Savicza. 

Aixis.  —  Cercamon,  Lo  plnlnfj  comenz. 

m 

ArRAMAi.A  (Mai^iues  CoJnat  d').  —  P.  Raimon,  Si  cnm 
celui.  (N\  Maria  n  A.),  Alberlet,  Ah  /o'/  comensi  ;  En 
Peire  dm  pro,  G.  Ademar»  Tant  ai  d'amor. 

AuB^L  (Bertran  i>').  —  Tenftan.  d'A,  de  Pegulhan  avec 
G.  Raimon.  \  . 

AtRRLH.  —  G,  de  CalanispB,  Fadet,  175  D.. 

AiREîi.LA  (?).  —  Blacatz,  Ben  fui  niai, 
Ai-RELii  s.  —  G.   de  Calanson,  Fadet-   17(S. 

AuRENGA  (  =  Orange).  —  A.  de  Porcairagues,  Ar  em  al 
freg  temps.  B.  de  Born,  Ouan  vei  lo  temps.  R. 
d'Orange,  Companho.  kl.,  Si  de  trohat  agues,  R.  de 
Vaqueiras,  Aram  réguler.  Uc  de  S.  Cire,  Qui  vol  terra. 
Anon.  ?  Er  guan  semblât.  (Nantoui  n'A.),  P.  Vidal, 
En  una  terra  estranha.  (Lo  mieg  prince  [d  Aurenga].> 
Ricas  Novas,   VU  slrvenîes. 

AuRiFLAMA  (K).    —    Anon.^    P.    \feyer,    Dern.    Troub,, 

AuRioLs  (N').  —  B.  de  Born,  Ane  nos  poe  [ar. 
AuRrzoN.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra.  , 


ONOMASTIOLE  DES  TROUBADOURS  113 

Avs.  —  B.  d'Alnmonon,  Pueis  chanson. 

AusTOR  (Senher  N),  —  Anan.,  Afon  pue&c  mud^r, 

AusTORC  DEL  Boi  (Seiiih'  En).  —  G.  Riquicr,  p.  255.  (Cf. 
J.  Anglad«,  G.  Riquier,  p.  177.) 

AusTORiCA.  —  Zorzî,  SU  mons.  Même  nom  ?  (duc  d'^s- 
TRic),  Anon.,  Ja  no  cug^i, 

AuTAFORT.  —  B.  de  Bôrn,  Ges  de  fors,  Id.,  Ges  eu  nom 
derc. 

AiiTAVE«.  —  P.  Vidal,  Drogoman  aenhtr, 

AuTiER  (N'Azalaiô  d').  —  Uc  de  S.  Cire,  Ane  non  vi,  (Elle 
e$t  l'auleiir  dlun  Satut^  publié  par  V.  Crescini,  Zeits, 
rcm^  PhU.,  XIV,  130^133.  Ci.  Bergert,  p.  48^49.  Elle 
fui  pn  relatio«î3  avec  Oiara  d'Anduze*) 

AuT    Ram.  —  F.  de  Marseille,  Vermillon. 

AuTREJATz  (Mes).  —  G.  d'Espâgne,  Pos  ses  par  ;  S'ieu 
en  Pascor, 

AUZERS,     AUZIERS.     Cf.     AUGERS,     lERS. 

ArzoxA.^ —  G.  de  Bergued^n,  Sirvenies, 
AvANREs  (reî's).  —  G.  de  S.  Desdier,  Los  grieus  désirs, 
AvERz  (de  Coissan).  —  G.   de  la  Tor,  Pos  N'Aimerics. 
AvEx  (var.  Amon).  —  G.  de  Berguedan,  Joglar  nol  desc. 

AviA.  —  s.  de  Girone,  Près  d'un  iardi. 

Avignon.  — .  B.  d'Alamanon,  Ja  de  chaniar,  Id.,  Pois 
chanson,  Coimplainte  du  roi  Robert.  G.  Pigueira,  D'un 
sirventes.  Gui  de  Cavaillon,  Sei^^n^r'ms  e  cavals,  Na 
Gornaonda.  P.  Cardenal,  J^  volgrà,  Marcabrn,  Aulalz 


114  ONOMASTIQUE   DES  TROIBADOIRS 

de  chan.  P.  de  Cas-lolnou,  Hoimai  nom.  Tomiers,  De 
chaniar,  (Comtesse  d'),  Si  col  flacs.  Uc  de  S.  Cire, 
Nulla  ren,  Id.,  Un  sirventes.  Comte  d'Avixno  =  de 
Toulouse,  P.  Vidal,  Ajofitar  et  laf^mr. 

AzALAïs,  Alazaïs,  Alaïs.  —  (Servante)  Carbonel  et  son 
roein.  (Dona  A.),  Gui  d'Ussel,  Ges  de  chaniar,  (N') 
G.  de  la  Tor  et  Sordal.  JJs  amicx  e  un  amia.  (\')  P.  de 
Capdiueil,  De  totz  chaitius.  Azalais  (d'Aissilhan),  G. 
Riquier,  Qiél  a  sen.  (D'Autier),  Uc  de  S.  Cire,  Ane 
non  vi  temps,  (De  BoiasAzo),  R.  de  Miraval,  Entre  dos 
vol  ers,  (I^n  même  ?),  kl.,  Cet  que  loi  tuinh,  Id.,  Er  ab 
la  for  sa,  Id.,  Former  s  per.  Id.,  Lonc  temps  ai  agutz 
(A.  de  BiRLATz  ou  de  Bezier-s),  cf.  Bergert,  p. 20-21, 
ei  BuRLATz.  (A.  do  Castel  e  de  Massa),  Albertet,  En 
amor,  (A.  de  Magon,  sœur  de  Béalrix),  G.  de  la  Tor, 
Pos  N'Aimerics,  (A.  de  Mercueîi),  P.  de  Capë-ueil, 
Gr,  7.  (A.  Porceletta,  peut-être  la  femme  de  Barrai 
(Chabaneau),  Guionet,  Pomairol  dos  baros,  (A.  de  Sa- 
luzze),  p.  Vidal,  éd.  Anglade,  xxxiv,  xxxvn.  (Alaïs 
de  Vidallana),  Uc  de  S.  Cire,  Si  ma  domnd,  (La  mê- 
me ?),  Nicolet  de  Turm,  A^uc  de  S.  Cire  sabers,  (A.  de 
ViLLAFRANCA  ?),  cf.  Bergert,  p.  80. 

AzAUT  (Mon).  —  P.  de  la  Garda,  D'un  sirventes  a  far. 

AzEMAR  (Nj.  —  B.  de  Born,  Un  sirventes  oui,  Id.,  Ges 
de  far.  Id.,  Senher  en  coms,  P.  CardenaJ,  Un  sirventes 
fas, 

AzEMAR  (N')  DE  Peitieus.  —  R.  de  Vaqueiras.  Leu  sonei, 

AzîLLERS  (D').  —  Rostang,  Bels  senher  Dieus, 

AzîMAN.  —  B.  de  Ventadour,  Ges  de  chantar  ;  Pos  mi 
]>reiatz  ;  Lanquan  vei,  B.  de  Born,  Dona  pois  de  me, 
F.  de  Marseille,  Ai  quan  gen  vens.  Id.,  Amors  merce, 
Jd.,  Ben  an  mort,  Id.,  Cantor  mi  torna.  Id.,  En  chan- 
tar m'aven,  Id,,  Greu  fera  nuls,  Id.,  Ja  no  cuig  hom. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  115 

Id.,  Mout  i  fetz  gvan  pecat.  Id.,  Oimais  noi  conosc, 
M.,  Per  deu  amor,  Id.,  S'ui  cor  plagues,  Id.,  Sitôt 
me  soi  ;  Tostemps.  G.  Faidit,  S*om  pogues  partir,  Per- 
digon,  Los  mais  â'^amor. 


B 

Babel.  —  Zorzi,  Alressi  com  lo  gamel. 

Babilonia.  —  P.  de  Corbian,  17,  21,  R.  d-e  Vaqueiras, 
Conseil  don,   (Ms.   Bibolonie), 

Babo  {€aslel).  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  marques, 

Bafomet.  —  A.  d'Orlhao,  Ay  Dieus.  Calega  Panza,  Ar  es 
Sdzos,  Daspol,  Forts  tristors.  Gavauda,  Senhors.  Vu 
Templier,  Ira  e  dolor. 

Baga.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  iardi. 

r 

Bayart  .  —  B.  de  Born,  Un  sirv entes  cui  (nom  d'un  che- 
val). 

Bayona,  Baioxa.  —  P.  Cardenal,  L'arcives()ues  de  Nûr- 
bona  ;  Falsedatz  e  desmezura.  R.  de  Miraval,  A  Dieu 
me  comcJin  ;  Baiona,  per  un  sirventes. 

Bais.  —  Ricas  Novas,  Pois  noslre  tems.  (Senhor  de),  P. 
de  Bergerac. 

Baisseil.  —  G.  de  B-erguedan,  Bernartz  ditz  de  B^, 

Baivier.  —  P.  Cardeïkal,  Ane  no  vi. 

Baiveira.  —  Anon.,  Ja  de  razon, 

Ralaguier.  —  Albertet,  Ah  son  gai.  P.  Vidal,  Drogoman 
Senher.  Bertraji  Am-aut  de  Moncuc,  Er  quan  li  rozier. 

Balairis  (Na).  —  i^nrLc,  Amie  Arver, 


116  OXMMJi^nol  C  DES  TBOCKUjiOlUS 

B%i  AXf.inrfi  (Maeslresj   =   Bémisier  de  Tours  ?     G.    de 

Balba  (la  lesj.  —  B.  de  Cacleiâaiie^  Skiol  no  m'es. 
Bababo^.  —  R-  d'Orange.  Ainors  cum  cr. 
B\R%iiii.  —  G.  de  ra'ân^^'a-  Ffidei.   !:c:  R.    1:59. 
Buiv--cLO-  —  Bertran  eî  \Ia'»m^.  S^i'jner  B^rlran. 

B%RBARi.  —  B.  de  Bom.  Brm  pMz  (nî«-.nriaie).  R.  de  Va- 
<)iieiras,  Domna  tant  vos  ai, 

Barbaria.  —  R.  de  Tors,  P^r  Tarinen  Paœor. 

Barbastre.  —  R.  Vidal.  Ca^îagHo*. 

Barbazax  (Tibaut  de).  —  P.  de  Ladîls,  Mossrn  Ramon. 

Bareira  (Guilbem).  —  Bonafé.  S^îçn^  En  Blacaiz, 

Barjols.  —  Blacas.    B^n  fui  mal  conseUinIz. 

Barixta.  —  G-  Figueira,  Un  nou  strr^n/ir^, 

Bar?^%bo.  —  R.  de  Tors,  Amies  Gauselm. 

Barral.  —  Aooo.,  Bem  merarfU,  Durand  de  Paemas, 
En  Ment.  F.  de  Marseille,  Chanlar  mi  (orna  ;  Si  com 
cel  qu'es  tan.  P.  de  Marseille.  Ges  pels  crois  :  Riizos 
non  r«  ;  Siiol  non  /a*.  P.  de  Chastekioii.  Haimais  nom 
cal.  P.  Vidai.  Baros  de  mon  dan  :  Mos  cors  s^alcgra  ; 
Tari  mi  reiran.  R.  de  Vaqueiras,  Garlambci.  Ricas 
\ova<.  En  la  mar  major.  Sordel.  S<*/  que  m'afi. 

B%RRAr-  —  Cercamon.  Lo  plaing  comens. 

B%B'^%lo\\.  —  A.  de  Seseas.  En  oquei  mes.  G.  del  Baus. 
O.  d^  Benïuedan.Eu  non  cuidara:  Sirr e nies.  Warcabru, 
Al  prim  comens  :  Emperoire  per  mi,  P.  RaimoD,   Po« 


OXOMASTIOITE  DES   TROUBADOURS  117 

lo  prims  verlans.  P.  dWlvergne,  Bel  m'es  qui  a  son. 
l\.  Vidal,  Abrils  issia,  868.  R.  d'Orange,  Car  dous  e  fi. 
R.  de  Vaqueiras,  Tuit  me  pregon.  (Chabaneau  ajoute  : 
Ges  sitôt,  mais  sans  autre  indication.) 

Barsalones.  —  B.  -d'Auriac,  Nostre  reis.  B.  de  Barn, 
Pois  lo  gens.  G.  de  Bergueidan,  Amie  Marques,  R.  de 
Miraval,  Baiona  per  slrventes. 

Barsueis.  —  A.  dau  Luc,  En  chantojeL 

Barut  (Lo  dom  de).  —  G.  Figueira,  Ja  de  far  ;  Un  nou 
sirvenles. 

Bas.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  jardi. 

Bascles.  —  S.  de  Mauléon,  Domna  be  sai. 

BvsADEL  (?).  —  Blacassel,  Oimais. 

Bascol  de  Cotanda.  —  R.  VidaJ,  Castiagilos, 

B.\8iN.  —  G.  de  Calansoj),  Fadet^  196.  Cf.  Bazil. 

Bastarda.  —  R.  de  Vaqueiras,  Truan  mata  guerra, 

Bauçan  (ou  N'Ugo).  —  Bauôsan,  Baussan,  respondetz  mi. 

Baudouis  (Coms).  —  G.  Faidil,  Era  (ara)  nos  sia  guitz. 

Bauduis.  — •  B.  de  Boni,  Volontiers  feira. 

Baus  (Lo).  —  B.  d'Aiamanon,   Un  sirvenles  ;  Qui  que 
^*esm(ti.  R.  de  Vaqueiras,  Leu  sonet.  Cf.   «encore    Au- 

DEIART. 

Baus  (Senh'er,  don  del)  (=  G.  d'Orange).  —  G.  de  Ca- 
vailk>n,  Seigneiras  e  cavals.  P.  de  Marseille,  Ar  quel 
iom.  R.  de  Vaqueiras,  Garlambey, 

Baus  (Bertran  del).  —  P.  de  Chastelnou,  H  oimais  nom  cal. 


118  onomastique;  des  troubadours 

Bals  (Guilhem  de\).    —    R.  Vidal,  Abrils  issia,  v.  783. 
Tomiers,  Si  col  flacs. 

Baus  (U-c  del).  —  Aimeric,  Peire  dd  Puei.  R.  d'Orange, 
Ans  que  r<iura  bruna.  Sord<el,  No  puesc  mudar. 

Baus  (Hugueta  del).  —  Pujol,  Dieus  et  Amors,  Cf.  Ber- 
gert,  p.  56,  57. 

Bau'SENc.  —  Compl.  du  roi  Robert. 

Baut  de  Fora  (?).  —  R.  de  Miraval,  Chansoneta  farai. 

Baza,  Bazan. —  Marcabru,  Ans  quel  tenninis  ;  Doas  cui' 
das. 

Bazatz.  —  13.  de  Borai,  D'un  Sirventes  nom  cal,  P.  de 
Ladils,   Verais  Dieus. 

BÀziL.  —  G.  de  Calianison,  Fadet,  196  D.  Cf.  Basin. 

Bearn.  —  Anon.,  Palais  de  Savieza.  B.  de  Bom,  Pois 
Ventadorns  ;  Quan  vei.  01.  del  Temple,  Estai  aurai. 
(Midonz  de  Béarn  =  Garsenda  de  Béam),  B.  d'Ala- 
manon,  Moût  m'es  greu. 

Beatrix.  —  Anon.j  La  gaia  semblansa.  A.  de  Belenoi, 
Nuls  om  en  re.  A.  do  Pégidhan,  Ades  vol  ;  De  tôt  en 
lot  ;  En  amor  trop  ;  Qui  la  ve  en  ditz.  E.  de  Bar- 
joite.  Amors,  bem  platz  ;  Ben  deu  hom  ;  Morir  po- 
(jr'ieu.  Blacasset,  Bem  plai  (Gr.  233,)  1);  Lonjamen  m'a 
trebalhat  (Gr.  10,  33)  ;  Danse  anonyme,  La  gaia  sem- 
blansa. G.  Faidit,  Cascus  hom  deu.  G.  Ademar,  Tant 
es  d'amor.  G.  de  la  Tour,  En  vos  ai  mesa  ;  Pos  N'Ai- 
merics  (B.  d'Auramala).  P.  de  Capdeiiil,  Ben  soi  que  ; 
Si  totz  los  gaugz.  R.  de  \  aqueiras,  .4  vos  bona  dona  ; 
Ja  Tlo  cugei  vezer  ;  Savis  et  fols  ;  Truan.  Ramberti, 
Tôt  m'era  de  chanteur.  Tenson  de  Jaufre  et  d'Elyas. 
Uc  de  Murel. 


ONOMASTIQUE   DES   TROLDADOLRS  119 

Beatrix  (d'Est).  —  A.  de  P^Ihan,  Ades  vol  ;  Albert 
chauzets  ;  (var.  B.  de  Loben  ?),  Atressim  pren  ;  '€el 
que  sHrais  ;  CharUar  vuelh  ;  Loniamen  m'a  ;  Manias 
letz  ;  Per  solatz  (Tautmi  ;  Oui  la  ve.  G.  de  la  Tour, 
Po8  N*Aimerlcs.  Ramberti,  Al  cor  rn  estai  ;  Eu  sai  ; 
Totz  m'era.  P.  Raimon,  Tostemps.  Cf.  encore  Mon 
Restaur  et  Bergert,  p.  81-85. 

Beatrix  (de  Lunel)."^  —  F.  de  Lunel,  Per  amor. 

Beatrix  (de  Magon).  —  G.  de  la  Tour,  Pus  N\Aitneri/:s, 
(Peut-être  A.  d«e  Pegulhaii,  De  tôt  en  toi  ;  cf.  Bergert, 
p.  77,  pour  d'autres  allusions  possibles.) 

Beatrix  (de  Monlfe^rrat).  —  R.  de  Vaqueiras,  Aram  re- 
quier.  Cf.  encore  supra  à  Beatrix,   R.  de  Vaqueiras. 

Beatrix  (de  Narbona).  —  Sail  d'Eseola,  De  ben  gran  loi. 
Cf.  Anglade,  Mél.  Chabaneau,  p.  744-745. 

Beatrix  de  Savoye,  comtesse  de  Provence.  —  Cf.  Ber- 
gert, p.  44,  sq.  Il  résulte  des  recherches  de  Bergert  que 
Beatrix  de  Savoye  serait  la  Beatrix  nomm-éé  dans  les 
trois  chansons  d'Elias  de  Barjols,  citées  plus  haut,  au 
mot  Beatrix.  De  même  pour  A.  de  Belenoi,  Nais  hom  ; 
Pons  de  Capdueil  (cf.  les  deux  exemples  cités  au  mot 
Beatrix)  ;  G.  dTjSipagne,  Sa  gaia  ;  Uc  de  la  Bacca- 
laria,  Digalz  Bertran,  et  i>eut-être  Uc  de  Murel. 

Les  allusions  faites  à  Beatrix  de  Savoye,  sans  qu  elle 
soit  uommée  formellement,  sont  nombreuses  :  les  voici, 
également  d'aj)rès  Bei-geil  :  A.  Catalan,  Ane  per  null 
temps.  A.  de  Ueile-noi,  Tant  es  damor.  A.  de  Sisteron, 
En  anior  trop  ;  B.  d'Alamanon,  Moût  m'es  greu.  E.  de 
Barjols,  Pus  vei.  F.  de  Romans,  En  chantan.  Guigo  de 
(rabaïues,  Vist  ai.  G.  de  Boniioil,  Gcnt  m'estqra.  Ricas 
Novas,  Ben  es  razos  ;  Tu'it  van.  Uc  de  S.  Cire,  De  vos 
me  sut. 
Pour  Béalrix  II  de  Provence,  mariée  à  Charles  d'An- 
jou, of.  Berengliera. 


120  ONOMASTIQUE  DES   TROUBADOURS 

Beatrix  (4e  Tiem).  —  Gui  tl'Ussel,  N'Elias  de  vos  (chan- 
tée aussi  par  P.  de  Maensa^c  ;  cf.  Chabaneau,  Biogr., 
p.  265.) 

Beatri?^  (de  Vianes).  —  Albertet,  En  amor,  (Cf.  B.  de 
Savoie.)  Cf.  encore  Gr.  70,  5,  22. 

Bec  d'Austor.  —  A.  de  Comingos,  Bem  plaL 

Bechal  (d'Esmongats  ?).  —  Blacatz,  Ben  fui  mal  con- 
seillatz. 

Béguinage.  —  B.  d'Alaiinamon,  Nuls  hom. 

Beira.  —  B.  de  Born,  Senher  En  Coms.  (La  Vêzère  ?  Cf. 
Stiniming,  B.  de  Born,  3*  éd.,  p.  209.  Tliooias  lit  Hi- 
bairac.) 

Beirii  .  —  J.  lludel,  Quan  lo  rms,  Marcabru,  Emperaiie 
per  mi.  B.  de  Boni,  Greu  m'es,  P.  Vidal,  éd.  Anglade, 
XVI. 

Bel-Sostenh'  Amors.  —  G.  Hue  d'Albi. 

Bel  Aiman.  —  =  Bel  Diamax,  ap.  G.  Faidit  S'om  pogues 
(ms.  V)  ;  'Bergert,  p.  117. 

Belh  Alixandre  (d^tmo).  —  G.  lo  Ros,  A  la  mia  /e, 
Amors, 

Bell'  Amia.  —  B.  Calvo,  S'ieu  ai  perdut.  M.  de  Foissan, 
Be  volgra. 

Bel  Bericle.  —  R.  de  Barbezieux,  Atressi  com  Volifans. 

Bel  Bezart.  —  A.  de  M^irsan,  Oui  conle. 

Bel  Carboncle.  —  A.  de  Mareuil,  Sim  deslrenhetz. 

Bel  Castella.  —  E.  de  Barjols,  B^ls  GazôÉinhs,  A.  de 
Pégulhan,   Si  com  Varhres. 


•ONOMASTIOLV.   DE^   tROtBADOURS  121 

Bel  Castiat.  —  P.  Vidal,  éd.  Angkde,  IV,  VII,  X,  XIIÏ, 
XV,  XVIII,  XXV,  XXVI,  XXVII. 

Bel  Cavalier.  —  H.  de  Vaqueiras,  Aram  requier  ;  Aras 
pot  om  ;  Eras  quart  vei  ;  Eisamen  ai  guerrejat  ;  Ja  no 
cugel  vezer  ;  No  m'agrada  ;  Savis  e  fols  ;  Truain. 

Bel  Cembeli.  —  B.  tic  Boni,  Uona  puois  de  mi  ;  Ges  de 
disnaf. 

Bel  Clerc.  —  A.  de  l'inlignac,  Lo  joi  cometis. 

Bel  Coxort.—  Danse,  Mort  m  an  ti  semblan.  flostaiig  et 
Bercnguier,  Tôt  en  aissi. 

Bel  Cors  curies.  —  P.  de  Capdeuil.  Aissi  m^cs  pr^s. 

Bel  Cristalh.  —  Cavalier  Lunel,  Si  com  lo  [orns  ;  Totz 
hom  que  vol. 

Bel  Déport.  —  G.  Riquieir,  Aniors  m'ccuci  ;  Ben  deu 
esser  ;  Creire  m'an  [ag  ;  Grans  afans  es  ^  G.  Biquier 
a  cela  ;  G.  Riquier,  si  heus  (lentscn  avec  P.  Toral)  ; 
luerns  nom  te  ;  Per  proar  ;  Pus  aman  ;  Razon  et 
matidamen,  etc.  :     , 

Bel  Désir,  Bel  Desirier.  —  D.  de  Pradas,  Ben  deu 
esser,  Ui^oas  Novas,  ,L's  covinens. 


t  m 


Bel  Diamant.  —  G.  Faidit,  S'om  pogues,  G.  de  Calan- 
son,  El  mon  non  pot  aver. 

Bel  Doi  s  Amîc.  —  R.  de  las  Salas-,  Sim  fos  grazitz. 

^ 

Bel  Esgart.  —  A.  de  Mare^il,  La  grans  beutatz.  Az.  de 
PorcairagVies,  Ar  cm  dt  freg  temps, 

Belh'  Esmenda.  —  B.  d'Alamanon,  Moût  m'es  greu. 
Bel  Esper  (Mon).  —  Perdigon,  Trop  ai  estât. 


122  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Bëiji  Estar.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  marques. 

Bel  Gazanh.  —  E.  de  Barjols,  Gr.  132,  5  ;  G.  Faidit, 
Gr,,  167,  59. 

Bel  Joi  xXovel.  —  Daude  de  Pradas,  El  temps  quel  ros- 
signols ;  Pos  menées. 

Bel  MiiiALH.  —  B.  de  Boni,  Damna,  puais  de  me. 

Bel  Nom.  —  Cas^lelloza,  Ja  de  chaniar. 

Belh  Plazer.  —  A.  de  Beleaioi,  Ara  niaigrabs. 

Bel  Rai.  —  J.  Eslève,  Aissi  cum  cel. 

Bel  Ris.  —  L.  Cigala,  Joïos  damor  farai. 

Bel  Senher.  —  B.  de  Born,  Ges  de  disnar  ;  Dana  puois 
de  mi. 

Bel  Vezer.  —  B.  de  Venladour,  Ab  [ai  mou  ;  Be  m' an 
perdut  ;  Ouan  par  la  flors  ;  (Juan  vei  la  flor  ;  Lo  gent 
temps  de  Paseor. 

Belvezer  de  Belcaire.  —  B.  de  Venladour.  Lo  rossi- 
gnols. 

Belcaire.  —  B.  de  Rovenae,  Ja  no  vuelh.  B.  de  Venda- 
dour,  Be  m'an  perdut.  B.  de  Born,  A  tornar  m*er. 
Dauphin  d'Auvergne,  Vergonha.  Ç  .de  Berguedan,  Un 
trichaire.  G.  de  Bomeil,  Aram  sim  fos  en  grcâ  ;  Ben 
deu  en  bona  cori.  Marcabru,  Aujaiz  de  c/ian»  Montafli 
Conis  de  Tolsan.  Ponson,  Valent  domna.  R.  de  Mira- 
val,  Bel  m'es  quieu  ehant  ;  Beriran  si  fosselz,  R.  do 
Vacfueiras,  Garlambei.  Sofdel,  Pueis  nom  fene.  To- 
miers,  De  chantar.  R.  de  Casitelnou,  Aras  pus  ai  loc. 

Bêla  Capa.  —  Blaeatz,  Lo  bel  dous  temps. 


i 


ONOMASTIQUE   DES  TROUBADOURS  123 

Bela  Guarda.  —  F.  de  Mans«eiUe,  Pos  entremes. 

Belencer.  —  Anon.,  Zeils,  /.  rom.  PbiL<,  4,  519. 

Belenguiera,  Beunc.ueira,   Cf.   Berj^ngueira. 

Belestar.   —   11.    (le   Vaqikîiras,   Honratz   marques.   Cf. 
j^upm  Belii  Estar. 

Belîn  (le  moulon).  —  Isriart,  Del  sonel, 

Beli.  —  P.  Vidal,  Ajuslar  e  lassor.  (Ihelin,  «entre  Jaffa 
ot  Asi-aloii  ;  cf.  Thomas,  llomania,  1914,  p.  59G.) 

Beuoc.  —  A.  de  Pegulhaii,  Per  razo,  P.  Vidal,  Pos 
ubert  (tar.  Belloc). 

Bei.laxua.  Cf.  Arnaut  de  B. 

Bel.mon.  Cf.  Peire  Helmont. 

Belmont.  —  P.  Caixlenal,  D'Estève  de  BelmonL  Cf.  G. 
P'abiie,  Annales  du  Midi^  XXI,  15  sq. 

Belpoi.  —  P.  Vidal,  S'en  fos  en  corl. 

Belvis.  —  S.  de  Girone,  Entre  Caldes  ;  Enlre  Leridà, 

*  * 

Ben  Aie.  —  P.  Vidal,  Pos  ubert  di, 

Benastruc.  —  G.  P.  do  Cazails,  Aras  pos  vei, 

Bi-NAUGEs.  —  Savaric  de  Mauloon,  Bcn  fui  grahda  (la 
ui'è^e  est  dXc  de  S.  Cire  ;  le  ms.  donne  Benaven);  Gau- 
célm  très  locs  ;  Savaric  eus  deman, 

Benaven.  —  A.  de  Pegiulhain,  Per  razo.  P.  d'Alverçne, 
Chantarai.  Cf.  Benauges. 

Benc  (Lo).  --  R.  de  Vaqueiras,  Honratz  marques. 


124  ONOMASTIQUE  DES   TBOUBAt)OUHS 

Benezet  (Sant).  —  P.  Cardemal,  VcAfaJr  del  comte. 

Ben  s'es€Hai  (Mon).  —  A.  de  Mâreuil,  A  guiza  de. 

Berart.  —  R.  de  Vaqueiras,  Honraiz  marques. 

Berart  (de  Montdidier).  —  B.  de  Born,  Volontiers  fefira. 
Marcabru,  Al  départir.  P.  Vidal,  Drocjoman.  W.  de  Va- 
queiras,  Hnoratz  marques.  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Be^besil.  —  G.  du  Luc,  Si  per  malvalz. 

Berautz.  —  B.  de  Boni,  Volontiers  feira.  (Cf.  Berart 
de  Montdidier.) 

Berenguier.  —  A.  de  Mareuil,  Tant  m^abelUs.  B.  de 
Borti,  Un  sirventes  farai  (neat  pas  de  B.  de  Boni, 
d'après  Stimming).  G.  de  Bôrneil,  S'anc  iorn.  J.  Molle, 
Aon  es  razon.  P.  d'Ortaffa,  Aissi  cum  la  naus.  Rodrl- 
gois,  Ar  chauetz.  R.  de  Tors,  De  fergullos.  Coms  B. 
P.  ^e  Chastelnou,  Hoimai$  nom  cal. 

Berenguier  de  Besaudlnes.  —  B.  de  Born,  Pois  lo  gf^ns, 

B.  DE  Monclar.  —  G.  de  Berguedan,  Bernartz  ditz  de 
Baisseil. 

B.  DE  Robian.  —  R.  Vidal,  Abrils  issicé,  v.  881. 

B.  DE  Tarascon.  —  P.  ïrabustal,  Amix  Raynaut. 

* 

B.  DE  Tors.  —  G.  de  S.  Gregori,  Noit  e  jorn. 
TBerenguiera  de  Castille,   mère   de  Ferdinand  IH,  alla- 

t.  ' 

sions  dans  Sordeî,  Plagner  vuoill  ;  B.  de  Castille, 
femme  d'Alfonse  VII  de  Castille  et  Léon,  Marcabrun, 
Emperaire]. 

Berenguiera,  Belenguiera.  —  Danse  anon..  Non  puesc 
vins  sofrir  ;  Pos  ses  par.  G.  de  Borneil,  S' eus  quier 


ONOMASTIQUE  DES  TROUDADOURS  125 

conseil.  G.  d'Espugme^  Dona,  sitôt  nous  es  ;  Gen  rrCau- 
ci  ;  Ges  encara  ;  Na  ses  merce  ;  Non  puesc  ;  Pos  ses 
par  ;  Qui  en  Pmcor.  Autres  allusions,  Bergert,  p.  58. 

Berga.  —  G.  de  Berguedan,  Trop  ai  estât. 

BeRGONHA.  Cf.  BORGOGNA. 
ReRGOXIIOX.  Cf.  BORGOGXON. 

I 

Berguedan'.  —  B.  de  Born,  Ouan  la  novela  flors.  G.  de 
Berguedan,  CavUlier  ;  Bem  volria  ;  Un  sirvètiles  voilL 

Berlai  de  Mosterol,  —  B.  de  Born,  Moui  m'es.  (Giraud 
Berlai,  de  Montretiil-Bellay,  Maine-et-Loire.) 

Berlanda.  —  R.  de  Vaq«eiras,  Truan.  (D'après  le  ms.  M) 

Berlenda.  —  L.  Gigala,  Eu  non  chant. 

Bernarda.  —  Lombarda. 

BpRNABDoSv  —  B.^  de  Born,  Lo  coms  (B.  IV  de  Coimnin- 
ges)  ;  Pois  Veniadorns  (Bernand  IV  d'Armagnae);  B. 
Vidal,  Abrils  issici,  v.  883  (B.  IV  de  ConrifiSiingies)*    .  . 

Bernart.  —  A.  DanieJ,  Pois  Rainwns,  B.  de  Palazol,  Ah 
la  /resca  ;  De  la  gensor.  G.  d«  Poitiers,.  En  Alvergne. 
G.  d-o  Berguiç-diin,  Chanson  al.  h.  Gate-luis  (soix  jon- 
gleur). Marcoot,  Mentxe  niobri*  M.  de  Montau4on, 
Pots  Peire.  R.  de  Vaqueiras,  Leu^  sonet  F,  cia  Luft^I, 
Al  bon  rey.  G.  de  Cabrera,  Cabra,  Lombarda.  Tenson 
entre  Bernait  et  Blacatz.  TenBon  entre  Biernaii  et 
Elyas.  Tenson  entre  Bernart  et  Gaucelm.  Tensom  entre 
Bertran  et  l^emart. 

Bernart  (SanI).  —  Calega  Pânta,  Ar  es  sùzo^. 

1  .  .    ■  •  1     ■      .  ■ 

B.  d'ARMANHAc.  —  B.  Vidal  Abrils  issia,  v.  879. 


126  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

B.  DE  Baisseil.  —  G.  do  Berguedan,  B.  dUz  de  Bmsseil. 

B.  DE  la  Barta.  —  Tensoii  avec  Arnaut.  Id.  Tenson  avec 
G.  P.  de  Cazals. 

B.  DE  Cornu..  —  Turc  Malec,  Tenson  avec  B.  de  Durfort. 

B.  DE  Fosc.  —  le  de  S.  Cire,  Un  sirventes, 

B.  DEL  Gal.  —  R.  d'Orange,  .1ns  que  Vaura, 

Bernart  M.\rtl\.  —  B.  Martin,  Companho  per. 

B.  d'Olargle.  —  G.  Riquier,  Tant  m'es  ploctns, 

i 

B.  Otho.  —  B.  de  Bom,  Lo  coms  m'a  mnndxÂ.  (Bernard 
Atho,  vicomle  de  \imes  ?  Slimming,  B.  de  Born,  3*  éd., 
p.  154.) 

B.  DE  Saissac.  —  P.  d'Alvergne,  Chantarai. 

B.  DE  Vextadour.  —  B.  de  Ventadour,  Ara  no  vei  luzir; 
Chanlam  non  pot,  P.  d'Alvergne,  Chaniaroi.  Tendon 
avec  Peine  ^'Alvergne.  Teffuson  avec  Peirol.  B.  VidaJ, 
En  aquel  iempa,  cité  une  pnemiène  fois  (M«ahn,  Ged. 
II,  2\)  et  ujie  deuxième  {Ihid.  p.  25)  sous  îa  forme  B. 
Il  sagit  dans  cette  deuxiènne  citation  nmi  relevée  par 
Grœber,  Liedersammlungen,  p.  638,  de  la  pièce  Lonc 
temps.  Effifîji  li.  de  Venladour  est  eaioone  ciié  deux 
autres  fois  dans  la  même  nouvelle  de  B.  Vidal,  Mahn. 
Ged.  Il,  p.  27  ei  28. 

B.  Vidal*  —  Serveri  de  Girone,  Sitôt  s'es  braus. 

Bernison.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Berra.  —  B.  Carbonel,  Molas  de  tetz.  Faure  et  Falcon- 
nel.  G.  de  Bergue>dan,  Mal  o  fe  ;  Sirventes  ;  Talans 
m'es  près. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUnADOURS  127 

Berreta.  —  G.  Figuoira,  Un  nou  sitventes. 

Berta.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimervcs,  R.  de  Va-quei- 
ras,  Trtuin.  CL  Ber^ert,  p.  73. 

Bertalai,  Bertolai.  —  G.  de  Borneil,  Gen  m'aten  ;  Quan 
braneal  brondéh,  I^riart,  Del  sonet, 

Bertaldo.  —  R.  de  Vaqueiras,  Honratz  marques. 

BERTHotMiEu  (<*omte).  —  [P.  Vidal],  Ma  volontaiz. 

Bertoimiei.  —  A.  do  Sesicas,  A  vor  quieu  am, 

Bertran.  —  Aimeric,  Peire  del  Pueif.  Anon.,  Bem  mera- 
veil,  A.  Daniel,  Lcmcan  son  passai.  B.  de  Born,  Ges  de 
far  ;  S'ien  fos  aissi,  E.  de  Barjols,  Bels  Gazanhs.  Gra- 
net  et  SordeJ,  Pos  al  comte.  Granet  et  Bertran,  tenson. 
G.  de  Borneil,  Lo  douz  chant  ;  Quan  creis  Id-  fresca. 
G.  Ademar,  Quand  la  brufia  biza.  G.  de  S.  Didier,  Aisst 
cum  es  bella  ;  Bes  m'es  oimais  ;  Compaignon  ;  Domna 
ieu  vos  sui  ;  El  mon  non  a  ;  Estai  aurai  ;  Per  DieUy 
Amors.  G.  Raimon,  A^obs  de  Biguli.  J.  Rudel,  A^o  sap 
chanlar,  Ogier,  Era  quan  Vivems,  R.  Vidal,  En  aquel 
temps.  R.  de  Vaqueiras,  Del  rei  d'Aragon.  Sordel,  Ber- 
Iran.  Tenson  de  Berlran  et  de  Javare. 

Bertra\  [Albaric].  —  Tensoji  de  B.  A'lbari<»  et  de  Gûi- 
bert. 

B.  d' Ai  AMANON.  —  Bla-casseft,  Oimais  no  er.  Ricas  Novas, 
Pus  partit  an.  SordeJ,  Lai  al  comte.  B.  d'Alamanon» 
Amies  Guigo  ;  Bertrans,  lo  joy  ;  Doas  domnas  ;  Vi.^t 
ai,  Bertran.  Tenson  de  Bernart  et  de  Bertran. 

B.  d'Alrel.  —  G.  Figueira,  Ane  tan  bel  cop  ;  A'.4/me- 
ricfi^   queus. 

B.  d'Avignon  (=  B.  de  Foi,co  ?),  —  G.  de  CavaiJlon, 
Doas  coblas. 


128  ONOMASTIQUE  DES   TROUPAOOURS 

B.  DEL  Bals.  —  R.  d'Orajïge,  Ans  qu&  l'aura   bruna. 

B.  DE  PoRN.  —  B.  de,  B.,  Ges  de  far  sirienles  (il  se 
nomme  lui-mèm<>).  E.  de  BarjoJs,  Deh  Gazanhs.  W, 
Vidal,  So  fo, 

Bertran  (Carbonel).  —  B.  rarbodiel,  Aissi  citm  cel  : 
Cor  digas  me. 

B.  DE  Cardaillac.  —  p.  d'Alv-ergne,  Chaniarai, 

■  * 

B.  Daurel.  —  A.  d€  Pegulhan,  Bertran  Daiirel.  Cf.  supra 
B.  d'Aurel. 

B.  de  Folco.  Cf.  B.  d'Avign<>n. 

B.  PIC  Golrdqn.  ^^.  Tea6on..de  Bertran  et  de  Mathieu. 

B,  d'0^l\n.  —  ,G,.  Riquieo:,  Amors  pu!$  a  vos  ;  AuzU  <à 
duc  ;  Lnuire-  jorn  anava  ;  Qui  a  sen  ;  Tant  m'es  p\u- 
zens.      ,  ,  .  . 


>    '        V 


B.  [de  Preissaç  ?j.  —  T^fispn  de  3e>rtra«  et  de  Gausbert. 
B.  DEL  Po.iET.  —  B.  del  Poj.et,  Bona  doTjfina, 

;  . 

B.  [de  s.  Félix  ?].  —  Tensoji  âe  liertran  et  d'Uc  d^  la 
B^€hellerie.  * 

B.  DE  Sayssac.  —  H.  de  MiravaJ,  .4  Dicu  me  comam.  R. 
Vidal,  Abrils  issia,  y.  888, 

B.  DE  LA  ToR,  —  IJ,  de  Barjols,  Beh  Gazajihs ,  .\^.  d«  la 
Tour,  Mauret, 

Bertranda.  —  G.  Adeimar,  Ouan  la  bruna  biza, 

Besaudun.  —  R.  Vidal,/46n7s  issia,  v.  11. 

Besauduîves.  —  B.  de  Born,  Pois  lo  gens» 


OXOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  129 

Bethléem.  —  J.  Rudel,  Ouan  lo  rossinhols,  P.  d*Alver- 
gne,  Dieus  vera  vida,  R.  de  Vaque  iras,  Aras  pot  hom. 

Béton.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Bezer8,  Beoers.  —  G.  de  Borneil,  Er  auziretz  ;  Quan  lo 
freitz,  G.  d'Apchier,  Cominal  vieilh  flac,  G.  Augier, 
QuOiScus  plor.  G.  Figueira,  D'un  sirventes,  R.  de  Mira- 
val,  Cel  que  joi/n.  Sicart  do  Marvejols.  Turc  Malec  Uc 
de  S.  Cire,  Un  girventes.  (Comtessa  de  B.),  G.  de  Ber 
guedan,  Reis,  sanc  nul  temps.  Cf.  encore  Azalais  de 
BuRLATz  et  Bergert,  p.  20. 

Bederres.  —  Ricas  Novas,  Pus  partit  an. 

BiACHi.  —  Marcabru,  Archiv,  T.  50,  p.  283.  (Cf.  supra 
s.  V,  Alduardo.) 

BiBLis.  —  A.  de  Mareuil,  Dona  genser  ;  Tant  m'abellis. 
Jaufpe,  ap.  Suchicr,  Denkm,  p.  306.  G.  de  Cabrena, 
(\ibra.  G.  do  Caioinson,  Fadcl^  119. 350. 

BiDAus.  —  A.  de  Marsan,  Qui    conte. 

BiLEW.  —  S.  de  Girone,  En  nhay. 

BiLHAiRE.  —  G.  de  Berguedan,  Un  trichaire. 

BiNiA  DE  Canas.  —  Tenson  entre  Raimon  et  Lantelm, 
Gr.  2a3,  2.  Cf.  Bergert,  p.  59. 

Bioi.H.  —  p.  Vidal,  En  una  terra. 

Bi.ACAS.  —  Aimeric,  Peire  del  Pueij.  A.  de  Pegulhan, 
Ane  mans  de  joi.  Anon.,  Gasquet^  val  Ven.  B.  d'Ala- 
manon,  Moût  m'es  greu  ;  Oui  que  s'esmal  ;  Un  si>- 
ventes.  Blacatz  et  Péiissier,  tenson.  Cadeiiet,  De  nulh 
reri  ;  S'ieu  trobava.  E.  de  Barjols,  Amors  be  m'avetz  ; 
Ben  deu  Hom  ;  Car  comprei  ;  Puois  vei.  F.  de  Romans, 
En  chantan.  G.  Figueira,  Ja  non  agrobs  ;  Pel  joi  del 

9 


130  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

bel.  Isnart,  Trop  près.  J.  d'Albusson,  Dona  de  chan- 
tar.  L.  Cigak,  Homs  que  domna.  P.  Guilhem,  En  Sor- 
del  que  vos  es.  Peirol,  Ben  no  val  hom  loves.  Pislolel;!, 
Segner  Bl.  Pujol,  SU  mais  d'amor.  R.  Vidal,  Abrils 
issia,  V.  782.  Ricas  Novas,  Pus  partit.  Sordel,  No  puesc 
mudar.  Planher  vuelh.  Tenson  entre  Blacas  et  Bonafe. 
Tensons  de  Jaufre  et  d'Evlais,  de  Bkoatz  et  de  Racm- 
haut,  de  Blacatz  et  de  P.  Vidal,  de  Bkcatz  et  de  G.  de 
S.  Gregori,  de  Blacatz  et  de  Bemart. 

Blacasset.  —  Alexandri,  En  Blacasset.  Tenson  avec  Uc 
de  Ma-tapla.na. 

Blacs.  —  R.  de  Vaqueiras,  No  m'agrada. 

Blaia.  —  B.  de  Castellane,  Sitôt  no  m'es  fort.  G.  Fai>dit, 
Bem  platz  e  m'es  gent  ;  De  faire  chanso.  G.  de  Ber- 
guedtein,  Un  sirventes  ai.  G.  du  Luc,  Si  per  malvatz. 
Cï  .encorde  ^rmaya. 

[Blaxca.  Mère  de  Saint-Louis].  —  Sordel,  Gr.  24. 

Blancaflor.  —  Cour  d'amour.  Novela  del  papagai.  A.  de 
Belenoi,  S'a  mi  dons,  A.  de  Mareuil,  Dona  genser  ; 
Tant  m'abelis.  P.  Cardemal,  Cel  que  fe.  Conptesse  de 
Die,  Estât  ai.  F.  de  Romans,  Cantar  voit.  G.  de  Ca- 
breira.  Guil'hem,  Evesque  d'Albi,  Valors  e  beutalz.  G. 
Fiaidiit,  Tan  me  creis,  Jiaufne,  Suchier,  Denk,,  p.  306. 
P.  do  Gapdeuil,  Domnoi  eu  pren.  Tenson  de  Pistoleta  et 
BLacais.  Pujol,  SU  mais  d'amor.  R.  de  Vacjueiras,  Leu 
pot  hom.  S.  de  Girone,  En  maij.  (Cf.  encore  Flamenca^, 
np.  Birch-IIirchsfekl,  p.  32.) 

Blandra  (roms  de).  Cf.  rnrtirlo  suivant. 

BuANDRATi:  (Geoffroy  de).  —  Foilquet  de  Romans  fut  en 
rekilionô  avee  lui  ;  ils  échangèrent  des  coblas,  M.  W- 
III,  ir)û.  (Il  s'agit  du  comte  de  Flandres). 


k 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  131 

Blaquerna.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  marques, 

Blascol  Romeu.  —  G.   do  Berguodan,  Joglar  noi  derc, 
P.  Vidal,  De  chantar. 

Bias.  —  Aldric  d-el  Vilar,   Tôt  a  esiru.   Marcabru,  D'un 
estrun. 

Br.i:s  (Comte  de).  —  G.  Faidit,  Ane  nom  parti, 

Blieu.  —  B.  de  Caslellxine,  Si  tôt  no  m'es, 

Blizon.  -^  R.  d'Orange,  Ans  que  Vaura  bruna. 

BoAzo.  —  Uc  de>  S.  Cire,  Un  sirventes, 

BocALEo  (palais).  —  R.  d^  Vaqueirais,  Senher  marques. 

BoEci.  —  P.  de  Corbian,  27. 

BoFiL.  —  Tenson  de  G.  Riquier  et  do  Bofîi. 

BoGiA  (T.0  roi  do).  —  R.  do  Tors,  Per  Vavinen  paseor, 

BoHOT  (Booz).  —  P.  de  Corbian,  19. 

RoissAzo   (N'zXzalais   do).   —   R.    do   Miraval,   Entre   dos 
volers.  Cf.  Boazo. 

BoLEN  {\ji  roina  do).  —  A.  do  Pegulhan,  Destreilz.  co- 
chalz. 

Roi.oES.  —  G.  do  Calanson,  Fadct^  178  R. 

Bologxa.  —  P.  de  la  Caravana. 

Roï.TERRA.  —  G.  do  Borgnoidan,  Mal  o  fe  ;  Talans  m'es 
près, 

RoxAFE.  —  Teinsoii  de  Blacatz  et  de  Bonafc. 


132  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

BoNAFos.  —  G.  de  Borneil,  Razon  e  luec  Marcabrun, 
Gr.  31  ;  éd.  Déjeanne,  X^  XXXI  (nom  d-e  iemme).  Ten- 
fton  de  Bonafois  et  de  Cavaire. 

Bona-Nasques.  —  G.  Ademar,  Gr.  3. 

Bon' Aventura.  —  G.  Faidit,  Pel  joi  del  lempfij  Rich.  de 
Tarascon,  Ab  tan  de  sen,  J.  de  Cofolons,  Ane  mais 
nis^L 

Bon'Esmenda.  —  Izarn  Bizol,  Ailrtfi  inn  mi, 

BoNET  Costanti.  —  G.  Riquicr,  Al  enr  onrai  senbor, 

BoNiFACi..  —  B.  d'Alamanon,  De  la  sal. 

BoNiFAci  Calvo.  —  L.  Cigala,  Estier  mon  grat,  Zarzi, 
Moût  fort, 

BoNiFASSi  (VIII,  pape).  —  Cornet  père,  Un  sirventes. 

BoNiFAz  DE  MoNFERRAT.  —  L.  Cigala,  Estier  mon  gral, 

BoNREPAus.  —  p.  Vidal,  Pos  ubert  ai, 

BoRBONos.  —  P.  Vidal,  Bon  aventura  ;  Quant  om  es, 
(Var.  BoRBoiLLos). 

BoRc.  —  Rostang,  Bels  senhers  Dieus, 

BoRDALEvS.  —  Cornet  père,  Un  sirventes. 

Bordel.  —  B.  de  Born,  D'un  sirventes  nom  cal. 

Bordel  (Roi  de).  —  G.  de  Berguedan,  Un  sirventes  ai, 
G.  de  Borneil,  Del  s  bels  digz. 

BoRDEr.  (1.0  sipiihor  de).  —  B.  de  Born,  D'un  sirventes  ; 
Ouan  la  npvella  flors  ;  Moût  m'es  deissendre.  G.  de 
Borneil,  Lo  douz  chant. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  133 

BoRGA  (x\a).  —  Gavauda,  Gr,,  7. 

BoRGOGNA.  —  J.  d'Aubusson,  Vostra  domna  segon,  B.  de 
Born,  leu  chant  ;  Senher  En  Coms.  P.  Cardinal,  D'Es- 
levé.  Tomiers,  Si  col  fldcs, 

BoRGOGNON.  —  B4  de  Born,  Pois  als  baros,  B.  Fokon, 
Ja  no  creirai.  E.  Cairel,  Pos  chai.  N.  d-e  Turin,  Nicolet, 
gran,  Piijol,  Cel  qui  salvet.  U.  do  Vaqueiras,  Senher 
marques,  Ricas  \ovas,  Pus  partit,  Pierre  III,  Peire 
Saivatjc.  (bonite  do  Foix,  Frances  ;  mas  qui  a  flor. 
Cf.  encore  Albaric. 

BoRGoiNHos.  —  Piijol  ou  Bliicasset,  SU  mais  d'amor, 
Icxte  cl*e  A/,  dans  Api^cl,  Prov.  Chr.^,  n"*  81. 

BoRGUEs  (Lo)  (qui  xlépouiJila  G.  d'Orange).  —  il.  de  Va- 
queiras,  Tuit  me  pregon. 

BoRNEL.  —  P.   d'Alvergne,  Chantarai, 

BoRSAGAS  (Claude  de).  —  R.  Menudet,  .46  gran  dolor. 

BoRsi  (El).  —  G.  IX,  En  Alvergne,  (Texte  de  C  de  Un 
vers  farai  ;  mais  est-ce  un  nom  propre  ?) 

BoTENAx.  —  B.  de  Born,  Greu  mes  deiscendre, 

BoToxA  (La).  —  G.  de  Lue,  Ges  si  lot  m'ai. 

BovES  d'Axtona.  —  Giraut  ilel  Luc,  Ges  si  tôt  m*ai.  Cf. 
supra  Antona. 

BovOiX.  —  G.  de  Cabnera,  Cabra. 

Bragaïrac.  —  Dalfi  d'Alvergne,  Pos  sai  etz  vengut. 
M.   de  Mou  tau  don,  Pois  Peire. 


134  ONOMASTIQUE  DES   TROUBADOURS 

Bragen  (après  qu'il  a  été  question  de  Trislan  et  d'Iseull). 
—    Peirol,  Dalfin,  sabriatz  me, 

Braiman.  —  B.  de  Born,  Mon  chan  fenisc,  Ricas  Novas, 
Pos  partit,  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Bramanso.  —  A.  dau  Lue,  En  chantarel,  F.  de  Lunel,  Al 
bon  rey,  H.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques.  Sav.  de 
Mauléon,  Domna  sai  be» 

Bramar  (?).     -  G.  do  Cabrera,  Cabra. 

Branditz.  —  B.  de  Boni,  Ara  sai  eu,  \\.  de  Vaqueiras, 
iVo  niagradaK  (Brindisi). 

Bratz  Salnt-Jortz.  —  R.  de  Vaqueiras,  No  rnagrada. 

Breissa.  —  Tenson  de  G.  Figueira  et  d'A.  de  Pegulhan. 
Cf.  encore  Bressa. 

Brelanda.  —  R.  de  Vaqueiras,  Truan. 

Bremar.  —  G.  de  Borneil,  De  solatz, 

Brexcx  (Var,  Berens).  —  P.  Raimom  Era  pueis  Viverns. 
P.  Vidal,  Son  ben  apoderatz.  (Brens,  dans  le  3épart»e- 
ment   du    Tarn.) 

Bresaina  (D-e).  —  G.  de  la  Tor,  Un  sirventes  ;  Pos  nAi- 
merics.  Le  de  S.  Circ,  Si  madona  Nalais.  (Donella  de 
Bresaina,  c'es-t-à-dire  de  la  région  de  Boescia.  Cf.  sur 
cette  j>ersonine  l'édition  d'Uc  de  S.  Cire,  par  S.  de 
Grave  et  Jeanroy,  p.  154.) 

Bresca.  —  H.  de  Rouveiiac.  Una  sirventesca, 

Bressa.  —  P.  de  la  Caravana  (  =  Bre&cia). 

Bresilianda.  —  B.  de  Bom,  D'un  sirvenies  nom  cal  ; 
Gent  part. 


OXOMA-STIOtE  DES   TROUBADOURS  135 

Breta  (lenga).  —  P.  Caixlinal,  Las  cunairitz. 

Bretagna,  Bretamia.  —  B.  de  Born.  A  iolz  die  ;  leu 
chant  ;  Pois  als  bar  os  ;  Rassa  tan  creis  ;  Senher  En 
Coms,  F.  âe  Romains,  Luzens  lares.  G.  Riquier, 
Enric  et  le  S.  d'Alcst.  Malieu  de  Ouercy,  Tan  sui  mar- 
ritz.  P.  Vidal,  Ges  pel  temps.  P.  de  Capdeuil,  Liais 
amies,  P.  de  Corbiac,  33.  Tomiers,  De  ehantar.  Uc  de 
S  Cire»  Un  Sirventes,  B.  A.  d*Armagiiac,  Lombarda. 

Breto.  —  B.  d'Alâniaiion,  Ja  de  ehatitar,  A.  dau  Luc, 
En  chantarel,  B.  do  Boni,  Genl  part  ;  Ges  eu  nom 
derc  ;  Mon  chan  fenisc  ;  Ouan  la  novella  [lors  ;  A  totz 
die.  B.  de  Uoveiiae,  Ja  no  vuelh.  G.  Faidit,  Quom  que 
mos  ehans.  Giivaudian,  Senhors.  G.  Ademar,  Ben 
agrops,  G.  de  Bergiiedan,  Lai  on  hom.  J.  Eslève, 
FriAnes  reis,  P.  Cardinal,  Ane  no  vi.  Montagnagol,  Per 
/o  mon  fan.  Pierre  III.  P.  Vidal,  Moût  es  bona  terra  ; 
Pos  tornatz,  \\.  de  Vaqueiras,  Senher  marques.  Ricas 
Movas,  Plus  partit.  Elias  Fonsalada,  De  bon  loc.  G. 
de  Cabi-era,  Cabra. 

Bretus.  —  G.  de  CaJaiison,  Fadet,  18 i  D.  Cf.  Brutus. 

Brian.  —  E.  de  Barjols,  Bels  Gazanhs. 

Brion.  —  R.   d'Orange,   Gr.  24. 

Driva.  —  P.  d'Auv.,  Chanlarai. 

Broil.  —  G.  de  Berguedan,  Sirventes. 

Bruna  de  Castel.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  nAimerics. 

Bruna  (]o  fils  Na),  var.  Marcauruna.  —  Marcabru,  Dire 
vos  voill. 

Bri  NEL.  —  Tedison  de  Blaeatz  et  de  Bonafe. 


136  ONOMASTIQUE  DES   TROL  DADOURS 

Brunequelh  (Vicomte  de).  —  B.  de  Tôt  lo  Mon,  Be  ma^ 
gradal  temps. 

Brussa.  —  G.  Figueira,  N'Aimeric  queus. 

Bruto  (le  Brut  d'Angleterre).  —  P.  de  Corbian,  38. 

Brutis.  —  G.  de  Calamson,  Fadet,  130  D,  18'i. 

BuDEL.  —  G.  Figueira,  .4 ne  ian  bei  cop. 

BuF  d'Antona.  Cf.  Amona. 

Blrban.  —  II.  de  Va<iueiras,  Conseil  don. 

Bi  Rcx  (Biirgos).  —  B.  de  Born,    leu  cliani.    Paulet    de 
Marseille,  Ah  marrim^n. 

> 

BuRLATZ  (La  eomtesse  de).  —  Pons  de  la  Garde,  Tan  son 
apessatz. 

BuRLATz  (Lo  vescomte  de).   Alias  Tortatz.  —  Cadenel, 
De  nulla  ren. 

> 

BuRLAS.  —  G.  d'Apehier,  Cominal  vielh  flac. 
BuvALEL.  —  Cf.   BuDEL  et  Lambert. 


VARIÉTÉS 


SUR  UN  LIVRE  RELATIF  A  SAINÏ-DENIS  ET  A  SON 

MONASTÈRE 

Au  tome  XXXVIII  de  la  Bibliothèque  de  VEcole  des 
Charles  (p.  4i4  sis.)  Léopold  D-elislc  a  fait  connaître, 
daiprès  un  reiinaixjuable  manuscrit  à  peintures  exécuté  h 
Tabbaye  de  Saint-Denis  en  1250  (B.  N.  n.  a.  fr.  1098)  (1), 
un  ouvrag'C  on  prose  française  rolatii'  à  saint  Denis  et  à 
son  monastère,  dont  Je  commencoment  et  La  fin  sont 
conçus  ainsi  : 

Commeiicenient  :  Après  la  précieuÉie  mort  que  neutre  sires 
Jliesu  Criz,  verais  Dex  et  verai«  hoem,  vont  souffrir  en  la  veraie 
croiz  ix)r  le  salu  du  munde,  et  après  sa  résurrection  et  sa 
glorieuse  ascension  es  sainz  cieux,  ou  il  siet  a  la  destre  son  « 
père,  da  doctrine  et  11  preeschemenz  des  apoetres  s'espandi  et 
6*€6teiidi  par  totee  terres  et  parvint  a  totes  manières  de  genz. 

Fin  :  Et.  li  servises  et  l'ennor  qui  ileques  est  fez  a  Teesauce- 
nient  des  gloriex  martyrs  radunde  et  repère  a  la  gloire  et 
a  l'essaucement  nostre  seingnor  Jhesu  Crist,  qui  aveques  les 
hommes  deingna  nestre  verais  hom  de  la  benaaite  virge  Marie, 
et  parmaint  verais  Dex  aveques  son  gloriex  Père  et  le  Saint 
E^sperit,  qui  par  sa  grâce  et  sa  haute  franchise  nos  doint  en 
eest  siècle  pardoner  no®  péchiez  et  doner  sa  graoe,  et  en  l'au- 
tre siècle  nos  voille  parmener  a  gloire  pardurable.  Amen. 

Outre  le  man'uscrit  qu'il  présentait  au  puMic,  Delisle 
eignalait  trois  autres  copies  du  môme  ouvrage.  M.  Paul 
Mey-er,  en  son  étude  sur  Les  légendes  hagiographiques  en 
français^  en  a  indiqué  cinq  autres  et  de  plus  a  noté 
qu'il  fut  inséré  dans  quatre  légendiers  (2).  Dans  Tun  des 
manuserits  par  lui  découverts,  le  ms.  696  du  fonds  fran- 

(1)  Les  peintuires  de  ce  maaiuscrit  ont  été  repixxiuites  depuis, 
«lans  la  Collection  de  fac-similés  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
National>e,  "publiés  en  format  réduit  (Bertbaud,  Paris),  sous  le  titre 
Vie  et  histoire  de  saint  Denis.  30  miniatures  du  ms.  fr.  1098  de, 
la  BibL  Nat.  [avec  un©  iiotic©  —  peu  soignée  —  de  Henri  Omont]. 

(2)  Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  XXXIII,  p.  385-387. 


138  VARIÉTÉS 

çais  de  la  BiWiothèquic  Nationale,  l'ouvrage  est  précédé 
d'un  prologue  qu'on  ne  Irouive  que  là,  les  autres  copies 
débuitant  toutes  par  la  phrase  citée  ci-dessus  qui  est  la 
première  du  récit  proprement  dit.  En  dépit  de  cette  sin- 
gularité, bien  faite  pour  éveiller  la  méfiance,  M.  Paul 
Meyer  admet  sans  discussion  que  le  prologue  est  Tœuvre 
de  l'auteur  de  notre  composition  et  n'exprime  pas  le 
moiiudre  doute  sur  son  authenticité.  Cette  opinion,  si  elle 
devait  être  suivie,  entraînerait  certaines  conséciuenoes,  le 
prologue  donnant  des  renseignements  circonstanciés  sur 
le  dessein  de  l'ouvrage  et  la  manière  dont  il  fut  com- 
posé. Aussi  y  a-t-il  intérêt  à  montrer  qu'e-lle  est  erronée. 
L'ouvrage  qui  nous  occupe  est  une  compilation  où  Ton 
a  réuni,  en  les  traduisant  du  latin,  des  extraits  de  la 
Vie  de  sainl  Denis  duc  à  HiWuin  et  des  Gestes  de  Dago- 
berl,  et  des  morceaux  traduits  de  quelques  écrits  de  moin- 
dre intportance  dont  îi  n'y  a  pas  lieu  d'indiquer  ici  le 
détail.  L'ensemble  forme  un  récit  de  la  vie  et  de  la 
passion  de  saint  Denis  et  de  ses  compagnons,  les  saints 
llll^?ltiquo  ot  Eleuthère,  siuivi  du  récit  de  l'invention  do 
leurs  reliques  et  de  «la  fondation  de  l'ab-baye  de  Saint- 
Denis,  et  compâété  enfin  par  l'exposé  de  quelques  mira- 
cles concernant  l'abbaye  et  son  glorieux  patron.  Voici 
maintenant  le  prologue  signalé  par  M.  Paui  Meyer  et 
qu'il  publie  dans  son  (mémoire  : 

Mi  seigneur  et  mi  oampaignon,  vostre  oommandement  et  voz 
prières  m'ont  souventes  foiz  contraint,  et  encor  contraignent 
de  jour  en  jour,  a  faire  et  a  ordener  nous  aucun  tretié  ou 
aucune  bede  ietoire  qui  vous  soient  plesant  à  oïr;  mes,  poui 
la  petiteoe  de  mon  engin,  je  ne  vous  puis  rien  fere  de  moi, 
ainz  convient  encore,  h&  je  le  puis  fere,  que  je  preingne  en 
bouche  d' autrui  et  de  plus  sages  de  moi  ce  que  je  vous  bau- 
droi.  Si  m©  vuel  esforcier  et  entremetre  de  traire  vous  de  latin 
en  françois,  de  plaseure  volumes,  chose  qui  plesant  et  bone 
est  a  oïr  a  touz  ceux  qui  sommes  nez  et  estraiz  du  roiaume  de 
France.  Si  n'i  a  rien  que  pure  vérité.  Si  pourrez  en  cete 
huevre  voier  moût  de  beaus  faie  et  de  loables,  et  moût  de  ma- 
vais.  Si  fait  bon  tout  oïr  :  les  bones  huevres  pour  fere  les  et 


VARIÉTÉS.  139 

pour  deanorer  i  par  bon  essample,  les  mauveses  pour  foïr  les 
et  eschivei'.  Et  tout  autresi  oonme  misfiires  sainz  Denises  fu 
chief  et  patrons  de  France,  et  par  lui  furent  noz  anciens  pères 
entroduiz,  et  nos  après,  en  la  foi  crestienne,  tout  aussi  vuell  je, 
a  l'aide  dou  Père  et  du  Fil  et  du  Saint  Esperit,  de  ses  faiz 
et  de  sa  glorieuse  pa^ion  et  de  ses  compaignons  fere  chief 
de  coronne  et  oonmencement  de  cete  huevre.  Et  por  ce  que 
aucuns  ne  cuideroient  pas,  par  aventure,  que  aucun  glorieus  ' 
martir  et  confessor  et  aucunes  glorieuses  virges  reposassent  en 
Teglise  dou  precious  martir  monseigneur  saint  Denis,  se  il  ne 
savoient  Ja  resou  et  la  manière  comment  il  i  furent  aporté,  le 
me  oovient  chouchier  en  ces-te  huevre  après  les  fez  et  la  glo- 
rieuise  passion  dou  très  beneiiré  martir  monseigneur  saint 
Denis  et  après  l'invention  de  li  et  de  ses  compaignons,  et  après 
aucuns  miracles  que  Nostre  Sire  fist  par  lui  ou  lieu  ou  il  est 
ore  en  cors  ensejpouturez  honorablement.  Si  conmencerai  einsi 
eu  non  de  la  sainte  Trinité,  amen  (1). 

On  est  très  surpris  de  voir  ce  prologue  annoncer,  outre 
le  récit  de  la  passion  et  de  l'invention  de  saint  Denis  et 
de  ses  comipagnons  suivi  de  l'exposé  des  miracles  san- 
dionysiens,  des  renseignements  sur  la  translation,  des 
reliques  d'autres  saints  vénérés  à  l'abbaye  :  l'ouvrage  ne 
contient  rien  de  tel,  i»l  est  tout  entier  consacré  au  culte 
des  saints  Denis,  Rustique  et  Eleuthère.  Il  suffit  toutefois 
de  se  reporter  au  m-s.  696,  d'où  est  extrait  le  prologue, 
pour  trouver  te  mot  de  d'énigme.  Après  notre  ouvrage, 
terminé  par  la  phrase  indiquée  au  diéBut  du  présent  arti- 
cle, ofli  lit,  au  recto  du  folio  16,  la  rubrique  que  voici   : 

De  monseigneui-6  (sic)  Hilaire  de  Poitiers,  de  saint  Patrocle. 
de  saint  Hilier,  de  saint  Romain,  de  l'Innocent  (2),  de  saint 
Cucuphas,  et  de  saint  Ypolite,  de  saint  Eugine  evosque  et 
martir,  de  saint  Pèlerin  et  de  sainte  Osmanne,  et  des  .III. 
des  .XI.  Mile  Virges  c'est  assavoir  Semibare,  Seconde  et  Pa- 
nefrede,  et  de  Fermin,  et  de  saint  Denis  le  confesseur,  et  de 
Tun  des  oompaignons  monseigneur  saint  Morise.  Et  preme- 
rement  de  monseigneur  saint  Hylaire  de  Poitiers. 

(1)  P.  Meyer,  ouvr.  cîtéf  p.  386. 

(2)  Il  s'agit  de  l'un  des  «  Inmocenz  qui  pour  l'amor  de  Nostre 
Seigneur  furent  martire  bouz  Herodes  ». 


140 


VARIETES 


Suivent  cies  notices  sur  chacun  dec  saints  indiqués. 
Rien  qu'en  parcourant  l«eurs  noms  on  reKîannaît  que  ce 
sont  là  les  saints  dont  l'abbaye  de  Saint-Denis  possédait 
des  reliques.  C*est  ce  catalogue  raisonné  des  reliques 
sandionysiennes  que  vise  de  prologue  dans  le  passage  qui 
nous  a  sunpris. 

»  Ce  catalogue  i'aisait-il  partie  de  l'ouvrage  primitif  ou 
constitue-t-il  une  addition  postérieure?  La  notice  qu'il  con- 
sacre à  «  l'un  des  compaignons  saint  Moriseiu  w  va  ré- 
pondre à  cette  question.  Elle  est  ainsi  conçue  : 

« 

De  l'un  des  compaiynons  (1)  saint  Morisem.  —  Li  predons  et 
religion*»  li  rois  Loys  pour  qui  mérites  Nostre  Seigneur  a  fait 
maint  grant  miracles  a  ssa  sepoutiire  qui  toz  jors  ama  et 
garda  la  pes  de  sainte  église  aporta  en  son  temps  .1.  des  com- 
puinoii«  saint  Morise  qui  fu  li  uns  des  chevaliers  de  la  Légion 
tybeienne  qui  souz  l'eonpereur  Deoclicien  et  Maximien  souffri- 
rent martire  pour  la  foi  Nostre  Seigneur  oveques  leu[r]  che- 
vetains  saint  Morise,  saint  Blanchart,  saint  Vitor,  saint  Su- 
pire.  Et  se  il  l'ont  (sic)  trait  de  bêle  compaignie  en  très  bêle 
le  i-emifitrent;  quar  il  est  en  la,  compaignie  monseigneur  saint 
Denis  le  grant  Ariopagiste  et  de  ses  compaignons  saint  Rus- 
tique et  saint  Eleutere,  saint  Ypolite,  saint  Ystace,  saint  Fer- 
min  le  martir,  saint  Cucuphas,  sainte  Osmanne,  saint[es]  Se- 
mibare;  Seconde  et  Panefrede  et  oveques  pluseurs  Innocenz 
qui  furent  martirie  souz  Herode  oveques  cui  il  repose^  tuit  en 
une  chasse,  en  roratoire  saint  Morise,  et  oveques  saint  Pèle- 
rin, saint  Hylaire,  saint  Patrocle,  saint  Cucuphas,  saint  Hy- 
lier,  saint  Romain  et  saint  Denise  le  confessor:  en  celé  com- 
paignie eit  en  celé  guise  fu  aportez.  Tuit  cil  cors  saint  gie- 
sent  entièrement  en  l'église  de  monseigneur  saint  Denis  qui 
sont  par  nombre  .XIX.  Moût  i  a  sei[n]tuëre6  particuliers,  si 
comme  est  l'espaule  saint  Jehan  Baptiste,  le  chief  saint  Père 
le  martir  et  autres   (fol.    18,   verso). 

La  transllation  dont  il  s'agit  eut  lieu  en  1262  (2).  Les 
ternies  dans  ieisquel»  il  est  -parlé   do  saint  Louis   four- 

(1)  Entre  g  et  n,  le  copiste  a  mis  par  mégarde  le  signe  abrévia- 
tif  de  con-, 

(2)  Le  Nain  de  Tillemont,  Vie,  (h  i^aint  Loul^*,  éd.  Gauile  (Soc.  de 
VHUt.  c/c  France),  t.   IV,  p.   257. 


VARIÉTÉS  •  141 

nissentdes  dates  plus  précises.  Il  est  ckir  que  l«e  texte 
est  postérieur  à  la  anort  du  roi  (1270)  et  ^intérieur  à 
sa  canonisation  (1297)  :  il  y  a  miracles  sur  la  tombe,  il 
n'y  a  pas  encore  de  «  cors  saint  »  ;  Ton  espère  saUvS 
doute  que  le  «  ju<s*e  et  pieux  roi  »  sera  élevé  au  rang 
des  bieniheureux,  mais  ce  n'est  ])as  Là  eneore  un  fait 
accomipli.  Il  en  résulte  que  le  catalogue  et  le  prologue 
qui  l'annonce  sont  postérieurs  de  vingt  ans  au  moins  au 
nus.  B.  N.  n.  a.  fr.  1098  do  l'ouvrago  qui  nou-s  occuiî-e, 
ce  manuscrit  ayant  été  exécuté,  comme  nous  l'avons  dit 
pilus  haut,  en  1250.  On  ne  saurait  donc  faire  aucun  fond 
sur  les  renseigneanents  donnés  dans  le  prologue.  L'auteur 
de  Ja  compilaition  contenue  dans  le  ms.  696  a  pris  le 
«  chief  de  coronne  »  de  son  livre  «  en  bouche  d'autrui  » 
dans  un  sens  beaucoup  plus  littéral  qu'il  ne  dit  ;  seuls 
le  prologue  et  le  cataîogue  sont  son  œuvre  personnelle. 
Je  veux  bien  croire  qu'il  a  tiré  le  catalogue  de  «plusieurs 
volumes  »  latins,  encore  qu'il  n'eût  pas  été  difficile  de 
trouver  toutes  ces  indications  réunies  dans  plus  d'un 
recueil  sandionysiên. 

En  terminant,  je  note  que  le  ms.  n.  a.  fr.   1098  n'est 
qu'une  copie  d'un  autre  pIlus  ancien  et  que  son  modèle 
était  orné  de  peintures.  Il  est  aisé  d'établir  ces  deux  pro 
positions. 

D'abord,  notre  man-uscrit  n'est  qu'une  copie,  puisque, 
au  fol.  15  V**,  est  omis  le  récit  d'un  des  plus  célèbres 
miracles  de  saint  Denis,  celui-là  même  qui  a  fixé  la  re 
présentation  du  saint  dans  rimagerie  Pdligieuse  :  le  mar- 
tyr portant  sa  tête  dans  ses  mains.  On  lit,  à  Tendroit 
indiqué,  dans  le  manuscrit   : 

Et  por  ce  que  Nostre  Sires  volait  apertoment  demostrer  a 
toz  les  glorieuses  mérites  de  sun  martyr  qui  estoit  a-postre 
de  France,  por  ce  que  sa  glorieuse  victoire  apareiist  meesme- 
nient  (1)   illeques  ou  il  avoit  semeo  la  parole  Damledieu,   une 

(1)  Me^-smement  et  s^e.mAC  qui  se  lit  un  peu  plus  loin  sont  écrits 
dans  le  manascrib  méésmement  et  semée.  L#6  manuscrit  est  en  effet 
accentué.  L'on  sait  que,  passé  les  premières  années  du  XIII®  siècle. 


142  VARIÉTÉS 

très  grant  poours  envaï  toz  ceixs  qui  illeques  estoient,  car  une 
clartez  très  granz  et  merveilleuse  resplendi  en  la  place.  Avec- 
ques  ce  furent  oï  grant  plenté  d'angles  qui  s'en  aloient  vers 
le  ciel  et  emportaient  les  amee  des  martyrs  et  chantoient  mont 
glorieuswnent  Gloria  tihi  Domine. 


Entre  les  mois  place  et  Avecques,  il  convient  d'inter- 
caler Je  passage  suivant,  que  je  donne  d'après  le  ms.  B. 
N.  fr.  19530,  fol.  48,  recto  : 

Et  li  cors  monseigneur  saint  Denise  se  leva  sus  ses  piez 
et  iprist  son  chief  qui  estoit  deseure  de  son  cors  et  le  com- 
mença a  porter,  si  corne  li  angre  le  conduisoient  o  grant  clarté, 
de  si  cel  liu  de  la  montaigne  ou  il  fu  deoolez  par  l'espace 
d'une  bone  Hue  jusqu'à  liu  ou  il  fu  enterrez.  Et  avoit  avec- 
ques  li  cors  grant  multidude  (sic)  d'angles  qui  chantoioent 
doucement  et  loaient  Noetre   Seigneur. 

Je  dis  en  outre  que  le  manu£crit  qui  a  servi  de  modèle 
pour  l'exécution  du  ms.  n.  a.  fr.  1098  était  orné  de  pein- 
lunes.  En  effet,  dans  ce  dernier  maanufiierit,  l'image  repré- 
sentant la  mort  de  Dago-bert  (fol.  56  ;  fac-similé,  pi. 
XXVIII)  porte  la  légende  suivante  : 


les  accents  ne  paraissent  plus  se  rencontrer  que  sous  la  plume  des 
copistes  d'oufre-mer.  H  y  a  donc  présomiption  que  le  moine  sandio- 
nysien  qui  a  exécuté  notre  manuscrit  à  Tabbaye  était  d'origine 
angJo-normande.  Suchier  (Voyelles  toniqtus,  p.  6)  le  croit  ori- 
ginaire de  «  la  région  située  sur  la  Sedne,  en  aval  de  son  confluent 
avec  rOise  ».  Je  crains  qu'il  ne  se  trompe.  Je  note  à  ce  propos 
que  la  date  de  1248  que  Suchieo*  assigne  au  manuscrit  est  une 
mauvaise  correction  de  ce  que  Delisle  a  déduit  des  indications  chro- 
nologiques données  au  fol.  60  du  manuscrit  (art.  cité,  p.  461). 
Voici  ces  indications:  Ab  aduentu  Domini  usque  ad  preêena 
M.C'C.XLVIII.  —  Ab  Adam  usque  rttodo,  hoc  est  ab  incarnation*' 
Domiui  anno  M.CC.L,  VI  miNia  CXXXI.  Il  est  clair  que  du  26  dé- 
cembre de  l'an  1"  de  l'Incarnation  —  l'auteur  de  la  note  ignore 
(et  qui  le  devinerait?)  que,  par  <Ia  faute  de  Denis  le  Petit,  le  Christ 
est  né  l'an  1"  avant  l'Incarnation  —  jusqu'à  1260  il  y  a  1248 
années  écoulées.  Les  mots  ab  incarnatione  anno  M.CCL  mettent 
d'ailleurs  hors  de  doute  le  millésime  de  1260. 


VARIÉTÉS  143 

Hac  Efipinolii  signatur   uilla  figura; 
Rex  Dagobertus  ea  soluit  mortalia  iura. 
Assistunt  prooeres    ;  Ludouicus,   regius  hères, 
Quem  desolatur  more  patris  eos  comitatur. 
Fluctibus  undifluis  hic  Secana  significatur, 
Ut  patet,  illius  aqua  multo  pièce  natatur. 

A  moins  qu'il  ne  faille  corriger  les  deux  derniers  vers 
ainsi   : 

Fluctu  déficiente  hic  Secana  desideratur 
Crede  mihi,  illius  aqua  nullo  pisce  natatur, 

il  faut  admettre  que  la  légende  ne  se  rapporite  pas  au 
tableau  qu'elle  prétend  expliquer.  On  y  voit  bien  Dago- 
bert  travaiiflé  par  le  «  mal  de  menaison  »  dont  il  va 
succomber  ;  des  seigneurs  le  considèrent  avec  tristesse  ; 
le  pdus  affligé  d'entre  eux,  malgré  son  air  de  famille  avec 
les  autres,  est,  à  n'en  pas  douter,  Clovis  II.  Mais  la 
scène  se  passe  dans  une  chambre  :  rien  n'y  indique  Epi- 
nay,  rien  n'y  figure  la  Seine  ;  des  poissons  nulles  nou- 
velles. Le  .peintre  a  modifié  la  composition  du  tableau 
qu'il  avait  sous  les  yeux  ;  il  faut  que  le  «  miniateur  » 
chargé  de  mettre  les  explications  ait  été  bien  pressé  ou 
bien  distrait  pour  reproduire  rancienne  légende.  Ne  lui 
en  ayons  pas  trop  de  son  étourderie  :  elle  confirme 
l'opinion  de  Dediis'le  qui  ne  voyait  dans  le  texte  de  notre 
livre  qu'un  aiocessoire  destiné  à  servir  de  commentaire 
aux  peintures  (1).  Cette  compilation  sandionysienne  est 
essenliellement  un  livre  à  images.  Tiendrons-nous  là 
reXfpHc^ation  du  fait,  noté  par  M.  Paul  Meyer,  qu'on  la 
rencontre  rarement  dans  les  légendiers,  qui  ont  généra- 
Ir-ment  adopté  une  autre  version  de  la  vie  de  saint  Denis? 
Dernière  question.  Les  légendes  des  peintures  sont  en 
vers  lalins,  quoique  le  texte  français,  traduit  du  latin, 
montre  que  le  livre  s'adresse  à  des  personnes  ignorant 
ou  connaissant  très  mal  cette  lan<ïue.  11  v  a  là  une  incon- 

(1)    Article  cité,   p.   454. 


144  VARIÉTÉS. 

séquence  dont  on  aimerait  à  connaître  le  motif.  Elle  ne 
semble  pas  être  justifiée  par  l'usage  :  il  ne  m^  souvient 
pas  d'avoir  rencontré  de  manuscrit  illustré  dont  le  texte 
fût  en  français  et  les  légendes,  sous  les  peintures,  en 
latin.  Je  serais  assez  porté  à  .croire  que  notre  livre, 
j'entends  dire  l'original  d'où  sont  dérivées  les  copies  con- 
servées, est  une  édition  française  d'un  ouvrage,  égale- 
ment illustré,  en  Jatin.  Il  faudrait  toutefois  être  beau 
coup  plus  versé  d^nns  l'histoiro  de  la  miniature  au  moyen 
Age  que  je  ne  suis  pour  produire  cette  hypothèse  avec 
quelque  assurance.  Je  ne  la  donne  que  pour  ce  qu'elle  est  : 
une  suggestion  dont  il  appartiendra  à  de  plus  habiles  que 

moi  de  dire  la  valeur. 

Jean  A  cher. 

LA  VILLR  DK  FORXIAUS  ET  L'ABBAYE  DE  SAINT-DENIS 

AvâTit  de  rejoindre,  dans  la  chanson  d'Ansels  de  Car- 
lage^  le  héros  du  roman  à  Caslesoris,  Charlemagne  et 
ses  hommes  s'arrêtent  à  une  dernière  étape  : 

9640  A  quatre  liues  decha  un  pendant 
Se  sont  logié  sor  une  aige  conanl  ; 
Endroit  Je  none  se  vont  très  bien  lojant  : 
Par  l'osit  alerent  les  fomiaus  atornant, 
A  lor  pains  cuire  les  vont  bien  estorant  ; 
Très  'puis  chele  eure  i  ot  iil  gent  manant  : 
Fomiaus  l'aspelent  puis  cheli  jor  passant. 

M.  Bédier  a  reconnu  en  ce  Fomiaus  Hornillos  del  Ca 
mino,  étape  du  pèlerinage  de  Saint-Jacques  de  Compo«- 
tedle  mentionnée  par  le  Guide  des  pèlerins  et  distante 
de  16  kilomètres  de  Castrojeriz  qui  est  le  Caslesoris  du 
roman  (1).  Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  noter  qu'Hornil- 
los  apiparlenait,  dès  Je  milieu  du  XIP  siècle,  à  l'abbaye 
do  Saint-Denis,  ainsi  qu'il  résulte  de  Taele  suivant,  dont 

(1)   Légrndest  épiqufs^  t.   III,  p.   150. 


VARIÉTÉS.  145 

le  millésime  calculé  selon  l'ère  d'Espagne  correspond  à 
l'an  1156  de  l'ère  chrétienne  : 

In  nomine  Domini  amen.  Sicut  in  omni  oontractu  oondicio- 
nalis  atque  in'perialis  t-estatur  auctoritae,  sic  et  ra-cio  iustitie 
exigit  ut  ea  que  a  regibus  siue  imperatoribus  fiunt  scripto 
firmentur,  ne  temporum  diuturnitate  ea  que  gesta  sunt  obliuio- 
lii  tradantur.  Quapropter  ego  Adefonsus,  Dei  gratia  totius 
Hyspanie  imperator,  una  cum  uxore  mea  impératrice  diomna 
Rica,  cum  filiis  meis  Sancio  et  Fernando  regibus,  Deo  et  eccle- 
aie  sanoti  Dionysii  et  nobis  domno  abbati  Odoni  edusdem  eccle- 
sie  et  omnibus  suceesoribius  uastri«,  pro  animabus  parentum 
moorum  et  peccatorum  meorum  remissione,  facio  cartam  dona- 
cionis  et  textum  firmitatis  de  illa  uilla  que  uocatur  Foi-nelos, 
et  c«t  de  meo  regalengo,  in  uia  publica  peregrinorum  que  ducit 
axl  Sanctum  Jacobum,  et  distat  a  Burgis  per  quatuor  leru- 
gas...  \\).  Fa<îta  in  Palencia,  11I1<*  nonas  Jajiuarii,  hec  earta, 
era    MCLXXXXIIII,  impcrante-  ipso  Adefonisoimperatore...  (2). 

Jeian  Acher. 


FLOOVANT 

Nam  et  grammatico3,  qucxi  genujs 
hominum  praecipue,  ut  diximus,  appe- 
tebat,  eius  modi  fere  quaestionibus  ex- 
periebfttur  :  quae  mat^r  Hecubae, 
quod  AçliiUi  nomen  inter  uirgines  fuie- 
set,  quid  Sirènes  cantare  sint  solitae  r 
(Suétone,    Vie  de   Tibère). 

D*an.s  la  nouvelle  édition  de  sa  Grammatik  des  Altfran- 
zosischen,  M.  Dietrich    Behrens    cite,  pour    illustrier    la 

correspondance  phonétique  germ.  hl fr.  //-,  Texeon- 

plie  suivant  :  «  francique  Hluthawing  —  lat.  vulg.  Flo- 
tawengu  {îr,  Floovant)»  (3).  On  saiique  Hluthawing  est  la 

(I5    Hornillos  est  à  21  kilomètres  de  Burgos,   voy.   Légendes  épi- 
fjjics,   t.    III,  p.    181. 

(2)  Tardif,    Monvments   historiques^    n^   547    (d'a<près   l'original). 

(3)  Grammatik  des  Altfranzôsischen,  10.,  revidierte  Auflage,  Lëip 
zig,  1914,  §  30.  5,  p.  32. 

10 


146  VARIÉTÉS. 

form<3  prétendûm'cnt  gcrnianique  (1),  Flotawenrju  la  for- 
me prétendument  romane  d'un  prétendu  pseudonyme  que 
M.  Pio  Rajna,  en  1884,  a  fait  prendre  à  Thierry  I*',  ou, 
si  il'oîn  ne  vou'lait  pas  de  Thierry  P',  à  Clolaire  P',  pour 
aider  soit  ce  Thierry  P"^,  soit  ce  Clotaiine  I*"^,  à  se  cacher 
duraiiit  un  exil  imposé  à  la  faveur  du  silence  des  textes 
par  ledit  M.  Rajna  à  Fum  de  ces  princes,  à  moins  que  ce 
ne  fût  à  l'autne  (2).  On  sait  pareillemeait  que  les  recher 
ches  de  M.  Bédier  sur  Jes  Légendes  épiques  n'ont  point 
ébranllié  la  foi  diQç  savants  allemands  dans  le  co-nte  de 
M.  Rajnia.  H.  Suchier  et  M.  Fœrster  l'accaptent  dans  leurs 
plus  récentes  publicatioins  (3);  ie  précis  de  M.  Voretzsch, 
qu'oin  égale  en  Allemagne  aux  ouvrages  des  Foersler  et 
des  Suchier,  ne  manque  pas  non  plus  de  le  donner  pour 
véridique  (4).  Touite  rAllemagne  croit  encore,  en  l'an  de 
grâce  1914,  à  Flotawengu  et  à  Hluthawing  ;  on  s'expli- 
que donc  d'exemiple,  à  /preanière  vue  surprenant,  donné 
par  M.  Behrenis. 

Nous  n'onlneprendrons  pas  de  le  discuter.  Si  la  criti- 
que allemande  ressent  jamais  quelque  confusion  de  Hlu- 
ihawing-Flotawengu,  elle  s'appliquera  à  persuader  MM. 
Behrens,  Suchier,  Foerster  et  Voretzsch  du  caractère  peu 
sérieux  dcis  pseudonymes  que  les  érudits  modernes  don- 
nent, en  guise  de  viatique,  aux  Mérovingiens  qu'ils  éprou- 

(1)  Le  th  et  Va  du  thème,  dont  M.  Behrens  gratifie  amssi,  dans  le 
même  §  30,  le  nom  de  Clovis,  Hluthawig,  représentent,  l'un  un  coup 
droit  porté  à  la  loi  de  Verner,  l'autre  une  tentative  d'aménagement 
de  la  phonétique  germanique  par  les  romanistes  allemands  embar- 
rassés d'expliquer  la  forme  Cloevis.  Quant  au  suffixe  d'apparte- 
nance 'ing,  on  sait  qu'il  se  joint  soit  à  la  forme  pleine  du  nom,  en 
l'espèce  *Hlodhowig,  soit  à  la  forme  courte,  dite  hypocoristique,  en 
l'espèce  *Hlodho  ;  l'analogie  avec  Merouingi  ne  porte  pas,  *Hîo- 
dho-  étant  un  thème  en  -o-,  alors  que  dans  Mcrouechus  on  a  affaire, 
comme    me   le   dit    M.    Robeirt   Gauthiot,    à   un   tout   autre    thèfne, 

(2)  Origini  deïVepopea  francese,  p.  131-168. 

(3)  H.    Suchier,    Geschichte   der  frz.    Literatur,   2«  éd.,    p.    15    ; 
Foerster    u.     Koschwitz,     AUfranzi^^ischeê     Uebnngsbuch,    4'     éd., 
p.  247. 

(4)  Voretzsch,   Einfiihrung  in  das  Stiidiiim   drr  altfrz.   Literatur, 
2«  éd.,  p.  205    s. 


VARIÉTÉS.  147 

v€nt  te  besoin  de  bannir  des  états  de  leurs  pères.  Pour 
notre  pa-rt,  nous  craindrions  d'impatienter  les  lecteurs  de 
la  Revue  des  langues  romanes  si  nous  nous  attardions  à 
montrer  l'étranigeté  de  pareilles  aber rations,  et  nous  nous 
bornerons  à  présenter  une  eacplication  du  nom  Floovant, 
Ce  nom,  qui  est  celui  d'un  fils  chimérique  du  roi  Cloo- 
vis   dans   un   roman   français   de   l'époque   de   Philippe - 
AugiiSibe  publié  en   1859  par  Guessard  et  Michela-nt  (1), 
a   une  vague   couleur  mérovingienne.    Elle   lui   vient  de 
sa  i^ssemblance  avec  le  nom  de  Ciloovis.  Si  l'on  fait  abs- 
traction de  rinitiaJe,  Floovant  est  à  Cloovis  ce  que  sont 
Molsani   à  Moisis,   Fouqucranl   à   Fouqueris,   Persanl   à 
Persis,  etc.  ('2),  L'aincioivne  déclinaison  des  noms  propr^^s 
offrais,  un  procédé  commode   pour  fabriquer  des  noms 
fabuleux  et  les  trouvères  ne  se  sont  pas  fait  faute  d'y 
re<x)urir.   L'auteur  -de  notre  roman  n'a   pas  manqué  de 
profiter  de  cette  ressource  :  id  nomme  les  deux  fils  du 
roi  FJo»re,  Tuai  Maudoire  (var.  Maudaire),  l'autre  Maude- 
ram  (var.   Maudaran,   nominatif  Mauderanz    et    Mauda- 
ranz)  (3).  Les  noms  de  femmes  sont  à  ra\M}nant.  Le  roi 
Flore  a,   outre  ?es  deux  fils,   une  filJe   :  edle  s'appelle 
Floreie,  La  fillo  du  roi  Galien  porte  le  nom  de  Mauc/alie, 
c'est-à-dire  Mal-Galie,   On  voit  par  cet  exemple  que  le 
trouvère  essaie  (parfois  de  dissimuler  son  procédé  :  l'em- 
jiiloi  du  très  préjoralif  préfixe  «  sarraeénique  »  Mal-  ne 
paraît  pouvoir  s'expliquer  que  par  Là  ;  ce  stigmate  flé- 
Irissant   ne  con^vient  guère   ù   Maugalie,   qui   joue   dans 
Je   roman  le  rôle  d'Orable.  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  d'être 

(1)  Floovant i  chanson  de  geste,  p.  p.  Guessard  et  Michelant 
(Anciens  'poètes  de  lu  Frcmc<').  —  Je  justifierai  ailleurs  la  date  que 
j*  assigne  au  poème. 

(2)  Wesseiloffiki  (Archiv  fur  slavische  Philologie,  t.  VI,  p.  573, 
note),  a  le  premier  reconnu  que  la  finale  de  Floovant  se  rattache 
à  l'ancienne  déclinaison  ;  mais  il  tire  le  thème  Floov-  de  Flauius 
et   voit  là  la  preuve  des  origines  romaines  de  notre  chanson. 

(3)  C'est  le  hasard  qui  fait  qu'on  ne  trouve  pas,  à  côté  de  la 
forme  Mauderam,  Maudaran,  la  forme  avec  f,  Matiderant,  Muu- 
dccrant  ;  le  nom  de  Flovant  est  écrit  tantôt  avec  un  f,  tantôt  sans 
cette   lettre. 


148  VARIÉTÉS. 

surpris  qVfC  flai>s  Floovant  Tinitiole  de  Cloovis  soit  allé- 
rée  :  rauteur  ne  procède  pas  mécaniquement,  il  «oigne 
ses  noms. 

Pourquoi  FI-  plutôt  que  B/-  ou  PI-  ?  Peut-être  parce 
que  de  ces  trois  combinaisoas  également  bonnes,  —  Gl- 
ne  se  distingue  pas  assez  -de  C/-,  et  il  n'existe  pas,  en 
français,  d'autres  consonnes  combinées  avec  /  à  Tiniliale, 
—  la  combinaison  choisie  s'est  présentée  la  première  à 
l'csiprit  du  trouvère  sans  qu'il  eût  d'autres  motifs  de  la 
préférer  aux  deux  autres  :  il  fallait  prendre  u«  parti  et 
lo  choix  était  indifférent.  Mais  il  se  peut  aussi  qu'il  ait 
adoipté  Floovant  à  .cause  du  doublet  Floovis^  tiré  de  Flo- 
donewi  sur  k»  modèle  de  dlodoueun  :  Chovis,    A    côlé 
des  formes  ('lodoueuH,  llludomcus  et  leujis  variantes,  les 
livres  répandus  a-u  XIP  siiècJe  connaissent  la  forme  Fia- 
doucus.  L'on  sait  même  rendre  compte  de  ce  doublet.  La 
Vie  de  sainte  Clotilde^  comiposée  au  X*  siècle,  mais  dont 
on  ne  signale  pas  de  manuscrits  antérieurs  au  XII*  siè- 
cle,   appelle   Clovis,    dans   les   sept   premiers   chapitres, 
Flodoueus,   et  à   partir  de  In   Lucdouicus,   la    traiiâilion 
étant  assurée  par  la  formule  rex  Lucdouicus  qui  et  Flo- 
doueuH  qu'on  lit  au  début  du  cliapitne  VIH  (1).  I^  raison 
<le   ce   changement   est  expliquée   au    chapitre   VII.    Ce 
chaipitre  raconte  le  baptême  de  Clovis  :  en  levant  le  roi 
sur  les  fonts  et  en  l'oignani  au  nom  du  Seigneur,  saint 
Ilemi  donna  à  Floovis  le  nom  de  Louis  :  regemque  more 
ccclesiastico  perunxit  uocauitque  eum  Lucdouicum^  quani 
laudabilem  uirum.  Les  glorieux  noms  de  Clovis  et  Louis 
sont  les  noans  du  très  chrétien  époux  de  sainte  Clotilde  ; 
ù  son  passé  oublié  de  ipaïen  correspond  le  nom  obscur 
de   Floovis.    LVx[>licalion  est  bien   déduite,   et    ce     Flo- 
doueus'Lucdouicus  du  X*  siècle  fait  moins  sourire  que  le 
Hluthawing-Flotawengu  des  manuels  allemaïKls  du   XX* 
siède. 


(1)  On  trouvera  cette  Vie  dans  les  Scriptoref^  rerum  nurouingi- 
rariini  {M(fnnm.  (ierm.  /ii>»t.),  t.  II,  p.  341  ».  L'édition  est  dœ  à 
M.    Bruno    Kn»oh. 


VARIÉTÉF.  149 

Glovis  et  Clotil-de  furent  ensevelis  sur  la*  Monlagne- 
Sainle-Genevièvc,  en  la  basilique  des  Saints- A  poires,  con- 
nue plus  tard  sous  le  vocable  de  saint©  Geneviève,  la 
gloire  de  la  sainte,  dont  l'église  .possédait  également  le 
tombeau,  ayant  effacé  le  souvenir  des  premiers  patroms  (1). 
Celle  circonstanoe  préservait  de  Toubli  le  nom  de  Floo- 
vis  :  à  tous  ceux  cfui  veaiaient  vis4er  le  plus  i)opulaire  des 
sanctuaires  parisiens  et  qui  s'arrêtaient  auprès  des  tom- 
bes de  Clovis  et  de  Olotilde,  les  génovcfains  devaient 
raconter  ila  eérémoqiie  de  Reims  et  le  miraele  de  la  Sainte- 
.\mpoule  tels  que  les  exposait  la  vie  de  la  reine  des 
Francs.  Au  vers  13  de  son  roman,  l'auteur  de  Floovanl 
cite,  pour  attester  l'authenticilé  d'u/n  coq-à-l'âne  histori- 
que de  son  invention,  un  livre  parisien,  ou  plus  exacte- 
ment sandionysien,  sur  lequel  je  fournirai  ailleurs  quel- 
ques indications  : 

Ce  fu  en  douce  •  France,  ou  moutier  Saint-Denife, 

Et  qui  ice  voudrai  a  mençonge  tenir, 

Se  voist  lire  Testoire  en  France,  à  Paris. 

Il  en  résuite  qu'il  est  adlé,  lui,  &a  (i  France  »,  à  Paris. 
Il  est  permis  de  croire  qu'il  y  a  appris  le  nom  de  Floovls. 
Mais  il  n'est  pas  nécessaire  de  le  supposer  :  comme  nous 
l'avons  dit,  le  choix  de  l'initiale  FI  peut  avoir  été  fortuit. 
Ce  qui  est  cerlain  et  ce  qu'il  convient  de  retenir  de  cette 
discussion,  c'est  que  le  nom  de  Floovanl  oi'offre  rien  de 
singulier  et  «'explique  par  des  procédés  de  dérivation 
familiers  à  l'onomastique  fabuleuse  des  chansons  de  geste. 

Jean  Acher. 

(1)  Sur  les  sépultures  de  Clovis  et  de  Clotilde,  voy.  Grégoire  de 
Tours,  Hut.  Franc. y  1.  II,  eh.  43  et  1.  IV,  ch.  1"  ;  sur  le  vocable 
de  réglise";  voy.  Ch.  Kohler,  Etude  critique  sur  le  texte  de  la  vie 
latine  de  minte  Geneviève  (Bihl.  de  V Ecole  des  Hautes  Etudes, 
fasc.  48),  p.  XCI    88. 


BIBLIOGRAPHIE 


COMPTES    RENDUS 

I.    Vianey.    —   L 'explication    française:    les    grands   classiquee   des 
XVI«,  XVIII»  et  XIX'  siècles,  Paris,  Hatier,  1914,  1  vol.  in-16 

!M.  Vianey  vient  de  nous  donner  le  dernier  volume  de  la  série; 
il  n'est  pas  indigne  de  ceux  qui  l'ont  précédé,  et  dont  nous  avons 
rendu  compte  en  leiu*  temps, 

Les  auteurs  qui  y  sont  commentés  sont  de  genres  très  divers,  et 
l'on  dirait  qu'on  a  voulu  soutenir  une  gajeiire  en  rapprochant,  à 
quelques  pages  de  distance,  des  vers  de  Ronsard  et  de  d'AubIgnc 
de  moi*ceaux  de  Lesage,  de  Diderot,  de  Bernadin  de  Saint-Pierre, 
de  Michelet.  Il  faut  à  l'auteur  une  singulière  souplesse  d'esprit 
pour  passer  avec  tant  d'aisance  d'une  époque  à  une  autre,  et  pour 
adapter  son  commentaire  au  génie  d'écrivains  qui  se  ressemWent  si 
peu.  Que  M.  Vianey  y  ait  réussi,  nul  n'en  sera  s^irpris  parmi  ceux 
qui  ont  lu  ses  précédents  volumes  ou  qui  ont  eu  le  privilège  d'en- 
tendre ses  cours. 

Pour  bien  apprécier  ce  mérite  si  rare,  mais  si  nécessaire  dans 
un  ouvrage  de  ce  genre,  on  n'a  qu'à  lire  le  commentaire  que 
M.  Vianey  a  donné  de  divers  morceaux  qui  se  suivent  inmiédiate- 
ment  dans  son  volume,  d'abord  une  page  des  mémoires  d 'outre- 
tombe.  Lever  de  sohil  à  Scûzbourg,  puis  une  des  plus  belles  pièces 
des  Harmonies  de  Lamartine,  L'infini  dans  les  Cieux. 

Il  y  oppoee  le  tableau  si  précis  et  si  coloré  de  Chateaubriand  à 
cette  poésie  de  Lamartine,  qui,  suivant  son  heureuse  expression, 
rappelle  la  peinture  de  Corot: 

«  Peintre  des  paysages  natureUement  simples,  il  l'est  aussi  des 
paysages  simplifiés.  Simplifiés  par  la  distance,  par  le  givre,  par 
le  brouillard  de  l'automne,  par  Ha  grande  chaleur  de  midi,  surtout 
par  la  nuit:  car  alors  les  couleurs  «  s'éteignent  »,  les  cimes 
«  s*eflacent  »,  le  regard  «  se  noie  dans  les  vapeurs  »,  et  tous  les 
objets  se  ressemiblent  un  peu  :  collines,  moissons,  tout  fait  penser 
aux  vagues  de  la  mer  et  tout  ondule. 

«  Ainsi  simplifié  ,par  ila  nuit,  le  paysage  peixi  toute  couleur,  et 
Lamaitine  est  indiftepent  à  la  couleur  ;  mais  l'atmosphère  devient 
d'une  quallité  exquise,  et  Lamartine  est  un  des  rares  peintres  qui 
aient   su   rendre  toute   la   poésie  de   ratmosphère...    » 

Cela  est  aussi  juste  que  ipénétrant,  et  on  chercherait  vainement. 


[ 


COMPTES   RENDUS.  151 

dane  Je  livre  de  M.  de  PomairoLS  ou  dans  oedui  de  M.  Zyromski  une 
page  où  le  génie  propre  de  l'auteur  des  Harmonies  ait  été  mieux 
compris  et  mieux  exprimé. 

H  faudrait  pouvoir  citer  non  seulem^it  ces  quelques  lignes, 
mais  tout  le  comimentaire  de  Te  Infini  dans  les  Cieux  »,  car  rien 
ne  caraotérifie  mieux  la  manière  de  M.  Vianey  et  ne  fait  plus 
d'honneur  à  son  taknt.  On  troufvera,  dans  ce  volume,  bien  d'autres 
passages  que  l'on  aura  plaisir  à  llire  et  intérêt  cà  méditer;  si  j'ai 
choisi  celui-ci,  c'est  que  rarement  M.  Vianey  a  été  mieux  inspiré, 
c'eut  aussi  pai"ce  que  les  gens  du  métier  savent  que  parmi  les  poètes 
français  id  n'y  en  a  peut-êti"e  pas  un  qui  soit  plus  difficile  à  com- 
menter que  Lamartine.  Antoine  Bënoist. 

e 

Studier  i  modem  sprakvetei^skap,  utgivna  af  Nyfilologiska  SàUs- 

kapet  i  Stockholm,  V.  Uj)pealaf  Almqvut  é  Wiksdls  boktryckeri' 
a.  h. y   1914,   XLiii-252  p.,  in-8'. 

Ce  volume  s'ouvre  ipar  un  nécrologe  de  Caiil  Wahlund,  dû  à 
M.  P. -A.  Geijer,  et  contient  cinq  (mémoires  intéressant  à  des  ti- 
ti'cs  divers  les  études  ronnanes. 

P.  '3-22,  M.  R.-E.  Zachrisson  étudie  quelques  exeiapdes  d'influence 
française  sur  des  noms  de  lieu  angilais  dans  lesqueis  il  i  a  eu  ohute 
d'une  occlusive  demtole,  ohute  ou  addition  de  r,  contrairement  aux 
t'Ondances  fonébiques  de  l'aingùais.  Certains  cas  n'initéreeeenit  que  la 
gi'afie,  mais  d'tMitres  dénoncent  l'adaptation  en  anglais  d'une  pro- 
nondation.  française  tenue  pour  plus  correcte  et  plus  éLégante. 

P.  89-104,  M.  P. -A.  Geàjer  relève  de  nonubreux  exemples  de  que 
recevant  en  vieux  français  des  emplois  rares  ou  jusqu'ici  mal  con- 
nus; sujet,  à  la  iplaoe  de  qui;  tipe»  qm?,,.  son  et  que...  en  =  dont, 
que...  lui  =  à  qui,  etc..  ;  exposant  de  ra^port^  très  divers  expli- 
qués par  le  contexte;  deux  exemples  de  mère  qui/i  niere  et  im  de 
famé  que  famé  paraissant  signifier  «  comme  une  bonne  mère,  com- 
me uiie  bonne  femme,  comme  doit  faine  un©  mère,  comme  doit  faire 
»ne  femme  »,  donc  sens  tout  différent  de  prov.  mod.  ami  qu*amt 
«  pour  amis  que  l'on  soit  »,  it.  oggi  com*  oggi  «  précisément  au- 
jourd'hui, bien  aujourd'hui  »,  et  comparable  à  celui  de  formules 
du  siiédois  familier  comme  Men  det  âr  ju  imte  ails  sakert,  att  den 

e 

pojken  àr  den  ekyldige.  —  Pojke  som  pojke,  stryk  skall  han  fa 
c  Msus  il  n'est  pas  du  tout  sûr  que  ce  garçon-là  soit  le  coupable.  — 
Ça  n'i  fait  rien  {mci  à  mot  Garçon  commue  garçon),  il  recevra  une 
fessée  ».  Enfin  il  i  a  quelques  exemples  de  que  employé  comme 
conjonction  adversative  au  sens  de  c  mais  ».  Le  même  auteur  dis- 
cute, p.  106-114,  les  vues  de  M.  Cari  Svedelius  sur  la  meileure  raé- 


152  COMPTES  RENDUS. 

iode,  logique  ou  psioologique,  à  emiptloyer  en  sintaxe.  Il  conclut 
dans  un  sens  plutôt  ooneervateur,  et  on  peut  se  demander  en  effet 
61  les  considéra^onis  psicologiques  indispeneablies  pour  expliquer  les 
constructions  n'entreraient  pas  assez  facilement  dans  les  cadres  com- 
modes d'une  sintaxe  qui  tiendrait  compte  en  même  temps  de  révo- 
lution istorique,  —  tout  ceiLa  sans  rigueur  scolastique  et  en  voyant 
dans  la  sintaxe  une  ohoee  assez  simple  en  somme  que  certains  gram- 
mairiens ont  fâcheusement  embrouillée. 

P.  117-130,  !M.  E.  Staaff  consacre  à  l'évolution  des  suffixes  -abi- 
lis  et  -ihUis  un  mémoire  où  il  chei*che  à  pix>uver  que  fr.  -ahley  dial. 
-ctubley  -aide  proviennerat  d'une  évolution  fonétique  populaire.  Les 
arguments  contre  une  formation  savante  pure  et  simple  sont  très 
forts,  mais  toutes  les  objections  convie  l'évolution  populaire  ne 
sont  pas  définitivement  écartées. 

P.  185-227  :  Hilding  KjeUman,  notice  d'un  ms.  contenant  une 
version  ang^lo-normande  inédite  du  miracle  de  saint  Téofile,  teicte  de 
cette  version  avec  le  modèle  latin,  appendice  contenant  notice  et 
publicaition  du  miracle  de  lia  femme  enoeinite  retirée  de  la  m«r  par 
la  Sainte  Vierge  (ms.  Hoy.  20  B  xiv)  et  notes  linguistiques  sur  les 
deux  textes  publiés. 

Le  nécTologe  de  Cari  WaHund  et  le  double  mémoire  de  M.  Geijer 
sont  rédigés  en*  suédois,  le  mémoire  de  M.  Zachrisson  en  anglais  et 
ceux  de  MM.  Staail  et  KjelUman  en  français. 

Jules   BONJAT. 

Paul  Laumonier.  —  Œuvres  complètes  de  Pierre  de  Ronsard.  Odes 
et  Bocage  de  1550,  précédés  des  Premières  Poésies  1547-1560. 
Edition  critique  avec  introduction  et  commentaire.  Paris^  Ha- 
chette, 1914  (Collection  de  la  Société  des  textes  français  modernes). 
Tome  I  :  XLII-271  p.  Tome  II  :  234  p.  Prix  :  10  francs  les  deux 
volumes. 

Tous  les  seiziémistes  appellent  de  leurs  vœux  une  nouvelle  édition 
des  œuvres  complètes  de  Ronsard  :  car  ni  l'édition  Blanchemain,  ni 
l'édition  Marty-Laveaux  ne  peuvent  plus  servir  de  base  à  un 
travail  sérieux.  De  cette  édition  nouvelle,  ardemment  désirée, 
M.  P.  Laumonier  vient  de  publier  les  deux  premiers  volimies.  Nous 
espérons  que  les  autres  ne  &9  feront  pas  trop  attendre.  L*édiieur 
doit  être  encouragé  dans  sa  t.lche  par  la  certitude  que  lorsqu'il 
l'aura  achevée  il  aura  accom/pii  une  des  œuvres  qui  feront  !e  plus 
d'honneur  à  l'érudition   française. 

Il  est  un  point  sur  lequel  tout  le  monde  est  d'aooord  :  une  nou- 
velle édition  de  Ronsard  doit  nous  donner  tontes  les  variantes  suc- 


COMPTES   IlENDtS.  153 

oea»ives  du  texte.  Elles  eoni  très  nombreuses:  car  le  poète  ii*a  pas 
cessé  de  remAnier  ses  vers.  Mais  l'étude  en  est  extrêmement  imipor- 
tante,  non  seuJement  pour  T intelligence  du  génie  de  Ronsard, 
mais  pour  celle  de  la  langue,  du  goût,  de  réruditioo  au  XVI*  siè- 
cle :  en  effet,  tantôt  RonsaTd  corrige  son  texte  spontanément, 
parce  que  son  goût  s'est  modifié  sous  l'influence  de  lectures  nou- 
velles ou  par  la  pratique  de  son  art  ;  tantôt  il  le  fait  après  avoir 
reçu  les  avertissements  directs  ou  indirects  de  ses  amis,  de  ses 
commentateurs,  de  l'opinion.  La  réunion  de  toutes  ces  variantes 
représente  un  travail  considéra-ble  devant  lequel  reculèrent  Blan- 
chemain  et  ^larty-Lavcaux.  M.  Laimionier  a  bien  compris  qu'il 
ne  pouvait  hésiter  à  l'entreprendre.  Or,  on  doit  le  féliciter  vive- 
ment d'avoir  réussi,  non  seulement  à  réunir  toutes  ks  variantes, 
mais  à  nous  les  présenter,  au  bas  du  texte,  d'une  façon  parfaite- 
ment claire:  il  reproduit  le  texte  remanié  sans  aucune  abréviation, 
et  souvent  même  il  reproduit  des  hémistiches,  des  vers  entiers,  des 
groupes  de  vers  dont  une  partie  seulement  a  varié  ;  on  n'a  donc 
aucune  peine  à  i^econstituer  les  textes  successifs.  Trop  d'espace 
cependant  n*a  pas  été  employé,  grâce  à  quelques  simiplificatioins . 
ingénieuses.  Aussi  je  me  d^nande  si  M.  Laumonier,  en  nous  don- 
nant le  texte  de  toutes  les  éditions  publiées  par  Ronsard  lui-même 
et  en  plus  celui  de  l'édition  de  1587,  publiée  a/près  sa  mort,  mais 
qu'il  avait  préparée,  n'aurait  pas  pu  nous  donner  encore  oeiui 
des  aoitres  éditions  posthumes,  dont  la  dernière  est  de  1630.  Je 
n'ai  jamais  examiné,  je  l'avoue,  les  variantes  de  ces  éditions-ci  ; 
je  n'en  connais  ni  le  nombre,  ni  l'importance.  Aucune,  évidemment, 
n'est  l'œuvre  de  Ronsard  et  n'a  le  droit  de  figurer  sur  le  même 
plan  que  les  textes  sortis  de  sa  main  et  qui  tous,  à  im  moment 
donné,  l'on  satisfait.  Mais  peut-être  quedques-unes  de  ces  variantes, 
dues  aux  éditeurs  du  XVI I«  siècle,  nous  renseigneraient-eliles  sur 
ce  qui  n'était  plus  comipria  ou  n'était  plus  estimé  chez  Ronsard 
dans  les  quarante  ans  qui  ont  suivi  sa  mort;  el'les  aussi  auraient 
donc  leur  intérêt  pour  rhistoire  du  goût  et  de  la  langue. 

11  est  un  autre  point  sur  .lequel  tout  le  monde  est  d'accord  : 
c'est  qu'une  nouvelle  édition  de  Ronsard  rendra  d'éminents  ser- 
vices à  l'histoire  de  la  littérature  si  elle  indique,  pour  chaque 
texte,  les  sources  où  de  poète  a  puisé  son  inspiration  et  les  rémi- 
lusoences  qui  ont  excité  sa  verve.  Cette  indication  précieuse, 
M.  Lanononier  nous  la  donne,  dans  les  deux  volumes  qu'il  publie, 
pour  les  Odes  de  1550,  avec  une  netteté  et  avec  une  richesse  d'in- 
formation qu'on  ne  saurait  trop  louer.  Les  sources  antiques,  les 
Bouroes  itailiennes,  les  sources  néo-latines,  les  sources  françaises  sont 
également   sij^^alées,    et   comme  il    était   matériellement    impossible 


154  COMPTES   RENDUS. 

de  citer  tn-extem'o  les  paEsages  imités,  M  est  fait  de  dairs  renvoia 
aux  œuvres  eUes-mêmes.  Cette  indicaticm  des  eouTces  de  Ronsard 
suppose  des  lectures  immcsises.  E^le  fait  le  plus  grand  honneur  à 
la  patieooe  du  nouvel  éditeur,  à  son  émditicm,  à  son  flair,  à  son 
eeos  littéraire;  ajoutons:  et  à  sa  conscience,  car  lorsque  une  source 
de  Ronsard  a  été  découverte  pour  la  première  fois  par  que)qu*un 
des  érudits  qui  Tont  précédé  dans  Tétude  du  poète,  jamais  il 
n*ouh!ie  de  rendre  hoinmage  à  ce  devancier.  En  faisant  ainsi  un 
acte  de  probité,  il  fait  une  œuvre  uti'e  pour  Thistoire  littéraire  ; 
car  il  n*€6t  pas  indiflérent  de  savoir  combien  il  a  fallu  d'efforts 
successifs  et  de  travaux  de  détail  pour  reconnaître  la  plupart  des 
innombrables  sources  du  poète.  £t,  certainement,  on  découvrira 
encore  d'autres  sources,  même  après  que  M.  Laumonier  y  a  passé. 

Avec  l'indication  des  sources,  le  commentaire  de  M.  Laumonier 
donne  les  courtes  notes  biographiques  et  historiques  nécessaires 
à  l'intelligence  du  texte  et  à  l'éclaircissement  des  allusions.  Il  est 
aussi  bref  et  aussi  clair  que  pœstt^le.  —  J'exprime  un  rejjret.  Dans 
lêiins  notes,  Blanchemain  et  Marty-Laveaux  reproduisent,  sans 
aucun  contrôle,  ks  notes  des  anciens  commentateurs.  Un  tel  défaut 
de  critique  est  d'autant  plus  factieux  qu'un  asses  grand  nombre 
des  notes  ainsi  reproduites  ont  été  laites  sur  un  texte  posthume. 
Cependant,  ces  vieilles  notes  sont  pour  nous  souvent  instructives. 
En  effet,  elles  nous  f<Hit  savoir  ce  qui,  du  vivant  de  Ronsard,  ou 
peu  après  sa  mort,  paraissait  dans  soa  œuvre  obscur  au  point 
d'exiger  un  commentaire  :  mots  peu  usités,  allusions  à  dt«  mythes 
peu  connus,  etc.  Quelques-unes  ont  plus  de  prix  encore:  j'entends 
i^Us  qui,  pdUiées  du  vivant-  de  Ronsard  et  avec  s<hi  autorisation, 
ont  été  ensuite  étudiées  par  lui  avec  soin  et  l'ont  déterminé  à 
corriger  son  texte  dans  une  édition  suivante.  Le  texte  des  Ode-^ 
de  1550  a-t-il  été  ainsi  remanié  par  Ronsard  en  quelques  endroits 
sous  l'influence  des  commentaires  qui  en  furent  faits  de  son  vivant? 
Je  n'ai  pas  étudié  la  question.  Mais  pour  ce  qui  est  du  texte 
primitif  du  livre  I  des  Amifurit,  je  crois  avoir  démontré  (préface 
à  l'édition  du  livre  I  des  Amours*  par  Vaganay)  que  Ronsard  le 
corrigea  assez  souvent  à  l'instigation  des  critiques  ou  même  des 
éloges  qu'il  trouvait  dans  le  commentaire  de  Muret.  Je  souhaite 
donc  que,  dans  les  volumes  suivants,  le  nouvel  éditeur  de  Ronsard, 
sans  reproduire  in-ext^tu<o  les  notes  des  anciens  commentateurs, 
signale  et  résmne  soit  celles  qui  montrent  en  quoi  le  texte  de 
Ronsard  étonna  et  embarrassa  stis  contemporains,  soit  surtout 
oeHes  qui  ont  pu  avoir  de  l'influence  sur  le  remaniement  de  ce 
texte. 

J'aborde   on  dernier  point   que,   'ogiquement,   j'aurais  dû  examî- 


COMPTES   RENDUS.  155 

œr  le  piemier,  mais  que  j 'examine  aiprèe  des  autres  patToe  qu'il 
e5*t  peut-être  cedui  emr  Heqxicd  ks  ronsiardisants  ont  le  plus  de  peine 
à  s'entendre  :  dans  une  nouveiie  édition  des  œuvres  complètes  de 
Ronsard,  qued  doit  être  le  texte  f €>nd«imental  ? 

M-arty-Laveanx  a  reproduit  le  texte  de  l'édition  de  1584,  Ja  der- 
nière édition  coUdective  de  seis  oeuvres  que  Ronsaixl  ait  publié  lui- 
môme.  Il  semble  tout  d'abord  qu'on  ne  pouvait  faire  un  choix 
meilleur:  le  Ronsard  de  1584  n'eut-il  pas  le  Ronsard  définitif,  celui 
que  ié  poète  a  lui-même,  pour  ainsi  dire,  légué  à  la  postérité? 

Contre  le  choix  de  ce  texte  on  peut  faire  cependant  de  graves 
objections. 

D'abord,  Ronsard  n'en  fut  pas  entièrement  satisfait.  Il  le 
remania.  Il  iM'épara  une  nouvelle  édition,  que  la  mort  ne  lui 
permit  pas  de  donner  au  pablic,  mais  que  ses  amis  publici^ent  en 
1586-1587.  Si  l'on  était  sûr  que  les  variantes  de  l'édition  de  1587 
sont  toutes  dues  à  Ronsaixl,  le  texte  à  choisir  comme  étant  le  texte 
définitif  serait  celui  de  1587.  Mais  on  est  sûr,  au  contraire,  que  les 
amis  de  Roii«aiti  ont,  de  deur  propre  autorité,  remanié  le  texte 
en  divens  endroits.  Il  s'en  suit  donc  que  nous  n'avons  auoim 
texte  qui  représente  vraiment  le  dernier  état  de  la  pensée  de 
Konsard  :  le  texte  de  1584  ne  lui  a  pas  sembdé  à  lui-même  définitif  ; 
le  texte  de  lo87  n'est  pas  tout  entier  de  lui. 

Et  puis,  le  Ronsard  de  1584,  pour  être  un  Ronsard  corrigé,  n'est 
pas  toujours  un  Ronsard  amélioré.  Blanchemain  disait  même  :  le 
Ronsard  de  1584  est  un  Ronsard  gâté,  le  poète  ayant,  à  cette 
date,  éduîcoré  son  œuvre  pour  obéir  à  des  scrupules  moraux  et 
religieux.  Cette  dernière  assertion  n'est  point  du  tout  exacte:  ceux 
qui  ont  comparé  attentivement  les  éditions  successives  ont  tous 
reconnu  que  Ronsard,  même  en  1584,  a  conservé  bien  des  vers 
qui  nous  paraissent  aujourd'hui  assez  scabi^ux,  mais  où  le  publio 
du  XVI'  siècle,  très  peu  prude,  ne  voyait  probablement  pas  grand 
mal.  Quand  Ronsard,  en  1«584,  corrige  son  texte,  c'est,  comme 
il  a  fait  jusqu'ici,  pour  des  raisons  littéraires  et  non  reiligieuBeB 
ou  morales.  Ce  qui  me  semble  incontestable,  c'est  que  Ronsaird, 
en  1684,  est  un  puriste  :  il  exei-ce  sur  son  propre  texte  la  critique 
d'un  Malherbe.  Avec  bonheur  ?  Parfois.  Mais,  d'autres  fois,  c'est 
au  détrimenit  de  l'orignalité  du  tour,  de  la  poésie  du  terme,  de 
rhaimome  véritabde  du  vers.  Ainsi,  pour  me  borner  à  des  exiem- 
pies  empruntés  aux  Odes,  il  condamne,  en  1584,  dans  l'ode  fameuse 
de  irAubespin,  la  si  jodie  iniversion  du  texte  primitif  :  c  Et  dans 
ton  tronc  mi-mangé  Arangé  Us  Avettes  ont  leur  couche  »,  texte 
déjà  gâté  ainsi  en  1578  :  c  En  ton  pied  demy  mangé  Aldongé  les 
Avettes  ont  leur  couche  ».  Autre  exemple.  De  1555  à  1578  on  lit, 
dans   l'ode  Conte  Denise  socicTe,  cette  strophe    : 


150  COMPTES    RENIH-S. 

Ao    seul    êouffltr   de   ton   haleine 
Les  cliienB  efizoiœy  pM-  la  pleine 

AginsesD^    leurs    abcki& 
Les  fleures  contremout   recolilent. 
Les  loos,  éfraiabiem^mt  AuTftni, 

Après  toi  for  h 9  bai^. 

Elle  devicot,  en  1584: 

An  seul  ë^Mêfir  de  ton   haleine 
Le6  chiens  efbroics,  par  la  i^ine 

Agnîseot  lems  abms. 
Les   fleuves   oontremont   FecuBent, 
Les  iompB  suivent  ta  tract  hitHent 

Tau  owibTt  for  les   bais. 

Pourquoi  Boosard,  en  1584,  a-t-il  condamné  aw  éouffhr  .'  sans 
dooie  parce  qne  cset  infinitif  pris  sobstantiTement  Itû  a  paru 
contraire  à  F  usage.  Pourquoi  a-t-il  condamné  éfroiMement/  sans 
doute  <x«Mne  une  négl^coce,  paroe  qu'il  y  avait  plus  haut  effraies. 
PourqucH  a-t-il  condamné  Apr^s  toi  par  Us  bois  *  Sans  doute  parœ 
que  les  deux  hémistiches  riment  ensenkble:  toi,  bois.  Mais  quelle 
oreille  un  peu  délicate  ne  sent  que  sauffUr,  tfroiabiement,  après 
toi  par  les  bois  offraient  des  sons  admirablement  expressife  qui 
manquent  dans  le  texte  nouveau? 

Je  ne  veux  pas  tirer  de  deux  exemples  des  ctxidusions  trop 
générales.  Mais  je  suis  sûr  qu*on  pourrait  faciiemeot  produire 
d'autres  exemples  qui  démontrerai^ït  que  Ronsard,  en  1584,  est 
devenu  trop  timide,  trop  raisonnable,  qu'il  est  avant  Maibeihe 
im  réformateur,  au  goût  d'ailleurs  moins  sûr  que  le  vrai  réfor- 
mateur. Je  saia  bien  que  ce  Malherbe  commenoe  à  poimfee,  chez 
Ronsard,  de  très  bonne  heure;  mais  il  ne  s'épanouit  que  vers 
la  fin  de  sa  canrière,  alors  que  le  poète  a  presque  cessé  de  pro- 
duire. Coooluons:  le  texte  de  1584,  qui  ne  peut  être  considéré 
absolument  comme  le  texte  définitif,  n'est  pas  non  plus  le  texte 
le  plus  j»voareux. 

M.  Laumonier  adopte  la  méthode  opposée  à  celle  de  Marty* 
Laveaux:  il  prend  comme  fondamental  le  texte  des  éditions  ori- 
ginales; les  autRS  textes  scMit  dans  l'appareil  critique  suivant 
l'ordre  chronologique. 

Ce  système  a  d'^ioontestiuUcs  avantages  que  M.  Laumonier 
explique  fort  bien.  1®  Comme  Ronsard  a  plus  eouv^it  raccourci 
qu'allongé    son    texte,    l'af^areil    critique,    dans    l'édition    nouvelle, 


COMPTES   RENDUS.  157 

n'a  pas  l'inconvénien-t  d'être  plus  cshaTgé  que  le  texte  fonda- 
mental. 2**  La  comparaison  des  varianteG  devient  très  Aisée:  en 
haut  de  la  page,  le  texte  primitif,  le  point  de  départ;  en  bas,  les 
textes  suocessifs  jiisqu'au  jpoint  d'arrivée.  Z^  L'étude  historique 
de  l'œuvre,  à  queilque  point  de  vue  qu'on  se  plaoe,  est  facilitée. 
Aux  historiens  de  la  langue  et  de  la  littérature,  la  méthode  de 
M.   Laumonier  rendTa  des  services  singuliers. 

Lui-même  prévoit  une  des  objections  qu'on  peut  lui  faire:  c'est 
qu'il  présente  Ronsard  au  pufodic  autrement  que  le  poète  n''a  voulu 
être  présenté,  puisque  dès  1560  celui-ci  a  essayé  de  classer  ses 
pièces  d'après  les  genres  littéraires.  Une  autre  objection,  c'est 
que  le  texte  fo!nda<mentail.  Je  texte  qu'on  lit  en  haut  des  pages, 
est  bien  loin  d'être  toujours  le  texte  le  plus  intéressant,  celui 
sa-ul  auqiiel  tiemie  après  tout  le  grand  public,  celui  qu'eux-mêmes 
les  historiens  de  la  littérature  relisent  le  plus  volontieTS.  Avec  le 
système  de  M.  Laumonier,  ce  texte  intéressant  est  exposé  à  se 
trouver  dans  l'aippareil  critique  ;  sans  doute,  on  n'aura  pas  de 
peine   à   le  dégager,   mais   encore    faudra-t-il   le  dégager. 

Ainsi,  les  Odes  de  1550  contiennent  déjà  quelques-unes  —  très 
peu,  à  vrai  dire  —  des  pièces  de  Ronsard  qui  sont  vraiment 
immortelles  j  mais  l'ode  De  V Election  de  son  sépulcre  est  peut-être 
la  seude  de  ces  pièces-ci  dont  le  texte  primitif  soit  satisfaisant. 

Voyez  l'ode  à  la  Fontaine  Bellerie,  imitée  d'Horace.  Le  texte 
primitif  offre  une  prenuère  strophe,  non  point  peut-être  mauvaise 
en  soi,  mais  qui  a  le  tort  d'exprimer  déjà  l'idée  qu'il  fallait 
réserver  pour  ila  fin:  la  fontaine  deviendra  célèbre  parce  que 
Ronsard  l'aura  chantée.  —  A  la  strophe  4,  le  texte  primitif  offre 
une  maladroite  imitation  du  Te  nescit  tondre  d'Horace:  c  L'ar- 
deur de  la  Canicule  Toi,  ne  tes  rives  ne  bruU  ».  Comme  si  l'été 
le  plus  torride  pouvait  brûler  vne  source/  —  La  5*  strophe  débute 
par  un  latinisme  malheureux  :  c  Tu  seras  faite  sans  cesse  des 
fckntaûies  la  princesse  ».  Je  reconnais,  d'ailleurs,  que  la  correction 
est  d'un  bonheur  très  contestable:  c  lo,  tu  seras  sans  cesse..  » 
Voi'là  donc  une  ode  dont  le  texte  primitif  ne  peut  guère  être 
considéré  comme  le  meidleur. 

La  charmante  ode  à  la  Forest  de  Gastine  a  bien  plus  gagné 
encore  aux  corrections.  Ou  plutôt  edle  ne  devient  charmante  qu'à 
partir  de  l'édition  de  1555,  laquelle  conserve  seulement  deux  stro- 
phes   du   texte   primitif,   en   supprime   deux,    et   en    refait   quatre. 

Pour  d'autres  recueils  que  les  Odes  de  1550,  le  texte  primitif 
risque,  je  crois,  d'être  moins  rarement  un  texte  défectueux.  Mais 
le  lecteur  des  deux  premieirs  volumes  de  la  nouveHe  édition  devra 
se  résigner  à  oheroheir  assez  souvent  les  belles  choses  dans  l'appa- 
reil critique. 


158  COMPTES   RENDUS. 

Il  semble,  en  confiéquence,  qu'on  soit  amené  à  im  troisième  eysr 
ièfme,  celui  de  Blanchemain.  :  prendre  comme  te3bte  iondamental 
le  texte  donné  par  Ronsard  à  l'époque  où  le  génie  du  poète  attei- 
gnit son  apogée. 

Oui,  mais^qued  est  ce  texte? 

Blanchemain  répondait:  celui  de  1560,  celui  de  la  première 
édition  collective  que  Honfiard   ait  donné  de  ses   œuvres. 

Je  crois  avoir  assez  étudié  les  (Mes  pour  pouvoir  dire  que,  en 
oe  qui  concerne  cette  «partie  de  l'œuvre  de  Ronsard,  le  meiUeur 
texte,  le  plus  poétique,  eat  en  effet  celxd  de  1560:  jusque  là, 
Ronsard,  quand  il:  corrige  ses  Odes^  est  plutôt  heureux  ;  à  partir 
de  là,  il  gâte  plutôt  qu'O  n'améliore  le  texte.  Pour  les  pi^emiers 
livres  *d'i4mour^,  je  crois  que  le  texte  de  1560  est  aiissi  le  meilleur. 

Mais  la  produ-ction  de  Ronsard  après  1560  fut  considérable 
encore.  Si  l'on  prend  comme  base  d'une  édition  nouvelle  l'édition 
de  1560,  il  faudra  donc  donner,  dans  une  très  longue  suite,  tout 
ce  que  le  poète  publia  depuis  1560  jusqu'à  sa  ^nort.  Dès  lors,  l'édi- 
tion nouvelle  fera  un  ensemble  singulièrement  disparate,  —  l'édition 
Blanchomain  en  est  la  preuve. 

Faut-il  donc  (prendre  comme  texte  fondamental  celui  d'une  des 
éditions  collectives  postérieures  à  1560,  par  exemple  celui  de  l'édi- 
tion de  1578?  C'tst  le  texte  que  M.  Vaganay  a  choisi  comme  base 
de  son  édition  des  Amours  (Paris,  Champion)  et  de  son  édition 
des  Odes  (Strasbourg,  Bihliot,   roman.) 

Une  édition  fondée  sur  le  texte  de  1578  ne  fera  pas  un  tout 
disparate  comme  une  édition  fondée  sur  le  texte  de  1560  :  car,  la 
production  de  Ronsaid  en  1578  est  à  -peu  près  terminée.  Klie 
donnera  assez  souvent  un  texte  plus  intéressant  qu'une  édition 
fondée  sua*  le  texte  de  1584;  car  Ronsard,  en  1578,  est  moins 
éloigné  qu'il  ne  le  sera  six  ans  plus  tard  de  l'époque  de  sa  pleine 
maturité.  Cependant,  au  texte  de  1578  on  peut  faire,  plus  ou 
moins,  les  mêmes  objections  qu'au  texte  de  1584:  d'une  part,  il 
ne  donne  pas  le  dernier  Ronsard,  le  Ronsard  que  le  poète  lui- 
même,  à  sa  mort,  voulut  offrir  à  la  postérité;  d'autre  part,  il 
donne  un  Ronsard  déjà  trop  puriste,  un  Ronsard  qui  n'est  plus 
celui  qui  a  fait  la  grande  révoduticm  littéraire  à  laquelle  le  nom 
de  Ronsard  est  attaché. 

A  quelle  conclusion  définitive  sommes-nous  donc  acculés  ?  A 
oeUe-ci,  je  crois  :  il  est  impossible  de  donner  une  nouvelle  édition 
de  Ronsard  dont  le  texte  fondamental  fasse  l'affaire  de  tous  les 
genres  de  lecteurs. 

Aux  historiens  de  la  langue  et  de  la  littérature,  à  ceux  qui 
veulent  faii>e  de  l'œuvre  de  Ronsard  une  étude  fondée  sur  la  méthode 


COMPTES   RENDUS.  159 

historique,  à  ceux  pour  qui  sont  faites,  en  somme,  1«6  éditions 
critiques,  l'édition  d-e  M.  Laumonier  donne  satisfaction,  d'autant 
que  le  texte  est  aocomipagné  d'un  commentaire  très  riche. 

Quant  au  grand  public,  quant  à  ceux  qui  li&ent  une  œuvre 
poétique  pour  leur  agrément,  quant  à  ceux  qui  admirent  les  poètea, 
non  pour  des  raisons  historiques,  mois  pour  des  raisons  étemelles, 
ceux-là,  avouons-ile,  ne  liront  jamais  Bonsard  que  dans  des  mor* 
ceaux  choisis.  Or,  à  ceux-là,  ce  qu'il  convient  d'offrir,  dans  des 
morceaux  choisis,  c'est,  pour  chaque  pièce,  le  texte  reconnu  le  plus 
beau,  quelle  qu'en  soit  la  date.  On  donnera,  en  bas  de  la  pièce, 
la  date  du  texte  reproduit  et  cedle  de  la  première  apparition  de 
la  pièce.  On  pourra  donner  aussi  les  variantes,  dans  les  cas  où 
l'éditeur  supposera  qu'au  texte  choisi  par  lui  comme  le  plus  iuté- 
rtesant  certains  lecteurs  en  préféreraient  peut-être  un   autre. 

Pas  un  des  recueils  de  morceaux  choisis  actueddement  en  circu- 
lation n'est  satisfaisant.  Pour  plusieurs  pièces,  d'ailleurs,  tous 
donnent,  —  par  la  faute  de  Blanchemain,  —  un  texte  qui  n'est 
celui  d'aucune  des  éditions  publiées  par  Ronsard  lui-même.  Mais 
un  bon  recueil  de  morceaux  choisis  de  Ronsard  ne  pourra  être 
fait  que  lorsque  l'édition  critique  de  ses  œuvres  complètes  sera 
achevée.  Souhaitons  qu'elle  le  soit  bientôt  et  qu'elle  suscite,  sur 
l'œuvre  de  Ronsard,  une  ample  moisson  de  travaux  divers. 

Joseph    VlANEY. 


PRIX  ANATOLE  BOUCHERIE 

La  Société  des  Langues  Romanes  a  décerné,  en  1914,  le  prix 
Anatole  Boucherie  à  M.  Jules  Ronjat,  pour  son  Esmi  de  syntaxe 
des  qutrlers  provençaux  modernes.  Le  rapport  sur  le  concoui'^  auquel 
cet  ouvrage  a  pris  part  a  été  rédigé  par  notre  confrère  M.  Georges 
MilUwxleb  ;  voici  la  partie  de  ce  rapport  qui  concerne  le  travail 
couronné    : 

«  Ce  livre,  un  in-S^  de  306  pages,  vient  combler  fort  heureu- 
sement une  lacune  importante  dans  notre  connaissance  de  la  lin- 
^listique  romane.  Jusqu'ici  les  rares  auteurs  qui  avaient  abordé  les 
questions  de  syntaxe  historique  et  comparée  du  provençal  s'étaient 
cantonnés  ipresque  exclusivement  dans  l'étude  des  poésies  des  trou- 
badours et  des  textes  du  moyen-âge.  Aucun  d'ailleurs  n'a  jamais 
réussi  à  donner  de  cette  matière  une  vue  d'ensemble  vraiment  com- 
plète. Les  travaux  de  Chaibaneau,  R.  Pape,  H.  Suchier,  Th.  Kalep- 
ky,  R.  Dittes,  W.-P.  Shepard,  W.  Nyman,  0.  Schultz-Gora,  etc., 
quelle  que  puisse  être  leur  valeur  (particuflière,  demeurent  insuffisants  : 
les   uns   datent  d'une  époque  où  l'état   de  nos  connaissances  était 


160  COMPTES   RENDUS. 

encore  inidunentaire  ;  les  autres  ee  resireignent  à  des  points  plus 
ou  moins  spéciaux;  d'autrefi  enfin  ne  sont  que  des  résumes  tout  à 
fait  élémentaires.  Quant  à  la  syntaxe  du  provençal  moderne,  elle 
a  été  encore  plus  délaissée.  Les  lecteurs  de  la  Bevu^  des  langues 
romanes  se  rappeJJent  Tessai  publié  dans  cette  revue,  en  1911,  par 
M.  Piat  [tome  LIV,  pp.  230-314],  sous  le  titre  de  Grammaire 
générale  populaire  des  diçiectes  occitaniens.  A  l'étranger,  M.  E. 
Herzog  a  lait  paraître,  en  1900,  ses  M<tt^ri(den  zu  einer  neupro- 
venzalischen  Syntax,  qui  témoignent  de  lectures  abondantes.  Mais 
ces  auteurs  et  quelques  autres  encore  qui  ont  touché  plus  ou  moins 
occasionineUement  aux  mêmes  questions,  ont  manqué  soit  d'une 
saine  méthode  linguistique,  soit  d'une  complète  possession  et  d'une 
parfaite  compréhension  du  sujet,  soit  de  la  volonté  de  le  traiter 
dans  toute  son  ampleur.  M.  Ronjat  a  voulu  tout  embrasser.  Rompu 
aux  recherches  scientifiques  dans  le  domaine  des  langues,  proven- 
çal isant  émérdte,  il  a  non  seulement  lu  et  dépouillé  la  plupart  des 
œuvres  félibréennes,  mais  encore  il  a  écrit  lui-même  et  pratiqué 
l'idiome  de  longue  date.  Son  livre  a  pour  objet  l'ensemble  des 
parlers  qui  vivent  au  Sud  de  la  Loire,  entre  les  Alpes  et  l'Océan, 
et  qui  entrent  dans  ce  qu'on  est  convenu  d'appeler  le  domaine 
c  provençal  ».  Des  UmiteB  géographiques  de  ce  domaine,  l'auteur 
fait  une  description  à  la  fois  plus  complète  et  plus  précise  que 
celles  qui  nous  ont  été  livrées  jusqu'ici.  Les  principaux  faits  de 
syntaxe  qui  apparaissent  dans  les  différents  dialectes  de  cette 
région,  depuis  le  milieu  du  XIV«  siècle  jusqu'à  l'époque  actuelle, 
sont  classés,  catalogués,  analyses,  comparés  avec  les  phénomènes 
analogues  des  langues  ou  dialectes  voisins,  et  autant  que  poesible 
historiquement  expliqués.  Si  sur  certains  points  le  lecteur  pour- 
rait désirer  plus  de  détails,  plus  de  précision  ou  plus  de  clarté, 
il  n'en  reste  pas  moins  vrai  que  ^I.  Ronjat  a  tait  beaucoup  mieux 
que  tous  ses  devanciers.  Son  livre  rendra  de  grands  services.  Il 
fait  faire  aux  études  romanes  un  sensible  progrès.   » 


Le  Gérant:  Paol  HAMELIN. 


MONTPELLIER.    —   IMPRIMERIE   GÉNÉRALE    DU    MIDI 


J 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

(Suite) 


AVERTISSEMENT 


Nous  avons  dû,  pour  ne  pas  retarder  trop  longtemps 
la  publication  de  ]a  Revue,  donner  \e  bon  à  lirer  de  notre 
premier  article  de  V Onomastique  des  Troubadours  avant 
d*avoi:r  terminé  la  révision  de  leurs  poésies  (15  juin  1915). 
Nous  publions  dès  maintenant,  sans  attendre  la  fin  de 
l'impression  du  présent  travail,  le  complément  des  lettres 
A  et  B.  En  effet,  Y  Onomastique^  telle  qu*elle  se  trouvait 
dans  les  papiers  de  Chabaneûu,  était  \beaucou»p  plus  in- 
complète que  nous  ne  l'avions  d'abord  pensé.  Dès  que 
noua  avons. ontreç^rifi  la. révision  méthodique  des:  poésies 
des  troubadours;  nous  avons  constaté  d'assez  graves  lacu- 
nes (1)  ;  mais  après  de  nombreuses  additions  faites  sur 
les  épreuves,  nous  avons  dû  nous  résigner  à  renvoyer  à 
un  autre  numéro  les  nouveaux  articles  que  cette  révision 
nous  a  fait  connaître.  Pour  les  lettres  suivantes,  ces  addi- 
tions seront  incorporées  dans  le  texte,  sans  que  d'ailleurs 
nous  les  indiquions  par  un  procédé  typographique. 

Nous  avons  donc  revu  toutes  les  ^poésies  lyriques  des 
troubadours  et  la  plupart  de  leurs  poésies  didactiques. 
De  ce  chef,  le  travail  primitif  de  Chabaneau  s'est  trouvé 
considérablement  augmenté.  D'une  mJanière  générale,  nos 
a^idilions  sont  de  plus  d'un  tiers  (2). 

(1)  Des  poésies  assez  nombreuses  paraissent  ne  pas  ayoir  été  dé- 
pouillées ;  dans  la  même  pièce  il  arrive  souvent  que  certains  noms 
n'ont  pas  été  relevés,  sans  qu'on  puisse  s'expliquer  les  causes  de  cet 
oubli. 

(2)  Sur  cent  fiches  prises  au  hasard  (entre  Cabidor  et  Carcassbs 
exclu)  il  y  a  quarante-deux  fiches  nouvelles. 

11 


162  vVLtMA^IIolL  i*i->   Ifr-.H  KUK»i1t^^ 

M-  Ma-»^»  y  Torrrols,  V?  caUltasi^^^  hi^n  connu,  bîblio- 
Ihéraîve  de  Vlm^iUai  dE^imih  C titi wmi  4e  Banelonf ,  a 
t»îen  v«T^u  dêpoœyer  pour  »»:^a<.  les^  poéâes  encore  îné- 
dites  de  Serrerî  cm  mieux  Ceneri  de  Girooe  :  nous  lui 
exf»riniAns  d*>s  rfmercîemepis  p^or  cette  précieuse  coMa- 
tforatiôn  <]ui,  dans  les  ctnonslances  présentes,  nous  a 
viieoi'^ril  ti'»ucl*ê- 

\«»us  av^ns.  de  n*»;re  cv^,  d^«Muii]ê  les  Prorerb^s  d^ 
Guiîiiem  de  Centra,  ainsi  que  les  p»oêsics  de  Cerveri  de 
Girone  coolenoes  dans  le  Cmneontr  4rh  Com^e^  dUrgell 
((•ul4ié  par  M.  Xict^ao  Uakrès  pour  la  Soc^iai  Coia- 
hma  de  Bibiiofih.  Barcelone.  Idi^V  \oos  awons  enfin 
ri4evc  les  n«Hns  propres  de  la  Faui^  de  TorroeUa  (ntème 
voîtimei  (11.  J.  Ancladc- 


\\)  IL  A.  JeuiOT  m  kiea  viwhi,  wi   4es  pif  wiin^  ■«  signaler 
^■clyMS  »4-<i»Mf«w  :  om  les  Uonren  scosMin^aff  f  de  soa  Bom 
U  liste  soiTante. 


ONoMAî>Ti42H::  DES  THOtliiAUOl  ÎIS  163 


Lellres  A-B.(Complémenl). 


Abel.  —  P.  Cardinal,  Razos  es, 

Abram.  —  G.  de  Cervera,  Prot.,  679. 

Adam.  — -  G.  de  Cervera,  Prov.,  327,  396,  398,  399,  452. 
P.  d'Auvergne,  Ab  fina  loia,  P.  Cardenal,  Vera  ver- 
gêna,  R.  Jordan  de  St-\nlonin,  Non  puesc  mudar.  Ser- 
ve-ri,  De  Deu  no's  deu  ;  Perque  nom  daran  ;  Tolz  hom. 
.W.,  Mal  dit,  86,  383,  390.  Tenson  de  P.  Tr.abustol  et 
de  Raynaut  de  Très  Sauzes. 

Aenac.  —  P.  Cardenai,  Un  sirvenies  ai  en  cor, 

Affrica.  —  G.  de  Cervera,  Prov,,  1074. 

Ager.  —  Serve  ri,  Testament, 

Agout  (Senher).  —  P.  Vidal,  Ges  car  esïiu, 

Aguilo.  —  G.  de  Cervera,  Prov,^  147. 

Aguilo  (GuERAjL-  de).  —  Scrveri,  Testament, 

Agust  Cesar.  —  G.  de  Cervera,  Prov.  184,  547. 

AiA.  —  P.  de  Marseille,  Belha  domna. 

AiMAR.  —  G,  del  BauSi  Bem  mera^eitl, 

Aimeric  [de  Narbona].  — .  G.  Riquier,  Ane  mais  ;  Tant 
m*es  Vonratz. 


164  ONoMASTiQUt:  DES  TttOliBAbOLllS 

AîMERi  DE  Narbonne.  —  AUusion  ?  Cf.  G.  Riqui<*r,  Aiian 
grans  com  devers,  v.  179  et  sq. 

AiMERic  (de  PégulJian  ?j.  —  Anon.,  Ane  al  temps  d'Arius, 

AixAiîT.  —  P.  de  Marseille,  Vauirier. 

w 

Alamanha.  —  L.  Cigala,  Siudj  fil  ,rom,,  V,  46.  P.  de 
Capdueil,  Uadregz  solatz, 

Alamans.  —  P.  Cardenal,  Per  fols  ienc, 

AiAMVw  (Guiraul),  —  Serveri,  Testament. 

Alazais.  —  G.  Riqiiier,  tenson  avee  Peire  Toral. 

Ai.BAiRE  (Don  Sabi  c,  fil  d').  —  Anon.,  Dot  me  las  dens. 
(C'est  une  strophe  de  P.  Vidal,  Ctes  pet  temps  fer  e 
brau,) 

Albalat  (Senyor  de).  —  Seneri,  Testament, 

Ai.BARic  (Bertrax).  —  Guibert. 

Albert.  —  G.  de  Berguedan,  Un  sirventes  ai.  Simon 
Doria,  X  Albert, 

Albertet.  —  Tenson  dWlberlel  et  de  Raimbaul. 

Ai.BiGEs,  Albeges.  —  G.  Ademar,  Chantan  dissera,  G. 
Uiquier,  Oui  a  son,  M.  de  Montaudon,  Vautre  jorn. 

Al.Bl'^OX    (JOAXET   D*).    Cf.    J^A^ET   d'A. 

Ai.BrssoN.   Cf.  JoAX  d'Ai.bi  ssox,  D'AiBrsisoN. 
Ai.DRic,  AiDRic.  —  Marcabrun,  Sen4i   En  Alàric. 
Alegret.  —  Mancabru,  Bel  m'-es. 


0>:OMASTIQUE  DES  TROyjÇAPpURS  165 

Alengrî.  Cf.  Rainart  d'Ale.xgri. 

AlexaNdres,  Alexaxdri,  Alexandris.  —  G.  Augier,  Sir- 
ventes  avols,  Gr.,  205,  6.  G.  d«e  Cervera,  Prov.,  901, 
003,  1031,  1050,  1080  1081.  P.  de  la  Mula  «/a  de  razos, 
S.  de  Gironé,  Baile,  i^ig^e  ;  Si  cel  que  ditz,  Tenson  de 
Mainard  Ros  et  de  Gui,  Gr,  191,  1, 

Ali'oxso  [X].  —  Serverî,  Mni  dil, 

Algardi.  —  G.  Riquier,  Silol  s'en  grans, 

Alixaxdra  (rime  :  axdra).  —  P.  Raimon,  Lo  dolz  chan 
(au  lieu  de  la  l'orme  Alexaxdria). 

Alixandres  (nom  de  femmo).  —  Guiraudo  lo  Ros,  Ara 
mbmi. 

Allidls.  —  Torroella,  Foula,  2i3. 

Almucs.  —  Tenson  d'Almux  et  d'Iseut  de  Gapnion. 

Alvernhe.  —  P.  d'Auvergne,  Dejosiah  breus  ;  cf.  en- 
core Auvergne. 

A\iALRiG  (de  Narl)onne).  —  G.  Riquier,  AUù  perl  poder; 
lin  re  ;  Apiors^  pus  a  vos  ;»  Nom  sai  d'ampr  ;  Ab  lo 
temps  ;  Beni  meravelh  ;  Beni  vvilgra  ;  Pieu  de  Iristor, 

Amieu.,  Cf^  Avçn  et  Ugq  u'Aven. 

Avion.  Cf.  Cesto  d'Amon. 

Amorat.  —  Torroella,  Faula,  598. 

Ampurda  (Comtat  de).  —  Seneri,  Testament. 

Ampuries.  Cf.  Dalmau  d'Amplries. 

AxAMAS.  -—  G,  de  Cervera,  Prov.,  900. 


166  OXOMASTIOUÉ  DES   TROUBAobuRfl 

Andoart.  —  Serveri,  Pus  U  tey  laxon  ta  /cy.  Cf.  encore 
Ardôartz. 


AxDREu,  Andreu  de  Fraxsa.  —  Anon.,  De  tan  tenc  per 
ncsci.  Anon.,  Lai  uns  [ins  preç,  {Rev.  l.  rom.,   XX, 

i3o). 

AxDRivET.  —  Teifôon  de  Peironel  et  de  Guiraul  ;  cité  déjà 
au  mol  AxDRiEU,  lettre  A,  premier  artide. 

Androin  (lo  fols).  —  P.  Milo,  Dels  loglars,  ms.  A,  u°  561 
(A.  Jeanroy). 

AxFos  (rei).  —  Perdigon,  Enlr'Arnor, 

Anfos  (de  Caslille,  Alfonse  VIII).  —  P.  Vidal,  Moût  es 
bona  ;  Bonaveniura  ;  Quant  no  ni  es  ;  Dieus  en  sia 
grazitz. 

AxFGS  (rei).  —  L.  Cigala,  Studl  fil.  rom,,  V,  46  (proba- 
blement Allonge  X)» 

r 

AxFos  (  =  Alfonse  X).  —  G.  Riquier,  Ab  pauc  ;  Si  /o/ii 
Deu  ;  Quar  dreylz  ;  De  itiidons  ;  Moût  me  tenc  ;  Hu- 
mils  fotfaitz  ;  Jhesus  Cristz  ;  Ogan  no  cugey  ;  Karl- 
lalz  ;  Voluntiers  ;  Rdcos  m'aduy  ;  Los  bes  ;  Chfistias  ; 
Quim  disses  ;  Janutis  non  er  ;  Res  nom  vcd  ;  Per  re 
no  puesc  ;  Pus  Di^eus  m*a  dut  ;  Suscription  de  la  De- 
clax^atto,  éd.  Pfaff,  p.  182,  et  deçlaratio  passim  ;  Tan 
petit  vei  ;  Guiraut  Riquier,  seyon  vostre  esci^?n. 

AxFos  (rei).  Lequel  ?.  —  G.  de  S.  Desdier,  El  temps. 

Anfos  (rey).  —  Serveri,  Pus  li  rey  laxon  la  ley   (sans 
doute  Alfonse  X). 

Anfos  [infant  d'Ara  go].  —  Serveri,  Mig  vers  faray. 


ONOMJfôTÎOUE  DES  TROUBADOURS  167 

Angevin.  —  Marcabrun,  Assaiz  m'es  bel.  P.  R^imon,  teii- 
soii  avec  B.  de  Gouixlon. 

Angle-s.  —  Seneri,  Can  <iug  en  corl, 

Anglesola  (Guillicm  de).  —  Serveri,  Testament. 

Anjau.  —  «Maix^abrun^  Lo  v^rs  con\ens.  Pons  d'Orlaffa. 
Si  ai  perdut.    . 

Anjers.  —  Tensoii  de  Uostang  avec  Dieu. 

A.NJUL  (€oms  d').  —  P.  de  Mar&eiWe,  Lautrier. 

Anna.  —  G.  de  C^jrvera.  Prov»,  1>55. 

A.xRicH.  ~  Serveri,  Pus  U  rey.laxon  la  ley, 

A.xTECRisT.  —  G.  de  Boriieil,  Tais  yen. 

Anton.  Cf.  Gintartz  d'Anton. 

Apoloines  de  Tir.  —  Anon.,  A  chantar  nier. 

Apostoli.  —  G.  de  Gavaillou,  Seigner  coms.  P.  Vidal, 
A  p^r  pauc. 

Araoo.  —  G.  de  Borneil,  Ara  quan  vei  ;  Qui  chatUuJr  sol. 
G.  de  Calaiison,  Bels  senher  Dieus,  G.  Riquier,  Pas 
sabers.  R.  de  Miraval,  Cel  cui  jois.  Seneri,  Iram  lu- 
nya  ;  Enir'Artiyo  e  Navar.  I«d.,  Testament  ;  Faula. 

Arago  (rei  d').  —  (î=r  Alphonse  II),  G*  de  Borneil,  Ab  sem- 
blan  ;  Bem  plaivia.  Pons  Barba,  Sir  ventes  (se  rapporte 
à  Alfonse  H  et  non  à  Jacme  P%  d'aiprès  Milà,  p.  432). 
Serveri,  Hom  no  pot  far  (Jacme  I").  Serveri,  Mal  dity 
Test,  (il  s'agit  de  Jacme  P').  Olivier  del  Temple  (Jacme 
I").  S.  de  Girone,  Del  mon  volgra  ;  il  s'agit  sant  doute 
plutôt  de  Pierre  III  que  de  Jacme  V.  Id.,  En  mal  punh; 


168  ONOMASTIQUE  DE&  TROVBADOUR8 

Cuenda  chanso  (allusion)  ;  A  vos  me  suy  (allusion)  ; 
Pus  semblel  G-enicr  (allusion)  -  ;  il  y  a  des  allusions 
dans  ia  plupart  des  poésies  de  Serveri. 

Arago  (rei  d')  (  =  Pierre  III).  —  F.  do  Lunel,  Al  bon  rei, 
Milà,  Trov.  en  Espafla,  2®  éd.,  p.  215  ;  allusion  dans 
G.  Anelier,  Ara  faray  nom,  Haynouard,  IV,  272.  Il 
s  agirait  aussi  de  Pierre  III  dans  At  de  Mons,  éd.  Ber- 
nhardt,  III,  IV  ;  cf.  préf.,  p.  IX  (A.  Jeanroy).  Pour 
Serveri  de  Girone,  cf.  supra. 

Arago  (nei  d')  lequel  ?  —  Peixligon,  EntrAmor, 

Aragones.  —  Anon.  {U.  de  Vaqueiras  ?),  Joi  non  cugei. 
P.  Bre-mon,  Pus  pariit  an.  P.  Vidal,  Tant  an  ben  dig. 

Aragones  (rei).  —  Paul  Lanifrano  de  Pistoja.  H.  de  Va 
queiras,  Ja  hom  près.  S.  de  Girone,  Manl  rie. 

Arcuimalec.  —  P.  Cardenal,  Cel  que  fe. 

Argon  A.  —  G.  dau  Luc,  G  es  sitôt. 

Ardoartz.  —  Serveri,  Hom  no  pot  far.  Cf.  Andoartz. 

Arech.  —  Torroella,  Faula,  590. 

Aristotil.  —  Anon.,  Gr.,  461,  Ï61>.  G.  de  Cervera,  Prov.^ 
1081.  S.  de  Girone,  Un  v^rs  farai. 

Armenyach  (  =  Armagnac).  —  Serveri,  Testcêmcnt. 

Arivaldon.  —  Anon.,  Uauirier  fui  {Gr.  461,  147). 

Arnaudo,  Arnaudon.  —  G.  de  Berguédàn,  Ara  mens  ; 
Talans  m'es  près, 

Arnait.  —  Teiison  d'Arnaut  et  du  comte  de  Provence, 
Gr.  184,  h 


ONOMASTIQUE  DBS  TROUBADOURS  169 

Arnaut  (Seigner).  —  Tenson  entre  Arnaut  et  Giailleln. 

Arnaut  (joglar).  —  G.  dau  Luc,  Ges  sitôt. 

t 

Arnaut  Escolier.  —  Turc  Malcc. 

Aron.  —  G.  de  Cervcra,  Prov.,  1081. 

Arsos  (don).  —  Serveri,  Can  auy  en  cort, 

Artls.  —  Serveri,  Can  auy  en  cori. 

Artus  (Lo  roy).  —  Torroella,  Fauta,  184,  223,,  310,  etc. 
dix-neuf  citations,  cf.   l'index  de   l'édition  Llabrès. 

Arraz  (la  canidcla  de).  —  Strveri,  Si  cet  que  ditz. 

AsT  (?).  —  p.  Vidal,  Tart  mi  vdran.  Le  texte  est  douteux; 
cf.  mon  édition. 

AsTARAc  (Coms  d').  —  G.  Uiquier,  Coms  (TAslaraç. 

AsTLRis  (?).  —  G.  de  Berguedan,  Un  sirventes  (ap.  Milà, 
p.  300.  Keller  lit  Turx). 

a 

AuDETA  (?).  —  Anon.,  QadiU  escavdlcai,  (Le  ms.  a  et 
andla  ;  est-ce  laudeta,  toseta?) 

AuDiART.  —  1\.  de  Miraval,  Cet  oui  lois  ;  Dels  quatre 
mcstiers  ;  Enqucr  non  a  gaire  ;  Pos  {mas)  ogan  ;  Tut 
cil  que  van. 

AuDiER.NA.  —  11.  de  Miraval,  Tais  idi  mon  <:hant. 

AuDRic.  —  P.  d'Auvergne,  l}eioslats,  breuSé 

AuciiER  (Guillem).  —  G.  Augier,  Berlan,  vos  c'anar  ; 
Guithems,  prims  iest, 

AuEivER.  —  Paves. 


170  ONOMASTI^E  DES  TROUBADf^URS 

AuRENGA.  —  R.  d'Orange,  Ar  quan  semblol  ;  Pos  tels  «fl- 
bers. 

Alstoret.  —  H.  do  Vaqueiras,  Del  rei  dWragon. 

AuTREjAT.  —  G.  d'Espagne  (?),  Dona,  si  toi  ;  Gen  rnausi. 

Auvergne.  —  Hichard  d'Aiig'leterre,  Dalfin. 

Aycard  [del  Fossat].  —  Teiison  de  Aycard  et  de  Girard. 
(Suchier,  Denkm.,   I,   297.) 

AZILLERS.    Cf.    KiCHAVAL. 

B 

Babo.  —  Sordel,  Lo  reproviers,  éd.  I.ollis,  VII,  32  (A. 
Jeaiiroy). 

Baboï  (Malheu).  —  Serveri,  Tealament. 

f 

Baûhs.  —  Torrodla,  Faula,  582. 

Bar  (?).  —  A.  Daniel,  D'aulva  guiza.  H.  de  Vaqueiras, 
Leu  sotieL  (Le  premier  exemple  m'est  signalé  par 
M.  Jeanroy.) 

Bar  (Nicolas  of:).  LT.  \itoL\s  ue  Bar. 

Baubaria.  —  G.  dau  Luc,  .Si  per  malvalz, 

Barceloxa.  —  Se-rveri,  TesiamenL 

Barcelona  (Bisbe  de)*  —  Serveri,  TedmnCnl. 

Barcelona  (Comte  de).  —  Serveri,  Mal  dit, 

Barsaloxa  (Coms  de).  —  I>a  citation  tirée  de  Ges  silol 
{Rev.  L.  Rom,,  1915,  p.  117)  est  de  G.  dau  Luc.    . 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  171 

Barceloxa  (Sacrista  de).  —  Serve  ri,  Testament, 

Bas  (Vezeomlesa  de).  —  Serveri,  De  Pala  a  Torosela. 

Basi.  —  G.  de  Cervera,  Prov*,  1176. 

Bastart.  —  P.  Rogier,  Per  far  e&bojudir.  Cf.  Castart, 

Baus.  —  P.  de  Marseille^  Hazos  non  es, 

Baus  (Lo).  —  Perdigoii,  Ucm  dizon  ;  EntrAmor, 

Baus.  —  P.  Uaimon,  Pos  lo  bels  temps. 

Baus  (Bertran  del).  —  11.  .d'Oraiigç^  Anz  gue  Caural 

Baus  (Iluguela  del).  —  Cf.  Pujol,  SU  mal  damor. 

Il'  I 

Baus  (Rambalda  del).    —    R.   de  las   Salas,   Nom  pose 
partir, 

Baus  (Uc  del).  —  Pendigon,  Ben  a^ol  mal, 

Uearxe  (Gaston  de).  —  Serveri,   Testament, 

Beatrix  (d*Esl).  —  Lamberliiio  Buvaklli,   Ges  de  chan- 
lar. 

13e  Coxve.  —  G.  de  BoriM>il,  Ciàdaillac. 

Beguinas.  —  P.  Oardenal,  Ab  volz  danijel. 

Bel  Cavalier.  —  R.  de  Vaqueiras,  Domna  tant  vos  ai 

Bel  Esper.  —  Perdigon,  Toi  Van  mi  ten. 

Bel  Papagai.  —  G.  de  Borneil  (ou  G.  Augier),  (Juan  vet^. 

Bel  ProexNsal.  —  G.   d'Elapagne  (?),  Dona,  sitôt  ;  Ges 
ancara  ;  Na  Ses  Mercè, 


172  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Bel  Rai.  —  J.  Estève,  Cossi  morria  ;  El  dou^s  tempe  ; 
Laulricr  ;  Ogan  têb  frcq  ;  Sim  vai  6^. 

* 

Bels  Semier.  —  G.   de  Bonieil,  A  be  chaniar,  v.  40  ; 
Alcgrar  ;  Los  aplcchs  ;  Leu  chatisontla, 

Belcaire.  —  P.  d'Ah'ergne,  Genres. 
Bellpuig  (Beltran  de).  —  Sorveri,  Testament, 
Benjamin.  —  G.  de  Cervera,  Prot*.,  931 . 
BtNVLNiiUT  (nom  de  femme).  —  Aiiou.,  En  aqutst  soiu 
Berart  de  Monfleyder.  —  Seneri,  Mal  dit. 
Berenc.  Cf.  Brencs. 

Berenguier.  —  Tenson  de  Peyre  Trabusial  et  de  Rayuaut 
de  Très  Sauze«. 

Berenuuier  de  Tors.  —  G.  de  S.  Gregori,  Nueit  et  jorn. 
Cf.  /?oni.,  VII,  io^i.  {A.  J-eanroy). 

Berga.  —  Serveri,  Testament, 

Bergck;no.   Cf.   Fai  RE  de   Bergogno.   m.  Jeaiirov  me  si- 
giiale  :  Pujol,  Vel  qui  sali  et  (Studj  fil.  rom.y  VIII,  452). 

Berguedan.  —  G.  de  Berguedau,  Be  fo  ter;  De  Betyueda. 

Berlenda.  —  L.  Cigala,  Studi  fiL  rom.y  V,  53. 

Bermay.  Cf.  Bretmar. 

Bernado.  —  Tenson  de  Tonias  et  de  Bernado. 

Bernadon.  —  G.  del  Baus,  En  GuL 


t 

ONOMASTIQUE  DES  TROUBÂDOUIl^  173 

Rernart,  —  Guigo,  Ar  parra, 

Bernart.  —  R.  de  Durforl. 

Bernart  de  la  Barta/  —  T-enson  de  G.  P.  do  Cazals  et 
de  B,  de  la  Barta,  Gr.  227,  7. 

Berxart  Razim.  —  Tenson  de  Magret  et  de  G.  R.  d*Apt. 

Bernart  de  Ventadour.  —  Tenson  de  B.  de  Ventadour  et 
de  Ijemozi. 

Bersexdeza  (la  gent).  —  Anon.,  Fincunens. 

Berta  (Fraire).  —  Tenson  de  Maistre  et  de  Fraire  Berta. 

Bertau.  —  Marcabrun,  Doits  cuidas, 

Bertelai  (I^s  bauzes).  —  Isnart  d'Entravenas,  Del  sonet 
(A.  Jeanroy.).  (Déjà  cité;  à  Bertai^ai.) 

Bertolai.  —  Anon.,  Gen  me  nais  (Lai  Markiol). 

Bertran.  —  Guillem  Augier,  Beriran,  vos  c'anar.  P. 
Bremon,  Pus  pariil  an,  R.  de  Miraval,  Berîrans,  si  fos- 
setz,  Tenson  de  G.  Raimou  et  de  MoJa.  Tenson  de 
Javare  et  Bertran.   * 

Bertran.  —  G.  de  Borneil,  Nos  pot  sofrir,  éd.  Kolsen, 
n**  60. 

Bertran  de  Sant  Fei.itz.  —  Il  y  a  deux  lertsons  d'Vc  de 
la  Bachellerie  avec  Bertran  ;  dans  la  seconde  Bertran 
de  S.  Felitz  est  appelé  seulement  Bertran. 

Betleem.  —  Anon.,  Finamens.  P.  de  Capdueil,  Ar  nos 
sia, 

Biarxe-  Cf.  Bearn. 


174  u\o3L%srioti:  m::»  TRMi  nvboLits 

Bff.rLi.  Cf.  Obs  de  Bir.Lu. 

Bioi.n.  —  P.  VkiaJ.  Tart  mi  tfiFan, 

Bi_%CATz.  —  Tenson  de  G.  de  S.  Gregori  et  de  BljK^tz. 

Blaxcaflor.  —  Anon.,  Finamens,  Torroelb,  Faulmj  239. 

BiJi?fQCETA  DE  Crexel.  —  Senerî,  De  Pala  a  Torosela. 

BiXY  (  =  BJois).  rr.  Partoxopeis  de  Bley. 

BiJOBE.  —  Torroelhi,  Foula,  508. 

BoFiL,  BoFFiL.  —  G.  Riquier,  Auzil  ai  dit. 

BoxASA  (En).  —  Anon.,    En  Bonasa, 

Box  Respieg.  —  R.  d'Orange,  Peire  Hogier. 

Box  Vezi.  —  G.  de  Poitiers,  .46  la  doiissor.  (Est-ce  bien 
un  senhal  ?  Cf.  Bertonî,  Zeita.  rom.  PhiL,  XXXV,  541, 
n.  2.) 

BoRDERc.i  ATZ.  —  P.  de  la  Tara vano.  D'un  sirventes. 

Bordels.  —  G.  de  Borneil,  Ouon  h  glaiz, 

BoRXTiRA  (Giraul  de).  —  Trobaire  de  Villarnaut,  Mal  mon 
grat. 

BoRREL.  —  Tenson  de  Tomas  et  de  Bernado. 

BoRT  (del  rey  dWragon).  —  Rostang  Berenguiec,  Pos 
def^amar. 

BossAGiiAS  (forme  donnée  par  le  ms.  et  non  Borsagas), 

Braz  Cort.  —  G.  de  Berguedan,  Talons, 


ONOMASTlOUi:  UDS  TROUllADOL'RS  175 

BnFîRSAN.  —  T..  Cig^lâ,  Lantelm. 

RnEissANA.  — '  G.  de  \n  Tour,  Un  sirvenie^i  Jamij 

Rret.  —  P.  de  la  Mula,  Una  leg  veL 

Rretanha.  —  J.  Rudel,  Ouan  lo  riufi.  Torroella,  Faula, 
524. 

Rretmar.  —  G.  de  Borneil,  Tozlemps.  (Autres  formes, 
Rermay,  Gobmay.) 

Rreto.  —  P.  Vidal,  Alosiar,  Serveri  de  Girone,  Cant  ctug 
en  cort.  Tenson  de  Jaufre  et  de  Rainaut  de  Pons.  Tor- 
roella, Faula  ;  cf.  au  mot  Arïis  dtonj?  Tindex  de  Fèdi- 
tion  Llabrès.  M.  Jeanroy  me  signale  encore  :  G.  Ade- 
maVyBemagrops, 

BiRî.ATZ  (comtessa  de).  ~-  Anon.,  En  aquesi  gai  son, 

C 

Cabador  (?).  —  G.  d^Apchier,  Vieil  comunaL 
Cabanas.  Cf.  GuiGo  [de  Cabanas] 

A  * 

Cabaretz.  —  R.  de  Miraval,  Oui  bona  clianso. 

Cabestanh.  —  p.  Vidal,  Neus  ni  gel,  (Le  même  nom  se 
retrouvé  dan«  Pons  d'Ortafa  (Or.  3179^  '  1).  Banbieri 
donne  Monpeslier  au  lieu  de  Cabestanh,  Cf.  Bergert, 
op.  laud,,  p.   105-106.J 

Cabra  Roc.  —  G.  do  Cabrera,  Ctibra. 

Cabra  Juglar.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Cabreira,  Cabrera.  —  R.  de  Rom,  Quan  la  novella  flors. 
G.  dau  Luc,  Ges  si  toi.  Marcabrun,  Hueymays  dey.^  S. 
de   Girone,  Près  d'un  jardi. 


176  oNoMAsrioLt;  bts  thoibadolhs 

Cabreira  (\(idons  de).  —  P.  Vida),  Qufuit  om  onralz. 
Peut-être  Marquesa,  fille  du  ecnnte  d'Urgel,  Ermen- 
gaud  VII,  qui  épousa  Pons  Guiraut  de  Cabreira  ;  P. 
Vidal,  éd.  AngJade,  p.  180. 

Cabreyra  (\'ezcoinlesa  de).  —  Seneri  de  Girone,  Dt 
Pùla  a  Torosela, 

Cabrera  (Glerai'  de).  —  Serxerij  Tesiameni. 

Cabreira  (Pons  de).  —  G.  de  Berguedan,  Bem  tolria. 

Cabrera  (Ramox  de).  —  Seneri,  Testament, 

Cabrens.  —  S.  de  Girone,  Près  dun  jardi. 

Cabrier.  —  G.  Amiel,  Un  vers. 

Cabreira  (d'Urgel,  nom  d'homme).  —  Marcabrun,  Uey- 
mais, 

CaBRIL.    Cf.    MOXCABRIL. 

•  é 

Cabrit.  —  Tenson  de  Ca-bril  et  de  Richard  de  Tarascon. 
Cadeira  (la).  —  Blacas^  M.  W.,  2,  l'i?. 
Cadexet.  —  Ten.^on  de  Guionet  et  de  Cadenet. 

Cadoîw*  —  B.  B.,  Ouan  vei  h  temps.  G.  de  Borneil, 
Ans  que  veigna. 

Caersi.  —  B.  de  Born,  Pois  nls  baros.  Cadenet,  De  nul- 
la  rer^  {Domnas  de  Caersi).  J.  Rudel,  No  sap  chafitar. 
M.  de  Montaudon,  L'autre  /orn.  IV  de  S.  Cyr,  Seigner 
vescoms, 

Caersixat  (malastruc).  —  Turc  Malec,  En  Raimon  beus 
tenc. 


ONOMASTIQUE  DES  TROtBADOURS  177 

Caïfas,  Cayphas.  —  Guillem..  Godi,  Sil  gens  cor.  Anoix., 
Toi  enaissi  (Gr.  461,  2fio),  P.  Cardenal,  Un  esiribot, 

Taïm,  Caï,  Caym.  —  A.  Daniel,  Chanson  doil  mot,  G.  de 
Tervera,  Proi\,  868.  G.  de  Monlanhagol,  Bel  m'es,  G. 
Riunol,  Magret^  pujat  m'es,  Mareabrù,  Bel  m'es  ;  Pax 
in  nomine,  P.  Cardinal,.  Atressi  com  pèr  fargar  ;  Tos- 
tems  nzir  ;  Un*  sirventes  ai  en  cor,  P.  de  Corbiac,  17. 
R.  Cornet,  Ouar  vey  lo  mon,  R.  de  Vaqueiras,  Er  vei 
escur.  Cf.  Stœssel,  Bilder  und  Vergleiche,  p.  49.  Ser- 
veri  de  Girone,  Ohra  sobtil, 

Caire,  Cayre.  —  E.  Cairel,  Qui  Sikibes,  R.  de  Vaquei- 
ras, Conseil  don.  Cf.  encore  P.  Cardenal,  Li  clerc  si 
fan,  V.  50,  var,  dans  la  Chrestomaihie  d'Appel.  Ricas 
Noyas,  Pos  partit, 

Cai«  de  Botz.  —  G.  de  Berguedan,  Talans  m'es  près, 
Cajarc.  —  B.  de  Born,  Aon  puosc  muàar, 

Calabra.  —  R.  de  Tors,  Ar  cr  ben  dreiz, 

Calapran  (nom  d'homtne).  —  Ricas  Novas,  So  don  me. 
Ct\  Calabren; 

Calaqren.  —  R.  \ovas,  5>o  don  me  cudava, 

Calabria  (k)  duc  de),  fils  de  Robert.  —  Conirpl.  Rob. 

Cai  ANso.  Cf.  GriRAUT,  GiRAi'T  de  Calanso. 

Calât AGiRo.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  marques,,,  no, 

Cal.\trava  (Bonome  de).  —  (Uguet)  H.  de  Malaplana, 
Cometreus  voil,  Reculaire. 

Calcax.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra  [oglar, 

12 


1?*^  OXoMASTÎQt  !•:   bliS  TROUHADOVnS 

C\i.nFS,  —  s.  de  Oirono,  Entre  Caldefi. 

C\i.i:oN,  — ^  Anon,,  L'alirier  fui  a  C. 

(?\i.KS,  —  J,  noi)el,  S'ira  (Vamor, 

CvivriRA»  —  G,  Augier,  Beriran,  vos  c'anar. 

CvMvitiRVS  (?),  —  P.  Ginienal,  L'afar  del  comte  Guio. 

Ov\iBtR\i<.  —  H.  ik^  Rom,  Al  dous  nou.  G.  de  Cabrera. 

C\MULV.         G.  lie  i\ikuts*Hu  F*uiet^  116. 

C\^p.\\BS.  —  R.  de  Yaqueims.  Vo  tnagrada.  R.  de  Bar- 
be^ieu-V^  Tuil  demamion. 

Cwk^MiW  (jon^leitr  ?).  —  G.  de  Puieibot,  Hutnjmmii  ée 

Cvsiv\.\ii\.  —   H.  (lo  Boni,   feu  chant.  J.  Estève.  Francs 

rei.<.  [P.  Vidal'»  Tor  (fuom  /ro^t***. 

C'vxxMi  Lvs.         Ricas^  Nnvaî^,  En  In  mar  major, 

rvAAVKS.  p.    \  i«Uil.    lU^nai  f'ntiini.    II.    de   ViK|u#ira?, 

r\M>\.  —  B.  .W  Buni,  D'un  <inenlt^^ 
i^KSt-un  i\ii<\i.         B.  Uattiiac.   \n>iire  rt:ys, 
Lv\LV.  ~-  <    Je  Giioii^,  Prcs  ti  un  partit. 


ON'OMASTIQLI::  DES  TROLBADOt  îiS  179 

Canet  (S^nyor  (le).  —  ?<^rveri,  Teslament, 

Taximiac  (En).  —  R.  de  Paris,  Gordo  iou  fas. 

rwiLiiAc  (Marques  de).  —  Serveri,  Silol  s*es  braus,  (Cf. 
on<»ore  Guiraut  Riquier,  Senli  'En  Enric  ;  Guirakil  Ui 
quier^  a  eein  que  nmalz  ;  De  so  don  i/ru  soi/  doptofi, 
Voye7.  natre  (HiKle  sur  Giiiraiil  Riquier,  p.  175,  179, 
181,  n°  "2.  IjO  porsonnago  s'appdk  Arar<|ues  de  Tanil- 
La<»  el  non  le  marnu'is  de  PaniHae). 

r^AMNEis.  —  A.  de  Bdenoi,  Ja  no  er  credut.  P.  Rogier, 
Ja  no  creirai.  P.  Vidal,  Ane  no  mori, 

rANPExnrT  (SenJier  de).  —  Folquol  de  Lunel,  Guiraut 
doraab  heuiai,  (Cf.  sur  ce  personnage  :  J.  Anglade, 
Le  troubadour  Guiraut  Riquifr,   p.    lO'i.) 

CwpiDrELH  (Cels  de).  —  [P.  Vidal],  Cor  quom  trobes. 

Cans.  —  B.  de  Born,  Ane  nos  poc  far. 

Caxsô  (Xa).  —  Perdigon,  Los  mais  d'amor.  (H  s'agit 
d'une  chanson  personmfiée.) 

Cantacabra.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  nAimeries, 

Caortz.  —  B.  de  Bom,  \on  puosc  mudar.  Uc  de  S.  Cire, 
Un  sirv entes. 

Cap  de  Porc.  Cf.  Gri. 

Cap  Florit  =  Camp  Florit  (le  paradis).  —  F.  de  Romans, 
M.  \V.,  3,  96. 

Capa.  —  Albertel,  Solatz.  (Plutôt  Gaucekn  Faidit  ;  cf. 
Bergert,  op,  laud.^  p.  112.) 


IdO  OXOMASTfOl'E  DE<  TROl  BADOl'HS 

Capa  (Bela).  —  Blacalz,  Lo  bris  doux  temps;  Seign*  En 
Blacalz.  (Le  premier  exemple  seul  a  été  donné  sous 
Bela  Capa.) 

Cap.uro.  —  G.  Ademar.  Ben  for  aiinais, 

Capit.vms.  —  Paves,  Ane  de  Rolart.  (Cf.  encore,  à  pro- 
pos du  capitaine  généra!  de  Florence.  G.  Riquier,  Tant 
m'es  Vonraiz.) 

Capxiox.  Cf.  Iseut  de  Capxiox. 

C\po  DOFi  E  GREC.  —  P.  Cardinal.  Ce!  que  fe. 

Capt.vn'.  —  G.  de  Cabrera.  Cabra, 

Car  Axiic.  Cf.  A\iic. 

Caracosa  DE  Cavtac.abra  (Xa).  —  G.  de  la  Tour,  Pos 
a'Aimerics.  (Filie  d'Albert  Malaspina  ;  mariée  entre 
1212-1218  au  marquis  de  Gavi.  Bei^iert,  op.  laud., 
p.  87.) 

Carais.  —  B.  de  Born.  .4  ne  nos  poc  far, 

Carwiax.  —  P.  Vidal,  \eus  ni  gels  ;  var.  Cabeslanh. 

CvRAiL.  —  G.  de  Berguodan,  Mal  o  fe, 

Carbox  (Mox).  Cf.  Carboxcles. 

Carboxcles  (Bels).  —  A.  de  Mareuil,  Sim  destreignelz. 
(D'autres  mss.  ont  Mox  Carbox,  Bergert,  op.  laud., 
p.  21). 

r\\RCAssEs.  —  Anonyme,  Vai  Hugonef,  B.  A.  de  Moncuc, 
Er  quan  li  rosier.  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vuelh.  Côde- 
net.  De  nulla  ren  (texte  de  P.  Carcassi),  Comte  àfi 
Foix,  Mas  qui  a  flor.  M.  de  Montaudon,  Ucaiire  jorn; 


i 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  l&l 

Pois  Peire,   peire  III,  Père  Salvaige.   P.   Vida),   Mos 
cors  salegra  ;  Per  pauc  de  chaniar  ;   Tant  an   ben. 
.  11.  de  Miraval^  A  Dieu  me  cornan.  Sicart  do  Miirvejols. 
Uc  de  S.  Cire,  Un  sirvenies. 

Cahcassona.  —  Sifre  et  Mir  Bernait.  R*  de  Alirayal, 
^1  dieu  me  coman  ;  Bel  nies  i^u'ieu  cant,  P.  Vidal,  Ma 
voluntalz. 

Cardaillac.  —  Dalii  d'Alvemhe,  Pos  sai  etz  vengul,  G. 
de  Bornei],  Cardailhac,  per  un  sirvenies,  P.  d'Alv^r- 
gne,  Chaniarai, 

CxHDESEii,  —  M.  de  Moutaudoii,  Pois  Peire. 

Cardo  (Cartz).  —  Sei-veri  de  Girone,  Cuenda  chanson. 
Cf.  encore  Çardona  et  Çartz. 

Cahdoil.  —  B.  de  Boni,  .4  lotz  die.  Cf.  Cahdueil. 

Cardona.  —  B.  de  Rovenac,  Bel  m'es.  G.  de  Berguedan, 
B(^m  volria  ;  Sirvenies.  P.  Vidal,  Pos  uberl  ai.  (Dans 
P.  Vidal,  il  s'agit  jxîut-êlre  de  Carlona,  en  Italie). 
11.  Vidal,  Abril  issia.  S.;  de  Girone,  A  vos  me  soi  ; 
Can  aug  en  corl  ;  Entre  Lerida  ;  En  mal  punch  ;  Près 
d'un  iardin.   Cf.  encore   Cartz  et  Cardo. 

Cardona   (Berenguer   de).   —   Serveri,    Testament. 

Cardona  (R.).  —  Dans  la  Suscriplion  du  planh  de  Ser- 
veri de  Girone,  loys  ne  solas  {Estudis  U nivcrsilaris 
Catalans,  vol.  III  (1909),  p.  255).  Cardones  (Le),  ibid. 
Ravmon  [de  Cardona],  S.  de  Girone,  SI  pe^  irialor,  ibid. 
p.  259.  Cf.  encore  Cardona  (Ramon  de)  dans  Serveri, 
Faulà. 

Cardueil.  —  G.  de  Cabrera,  CaSbra.  Cf.  Cardoil. 

Carenza  (i\a).  —  Alaisina  Iselda,  A  Nd  Carenza. 


182  ONOMASTIOUE  DES   TROUBADOtHS 

Carl  (pro).  —  Cobla  de  Sonlel.  en  français,  Sonfel. 
P.  282.  (Il  s'agit  de  la  pièce  :  Von  sai  que  je  die; 
dans  la  suscriptiou  on  lit  que  Sordel  la  composa  pio 
K<irl  ;  publiée  dans  VArchiv,  50,  p.  282.) 

Carlades.  —  B.  de  Bom,  Pois  lo  gens. 

Carlas.  —  G  .dWpciiier,  Cominal  vielh  flac, 

Carle,  Carles  (=Charies  I**  d'Anjou).  - —  Aicart  del 
Fos^^at,  Enlrc  dos  rris.  Anonyn>e.  E  s'icu  atf4tes  perduL 
A.  de  Segrel.  A'o  sui  quûn  i>o.  B.  Zorzi,  Si7  mons  [on- 
des, B.  de  Castellane,  Sitol  no  nies,  Compl.  Rob.  Ca- 
lega  Panza,  Àr  es  sazos.  F.  de  Lunel,  Al  bon  rey.  G. 
d'Espagne.  Ben  volgra  s^esser  pogues  ;  S'ieu  en  pascor 
no  caniava.  (Ainsi  débute  ce  chant  dans  le  Parnasse 
occitanien^  où  Chabaiieau  a  dû  prendre  la  citai-ion. 
Le  texte  de  C  est  :  Qui  en  Pascor  non  chanUè  (Appel, 
Prov.  Ined.),  L.  Cigala,  Slud'i  fiL  rom.^  V,  40.  P.  de 
Chastelnou,  Hoimais  nom  cal. 

Carle  (Comte).  —  Granc*,  Comie  Karle. 

Cahle  (Lo  rc'is  do).  —  l\.  de  Tors,  Ar  es  dreil. 

Charles  (II  de  ProveiK-e).  —  Jacme  Mote  d'Arles,  Aon 
es  razon. 

Carles  (  =  CnARLEMAG\E).  —  Anou.,  Ja  de  razon,  Anon., 
Palais  de  Savieza.  G.  de  Cabrera,  Cabra.  G.  de  .C«r- 
vera.  Prov.^  1076.  B.  Bom,  leu  chant  ;  \on  puosc  mu- 
dar  ;  Moslre  senher.  B.  de  Castellane,  Sitôt  no  nies  (?). 
G.  Faidit,  Fortz  chausa.  G.  de  Bomeil,  Si  per  mon  So- 
bretotz.  G.  de  Berguedan,  Sirventes,  P.  de  Corbiac,  33. 
P.  de  Ladils,  Mossen  Ramon,  R.  Cornet,  IrcUz  e 
fel.  R.  de  Vaqueiras,  A'o  m'agrada. 

Carle  Martel.  —  P.  Cardinal.  Per  fols  Icnc  ;  Qui  voira 
sirventes.  P.  de  Corbian,  33. 


i 


ONO-\USTlQUE  DES  TROUBADOURS  183' 

Carle  Martel  Xfrèrede  Uç>berl).  —  Compl.  Rob» 

CarJmES  (lequel  ?).  -7  Serveri  de  Girone,  Pus  li  rey  laxofi 
la  ley.  Id.,  Mal  diU 

Charles.  — .Ten«pu  de  Mainapd  Uos  et  de  Gui. 

Carlo.  -—  B.'de  Bôrn,  Pois  Verdadorns,  Cf.  G.  de  Ca- 

breira,   CabfUi,    ' 

•  '■' 

Carme.  —  S.  de  Girone,  Pvcs  d'un  iardi. 

Carme\zon.  —  G.  de  Bergue*dan,  Bcm  volria. 

Carn  et  Ongla.  —  (Cheval  du  comte  de  Provence).  Comte 
de  Provence,  Cam  -et  Ongla. 

CarS'alàmada  ?.  —  Anon.,  Là^  gaia  semblana.  {Sic  Cha- 
baneaû  ;  la  pièce  est  dé  G.  d'Espagne  et  il  faut  sans 
doute  lire  Car  N*  Alamada  ou  Alamanda.  Cf.  Bergert» 
op  laud,  p.  58). 

Carpent?^as.  —  P.  Cardinal,  Be  volijra.  Uc  de  S.  Cire, 
Un  sirvenles. 

Carret.  —  B.  de  Bondeil,  Toi  aissim  pren,  F.  de  Romans, 
Aticels  no  Irob  ;  Canlar  voil  ;  Ouanl  cuy  chanlar.  G. 
de  la  Tour,  Pos  N'Aïnierics.  Palais,  Dem  plai  lo  chan-, 
kir,  (N'Ot  del  Carret.  Cf.  A.  Restori,  Nozze  Ballisielli' 
Cielo,  p.  5).  .        . 

Carret  (Co^mtefisa  d^l),  --  A.  d^  Belenoi,  Tant  es  d*amor» 
Albertet.  En  amor.  Cf.  encore  Contenson  del  Carret. 

Carros.  —  Serveri,  Tcsiamenl. 

Cart.  —  M.  de  Montâudon,  Seignar  saguesselz. 

Cart  (  =  Quarto,  Ilalie).  Cf.  l'article  suivant. 


C.u>TiLvn»»&Tr>«,  —  R.  de  \'aqueifas.  Setther  Marques 
(Lire  Cart  enIr'AsT  e  \o.  i-flonr  l'a  dénonlré  M.  Cre&- 
cim  ihos  $on  mésnoire  ;  Am*bigo.  Corienfrosteno, 
Padoue,  18ST.  Carl^tjuarto.  No=  \itimMe). 

tïRTovt  (?).  if.  au  mol  r.uiBatvi.  l'e^anwpte  Je  P.  \ itlal. 

(.ABTitNEs.  —  \'ariaiile  i^mr  I'ubtwm:»  (autre  var.  Cab- 
€u\E»)  <iau^  la  tei>!^.>ii  d'Albert  de  MMasiMiia  et  de  It. 
de  Vaqueiras.  A^iieL  l*r"r.  Cftresi..  ii*  DU. 

Cahf(.  —  Seneri  de  Gin>i»e.  .Uuiifi»  ritx  ;  Dailr,  julye 
{La  DuHuh  Carlz)  :  .1  yrtu  put  hom  :  In  c^rs  fuFai. 
Id,.  Testament  ;  !yi  lot  s>s  Itniu»  ;  TtAz  hum. 

Ca£alu7  (Slfia  de).  —  G.  de  la  Tour,  l'os  n'Aimcrics. 

Casellas.  —  G.  ik"  la  Tt>itr,  l'Os  «'.liHimt;'.  (l'atelle, 
province  de  Turin.  Lï,  Bergert.  op.  t-.JUd.,  p.  HX>.). 

C\SL4R  (le).  —  Ai.  de  l*on.-aîran;ue!j,  .Ir  eni  al  frey 
temps  ~ 

Ca^i.ati.  —  Kaudo  ik-  Prada^,  Ben  ay'amors.  Fâure  el 
Fakoiiel. 

Cassa.  —  S.  de  Gîroiic.  Près  tTun  janli. 

Ca?>sias-  —  G.  (le  Calansoii.  Fudet,  185  (nis.  II). 

CAST.\.\HitR.  —  AlU^-rl  \lalas]>iiia.  Aram  liigalz. 

Castart.  —  P.  Hogier.  Per  /nr  eshowHr  (Ms,  N  ;  éd. 
Ai>i>el  Bastart,  fomie  de  lous  les  aulres  mss.). 

Castel.  —  .Mbertet,  En  amor.  Cf.  aussi  Brixa,  G,  d«  la 
i'os  n'Atmerii-s. 

Iabo.  —  R.  de  Vïiqiteiras,  Senher  Mnnfues.,,   „q 
I,  Lo  reproviers.  Cf.  encore  Rabo, 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADÔCRS  J85 

Castelbon.  —  Comt€  de  iFoix,  Xîas  qui  a  flor, 
Castel  de  Brlna.  —  g.  ik  la  Tor,  Pos  NWimerics. 

Castella  (rei  de)  ;  CAstellax,  Castelan  (i*ei).  —  (Nous 
«Tons  ^s®ayé  de  ckiascr  les  citations  s«  réfélîaiit  aux 
mê«nes  rois-de  Caslilfe  ;  mais,  comme  pour  ks  rois 
d'Aragon,  nous  ne  sommes  i>as  sûr  J'y  avoir  toujours 
réussi  ;  nous  «iettons  un  point  d'intterrogalion  pour 
marquer  nos  doutes). 

[Alfonse  VIII  de  C^slille.  1158-12151.  —  A.  de  PeguMian,' 
D^streitz  eochatz  (Id.  Si  cum  Varbres.  Le  ms.  c  donne 
re(ï)s  Caslellan(s).  Cf.  Bergert,  op.  kiud,^  p.  113). 
B.  de  Born,  Mieg  sirventes.  F.  de  Marseille,  Oimais 
noi  conosc.  G.  de  lierguedan,  Mais  volgra  chaniar  ; 
Reis  sanc  nul  temps  ;  Un  sirvenles  ai.  G.  de  Cai»an- 
son,  Li  mey  dezir  (Aliplionse  IX  ?)  ;  Sels  Senher  Dieus. 
Allusion  à  Alfonse  VIIÏ  :  Aimeric  de  Belcnoî,  Ane 
pnois  que. 

[Ferdinand  III,  roi  de  Caslille  ci  de  Léon  (à  partir  de 
l^aO)  1217-1230-1252]i  —  A.  de  Belenoi,  Ane  puois  que 
joi  (Il  s'agit  plus.probablemnt  d'Alfonse  VIII  ;  cf.  su- 
pra). Daude  de  Pradas,  Amor  nicnvicta.  G.  du  Lue, 
Si  p-er  malvaiz  (?). 

[Alfonse  X,  1252-1284].  —  B.  d'Alamanon,  Lo  seyle  ;  D'un 
sirvenles,  B.  Carbon-eU  Aissi  com  cel  quenlrels. 
B.  Calvo,  Enquer  cab  sai  ;  Moul  a  que  ;  Qui  a  talent  ; 
Tant  aula  domna  ;  Un*nou  sirventes  ;  Una  gran  desniez. 
E.  de  BarjoLS)  Amors  bem  platz  (cf.  l'édition  Slronski, 
p.  98).  F.  de  Lunel,  Al  bon  rey.  G.  de  S.  Desdier,  El 
temps  quan  vei:  G.  Riquier,  El  nom  del  ver  ;  Fis  e  ne- 
rays  ;  Voluntiers  ;  Razos  m'aduy  ;  Los  bes  ;  Christian  ; 
Quim  disses  ;  Fortz  guerra  ;  D'Astfirac  ;  Pus  Dieus  m'a 
dat  ;  Sitôt  s' es  grans.  (Pour  les  allusions  possibles  dans 
Guiraut  Riquier,  cf.  notre  étude  sur  le  troubadour,  pre* 
inière  partie,  eh.  V,  VI  ;  on  trouvera  p.  107-108  (notes) 
une  lisle  des  troubadours  «oui  onl  été  en  relations  avec 
Alfonse  X.)  Montagnagol,  Ar  ab  lo  coinâe  Pascor  ; 
Nulhs  hom  no  deu  ;  Per  to  mon  fan  ;  Qui  vol  es^er. 


186'  OXOMASTlQCE  DE^  TROUBADQURS 

P.  Bremon,  Pus  pdriit  an,  [P.  Vidal],  Va  volunlaiz- 
\\.  de  Tors,  Ar  es  bcn  dreit  ;  Ar  est  dreii,  Serveri,  Su- 
chier,  Detilaiu  Id.,  Un  vers  vmJH,  Id.,  ll^ys  Cas^lelas. 
iola  res  nior  et  fina  —  Mas  non  la  res  per  qui  vos  elz 
chantans  (Ms.  Gil  y  Gil).  So rdel,  P/an/ier  vueiL  Ser- 
véri,  Mal  dii  ;  TeslamenL  \]c  de  l'E&cura,  De  mots 
ricos.  Gï:  em:ove  R.  de  Tors,  Per  Vav'men  Pascor, 

Castella  (reniant  de).  —  A/.,  lo  Xegr-e,  lif'uni  im  mais. 

0 

Castella  (  =  Caslille).  —  Anon.,  L'aulrier  al  ijuinl  ;  Ja 
non  cugei  (?),  ;  Moui  aurai  estai»  .\.  de  Belenoi,  Pos 
Dieus,  A.  Plagues,Be  volyra  mi  d^ns,  B.  de  Boni,  Oua^i 
vei.  F.  de  Limel,  Al  bofâ  rey  ;  Si  coni  la  fuelha.  G.  de 
Bergued^n,  Lqi  on,  hom.  G.  de  Cervera,  Prov.,  107(3. 
G.  Riquier,  Al  plus  noble  ,;  Humils  forfaitz  ;  Grmis 
afatis;  Pus  Dieus  m'a  dal,  Marcaibru,  /!/  prim  comcns  ; 
Emperaire  per  mi.  Paulet  de  Marseille,  Ab  marrimen, 
P.  C-ardenal,  Tan  son  valen,  P.  Vidal,  Bem  pac  ;  Deus 
en  sia  ;  Quani  om  es.  S.  de  Girone,  Entre  Lerida  ; 
Voletz  aver,  Sordcl,  Planlur  vuelh. 

Gas^elan,  Castelans,  Castellas.  —  Gavaiidan,  Sènhors. 
G.  de  Borneil,  Dels  bels  digz.  G.  l\i<|uier,  Ouar  dreijiz; 
Per  re  non  puesc,  Anon.,  Qui  vol  conqiierer  {Gr.  461, 
214).  Monlagnagol,  Nulll  om  no  val.  P.  Bremon,  Pus 
partit  an  ;  Ries  près  ferms.  P.  Cardinal,,  Sr;i/icr  n'E- 
ble  ;  Tan  son  valen. 

Castelaxa  (?).  —  Anon.,  Uautrier  fui  a  Cùleon. 

Ca^telas  (Bos).  —  G.  de  Bergtledan,  in  sirvenles  ai. 

Castelas  {Un).  —  R.  Vidal,  Sô  fo  et  temps. 

Castellas  (Bels).  — ^  E.  de  Barjols,  Bels  Gaz:anhs.  (A.  de 
Pégulhan,  Si  cum  larbi^es.  Cf.  Bergère t,  op.  laud.,  p.  113). 

Castellaxa.  —  p.  Vidal,  Caramiga.  Ricas  Novas,  Ries 
près  ferms.  Tenson  d'En  Aliberjalz  et  de  Gaudi,  Cf. 
encore  Castelaxa. 


OXOMAStiQUE  DES  TROUBADOURS.  187 

Castellaxe.  Cf.  GuiGo  DE  Galpert.        • 

Castelbon  (vescomle),  —  G.  de  Berguedan,  Bem  volria. 

Castellar  (Pox6  del).  —  G.  Je  Berguodan,  Ben  ai  auzit, 

Castellauli.  —  Serveri,  Testament, 

Castellauli  (Guilhem  de).  —  Serveri,  Testament. 

Castellet  (Ja&bert  de).  —  Serveri,   Testament. 

Castellot.  —  B.  de  Boni,  Ouan  vei, 

Castelxou.  —  B.  de  Lonianon,  Amix  Guiyo.  G.  de  Ga- 
va il  Ion.  S.  de  Girone,  Près  (Tun  iardi. 

Castelxou.  Cf.  Arxaut  de  Castelxou. 

Castellxou  (Dom  de).  —  Serveri,  Teslament. 
Castelxou  (GuiiHiein  de).  —  R.  Vidal,  Abrils  isfiiof. 

Castelxou  {\^  moiller  d'Kii).  —  H.  de  Miraval,  Aras 
no  ni  en  piiesc.  Cf.  Andraud,  p.  188. 

Castelvielh    (Albert  de).  —  R.  Vidal,  Abrils  issia,  804. 

Castl\tz  (Mos).  —  P.  Vidal,  Bels  amies  ;  Be  m'agradai  ; 
\uls  om  nos  ;  Plus  quel  paubres  ;  Quant  hum  onralz  ; 
S'eu  fos  en  cort  ;  Son  ben  apoderalz  ;  Tant  ai  ;  Tan 
mi  platz. 

C'ASTiLiio.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia.  (11  s'agit  de  Poiis  de 
Caslilloii  et  de  son  fils  Ugo  ;  v.  030,  023,  8*21). 

C'astillu  (Miquel  de).  —  G.  Rkjuier,  .1.  Miquel  de  Cas- 
titlo.  I.e  même  ?  G.  Rk|uier,  Falco,  dona  avlnen.  (Cf. 
sur  \fiqnoI  de  Caslillo  notre  étude  snr  Giriraiit  Kiquior, 
p.  77,  n.  3  et  p.  98,  99.) 


188  ONÔMASTrOLE  bES  TROUBADOURS 

Castras  (Guilhem  de).  —  Pujol,  SU  mal  d'amor. 
Castrasoritz.  -^  B.  de  Boni,  Pois  lo  gens, 

Catala,  Catalan.  —  A.  de  Bolenoi,  Pos  DieUs  ■;  Mor^e, 
digalz.  B.  d'Auriac,  Nosire  reis,  B.  de  Boni,  A  iornar 
rrCer  ;  Lo  coms  nia  mandai;  Moll  m\*r  descefuire;  Ouan 
vei,  B.  de  Rovenae,  Bt-l  m'es,  Frédéric  de  Sicile.  G.  de 
Borneil,  Toi  soaveL  G.  de  Berguedan,  Am  mens.  G.  Ui- 
quier,  Pus  astres.  Tendon  de  Biquier  et  Jaufre.  B.  de 
Miraval,  Baiona  per  sirvenies,  Peire  et  Guiiliem,  En 
aquel  son,  Peire  liremoii,  Bica^s  Novas,  Pos  partit  ; 
Hics  près  ferms,  P.  Vidal,  Baros  Jésus'.  B.  Je  Miraval, 
Grans  n\estiers,  S.  de  Girone,  Jogs  /;«  solaz  {Estudis 
Universitaris  Catalans,  vol.  IIJ  (1909),  p.  2ob)  ;  Sitôt 
s' es  braus. 

Catalan  (nom  propre).  —  Tenson  de  Vaquier  et  de  Cata- 
lan. 

Catalana.  —  An.,  L'altrier  fui  a  Caleon,  A.  de  Sesoas, 
En  aquel  mes,  B.  de  Boni,  Ges  de  disnar.  Pons  de  la 
Garda,  Totz  temps.  B.  d'Orange,  Parliers,  eu  chan. 
Bicas  Novas,  Bics  près  fermj»* 

Cataloxha,  Cataluenha.  —  B.  de  Born.  Senher  en  coms. 
G.  Bi<|uier,  Pus  astres.  Maieslre  Maliens  de  Caersi,  Tafnt 
suif  marritz.  M.  de  Monlaudon,  L autre  [orn.  P.  Biv- 
mon.  Un  vers  voit,  P.  Vidal,  Baros  de  mon  dan.  11. 
Vidal,  En  aquel  temps.  Bieas  Novas,  Un  vers  voil 
comensar,  S.  de  Girone,  Joys  ne  solaz  {Estudis  Univer- 
sitaris Catalans,  vol.  III  (1909),  p.  255).  Cf.  encore,  id.. 
En  Mai,  Tomiers,  De  chantar.  Cf.  Appel,  Prov.  C/ir.^, 
p.  108. 

Cato.  —  Aimeric,  Peire  del  Puei.  B.  de  la  Fon,  Leu 
chansoneta.  B.  Carbonel,  Cor,  digas  mi.  G.  d'Aulpol, 
Lautrier.  G,  de  Cervera,  Prov,,  512.  G.  de  Borneil,  Un 
Sonet  fatz,  G.  de  C^ibrera,  Cabra,  G.  de  Calanson,  Fa- 


qXuMAsTigti:  des  tholuadolhs  J89 

(tel,  199  («is.  D).  Reue,  (  =  Dona  Sancia  Maria,  ap.  Su- 
chier,  Denkm.,  p.  235,  y.  686.).  Serveri  d^  Girone,  ap. 
Suchier,  Dfinhm,^,  p.  269,  y,  496.  Serveri  de  Girone, 
Iram  lunya, 

Catola.  Cf.  Uc  Catola. 

Caidaiga.  —  Peire  Duran  (ou  plutôt  Uc  de  Malaplana). 

Cai  LEc,  Chaulëc.  Cf.  Chantart  de  Caulec. 

Calmls.  —  G.  de  Câbreria,  Cabra, 

Cal.ssada.  --^  M.  de  Monta udon,  Pois  Peire, 
Cavaillon.  Cf.  Gui  de  Cavaillox. 

Cavalho,  Cavaillos.  —  p.  Cardinal,  Be  volgra.  Uc  de 
S.  Cire,  Un  sirveniefi, 

Cavaire.  —  Tenson  de  Cavaire  et  de  Folco.  Tenson  de 
Civaire  ol  de  Bonafous. 

Cavaijers  (Bels).  —  {Senhal  emiployé  par  R.  de  Vaquei- 
ras  pour  désigner  sa  dame,  Gr.  392,  2,  3,  4,  9, 13^  18, 
20,  24,  28,  32.  Est-ce  Béatrix  de  Montferrat,  comme  le 
veut  la  biographie  provençale  ?  Cf.  Borgerl,  op,  laud,, 
p.  70,  71,  72). 

Cavaliers  (Francs).  —  (Forme  donnée  par  les  mss.  AIR 
au  lieu  de  Sels  Cavaliers  dans  Je  n**  du  Gr,  392,  3  ; 
cf.  supra). 

i  t  ^       * 

S 

Cazals.  Cf.  Peire  de  Cazals. 

Cebrefoil.  —  L.  CigaJa,  tenson  avec  I^nlelm  (allusion 
au  Lai  du  ChèvrefeuH), 

Cecilia,  Ces.silia  =  Secilia.  —  Compl.  Rob.  R.  de  Tors, 
Ar  es  ben  dreiz. 


190  o\o.\iÀsTioi  i:  bt!}^  tuoibAdoi  «s 

Ckcilta  (Nii)i  —  Guionet,  En  Rmmhnni. 

Céciuan  (rei).  —  R.  de  Tors,  Ar  es  ben  dreil, 

Cembelis.  —  B.   de  Born,  Domna  pas  de  mi  ;  Ge,^  dt 
disnar. 

Cenis  (Mon).  —  F.  de  Romans,  Tornniz  es.  G.  Fi^iieira, 
OurUn  cuq  chantf^r.  R.  de  Vaqiieiras,  Tnum. 

Cexteylles  (Bernart  de).  —  Soneri,  Tesiameni. 
Centolhs  (En).  —  R.  de  Born,  Gefi  eu  nom  desc. 

Centonges.  —  B.   de   Born,   leu  chant.   Cf.   eneore   San- 

TONGE. 

Centitrios.  —  P.  dWuvoTgne,  Di'eiis  vera  vida. 

Cercamox.   —  (Il  se   nomme)   Cercamon,   Lo  plaing   co- 
menz  ;  Quant  Vaura  doufisa  ;  Paois  nostre  temps. 

Cercamox  (?)^  —  G.  de  Bergue^lan,  Cavalier, 

Cerdaia.  —  G.  de  Bergued-an,  Consiros, 

Cerdanha.  Cf.  Serdaxha. 

Certax.  —  Cf.  Gr.  n°  112  et  457,  24. 

Cerveri  [de  Girone].  Cf.  Server i. 

Cerveillo.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  [ardi. 
Cerveyra  (Gliuiem  de).  —  G.  de  Cervera,  Prov.y   1656. 
Cerveyra.  Cf.  Ramox  de  Cerveyra. 
Cervia  (Dom  de).  —  Serveri,  Testcameni. 


ONuMASTlOLi:  DKS  TROl  llADOt  HS  lÔl 

Cervillon.  —  G.  de  Berguodan,  Sirvcntes,  Cf.  il'article 
Cerveillon. 

César.  —  G.  de  S.  Didier,  Los  grieus  désirs,  B.  de  Paris, 
Gordo,  MarcaEru,  Senher  yAldric,  P.  de  Corbiac,  36. 
Perdigon,  Aissi  cum  cel  (  =  A.  de  Mareuil). 

Cbsaria,  Cezaria.  —  Teanplier,  Ira  e  dolor, 
Cest  (En).  —  Tenson  d'Isnart  et  de  Peleslort. 

CeîSto  (dWmon).  —  P.  Cardinal,  Tosiemps  azir. 

Ceva.  —  P.  Vidal,  Pas  ubert  ai. 

Chablais. —  G.  de  Bomeil,  Aiial  chansonetai, 

Chabress  (En).  —  Rostang,  Bels  senher  dieus, 

CnAïu..  —  Rich.  d'Angleterre.  Ja  nuls  om. 

Châles.  —  B.  de  Born,  Donn  puais  de  mi, 

Chai.etz.  —  Jordan  Bonel. 

Cham.  —  B.  Zorzi,  Atressi  con  la  gamcL 

Chambra  (La  bella  de  là).  —  B.  de  Lamànon,  Moût  rnfes 
greu,  (Appartient  j^etit-être  à  la  famille  savoisienne 
Cambra.  Cf.  Bergert,  op,  laud,,  p.  100.) 

Champagna.  —  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pot  om.  Cf.  Cam- 

PANHA,    CaMPAXES. 

p 

Chans  Mesclatz  (jongleur).  —  Perdigon,  Entr*amor. 
(Est-ce  bien  un  jongleur,  comme  le  croit  Chabaneau, 
n'esit-eo  pas  plutôt  un  chant  mêlé  ?). 

Chantart  de  Caulec.  —  Dauphin  d'Auvergne,  Uevesque 
iroban. 


192  ONoMASTlQtt  l>i:s   ÏUOVBAUOLHS 

CiiANZks.  —  B.  de  Rorn,  Bcm  ,platz  car, 

CiiARWTA.  — B.  de  Born,  Ane  nos  poc  far, 

Chardo.  —  Tenson  del  Chardo  et  d'En  Ugo. 

Chartres.  —  B.  àe  Born,  Greu  mVs  deicendre, 

Chassier.  —  G.  d'Aipchier,  Cominal  vielh  flac, 

Chiechas  (?).  —  Tenson  du   Dauphin  d'Auverçne  et  de 
Perdigon.  Cf.  A.ppel,  Prov.  Chrest.  3*  éd.,  p.  135. 

CniNON.  —  B.  de  Born,  Non  pucr^c  mudar  ;  Pois  Venia- 
dorns,  Bich.  d'AngÛeteire,  Daifin, 

Chiva.  —  B.   de   Born   (apocryphe),    Un  sirvenhes  farai. 

Chlodomer,  Chlodomir.  —  G.  de  Câlanson,  Fadet,   169 
(ras.  D). 

Chosroes  (?).  —  G.  de  Calanson,  Fadei,  172. 

* 

CiBiLiA.  —  G.  Biquier,  El  nom  del  ver  ;  Silol  s'es  grans. 

GiSTEL.  —  G.  Pigueira,  D'un  sirvenfes, 

Ciu  (TJçncantada).  —  A.  Daniel,  Ab  plazer,  {Sic  Cha- 
baneau  ;  la  pièce  est  de  Uc  Brunet  ;  il  y  est  fait  aUu- 
sion  à  Parthonopeus  de  Blois  et  à  la  eité  enchantée. 
Trois  mss.  attribuent  cette  pièce  à  Arnaut  Daniel.  Cha- 
baneau  «a  peut-être  pris  l'indication  à  Mahn,   Ged.    5.) 

[Clara  d'Andi  ze].  —  (Allusion  à  cette  irohairilz  dans  le 
Salut  d'Azxilaïs  d'Autier  ;  cf.  su>pra  à  ce  mot). 

Clarasvals.  —  B.  de  Born,  Pois  Ventadoms, 

Clarens.  —  B.  de  Born,  Pois  Venladorns, 

Clar  Esgar.  —  Guiihem  Fabre,  Pus  dels  malors, 


ÔNOM ASTIQUE  DES  TROUBADOURS  li*3 

Clarmox.  —  B.  de  Paris,  Gitordo,  ieu  fas,  M.  dé  Mon- 
tai iidon,  Pois  Peire, 

CiARMON.  Cf.  Eble. 

4  * 

Clarmox  (l'Evesque  de)  —  Dauph.  d'Auvergne,   Vergo- 
nha, 

Cf.ARMox  (Guill<e>tn  de).  —  G.  de  Berguedon,  Amies  mar- 
ques, 

< 
Clarmons.  —  Serveri  de  Girone,  Cnn  nug  en  cort, 

Clar  vis  (Mon).  —  Anon.,  Clam  dompnn,  P.  Meyer,  Les 
derniers  troubadours  de  h  Provence,  p.  122. 

Clavai.  —  P.  Vidal,  Pos  uhert  ai,   (Peut-être   Chivasso 
en  Italie  ;  cf,  notre  édition.) 

Ci.AVAis.  —  G.,  Faidit,  Si  lot  nonca, 

Clemext  (papa).  —  Compl.  Rob. 

Cleopatras.  —  A.  de  Mareuif,  Tant  m\jlbellis  em  p'iaîz, 

Clercx  (Bel).  —  A.  de  Tintinhac,  Lo  vers  comens  en 
un  bel  mes. 

CLERGAitT.  —  Ti^n^or)  de  NElias  d'Ussel  avec  Gui  d'Us 
sel  {Gr„  136,  6). 

Cliges.  —  Jaufre,  Suehier,  Denkm. 

Cmvert  (Mon).  —  G.  d'Aipchier,  Mais  albergiers, 

Ci-ODOGER  (Clovis).  —  P.  de  Corbian,  33. 

Ci.oNic  (Le  monge  de).  —  E.  Caire!,  Pos  chai, 

ÇaANET  (Joannet  d'Aubuseon  ?).  -—'G.  Figueim,  Ane  tan 
bel  cop. 

13 


194  ONoMAsrlQtli  DliS    JHOIJBAUOUHS 

CoAREs.  —  A.  ddu  Luc,  En  chanlarël. 

CoBEiTosA  DE  TOT  BE  (Na).  —  Rofifi,  Rofin,  dAgas. 

CoBERLANDA.  —  B.  de  Bom,  D'un  sirventes  nom  cal. 

CoBLOY.  —  B.  d«  Paris. 

CoDoi.EV,  CoDOLËT.  —  G.  Riqui-er,  A    Miguel  de  CastHho. 

CoFOLEN.  —  Guillaume  IX,  Companho  forai. 

ToFORTz.  —  G.  de  Borneil,  Ab  semblan. 

CoGOT  DE  Savoia.  —  G.  de  Berguedan,  Trop  ai  eslat. 
CoîNDiA  (\a) .  (i>ersonnifiée),  —  Cour  d'amour,  886. 
CoiNE.  —  R.  de  Vaqueiras,  Segner  Coine. 

CoissAN  (Verza  de).  —  G.  de  la  Tour,  Pos  n'Aimerics, 
Cf.  encore  Averz  de  C.        » 

Col  de  Crotz.  —  G.  de  Berguedan,  Talans  m^es  près. 

CoijAx  (  =  Couchant).  —  R.  Rnseas,  Lnncan  la  douz 
temps. 

CoLLu  RE,   CoGLii'RE.  —  B.   de  Veutadouf,  Ai  s*ieu  po- 
gjues  (attribué  aussi  h  Dau-de  de  Pra-das).  Montan  Sar 
ti'e,  Coms  de  Tolsan. 

CoLMis.  —  B.  de  I^amanon,  Pois  chantar. 

Colombier  (Cel  del).  —  B.  de  Bom,  Rossa,  mes. 

CoLONHA.  —  A.  de  Sescas,  Avesque  ieu  am.  (Raynouard, 
Lex.  Rom.  I,  502).  G.  Riquier,  Sim  fos  sabers.  Je«an 
dWuhusson,  En  Nicolel,  M.  de  Montaudon,  Bem 
enuela.  Tomiers,  Si  col  flacs. 


ONOMASTIQLE  MES  TROl  BADOI  l^S  1Ô3 

COIRAT.    Cf.    COXRAT. 

COLRADI.    Cf.    COXRADÎ. 

CoMBORN.  —  R.  de  Born,  Pos  Veniadorn, 
CoMBRAiLLA.  —  G.  de  Borneil,  Qui  chnniar^ol 

COMBRAILLAS.    Cf.    Gui    DE    CoMBRAILLAS. 

CoMEYL  (Pere).  —Sorveri,  Testament, 

CoMo.  —  E.  Cairel,  Estât  ai, 

CoMPEMiA.  —  R.  d<î  Ram,  Mon  chan  fenisc, 

CoMPUT  Flor.  —  G.  Figifeir,n,  Ane  tan  bel  cop. 

CoMPosTELLA.  —  G.  Riquier,  D'Astarac  ;  Al  pus  noble, 
Paulet  d«e  Marseiilîlie,  Ab  marrimcn,  P.  Cardinal,  Un 
sirventes  Irametrai.  P.  de  Corbian,  25.  P.  Vidxil,  Bem 
pac,  Serveri,  Mai  dit  ;  Testament, 

CoMs,  Comte.  —  Nous  donnons  les  me-ntio'nvS  nelevées 
par  Oha'hanieiiu,  mais  H  est  bien  évident  ffue  sur  oe 
point  eillles  ne  sont  pas  comiplètesu) 

CoMs  (lequel  ?).  ^  Ad.  Joixlan,  Sitôt  m'ai.  G.  de]  Baus, 
En  Gui  a  tort. 

Comte.  —  Marcabru,  Pax  in  nomine.  (Il  s'agit  de  Guil- 
laume VIII  de  Poitiers  ;  cf.  éd.  Déjeanne,  p.  235.) 

Comte  (probablemnt  de  Provence).  —  Cadenet,  Be  fui 
conoissen.  R.  de  Vaquéirais,  Del  rei  d'Aragon.  Sordel, 
No  puese  mudar  ;  Puois  nom  icnc. 

Co3is  E  Marques.  —  B.  de  Lamanon,  Pois  chanson. 
(-C'est  Charles  d'Anjou,  qui  avait  pris  les  titrcfs  du 
comte  de  Toulouse  ;  cf.  éd.  De  Grave.) 


196  ONOMASTIQUE  DES  THOLBÀDOL  US 

Comte  (de  Toulouse  ?).  —  A.  de  Pegulhan,.  Si  loi  meR. 
Durand  de  Paernas,  En  talent  ai,  (Plutôt  comle  de  la 
Marche.  Cf.  Jeanroy,  Ann,  du  Midi,  XVI,  31i.) 

Comte  (en  Verones).  —  Uc  de  S.  Cire,  Messongel,  (Il 
s'agit  du  comte  de  Rizzarde  di  San  Bonifacio,  beau- 
frère  dEzzelino  ;  cif.  éd.  S.  de  Grave,  p.  157.) 

Comte  (Li  dui).  —  Durand  de  P.,  En  talent,  Guigo,  Vi»t 
ai  Bertran, 

Comtessa  (mtVme  observai  ion  que  pour  Comte). 

CoMTESSA.  —  F.  de  Romans,  leu  no  mudaria.  G.  de  S. 
Didier,  Puois  fin*  amors.  Gui  d'Ussel,  Ja  non  cuidei. 
P.  Raimon.  Enqueram  vai,  (Est-ce  la  comtesse  de  Tou- 
louse ?).   Ricas  Novas.   Tui  van  cnnson,   (Il  s'agit  ici 

de  la  comtesse  de  Provence.) 

CoMTEssA  SUER  (de  Chamipague  ?).  —  Rieh.  d'Anglet^me, 
Ja  nuls  om  . 

CoMTESSA  (?).  —  Uc   de  te   Bacalaria,  Digatz  B.  de  S. 

FeHx, 

Comtessa.  —  Sordel,  Atrestan  dei, 

Comtessa.  —  Sœur  de  GriLiEî.MA,  citée  dans  la  teneon 
de  \'aquier  et  Catalan. 

Comtessa.  —  Pons  de  Ca pdoiJl,  ,l(y  non  er.  Peut-être 
Béatrix  de  Savoie,  -d'après  C.  Fabre,  cité  par  Ber- 
gert,  op,  laud.,  p.  ^7. 

CoMï'N'AL^  CoMixAE.  —  G.  df A^pc^tiier,  Ais^i  con  hom. 
L'nutrier  trobei.  Mais  albergiers.  Mos  Comunals,.  Vieiïs 
Comunals,  Torcafol,  ComunnL 

CoMis.   —  G.   Ri<|uier,   Tant  nies  Vonratz,   (Il  s'agit  du 

conseil  de  Florence,   il  Comune,) 


OXOMASTIOUE  DES   TROUBADOURS  J97 

CôNHAc.  —  B.  de  Boni,  Greu  mes  deiscendre, 

CoNHAT  (Mox).  —  G.  Faillit,  Ara  cove, 

CoNOGUTz.  —  G.  de\  Baux.  (Gr.  209,  /=  Gr.  457,  6  ?  A. 
Jeauroy.) 

CoNoHT.  —  B.  4e  Veiitadour,  Cono^ty  et  a  sai  eu  ;  Gen 
estera  ;  Ja  mos  chaniars;  Tuit  cil:  G.  Faidit,  Ane  nom 
parti,  (Dans  d  autres  cais,  il  e-st  difficil-e  de  dire  si  le 
mot  coxoHT  i-eprésente  un  scnhal.  Cf.  Bérgert,  op. 
iaud.,  p.  37-38). 

CoNoRTz  (Bels).  —  Anon.,  Gr.  461,  166.  Roslang  Beron- 
guier.  Tôt  enaissi  con  es, 

Conrad.  —  B.  de  Boni,  At'a  sai  eu  ;  Folheta  vos.  (Cest 
Conrad,  dit  le  Marquis  de  Tyr,  fils  de  Guillaume  IV  de 
Montferrat.  Cf.  B.  de  Born,  éd.  Thomas,  p.  82.) 

CoNRATZ,  CoLRAT.  —  Aicart  del  Fossat,  Entre  dos  reis. 
B.  de  Castelilane,  Eru  pucis  iverns.  (Peut-être  Corra- 
din.  Cf.  Appel,  Prov.  Ined.,  p.  348*)  Calega  Panza, 
Ar  es  sazos,  Isnart,  Trop  près,  L.  Galelus. 

CoNRAT  Malesimxe.. —  ALberlet,  Moul  es  (jreus,  Anon., 
Ades  vei  peiurar. 

CoNRAT  (marc|ues).  —  Bkcassel,  Si  com  celui.  P.  Vidal, 
Estât  ai  gnm  sazo.  (Il  faut  lire  onrat  marques  et  non 
conrat  marques,  comme  l'avait  noté  Ghabaneau.  H  s'agit 
du  marquis  de  Montferrat,  Boniface  I,) 

C'uNRAT  (le  senhor),  père  de  Salvatja  d'Auramala.  —  Al- 
bertet.  En  amor.  G,  Adéraar,  Tant  es  d'amor.  (II  s'agit, 
dans  ces  deux  derniers  exemples,  de  Conrad  I,  mar- 
ffuis  de  «Malespina.  Cf.  Bergert,  p.  85.).  Colrat  d'Au- 
ramala ;  cf.  encore  Auramala. 


198  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

CoxTExso.  —  Sord-el  et  Berlran,  Doas  donas  amon.  (Ci, 
Bcrg-eil,  op.  laud.,  p.  88). 

CoxRADi,  Coi.RADi.  —  B.  Zoizi,  S'icu  irobes.  L.  Galelus, 
Cora  quivu.  Paulel  de  Marseille,  .46  mafrrimen. 

CoNsTAXs.  —  G.  de  Bo.rnieil,  Qui  chantar  soi,  Marc^ibru, 
Al  départir  ;  Dirai  vos  ;  Per  savi,  R.  Bislors  d'A.,  Aissi 
com  ardiiz.  R.  d'Oraege,  Car  dous  -c  fi, 

[€oNSTAN$A  d'Aragon],  —  Femme  de  Pierre  III  d'Aragon. 
Allusions  dans  G.  Riquier,  Gr,  248,  G6  et  dans  S.  de  Gi- 
rone,  En  may,  can  por-  la  calor,  (Bergerl,  op,  laud., 
p.  6.) 

CosTANSA,  CosTANZA  [d'Aragon].  —  G.  Faidit,  Ane  nom 
parti,  (Probablement  Constance  d'Aragon,  fille  d'Al- 
fonse  II,  sœur  de  la  comtesse  Bléonore  de  Toulouse. 
Cf.  Bergert,  op,  laud,,  p.  25.) 

CoxsTANSA.  —  P.  Vidal,  Car'amiya,  (Fille  4'Alfonse  VII 
dei  Cas'liHe,  mariée  à  Louis  VII,  roi  de  France.) 

CoNSTAxsA.  —  R.  d'Orange,  Car  dous  e  fi, 

CoxsTAXZA  [d'Est].  —  R.  Bislors  d'A.,  Aissi  col  forlz  ;  Ais- 
si com  arditz  ;  Qui  vol  vezer,  (Dans  ces  trois  passa- 
ges il  s'agit  de  Constance,  fille  d'Azzo  VII  d'Esle.  Il 
est  fait  allusion  à  une  autre  Constance  d'Esle,  fîJle 
d'Azzo  VI,  marc|uisi  d'Esle,  dans  Ramberlino  Buva- 
lelli.  S'a  mon  Restaur,  Bergert,  op,  laud,,  p.  94.) 

CoxsTAXTï.  —  B.  de  Bondeils,  Tôt  aissim  pren,  P.  Cardi- 
nal, Los  amairilz,  P.  de  Corbixin,  33.  B.  de  Paris.  G.  'de 
Cabrera,  Cabra,  Cf.  encore  Bonet  Cox«taxti  (ms.  Cox- 

TASTl). 

CoxsTAXTiNoPLE.  —  R.  de  Vaqueiras,  A^o  m'agrada,  B.  de 
Paris. 


OXOMASTIOUE  DES  TROUBMXOrRS  199 

CoxTENsoNs^  DEL  Carret  (Na).  —  G.  de  la  Tour,  Pos 
N'Aimcrics,  Cf  Berg^rl,  p.  88. 

Cor  (Box).  —  llaimon  JoiKlan,  Verl  son  li  ratn. 

CoR.vs.  —  B.  de  Boni,  Ane  nos  .poc  far,  (LocaJilé  incon- 
nue, cf.  éd.  Thonia-s.  An-dresen  propose  de  lire  Eboras 
==YonK,  d  après  Stimming,  B.  de  Boni,  3*  éd.,  p.  190.) 

OoRBAUAxs.  —  F.  CaixJinal,  Per  fols  lene. 
CoRBiAx.  —  P.  de  Corbian,  12. 
CoRçAui.  —  Serveri,  Teslanient, 

CoRDoA.  —  Maix^abru,  Emp.  per  mi.  G.  lli-quier,  El  nom 
(tel  ver  ;  Sitôt  s' es  grans, 

CoRixrnis  (Epislola  als).  —  G.  de  Cervera,  Prov.,  601. 

CoRNiL.  —  A.  Daniel,  Pois  llaimons,  R.  de  Durforl,  Turc 
Mdlec. 

(JoRxiLiEt  (Lo  gaian).  —  P.  de  Corbian,  33  (?). 

CoRXo  (Mon  senhor).  —  E.  Cairel,  Estât  ai  dos  ans. 
Conox.  —  B.  Zorzi,  Non  lassarai. 

CoRONA  (jongleur).  —  B.  de  Venta-dour,  La  doussa  volz 
ai  auzida  ;  Per  descubrir. 

CoRROssANA.  —  B.  de  Born,  Ges  de  disnar.  Daudé  de 
Pra-das,  Bêla  m'es.  Marcabru,  Bel  m'es  quan. 

Cors  Car  (Na),  dame  de  Joan  Miralhas.  —  R.  Gaucelm, 
Jean  Miralhas.  (Cf.  en-core  G.  d'Es»pagne,  Ges  ancfdra  ; 
Pos  ses  par.) 


200  OXOMASriQLE  DES  TROUBADOUflS 

Cors  CoRiEâ  (Bels).  —  P.  de  Ciijxleuil,  Aissi  m'es  près. 

CuRs  CuviNEN  (\a).  —  Danse,  Er  lunor  aoi  gai.  [G.  d'Es- 
pagne, Gr.  244,  8.] 

CoRT  (Braz).  —  G.  de  Berguedan,  Tahns, 

CuRTEs  (Mon).  —  B.  de  Venladoiir,  \on  es  meravelha^ 

CoRTEsoN.  —  A.  de  Péguiihâii,  Per  vazo,  B.  de  I^manon, 
Amix  Guiyo.  Fauro  et  Faleonnet.  Gui  de  Cavaillon, 
Seigneiras  e  cavals. 

CoRTz.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  lardi, 

CossELR  FOL.  —  (Sumom  que  !  auteur  se  donne  à  lui- 
même)  bautde  de  P.naidas,  Vo  cuidei  mai  ;  En  un  sonel 
gai,  (Chabaneau  a  encore  no4é  :  Fols  cosils,  Al'bertel, 
Un  Sonet  ;  mais  c'est  la  même  pièce,  Gr,  124,  10,  que 
les  mss.  A  et  0  attribuent  à  Alberlet. 

CossEZE.x,  CoYDEN.  —  P.  d'Auvcrgiie,  Chanlarai. 

CossiRiERs  (surnom  ?).  —  G.  de  Borneil,  A  pencts  aai  eu- 
memur 

CoTANDA.  —  11.  Vidal,  Casliagilos,  Cf.  encore  Bascol. 

CoTELLET.  —  A.  de  Seg.ret,  A^o  sai  quim. 

Cozer'  (?).  —  Marcabrun,  .1/  départir, 

COZDEN.    Cf.    COSSEZEN. 


CozLV.  —  Gaucelm,  Cozin. 

Grau.  —  P.  Vidal,  Drogoman,  Sordel,  Quan  quieu  chan 
tes. 


ONOMASTIQUE  ï}^?>  TRQUBADOURS  201 

Cremon.v.  —  B.  D;,  Cortz  e  guettas.  F.  de  Lunef,  Al  ban 
rey,  G.  de  la  Tor^  Uti  sirvetdes  fuitai,  G.  Figueira, 
Uti  tiou  sirv. 

Crémones.  —  Calega  Panza,  Ar  es  sazos.  Tensoii  île  Ber- 
Iran  et  d'un  comte,  p.  271.  (.Sic  Chabaneau.  Il  s'agit  de 
IWrchiv,  T.  50,  p.  277,  leiison  de  B.  d'Alamanoiii.) 

C'RESPiN  EN  Valei.  —  B.  de  Boni,  Pois  als  haros, 

Crest.  —  Teiisoii  d'Isnart  et  do  Felestorl. 

Oreveira.  —  P.  Vidal,  Quant  oin  ontaiz, 

Crexel.  Cf.  Blanoceta  de  Crexel. 

Crisostomls.  —  G.  de  Cei"vera,  P/ot.,  663. 

Cristalhs  Bels.  —  Cavalier  Lunel,  Si  cotti  lo  iortis  : 
Tolz  hom  que  vol. 

Cristalh  (mon)  (la  danie  d'Eiiveyos).  —  G.  lliquier,  Aras 
s' es  for  s  y  Etivcyos, 

Cropai-ort  (Xa).  —  MaiXMibru,  Hueyniais  dei  esaer, 

Croz.  Ci*.  Col  de  Croz. 

Crotz  DEL  RIS.  —  Peirol,  Cora  quetn  fezes. 

Crlilles  (Senyor  de).  —  Serveri,  Teslmiietd, 
Crlisa.  —  B.  de  Boni.  Molt  m'es  descendre, 
Crlylas.  —  S.  de  Girone,  I^es  d'un  [ardi, 
Clendis.  —  A;  de  Mareuil,  Tan  m'abetlis. 
CuMANiA.  —  J.  d'Aubusson,  Fosira  dona  segon. 


202  ONOMASTIQUE  DES   TROÙBAnOURS 

CoMÈiGE  (Comenges  ?).  —  Anon.,  Palah  de  saiieza, 

CoMENGEs  (conis).  —  A.  (le  Pégulhaii,  En'  i/reu  pantctis, 
A.  de  Seî5<:as,  En  aguel  mes,  B.  de  Toi  lo  Mon,  Los 
plazers.  Kolquct  ile  Lunel,  Guifaut  pus  em.  Montagnk- 
gol,  On  hom  a  tnais. 


i     < 


Cl'menge  (Bcrnados  de).  —  II.  Vidal,  Barlsch,  Ehenhm, 

CuMENGE  (comlessa  de).  —  A.  de  Pegulhaii,  Car  fui  de 
dura.  '  

CuMs  (?).  —  B.  de  Casteilan-e,  Guerra  e  Irebalh 

CuMÇA  (Na).  —  P.  Guilliem  de  L.,  Oui  Ma  Cuni^a 
guerrela.  \Jc  de  S.  Cire,  Peire  GuWiem  de  Luzerna, 
G.  de  la  Tour  et  Sordel,  Us  amix  el  un*  arnia. 
(Sous  la  forme  na  coma  dans  le  ms.  E.  Comia  ap»parait 
encore  dans  la  lenson  de  Joanel  d'Aubusson  et  de  Sor- 
del (ms.  Càmipori).  D'autres  allusions  à  Cunizza  appa- 
raissent dans  Joanet  d'Aubusson,  Gr.  205,  3  ;  Reforzat, 

'  D'un  Cavalier  ioglof  (ms.  Câmpori).  Cf.  Bergeti,  up. 
laud,,  p.  94). 

Clrban  (Seignor  de).  —  Blacasçiet,  Guerra  mi  plai. 
Dago.\.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  191  ;  199  ;  199  (ms.  H). 

D 

Daire,  Dari.  —  Anon.,  Ja  de  razon  ;  Qui  vol  conquerer; 
Très  causas  son,  E.  Cairel,  Pus  chai  la  fudha,  G.  Vui- 
dit,  Fortz  chausa,  G.  de  Cabrera,  Cabra,  G.  Riquior, 
G.  de  Mur,  chauseiz.  Ogiers  de  S.  Donat,  Sirventes 
avols  (Gr,  205,  6),  Peire  de  la  Mula,  Ja  de  razos  {Dari 
lo  ros).  P.  Vidal,  Ane  no  mori  ;  Ben  viu  a)  gran, 

Dalferan.  —  B.  de  Venla-dour,  Amors  e  queus  es. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  203 

Dalfin,  Dalfin  d'Alvergne.  —  B.  de  «la  Tour,  Maurèl  al 
dalfi.  Tensons  du  Dauphin  d'Auvergne  avec  Uc  et  avec 
Peirol.  Dalfinet.  E.  de  Barjols,  Bels  Gazanhs.  Tensons 
de  G.  Faidit  et  d'Uc  de  la  Bachellerie,  de  G.  Faidit 
et  Perdigon.  G.  Faidit,  Toi  so  que  pert,  G.  de  Borneil, 
Cardalhac,  per  un  sir.  ;  Lcu  chansonela  ;  Per  solatz 
réveillai',  Guiraudet  lo  Ilos,  Au'ioiz  la  derreira  chanso. 
P.  Cardenal,  Ouis  vol  tal  fuys.  P.  Pelissier,  .4/  daifin 
man,  Peirol,  Ab  gran  loi  ;  Cor  a  quem  feses  ;  Dalfin, 
sabriaiz  me  ;  Dels  sveus  torlz  ;  Pos  de  mon  [oy  ;  Quant 
amor,  U.  Vidal,  Barlscli,  Denhm.,  p.  1G6.  Uambaut, 
Alberlet  dos  pros  cav,  Ui-ch.  d'Angleterre,  Dalfin,  ièus 
voil.  Ue  de  la  Bacalaria,  Faidit,  Uc  de  S.  Cire,  N'Ugo, 
voslre  semblan.  Un  comte,  En  Giraldon,  un  /oc.  Vesque 
de  Glannon,  Per  Crist. 

Ualfi  (de  VieiVne).  —  Grand,  Comte  Carie,  P.  Cardenal, 
Quis  vol  lai  fais.  Trobaiixî  de  Villaiinaul,  Un  sirvenies, 

Dalma*'  de  TiEHT  (Los  Ineis  seniiors  d'En).  —  G.  de  Ber- 
guedan,  Uti  sirvenUs  ai. 

Dalmal  d'Ampuries.  —  Sei-veri,  Testament, 

Uaijviau  (de  Castellxou  ?).  —  Serveri,  Testament. 

Damasc.  —  P.  Vidal,  Sim  laissavd.  l\.  de  Vaqueiras,  No 
magrada, 

Da.miata.  —  B.  de  Boni,  Fulhela,  grès  autres,  Gormonda, 
G.  Figueira,  D'un  sirvenies,  Ogier,  Era  quan  Hverns, 
Peirol,  Pos  flum  Jordan.  Tomiers,  De  chantar, 

J>ANEs.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Damas.  —  B.  de  Paris. 

Dàmel.  —  P.  3'Auv,  Dieus  verdi  vida,  P.  de  Corbian,  21. 
P.  Vidal,  Bem  pac,  Puja-l,  Cet  qui  salvel. 


20  I  ONOMASTIQUE  DE^  TROUBJVDOURS 

Daracu^.  —  G.  de  Calanson,.Fadtr/,  170  (ois.  R). 

Dardainls.  —  G,  de  Calausoiij  F.(^del,  11 D  (Daruus  H). 

Dahdasier.  —  G.   Hiquier,  G.  Raynier,^  pus  non  puesc. 
G.  niquièr  et  Torat,  Guiraul  Riquier,  si  bcus. 

Darxais.  —  G.  de  Cobœra,  Cabra. 
Darnelh.  —  G.  Figueir^,  Un  non  sirv, 
Daspol.  —  Tensoii  do  Daspol  avec  Dieu. 
Datax.  —  Malfî^  Eiineugairt,  Temps  es  qu*ieu, 
hxTi  Mos  (surnom  ?.  —  P.  Cardenal,  Tendas  e  iraps. 

Daucadel.  Cf.  Alcadel. 

Dalde  (de  Borsagas).  —  U.  Menudct,  ^16  gran  dolor.  (Cf. 
BoRSAGAs,  où  il  faut  lire  Dalde  et'  noïi  Clalde.) 

Dalde  [de  Carllî?].  Cf.  Diode  de  C. 

Dalde  de  Fradas.  —  Cité  par  G.  de  Dole,  Jahrb,,  XI, 
165. 

Dalrabel.  —  P.  Vidal,  Pus  uberl  ai.  (Tarabel,    Haute- 
Garonne). 

Dalrde.  —  Faure  et  Falconet. 

Dalrel,  Cf.  Bertrax  D.       ' 

Dalrelj.    —   G.    de    Cabrera,    Cabra.    G.    de    Calaiisdn. 
Fadel,  175  R. 

Dalrela  (?).  Cf.  E^treral  Dalrela. 
Dalrostre.  —  Guillaume  IX,  Farai  chahsonela. 


ONOMASTIQUE  DES   THOtBADOURS  205 

David.  —  G.  de  Cervero,  Prov.,  632,  719,  920,  947,  1032. 
G.  de  Bornoil,  Ara  quan  vei  reverdezitz.  G.  d-e  Cabrera, 
Cabra,  G.  do  Berguedan,  Mal  6  fe,  G.  Riqiiier,  Ara 
s'cfifors,  Enveyos,  P.  Cardeniil,  Veraj  Vergena,  P.  de 
Corbian,  v.  22.  Peirol,  Quant  amors.  Serveri,  Suchier, 
Denhm.  M.,  Mal  dit.  Uc  Catola,  Amie  Marcahrus. 

DncoRs  (mon).  —  B.  de  Ventadour,  Ja  mos  chantars, 
(Peut-êlpe  Béalrix  do  Vienne,  fille  du  dauphin  de 
Vienne,  Gido  V  (1146-1162).  Bergert,  op,  laud.,  p.  23). 

Dedalis.  —  G.  Magret,  Mnidonam  ten  près,  B.  de  Paris. 
G.  de  Calanson,  Fadet,  35.  R.  de  Cornet,  D'orne  mptii. 
R.  de  Barb.,  Altressi  com  Vdii/ans  (Autres  mss.  IcAr 
RI  s,  Lo  Magus.) 

Del  Boy.  Cf.  Austorc. 

4 

Deliecii  (Mon).  —  (Danse  anonyme  (G.  d'Espagne  ?),  Ben 
volgra,  s'esser  po^es,  (Suchier,  Denhm,  I,  229). 

Demsenc  (Lo  port).  —  Gavaudan,  Desempciratz. 

Dexs  de  BoiAL.  —  Q.  de  Berguednan,  Talans, 

Déport  (Bel»)-  —  (Voici  le  relevé  des  mentions  qu'on  en 
trouve  dans  G.  Riquier  :  Gr,  248,  1,  9,  10,  21,  23, 
24,  29,  33,  49,  50,  51,  53,  56,  60,  64,  65,  71,  78,  80, 
82,  85,  89;  tensons  248,  39;  358,  1;  épître  Al  noble  mot, 
é^l.  Pfaff,  p.  124). 

Derortz  (Don).  ^—  G.  Faidit,  Ar  es  lo  mons, 

Desrosch  (Vrnai).  —  Ser\eri,  Testament, 

Désir  (Bel),  —  Daude  de  Pradas,  Be  deu  esscr  ;  El  temps 
quel  ross^inhols  s'esgau,  (Cette  dernière  pièce,  qui  man- 
que  dans  le  Grundriss  de  Bartsch,  a  été  publiée  dans  les 
Gedichte  de  Mahn,  n*^  1049-1050.  Bergert,  op,  laud., 
p.  115,  n.  1.)  Peire  Bremon,  Us  covinens,  (Cf.  encore 


206  «iNuMAsiKjiK  oi:s  TuutJiAuui  ns 

(les  allusions  dons  Gr,  330,  2  et  330,  3.)  Gaucelm  Fai- 
dit  {Fiazon  e  mandamtn)  emiploie  le  mol  Beui  Désir 
en  s'adiessonl  sans  doute  à  Rai«ion  Jordan,  vieomle  d^ 
St-Antonin,  qui,  de  son  côté,  paraît  s'adresser  à  lui  pn 
rappelant  Mon  Désir. 

DnsiR  (Mon).  —  Cadenet,  Ah  leyal  cor.  Cf.  encore  l'arti- 
ole  précédent. 

Desirada  (i\a).  —  B.  Martin,  Bel  me^  Van  htz. 

Désirât  (Son).  —  A.  Daniel,  La  ferm  voler.  (Est  ce  B.  de 
Born  ?  Cf.  éd.  Canello,  p.  ?.) 

Desirier  (Mon).  —  G.  Faidit,  Trop  malamen, 

Destinan  (?).  —  B.  de  Ventadour,  Quand  la  veriz, 

^     y 

Dezastric  (Bel).  —  Uc.  de  S.  Cire,  Ane  enemic. 

Dezïrier  (Bel).  —  B.  Jordan,  Vas  vos  soplei, 

Dei  franon.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  79,  B. 

Deiikalion  (?).  —  G.  de  Calanson,  Fadet^  79. 

Devi.  —  G.  de  Cailanson,  Fadei,  140  R  (Dun  D). 

Dezlor  (Simon),  —  Serveri,  Teslameni, 

DiA.  —  P.  Cardinal,  Be  volgra,  G.  Figueira,  Un  nou  sir- 
ventes,  (Xom  d'une  femme.) 

Diable  (Mon).  —  B.  d'Orange,  Si  de  trobar  argues. 

Diable.  —  II.  de  Mataplana,  Baynouard,  C/ï.  V,  221. 
{leii  soi  el  Diables.) 

DiAMAN  (Bel).  —  G.  Faidit,  S'om  pogues.  G.  de  Calanso. 
El  mon  non  poï.  (Bergert,  op.  laud.,  p.  117,  indique 
encore  :  Gr.  243,  13,  mais  ce  dernier  numéro  n*exisie 
pas  dans  le  Grundriss,) 


UNUMASTKJUE  liDS  TUuUlîAUuUUS  207 

nrxMAN  (Mon).  —  P.  Raimon,  Ar  ai  ben  (ïamor, 

Diana  (Nû).  —  G.  de  C^^rvcra,  Proi\,  538. 

DiDox.  -T-  Jaufre,  Suchier,  Denkm,  G,  de  Cahnmn, 
Fadel,  VA-VS, 

DiEs  (  =  DiAs).  —  Ad.  lo  Nègre,  De  so/a/z.  Voy.  Roiz. 

Diego  (Don).  —  A.  de  Pegulhan,  En  aquel  temps,  P.  Vi- 
daJ,  Car'  amiga,  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

CONHA,    CONJA.    Cf.    CUNIZZA. 

DiEis.  —  M.  de  Montaudon,  Aulra  velz,  lenson  avec 
Dieu.  (Il  ne  nous  a  pas  paru  utile  de  relever  les  autres 
exemples  de  ce  nom.) 

Dieu  d'amor  (surnom  dWm.  de  Sescas).  —  A.  de  Sescas, 
El  temps  de  nadalor, 

DiEis  d'amor.  —  A.  de  Pegulhan,    Us  /o/.s  noveh. 

DiEz  (Tvop).  —  Serveri,  Testament. 

Duo  (Coms  de).  —  B.  de  fiorn,  Ges  eu  nom  desc, 

DiNNADANs.  —  Torroella,  Faula,  595. 

Diode  [de  Carlus].  —  Tenson  de  Dau«de  de  Carlus  et  de 
Gui  de  GJolôs. 

DïOMEDEs  (?).  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  104-105, 

DiscoRDiA.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  99. 

HiTis.  —  G.  de  Calanson,  FadH,  148  D. 

DoATs.  —  B.  de  Born,  Al  dons  non. 

DoBRA  (Lo  reis  de  )  (  =  Douvpes).  —  A.  Daniel,  Douh 
brais. 


208  ONOMASITOLE  DUS   TnOrBAlKH  RS 

DoDfNKi.î-.  —  Torro^lla,  Faula,  600. 

DoDOYR  (?).  —  G.  de  Calnnsoii,  Fadel,  160  U. 

DoEc.  —  G.  rie  CaKinson,  Fndct,  1.14  D.  (Doer  R). 

OoFf.  —  P.  Cardinal,  Cel  que  fe, 

DoLAX.  —  R.  de  Mirnvxil,  I.nnc  tempfi. 

DoMA  (Donwne,  Dorloçfne).  —  A.  IXaniel,  L'aura. 

DoMAxz  (CiiiUal  de),  —  A.  flan  Luc,  En  chaniarel. 

DowAis.  —  Mancabrn,  Pax  in  nomme, 

DoMBRE  (  =  Seigneur).  —  F.  fie  Marseille,  Senher  Dieus, 

DoMEiN  Serena.  —  Mar<îoat,  M  entre  mohri,  (Autre  for- 
me,  Sarena.) 

DoMELis  (?).  —  G.  de  Calanson,  Faâel,  18'i  R. 
DoMENGiER  (Bei.).  —  P.  fie  Capdoil,  Tan  m'a  donai. 
DoMERc.  —  R.  d'Oronge,  Car  dou$,  Gavaiidan,  Lo  mes. 
DoMERc.A.  —  R.  d'Orange,  Car  dous  e  fi, 

[DoMiTiLLA  et  I>OMirvEi.LA].  —  (Il  sorail  fait  allusion  i\  ce^ 
deux  daines,  la  première,  femme  d'Ailberl  I  d'Anzisa, 
la  seconde,  sa  fille,  dans  R.  de  Vaqueiras,  Truan,  mala- 
guerra.  Bergerl,  op,  laud,,  p.  73.) 

DoNA  DE  Pretz.  —  A.  de  Sariat,  Quan  ni  cargol, 

DoNELEA  (Na).  —  Nicolet  fie  T.,  A*t/c  de  S,  Cire,  sabera, 
Ue  de  S.  Cire,  \a  Maria  de  Mans  ;  Si  ma  dnna  \\Alais, 

DoNELLA  ou  \  Adoxella  DE  Bresaixa.  —  G.  de  la  Tour, 
Pos  n'Aimérics,  Cf.  Id.  Un  sirventes. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  209 

DoRDONHA.  —  B.  de  Born,  Ane  nos  poc  far  ;  Senher  en 
coms. 

Dovox.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Dragon.  —  G.  de  Caianson,  Fadei,  80  D. 

Dragon  (?).  —  G.  de  Caianson,  Fadet,  83-84. 

Dragonkt.  —  R.  de  Vaqueiras,  Gar'lambei,  Leu  sonei.  (Il 
s'agit  de  Dragonel  de  Monidragon,  cilé  souvent  dans 
ÏHistoire  générale  de  Languedoc^  T.  VI,  VIII.  Cf. 
Appel,  Prov,  Ined.,  p.  348). 

Dreït  n*avetz  (Mon).  —  P.  Rogier,  Ge«  non  puesc, 

DnoGOMANS  (En).  —  P.  Vidal,  Alosiar  ;  Drogomans  se- 
nher. Cf.  eneone  éd.  Angilade,  n**  XLVIII. 

Droguitz.  —  R.  de  Vaqueiras,  No  m'agrada.  (Cf.  Chaba- 
neau,  Rev,  L  rom.,  XXI,  240  et  Tobler,  Zeits,  rom. 
PfiiL,  VI,  121.  A.  Jeanroy.) 

Dromos.  —  P.  Cardkial,  Be  volgra, 

DuAix.  —  Serve**!,  Testament. 

Duc  (Le  fil  del).  —  P.  de  Cols,  Si  col  solelh. 

DiiGAT  (d'Aquitaine).  —  R.  Cornet,  El  Dugatz. 

DuNON.  —  Corr.  Guion  ?  R.  Vidal,  Abrils  issia,  784.  (Il 
est  qualifié  de  senhor  d'Alvernha.) 

DuRAN.  —  Gui  d'Ussel,  Vautre  jorn  p^r. 

DuRATz.  —  E.  Cairel,  So  quem  sol  dar. 

Dltrban.  —  Tenson  entre  Blacatz  et  Pélissier.  Cf.  Peire 
DE  Durban. 

DvRENSA.  —  A.  de  Belenoi,  Pos  Dieus.  Blaeatz,  En  Fol- 

14 


210  ONOMASTIQUIi  DKS  THOUBAbOURS 

quel,  be  sapchaiz.  B.  de  Lamanon,  Pois  chanson,  F.  de 
Romans,  En  chanlar  voit,  I^nfranc  Cigala,  Lantelm 
(Est-ce  un  nom  propre  ?).  P.  de  Cha&lelnou,  Hoimaia 
nom  cal,  P.  Vidal,  Ab  Vaien  ;  Moût  es  bona  terra,  R. 
de  Barbezieux,  Lo  nous  mes,  Trobaire  de  Villàrnaul, 
Un  sirventes, 

DiRioRT.  —  Seneri,   Testament, 

DiRTz  (Gauâseran  et  Raymon).  —  B.  de  Born,  Qaan  la 
novdla  flors,  (Cf.  encore  Raïmox  Dri  t,  R.  de  Miraval, 
Forniers.  A.  Jeanroy.) 

Dyonisi.  —  A  non.,  Palais  de  SaviezcR, 


E 


Ebdomo  ?  —  Cf.  R.  de  Vaqueiras,  Segner  Marques.,,  no, 
in  Appel,  Prov,  Chr,  fl®  6d.,  aux  variaiRtes. 

Ebi.k  (N').  —  Frédéric  de  Sicite. 

Eble  (N').  —  Tenson  de  Joan  I^g  et  de  Ehle. 

Ebi.es  (N').  —  J.  Estève,  Oui  Cavalier  (Juge  d'une  tenson). 

Ebles  (N').  —  Tenson  d'Elias  dTIssal  et  de  Gaucdm  Fai- 
dil.  Appel,  Poésies  inédites,  p.  37.  Cf.  encore  Ebles 
[d'Ussel].  Tenson  d'Ebles  et  de  GuiUem  Gasmar. 

Ebi.es  (de  Ci.abmon).  —  P.  Cardinal,  Toslems  atir,  (Cf. 
Api>eil,  Pror.  Chr,,  à  la  fin  des  variantes  de  cette  pièce.) 

Eble  (Seigner).  —  P.  Cardinal,  Senher  nEble,  (Sans 
doute  le  même  que  le  précédent.) 

Eble  (de  SANcnA  =  SAGNA).  —  P.  d'Auvergne,  Chaniarai, 
Cf.  Teason  d'Ebles  do  Signa  et  de  Guillem  Gasmar. 

Ebles  (d'Ussel).  —  Eble  d'Ussel,  N'Ebles  pos  endeptatz. 


ONOMASTIQUE  DES  TRoUbADOURS  ^11 

Eble  (de  Ventadour).  —  G.  Câbreira  (Chabâneau  ajoute 
entre  parenthèse  :  B.  de  Ventadour,  Marcabrun.)  Cf. 
Eblo. 

Eblo,  Eblon.  —  B.  Marti,  Oudn  terh'es.  G.  de  fcabrera, 
Cabra,  B.  de  Ventadour,  Lo  temps  val  e  ven, 

Ebî.o  (N').  —  Ceixiamon,  Lo  plaing  comenz.  E.  de  Bar- 
jols,  Bels  Gazanhs,  (C'est  Ebilon  de  Ventadour,  cf. 
Sl'ronâki,  E.  de  Barfolfi,  p;  150.)  G.  de  Cabrera,' p.  89. 
Marcabru,  Viverns  bai. 

Eblon  (de  Ventadour  ?).  —  G.  de  Borneil,  Leu  chan- 
sonèta, 

4 

Eblon  de  Sagnas.  —  Garin  le  Brun,  Nueil  c  iorn. 
Ebraïa  (leî).  —  G.  daii  Lue,  Si  per  matvatz. 

I  -  I 

Ëbres.  —  A.  Daniel,  Ans  gu^l  cim,  . . 

EIbueu.  —  Tenson  d'Aycart  [del  Fossat]  et  de  Girard  (Su- 
chier,  Denkm.,  I,  297). 

Y 

Ebrio  (de  Brio  ?).  —  R.  d'Orange,  Compainho, 

EcTOR.  —  B.  de  Castellane,  Era  piieis  iverns,  P.  de  Maf- 
seîHe,  Vouiriep 

EcTOR  (Le  fraire  d').  —  R.  Jordan,  Ouan  la  neiis  chai. 

Ec.iPTE.  —  P.  d*Auvergne,  Dieus  vtra  vida.  P.  de  Cor- 
bian,  18. 

* 

EoiPTE  (Rei  d').  —  G,  de  Cervera,  Prov.,  834. 

Egun.  —  G.  de  Cabreira,  p.  89.  (Il  s'agît  de  Bartsch, 
Denkm.  ;  le  texte  porte  ni  de  negim*  E^un  doit  être 
une  conjecture  de  Chabaneau.) 


312  ONOMASTIOIE   DES   XROUlUDOURS 

ËiREK.  —  G.  do  Calanson,  Fadei,  170. 
EïssïDLELH.  Cf.  Gui  d'Eissiduelh. 

Elbexga.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  marqua^.,,  ar. 

Elexa.  —  Anon.,  Si  Irobes,  A.  Daniel,  Can  chai,  A.  de 
Mareuil,  Bel  ni  es  quan  ;  Dona  gemer  ;  Toli  nCa- 
bdis,  A.  de  Marsan,  Qui  conte,  B.  de  la  Barla  elG.-P. 
de  Cazals.  Tenson  entre  Arnaut,  Foie  et  Guillem.  Guio- 
nel,  En  Haijmbaut  pros  dona,  G.  de  Borneil,  Car  non 
ai  loi,  R.  Jordan,  Quan  la  neus  chai,  Ramberti  de  Bu- 
valel,  Pois  vci  quel  iempf^,  S.  do  Girone,  En  may^  Cf. 
encore  BreviaH  d'amor,  27852.  Torroella,  Faula,  245. 
Lena  (Elèno).  B.  B.,  Cazutz  sui,  Lana  (Elena).  B.  B., 
Ges  de  disnar, 

Elexgri.  —  P.  Cardenal,  Li  clerc,  variante  du  vers  6  ; 
cf.  Appel,  Prov,  Chr,,  n*"  76.  Autre  forme  Elzemgri. 

Eu  (m&,  Els),  —  P.  do  Corbian,  19. 

EîJA,  Elias.  —  Marcahru,  Eslornel  {Lo  peiro  Elia),  Ogier 
Xiolla  (Xovolla),  Per  vos  bella,  P.  de  Corbian,  21. 

Elyas  {Venlremes),  —  Pujol,  En  aquest  sonet. 

Elias  (X')  (son  jongleur).  —  Ramberti,  Toi  m'era  de 
chantar, 

Elias,  Elyas.  —  Tenson  avec  A.  de  Pegulhan.  Tenson 
de  Bernart  et  d'Elyas.  Ton-son  de  Jaufre  et  cJ'Elyas. 
Tenson  de  Gui  d'UsseJ  et  d'Elyas,  Gr,,  194,  2  et  194, 
17,  18, 

Elias  Cairel.  —  Tenson  d'E.  Cairel  et  d'Isabella. 
Elias  (Gausmars).  —  P.  d'Auvergne,  Chantarai 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  21Î 

Elias  (Hudel).  —  Dalfi  d'Alv.,  Pas  sài'etz  vengul. 

Elian  (Mont)  (  =  Monlmelian,  Savoie).  —^  G.  Faidit,  Ane 
nom  parti, 

Elidus.  —  Brev,  (TÀnior,  27840. 

Eliodorus.  —  G.  de  Cervera,  Prov,,  651. 

Elionor  (famm«e  de  Raimon  V,  eomle  de  Toulouse,  1194- 
1222).  —  A.  de  Beilenoi,  Aissi  col  près  ;  Nuls  hom  ; 
Per  Crist,  [A.  Pilages]  Ben  es  razos  (C'est  une  pièce 
de  Peire  Bremon.).  [A.  Catalan,  Si  la  belam.  Cf.  infra, 
Elias  de  Barjols.]  A.  do  Pegulhan,  Destreilz  ;  Qui  so- 
frir.  Peut-être  allusion  dans  De  Berguedan  (Bergert, 
p.  20).  Cadenet.  S'ieu  pogues;  Ueymais  (oimais)  niau- 
rclz.  Elias  de  Barjols,  Si  la  belam  (Eléonone  d*Aragon, 
comlesse  de  Toulouse).  G.  de  Puyeibot,  S'eù  anc  lorn, 
G.  de  Berguedan,  Reis  s'anc  nul  temps.  (?)  R.  Vidal, 
C<isliagUos,  Allusion  dans  R.  de  Miraval,  Bel  m*es.  Au- 
tre allusion  (?),  Guilhem  des  Baux,  Gr,  209,  2. 

Elionor  Id'Apchier].  —  G.  Riquier,  Gr,  248,  36. 

Elioxor  [d'Aquitaine].  —  (Allusions  :  Cercamon,  Gr.  112, 
1  oi  Ah  lo  Pascor.  Cf.  encore  B.  de  Born,  Ouan  vei.  Au 
sujet  de  Bernart  de  Venladour,  cf.  Bergert,  p.  11,  12.) 

Elis,  Heus,  Aelis  (Na).  —  B.  de  Born,  Cazutz  sui  ;  Dona 
puois  de  mi.  B.  de  Venladour  Bels  Monruels  (Est-ce 
la  même  ?  Ce  n'est  pas  sûr).  G.  Faidit,  Ara  nos  sin 
guitz.  M.  de  Montaudon,  Autra  vetz.  Raimon  Jordan,  vi- 
comte de  Saint- Arîtonin,  aurait  composé  en  son  hon- 
neur sa  chanson  :  S'eu  fos  ;  Bergert,  p.  15.  Il  s*agit, 
dans  les  citations  qui  précèdent,  d'Elis  de  Montfort  ; 
B«ergert,  p  14. 

Elis,  Helis.  —  P.  Rogier  (ou  B.  de  Ventadour),  Bélh 
Monruelh.  Uc  de  la  Bacalaria,  ^.  W.,  3,  212. 


214  aXOMASTIQUE  DES  TBOUBADOURS 

Elis  (comtesse  de  Flandres).  : —  G.  de  S.  Desdier,  Los 
grieus  désirs.  Allusion  probable  dans  Sordel,  Bel  C'a- 
oalier.  Cf.  .Bergerl,  p.  19. 

Eliseu,  IIelisel.  —  G.  de  Ceniera,  Ptov.,  657  P.  de 
Corbian,  21. 

Eloïtz.  —  R.  de  Vaqueiras,  Truan, 

Eloitz.  Cf.  Aloitz  et  Bergert,  s.  v. 

Elveyra.  —  Serve  ri,  Jcslcmieni. 

>  . .  *  *  ' 

Elvira,  —  R.  Vidal,  Cariiayflos, 

Elvira  (de  SoBiRATz).  —  A.  de  Belenoi,  fa  n'er  crezul 
A.  de  Pégulhan,  Eisscitnen,  A.  de  Sarlat,  fis  et  leials. 

Elzemgri.  Cf.  Elengri. 

Emanuel.  —  p.  d'Auvergne,  Lauzatz  sia, 
Embiers  (en).  —  Anon.,  Non  pucsc  mudar, 

Emenidus.  —  R.  de  Vaqueiras,  Arofn  requier. 

E.MILA  (de  Ravenna).  —  A.  de  Pégulhan,  Albert  cliau- 
zetz. 

Emilla.  —  A.  de  Pégulhan,  Ses  mon  apleg. 

Emperador,  Empebaire.  —  A.  de  Pegnlhan,  Ara  parra  : 
Cel  que  s'irais  ;  Totz  hom  caisso  ;  Tolz  hom  que 
(Il  sagit  de  Frédérie  II).  Anon.,  Qui  vol  conquerer 
{emp,  qwe  venquet  Daire),  Arnaut  Peire  d'Agaiïge,  Quan 
lo  temps  braus,  A.  d'Orlhac,  Ay  Dieus.  B.  de  Born, 
Cort  e  giuerras.  E.  Cairel,  So  quem  sol  dar,  Emperairk 
(ou  ATRiTz  ?)  Folquei  de  M.,  Chanlar  mi  torna.  (Slronski 


OXOM ASTIQUÉ   DES   TROUBADOL'RS  "215 

é<irit  :  emperaire.  Il  s'agit  d'Henri  VI  ;  cf.  éd.  Strons- 
ki,  p.  178  et  sq.).  F.  de  Uomans,  Auce'ls  no  Irob  ;  Ceux- 
tar  voil;  Quart  cug  chantar;  Tornalz  es.  Gavaudan,  Palz 
passicn.  G.  Figueira,  D'un  sirventes  ;  Ja  de  far  ;  Quan 
cug  chantar  ;  Un  nou  sirventes  (Frédéric  II).  ïenson  de 
Joan  Lag  et  de  EWe.  L.  Cigaila,  Si  mos  chans  fos  (Fré- 
déric II).  P.  d'Auvergse,  Bella  mes  (Frédérie  I).  P.  de 
la  Caravana.  P.  Hogier,  On  hom  a  mais.  P.  Vidal,  Per 
pauc  de  chantar.  (Pour  d'autres  exemples  dans  P.  Vi- 
dal, cf.  l'édition  Ai>glade,  à  l'Index  des  noms  propresv) 
Peirol,  Pas  flum  Jordan.  P.  de  Capdeuil,  En  honor 
del.  R.  de  Vaqueiras,  Senher  mdrques...  no  (Alexis  III 
de  Constantinople).  U.  de  Tors,  Per  Vavinen  pascor 
(11  s'agit  du  roi  de  Casitille,  Alphonse  X).  Jean  d'Au- 
busson,  En  Nicolet.  M  a  rcab  ru,  Empero  ire  per  vostre 
pretz  (Alfonse  VII,  roi  de  Castille).  Ogier  Novella,  Per 
vos  bella  d.  G.  Faidit,  Al  »emblan.  G.  de  Cabestanh, 
En  pessamen  (Darius). 

Emperaire  (de  Roma).  —  Sordel,  Planher  vuelh*  R.  de 
Vaqueiras,   Valen  marques. 

E.MPERAiRiïz.  —  Aiion.,  Hai  dolchu  dona.  (Est-ce  la  même 

que  la  suivante,  femme  de  Guillaume  VIII  de  Montped- 
lier  ?) 

E\u»ERAiRrrz.  —  Anon.,  Hai  dolcha  dona.  (Est-ce  la  même 
Marseille,  Tan  mou  de  ;  Us  vokrs.  Bergert  indique 
encore  G.  de  Borneil,  Gr.  242,  75,  sans  doute  d'après 
Stronski,  F.  de  Marseille,  p.  li*,  où  se  trouve  la 
même  erreur  ;  c'est  242,  71  qu'il  faut  lire  ;  cf.  d'ail 
leurs  Stronski,  ibid,,  154. 

E.MPt'RïAS  (Coms  d').  —  A.  de  Sescas,  En  aquel  mes. 

Ena,  Enan  (Na).  Cf.  Ina. 

EajAVANZA.  —  Rostang,  Bels  senher  Dieus. 


216  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Encantarelh.  —  A.  de  Pegullian,  Li  fol  cil  put, 

EncenoAL.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  iardi, 

[Endia  de  Lisla].  Cf.  Bergert,  p.  33. 

Eneas.  —  A.  d-e  Marsan,  Qui  conle.  A.  de  Mareuil,  Tant 
m'ab^llis,  G.  de  Calanson,  Fadel,  110.  Jaufre,  ap.  Su 
chier,  Denkm,  P.  de  Corbian,  32. 

Enegau  (En  Egau  ?).  —  (Var,  Si  balau  se  mengau).  Mar 
cabru,  Doas  cuidas.  (Il  n'est  pas  sûr  que  ce  soit  un 
nom  propre.) 

Enemia  (Dolz').  —  Sardel,  Bel  m'es  ;  Er  enconirdl  temps. 
(Est-ce  Guida  de  Rodez  ?  Cf.  Bergert,  p.  53.) 

Enenda.  —  Uc  de  S.  Cire,  Servit  aurai. 

Enfan  (Seniher  N*).  —  Anon.,  Senher  N'Enfan. 

Enfrazion.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  76  D. 

EngIaterra.  —  Anon.,  Bona  dompruA,  A.  de  Sescas,  En 
aquel  mes,  B.  de  Bom,  /eu  chant,  Dauph.  d'Auvergne, 
Vergonha,  Gw  Figueira,  D'un  sirventes.  {Bei  d'Eng^. 
Il  s'agit  de  Jean  Sans  Terre.)  J.  d'Aubusson,  Nosira 
dona  segon.  J.  de  Cofolens,  A^on  estarai,  P.  de  Cor- 
bian,  33.  R.  de  Vaqueiras,  Aram  requier. 

Engles.  —  Anon.,  Ja  no  cugei.  B.  de  Bom,  D'un  sirven- 
tes  nom  cal  ;  Gent  part  ;  Guerra  e  pantais  ;  Mon  chan 
fenisc,  Gavaudan,  S^nhors.  G.  de  Montagnagol,  Bd 
m'es,  G.  de  S.  Desdier,  S'en  toi  me  soi.  G.  de  Calan- 
son, Bels  senher  Dieus.  P.  d'Auvergne,  Belh  m'es.  Pei- 
ne del  Vilar,  Sendatz  vermeils,  P.  Vidal,  Pcr  pauc  de 
chantar.  P.  Bremon,  Ricas  Novas,  Pus  partit,  R.  de 
Tors,  Ar'  es  dreit,  Uc  de  S.  Cire,  Un  ffirventes, 

Engles.  Cf.  Merli. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  217 

Engles.  —  Tenson  d'Engles.  Cf.  P.  Meyer,  Dern.  Troub.y 
p.  31   sq.  G.   del  Baus,  Bem  meravill.  ïenson  d*En 
g4es  et  de   R.    de   Vaqueiras.    (Ces   deux   pièces   n'en 
forment  qu'une.   Cf.   Seilbaoh,  Sireilgedichty  p.   119). 

Engles.  —  R.  de  Vaqueiras,  Aram  requier  ;  Del  m  d'Ara- 
gon ;  Etu/les,  un  novel  ;  Kalenda  mcàja  ;  No  m'agrada  ; 
Traan  ;  Tuit  me  pregon,  Engles, 

ExGLBs  (Bel  Dous).  —  R.   de  VafCjueiras,  No  rnagrada, 

Engles  (rei).  —  A.  dau  Luc,  En  chantoÈ^el.  B.  Zorzi,  Non 
laissarai  (Henri  III).  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vuelh  ; 
D'un  sirvenles  (Henri  III  ?).  B.  de  Venladour,  Ges 
de  chaniar  (Henri  II  ?)  ;  Lanquan  vei  per,  B.  de  Boni, 
Ges  de  far  s,  (Henri  II)  ;  Si  tuch  H  dol  (Planh  sur  la 
mort  du  rei  (ove  Henri).  B.  de  Castellane,  Era  pueis 
iverns  (Henri  III).  Durand  de  P.  En  iaieni  (Henri  III). 
G.  Faidit,  Forlz  chauza  es  (Richard)  ;  Mas  la  bêla.  G* 
Aiielier,  El  nom  de  Dieu,  G.  de  S.  Didier,  El  temps  quan 
vei  cazer  (Henri  III).  G.  Riquier,  Sieu  la  trobat.  G.  du 
Luc,  Si  per  malvaîz,  F.  de  Mars.,  Chaniar  mi  lorna 
(Richard).  L.  Cigala,  Si  mos  chans  fos  (Henri  III). 
Paul  Ijanfranc  de  Pistoja  (quel  roi  ?).  P.  de  Capdeuil, 
En  honor  del.  P.  Vidal,  Bon  aventura  (Richard)  ;  Ma 
volunlatz  (La  pièce  n'est  pas  de  P.  Vidal.)  Sordel, 
PlanJier  vuclh  (Henri  III). 

Engles.  —  P.  CainJenal,  Aquesta  gens.  Cf.  encore  Peire 
Durban,  Peironel  et  Peine  del  Vilar. 

Englesa.  —  A.  de  Sescas,  En  aquel  mes.  P.  Cardinal, 
Aquesta  gens  ;  Ab  votz  d'angel  {lana  engleza), 

Englezas  (Las  eslorias).  —  P.  de  Corbian,  33. 

Engolesme.  —  B.  de  Born,  Pois  Ventadorns  ;  Sieu  fos 
aissi. 


2t8  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS. 

Engolesme  (Comte  d*).  —  M.  de  Moataudon,'  Aissi  corn 
cel  com  mena. 


Engolesme  (Comtessa  d').  —  Albert,  Gaucelm  Faidit. 

Engolmes.  —  B.  de  Born,  leu  chant,  Cadenet,  ffeus 
essai,  Cepcamon,  Lo  platng  comenz.  Dauph.  d*Auv., 
Reis  pois,  M.  de  Monta udon,  Aissi  com  cel  qu'a  estai. 
Uc  de  S.  Cire,  Un  sirvenles.  Ameus  de  la  Brocjueira, 
Quan  reverde'ion,  (Porta-joya  d'Engolmes). 

ExGOLMEs  (Comtessa  d').  —  Cadenet,  S'ieus  essai.  (Ma 
lliilde,  comtesse  de  la  Mardie  et  d'Angoulême,  marte 
en  1208  ?).  Cf.  Ja  tenson  de  Gaucelm  Faidit  et  de  Albert 
de   Sisteron,   où  il   est  question  d'une  comtesse  d'An- 
gouiême. 

ExGOLMESA.  —  B.  de  Born,  Pois  als  baros,  P.  Cardenal, 
Aquesta  gens, 

Engolmezi  (li  trei  comte  £at).  —  B.  de  Boni,  Ges  eu 
nom  desc, 

Emda.  —  G.  Rairaon  de  Gironela,  Gen  nxapare'dl,  Anon. 
Gr.^  461,  92  (Henida),  R.  de  Vaqueiras,  Calenda  maya. 

Enjan  (Ses).  —  Elias  de  Barjols,  Amors,  que  vos. 
Enjensa  (B.  d').  —  R.  Vidal,  Denhm, 

Enocs.  —  G.  Adémar,  Ben  fora  oimcAs,  Ogier  Niella, 
Per  vos  bella,  P.  de  Corbian,  17. 

Enric.  —  M^ircabru,  p.  283.  (Il  n'y  a  aucun  Enric  dans 
l'édition  Déjeanne,  sauf  au  n**  XX  bis,  où  plusieurs 
nriss.  donnent  Anric,  Ent^ic,  pour  Audric.  Chabaneaii 
a  pris  cet  exemple  à  la  pièce  (non  authenlique  ?)  Ae 


ONOMASTIQUE   DÉS  TROUBAHOURS  219 

Marcabrun,  Be  fora  ab  lui  {Gr,  293  W),  qui  a  été  pu- 
bliée dans  VArchiv,  t.  50,  p.  28S.) 

ErsRic  (l'emp.  n').  —  A.  cl«e  Pegulhan,  En  aquel  temps. 
B.  de  Boni,  Bem  plalz  car,  E.  Cairel,  Pois  chai.  P.  Vi- 
dal, Ben  via  a  grân  (Henri  IV,  empereur). 

Enric;  —  B.  de  Bonis  D'un  sirventes  nom  cal  (Henri 
le  Jeune,  roi  d'Angleterre).  U.  Vidal,  Abiils  issia^  v.  277, 
802.  G.  de  Calanson,  B(ils  senher  Dieus.  Peire  del 
Vilar,  Sendaiz  vermeils. 

Enric  (lo  reis)  (=  Henri  II  d'Angleterre).  —  B.  de 
Born,  Pois  als  haros,  R.  Vidal,  Abrils  issia,  v.  188, 
272,  859. 

Enric  (lo  reis)  (  =  H.  III  d'Angleterre),  —  A.  de  Se- 
grel,  A^o  sai  quim  so,  B.  de  tôt  lo  Mon,  Los  plazers 
(Gf.  pour  ce  dernier  exemple  infra  :  Coms  Enrix),  P, 
Cardenail,  Aquesia  cfens, 

ExNRics  (marques).  —  Palais,  Bem  plai  lo  chanlar. 

Enric  (coms).  —  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai  ;  Neus  ni  gels 
(le  comte  Hçnri  de  Malte).   Cf.   sur  ce  personnage    : 

F.  Torraca,  Alli  R.  Accad,  Arch.  Leti.  Bell.  Arli  (de 
\aples)  Nuova  Série,  IV,  1915,  p.  239  sq. 

Enric  (coms).  —  R.  de  Vaqueiras,  No  m'agradw.  (Est- 
ce  le  même  personnage  que  plus  haut  ?). 

Enric  (coms)  (  =  Henri  II,  comte  de  Rodez  ?).  — 
B.  do  tôt  lo  Mon,  Los  plazers  ;  Mais  fregz,  (Cf.  la 
note  de  Aippe!,  Prov,  Ined,,  p.  47.) 

Enric  (comte  de  Rodez).  —  Tenson  de  G.  de  Mur  et  de 

G.  Riquier,  Gr.,  22G,  1  (Il  y  est  api^elé  simplement 
senh-cr).  Autre  tenson  des  mêmes,  Gr.  226,  8.  G.  Ri- 
quier, Guilhem  de  Mur^  chauzelz  ;  De  so  don  yeu  : 
Senh'  En  Enric,  us  reijs  ;  Senfi  En  Austorc  (allusion). 
G.    Riquier,    Als    subtils   aprimalz    ;   No    cugei   mais. 


220  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

ExRic  (don).  —  Caltega  Panza,  Ar  es  sazos.  (Est-oe  le 
même  que  le  suivant  ?).    •  . 

Enric  (  =  Henri  de  Cas4ille).  —  F.  de  Lunel,  Al  bon  rey, 
PauJet  de  M.,  Ab  marrimen^  U.  de  Tors,  Per  Cavinen 
pascor.  Zorzi,  SU  mons  fondes. 

ExRrcà  (ilo  sors).  —  B.  de  Born,  Pois  ois  baros.  (Il  faut 
lire  Guérie^  cf.  éd.  Thomas  :  c'est  un  jKîrsonnago  de 
Raoul  de  Cambrai). 

ExNRic  (?).  —  L.  Cigala,  (\)iànric  (Manric  ?),  no  magrada. 

Enric.  —  Tenson  d'Enrie  et  de  Arver. 

Enric  [de  Savona].  —  Pailais,  Bem  plai.  (Cf.  sur  ce  per- 
sonnage A.  Restori,  Nozze  Bailislelli-Cielo\  p.  5.). 

Ensemiat  (X').  —  A.  de  Mareuiil,  En  mon  cor  ai. 
Entensa  (Berenguer  d').  —  Serveri,   Testament. 
Entensa  (Bernât  Glilhem  d').  —  Serveri,   Testament. 

Enieis.  —  Raimon,  p.  263.  (Sic  Chabaneau.  Il  s'agit 
de    la    pièce  Se  Veslanqer^  Gr.  293,    3,  qui    se    trouve 

publiée  dans  VArchiv,  50,  263.) 

Enveios.  —  G.  Adémar,  Ben  agr'ops.  G.  Riquier,  tenson 
avec  Enveyos. 

Envejat.  —  G.  de  Borneil,  Al  plus  leu.  (Attribué  par 
d  autres  mss.  à  G.  d©  Gabestanh  ;  cf.  Beirgert,  p.  117.) 

Eqlechs.  —  Torroella,  Faula,  595. 

Eranberg.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Erangos  (?).  —  A.  dau  Lue,  En  chantarel.  Ijc  ms.  porte 
alonrcHerangos  ;  lire  Aragos  ? 


ONOMAfiTlOtTE   DES   TnolïiADOrRS  221 

Erdaguon  (?).  —  G.  de  Calan^on,  Fad^l,  191  D. 

Erecs.  —  Anon.,  Donna  per  vos  ;  Si  irohes,  L.  Cigala, 
tenson  iivec  Lantdm.  G.  Roimon  de  Gironela,  Gcn 
m'apareil.  R.  de  Vaqueiras,  Calenda  mciya,  G.  de 
Cabrera,  Cabra, 

Kheubit  (mon).  —  P.  Raimon,  Enqueram  vai  recalivan  ; 
Nom  puosc  sofrir, 

Ermenda.  Cf.  Esmenda» 

[Ermext.arde  de  Foix  ?].  —  Sordel,  /.o/  an  Poire, 

[Ermexgarde  de  Narbonne].  —  Cf.  Tort-N'avetz  et  Bcr- 
î?ert,  10  et  suiv.  Ernvengarde  n  est  pas  nommée,  mais 
elle  est  assez  clairement  désignée  dans  les  poésies  sui- 
vantes ;  Peire  Rogier,  Gr,  356,  4,  5,  6,  9.  P.  d'Al- 
vergno,  Gr,  323,  2.  G.  de  Borneil,  Gr.  242,  42.  B.  de 
Yenta-doiir,  Gr.  70,  2»?,  peut-être  encore  Gr,  70,  25. 
Azalaïs  de  Porcairagues.  Cf.  sur  tout  ceci  Bergert, 
p.  8-10  et  AngJade,  Mélang-es  Chabaneauj  p.  742,  sq. 
Peul-étre  encore  faul-il  reconnaîtro  Ermengarde  dans 
Ja  velha  rica  dont  parle  P.  Vidal  ;  cf.  éd.  Anglade, 
Index.  A  moins  qu'il  ne  s'agistf^e  d*Eléonore  d'\qui- 
taine,  comme  dans  B.  de  Born,  Ouan  m,  v.  43. 

Ermema.  —  P.  Caivlenal,  Cel  que  fc, 
Ermexis.  —  Templier,  Ira  e  dolor, 

Ebmessen.  —  G.  IX,  En  Alvernhe,  Gui  de  Cabanes,  Amie 
Guig40, 

[Ermessen  d'Avignon"!.  —  Aurait  élé  cJiantée  par  B.  de 
Palazol  ;  Bergert,  p.  39. 

'Ermessen  de  Castelbon  ?].  —  Peut-être  allusion  dans 
R.  de  Miraval,  Gr.  406,  12.  Bergert,  p.  50. 


222  ONOMASJlQUt:  des  'inul'IiAUOlJRS 

Ermita  (N').  —  P.  de  Maenzac  ou  Gui  d'Ussel,  Eslal 
aurai. 

Ermitan.   —  Tenson   de   Blacolz  et  de   Bonofe  (Gr,  97, 

Erodes.  —  G.  de  Cen  era,  Prov.,  184,  823. 

Erois  (Ector  ?).  —  P.  Cardinal,  Tostems  vol^jram. 

Eros  (  =  Hér(xle).  —  Anon.,  Sui  e  no  suy,  A.  de  Mareuil, 
Tan  m*abelis.  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida. 

Errer.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  170  D. 

Ertz  (IJ).  — G.  d'Espagne,  SVeu  en  pascor.  (Il  s'agit  soit 
d©  THers,  petite  rivière  qui  se  jMte  danâ  la  'Garonne, 
au  dessous  de  Toulouse,  rive  droite,  soit  de  THers, 
autre  rivière  du  môme  nom,  mais  plus  importante, 
affligent  de  la  rive  droite  de  L'Ariège.) 

* 

EsAEL.  —  G.  de  CaJan-son^  Fadet^  119  D.  (Issael  R  ). 

EsAr,  Esahu.  —  G.  rie  C<*r\'era,  Pror.,  528.  P.  de  Cor- 
bian,  18. 

EsAUDUN.  —  B.  de  Born,  Pors  al  baros. 

Escalona.  —  G.  de  Borneil,  Ouan  brancdi  brondeh.  Gi- 
raut  del  Luc,  Ge»  si  toi.  P.  de  Corhian,  19. 

EscAXEis.  —  G.  de  Calanson,  Fade/,  112  *D. 

EscaroîWa,  Escariemia.  —  A,  de  Marsan,  Qui  conte,  (Il 
s'agit  probablement  de  la  femme  de  Bernart  de  l'Isle- 
Jourdain  (mort  avant  1189).  Escaruenha  était  n^  vers 
1125.  Peut-être  est-ce  la  même  qu'a  chantée  G.  de  Bor- 
neil, qui  ne  la  nomme  d^aiHeurs  qu'une  fois.  Mais  le^? 
noms  Senhcr^  Beh  Scnher,  Segiir^,  Flors  de  Us,  Joi.^, 
pourraient  désigner  EscARUEXtrA.  Cf.  Bergert,  p.  40-41.) 
R.  Vidal,  Abrils  issia.  G.  de  Borneiil,  Lautrier. 


O.NO\IASTlyi>l::   UlîS  TUOl  JJAliiH  US  223 

KscLARMoxDA.  —  Monlugnagol,  Ges  pcr  malvesial  ;  I.eu 
chansoncla  ;  Non  an  tan  dig  ;  A'o  sap  per  que. 

EscLARMoxDA  DE  LA  ToR.  —  P.  cle  I^dils,  Amofs  tostems, 
EscoRAii.LA.  —  G.  do  Borneil,  Qui  chanlar  soi, 

Es€OTz.  —  P.  d'Auvergne,  Dejoslals  breus,  P.  Cardinal, 
Ane  no  vi.  Peire  del  ViJar,  S^ndalz  vermeils, 

EscRiPTiRA  (L').  —  Montiignagol,  Per  lo  mon  fan.  P.  Car- 
denaJ,  Tolz  lo  mons, 

EscRiSTATiTZ  (?).  —  P.  Cardoiid,  TofUemps  volgram  (il 
s'agit  probablement  de  Tristiin). 

EscRivA  (Bartomeu).  —  Serveri,  Testament. 

EscuDiER  (IJ).  —  P.  Vidal,  Una  chanson.  (Il  s'agit  de 
VEscudi-er  qu'a  la  taula  mori.  C'est  le  môme  person- 
nage que  Gauzeris  ;  cf.  Zeitschrift  f.  rom.  Ph\l.  XXIV, 
Ad.) 

EsriDiER  (mon).  —  A.  de  Ma lespine,. 4 n/m  digatz.  B.  de 
Ventadour,  Pus  mi  preiatz  senhôr. 

EsDRAs.  —  P.  de  Corbian,  21. 

EsENGRix.  —  Rieh.  de  Tarascon,  Cabril  al  mou.  Tenson 
de  Taurel  et  de  F^nleonel. 

Esr.AR  (Bel).  —  \z.  de  Porcair.,  Ar  em  al  freg  temps.  A, 
de  Marenil,  La  grans  bcutatz.  (Bergert  indique  eneore, 
p.  110,  Arnaut  de  Maneuil,  30,  C,  mois  c'est  16,  qu'il 
faut  lire,  c'est-fi-dire  la  pièce  citée  ci-dessus.) 

EsGAR  (Clar).  —  G.  Fabre,  Pus  dels  maiors. 

EsGART  (Na  dolz).  —  B.  de  Ventadour,  Estai  ai  corn  otn 
esperdut. 


224  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

ElsGART  (Belh  Dous).  —  P.   Espanhol,  Com  selh.  Entre 
quem  pas. 

EsiMBART.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

EsiNGRi.  Cf.  Ei.EXGRi,  et  P.  C^apd€nal,  Ims  amairitz,  va- 
riantes du  V*  2,  dans  Appel,  Prov,  Chr^. 

EsMAi  (Xa).  —  P.  (le  Maensac,  Estai  aurai.  (I.a  pièce 
semble  de  Gui  d'Usuel,  Gr.  19i,  7). 

EsME.NA.  —  A.  de  Mareuil,  Donna  genser. 

E.SMEXDA  (Belh').  —  B.  d'Alamanon,  Moût  m'es  greu. 
(Mss.  H,  G  :  Ermenda;  Mss.  DIKR  :  Esmenda). 

EsMENDA  (Bona).  —  Izam  Rizols,  Ailas  !  tan  suij. 

EsMiLLA  DE  PoNçoN.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  n'Ahnerics. 
(Femme  du  mar-quis  Pons  de  Ponzon  (non  loin  de 
Gênes),  morte  avant  1231  ;  Bergert,  p.  85). 

EsMiixA  DE  Ravena.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimerics. 
Tenson  d'Alberlet  de  Sisteron  iivee  A,  de  PéguJhan. 
Gr.  10,  3;  cf.  encore  A.  de  Pégulhan,  Gr.  10,47,  str.  6, 
et  Guidlem  Augier  Novella,  Gr.  205,  5.  (Elle  é4ait  La 
deuxième  femme  du  eomle  Pierne  Traversara,  mort  en 
1225.  Bergert,  p.  79). 

ESMONGA'IZ.    Cf.    BtCllAL    d'E. 

V 

EsPAGNA.  —  Alibertel,  Trop  es  de  mi.  Anonyme,  Bona 
dompna  ;  Anon.,  Gr.,  461,  42.  B.  de  Ventadour,  Ben 
cugci.  B.  de  Venzac,  Pos  vey  h  temps.  B.  de  Paris. 
B.  de  Born,  Icu  chant.  B.  Calvo,  Ai  Dieus.  Cercamon, 
/.o  plaing  comenz.  Comte  de  Provence,  Carn  et  Ongla. 
Daudé  de  Pradas,  Belha  m'es.  Comte  d'Empurias,  A 
Vonnat  réi.  F.  de  Manseille,  Ja  no  volgra.  Oimais 
noi  conosc.  Gavaudan,  Senhors.  G.  de  Berguedan,  Un 


ONOMASTIOUH  DES  THOtnADOUHS  225 

sirvenies  ai.  Un  sirvenles  voill.  G.  de  Caibrora,  Cabra, 
G,  de  BorneiJ,  No  sai  rei  ni  emp.  Si  cors  non  esta  tan 
dreig.  Tôt  suavet,  G.  «de  Calanson,  Belh  senher  Ditus, 
G.  Magret,  Laiga  pueia,  Md  donam  ten  près,  G.  Ri 
quier,  Enric  et  le  s.  d'Alest  ;  Sitôt  s'es  grans  ;  Senh  En 
Enric^  us  reys  ;  Guiraut  Riquier^  segon  vostre  escien, 
Isnart,  Del  sonet,  J.  D*Aubu9Son,  Vostra  dona  segon, 
Afarcabru,  Emp,  per  mi.  Pax  in  nomine,  Mayeslre  Ma- 
liens de  Caersi,  Tant  suy  marritz,  M.  de  Mautaudon, 
Uaulrier,  Palais,  Bem  platz  lo  chantar,  Paul  Lanfranc 
de  Pistoja.  Pamlet  de  M.,  Ab  marrimen,  P.  de  Corbian, 
33.  P.  Vidal,  Ges  pel  temps  ;  Fer  pauc  de  chantar  ;  Plus 
quel  paubres  (4  reis  d'Espanha),  Peirol,  Pos  flum 
Jordan,  Pujol,  Cel  qui  salvet  {Aur  d'Espanha),  II.  de 
Vaque  iras,  El  so  que  pus  m'agensa  (Caval  dEspanha)  ; 
Senher  Marques  ,,,no.  11.  Novas,  En  la  mar  ma/or.  R. 
Vidal,  Abril  issia,  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pos  om,  R.  de 
Miraval,  Tôt  cant  eu,  Serveri,  Mal  dit,  Testament.  Uc 
de  S.  Cire,  Sdgner  vescoms. 

EsPAMiA  (Reina  d).  —  G.  de  Cervera,  Prov,,  1030. 

EisPANiioL.  —  B.  de  Born,  Ouan  vei.. 

EsPAMioLS.  —  Gavaudan,  leu  no  sui  par,  L.  Cigala,  Si, 
mos  ctians  [os,  Paulet  de  Marseille,  Ab  marrimen, 
11.  de  Tors,  Ar  es  dreiiz,  R.  de  Vaqueiras,  Senher 
marques   ...no.   Zorzi,   SU  mons  fondes, 

EsPARNON  (GuiLHEM  d').  —  B.  Fokon,  Ja  no  creirai, 

E<?PARO  (Lie  I)*).  —  B.  de  Born,  Lo  coms  m'a  mandat. 

Esp.AS.  —  G.  de  BorneiJ,  Be  for  oimais  ;  Tôt  suavet, 

EspATi.A  (X'Ayna).  —  R.  d'Orange,  Escoltatz,  (C'est  pro- 
bablement un  nom  commun.) 

EsPAZA.  —  Isnart,  Trop  respont. 


226  ONOMASTIQUE  DES  TROlltADOUHS 

EsPEiL  (Senyor  d').  —  Serveri,  Testament, 

EspER  (Bon,  Bel).  —  G.  Faidit,  Vonratz  jauzens  ;  Moût 
mermget  ;  So'laz.  (Il  s'agirait  de  Jordana  d'Embrun  ; 
Bergert,  p.  35).  Cf.  encore  le  même  Senhaï,  dans  Per- 
digon,  Toi  Van  ;  Trop  ai  ;  cf.  encore  du  même  trouba- 
dour :  Los  mats  d'amor, 

EspERAXSA  (Bona).  —  F.  de  Marseille,  Ja  non  aug  hom. 

ESPIA.    Cf.    GllI.HELME   DE   l'EsPIA. 


EspiTAL.  —  Comlesse  de  Die,  Amies,  ab  ^ran.  pa«s«iK>l, 

Seinhor  aujatz.  Peirol,  Pos  flum  Jordan,   R.  de  Cas- 

telnau   (P.    Cardenal),   Mos   sirventes   tramet,  Rostanh 

Bérenguier,  Si  con  trobam.  Sordel,  Cet  quem  afi. 

IvsQuiA  DE  Menerba.  —  (CVst  ainisi  que  s'aippelait  la  mar- 
quise de  Minerve,  chantée  par  R.  de  Miraval,  Gr.  406, 
38.  Cf.  aussi  Gr,  242,  61,  poésie  attribuée  par  deux 
manuscrits,  à  G.  de  Bonneil  (C  R),  et  par  R^  à  Guil- 
lem  Augier.  Bergert,  p.  34). 

EsQLir.Enos.    Cf.    Iscalidos. 

EsQriLETA  (N').  —  Guigo  de  Cabanas,  N'Esquileta  quar  ; 
Per  en  /?o<//er.  Montagnagol,  Ges  per  mnh  estât, 

EsQrivA-MEXDics.  —  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai, 

EssABATAT.  —  P.  Cardenal,  Un  estribot,  (Ce  sont  les  Vnu- 
dois  ;  cf.  Appel,  Proi\  Chr.,  Index  des  noms  propres). 

EssiDOiL.  —  G.  de  Borneil,  Ges  de  sobrevoler,  P.  Vidal, 
Plus  quel  paubre,  R.  Vidal,  En  aquel  temps, 

EssiDrELH  (Gui  d').  —  R.  de  Va-queiras,  Ja  no  cugei 
vezer. 


ONOMASTlOtE  DES  TROl  lîADOinS  227 

Est.  —  Anofi.,  Vallner  fui  a  Cdleon,  Anon.,  Nuls  hom 
non  deu.  G.  d-e  la  Tour,  Pos  n'Mmerics,  Raimberti,  Al 
cor  m'estaij  ;  Eu  sai  la  flor  ;  Ges  de  chantar  ;  Tôt  m'era 
de  chantar. 

Est  (Na  Beatrix  d').  —  A.  de  Pégulhan,  Maniait  vetz. 
P.  Raimon,  Tostems  aug  dire.  Cf.  aussi  Tarlicle  Est. 

Est  (Na  Constanza  d').  —  (Filk  d'Azzo  VI  et  d'Alice, 
qu'il  épousa  en  1204).  R.  Bistors  d'A,,  Aissi  col  fortz. 

Est  <Johana  d').  —  Anon.,  Ualtrier  fui  a  C,  A.  àe  Pé- 
gulhan, D'aisso  don  hom,  B.  de  Ventadour,  En  aquesl 
gai  Sonet.  G.  de  la  Tour,  Chanson, 

• 

Est  (Manques  d').  —  A.  de  Pégulhan,  Ane  no  cugey  ;  En 
aquel  temps  ;  ffieu  anc  chaniiei  (Planh).  Anon.,  Nuls 
om  no  deu,  Cavaire,  Cavaire.  Ferrari  et  R.  Guilhem. 

'      •  •  • 

F.  de  Romans,  for  vuelh,  G.  de  S.  Gregori,  Dreg  e 
razos.  G,  de  la  Tour,  De  S,  Martin, 

Estampa  (Lo  bon  rei  d').  —  A.  Daniel,  Doutz  brais. 

Estampa  (Lo  bon  marques  a  Y),  —  A.  de  Pégulhan,  Per 
razos,  G.  de  la  Tour,  De  S,  Martin, 

EsTANH  (P.  d').  —  G.  Riquier,  Enrie  (de  Rodez),  et  Jtlar- 
ques,  tenson.  (Cf.  notre  étude  sur  Guiraut  Riquier  et 
Annales  du  Midi,  1911,  p.  339). 

EsTANQUER  (L').  —  Ralmou,  P.  263  {  =  Archiv,  T.  50, 
p.  263.) 

EstEFANiA  (N').  —  G.  de  Berguedan,  Eu  nà  cuideu^a, 
(G.  de  B.  fait  encore  allusion  à  Eslefania  dans  les  pièces 
suivantes  :  Gr.  210,  2,  7,  19.  Elle  était  de  la  famille 
Berga.  Il  n'est  pas  sûr  que  ce  soit  la  même  personne 
qu'Estefania  de  Gerdagne,  chantée  par  P.  Vidal.  Ber-r 
gert,  p.  20). 


228 


ONoMASTlytL:  Di:s  THOUBADOLUS 


[EsTEFANiA  DE  Son  =  Usson].  —  Chantée  par  P.  Vidal, 
Gr,  364,  16  et  24,  la  seconde  fois  sous  le  nom  de  Bels 
Sembelis- 

EsT-Qui-LA.  —  Leys  d'Amors,  I,  318. 

EsTELA  (L').  —  A.  Daniel,  Doutz  braits. 

EsTELA  (Cil  d').  —  R.  de  Vaqueiras,  Tuit  me  pregon. 

Ester.  —  P.  de  Corbian,  21. 

EsTEVE.  —  J.  Es.teve,  Dui  cavalier,  (Il  s'agit  de  Joan 
Esteve  hn-même.)   Marcabru,    Al  départir, 

EsTEVE  (Mon).  —  G.  IX.,  Pos  vezcm, 

EsTEA^E  (N').  —  Anonyme,  Ab  la  gensor  que  sia. 

Esteve  (de  Belmoxt).  —  P.  Cardinal,  D'Esteve  de  Bel- 
mont  ;  El  mon  no  a  leo;  Un  sirvenies  ai  en  cor;  Un  sir- 
veniefi  irameirai.  Cf.  supra  Belmont. 

Esteve  (P.).  —  G.  Riquier,  Al  car  onrat  scnhor,  (Cf. 
notre  étude  sur  Guiraut  Riquier). 

EsTiERs   (nom   propre   ?).  —  G.   Figueira,   Del  preveire 
major. 

EsToL  DE  IjiXGRE.  —  B.  de  Bom,  A  ioiz  die, 

EsTOR  DE  Mares.  —  Torroella,  Faula,  599. 

EsTORNEL  (N').  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Af^ymar. 


EsTORT  DE  Vertfoill.  —  L.  Cigala,  tenson  avec  Lantelm 
(faulas  d'E.  de  V.), 

EsTouT.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

EsTRANH  (nom  propre  ?).  —  P.  Vidal,  N^us  ni  gels. 


OXOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  229 

EsTREBEsguiu,  EsTREBEsciiAiRE.  —  B.  Maili,  Quart  Verba. 

EsTREBAL  Daurela  (D'Aurela  ?).  —  P.  Caixlenal,  Un  sir- 
ventes  trameiraL 

EsTRELPS  (Mos).  —  R.  (le  Va<iU€iras,  Er  vei  escur, 

EsTRic  (Duc  d')  (?).  —  Anon.,  Ja  non  cugei, 

EsTRiEu  (N').  —  P.   d'Auv.,  Al  decebrar, 

EsTuis  (Mos).  —  G.  Faidil,  Per  Vesgar,  R.  de  Miraval, 
Be  magradal  bel  temps, 

EïiocLEs.  —  A.  de  Mareuil,  Tant  m'abelUs. 

Etobia  (Rei  d').  —  R.  de  Vaqueiras,  Dd  rei  d'Aragon. 

Etz  (Flum  d').  —  G.  d'Espagne,  S'ieu  en  pascor  non  can- 
lava.  (Cf.  supra  Ertz). 

[Eudoxia].  Cf.  Emperairitz. 

EuRiALus.  —  G.  de  Calanson,  Fodei^  181-183. 

EvA.  —  Albertet,  En  amor,  B.  Carbonel,  Dieus  /e  Adam, 
Gavaudan,  M.  W.,  3,  24.  G.  A-demar,  Tant  er  damor, 
G.  de  Cervera,  Proi?.,  397,  399,  439.  L.  Cigala,  En 
chanian.  P.  de  Corbian,  14.  Serveri,  Mal  dit. 

EvANGELiSTES.  —  Scrveri,  Oracio  de  toi  dia, 

EvELiN  (Coms  d*).  —  B.  Carbonel,  Aissi  com  am  ;  Per 
espassar  ;  Si  anc  nul  temps.  (Il  s'agit  de  Bertran  III, 
1282-1335  ?). 

EvELLi  (Com«  d*).  —  (Bertrand  des  Baux  ?).  ?  Compl. 
Rob.  Cf.  lartiele  suivant.  Gf.  encore  Veli. 

EviLLi  (Cel  d')  {=d'Avélino).  —  Compl.  Rob. 


230  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Eyssi.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques...  or. 
EzECHiEL.  —  P.  de  Corbian,  21. 
EzELGARDA  (N*).  —  P.  de  Valeira,  Ja  hom  ques  vol. 
EzENGRi:  —  Cabrit  et  Ricau,  Cabril  al  meu  i;e/ai>e. 

EZZELIN,    EZZELINO.   Cf.    AlCELIS. 


F 


Fachuratz  (En).  —  B.  d<e  Ventadour,  Be  m'an  perdut. 

Faensa.  —  G.  d«e  Borneil,  Toi  suavel  (var.  Fransa),   Uc 
de  S.  Cyr,  Hugonet  vai, 

Faidida  (Na).  —  B.  de  Born.  Dona  puois  de  mi. 

Faidit  (allusion  à  son  nom  ?).  —  G.  Faidit,  Sitôt  nonca. 

Faidit.  —    P.    Cardinal,    Tostemps  azir    (Tomada,   va- 
riantes  in  Appel.  Prov.  Chr.^). 

Falcembril.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  197. 

Falco.  ^-  Tenson  de  Gui  et  de  Falco,  Gr.  191,  2. 

Falco.  —  G.  Riquier,  Falco,  dona  avinen. 

Falcona  (Na).  —  G.  del  Baux,  Bem  meravill  (=392,  SI 
R.  d€  Vaqueiras,  Tenson  avec  Engles.  Cf.  Zingarelli, 
Engles  nelle  rime  di  R.  de  Vaqueiras,  Cividale  del 
Friuli,  1910,  p.  7.  Extrait  de  la  Miscellanea  en  rhon- 
neur  de  Crescini). 

Falconet.  —  Faure  et  Falconet,  En  Falconet  bem  plalz. 
Taurel,  Falconet. 

Falec.  —  G.  de  Calanso,  Fadet,  133. 


ONOMASTIQUE  DES   TROUBADOURS  231 

Falquet  (ms.  Falket).  —  Falquet  de  Romans,  Aissi 
com, 

Falquet  de  Romans.  —  F.  de  Romans,  Nicolet. 
Falsabrln.  —  G.  de  Calanson,  farfd,  197.   Cf.   Falçem- 

BRIL. 

Fanjau.  —  B.  «de  Boni,  Ces  de  disnar,  P.  Vidal,  Mos  cors 
s'aleyra» 

FAQEtE.   —   G.   de   Cabreira,   Cabra, 

Far.  —  G.  Faidil,  Del  gran  golfe.  (Détroit  de  Messine, 
Appel,  Prou,  Chr,^,  Index  des  noms  propres).  E.  Cai- 
rel,  So  quem  sol,  P.  Cardinal,  Dotnna  que  va,  Hugox- 
NET  DEL  Far.  Cf.   Ugonet- 

Farao.  —  Anon.,  Sui  e  no  sui,  Marcabru,  Emperaire^  per 
mi,  P.  dWuv.,  Dieus  vera  vida  ;  Lo  Senher,  P.  de 
Corbian,  18.  Serveri  de  Girone,  Hom  no  pot  far.  Tor- 
roella,  Faula,  70. 

Fariseu.  —  G.  de  la  Tour,  De  S,  Martin. 

Faure  de  Berguonho.  —  Faure  et  Falconet. 

Felip  (Lo  rei).  (=  Philipi)e-Auguste).  —  A.  de  Belenoi, 
Ja  no  er  credui,  P.  Rogier,  Ja  no  creiraJ,  (Sic  Chaba- 
ncau.  La  pièce  e^l  d'A.  de  Belenoi,  Gr.  9,  11.  Cf. 
Appel,  Leben  und  Lieder  des  Troubadours  Peire  Ro- 
gier, p.  81).  B.  de  Boni,  Al  dous  nou  ;  Ard  sai  eu  ; 
i^oriz  e  guerras  ;  Non  puesc  muda^  ;  Notre  Senher; 
Pos  als  bar  os  ;  Pois  Veniadorns  ;  Ouan  vei  lo  temps 
(n'est  pas  de  B.  de  Born)  ;  S'ieu  fos  aissi  ;  Volontiers 
feira,  P.  d'Auvergne,  Lo  Senher,  Vesque  de  Clermonl, 
Peire  de  Maensac  g  es. 

Felip  (rei).  (  =  Philippe  le  Hardi).  —  Daspol,  Forlz 
Irislors,  G.  Riquier,  A  cel  qui  deu  voler.  R.  Gaueelm, 
Ab  grans  trebcAhs. 


232  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Felip  (rey  de  França).  —  Serveri,  Mal  dit  (Pas  d  allusion 
à   un  roi  particulier). 

Felip  (nei  de  Fr.).  —  P.  «d-e  Ladils,  Mossen  Ramon,  (Phi- 
lippe VI  de  Valois  ?). 

Felip.  —  G.  de  Calanson,  Fadei,  96. 

Pelipa.  (Na),  —  Ad.  lo  Nègre,  Eram  vai,  Arn.  Plages,  Be 
volgra  midons  (Peut-être,  ici  et  plus  haut,  Amaut 
Phelippa,  femme  d'Aimaj'  II  de  Poitiers,  comte  de  Valen- 
tinois  et  de  Die  (1189-1250)  ;  Bergert  p.  54).  G.  lli^ 
quier,  Qui  a  sen,  Trob.  de  Villarnaut,  Mal  mon  grai 
(Probablement,  dans  ce  dernier  cas,  Philippe  d'Anduze, 
femme  du  vicomte  de  Narbonile  Amalrie  ou  Aimeri  IV  ; 
cf.  G.  Riquier,  Qui  a  sen). 

Felis,  Feris.  —  G.  de  Calanson,  Fadel,  149. 

Felises.  —  P.  Cardinal,  Cel  que  fe, 

Fenestra  d'Aur.  —  R.  de  Cornet,  Razos  ni  sens, 

Fenics.  —  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai.  R.  d'Orange,  Apres 
mon  vers,  R.  de  Barbe^ieux,  Airessi  com  Vorifans. 

Femcs  (Bels).  —  R.  Bistors  d'A.,  Aissi  col  foriz, 

Fexissa.  —  Jaufre,  Suchier,  Denhm. 
Feris.  Cf.  Felis. 

Ferragitz.  —  R.  de  Vaqueiras,  D'amor  nom  lau, 

Ferrairi.   —  Tenson  entre  Raimon  Guillem  et  Maislre 
Ferrari. 

Ferrans  (Reis).  —  A.  Daniel,  Doulz  Irais.  (Ferdinand  II 
de  Léon  et  Galice  ?  Cf.  Lavaud,  .1.  Daniel,  p.  78-70). 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  233 

Ferrans  (Hei).  —  G.  de  Borneil,  Ges  de  sobre  voler, 
(Ferdinand  III  de  Castille,  le  Saint  ?).  G.  Adémar, 
S'ieu  conogucs.  {Cf.  Milà,  Trov,  en  Espatïa,  p.  153  el 
seq.). 

Ferran  (fils  du  roi  de  Caslille).  —  G.  de  Calanson, 
Bels  Senher  Dieus, 

Ferran  (Don)  (en  Caslella).  —  F.  de  Lunel,  Al  bon  rey 

Ferran  lo  cortes  (Comte).  —  U.  Vidal,  Abr^lls  issîa, 
V.  769.  (Ce  serait  un  membre  de  la  famille  de  Lara  ; 
cf.   Cornicelius,  ap.  W.  Bohs,   Abrils  issià), 

Ferrando  (Don).  —  Serveri,   Teslament. 

Ferras.  —  Gavaudan,  Senhors.  (Nom  de  peuple,  à  la 
suite  d'artXgones,  caslella^,  non  traduit  par  Milà,  Trov., 
p.  129). 

Fkjueira.  —  G.  Figueira,  Un  nou  siiv.  Tenson  de  G. 
Figueira  avec  A.  de  PéguMian.  Sordel,  Si  loi  m*assail. 
Cf.  encore  Nauzer. 

FiLHOL  (jongleur).  —  J.  Rudel,  Quan  lo  rius,  Perdigon, 
Enlr'Amor. 

FiLiPON.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra, 

FiLL.  —  Serveri,  Mal  diï,  Oracio  de  lot  dia, 

FiLLS.  —  Torroella,  Faula,  64. 

Filopat.  —  R.  de  Vaqueiras,  Valen  marques. 

FiNAR  (lo).  —  R.  de  Vaqueinas,  Honralz  marques, 

FiNiBus  TERRAE.  —  B.  de  Bom,  leu  chant. 

FioN.  Cf.  Seon. 


234  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Flamenc.  —  E.  Cairel,  Pos  chai,  P.  Cardinal,  Las  amai- 
riiz  (parlar  flamenc), 

Flandres.  —  A.  Daiii-el,  Er  vei  vermeils.  B.  de  Born, 
Mon  chan  fenisc.  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pot  om.  Sor- 
del,  Dui  cavalier,  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirvenies. 

Flandres  (Comtesse  de).  —  G.  de  S.  Didier,  Los  grieus 
désirs. 

Flandres  (Comte  de).  CI.  Blandrate. 

Flandres  (Comte  de).  —  Calega  PaiiAa,  Ar  es  sazos,  R. 
de  Vaqueiras,  Senher  marques  (Baudouin  IX). 

Flavis.  —  G.  de  Calanson,  Fadei,  100. 

Flors.  —  Aicart  del  Fossat,  Entre  dos  reis,  J.  Eslève, 
El  dous  temps. 

Flor  de  Lis.  —  B.  de  Born  fils,  Un  sirventes  voit.  Ton- 
son   eittre    Simon    Doria    et/  (Lanfran-c,    Senh'En    Lan- 
friincj   guar  elz  sobresabcns   (Bertoni,   n°  V)   et   autre 
tenson  des  mêmes,  Bertoni,  Trovatori  minori  di  Geno- 
va,  2^  éd.,  n**  IJI. 

Flor  de  Paradis  (  =  La  Vierge)  . —  Bartsch,  Denhm,, 
p.  63. 

Flors  (de  Pretz).  —  Simon  et  Lanlranc,  Car  es  tan  eu- 
noissens. 

Flor  (Mi  d-ons  Vera).  —  P.  de  Ladils,  Al  mes  de  Junh: 
Amor  toslemps  ;  Dins  en  mon  cor.  Flor  bona,  flor 
GENTIL,  P.  de  Ladils,  Per  gran  amistansa. 

Flors  (Vermeilla).  —  B.  Zorzi,  Sitôt  m*estauc. 

Florensa.  —  G.  Uiquier,  Tant  m'es  Vonratz.  Paves.  Ane 
de  Rolan.  R.  de  Tors,  Amies  Gaucelm. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  235 

Florentis.  —  P.  Vidal,  Quor  quotn  trobes,  (La  pièce 
nest  pa&  de  P.  Vidal).  R.  de  Tors,  Amies  Gàuselm. 

Floris.  —  A.  de  Belenoi,  S'a  mi  dons.  Ano«.,  Papagai. 
Anon.,  Si  trobes.  (Je  n'ai  pas  retrouvé  celte  pièce). 
A.  de  Mareuil,  Tant  m'abellis.  Comtesse  de  Diè,  Estai 
ai.  Anon.,  Cour  d'amour.  F.  de  Romans,  Cantar  voil  ; 
Ma  bêla  domna;  Una  chaii^o.  G.  Faidit,  Ges  nom  loilh. 
G.  d'Anduze,  Bem  diiz.  G.  de  Cabreira,  Cabra.  G. 
Evesque  d'Albi,  V alors  e  beuialz.  Isnart,  Del  sonel, 
Jaufre,  Suchier,  Denkm.  P.  Cardinal,  Cet  que  fe.  Pis- 
loleta  et  Blacas.  P.  de  C^deuil,  Damna,  eu  pren 
(Epîtne  en  vers  ;  n'est  pas  de  Pons  de  Capdeuil). 
Pujol,  SU  mal  d'amor.  (Ou  Blacasset  ;  cf.  Soltau,  Bla- 
caiz,  Berlin,  1898,  p.  47  sq.).  R.  de  Vaqueiras,  Leu 
pot  hom.  Arnaut,  Seyner  A,  (tenson  avec  Foie  et  Guil- 
lem).  Torroella,  Faula,  239.  S.  de  Girone,  En  may  ;  En 
breu  sazo.  Uc  de  la  Bacalaria,  Fer  grazir.  (Cf.  sur  Flo- 
ris et  Blancafor  :  V.  Crescini,  Il  caniare  di  Fiorio  e 
Biancifiore,  Bologna,  1889,  p.  1-24.  Scella  di  curios, 
lelt.  Disp.  233). 

Florissen.  —  A.  de  Mareuil,  Tant  m'abeUis. 

Floriven.  —  B.  de  Paris. 

Foces  (Ato  de)  . —  Serveri,  Testament. 

FoiLL.  —  A.  de  Belenoi,  Nuls  om  pon  pot. 

Fois,  Foys.  —  Anon.,  Paldis  de  savieza.  G.  Riquier, 
.Inc  mais  ;  Tcènt  m'es  Fonratz.  Montagnagol,  Bel  m'es 
quan.  P.  Raimon,  Era  pueis  Viverns.  P.  Vidal,  Pos 
uberi  ai. 

Fois  (Coms  de).  —  B.  de  Born,  Lo  coms  m'a  mandai 
(Roger  Bernard  I).  R.  Vidal,  Abril  issia,  v.  634  (Rai- 
mon Roger).  A.  de  Pégulhan,  Gaucelm  Faidit  de  dos 
(Raimon  Roger).  P.  Cardinal,  Tendas  e  fraps  {Raimon 


ONOMASTIOCE  DES  TROUBADOURS  236 

Roger  ?).  Uc  de  Murel,  Ges  si  lot  (peut-être  Roger  IV, 
1241-1265.  Cf.  Appel,  Prov.  Ined.,  p.  349).  G.  Riquier, 
Ane  mais  per  aital  (Roger  Bernard  III,  1265-1302). 
Serveri  de  Girone,  Hom  no  pot  far  (le  même  sans 
doute).  Serveri,  Testament,  Trob.  de  Villarnaut,  Mal 
mon  grat  (Le  même  ?).  P.  Vidal,  Estai  ai  gran  (allu- 
sion à  un  Comte  ros  ;  est-ce  le  comte  de  Foix  ?).  To- 
miers.  Si  col  flacs. 

Fois  (Ma  donna  de).  —  Sordel,  Lai  an  Peire  Guilhem, 
(Proljablemenl  Marguerite  de  Montoade,  femme  du 
comte  Roger  Bernari  III  de  Foix.  Peut-être  Ermen- 
g^rde  de  Foix,  mariée  en  1232  à  Roger-Bernard  II, 
comme  le  veut  de  LoUis,  suivi  par  Bergert,  op.  'laud. 
p.  51). 

Fois  (Costaxsa  de).  —  A.  de  Se&c<as,  En  aquel  mes 
(Fille  de  Roger-Bernard  III,  mariée  en  1278  ou  1279 
à  Jacques,  fils  du  roi  d'Aragon). 

Fol  (?)  (Senher  En).  —  R.  d'Orange,  SU  cors  es  près. 
FoLCAUs.  —  B.  de  Biorn,  Ouan  lui  no  veilla  {lors, 

FoLCo.  —  Tenson  de  Bonafous  et  de  Folco,  Tensoii 
de  Folco  et  de  Cavaire. 

FoLCo   (  =  Folquet  de   Marseille»).   —  P.   Vidal,   Ajosiar. 

Folco  d'Angieus.  —  Comte  de  Poitiers,  Pois  de  chantar. 

F'oLoo  DE  ViLLARET.  —  Rost.  Bercng.,  Si  con  irobam, 

FoLcuEis.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra, 

FoLHA.  —  G.  de  Borneil,  NidHa  res  ;  Quan  creis, 

FOLHETA.    Cf.    FULHETA. 


ONOMASIIOLE  DES  THOtiJADOLRS  237 

FoLouET.  —  Blacalz,  En  folquelz  sapchaiz  (=  Gr,  97,  2 
et  156,  4),  B.  de  Born,  Quart  mi  perpens  (n'est  pas 
de  B.  de  Born). 

FoLQUET  (ms.  Folcet).  —  Folquet,  Porcier. 

FoLQiiET  DE  LuxXEL.  —  F.  Je  Lunel,  Roman.  Tenson  de 
G.  Riqiiior  et  de  Folquet,  Guirautz  domna  ab  beutai 
granda  ;  autre  tenson,  Guiraui,  pus  em. 

Foi.QiET  DE  Marsilla.  —  M.  de  Monta udon,  Pois  Peire. 
(Cf,  aussi  P.  d'Alvergne,  Chaniarai,  aux  variantes  de 
la  sir.  10.  Appel,  Prov.  Chr.^,  Cf.  aussi  supra  Folco). 
U.  Vidal,  So  fo  el  temps.  Tenson  de  F.  de  Marseille 
et  de  Tostemps. 

FoLQUETz  (de  Mars.  ?).  —  R.  de  Vaqueiras,  Non  puesc 
saber, 

FoLQuiER.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra,  G.  dau  Lue,  Ges 
si  iot, 

FoNCHAu.  —  P.  Vidal,  Son  ben  apoderatz  (Abbaye  de 
Fontchaude,   Hérault). 

FoNS  Ebrals  (=  Fontevrault).  —  R.  de  Born,  Ouan  vei, 

FoNSALADA.  —  B.  de  Ventadour,  Ges  de  chaniar.  Uc  de 
TEscura,  De  mois  ricos  (  =  Elias  F.). 

FoNTANAs  (JoHAX  de).  —  G.  Gras,  Mossen  Ramons.  Cf. 
encore  Giilhem  de  Font  axas. 

Fora.  Cf.  Baut  de  Fora. 

FoRCALQiJiER  (Senher  de).  —  Faure  et  Fakonnet.  P. 
Vidal,  Son  ben  apoderatz.  R.  de  Vaqueiras,  Gdlop  e 
irai  ;  Ges  sitôt.  (C'est  la  même  pièce). 

Fores.  —  Uc  de  S.  Cire,  Una  danseia. 


238  ONOMASTIOLE  DES  TRUUUADOLRS 

FoRiA.  —  G.  de  CerVera,  Prov.^  558. 

FoRMANDs.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra. 

FoRMus.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra. 

FoRNiERs.  —  Jon-gleur  instruit  par  R.  de  Miraval  :  For- 
mer per  mos  enselgnamens. 

Fort  (Ramon).  —  Serveri,  Testament. 

Fos.  —  B.  Ca-rbonel,  Amor  per  aiial. 

Fraga.  —  Giraut  dél  Luc,  Ges  sitôt. 

Fraga  (Dom  de).  —  Serveri,  Testament.   * 

Fraire.  —  Anon.,  Fraire,  Biv.  fil.  rom.,  I,  39.  B.  de 
Born,  Ouan  mi  perpens  ;  Ouan  la  novela.  P.  de  Cap- 
deuil,   Miels  com  no  pot. 

Fraire  (Senhal  ?  ). —  P.  Vidial,  Ges  pel  temps.  Quant  om 
onratz.  Tant  an  ben, 

Fraire  (Mesî^atgier  bel).  —  R.  de  Miraval,  Enquer  non 
a  g  aire. 

Frairt  (personnifié).  —  M.  de  Montaudon,  Mahens  e 
frairis. 

Fraisse  (Sier  Peire  de).  —  G.  Riquier,  Ara  s'esfors.  En- 

m 

veifos. 

Franc.  —  Gavaudan,  Senhors,  P.  d'Auv.,  Al  decehrar. 
P.  Cardinal,  Cel  que  je,  P.  de  Corbian,  33  {Estorias  de 
Francx).  R.  Gaucelm,  46  grans  irebalhs.  Templier, 
Ira  e  dolor. 

Fraxcs  (Bels  seigner).  —  G.  de  Borneil,  S'anc  [orn  agui. 

Fraxsa.  —  Anon.,  En  aquest  son  ;  Ja  non  cugei.  Anon., 


U.NUMASTIOLE  DUS  TllOLJJADOLHS  239 

Fonça  (sic)  nuls  hom  (ArcMv.,  34,  376).  A.  de 
Pegulhan,  Ab  marrimen.  Albortet,  Mnnge  digatz,  A.  de 
Sescas,  Dona  per  cul.  B.  d'Aliimanon,  Berirans  lo  jois; 
D'un  sirventes  ;  Ja  de  chaniar  ;  Puohs  chanson.  B.  de 
Born,  leu  chant  ;  Mieg  sirventes  ;  Mon  chan  fenisc  ; 
Pois  aïs  baros  ;  S'ieu  fos  aissi.  B.  de  Paris.  B.  A. 
d'Armagn^ï'C,  Lombartz.  B.  Carbonel,  En  aiso  iruep. 
(Autre  ms.:  En  aisso  vel.  Cobla  LXVIII  de  rédition 
Jeanroy,  Annales  du  Midi,  1913,  p.  177).  B.  OarboneJ, 
Aussi  cum  sel,  cdirob:  Pér  espassar.  B.  de  Ventadour, 
Tant  ai  mon  cor.  Cercamon,  Car  rey  fenir.  Compl.  Rob. 
Comlesso  de  Die,  Fin  {oi.  Gavaiidan,  Senhors.  G.  Fai- 
dit,  Ane  nom  parti.  G.  Augier,  Bertran,  vos  c'anar. 
G.  de  Cervera,  Prov.,  982.  G.  de  Borneil,  Plaing  e  sos- 
pir.  G.  de  Berguedan,  Anric  marques.  G.  Figueira, 
D'un  sirventes.  G.  P.  de  Cazals,  Bem  ptxùgr'oimais.  G. 
RLquier,  A  sel  que  deu  ;  Pus  Dieus  m'a  dat  ;  Senh'  En; 
Enric,  us  rcys.  Gormonida.  Isnarl,  Del  sonet.  J.  d'Au- 
busson,  Vostra  dona.  3.  Estève.  Aissi  col  malanans.  L. 
(  'igala,  Sludi  fil.  rom.,  V,  46.  Marcabru,  Bel  m'es;  Emp. 
per  mi.  Per  Vaura  freida.  Pois  Viverns.  Moter.  Paul 
I^nfrûne  de  Pistoja.  P.  d'Auvergne,  Belh  m'es  ;  Deps- 
tals  breus.  P.  Cardinal,  leu  Irazi  ;  Quis  vol  tal  ;  Ten- 
iias  e  traps,  P.  Vidal,  Bem  pac  ;  Car'amiga.  Per  pauc 
de  chantar.  Quant  om  onratz.  Una  chanson.  Peirol, 
Pos  flum  Jordan.  R.  d'Eiras,  Coms  proensai.  R.  Bis- 
tors  d'A.,Oiii  vol  vezer.  R.  de  Vaqueiras,  Aram  requier. 
R.  de  Vaqueiras,  Aras  pot  om.  Ben  sai  e  conosc  ;  En 
Ademar,  chauz^z.  R.  Jordan  de  Sant  Antonin,  No 
puesc  mudar.  R.  de  Tors,  Amies  Gaucelm.  G.  Riquier, 
Enric  et  le  S.  d'Alest.  S.  de  Girone,  Entre  Lerida. 
Tomiers,  De  chantar.  Tomiers,  Si  col  flacs.  Torcafol, 
Comunal  en  runa.  Ue  de  S.  Cire,  Un  sirveni&s  ;  Ten- 
son  d'Uc  avec  le  vicomte  de  Tunenne,  Rartsch,  Gr. 
457,  14  (  =  460,  1). 

Fransa  (reis  de).  —  B.  de  Born,  Al  dous  nou.  Comte  de 


240  ONOMASTIQLK  DKS  TllUUHADOLHS 

Poitiers,  Pus  de  ehaiiiar.  (Il  n'y  que  Le  mol  refis, 
mais  il  5'agit  sans  doute  du  roi  de  France  I^uis  VI, 
1108-1137).  (Je  ne  sais  quels  rois  sont  désignés  dans 
les  trois  exemples  suivants  :)  B.  de  Ventadour,  Tuil 
cil,  G.  de  Berguedan,  Consiros.  G.  ^de  S.  EHdier,  El 
temps  quart  vei.  L.  Gigala,  Quan  vei  far.  F.  de  Mar- 
seille, ChojUars  mi  ioni  (FMiilippe-AUiguste).  P.  Vidal, 
Car  amiga  ;  Tant  ai  longamenl  (allusions  au  roi  de  Fr. 
Ges  pet  temps,  v.  55  et  A  per  pauc,  v.  17-19.  Il  s*agit 
dans  tous  ces  cas  de  Philippe-Auguste.)  Peirol,  Pas 
de  mon  [oi.  P.  Gandinal,  Qui  voira  sirventes  {Aquesl  rei 
foi,  J^uis  VIII).  B.  de  Lamanon,  Pois  chanson  {La  fils 
del  rei  de  Fransa,  c'est  à  dire,  Cdiarles  P')-  Daspol, 
Fortz  Irvstors  (Saint-Louis).  G.  Riquier,  SHeu  [a  tro- 
bat  (Phiiliippe  III  le  Hardi).  R.  de  Cornet,  El  dugalz  ; 
Per  tôt  lo  mon, 

Fransa  (Rei  de).  —  P.  de  I^adils.  (P.  de  Ladils  écrivait 
entre  1325  ou  1330  et  1355  ;  il  s'agit  peut-être  de  Phi- 
lippe VI  de  Valois,  1328-1350). 

Fransa  (Reyna  de).—  A.  de  Pégul-han,  Hom  ditz,  G.  de 
la  Tour,  BorHavenlura.  G.  Faidit,  Coras  quem.  (Il 
s'agit  -de  la  reine  de  France  aimée  d'Andrieu)  (Chab.). 
G.  Riquier.  (Ep.  /l  ,  écrite  en  1207.  Il  s'agit  de  (Mar- 
guerite de   Provence,   femme  de   Saint  Louis). 

Fra\s*:s  (I\ei).  —  B.  de  Born,  Ara  sai;  Nostre  senher;  Vo- 
lontiers feira  {Philippe  Auguste).  A.  de  Pégulhan,  To- 
tas  honors  (Sainl-I^uis).  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vue'lh 
(Saint-Lou-is).  G.  Riquier,  S'ieu  /a  trobai,  J.  E^ève, 
Francx  reis  (Philippe  le  Bel).  L.  Cigala,  Si  mos  chans 
fos  (Saint-Louis).  (Cf.  encore  L.  Cigala,  fragm.  inéd., 
Studl,  fil.  rom,  V.  p.  45).  Paul  Lanifranc  de  Pisioja. 
Sondel,  Planiher  vuelh  (Sa in tJ^ui s).  G.  Zorzi,  On  hom 
(SaLn>l-Louis).  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes  (Saint-Louis). 
Anon.,  Ane  no  cugei.  (Ne  se  trouve  pas  parmi  les  cuio- 
nijmn  de  Barlsch).  [P.  Vidal]  Ma  volontatz.  P.  de  Cap- 
deuil,  En  honor  dél.  Serveri,  Testament. 


ÔltoMASTÎQLE  DES  TROUBADOURS'  24l 

FnwsEs  (pârîar).  ^—  Anon.,  Can  vd  la  flor,  Torcatùl! 
CominaK  (Tjes  Français  pafl-ent  coimme  des  porcs  tutz), 
G.  i\4*  S»  Gm^ori^  Dreg  e  rnzos  {En  franccs), 

Fr ANSES  —  Anion,  Hugonet  vai  ses  b.  Anoi^.,  Ja  no  eugei; 
E  si  eu  agues;  Ouan  vèi  la  flor.  A,  dau  Luc,  En  chanta^ 
reL  A.  de  Pégulhan,  Ab  màrAmen.  Ten=son  entre  Ativert 
et  lo  Monge.  A.  de  M^jreuil,  A/ouf  eron.  B.  A.. de  Moncuc, 
Er  qwan  H  roskr,  B.  d'Auria-c,  Nostre  reis,  p.  de  la 
Barl4i,  Foii/a  ni  //or.  B.,  de  Boni,  Genl  pari  ;  Giifi^ru  c 
paniais  (-ces  deux  pièces  ne  sont  p^s  de  B,  de  Boro)  ; 
Ajout  mes  ;  Puois  çils  baros  .;  SHeit  fos,  B,  de  C-a^l- 
lane,  Si  toi  no  m! es  fort.  B.  de  Lamanon,  Pois  cl^aln^on, 
B.  Fokon,  Jà  no  creirai,  Calega.  Panaa,  Ar  es  s4Xzos, 
Cavalier  Lunel,  Lauirier  mentre,  Cercamon,  Lo  plainij 
comenz.  Comte  d'Empurias,  Al  onrat  î*ei,  Comt« 
dje  Foix,  M<ts  qui  a  flor,  Durâad  de  P.,  En  talent.  E. 
Cairel,  Pos  ijhai.  Gav«audan,  Senhof^s^*  <îui  de  Cavail- 
lon,  [kias  çoblas  ;  Seign^eiras  e  cavais»  G.  de  Calanson, 
Bds  senb^r  Dieus.  G.  Anelier,  Ar  forag;  sitôt  ;  El  nom 
de  Dieu,  G.  Figiieira,  D-un  sirverdes,  G.  de  Poitiers, 
Farai  p,n  vers.  L.  Ciga-la,  /?a//now  Robin.  {Ci,  encore 
L.  Cigada»  Siudl  fiL  roni.,  V,  52).  Marcabru,.  Corteza- 

:  mens  ;  Pax  in  nomine.  Montâgnagol^  Bel  rnes  ;  G^e»  per 
raa/uesW.  Monta n  Sarlre,  Coms  de  Toison.  Paulet  do 
Marseille,  Uautrier,  Peire  et  GuiUveiïii  En  a^iiel  son. 
P.  Candinah  Ab  votz  dangel  ;  Aqwe^sta  gens;  Be  volgra; 
Falsetaiz  {Fronces  bevedor)  ;  Per  fols  tenc  ;  Taria- 
rassa  m  voutor.  P.  Vidal,  Perpnuc  de  ehantar.  R.  de 
Vaqueiras,  Seaher  marques  ;  Tuit  me  pregon.  R.  de 
Aliraval,  Bel  m'es  qu'ieu  chant.  RkasNovaà,  Pu»  par- 
tit. Rich.  d'Angl.,  Delfin  (Fransoi^^),  Un  Templier,  Jra 
e  dolor. 

FiRAXSES  (Seinhéi^.  —  A.  de  Mareuil,  Ais^ï  côm  ctl  qua- 
ma. 

16 


242  ONOMASTIQUE  DES  TftOLBADOUBS^ 

Fr.vnses  (lMox).  ---A.  de  Mareuil,  Franqueza  ;  Mont  eron 
dous  ;  Si  com  li  peis,  B.  de  Yentadour,  Bel  mVs  guieu 
chant  ;  Conort  eras  sai  eu,  G.  de  Borneil,  Amors  e  cals 
iois. 

Fraxseza.  —  A.  d'Orlhac,  Ay  Dieus.  P.  Cardenal,  Ab 
volz  (Tangel  {so'lai  à  la  franceza), 

Frédéric  (Rarbe rousse).  —  B.  de  Born,  Bem  plalz  car  : 
Coriz  e  guerras,  B.  de  Venzac,  Bêla  mes  la  flors,  G. 
de  Borneil,  Dels  bels  âigz.  G.  Figueira,  L'n  nou  sir- 
ventes,  (Allusion  à  Frédéric  II  et  à  son  avi,  Frédéric 
Barlierousse).  Peirol,  Pos  flum  Jordan,  P.  Vidal,  Pos 
ubert  ai,  R.  de  Vaqueiras,  Guerra  ni  plag,,  R.  Vidal, 
Abrils  issin,  V.  858. 

Frédéric  (  =  Frédéric  II).  —  (Nous  mettons  ensemble  les 
pièces  où  il  est  nommé  et  oeMes  où  se  trouvent  des  allu- 
sions Je  concernant  ;  le  tout  -d'après  F.  Wittenberg,  Die 
Hohenstaafen  im  Mnride  der  Troubadours,  Munster, 
1908).  A.  de  Pégulhan,  Ara  parra  ;  Cel  que  s'irais  ;  En 
aquel  temps,  A.  d'Orlhac,  Ay  Dieus.  B.  de  Ventadour, 
En  aquest  gai  sonet  (  =  P.  Guilhem  de  Luzerna,  Gr, 
344,3).  E.  de  Barjols,  Ben  deu  hom  (allusion).  E.  Cairel, 
So  quem  sol.  E.  Cairel,  Ve^iaire  m'es.  (Sic  Ohabaneau  ; 
il  s'agit  de  la  piè.ce  Qui  saubes  dar,  Gr.  133,  11,  qui, 
dans  H.  commence  par  \'ejclire  m'es  ;  cf.  Archiv,  34, 
396).  (Autres  allusions  :  Freitz  ni  neus  ;  So  quem  sol). 
F.  de  Romans,  Autels  no  irob  ;  Cantar  vuoil  ;  En 
chantan  ;  Far  vuelh  ;  Ouan  cug  chantar  ;  IJna  chanson 
sirventes.  G.  de  Puvcibot,  Car  nom  ahellis  :  S'ieu  anc 
jorn.  G.  Figueira,  Del  prev&ire  malor  ;  D'un  sirventes  ; 
Ja  de  far  un  sirveules  ;  Toiz  hom  qui  ;  Un  nou  sir- 
venies.  Gormonda.  L.  Ciga'la,  Esiier  mon  gral  ;  Si  mon 
chans  fos.  Monlagnagol,  On  mnis  a  hom  ;  No  sap  per 
que.  Ogier  (Augier  Xovella),  Tostemps  ;  Per  vos  bêla, 
(Il  sagit  encore  de  Frédéric  II,  qui  portait  le  nom  de 
son  grand  père  Roger  II  de  Sicile.  F.  Wittenberg,  op. 


ONOMASTIQUE  DES  TROt'BADOLRS  243 

laud.,  p.  84).  p.  Cardinal,  leu  volgra  ;  Li  clerc  si  fan. 
Pons  de  Ca'pdeuil,  En  honor  del  paire  {Le  roi  d'Apu- 
lie  =  Frédéric  II)  ;  So  quom  plus  vol  (allusion).  Of.  sur 
ces  .deux  passages  :  F.  Wittenberg,  op.  laud.,  p.  53.  R. 
de  Beiljoc,  A  penre  nier.  Sordel,  Planher  vuelh.  (Cf. 
aussi  P.  Bremon.  Pus  partit  an  et  la  discussion  de  F. 
Witleniberg,  op.  laud.,  p.  75).  Tenson  entre  Albert  et 
S.  Doria.  Tenson  entre  Joan  d'Albusson  et  Nieolet  de 
Turin.  Tenson  entre  Taurel  et  Faleonet.  Tomiers,  De  . 
chajitar.  Ue  de  S".  Cire,  Un  sirventes.  (Ajoutons  enfin 
deux  pièces  anonymes  :  Nuls  om  no  deu  d'amie  et 
Senher  IK'Enfans,  dans  lesqueles  un  Frédéric  est  nom- 
mé, sans  que  nous  puissions  dire  dequel  il  s'agit.) 

Frédéric  III  (de  Sicile).  —  Comte  d'Empurias,  A  Vonrat 

rêi.  Cl.  l'artiele  suivant. 

■  ..  ■'< 

Frédéric  (lequel.?).  —  Comte  d'Empurias.   Serveri- de 

Girone,  Pus  U  rey  laxon  la  ley. 

Frédérics  (duc  d'Autriche).  —  B.  Zorzi,  SU  mons  fondes. 

■  »  - 

Frissa.  —  Ricas  Noyas,  Pus  parfit. 

Friza.  —  B.  de  Ventadour,  Tant  ai  mon  cor.  P.  Vidal, 
Bon  aventura.  Marcabru,  Bel  m'es  quan  lo  rana.  P.  Car- 
dinal, Lan  amairitz  {Lenga  freza).  Peirol,  La  gran  al- 
e  gransa, 

Frizon.  —  G.  de  Cabreira,  Cabra. 

Frizox  (Guoxdaubo  Ip).  —  G.  de  Cabreira,.  Cabra.     . 

FiLHETA  (jongleur).  —  B.  de  Born,  Fulheta  ges  autr,es 
vergiers  ;  Fulheta  vos.   Cf.  Folheta, 

Fl'xa.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  iardi. 

FuxA  (Arnau  de).  —  Serveri,  Testament. 


244  ONOMASTIQl  E  DES  TROUBADOURS 


(; 


G.  (Messîer).  —  Réponse  du  Bort  d'Aragon  à  Rostang 
Bépenguier  ;  il  faudrait  R.,  comme  le  fait  observer 
P.  Meyer,  Dern.  Troub,,  p.  89,  n. 

Ga  (mots  commençant  par).  Cf.  aussi  Gua. 

Gabriel  (angel).  —  L.  CigaJa,  En  chantan  d'aquesl. 

Gaifier.  —  Marcabru,  Doas  cuiV/a»?.  G.  dWpchier,  Uau- 
trier  irobeL 

Galalbet.  —  Uc  de  Ijescura. 

Galborg  (Na).  —  Gui  de  CavaiHon,  Maniai  vil.  (Il  s'agit 
de  GallK)rgen  ou  Agalborgen  ;  cf.  ce  dernier  mol). 

Galceran  (Guil'hem).  —  Serveri,  Testamemi. 

Galcot.  —  Torroella,  Faula,  597. 

Gaies,  Galecs.  —  A.-  Daniel,  Dous  braitz.  P.  Cardinal, 
Ane  non  vi.  P.  çl^l  Vilar,  Scndntz  vermeils. 

Galpert.  Cf.  Gligo  de  Galpert. 

Galur  (Jutge  de).  —  Anon.,  Per  so  non  voiL 

Galvaixs.  Galvaxh.  —  Anon.,  Cour  d^ amour,  Anon.  La 
sen  volçfrn,  (Gr.  'i61,  LVi).  A.  de  Pégulhan.  Ern  par  ben; 
/o  temps.  (Le  sirxentés  est  de  B.  de  Bom  le  fils,  Gr, 
81,1.  Cf.  B.  de  Bom,  éd.  Stimming  (1913),  p.  47).  G. 
de  Borneil,  Gen  m'estava  (G.  de  Borneil  parie  du  Cu- 
(jnatz  de  GaliarJ}).  G,  de  Cabrera,  Cabra.  P.  Cardinal, 
Tostems  volgram,  P.  de  T^adils,  Mossen'  Roman.  P.  Vi- 
dal. \eus  ni  gels.  R.  de  Vaqueiras,  Ja  no  cugei  vezer, 
Anon.,  Ane  no  cugei.  (Est-ce  la  même  pièce  que  la  pré- 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  345 

cédenle,  qui  est  anonyme  .dans  O  ?  Cependant,  elle  y 
commence  par  :  Ja  non  cuidei  ;  ci*.  Archiv,  3i,  371). 
Servcri,  Li  cavalcr.  Torroella,  Faula,  580.  Le  dd  S. 
Cire,  Ane  en^mic, 

Gaijiac.  —  P.  Vidal,  Mos  cors  s'alegrai 

Galiana.  —  Marcabru,  El  mes  quan.  (€if.  à  propos  d'une 
autre  Galiana,  aimée  par  Uc  Brunenc  et  le  comte- 
Henri  II  et  Rodez,  Bergert,  p.  31). 

Galias.  —  G.  de  Calanson,  Fadel,  136  R. 

Galic.  —  Gavaudan,  Scnhors,  G.  de  Borneil,  Sim  aen- 
Us,  P.  d'Auv.,  De'iosials  breus. 

GALiiiR.  —  P.  Cardinal,  Tendas  c  iraps. 

Gallisia.  —  G.  Riquier,  Sitôt  s'es  grans, 

Gamenox.  Cf.  Agamemnon. 

Gax.  —  B.  B.,  Mon  ehan  fenisc. 

Ganelox,  Gaixelo.  —  Lantelcnet  d'Aguilllion.  G.  de  Ca- 
brera, Cabra,  P.  Cardenal,  Atressi  com  per  fargar  ; 
Ln  siruentcs  ai  en  cor.  R.  de  Ciastelnou,  Er  a  ben  dos 
ans, 

Gaxyaxda.  —  Torroella,  Faula,  588. 

Gap.  —  R.  Xovas,  En  la  mar  malor. 

G.M'knsés.  —  B.  d'AIamanon,  Pois  chanson.  P.  Cardinal, 
A  totas  partz.  R.  de  Vaqueiras,  D'amor  nom  iau.  Trob. 
de  Villarnaut,  Un  sirventes. 

Garcex.  —  Borl  del  rei  d'Arago,  Un  [uoc  novel.  (  =  R. 
Bérenger,  ^46  dous  désir). 

Garcix.  —  Anon.,  Can  vei  la  flor: 


346  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Oahda,  GtARDA.  -7-  A.  de  PégiPlhan,  Per  razo,  • 

Garpa  (Bella).  Cf.  Bella  Garda. 

Garda-Cors.   —  B.   de  Lamaiion,   Qui  que  scsmaL 

Garda-Cors  (Na).  —  Savaric,  Gaucelm,  très  iocs,  Uc  de 
S.  Girc,  Ane  enemics. 

Gardon.  —  P.  Cardinal,  Domna  que  ta.  (Anonyme.  Gr. 
461,  96  ;  se  trouve  dans  T,  parmi  les  poésies  de  P. 
Cardenal). 

Gari.  —  Guillaume  IX,  En  Alvernhe. 

Gari,  Guari  (Mon).  —  R.  Jordan,  Per  solatz  ;  Quan  la 
neus  chay  ;  S'ieu  fos  encolpatz  ;  Vcts  vos  soplei  ;  Vert 
son  ii  ram. 

Garin  (d'Anjers).  —  Rostang,  Bels  senher  Dieus.  (La  piè- 
ce est  parmi  les  Anonyma  de  Bartsch,  Gr,  461,  43  ;  elle 
est  publiée  dans  Suchier,  Denkmaeler,  p.  336.  P.  556 
Suchier  se  demande  si  le  Garin,  dont  il  est  ici  (iaestion, 
ne  serait  pas  Garin  d'Apohier). 

Gario  (Na).  --  Serveri,  Foula, 

Garlanda  (Cils  de).  —  B.  B.,  D'un  sirventes  nom  cdL  (Cf. 
Thomas,  B.  de  Bom,  p.  18). 

Garona.  —  R.  de  Cornet,  Iralz  e  fels, 

Garonda  (l'aiga  de).  —  G.  de  Berguedan,  Arondeta,  (Gr. 
461,  28).  . 

Garraignos  (?).  —  Blaeas,  Ben  fui  mal  conseUlaiz, 
Garriet.  —  Torroella,  Faula,  599. 
Garsenda.  —  R.  de  Vaquei ras,  Trua/i. 


i 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  247 

Garsexda  de  Béarn.  Cf.  Béarn. 

Garsenda  de  \ems  (\im<3s).  —  Allusion  dans  F.  de  Mar- 
seille, Gr,  155,  22,  Tan  mahelis, 

Garsenda  de  Provence.  —  Allusions  dans  Elias  de  Bar- 
jols,  n«  V,  VI,  VII,  VIII  de  l'édition  Stronski.  Cf.  pour 
d'autres  allusions  probables  dians  Gui  de  Cav&iHon  et 
R.  de  Barbezieux  (?),  Bergert,  p.  42-43. 

Garsia  Uamitz  (lo  bons  reis).  —  B.  B.,  Pos  lo  gens, 

Garsion.  (Jongleur)  —  11  de  Venfadour,  Acosselhatz 
mi  (Gr.  70,  6,  Aram  conseillaiz). 

Gasc.  —  M.  de  Montaudon,  Gasc  pcc  laitz  ioglars:  (  =  G. 
de  Puycibot.  Gr.  173,  4). 

Gasc  (lo).  —  Peirol,  Pos  flum  Jordaki. 

f  •  •  »  * 

Gasca.  —  A.  de  Seseas,  En  aquel  mes. 

Gasco.  —  B.  de  Boni,  D'un  sirv entes  nom  cal  ;  Guerr'é 
.  pantois  ;  Lo  coms  m'a  mandat  ;  Mon  chan  fenisc  ;  Pois 
Ventadorns  (Lo  ries  vescoms  dels  Ga^cos),  Cercamon, 
Lo  plaing  comenz.  Comte  de  Foix,  Mas  qui  a  flor. 
Gavaudan,  Senhors.  G.  de  Berguedan,  Ara  mens.  G. 
de  Cabrera,  Cabra.  (Il  s'agit  d'un  jongleur).  G.  IX, 
Pos  de  chaniar.  G.  de  Borneil,  Oui  cktmtar  sol  ;  Si 
sotils  sens.  Monlagnagol,  Nuills  om  no  i;a/.  M.  de  Mon- 
taudon, L'autre  /orn.  Peire  III,  Père  Salt>atge»  R.  de 
Vaqueiras,  Senher  marques  ...no.  R.  Cornet,  El  dugaiz. 
Ricas  Novas,  Pus  pdttit.  Ridi.  d'Angleterre,  Ja  nuls 
om. 

Gascona.  —  A.  de  Sescas,  En  aquel  mes. 

Gasconha,  Gas€uenha.  —  A.  de  Pégulhan,  Pos  descubrir. 
A.  de  Marsan,  Ouï  conte.  Albertet,  Monge  cauzetz 
(Tenson  d'Albert  et  du  Monge).  A.  de  Sescas,  En  aquel 


248  ONOMA^TigiUE  DES  WOVBAOOL  R€ 

mes,  B.  B.,  Senher  en  coins.  Bernate  de  Tôt  lo  Mon, 
Lo  plazers.  B.  Calvo,  Moût  a  que.  Marcabru,  Al  prim 
comens. 

Gaspar.  —  Peire  del  Vilar,  Sendalz  vermeils,  R.  de  Va- 
queiraSi  Aras  pot  om, 

,•  '  '  ' 

Gasquet,—  Fortunier, 

GÀSQVET.   —  Anon.,    Gasquel.   (Attribué   à   Blacatz,    Gr. 
97,  6). 

! 

Gastinjel  (lo).  —  R.  de  Vsiqueinas,  Garlan^ei,  (=^Gr.  3^2, 
14). 

Gastixe^.  —  P.  Cardinal,  Aquesla  geu^. 

Gasto.  —  A.  de  Sescas,  En  aquel  mes, 

Gasto.  —  Maleus  et  Bertran,  Senher  Beriran, 
Gasto.  —  P.  Cardinal.  Tendas  e  Iraps, 

<ÎAâTos  (Pros  coms).  —  P.  Duran  de  Limos,  De  far  un 
vers,  '    ^  )  ' 

Gasto  (de  Béarn).  —  A.   de  Pégulhan,   S'ieu  ben  tan  ; 

Pos'  descubrir  (Eloge  de  G.  «de  Béani).  B.  B.,   Ges  eu 

nom  desconort  ;  Ouan  vùi  ;  S*ieu  fos  mssi,    Seryeri, 

T^slaniefiiL  (Proèablement  aussi  le  Monêegn  En  Gasto, 

.  cite  par  Serveriidans  6\m  era  pau^s  ;  La  razos  ses  iay). 

Ga§to^(de  Béarn.).  —  R.  Vidal,  Abri/s  issia. 

Gasto  (de  Foyssh).  —  Anon.,  Paldis  de  Savieza, 

Gaucelm,  Gauselm  (jongleur).  —  R.  de  Tors,  Amies  cl 
Gouseim* 

Gauce;lim  (lequel  ?).  —  G.  Faidit,  Coras  quem  des. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  249 

Gaucelm  (lecjuel  ?).  —  T«iis6ns  de  Gaucelm  et  àe  B'er- 
nart,  de  Gaucelm  et  de  Coziu,  de  Gauéelm  et  de  Pei- 
rol,  de  G^ueelm  et  de  Peine  de  Mont-Albert.  R.  de 
Tors,  Amies  Gaucelms. 

Gaucelm  (\.a).  —  Folquet  de  Marseille,  "Tos/emif  si  vos 
sabez. 

Gaucelm  Faidit.  —  A.  de  Pcgulhan,  Gauaeltn  Faidii.  G. 
Faidit,  Aratn  digaiz.  Teiisou  d'Elias  d'Ussel  et  de  Gau- 
celm Faidit  (Gr:  136,  2),  G.  Fiaidit  et  Pej'digon. /P. 
dWUergne,  Chaniarai  {ap.  Apj^el,  Prov.  Chr,  ',  var.  str. 
XV).  Pierdigon  et  le  Dïaiip4iin,  Perdiyon^  stH  vassalatffii. 
Te^nson  de  G.  Faidit  et  d'Uc  de  la  BaeheJlerie.  M.  de 

Montaudon,  Pois  Peire.  U.  Vidal^  So^  fo  el  temp^, 

t 

Gaucii  de  cor  (iVa).' —  Zorzi,  Siî  rriôns  fondes.' 

Gaudairexca.  —  p.  Durand,  D'un  sif'venles  rues  près. 
{Sic  Gliabaneau.  Le  sinentés  est  de  Hue  de  Mataplaua. 
Il  est  attribué  à  P.  Duran  par  R,  et  c'est  sous  ce  nom 
qu'il  se  trouve  dans  Raynouard  et  Rochegude.  Cf.  An- 
draud,  R.  de  Miraval,  p.  13i,  n.  Of.  aussi  Bergert,  p. 
108-109).  '  ' 

Gaudi.  —  Tehson  d'Eh  Aliberjatz'et  de  Gaudi.'        '    ' 

Gaudierna  (>a).  -^  Le  de  Mataplmia,  D'un  (Urvenies,  (Cf. 
la  lemarque  à  larlicle  Gaudairexca.  Roehegude  donne 
Caudaiga  d'après  i\.  GAUDrERi\A  est  la  forftie  dotmée  piar 
A,  que  C-hâ-bàneau  aura  relevée  dans  'VArchiv,  34,  I&5). 

Gaug  de  Cor.  Cf.  Oauch. 

Gaujos  Palaytz.  —  Cavalier  Luric!  de  Monlèeh,  Mal  v^i). 

Gauxie.  Cf.  Jaume. 

'  "  *  t  '  - 

Gausbert.  —  Bertran,  Gcùusberi  (Gr.  75,  Q)   (Jau^berl  G). 


250  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Gausbert,  —  Tenson  d-e  Gaubert  et  de  Peire  Bremoji.  (La 
form-e  donnée  par  !ie  ms.  est  losberl), 

Gausbert.  —  Gavaudan,  Aras  quart  plou, 

Gausbert  de  Pueycibot,  —     Ténson  de  Bertran     et  de 
Gausibert    (Gr,  75,  3). 

Gauseran G.  de  Berguedan,  En  Gckiseran,  (Ms.   de 

Saragosse,  Rev,  L,  Rom,  XIII,  64). 

Gauseran.  -^  Tenson  de  Gaucelm  et  de  Cozin. 

Gausseran  Durtz.  —  B.  B,,  QucÈi  la  novMa  flors, 

Gauseuanda  (de  Kl  mil).  —  Monla.îïnagol,  A  Lunél  lutz, 
(tï.  pour  d'autres  allusions  probables  dans  B.  d'Ala- 

manon,  Bergert,  p.  52). 

Gauzens  =  Gauzeri&.  —  Tenson  de  Pistoleta  et  Blacalz, 

Galzeris  (l'escudier).   Gf.   I  article  précédent. 

Gauzion  (Ma  dona).  —  A.  de  Marsan,  Qui  cotUe^ 

Gavardas.   —   B.    B.,   Puis    Ventadorns, 

Gavaretz.  —  P.  de  Durban,*  Pétrone/.  (Môme  nom  que 
Pe;ire  de  Gavaret  ;  cf.  le  sirventes  de  P.  de  Gavarel, 
qui  commenee  par  Peironet,  en  Scùvartes). 

Gavauda.  —  Gavauda,  Crezeni^,  Guigo,  Visi  ai,  Beriran, 
(Ou  B.  d'Alanianon,  éd.  S.  de  Grave,  XI).  M.  de  Mon- 
taudon,  L'autre  iom.  P.  Cardinal,  Tcùn  son  valcn  ; 
Senher  N'Eble  (N'est  pas  de  P.  Cardenal).     . 

Gayeta.  —  B.  Carbonel,  Un  sirventes  de  vil  razo^  Pro- 
bablement Gaëte,  en  Italie.  G.  Figueira,  Un  nou  sir- 
ventes 

Gayranda.  —  B.  de  Paris. 


OXOMASTIQUP   DES  TROUBADOURS  251 

Gazanhs  (Bels).  Ci.  Bei^hs  Gazanhs.  , 

^  '  ■  '    l  '        ■    ■         ■  ■  '  ■    ■ 

Gazanhat  (Mon).  —  P.  Vidal,  Quant  om  onraiz  ;  Son  benr- 
apoderatz  ;  S'ieu  fo$  en  cori. 

Gazar  {?).  —  J.  d'Atibusson,  Voslra  dona. 

Gazari^ox.  ^^  Anonyme,  ap.  Mouaci,  T^ti  ant,  prov., 
11°  60,  p.  118,  1.  25  ;  d'après  cet  anonyme,  Perdigon  au- 
rait chanté  une  dame  de  ce  nom  ;  Bergert,  p.  39. 

-i       ■  .      •       .'     .  .   . 

Gedeon.  —  P.  de  Corbian,  19.  P.  de  Corbian,  Domna  dels 
angels, 

Gelida  (Se«lior  de).  —  Olivier  del  Temple,  Estai  aurai. 
(Beiltran  de  Gelida  ;  Gelida  est  une  localité  de  Catalo 
gne  ;  Cf.  Milà,  Trob.  en  Espaûa,  p.  366,  note). 

Gelmars  (la  dona  d'en).  —  1\.  Vidal.  Abvils  issia. 

Gelus.  —  G.  de  Calanaon,  Fadet,  131  U. 

Gex  Conquis.  —  A.,  de  Mareurl,  A  grant  honor  ;  Aissi 
cum  mos  cors  ;  Ane  vas  amor  ;  Si  cum  li  peis,  (Peut- 
être  Azalaïs  de  Burlatz,  Die^,  Leben  und  Werke,  121  ; 
Cf.  Bergert,  p.  21  ;  d'après  ce  dernier  il  n'y  a  pas  de 
motif  suffisant  pour  ou  conhe  celte  identification). 

Gènes  (?).  Cf.  Agenes. 

Genier.  —  Serveri,  Pos  sembiel  Genier  amors. 

Gexiure  (la  reine).  —  Anon.,  Hai  dolcha  dona.  (Epître  ; 
•iif.  Barlse-h.  Gr.,  p.  41  ;  publiée  dans  YArchiv,  3i, 
427). 

Gexoa.  —  B.  de  Castillane,  Guerra  e  trebalh.  G.  Figueira, 
fjn  nou  érventes  ;  Ges  sitôt  (sans  indication  dans  Cha- 
bane«au  ;  c'est  la  pièce  de  Guiraut  de  Lue,  Gr.  24*5,  1). 


252  OXOMASTIOITE   DES   TROUBAtJOUnS 

Genoes.  —  Alb.  MarqvK??,  '  .4ram  di^cUz.  (Teiison  entr<; 
Albert,  marquis  de  Mahsipine,€l  Uamèaul  de  Vacjuei- 
ras).  B.  B.,  Guérr'  e  pantais.  B.  de  Castellane,  Guerra 
e  Ireb.  F.  de  Lunel,  Al  bon  rey,  \^,  Cigala,  S7urf/  fil. 
rom.y  V,  52.  PujoJ,  Ad  un  no^U^.  P.  Vidal,  Bon'  aven- 
tura ;  A  eus  td  ycls  ;  (Juanl  om  es.  II.  de  Vaqueiras. 
Bda,  tant  vos  ai  ;  Moui  fort,  Zorzi,  On  hotn. 

Genoes.. — A.  de  Mareuil,  Frànquez  ,c  ;  La  fronça  ;  Moul 
eron,  (Dans  les  exemples  d'Arnaut  de  Mareuil  il  s'agit 
d'un  senhal). 

Gexoesa.  —  Albertel,  Domna  pros,  B.  Calvo,  Ges  no  m'es. 
R.  de  Vaqueiras,  Bêla,  ianl  vqs  ai.  (CI*.  Bergerl, 
p.   104). 

Gexon.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  80  R. 

Gensaxa  (\a).  —  R.  Vidal,  Abr*ils  isaia,  (Il  s'agit  proba- 
blement de  Jussiana,  épouee  de  Pons  de  Matap-lana, 
mort  en  1197.  Cf.  Milà,  p.  280.  Elle  est  chantée  encore 
par  Guil'hem  de  Berguedan,  Ben  ai  auzil  ;  cf.  Bergerl, 
p.  40). 

Gext  Apresa.  —  R.  de  Cornet,  El  mes  d-abrlL 

Gext  Esquia.  —  R.  de  Miraval,  S'cu  en  chanlar,  (Il  s'agit 
sans  doute  d'Esquia  de  Minerve,  chantée  aussi  par 
Guilhem  Augier  (ou  Giraut  de  Borneil),  (Juan  vei  lo 
dous  temps.  Cf.  Bergert,  p.  34  et  Andraud,  R.  de  Mira- 
val,  93,  n.  1). 

Gext  Esquiu.  —  R.  de  Miraval,  Baiona.  (ProbaWemcnl 
le  mari  de  Gent  Es<iuia  de  Minerve  ;  cf.  Bergerl, 
p.  34). 

Gentil  wrs  (\,a).  -*-  A.  de  Pegulhan,  Atressim  pren. 


ONOMAîàTiOLK   DLS   TliULjUDuLUîs  253 

[Gi-NTiLS  DE  RiLs].  —  Dam€  aim^  par  A,  d<î  Beknoi.  Elfe 
vivait  en  1258  ;  cf.  Ohabaneau,  Hisi.  Gên.  Long.,  X, 
258,  n.  1  et  Bergert,  p.  51, 

Gerona.  —  Giraut  del  Lu-c,  Ges  sitôt,  S^rv-eri,  Testament, 

Geroxes   (conirée).  —  Serveri,   Francs  reys   humils.   Cf. 

GlROXES.  ,    .      ' 


Gevax  (  =  Jaeïi).  —  G.  Riquier,  Sitôt  s\es  grans*        • 

GiREi..  —  Marcoal,  Mentre  m'obri,  , 

GiRELi.  —  Calega  Panza,  Ar  es  sazos. 

GiBORG  (Na).  —  J.  Bonel,  S'ira  d'amor.  Cf.  encore  Gui- 
noKs  et  TiBORs  de  Montai  sier. 

GiRORG.    Cf.    GUIBORG. 

^GiDAS  DE  Mondas],  —  Citée  dans  la  biiograpbie  de  Qui 
d'Ussel,  par  qui  elle  aurait  élé  aimée  ;  elle  y  est  dési- 
gnée comme  nièce  de  G\jiHiem  de  Montpellier  ;  cf.  Ber- 
gorl,  p.  30.  .  ,       . 

GioEr.Ms.    Cf.   Glii.hems  (dos). 

Gii.ABERT.  —  Serveri,  Testament, 

Giï.BELiNA.  —  R.  dfe  Vaqueiras,  THiatt.  (C*ést  une  faute 
de  lecture  nui  se  trouve  dans  Malin,  Werhe,  I,  368, 
pour  Guilhelma  de  Ventimilha  ;  Berger!,  p.  74). 

GiLos  (Mon).  —  A.  de  Marsan,  Oui  conte, 

GiMEL.  —  G.  IX,  Companho  farai.,  (  =  Gimel,  Corrèzè.) 

GixTARTî^/  Danton.  —  P.  Raimon,  Pos  lo  prims  verfàns,^ 

*  ■- 

Girard.  —  Tenson  d'Aycart  (del  Fossat)  et  de  Girard 
(Suchier,  Denkm.,  I,  297). 


254  OXOMASTIOLE  DES  TROl'BAl^LRS 

GiRART.  —  P.  Cardinal,  Per  fols  tenc. 

GiRART  (k  seror  crEn).  —  A.  de  Marsan,  Oui  conte. 

GiRART  DE  Roi  ssiLLON.  —  G.  id-e  Cabrera,  Cabra. 

GiRALT.  Cterclier  à  Giirait. 

GiRBAi  DO  (fils  <\e  Girbaul).  — ■  P.  d'Auvergne,  M.  W'.,  I, 
97.  (Est-^ce  un  nom  propre  ?  Chabaneau  écrit  à  la  suite: 
«  ro(|uin,  fils  de  coffuin  ?  »). 

GiRBERT.  —  P.   Guilhem,   Eu  chantera. 

GiRONDA.  —  Marcabru,  Bel  m'es  can.  Sowlel,  Vo  puesc 
mudar. 

GiRoxEs.  —  Serveri,  Si  tôt  sV.s  braus.  R.  de  Miraval, 
Baiona.  Cf.  Geroxes. 

GiscARDA.  —  B.  Arn.  d'Armagnac,     Lombard     volgr*ieu. 

Cf.    GuiSCARDA. 

GisLis.  —  G.  de  Calanson,  Fadct,  182  R. 

GisoRTZ,  GioRTz.  —  B.  B.,  Al  dous  nou  ;  leu  chant  ;  \on 
puosc  mudar  ;  Pois  aïs  ;  Volontiers  feira.  Dauphin 
d'Auvergne,  Reis  pois,  Zorzi,  Aisi  col  fuocs. 

GizART  (Mox).  —  E.  Cairel,  Pos  chai. 

Gleyza  (la).  —  Uc  de  S.  Cire.  Un  sirventes.  P.  A^idal,  A 
per  pauc, 

Gi.oRiETA.  —  Az.  'de  Porcairagues,  Ar  evn  al  freg  temps 
Uc  Brunet,  Cortezamen. 

Glotos.  Cf.  Gui  de  G. 


oxomastîôue  des  thoubadouhs  255 

OoDEFRE  (comte).  —  F.  de  Romans,  \icolet  gran.  (Est- 
ce  Geoffroy  de  ChAlons,  demande  Chabano-au  ?). 

GoDEFRE  DE  Gamberes.  —  R.  Vid<al,  Denkm, 

GoLFFER  DE  LAS  ToRs.  —  B.  B.,  Rassa  tant  creifi,  G.  Fai- 
dit,  Chant  e  déport.  G.  Magret,  Trop  miels  m* es  près, 
Uc  fie  Penna,  Cora  quem  desplagues,  (Cf.  sur  la  lé- 
gende de  Golfier  de  Lastours  A.  Thomas,  Romania, 
1905,  p.  55-65). 

GoiJAs.  ex.  Gauas. 

GoLiAs.  —  G.  de  Calaiîson,  Fadei,  136  D.  P.  de  Corbian, 
'JO.  Rosit.  Bereng,.  Pos  de  s'amor, 

GoMBERTz  DEL  Bals  (los  dos).  —  B.  de  Lamanon,  Qui  que 
s'esmai. 

GoRDA.  —  R.  de  Vaqueiras,  Parliers, 

GoRDO.  —  B.  B.,  Pos  Ventadorns.  B.  de  Paris.  Mâtteus 
et  Bertran  (Allusion  i»  la  vente  de  Gourdon).  P.  Cardi- 
nal, Bel  mes  qu'ieu  bastis  {rauha  de  Guordo,  Mahn 
Ged,,  m,  p.  51  ;  Cf.  ci-dessous  rauba  Gordona).  R. 
d'Orartge,  Parliers  eu  chan.  Uc  de  S.  Cire,  Un  sir- 
ventes.  Cf.  encore  b  tenson  de  Peire  Raimon  et  de  Ber- 
tran de  Gourdon. 

GoRDo  (Guilhems  de).  —  B.  B.,  Vn  sirvenles  cui. 

GoRDo  (Xa).  —  A.  de  Sesc^ns,  En  nquel  mes, 

Gordona  (rauba).  —  R.  de  Miraval,  A  Dieu  me  coman. 
Cf.  supra  GoRDo. 

Gormay.  —  G.  de  Borneil,  Totztemps,  Ms.  C. 


25G  0\OMASTlyLE   DEj?    HIUIWAUOLRS 

GoBMox.  —  B.  de  P^nris.  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

GoRMONT.  —  P.  Cardinal,  Per  fols  tenc. 
GossALBo  RoziTz.  —  P.  d'Auv.,  CUaniarai. 

GosTiA  (En).  —  P.  Carde.nâl,  Ijh  ffirveniè!<  faite, 

GOURDON.    Cf.    GoRDO. 

Gr.  (Coms).  —  P.  Cardinal,   Tendaa  e  iraps, 

GnACAor..  —  B.  R.,  Pas  Venladorns. 

Graicnolet.  —  R.  i\e  Miraval,  Aras  ho  m  en  pue^^c, 

Graxada.  —  G.  Riquier,  D'Asfarac  ;  S'ieu  [a  Irohat. 

Gràxet.  —  Tensons  de  B.  d'Alamanon  et  de  Gr^nel,  De 
vos  mi  rancur  ;  Pos  anc  nous  v(û, 

Grawiox  (los  fraires  de).  —  G.  Faidit,  S'om  pogues, 

'  ,  Il 

CiRAZAi.  (Jjf)  San).  —  Anon.,  Ane  no  eugei. 

Grec  (Enii>erîJif:o,  .^iRi^erador).  — ,  A.  Daniel,  Dous  braiiz. 
R.  Zorzi,  Mont  fort,  R.  de  Vaqueiras,  Senher  marquea 

Grec,  Grecs.  —  R.  R.,  Pois  /o  gens,  Calega  Panza,  Ar 
es  sazos,  G.  Figneira,  D\in  sirvenles,  G.  de  S.  Gregori, 
Dreg  e  razos  (Senhor  eui  son  Grée),  L.  Cigala,  lenson 
avec  I^nntelm.  P.  Cardin^al,  Ane  no  li  ;  Cet  qutr  /c. 
P.  de  Corhian,  33  (Estorin  dels  Grc^sj.  P.  Vidal,  A/a 
volonlatz. 

CiREciA.  —  R.  de  Vaqueiras,  Valen  marques. 
Grega.  —  E,  Cairel,  ..4ra- no  vci. 


ONOMASTtÇtïî  0l5g  ïttOl/HADOURS  257 

Grezeis.  —  R.  de  Vaffileî^as,  No  nCagtada. 

Grezex.  —  R.  d*Orange,  Car  douz  e  feinz.  R.  de  Vaquei- 
ras,  Truan.  * 

Gribert.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Grifos.  —  R.  de  Vaqueiras^  Conseil  don  ;  Senher  mar- 
ques .,Mo,  R.  de  Miraval,  Chan^omia  farqi  (Vemp^ri 
dels  Grifos).  P.  Vidal. 

GftiMA  (Na).  —  Gavauda,  Lo  vers  dei  far. 

Griaioartz.  —  J.  Rudel,  Lanquan  la  temps, 

Grimoart  Gausmar.  —  P.  d'Auvergne,  Chantarai.  (Cf. 
l'éd.  Zenker). 

Grina  (?) —  Am)n.,  Finnmens  e  iaùzens  (Lai).  (Bârtsch 
considère  le  mot  comme  un  adjectif  signifiant  triste  ; 
Zeitschrift  rom.  PhiL,  I,  77). 

Griuô.  —  P.  Vidal,  Ges  car  c^tius. 

Groixg  ï^\.  ViRAGiT  ?  —  Uc  de  S.  Cire  et  Giraut  (tenson 
Gr.,  241), 

Gro\'H  (Lo)  (  =  Logr6fio).  —  B.  B.,  Quan  vei  h  temps. 
G.  Amiel,  Un  r^rs.  Paulet  de  M.,  Ab  marrimen, 

GiJAiETA.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

GuALAUBERT.  —  Uc  de  l'Escura,  De  mois  ricos.  Cf.  en- 
core   GaLAI  BERT. 

GuALopiN.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Gi^ARDiTZ  (  =  Kurdes).  —  E.  Cairél,  Oui  saubes  dar. 

GiARi,  Garî.  —  R,  Jordan,  Per  quai  forfait  ;  Per  solcAz; 
Quanta  neûs  ;  S'iVu  fos  ;  Vert  Son  H  ram.  G.  de  Ca- 
brera, Cabra,  G.  IX,  En  Alvernhe. 

17 


258  OXOMASilOlE  DES  THOUBADOL US 

Glari  (?).  —  p.  Duran,  Mi  dons  (la  garda  guari  ;  mais 
est-oe  un  nom  propre  ?). 

GuARSi  (nom  propre)  ou  gart  si  ?.  —  G.  P.  de  Cazals,  A 
Tavinen  mazan, 

GiASMAR.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Gi  ERAt  (de  QiERALT  ?).  —  SeneH,  Testament, 

GiERAi-  d'Irgei-l.  —  Seneri,   Testament. 

Gi  ERIC.  —  B.  de  Bom,  Pos  ah  haros.  C'est  un  person- 
nage de  Raoul  de  Cambrai. 

Gi  ERRiEiRA  (Ma).  —  G.  de  Borneil.  Bes  cote  pois. 

Guerrier  (Mox).  —  Aymar  de  Rocaficha*  Si  amers  /os. 

Gn,  Giis.  —  B.  B.,  Bem  plalz  car,  E.  Cairel,  Pos  ^lai. 
G,  de  Borneil,  Oui  chantir  sol.  J.  Esiève,  El  dous 
temps.  P.  Bremon,  Un  sirventes  vucl  far  (Uc  de  S. 
Cire.  II  s'agit  de  Gui  de  Cavaillon).  P.  de  Corbian, 
!?7'  (Chabaneau  ajoute  d\Arezzo  ?).  P.  Vidal,  Drogontm 
senher,  Tenson  de  Gui  et  de  Fako.  P.  Breraon,  Un 
veps  voit,  Tenson  de  Mainard  et  de  Gui,  Gr.  191,.  t. 
Uc  de  Penna,  CoriA  quem  desplagues.  Uc  de  S.  Cire. 
En  rostre  ais, 

Gri  Cap  de  Porc.  —  G.  de  Durfort,  Ouar  say  petit.  Cf. 
Hist.  gén,  Lang.  X,  356. 

Gn  DE  Cavaim.on.  —  B.  Folco  d'Avignon,  Ja  no  creirai. 
G.  de  Cavaillon,  Mantel  vil.  Faure  et  Falconnet.  G.  del 
Baus,  En  Gui,  Cf.  supra,  au  mot  Gn,  l'exemple  de  le 
de  S.  Cire. 

* 

Gi  I  DE  CoMBRAiLLA  (lo  coms).  —  G.  de  Borneil,  Qui  chan- 
tar  sol. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOL'HS  259 

Gui  D*EssiDUELH.  —  R,  de  Va-quei/^as,  Ja  no  cugei  vezer. 
Cf.  encore  Essidueil. 

Gn  DE  Glotos.  —  Tenson  de  Daudé  de  Carlus  et  de 
G.  de  GJotos.  (Glotos  =  Eg'letons,  Corpèze). 

Gui  Guerra.  —  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes, 

■     »    *  > 

Gui  de  GuiBEuriET.  —  Rieas  Nôvas,  Pus  partit. 

Gui  de  Montelh-Azemar  (=4è  Monlélimar  ?  Cnescini, 
Manuaîetto,  Iiklex).  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Mar- 
ques..,  remembrar. 

Gui  de  Nantoil.  —  A.  de  Pégulhan,  Lonjomen  nia.  R. 
de  Vaqtieiras,   A^on  puesc  mber. 

Gui  d  Ussel.  —  Albertet,  Un  sonet,  Daiidé  de  P.,  En  un 
sonel.  Peine  d'Ussel,  En  Gui  dllssel.  R.  Vidal.  So  fo 
el  temps.  Serveri,  ap.  Suchier,  Denkm.,  v.  391.  Ten- 
sons  avec  Elle  d'Ussel,  Gr.  129,  1,  2,  3,  4.  Tenson  de 
G.  d'Ussel  et  de  Maria  de  Ventadour.  Tenson  de  G. 
d'Usseil  et  de  Rainaut,  ,  , 

GuiBELiiET.  Cf.  Gui  de  Guibelhet. 

G  LIA.  Cf.  Guida. 

GuiA  (  =  Aquilain).  —  B.  de  Born,  I^u  chan  ;  Mon  çhan 
fenisc.    .  . 

Gluana.  —  B.  A.  de  Moncuc,  Er  quan  li  rosier.  B.  B., 
Quan  lo  temps,  G.  de  Berguedan,  Un  Trichaire.  J.  Ru- 
del,  Quan  lo  rius.  ALirc^iibru.  Per  V  aurai  freida  ,'  Assaiz 
m'es  bel  ;  Pax  in  nomine.  P.  de  Ladils,  Mossen  Ra- 
mon.  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes. 

.   r  '  ■  ■     1  •  ■  -         , 

I  • 

Guianes.  —  Peire  del  Vilar,  Sendatz  vermeils. 


260  ONOMASTlQl  le   DES  TROl  HADOl  Râ 

GufA  (iVa)  (  =  Gi  IDA  ?).  < —  Mont43gnâgoi,  On  hom  a  mais. 
Tenson  de  B.  Albanie  et  de  Guibert.  Cf.  Guida. 

GuiBERT.  —  Tensoji  avec  B.  Albaric.  Uc  de  S.  Cire,  len- 
son  ave<c  le  vicomte  de  Turenne  {Var.  Guibertet). 

GiiBORs.  —  Jordaiv  Bonel,  S'ira  d'amor.  (Jbe  ms.  a  a 
Guibors,  U  Oiborg  ;  il  s'agit  de  Tiborc  de  Monlausier, 
chantée  aussi  par  B.  de  Born  ;  Bergerl,  p.  24). 

Guida  (de  Rodes).  — .B.  de  Laxuanon,  Moût  m'es  greu,  (La 
même  ?  Montanhagol,  Non  an  tan  dig  ;  On  mais  a.  Cf. 
éd.  Coulet,  p.  118.  Bergert  vaudrait  voir,  après  Goulet, 
dans  la  dame  chantée  par  Montamhagol,  ime  comtesse 
de  Comminges,  Guida,  épouse  de  Roger,  qui  vivait  en- 
tre 1210  1260.  Cf.  sur  Guida  de  Rodez,  Bergert,  p.  52, 
et.  surtout  C.  Faibre,  Un  épisode  de  la  Divine  Comédie 
qui  se  reli'e  au  Velay.  (Extr.  du  Bull,  hist.  de  Ja  Soc. 
scient,  et  agr^  de  la  Haute-Loire,  Le  Puy  en  Velay, 
1911).  Cf.  encore  Gi  iza. 

GuiET.  —  R.  de  Vaqueiras,  Honratz  marques. 

GuïGo.  —  B.  de  Lamanon,  Amix  Guigo  ;  Visl  aï,  Bertran. 
Guigo,  Ar  parra,  Guigo,  tenson  avec  Joris.  Ogier, 
Tostemps,  P.  Cardenâl,  Tost'cmips  azir.  (Variantes  de  la 
tornade.  Appel,  Prov,  Chr.),  P.  Vidal,  Drogoman,  Ten- 
son de  Rodrigos  et  de  R[aimon]. 

Guioo  (ms.  GiGo).  —  Trobaire  de  Villarnaut,  Un  sirven- 
tes  mou,  (Guigue  VII,  de  Vienne,  1237-1269  ;  Appel, 
Pror.  Ined.^  p.  350). 

Guioo  (=Guï  de  Cabaxas).  —  Tenson  d*Es<îuileta  et  de 
Guigo.  >  . 

Grir.o  DE  Galpert,  c.-à-d.  de  Castellane.  —  Le  Comte  de 
ProveR'Ce  et  Carn  et  Ongla. 

Guigo  del  Torxel.  —  P.  Càrdenal,  Tostemps  azir,  (Var. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  261 

de  la  torns^-ck,  ap.  Appel»  Pf'ov.,  C/ir.  ;  reavoie  à  0. 
Schultz,  Prov.  Dichierinnen,  12,  13)* 

GuiGUENET.  —  Tenson  de  Gui^enet  et  de  Guillexu» 

GuiLHA.  —  R.  de  Va-queiras,  Truan,  (Cf.  encore  tenson  de 
Prebost  de  Valensa  et  de  Savaric,  tornade  ?). 

GuiLHALMET.  —  Tenson  de  Guîlhalmet  et  du  Prieur. 

GuiLHALMi.  —  Cercamon,  Car  vei  fenir  (Guilhalmi  appelle 
Cercaman  mxktre). 

GuiLUALMi.^  —  Le  de  S.  (Jirc,  Un  sifventes, 

OuiLHAL.HONA.  —  P.  Vidal,  Car  amiga.  Tenson  de  Taurel 
et  de  Faleonet.  Cf.  eneore  Guyllelmona. 

GuiLHELMA.  —  A.  de  Mareuil,  La  corlezia,  R.  de  Miraval, 
Tais  va  mon  chan.  Tenson  de  Vaquier  et  de  Catalan. 

GuiLHELMA  (femme  de  Gaucelm  Faidit).  —  Tenson  d'Elias 
d'fJssel  et  de  Gauoelm  Faidit.  (Gr.  136,  2). 

GuiLHELMA  (Dona  de  la  Ilha,  filha  d'En  Gasto)*  —  A.  de 
Sescas,  En  aquel  mes, 

GuiLHELMA  [de  Benauges].  —  Savaric  de  Mauléon,  Dom- 
na  ;  Gaucelm,  (Cf.  sapra  Bexauges  et  Beroert,  p.  29). 

GuiLHELMA  DE  RoDiER.  —  Anou.,  Quan  Proenza.  (Môme 
personne  que  la  suivante  ;  cf.  Schultz-Gora,  Prov,, 
Dichierinnen,  p.  15). 

GuiLHELMA  (de  RosERs).  —  Teuson  de  L.  Cigala  et  de 
Rosers. 

GuiLHELMA  DE  ToLON.  —  Guiouet,  En  RaimbcDut, 
GuiLHELMA  DE  Venta-Milha.  —  R.  de  Vaqueîras,  Truan, 
GriLHELME.  —  R.  R.,  Quan  vei  la  temps. 


262  ONOMASTIQUE   DES  TROUBADOURS 

GuiLHELME  Bertran.  —  B.  dc  Bofii,  Ce/  que  chanta.  (Ami 
de  B.  d©  Born  ;  cf.  éd.  Stimming*,  p.  199). 

GuiLHELMETA.  —  Blacatz,  Peirols,  pos  vengutz  (Probable- 
ment la  nièoe  -de  Bkcatz,  épouse  de  Jaufre  de  Trels, 
mort  en  1234  ;  Bergert,  p.  51). 

GuiLHELMi.  —  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirvenies,  R.  de  Mira- 
val,  Toslemps  e^eing. 

GuiLHEM.  —  G.  Augier,  Guîlhems,  prims  iesi.  P.  Vidal, 
De  chanlar,  Reforsat  de  Fore.,  En  aquest  so.  Qualifié 
de  Irobador  ;  tenson  entre  Arnaut,  Foie  et  Guillem. 
Tenson  entre  Arnaut  et  Guillem.  Tenson  de  Guillem  et 
d'Osle.  Tenson  de  Guillem  et  de  Guiguenet.  Tenson  de 
Guillem  et  de  Richard.  Serveri,  Teslameni, 

GuiLHEM  (lequel  ?).  —  Blacasset,  Amies  Guillem.  (La 
pièce,  qui  ne  se  trouve  que  dans  F,  vient  après  une 
série  de  pièces  de  GuiJhem  de  Montagnagol). 

GuiLHEM  (pèj^  de  Guillem  Paies).  —  G.  de  Berguedan. 
»  Cavali'cr. 

GuiLHEM  (dom).  —  F.  de  Marseille,  En  chanlan, 

GuiLHEMs  (dos).  —  Tenson  entre  ces  Guilhems  et  Rai 
naut. 

GuiLHEM  Ademar,  Azemar.  —  G.  Ademar,  Ben  for'oimais; 
Chantan  dissera  ;  Comensamen  ;  S'ieu  conogues.  M.  de 
Montaudon.  Pois  Peire,  R.  Vidal,  So  fo  el  temps. 

GuiLHEM  d'Anduza.  Of.  Anduza. 

GuiLHEM  (Arnau).  —  Serveri,  Testament. 

GuiLHEM  Arnaut.  —  R.  de  Vaqueiras,  Leu  sonet. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  263 

GuiLHEM  AuGiEH  (le  troubadouF  ?).  —  Témoîn  avec  Bar- 
rai des  Baux  et  Sordd,  à  un  acte  de  1257.  (Pas  d'aulre 
indi-calion  d^ns  Chabaneau.  G.  Augier  est  cité  dans  B. 
del  Pojet,  Le  sirvenies,) 

GuiLHEM.  (  =  Guillaume  d'Orange).  —  B.  de  Boni,  D'un 
sirvenies,  B.  de  Boni  (?),  Oivan  vei  ïo  temps, 

GuiLHEM  D*AuRENGA.  —  B.  do  Bom,  A  ioiz  die.  Vc  de 
S.  Cire,  Oui  vol  terra. 

GuiLHEM  DEL  Baus.  —  U.  de  Vaqueiras,  El  so  (^ué  pus 
m'agensa, 

GuiLLEM  DE  Castras.  —  Pujol,  SU  mais  d'o/snor.  (Cf.  en- 
core Castras  et  Zeits,  rom.  P/ii/.,  IX,  p.llS).- 

GuiLHEM  DE  Clarmox.  —  G.  de  Berguedan,  Amie  mar- 
ques ;  Ben  ai  auzil  ;  Juglar  nol  desconorlz.  Cf.  encore 
Clarmon.  î    . 

GuiLHEM  l'Enoiqs.  —  Paves,  Ane  de  Rolan, 

GuiLHEM  DE  l'Espia.  —  P.  Bremon  lo  Tort,  En  abril, 

Guïlhem  Fabre.  —  B.  d'Auriac,  En  Guillem  Fabre.  B. 
Carbone!,  Jooji  Fabre  ieu  ai.  Ucde  S.  Cire,  Mahn,  Gerf., 
IV,  43.  (Cf.  sur  Guilhem  Fa-bre  inotre  étude  sur  Deux 
iroubcàdours  narbonnais.  Les  éditeurs  d'Uc  de  S.  Cire 
ne  croient  pas  que  le  G.  F'abre,  cité  par  ce.  troubadour, 
soit  ile  même  que  le  troubadour  narbojinais  ;  mais  les 
raisons  alléguées  nous  paraissent  insuffisantes). 

Gi  iLHEM  DE  Fontaxas.  —  G.  Gras,  Mossen  Rqmon. 

GufLHEM  DEL  Dui  PRAIRE.  —  TôRson  de  G.  Figueîra  avec 
A.  de  Pégulhan.  (Il  est  qualifié  de  maître  de  Sordel  ; 
peut-être,  dit  E.  Levy,  est-ce  Guilhe-m  de  la  Tour). 


264  ONOM^SJXQUE  DÇS  TROUBADOURS 

GuiLHEM  Gasmar.  —  T^iisoii  de  Guiljeni  Gas-mar  et  d'Eble. 

GuiLHEM  Gauta  Segnada.  —  A.  de  Pégulhan,  Ane  iofn 
hdla. 

GuiLHEM  DE  GoRDO.  —  B.  B.,  Uti  sirvenics  oui.  Cf.  en- 
core  GoRDo. 

GuiLHEM  DE  LoDi^VA.  —  J.  Estève,  Aisù  cum  selh  ;  Ara 
podem  ;  Cossi  morria  ;  El  dous  im%p$  ;  Francs  reis  : 
L'ûutr'ier  el  gai  temps  ;  Ogan  ab  [erg  ;  Planhen  plo- 
ran  ;  Sim  vai  be, 

G.  Magret  et  G.  IIaixol  dWt.  —  Ils  s'accusent  récipro 
quement  d'avoir  jeté  le  froc  aux  orties  ;  Mahn,  Gcd.,  8, 
171,  Chabaneau  ajoute  :  «  en  parler  à  propos  de  Ca- 
brit  ». 

GuiLHEM  [Malaspina  ?].  —  AnoR.,  Qudini  escavalcai  (Le 
ms.  a  Guillem  ma  sina), 

GuiLHEM  Malaspina.  —  A.  de  Pégulhan,  Ara  parra  ;  Mon- 
icis  vetz,  A.  de  Sis-teron,  En  Peire  (Estnce  le  même  ?). 
G.  de  Bonieil,  Non  «s  savis  ni  gaire  hen  après  (P.  Vidal). 
Cf.  en-oore  Malaspina. 

GuiLHEM  DE  Moncada.  —  Moutagnagol,  Ges  per  màlves- 
tai. 

GuiLHEM  DE  MoNTANHAGOL.  —  Cité  dans  la  suscription  du 
planh  de  Pons  Santolh  de  Toulouse.  Blacasset,  Amies 
Guilhem, 

GuiLHEM  DE  MoNTMAUREL.  —  B.  de  Bom,  Mout  m'es  dei- 
sendre, 

GuiLHEM  DE  Montpellier.  —  G.  de  Calanson,  A  cela  cui 
am,  R.  de  Va<iueiras,  Leu  sonet. 


ONOMASTIQUE  DBS  TROtpABOURS  265 

GlilheMs  Moyses  (mn  Marques).  —  M.  de  Mantaudoir, 
Pois  Peire,  . 


GuiLHEM  de  Mlr  ou  cte  Mlrs.  -^  G.  Riciuier,  G. 
de  Mur,  que  cu'ia  far  ;  G.  de  Mur,  chaHuzetz  ;  Guiraui 
Riquier,  pus  ques  sabens  ;  De  so  don  y  eu  ;  ù,  RiqUier, 
segon  vosire  esclen  ;  SetM  En  Austorc.  Teiison  de' G. 
de  Mur  et  de  G.  Riquier,  Gr,  226,  1.  Tenson,  Gr.  226,  5; 
226,  7  ;  226,  8. 


Glilhem  Paies., —  G.,  de  Berguedan,  Cavalier, 

GuiLHEM  DE  PorriERs.  —  Cliabaiieau  a  relevé  une  allusion 
au  chai,  dans  G.  Faidit,  Mahn,  Werke,  II,  103  (  =  Ber- 
nât, Gaueeim\  non  pucsc),  et  'deux  oitatioDs  dans  B. 
Carbonel,  Bartsch,  Denhm,,  47,  19  ;  Ghabaneau  ren- 
voie encore  à  Sle  Agnès  (Mystère  de),  v.  1113. 

Glilhem  Raimon.  —  Tensons  de  G.  Raimon  et  de  Pouzet, 
de  G.  Raimon  et  d'Aimeric  de  Pégulhan. 

GuiLHEM  Raimoi*  d'Auzona.  Cf.  AuzoxA. 

GuiLHEM  Ralnol  [dWfi].  — ■  Tens^ou  de  Magret  et  de  G. 
R.  dWpt.  Cf.  supra  G.  Magret. 

GuiLHEM  Rentin  (?).  —  Teusou  de  Taurel  et  do  Faleo- 
net.    ^ 

GuiLHEMS  DE  RiBAs.  —  M.  de  Mautaudon,  Pos  Peire.  P. 
d'Auvergne,  Chaniarai, 

GuiLHEM  Lo  Ric  (a  Cardona).  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

GuiLHEM  DE  RoFiAN.  —  G.  Riquier,  Al  noble  mot  onrai. 
GuiLHEM  (RoMEus  ?).  -—  P.  Vidal,  De  chanlar. 


266  oxo3iASçiaix  »es  troubadours 

GtiLHESi  DE  Sa\  Desoier.  —  M.  de  Moutaudon,  Pois  Pei- 
re.  H.  VklaK  So  fo  el  Irmps,  (Chabaoeau  ajoute  :  Gues- 
sard^  75)..  ïenson  de  G.  de  S.  Desdier  et  de  la  Dona. 
Tensou  de  G.  de  S.  liesdier  et  de  Marques  Laoza. 

Glilhem  de  s.  Gregori],  —  Teuson  de  G.  de  S.  Gregori 
ei  de  Blacatz. 

GuiuiEM  DE  SwAî^ow.  —  G.  de  Berguedau.  Arnica  Mar- 
ques. 

GuiuiEM  DE  Tarascox.  —  G.  de  Bergued^n.  Mal  o  fe. 

GuiLHEM  Test.vpelada.  —  G,  Figueira,  Ane  Ion  bel  cop. 

Glilhem  de  Torroeluv.  —  Torroella,  Foula.  175,  498, 
S20. 

Glilhem  [de  la  Toir].  —  G.  de  la  Tour,  Seigner  Vlm- 
bcrt,  Teuson  de  G.  de  la  Tour  el  de  Sordel. 

GiiLHEM  d'Lrgel.  —  Seneri,  Mal  (ML 

Glillelmoxa  de   Pal.\l. —  Seneri,  De  Pala  a  Taroseia. 

GuiLLER3kiES.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

GiLVi-VVUR  (?).  —  G.  FaîdîL  Pel  joi  drl  lemps. 

Glio  (comte).  —  P.  Cardinal,  Lufar  del  comle, 

Glio  (comt<*).  —  tikh.  d'Angleterre.  Dalfin. 

Giio.  Gtiox.  Giios.  —  B.  B..  In  sinrenles  falz.  lt^u\ih. 
d'Auvergne.  Rf^is  pois.  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Guio  Cap-de-Porc.  Cf.  Gt  i  Cap  de  Porc 

Glio  r»E  Lwtmii.  (  =  \v\toii).  —  G.  de  Berguedan,  Si>- 
t  entes. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  267 

Guio  DE  Mayensa.  —  B.  de  Paris. 

Glionet.  —  Guionel,  En  Ralmbaul  pros  dona,  Teiisons  de 
Guion^t  H  de  dadenet,  d-e  Guionet  et  de  Raembaut. 
Tenson  de  Mainard  Ros  et  de  Gui  ;  cf.  Gui. 

GuioNET,  Gui.  —  Tenson  de  Pomairols  et  de  Guionet. 

Guionet  (jongleur).  —  U.  de  Vaqueiras,  Del  rei  d'Aragon, 

GuioT.  —  R.  de  Vaqueiras,  SenJit*r  Marques.,,  remem- 
bviir.  (Peut-être  le  même  que  Gui  de  Monlelh-Azemar, 
dit  M.  Crescini,  Manualeilo,  Index  ;  ci*.  Gui  de  M.  A.). 

GuiRALDox  (ms.  Giraldon).  —  Tenson  de  Guiraudo  avec 
un  comte,  Gr,  239.. 

GuiRALuT  (traire).  —  R.  de  Cornel,  .4/  bo  reléguas, 

GuiRAN  (En).  —  Tenson  de  Vaquier  et  de  Catalan. 

Guiraudet  lo  îRos.  —  G.  lo  Ros.  Au^atz  la  dcrreira  clianso. 
G.  Riquier,  Senh  En  fforittù,  M.  de  Monta udon,  Po»  Pei- 
ve,  Terramagnmo,  Romania,  8,  190,  R.  Vidal,  Ged,  2, 
29.   B.  Zorzi  (?). 

Guiraudez.  —  R.  de  Vaqueiras,  Lea  sotiet. 

Guiraut,  Giraut.  —  Daup^iin  d'Auvergne,  Pos  sal  elz 
vengui,  R.  d'Orange,  Als  durs  crus.  Uc  Brunet,  Plus 
lo  dous  temps.  Tenson  entre  Guiraut  et  Uc  de  S.  Cire. 

Guiraut  Amic.  —  G.  de  Montanhagol,  A  Lunel. 

GriRAUT  ou  Guiraut  de  Borneil.  —  G.  de  Boriieil,  Arani 
plaiz  (tenson  avee  Linhaurc);  Bem  plairia;  Sius  quier 
conseil  ;  Sini  sentis  ;  P.  d'Auvergne,  Chantarai. 


268  ONOMAStIQUE  DES  TROtBADOURS 

GuiRAUT  DE  BoRNEiL.  —  R.  Vidal,  So  fo  el  temps.  Deux 
citations,  la  première  sous  le  nom  de  Guiraut  tout  court. 

GtiRAUï  be  BoRMEiBL\.  —  Trob.  die  Villaniaut,  Mai  mon 
grat    (=ïGiraKit  -de  Borneil). 

GuiRAtï  DE  ,'Cabreira.  -^  G.  de  Calaiison. 

G.  DE  Calanso.  —  G.  Uitquier,  Als  subtils  aprimaiz. 

Guiraut  de  Jorba.  —  G.  de  Berguedau,  Chanson  d. 

« 

Guiraut  de  LiMian  (bourgeois   de    Bcziers).    ■ —  R.  Gau 
celm,  Cascus  planh  lo  sieu. 

GuiRAUTz  AL  Mirail.  — R.  de  Va<Tueiras,  Leu  sonet. 

Guiraut  de  Papïon.  —  A.  de  Sarlat,  Ouan  si  cargol  ram. 

Guiraut  Riquier.  —  G.  Riquier,  .4b  lo  temps  agradiu  ; 
L'autre  jorn  ;  Oui  a  sen  ;  Uautr'ier  ;  Gaya  pasiorela  ; 
Vautr'icr  trobei  ;  D'Astara^  ;  A  Sani  Pos  ;  Al  pus 
noble  ;  Al  noble  mot  onrat  ;  A  sël  qui  deu  ;  Al  car 
ùnrat  senhor  ;  Pus  Dieu  m'a  dai  saber  ;  Sitôt  s* es  grans; 
âU  subtils  aprimatz  ;  lenaon  avec  Senh'  En  Jorda  ; 
tenson  avec  Folquet  (de  Lunel)  ;  tenson  avec  Enveyos  ; 
Guilhem  de  Mur,  que  ouja  far  ;  Senh'  En  Enric  ;  Gui- 
raut Riquier,  a  sela  ;  G.  de  Mur,  chauzetz  ;  G.  Riquier 
pus  qu'es  sabens  ;  Coms  dAstarac,  ab  la  gensor  ;  De 
so  don  yeu  ;  Senh'  En  Enric,  us  reys  ;  G.  Riquier, 
segon  vostre  esci^n  ;  G,  Riquier,  didlz  me  ;  Guiraut, 
pus  em  ;  Senh'  En  Austorc  ;  A  Miquel  de  CasUlho  ; 
Falco,  dona  avinen  ;  G.  Raynier,  pus  non  puesc  ; 
Guiraut  Riquier^  si  bens  es  luenh  ;  AuzU  <Â  dir  Bofil- 
Gf.  encore  Tenson  de  G.  de  Mur  et  de  G.  Riquier,  Or. 
2?6,  1  ;  Gr.  226,  7,  .8. 

Guiraut  (RiouiEp,  de  Narbona  ?).  —  Serv^ri,  Faula,  v. 
258.  (Les  deux  vers  cités  ne  paraissent  pas  être  de  Gui- 


ONOMASTIQUE  DES  THOUBADOUnS  269 

raut  Riquier.  Le  texte  ne  nomme  que  Guirmiis  —  Us 
Irohaypcs  azautz), 

GuiRAUT  [de  Saligxac].  —  Tenson  de  G.  de  Salignac  et 
de  Peironel. 

GiîisAN  (port  de).  —  B.  B.,  Mon  chan  fenisc, 

Guischarda.  —  B.  de  Born,  Ai  !  Lemozis,  (Cf.  encore 
GiscARDA  et,  pour  d'autres  allusions  probables  dans  B. 
de  Born,  Bergerl,  p.  17.  Guiscarda  de  Beljoc  était  ma- 
riée avec  le  vicomte  Archambaud  V.  de  Comborn  ;  elle 
mourut  en  1221.  Peut-être  A.  Daniel  la-t-il  chantée 
sous  le  nom  de  Midlis-de-Ben  ;  liergert,  ibid.). 

GuizA  (Na).  —  P.  Rogier,  Oj\  hom  a  mais.  Cf.  Guida. 

CiuONDALBO.    Cf.    FrIZON. 

Gi  ossALBo  RoîTz.  —  P.  d* Auvercjne,  Chnnlarai, 
(A  suivre]  J.  Axglade 


NOMS  DE  POISSIONS 


Notes  éty\iologiqies  et  LEXïccMîRAPHiQrEs 


VU 


a39.  Gênes  abri 

Ciirus,  Prodr,,  ii,  703,  cile  pour  Gêiws  ahri=u(yma 
Boyeri  Risso,  d'après  Sassi  et  abrl  =  nlherinn  hepselus 
L.  d'après  Targioni. 

Ce  mol  paraît  êlre  un  dérivé  d'Apnii.EM.  On  trouve  le 
fr.  poisson  d'avril  =  scomber  scomber  L.  ;  Moselle  p(À^- 
son  de  Mai  (cf.  Luxemb.  ail.  maifesch)  =  clup^a  aiosa 
Cuv. 

3'i0.  sarde  aburrida 

D'a-près  Spano,  l'ocab.  Sardo-llaliano,  éd.  1851,  abur- 
rid/i,  e^^{,  au  village  de  Ghilarza  (eircondario  d*Oristano). 
un  nom  du  poisson  dit,  en  italien,  gailucio  di  mare.  L'ar- 
ticle aburrida  renvoie  à  zUorla  et  à  galuzzu,  qui  ne  se 
trouvent  ni  l'un  ni  lautre  à  leu«r  place  dans  l'ordre  alpha- 
bétique ;  d'autre  part  ;  Ton  trouve  «  zirolia  f.Log.  Sel. 
merluzzo  ». 

Gattuccin  di  mare  est  un  nom  des  poissons  du  genre 
scyllium  «Cuv.  ;  aussi  ne  voit-on  pas  ce  que  zirolia  «  mer- 
luzzo »  vient  faire  ici. 

Quant  à  aburrida,  le  b  unique  ferait  croire  à  un  em- 
prunt au  catal.  esp.  aburrida,  fém.  du  participe  passé 
d'aburrir. 


NOMS  DE  POISSONS  27 1 

341.    Côlcs    fie    rOuosl   abus^eau,    ahifiseau 

Noms  du  genre  alhcrina  L.,  d  après  Lemarié,  Poissons 
de  la  Char*e«iie,  etc.  (1867),  cité  par  Rolland  Fa,  Pop,,  m, 
158. 

Dans  la  Rev,  d,  Dial.  Rom.,  i,  431,  j'avais  dit  :  «  on 
jieiil  se  demander,  en  face  d'autres  noms  do  lalhérine  : 
prêtre,  prêlreau  ou  prélroi,  si  abusseau,  abisseau  ne 
sont  pas  des  dérivés  d'abbas, 

Conlre  celte  hypothèse  vient  se  placer  la  forme  aubus- 
seau  déjà  dans  les  listes  de  Nemmich  (1793-8)  avec  la 
vague  glos^  clupea,..,  et  que  De  la  Blanchère,  Nouv, 
Dici,  des  Pêches,  che  défÎTiitive'ment  comme  «  dénomina- 
lion  de  l'athérine  sur  nos  côtes  de  l'Ouest  ». 

Tomime  les  f)etiles  dupées  et  les  athérines  surtout  for- 
ment ce  -quon  appelle  la  blarwchmlle  dv  mer,  on  est  porté 
à  songer  au  lat.  nlbus  pour  expliquer  axdmssenu  à  côté 
d'abusseau^  abisseau. 

342.  Majle  ntcola. 

Parus,  Prodr,,  u,  658,  cite  deux  noms  de  Vorcynus 
alalonffa  Risso  à  Malte  :  alonga  (d'après  Gulia).  accola 
(d'après  Rafinesque). 

Les  noms  de  poissons  à  Malle  viennent  très  souvent 
d'Ilalie.  Alonga,  par  exem^itle,  est  évidemitient  l'ital.  ala- 
longa. 

On  peut  croire  que  accola  est  le  sicil.  acula  «  aigle  » 
qui  aurait  élé  donné  à  ïorcgnus  alalonga  Risso  pour  ses 
longues  [lectorailee  (ctf.  les  notes  266,  347),  C'est  pour  ses . 
larges  pectorales  que  la  myliobaiis  aquila  Dum.  est 
a»ppelée  aigle  un  peu  partout  et  particulièrement  en  Si- 
cile (cf.  la  noie  94  sur  l'esp.  chucho), 

343.  Vienne  accoursi 

]je  Glossaire  Poitevin  de  J^alanne  donne  :  «  accoursis, 
s.  m.  dard  ou  vandoise,  poisson  :  'A  la  Saint-Aubin,  l'ac- 
coursis  est  en  chemin.  V  »  (V= Vienne). 


272  NCWHS  DK  POlSSONî* 

Déjî*!,  en  1848,  Mauduyl,  IchlhyoL  de  la  Vienne,  aurait 
accoursi,  courci  =  squalius  leuciscus  Heckel  et  Kner  (Rol- 
land, Fa.  Pov»,  III,  142). 

Un  de  mes  étudîanls,  1\1.  B.  Libbi&h,  en  1912  répéti- 
teur d'anglais  à  Châteauroux,  a  pu  me  citer,  pour  l'In- 
dre, la  formo  écourcis:t=squaUus  leuciscus  Heckel  et 
Ktter  (écourcU  ser«ait  du  féminin). 

M;  A.  Ponroy,  instituteur  à  Chantôme  (Indre),  m'a 
envoyé  une  liste  de  noms  de  poisf^ons  on  Bas-Berry,  dans 
laquelle  je  lis  :  «  écourcille  (W/fc  comme  dans  ff7/^),  n.  f., 
poisson  plus  gros  que  Tablette  et  moins  plat  (env.  d'Is- 
soudun)  ». 

A  son  tour,  mon  beau-frère,  M.  Raoul  Vaillant  de  Gué- 
lis,  m'a  afQrmé  qu*à  Herry  (Cher)  on  appelait  courcUlt 
un  «  poisson  blanc  dans  la  Loire,  qui  a  les  entrailles 
noi/res  ».  Je  suppo-se  que  c'est  le  cfwndrostomn  nafsus 
Ag.  qui  est  visé  ;  ce  poisson,  d'imiportation  relativement 
récente  dans  la  Loire,  a  le  péritoine  noir  et  il  emprunte 
conslamment  ses  noms  au  squalius  leuciscus  HeckeLet 
Kner  (voir  note  350)  qui,  lui,  a  le  péritoine  d'un  blanc 
argenté. 

Pour  le  Nivernais,  le  Nouv.  Dict.  des  Pêches  de  De  In 
Blanchère  a  corcillc,  corsaye  =  squalius  leuciscus  Heckel 
et  Kner. 

Je  crois  qu'il  y  a  un  intérêt  à  réunir  ces  différentes 
imdica lions.  Je  n'ose  pro^ioser  une  étymologie  ferme  et 
je  me  eontente  -de  faire  quelques  observations.  Il  me 
paraît  que  la  forme  première  est  aceoursi,  s4>.  m.  ;  Vac- 
conrffi  dea'enanl  la  courci,  on  comprend  que  le  mot  ait  pu 
passer  au  féminin  et  être  assimilé  aux  mots  féminins  en 
'iUe  ;  plus  on  va  vers  Terst,  plus  les  formés  féminines 
et  les  formes  aphéréliques  paraissent  dominer.  Une  com- 
paraison faite  des  formes  accoursi^  courci,  écourcis  avec 
les  participes  acoursé,  coursé,  écoursé,  qui  é<|uivalent 
au  fr.  d€Ourci  el  continuent  par  ci  par  là  daos  l'ouest  de 
la  France,  le  v.  h,  qcourcié,  escourcié,  feraient  croire 
à  une  étymologie  populaire.  Xolre  petit  poisson  s^  serait 


NOMS  DE  POISSONS  273 

d'abord  appelé  accoursé  et  on  l'aurait  appelé  accourci 
sous  l'influeince  de  sa  i>etitesse,  AccouTser  «  achaliander  » 
ost  employé  dans  tout  l'ouest  de  la  Franice;  Jonain,  Dict, 
du  PiiSiois  saintongeois  donne  aocour^iers  d'après  RaMais, 
liv.  H,  eh.  2,  au  sens  des  «  pratiques,,  ou  comme  l'on 
dirait .  aujourd'hui,  les  clients  d'un  moulin  à  eau  ou  à 
vent,  ceux  qui  lui  donnent  cours  »  ;  enfin,  Lalanne,  dans 
son  Gloss,  du  pat,  poitevirif  cite  :  «  accoursé,  s.  w.  l'ha- 
hilué  d'un,  moulin.  V[iejme],  arr.  de  Poitiers  ».  On  sait 
qu'on  appelle  en  français  le  squalius  leuciscus^  Heckel 
et  Kner  du  nom  de  meurder,  meunier  argenté  ;  ce  terme 
s'explique  j>eut-être  par  )a  comparaison  du  poisson  blanc 
à  un  meunier  enfariné,  mais  vraisemblablement,  encore, 
par  l'habitude  qu'a  le  poisson  de  fréquenter  les  moulins 
où,  sans  doute,  il  trouve  en  plus  grande  abondance  qu'ail 
leurs,  ses  moyens  de  subsistance, 

344.  Mosc-llc  ac//o/? 

Le-  squtilms  cephalus  Hed<el  et  Kner  (le  chevéne)  est 
sans  doute  redevable  du  nom  de  vilain  qu'il  a  <?n  divers 
endroits  en  France  (cf.  aussi  cbevasson-vilain  dan^?  le 
Jura,  d'après  Rolland,  Fa  Pop.,  m,  144),  h  la  petite  opi- 
nion qu'on  a  de  .sa  chair  grasse,  molle,  remplie»  d'arêtes 
et  qui  devient  jaune  à  la  cuisson. 

Comme  noms  de  ce  poisson,  on  trouve  divers 'dérivés 
(le  vilain  :  en  Franche-Comté,  vileneti,  d'après  Beauquier, 
Faune  et  Flore^  i,  320  ;  à  Troyes,  vilna,  vilnachon, 
d'après  Blanchard,  .  Poissons  des  Eaux  douces  de  la 
France,  éd.  IffîO,  p.  393. 

On  peut  admettre  qu'on  ait  compris  ri/w/ïWion  comme 
vil  nachon  ;  et  que,  par  un  déveJopjiement  ultérieur,  un 
nachon  soit  de<venu  un  achon.  Ce  sont  les  pécheurs  de 
la  Moselle  qui,  selon  De  la  BlancJière,  ^'ouv.  Dicl.  des 
Pêches  (I86S),  idonne  le  nom  d'ac/ion  au  squalius  cepha- 
lus Heckel  et  Kner.  Il  ajoute  qu'on  prononce  aussi 
anchon,  ançon, 

18 


$74  NOMS  m  PôcssoKâ 


345.  es^x).  nlUan 

L'esp.   aliian  —  scijUium   ateUare   Gûniher,    d\nprès  Ma 
ohado,  cité  par  Ciïrus,  Prodr,,  u,  508. 

Le  gienre  scyllium  Cuv,  fonme  avec  le  genre  prisiiurus 
Honap.  la  famille  des  scylliidae  Gûnther.  Trois  poissons 
(\e  La  Méditerranée  aprparliennenl  à  cette  famille  :  le  sn//- 
îium  slcllare  GOnliher,  le  scyllium  canicula  Cuv.  et  le 
prisiiurus  m^lanostomus  Bonap.  (ce  dernier  est  le  «q//- 
lium  Artedi  Risso).  Aussi  n'est-il  que  nature!  que  les  mê- 
mes noms  populaires  aient  servi  à  la  nomencïlîllure  de 
ces  trois  poissons. 

En  particulier,  le  pristiurus  mdanostomus  Bohap.  a 
jieu  de  noms  populaires  qui  soient  tout  à  fuit  spécifiques: 
cf.  prov.  bardoulin  =  pristiurus  rrielanoslomus  Bona^p. 
(note  133),  avec  vénit.  bardolû}(o)  =  scyllium  cdnicula 
l'uv.  ;  cf.  Marseille  gat^  Malte  galtardl  ta  halka  esuet^ 
prisiiurus  melanosiomus  Bonap.  avec  les  noms  des  chats 
que  portent  les  poissons  du  genre  scyllium  Cuv.  ;  cf 
,< 'atane  pcdumba  passanlia^^  pris-liurus  méiano^tomun 
Bona/p.  avec  Csxinne  palummeddu  =  scyllium  stellare  Gûn- 
iher,  et  Alessine  vaccaredda= prisiiurus  melanosiomus 
lioiiap.  avec  Calane  palummeddu  =  scyllium  slellar  Gûn- 
genre  scylHum  Cuw  ;  enfin,  noter  que  le  niç.  Umibarda  = 
prisiiurus  melanosiomus  Bonap.  (note  154)  peut  bien  être 
une  altération,  par  étymologie  populaire,  d'un  type  anté- 
rieur qu'on  retrouverait  dans  les  noms  du  genre  scyllium 
(■uv.  :  Gênes  gaiiobardo,  gattopardo,  Naples  gaiiopardo. 
Messine  jaiiu  pardu,  Girgenlii  labardu,  Bari  diabardo, 
Uabardo  —  scyUium  sieltate  Gûnther  à  c6t^  de  Messine 
jnluparday  Bari  diabarda,  liabnrdn=  scyllium  canicula 
(  'uv. 

Pour  tous  ces  noms,  voir  Carus,  Prodr,^  ii,  508,  509. 

Or,  l'esip.  aliian^  cité  pour  la  Méditerranée,  doit  venir 
des  côtes  de  Murcie  ou  d'Andalousie,  car  Machado  ne 
donne  pas  de  noms  catalans.  A  la  note  229  j'ai  dit  un 


NOMS  D£  POISSONS  27 


ià 


mol  sur  le  port.  lUâo^pristiurus  melanoatomiis  Bonap. 
qui  paraît  êtro  usité  sur  les  côtes  de  la  province  d*Al- 
garve  .Vu  les  considérations  qui  précèdent,  je  vois  dans 
l'esp.  alitan  le  môme  mot  que  le.  port,  litâo  qui  aura 
peut-être  été  affublé  de  l'article  arabe. 


346.  Cagliari  allecaju,  lacchè 

Ces  noms  sont  cités  par  Carus,  Prodr,,  ii,  55*4,  d'après 
Targioni,  comme  indiquant  le  cijprinodon  calarilanus 
Cnv.  D  après  Marcialis,  Piccolo  vocuh,  Sardo-Ilaliano 
(1013),  ces  mots  ne  viseraient  que  le  mAle  du  même  pois- 
son ;  on  résen'orait  à  la  femdlo  codui  de  cnnchem^llu  (cf. 
eonca  de'  mallu  dans  Caruis). 

Pour  lacchè,  c'est  tout  sinupljement  l'ital.  lacchè,  altefeté 
dès  le  commencement  du  XVP  siècle  dans  La  Fiera  de 
Michel-Ange  et  emprunté  sans  doute  au  fr.  laquais.  De 
ce  de.mie«r  mot,  le  singulier  est  attesté  dès  1174  dans  l'ex- 
pression valet  lacquay  (Olivier  de-  la  Marche,  Estât  etc., 
éd.  Buchon,  p.  xxviii)  et  le  pluriel  laquaix  dès  1470  (voir 
le  Dict.  Gén,),  Laquais  est  emprunté  au  catal.  lacayo. 

I^es  formes  du  sorde  méridional,  attestées  par  Spano 
et  Porru,  sont  lacaju,  laccaju,  alacaju  ;  elles  se  rattachent 
visiblement  au  catail.  lacaifo,  alacaifo. 

Le  nom  de  a  laquais  »  donné  au  mâle  du  cyprinodon 
calaritamis  Cuv.  s'explique  par  ses  belles  couleurs  ;  iil  est 
d'un  vert  olive  assez  clair  avec  des  bandes  tranversales 
argentées.  On  peut  comparer  le  nom  provençal  de  varlet 
de  vilo  donnés  aux  labres  (cf.  note  210)  et  voir  ce  que  j'ai 

dit  de  rital.  perpignano  à  la  note  249. 

•  .1- 

347.  béa  m.  alot 

Mistral  a  un  article  :  «  alot  (lat.  ellops,  grand  poisson 
de  mer),  s.  m.  Espèce  de  thon,  en'Béarn,  v.  toun  ;  Alot, 
nom  de  famille  méridional  ». 


276  KOiiS  DE  POISSONS 

Alol  n'a  naturellement  rien  à  voir  avec  r/ops  dont  Linné 
s'est  seni  conune  nom  générique  dans  elops  saurus,  trans- 
crit élope  saure  par  divers  naturalistes  de  la  fin  du  XVI il* 
siècle  (voir  Lacépède,  HisL   Va/,  d.  Poiss.^  v.  288). 

Je  sufi^pose  qualot  est  un  nom  du  germon  (orcrfnua  nia- 
longa  Risso)  et  je  vois  dans  aiol  un  dérivé  du  lai.  ala  avec 
un  suffixe  augmentatif  ;  cf.  la  noie  266  sur  la  sarde  scam- 
pirru,  la  noie  342  sur  le  maltais  accola,  la  note  î^99  sur 
le  portug.  orelhaô. 

3î8.  Guemesey  alputre 

Mélivier,  Dict.  Franco-Xormand  (1870)  :  «  alputre  s.  p. 
loche  rousse.  [>etil  poisson  de  rivage  affilé  conune  une 
a^guiUe  ». 

11  me  semble  qu'il  s'agit  de  la  loia  vulgcwis  Cuv.  Il 
est  fort  possible  qu'elle  s'appeUe  loche  rousse  à  Gueme- 
sey ou  ailleurs  ;  on  l'appelle  bien  loche  et  lochelle  dans 
le  Jura  (llolland.  Fa.  Pop.,  m,  109),  loche  de  Loire  et 
loche  de  mer  en  Anjou  et  dons  le  Poitou,  et  pour  la  colo- 
ration on  pourra  en  lire  une  description  détaillée  dans 
Fatio,  Faune  dkm  vertébrés  de  la  Suisse^  v,  475  e4  noter 
que  le  dessus  de  la  télé  et  du  corps,  les  pectorales  et  la 
jiarlie  supérieure  des  dorsales  peuvent  être  de  nuance 
rousse,  que  la  caudale  est  parfois  m^ne  fougeâlre,  et 
que  le  bas  de^  flancs  et  le  ventre,  la  gorge,  le  maxillaire 
inférieur  et  les  lèvres,  le  barbillon  enfin  sont  rosaires  en 
certains  cas.  1^  codoralion  d'ailleurs  est  très  complexe  et 
diffère  selon  les  indivi-dois  et  selon  les  emlroits  ;  aussi  ne 
(loil-on  f>as  être  trop  sunpris  qu'on  appeJLe  le  poisson  loHe 
btuhche  aussi  bien  que  /o[/c  noire  dans  la.  Suisse  fran- 
çaise, et  schwartzirische  dans  la  Suisse  allemande.  Ces 
mots  n'in?cHqiienl  sanss  Houle  <fue  <ies  variétés  locoles. 

I.a  loia  vulgaris  Cuv.  a  d  ailleurs  été  souvent  comparée 
à  Tanguille  ;  e4le  porte  le  nom  d'enghialou  à  Toulouse  et 
dans  le  Tarn  (Holland,  Fa.  Pop.,  m,  109,  XI,  212).  Cette 
comparaison  est  visible  dans  beaucoup  de  noms   ge«nna- 


NOMS  DE  POISSONS  277 

niques  du  poisson.  Or,  il  y  en  a  un  qui  explique  fort  bien 
Valpulre  de  Guernescy.  C'est  l'angl.  eel  pout  (-<  ags. 
aélepùte),  Ûmm,  aelpuyi,  holl.  aalpuil  (à  côté  de  puit  aal) 
=  lota  vulgaris  Cuv.,  mot  composé  dont  le  premier  élé- 
ment veut  dire  «  anguille  »  ot  le  second  «  grenouille  » 
(cf.  holl.  aalrups  et  lall.  aalraupe  et  voir  lart.  kvabbe  du 
Aorif.  Dànisches  Elym,  W  Ib.  de  Falk  et  Torp). 

Dans  ces  conditions  il  paraît  bien  que  Yr  d'alputre  est 
a-dventice  et  que  le  mot  e^t  d'origine  germanique.  Vient- 
il  du  néerlandais  ou  plutôt  d'un  di?ilecte  de  T Angleterre  ? 
Car  autant  qu'il  est  possible  de  juger,  la  Scandinavie 
n'entre  pas  ici  en  ligne  de  compte.  Ces  relations  particu- 
lière^ qui  existent  depuis  3i  longtemps  entre  l'Angleterre 
et  les  îles  de  la  Manehe  feraient  pencher  pour  la  seconde 
allernative,  mais  alors  il  faut  admettre  un  emprunt  rela- 
livQ^ment  ancien,  car  la  phonétique  empêche  d'accepter 
une  dérivation  par  l'ongl.  mod.  eelpout^ 

Très  proches  parents  de  la  Iota  vulgaris  Cuv.,  les  pois- 
sons des  genres  phycis  Cuv.  et  motella  Cuv.  portent  sou- 
vent les  mêimos  noms.,  Aussi  suis-je  fondé  à  ajouter  ial- 
pulc%  s.  f.,  noms  de  ces  poissons,  dans  le  Val  de  Saire 
(Manche),  cité  par  Rolland,  Fa.  Pçp,,  xi,  220,  aux  déri- 
ves du  mot  geiunanique  dont  nous  avons  parlé.  Ici  pas  d.'r 
adventice  ;  d'autre  part  un  t  inilial  qui  peut  être  l'article 
défini  en  anglais  souvent  réduit  à  ï  dans  les  dialectes. 


349.  Molfetta  amar^na 

Aom  cie  la  muranea  heleiia  L.  (Carus,  Procfr.,  ii,  546). 
Etant  do^nné  la  longueur  du  vésicule  à  fiçl  de  la  marène, 
on  peut  admettre  l'influence  d'anfiarus  sur  muraena,  A 
Fart,  amertume  du  Nouv.  Dict,  des  Pèches  de  De  la  Blan- 
chère,  on  lit  :  «  Quel  que  soit  le  poisson,  il  prend. ^  une 
airnertume  extrême  si,  en  le  vidant,  on  vient  à  crever  le 
vésicule  à  fiel.  On  prétend  que  pour  enlever  cette  saveur 
désagréable,  il  suffit  de  mettre  dans  l'apprêt,  du  poisson 


278  NOMS  DE  POÎSSONP 

quel  qu^il  soit,  friture  ou  matelote,  un  morceau  de  fer, 
bien  décapé  à  surface  vive  ;  ce  moyen  n'est  pas  à  dédai- 
gner et  mérite  d'être  mis  en  pratique  ». 


350.  fr.  âme  noire^  elc. 

CooTMne  le  chondrostoma  nasus  Ag.  ne  paraît  pas  avoir 
pénétré  avant  le  milieu  du  XIX*  siècle  dans  l'Yonne  et 
dans  la  Seine  où  d'ailleurs  il  pullule  maîntenatil  ainsi 
que  dans  d'autres  rivières  de  France,  dans  celle  du  bas- 
sin du  Rhône,  par  exemiple,  où  il  est  sans  doute  entré 
depuis  la  construction  du  canal  du  Rhône  au  Rhin  (1784- 
1833),  on  peut  s'attendre  à  ce  que  sa  nomenclature  popu- 
laire ne  soit  pas  fort  originâl-e. 

L'eepèce  chondrostoma  nasus  Ag.  varie  beaucoup  «  tant 
au  point  de  vue  du  nombre  des  éoaillefi  et  des  rayons  des 
nageoires  que  dans  les  formes  et  les  dimensions  de  la 
bouche  et  du  museau  ou  dans  les  divers  rapports  de  pro- 
portions et  de  coloration,  selon  les  individus,  l'âge,  le 
sexe,  les  époques  et  les  conditions  d'existence  »  (Fatio, 
Faune  des  Vertébrés  de  la  Suisse,  iv,  687)  ;  aussi  ne»  faut- 
il  pas,  je  crois,  tenir  trop  grand  comiple  des  prétendues 
espèces  de  chondrostomes  que  divers  ichthyologues  onl 
cru  trouver  en  France  et  qui  ne  sont  probablement  que 
des  variétés  du  chondrostoma  na^us  Ag. 

Ainsi,  il  serait  intéressant  qu'il  y  ait  eu  un  chondros- 
tome  indigène  dans  le  bassin  de  la  Garonne  (chondros- 
toma Dremaéi  Blanchard)  ;  mais  les  noms  que  Blanchard, 
Poiss.  d.  Eaux  Douces  de  la  France,  p.  418,  cite  pour  le 

Lot,  le  Lot-et-Garonne,  la  Haute-Garonne,  (1)  seyche, 
setge,  scie,  siège,  (2)  mullet,  paraissent  empruntés  aux 
noms  (1)  de  la  vandoise  (leuciscus  vulgaris  Cuv.—squa- 
lius  leuciscus  Heckel  et  Kner)  et  probablement  de  la  va- 
riété dite  vandoise  bordelaise,  dont  la  tête  est  plus  lon- 
jûfue  et  le  museau  moins  obtus  que  pour  la  vandoise  com- 
mune ,ou  bien  alors  aux  noms  (2)  d'un  muge  (cf.  dans 


NOMS  DE  POISSONS  S79 

Mistral  pounchudo  =  nom  de  la  vandoise  et  d'une  espèce 
de  muge),  peut-être  du  mugit  capiio  Cuv.  remarquable 
par  sa  tête  conique.  Les  quatre  premiers  noms  dérivent 
d*acceia  (ou  aceegia,  cf.  Rev.  d.  Dial.  Rom,,  ii,  181,  182, 
et  voir  A.  Thomas,  Mélanges,  pp.  2-3),  le  cinquième  vient 
de  mulus  (voir  note  1G4). 

Une  autre  série  de  noms  de  cliondroslomes  est  aussi 
tirée  de  la  nomenclature  du  squalius  leuciscus  Heckel  et 
Kner  :  Côte  d'Or  seuffre,  seuffle  (Blanchard,  op.  cit., 
p.  414),  Moselle  chiffe,  Montbéliard  seuffle,  suffle,  Jura 
^iffe,  soife,  soufe  (Rolland,  Fa.  Pop.,  m,  152,  153),  Dôle 
siffe,  soffe  (Fatio,  Faune  d.  Vertébrés  de  la  Suisse,  iv, 
740,  746),  Lyon  soafe,  seufle,  Avignon  soffio  (Blanchard, 
op.  cit.,  'p.  421,  qui  les  donne  comme  nom  de  sa  variété 
chondrostoma  rhodanensis). 

Restent  encore  quelques  noms  de  chondrostomes  en 
France  :  wallon  balowe  (voir  note  4)  ;  wall.  hottiche, 
Lux.  wall.  holiu  (voir  note  25)  ;  Charente  aion  (voir 
note  356)  ;  Moselle  aucon.  Mais  à  côté  de  ces  noms  qu'on 
nous  donne  conune  usités  dans  des  lieux  particuliers  de 
la  France  et  de  la  Belgique,  il  y  en  a  quelques  autres 
qu'il  faudrait  éclaircir. 

Pour  le  fr.  nase,  j'ai  montré  dans  la  Rev.  d.  Dial. 
Rom.,  I,  430,  442,  comment  il  se  rattachait  à  travers  le 
nasus  des  naturalistes  au  nase  des  dialectes  germaniques 
de  la  Suisse.  Mai«  d'où  viennent  ces  noms  français  d'écri- 
vain (voir  fin  de  la  note  207),  ventre  noir  et  (quand  il  est 
joune)  poisson  blanc  que  peut  citer  Lacépède,  Hist.  Nat. 
des  Poiss.,  v  (1802-3),  586,  à  un  moment  où  le  poisson 
n'habite  pas  encore  en  France  ?  Et  quelle  est  la  prove- 
nance d'âme  noire  que  donne  le  Nouv.  Larousse  Illus- 
tré à  l'art,  chondrosiome  ?  Je  soupçonne  que  ce  sont  des 
traductions  de  mots  des  dialectes  germaniques.  Lacé- 
pède lui-même  cite  schwartzbauch,  nom  en  Poméranie 
du  chondrostoma  nasus  Ag.  et  qui  s'explique  par  le 
péritoine  noir  du  poisson.  Pour  weissfisch  il  se  dit  selon 
les  localités  do  divers  cyprinidés.  Quant  à  âme  noire,  il 


280  NOMS  DE  POISSONS 

est  bon  de  noter  que  seelen  se  dit  en  Thurgovie  et  sur  les 
bords  du  lac  de  ConsUnce  de  Valburnus  lucidus  Heckel 
et  Kner  (Fatio,  op.  cit.,  iv,  41G)  ot  que  seele  est  donné 
CQfBme  nom,  on  Suisse,  du  jeune  sifualius  leuciscus  Hec- 
kel et  Kner  par  Lacépède,  op.  cil.  v,  573. 


351.  Rome  aquarola 

Nom  du  carcharias  glaucus  Ag.  cité  d'après  Doderlein 
par  CaruB,  Prodr.,  ii,  512. 

Ce  terme  est  à  peu  près  isolé  dans  la  nomenclature  po- 
pulaire des  requins. 

On  sait  que  ces  poissons  ont  les  branchies  «  adhérentes 
par  le  bord  externe,  en  sorte  qu'elles  laissent  échapper 
Teau  par  autant  de  trous  percés  à  la  peau  qu'il  y  a  d*in- 
tervaUes  ehtre  elles  ou  du  moins  que  ces  trous  aboutis- 
sent à  un  conduit  commun,  qui  transmet  l'eau  au  dehors» 
{Cuvier).  Ce  trait  paraît  trop  général  pour  expliquer 
aquarola,  nom  du  seul  carcharias  glaucus  Ag.,  comme 
un  dérivé  d'a^uarius  «  verseur  d'eau  ». 

On  sait  aussi  que  l'ital.  acquaiuole  veut  dire  «  eaux  de 
cheval  ».  Acquaiuola  se  dit  de  la  tumeur,  produite  par 
l'humidité  et  caractéristique  de  la  maladie.  Les  requins 
tirent  des  noms  de  leur  peau  couverte  de  tubercules  (cf. 
notes  178,  199,  212,  230,  267).  Serait-ce  là  l'explication 
de  notre  aquarola  ?  Quand  la  maladie  des  eaux  aux  jam- 
bes devient  chronique,  on  voit  s'élever  sur  les  parties 
dénudées  de  la  jambe  du  cheval,  de  petits  tubercules, 
d'abord  isolés, .  puis  réunis  en  grappes,  entre  lesquels  la 
peau  ne  présente  plus  que  quelques  pinceaux  de  poils 
rares. 

Lacépède,  HisL  Nai,  des  Poiss.,^  i,  215,  dit  que  la  peau 
du  carcharias  glaucus  A  g,  «  est  moins  rude  que  celle  de 
presque  tous  les  autres  squales  ».  Cela  n'eanpêche  pas 
que  ce  poisson  se  dit  tihuron  et  iahuron  en  Catalogne  cl 
smeriglio  à  Naples. 


NOMS  DE  POISSONS  28 1 


352.  Cagliari  aragna  carruhbara 

Nom  du  Irachinus  araneus  Cuv.  d'après  le  Vocab,  Sar- 
do'Italiano  d'E.  de  Marcialis. 

Le  mot  carrubbara  doit  se  rattacher  au  Sarde  carrubba, 
nom  de  la  caroube  et  du  caroubier  {  =  ceratonia  sUiqua  L.). 

Peut-on  supposer  que  le  poisson  ait  été  comparé  au 
fruit  de  cet  arbre  ?  Ce  fruit  est  une  gousse,  longue  de 
plus  de  0  m.  20,  et  en  italien,  pour  sa  forme,  on  Tappelle 
fjuainella.  Or,  justement,  Carus,  Prodr,^  ii,  650,  cite 
d'après  DodeHein  un  sici  L.  :  (bacinu  v  au  m  =  irachinus  ra- 
dialus  Cuv.,  ce  qui  montre  qu'on  a  i)u  comparer  les  pois- 
sons du  genre  irachinus  Cuv.  à  une  gaîne.  Les  deux 
espèces  dont  nous  avons  parlé  et  qui,  pour  certains  natu- 
ralistes, n'en  forment  qu'une  seule,  atteignent  une  lon- 
gueur de  0  m.  30  à  0  m.  50. 

Voir  la  noie  409  sur  iroUa  di  marc. 


353.  Majorque  arana  fragata 

\om  du  irachinus  araneus  Cuv.  d'après  Barcelô  cité 
par  Carus,  Prodr.,  ii,  650  . 

Cette  expression  n'est  pas  isolée,  car  dans  le  Golfe  de 
Cagliari,  d'après  E.  Marcialis,  Vocab.  Sardo-lial.\  on 
lionne  au  Irachinus  druco  L.  le  nom  de  aragna  frcgulina. 


354.  Majorque  arnès 

Nom  du  perisledion  calaphraclurn  Cuv.  d'après  Barcelô 
cité  par  Carus,  Prodr.,  ii,  647. 

C'^t  le  même  mot  que  l'esp.  arnes  «  armure  »  ;  à 
Minorque  et  à  Iviça  ce  poisson  s'appelle  armad,  c'est-à- 
dire  «  armé»,  à  cause  de  son  corps  cuirassé  de  grandes 
écailles  hexagones,  Arnes,  comme  on  sait,  ost  un  emprunt 
au  fr.  harnais. 


1 


282  NOMS  DE  POiSSONî* 

355.  Valencia  asc'/p 

Mistral,  à  l'art,  serp  «  serpent,  couleuvre  »,  cite  une 
forme  asserp  où  l'a  de  rarticle  féminin  s  est  agglutiné  à 
aerp. 

iJe  niènio,  dans  Viilcncia,  aserp  :=i)phichlliys  ^serpena 
Gûnther  (cf.  Carus,  Pfodr.,  ii,  544). 

t  '  '  '  r 

356.  Charente  alon 

Ce  nom  du  chondrostoma  nasus  Ag,  que  cite  Uolland. 
Fa.  Pop.,  iti,  152,  d'après  Trémeau  dé  llochebrune,  Catal. 
des  anim.  de  la  Charente  (1841),  semble  assez  isolé.  On 
pourrait  facilement  croire  cfu'il  est  emprunté  à  la  riomen 
dalure  d'un  autre  poisson  (cf.  note  350  âme  noire). 

Je  me  demande  s'il  faut  voir,  dans  aton,  nom,  dafns  la 
Charente,  du  chondrosloma  nasus  Ag.,  poisson  remar- 
(juable  pour  son  nez  proéminent,  le  même  mot  qu'as/on, 
nom  à  Dax  de  la  clupea  finla  Cuv.,  d'après  De  la  Blan- 

chère,  l\ouv.  Dict.  Gén.  des  Pêches  (1868),  p.  58  (cf.  à 
la  pag-e  H,  le  ba«quie  aslouna= clupea  fuita  Cuv.).  1^\ 
clupea  finla  Cuv.  a  le  museau  terminé  en  pointe  ;  d'ail- 
leurs, la  nomenclature  des  dupées  a  servi  de  temps  à 
autre  à  indiquer  des  petits  cyprinidés  (cf.  la  note  129  et 
voir  Bull.  rf.  Dial.  Rom.,  iv,  130,  note  11). 

Pour  ïaston  de  Dax,  c'est  une  forme  francisée  d'un 
mot  landais  qui  viendrait  d'as/o  «  broche  »  (<  lat.  hasta). 

357.  fr.  barbier 

Ce  mot  a  servi  à  indiquer  des  poissons  fort  différents  : 
(a)  Le  lepadogasler  Gouard  Lacép.,  parce  que  le  disque 
formé  par  les  ventrales  du  poisson  a  été  comparé  à  un 
bassin  de  barbier  ;  cf.  son  autre  nom  de  porle-écuelle 
donné  comme  barbier  par  Gouan,  Hisl.  des  Poiss.  (1770), 
d'après  Hoiiand,  Fa.  Pop.,  xi,  201. 


NOMS  DE  POISSONS  283 

(b)  ïacanlhurus  chhuryus  Lacép.  Ici  barbier  veut  dire 
«  chirurgien  »  «et  chirurgien  est  cité  par  Cuvier,  Règne 
Animal,  n  (1829),  223,  comme  nom  vulgaire  des  poisons 
du  gsGUPe  acanihurus  I.a«ép.  Ijes  acanthures  ont  de  cha- 
que côté  de  la  queue  une  forte  épine  mobile,  tranchante 
comnie  une  lancette  do  chirurgien  et  qui  fait  de  grandes 
blessures  à  ceux  qui  prennent  ces  poissons  imprudem- 
ment (Cuvier). 

(c)  ïanihias  sacer  Blocli.  Ici  barbier  remonte  à  Rondelet, 
De  Pisc,  Marin,  (1554),  p.  189  (mal  imprimé,  861)  où  il 
est  donné  comme  provençal  («  a  nostris  barbier  dicitur  »). 
Je  croiti  que  c'est  enicore  barbier  «  chirurgien  »  dont  il 
s'agit  ioi  et  je  suppose  que  c'est  la  troisième  d(>n?ale  du 
poisson,  plus  longue  du  double  que  les  autres,  qui  aura 
été  comparée  à  une  lancette.  Les  dictionnaires  espagnols 
citent  barbera  =^anthias  sacer  Bloch. 

Divers  noms  de  poissons  se  rattachent  au  type  latin 
d'où  e«st  sorti  le  fr.  barbier.  Citons  : 

(a)  un  ital.  barbaio  «  barbeau  »  (Duez,  Dici,  il^-fr., 
éd.  1060)  ; 

(b)  le  ï^icil.  r(/M;a/o/«  =  (jeune)  clujH'a  sprallus  L.  ; 

(c)  Molfetta  varvariello  =  molella  iricirrala  Nillson  ; 

(d)  portug.  barbeiro  «  rôtling  »  (Michaelis)  ; 

(e)  fr.  dial.  barbarin,  barberin,  qui  se  dit  surtout  des 
barbeaux  de  mer  (genre  mullus  L.)  ;  pour  un  fr.  dial. 
barbaroie,  nom  de  poisson,  voir  la  Rei\  de  PhiloL  Fr., 
IX,  298. 

358.  Gènes  batiipoita,  batlineila 

On  sait  que  D.  Behrens  a  expliqué  le  fr.  arrapecon, 
raspecon,  iapecon  comme  des  emprunts  faits  au  prov. 
arrapo-coun,  raspo-coun,  tapo-coun  =  uranoscopus  sca- 
ber  L.  (Zeiisch.  /.  Fr,  Spr,  el  Lit.,  xxxiv,  151  et  voir 
aussi  les  Beilràge  z,  Fr,  Worlgeschichle  el  Grammatih  du 
même  auteur,  p.  220).  I^  prov.  arrapo-coun,  raspo-coun, 
tapo-cnun  seraient,  selon  D.  Behrens,  des  déformations, 
par  étymologie  populaire,  du  mot  uranoscopus. 


284  NOMS  DE  Pf>i:S5C)\S 

Je  cite  de  nouveau  le  passage  que  D.  Behrens  a  trouvé, 
sous  une  l'orme  un  peu  tronquée,  dans  Ducange  et  je  le 
cite  d'après  l'éd.  de  1554  du  De  Piscibus  Marinis  de  Uou- 
delet,  p.  300  :«  Quemadniodum  vero  ab  antiquis  pul- 
chro  honestoque  nomine  donatus  o&t  hic  piscis,  iia  a  Mas- 
siliensibus  lurpi  pudendoque,  quod  honestae  matronae 
prae  pudore  no«niinaro  vix  audeant.  Vocatur  enim  ab  his 
lapecoii,  quod  possi  inslar  canformiUus  esse  videalur,  el 
rOrSpecon,  quod  caput  ob  asîperil^iteni  ad  .scal[>eiKl'a  mu- 
liebra  pudcnda  accomodari  possit  ». 

D  après  Rondelet  le  mot  tapocoun  aurait  servi  de  nom 
au  poisson  parce  que  celui-ci  ressennblait  à  un  pessaire. 
Les  mots  du  bas-langage  ont  peu  d'histoire,  et  tout  ce 
qu'il  me  paraît  possible  de  tirer  du  texte  de  Rondelet, 
c'est  que  dans  le  bas-langage  de  Marseille  iapo-coun  vou- 
lait dire  «  pessairo  ». 

Quoi  qu'il  en  soit,  Willoughby,  Hisioria  Piseium  (1686), 
p.  81,  cite  un  batte-poUa  qu'il  a  recueilli  à  Gênes  comme 
nom  de  poissons  du  genre  torpédo  Duméril.  Duez,  DicL 
UaL  franc,  (1660),  a  «  batlipolta,  turpille,  ou  torpille,  une 
espèce  de  raye  api>elle  ainsi  à  Rome  ».  De  son  côté,  le 
Florio  de  1688  dit  :  «  battipotta,  is  crampfish,  also  a  belly 
clapper  ».  Le  New.  EngL  Dici,  ne  donne  pas  helly-clap- 
per,  qui  veut  dire  littéralement  «  tapeur  de  ventre  »,  mais 
qui  peut  avoir  eu  un  sens  technique. 

Pour  revenir  au  génois  battipotta,  il  faut  le  comparer 
à  l'ibal.  dial.  battinella,  battinetta  =  torpédo  Dum.  (Rol- 
land, Fa,  Pop:,  XI,  166).  Je  ne  sais  rien  sur  batiinellu 
mais  c'est  à  Gênes  que  se  dirait  battinetta,  d'après  Rol- 
land. Fa,  Pop.,  111,  90,  et  Casaceia,  Dizion\  Genov.-ItaL 
2*  éd.,  cite  le  mot  avec  deux  significations  :  «  (1)  torpe- 
dine,  lorpiglia,  Iremola...  ;  (2)  accattona,  chiamasi  cosi 
da  noi  per  dispregio  uiia  donna  che,  nata  di  condizionc 
signorevole  ed  agiata,  caduta  in  poverlà  è  coslretla  a 
mendicare  alT  uscio  dei  signori,  ma  procuna  d'andar  ves- 
lil?a,  per  quanto  puô,  secondo  il  suo  primicro  stato  ». 
Cette  seconde  signification  ne  me  paraît  pas  devoir  nous 


NOMS  DE  POISSONS  285 

aider  beaucoup,  car  je  soupçonne  qu'elle  dérive  de  la 
première.  On  est  donc  réduit  à  se  demander  si  ballinelia 
n'est  pas  une  iiltériilion  euphémique  de  l'indécent  batti- 
polia.'  La  forme  baUipeita  (  —  torpédo  Dum.)  citée  d'après 
Sas«i  pour  Gênes,  par  Carus,  Pr.,  ii,  527,  e$t  favorable 
à  cette  hypothèse  . 

Et  pour  en  finir  avec  batiipotta  qui,  selon  nos  autorités, 
sedisiiit  à  Gènes  el  à  Home  du  genre  lorpedo  Dum.,  il  me 
paraît  qu'il  faut  le  rapprocher  d'un  autre  nom  de  ce 
poifiiSon,  fotterigia,  cité  pour  Rome  par  le  Duez  de  1660, 
et  qui  doit  sans  doute  se  rattacher  au  radicail  du  lat. 
fuiiuere, 

359.  Norm.  berionneau,  etc. 

Uondelel,  De  Pisc,  Marin.  (1554),  p.  310,  cite  bertoneau 
comme  un  nom  normand  du  tui^bot  (  =  rhombus  maximus 

Cuv.). 

Ija  forme  bretonneau  se  lit  dans  un  texte  d'origine  nor- 
mande et  de  la  même  époque,  le  Journal  du  sire  de  Gom- 
berville.  Dans  l'édition  Uobillard  de  Beaurepaire,  à  la 
page  165,  on  trouve,  à  la  date  du  11  mars  1554,  la  phrase 
suivante  :  «  Nous  n'eusmes  qu'un  bretonneau  et  quattre 
harencz  soretz  et  me  cousta  xvii  s  ». 

Le  suffixe  -eau  fait  croire  que  notre  mot  est  relative- 
ment ancien.  Il  présuppose  un  antérieur  *breton,  *berlon, 
qu'il  me  paraît  bien  difficile  de  ne  pas  rapprocher  de 
divers  noms  dialectaux  en  Angleterre  des  poissons  du 
genre  rhombus  Cuv.,  et  plus  particulièrement  dû  rhoni- 
btis  marimus  Cuv.  Ces  noms  se  pnésenteml  sous  la  forme 
brci  (on  trouve  brit,  brat  ;  cf.  aussi  bretcoch)  et  berl  (écrit 
nussi  birt,  burl).  Ils  indiquent  généralement  le  rhombus 
mnximuR  Cuv.  ;  cependant,  dans  le  plus  ancien  exemple 
du  New,  Engl.  Dict,,  d'environ  liGO  :  «  lynge,  brett  and 
fresche  turbut...  »,  comme  turbut  =  rhombus  maximus 
Cuv.,  brett  paraît  indiquer  un  autre  poisson,  peut-être  le 
rhomhufi  laevifi  Gottsehe.  En  effet,  le  rhombus  laevis 
Gottsche  s'appelle,  en  anglais,  brill  ;  sur  ce  mot,  le  New 


286  NOMS  DE  POISSONS 

English  Dict.  nou-s  dit  :  «  the  corn,  brilli,  contraction 
of  brithelli  (pi.  of  brithel)  «  mackerel  »  agrées  in  phone- 
li'C  form  but  lias  no  connection  in  sensé  and  there  is  no 
évidence  of  confusion  as  to  thje  two  fish.  The  English  is 
also  probably  older  Ihan  the  contracted  form  of  the 
Cornish  word  ».  Il  est  évident  que  le  rhombus  laevis 
Gottsche  n'a  pas  emprunté  un  nom  au  scomber  scom- 
ber  L.  ;  mais  le  même  nom  peut  très  bien  avoir  été  donné 
aux  deux  poissons  i^rce  que  certaines  particularités, 
les  mêmes  chez  les  deux  poissons,  se  présentaient  à  l'ob- 
servateur. A  la  note  280,  j'ai  déjà  noté  que  les  langues 
celtiques  donnent  les  mêmes  noms  au  maquereau  et  à  la 
truite  parce  que  ces  deux  poissons  sont  tachetés  ;  le  tur- 
bot Test  également  ;  quant  à  la  barfeue,  dont  la  couleur 
diffère  peu  de  ceUe  du  turbot,  elle  est  ordinairement 
mouchetée  de  marron  et  marquée  d'une  multitude  de 
petits  points  blancs  brillants.  Je  ne  vois  donc  rien  qui 
empêche  que  les  noms  du  turbot  et  de  la  barbue,  que 
nous  avons  eiléis,  iie  se  rattachent  au  radical  celtique  dont 
j'ai  parlé  à  la  fin  de  la  note  280  et  dont  le  sens  est  «  mou- 
cheté »   (1). 

Il  y  a  plus.  Il  me  semble  que  c'est  par  ce  même  radi- 
cal celtique  qu'il  faudra  expliquer  breto  «  vache  laitière 
tachetée,  génisse,  en  Gascogne  ;  sorte  de  chien  de  mer 
ligré,  en  Guyenne»  que  donne  Mistral  (2).  l^e  chien  de  mer 
dont  il  s'agit  est  sans  doute  le  muslelus  laevis  Risso,  et 
c'est  encore  probal^lement  ce  poisson  que  vise  le  v.  fr. 
brelle  attesté  dès  le  XI V  siècle  (Rolland,  Fa,  Pop.,  xi, 
156).  » 

Il  n'est  pas  impossible  que  le  breton  brell=  perça  fin- 
liatilifi  L.   (attesté  dans  le  Dici.  franc,  celtique  de   Gré- 


Ci)  Remarquer   que  hrill    et    hretel    sont   tous   deux  cités  comme 
noms  bretons  du   maquereau,  par  De   la  Blanclière,  Noue.  Dict,  de» 

(2)  Cf.  D.  ^t\\vtn%,  Beitràge  sur  Fran:i.  Wortg.undCrammatik, 
pp.  341,342. 


NO.MS  DE  POISSONS  987 

goire  de  Uoslrenen  en  1732,  art.  perche)  appartienne  à 
notre  série. 

3G0.  rhernieix  boucau 

Ch.  Lecomt^,  dans  son  Parler  Doloifi  (1910),  p.  200, 
cite,  conîme  usité  à  Cherrueix  (IlIe-et-Vilaine),  boucau, 
sb.  m^asc.,  nom  du  merlan. 

Ce  mot  pourrait  bien  être  d'origine  germanique.  Cf.  le 
flam.  bolch,  nom  du  merlan,  et  Tall.  bolcheh  «  morue  ». 

361.  fr.  dial.  brochet  de  cordonnier 

L.  Guilleimaut,  Dici,  pat,  de  la  Bressfo  Louhannaise 
(1894-1902)  a  fait  un  article  :  «  chavoine,  chevanne  (L.), 
poisson  blanc  du  genre  des  ables  ;  on  Tappelle  encore 
meunier,  et  trivialement  brochet  de  cordonnier  ». 

On  sait  que  le  chevène  a  une  triste  réputation  parmi 
les  gastronomes  (voir  note  3U)  ;  il  paraît  donc  qu'il  faut 
comprendre  par  brochet  de  cordonnier  un  «  brochet  de 
qualité  inférieure,  bon  pour  les  cordonniers  ». 

Cela  me  suggère  deux  rapprochements. 

La  tanche  est  encore  un  poisson  auquel  on  accordait 
déjà,  au  temps  d'Ausone,  une  médiocre  estime  : 
Ouis  non  cl  virides  vulgi  solatio  lincas 

Xoriit...  ? 

Ce  sentiment  s'est  maintenu  jusqu'à  nos  jours  :  il  s'ex- 
j>lique  sanis  doute  par  la  préférence  marquée  dç  la  tan- 
che pour  les  eaux  stagnantes  et  vaseuses,  ce  qui  con» 
tribue  à  lui  donner  un  goût  désagréable.  Or,  la  tanche 
a  porté  et  porte  encore,  dans  une  partie  considérable 
de  l'Europe,  des  noms  qui  veulent  dire  «  cordonnier  ». 
Lacépède,  Hisl.  Nat,  des  Poiss..  v,  534,  dans  une  liste 
des  noms  de  la  tanche,  cite  schuhmacher  en  Livonie,  sho- 
mâcher  en  Suède,  sutore  en  Suède,  suder  en  Danemark. 
Sur  le  dan.  suder  =  iinca  vulgarw^  Cuv.,  Falk  et  Torp, 
A'oru-.  Dân,  Eiijm,  Wib.^  s'e-xpriment  ainsi  :  «  suder 
(schleihe,  tinca  vulgaris),  schw.  sulare,  ist  dasselbe  wort 
wie  alt-dân  suder  «  schuhmacher  »,  anord.  sufari  =  ags. 


288  KOiâS  DE  POISSONS 

sùiere,  ahd.  sûlûri  (nhd.  schusier  aus  mhd.  .sc/iaoc/i-srt- 
tnêre)  <  lat.  sutor  «  flickschusîcr  »...  vgl.  ait.  schw.  und 
R.ch\v.  dial.  .shomakare ^  d.  dial.  achusierfischy  âll-  holl. 
fichoenmaher  von  demselben  fisch...  »  Je  trouve  dans  Den 
Schat  der  duytscher  taie  de  MoUema  (1630)  le  flam. 
N  schnermmher,  ecn  visch  d  glosé  f^ar  tarx{h)e.  Falk  e\ 
Torp  terminent  Farticle  cité  plus  haut  par  ces  mots  : 
«Der  name  stamml  wahrsch^Lnlioh  von  4voln«er  sclîwanw^n 
abfârbenden  farbe  ».  Il  me  paraît  bien  plus  probable  que 
le  nom  du  cordonnier  est  donné  à  la  tanche  comme  terme 
de  mépris.  Pour  le  nom  du  cordonnier  donné  à  d'autres 
j>oi5«ons  pour  d'auti^e^^  raisons,  voir  la  note  02  sur  le 
vénit.  cftlegher(o). 

Le  second  rapprochement  que  je  ferai,  c^est  celui  du 
nom  du  tailleur  donné  à  de  petits  cyprinidés  qui  sont 
assez  généralement  méprisés  comme  nourriture  de  l'hom- 
me. Blamîhard,  Poiss.  d,  eaux  douces  de  la  France, 
éd.  1880,  p.  347,  dit  du  rhodeus  amarus  Ag.  :  «  En  Alsace 
et  notamment  à  Strasbourg,  on  appelle  ce  petit  poisson 
partout  fort  peu  estimé  schneiderkàrpfchen,  petite  carpe 
de  tailleur,  encore  un  terme  de  mépris  fort  probable- 
ment ».  D'après  Fatio,  Faune  des  vertébrés  de  la  Suisse. 
IV,  303,  ce  même  poisson  porterait,  en  Alsace  et  dans 
quelques  parties  de  l'Allemagne,  le  nom  de  schneider- 
Uàrpfli.  Valburnus  lucidus  Heckel  et  Kner  se  dit  Schnei- 
der dans  la  Suisse  allemande  (Thurgovie,  Zurich,  Wal- 
lenstadt)  selon  Fatio,  Faune,  etc.,  iv,  393,  et  Schneider- 
fischl  dans  FAutriche  allemande  selon  Lacépède,  Hisl 
Nat,  des  Poiss.,  v,  589.  Fatio,  Faune  etc.,  iv,  359,  cite 
encore  schneiderfisch  =  scardinius  enjihrophthalmus  Bo- 
nap.  sur  le  lac  de  Const^nnce,  et  lacépède,  Hist,  Mat.,  etc., 
v,  580,  schneiderfisch  =  chondrosloma  nasus  Ag.  aux 
environs  de  Danzig.  Fatio,  Faune,  etc.,  tv,  606,  note,  nous 
dit  que  Ikrlmaini  donne  au  squalius  Agassizii  Ilcckel 
(le  bbgeon)  W  noms  de  mannfresser  et  de  schneiderfisch 
pour  qudqucs  localités  sur  le  lac  de  Constance  et  ajoute: 
«  Je  n'ai  jamais  entendu  ces  noms  ;  Rapp  n'en  dit  pas  un 


NOMS  DE  POISSONS  '289 

mot  ».  Enfin,  il  est  curieux  de  noler  qu'en  AivgJèterre 
aussi,  dans  la  vallée  dte  la  Tamise  (comlôs  de  Bucks  et  de 
Hcrks),  d'après  Day,  Brilish  Fishes,  ii,  197,  on  donne  le 
nom  de  iaylor  «  v.  fr.  taiUêor)  à  la  blicha  bjôrkna  9îe- 
holJ  {  =  abramis  blicca  Cuv,),  c'est-à-dire  à  la  bordelîère. 
Cf.  encore  Prusse  schneiderharpfen,  bauerkarpfen  = 
clupea  harengus  L.  ;  Rolknd  (Fa  Pop,,  xi,  236),  qui  les 
cile,  y  voit  des  «  termes  pl.aisants  ». 

3G2.   Messine  buddiearu 

Xom,  h  Meftsine,  du  dcnlex  Tnactophthalmufi  C\\\.  (C\n- 
rus,  Prodr,,  ii,  02'j). 

Traîna     donne     buddicu  =  viddicu  ;     donc     buddiearu 
est  Tcquivalent  de  viddicnru  «  pancione,  trippone  ». 
Viddicaru   dérive   de    viddicu  =  \it\\,    bellico,    umbellicn, 
Buddicu  vienl-il  de  rinfluence  de  budda  sur  vlddicu  ? 

303.   fr.  carangue 

Le  Dici,  Gén,,  assez  sobre  de  noms  de  poissons,  a 
inséré  un  fr.  carangue  «  poisson  des  Antilles,  de  la 
famille  des  scombéroïdes  »  avec  un  premier  exemple  de 
1094  qui  vient  du  dictionnaire  de  Thomas  Corneille;  il 
déclare  carangue  d'origine  inconnue. 

C'est,  en  effet,  comme  nom  d'un  poisson  des  Antilles 
que  carangue  est  cité  par  T.  Corneille  et  dans  divers  dic- 
tionnaires du  XVIII*  siècle,  le  Dictionnaire  de  Trévoux, 
par  exemple.  1-a  Chesnaie  des  Bois,  dans  son  Diction- 
naire des  Animojux  (1759),  a  un  article  carangue  où,  citant 
les  Voyages  dAmériquc  (1722)  du  Père  Labat,  il  donne 
quelques  détails  sur  les  caractères  physiques  de  ces  ani- 
maux et  sur  la  façon  de  les  prendre;  on  aurait,  toujours 
aux  Antilles,  distingué  parmi  les  carangues  les  caran- 
ijues  franches  d'une  espèce  plus  petite  appelées  caran- 
gues lunaires  ou  poissons  blancs. 

C'est  sur  Je  modèle  de  ce  mot  carangue  des  Antilles 
que  Xobiling  a  créé  le  nom  latinisé  caranx,  pour  indi- 

•       19 


290  NOMS  DE  POISSONS 

quer  un  genre  dont  le  saurel  ou  maquereau  bâtard  (caranx 
trachurus  Lacép.,  irachurus  Linnaei  Mialm.)  était  Tespèce 
la  plus  connue  en  Europe.  De  son  côté,  Bloch  a  forgé 
sur  carangiùo  le  nom  spécifique  carangus  {sàomber  cd- 
rangus   B\.)   pour   indiquer   ce   que   Cuvier    appelle    b 
caraogue  des   Antilles,   Cuvier  a   gardé   caranx  conîmc 
nom  générique  et  carangus  comme  nom  spécifique'  ;  dans 
son  genres  caranx  \\  a  gardé  d'abord  l^'  maquiereau  bâtard 
pour  l'en  séparer  plus  tard  et  le  mettre  dans  son  noii- 
voau  genre  trachurus.  Dans  son  Règne  Animal^  ii  (1829), 
p.  208,  après  avoir  parlé  du  maquereau  bâtard,  Cuvier 
ajoute  :  «  Nos  marins  nomment  carangues  des  ptoissons 
de  ce  genre,  à  corps  élevé,  à  profil  tranchant,   courb*^ 
en  arc  convexe  et  deiscendant  rapidement.  Les  ospèoes  en 
sont  nombreuses  dans  les  deux  océans  ».  Là-dessus,  il 
noie  eu,  particulier  /a  mrangue  des  Antilles  (=^caranx 
carangus  Cuv.)  et  la  carangue  bâtarde. 

On  pourrait  croire  que  ce  mot  carangue  usité  aux  An- 
tilles vient  des  langues  indigènes  de  TAmérique.  Il  n'en 
est  rien.  C'est  à  l'origine  un  nom  du  trachurus  Linnaei 
Malm.  ou  niaquereau  bâtard,  et  je  crois  que  la  forme 
carangue  vient  du  nord  de  la  France  et  que  les  marins  et 
les  colons  français  s'en  sont  servis  pour  indiquer  des 
poissons  du  genre  caranx  Lûtken  et  proches  parents  du 
irachurus  Lirmaei  Malm.,  ™iis  qui  n'étaient  pas  con- 
nus sur  les  côtes  françaises.  Le  iracharus  Linnaei  Malm. 
s\npi>elle,  à  Boulogne-sur-Mer,  d'après  Mabille  et  l)e- 
fteille,  caringue,  et  cette  forme  me  paraît  très  favorable 
î\  l'hypothèse  d'une  origine  germanique  de  carangue. 
Carangue  est  d'ailleurs  un  emprunt  ancien  ;  Godefroy  a 
un  artide  carramkes,  «  sorte  de  poisson  norrimé  dans 
une  pièce  manuscrile  dm  xiii*  sièicJe  que  cite  Le  Grand 
d'Aussy,  Vie  privée  des  Français,  éd.  1815,  ii,  81  ». 
Dans  ce  texte,  les  carramkes  sont  nommés,  comitie  cela 
est  naturel,  immédiatement  après  les  maqueriax. 

Si  l'on  songe  aux  noms  de  la  mésange   :  norm.   mé- 
sangue,  pic.  mésingue  (et  mésingle),  qui  représentent  un 


NOMS  DE  I^OISSONS  29 1 

type  misinga,  allesté  en  bas-lalin  du  X*  siècle  (Rolland, 
Fa*  Pop.,  II,  303)^  on  peut  admettre  que  le  type  pri- 
miif  de  notre  mot  était  *karinga, 

L'esp.  carànque,  «  poisson  plat  des  Antilles  »,  qu'on 
trouve  dans  divers  dictionnaires,  doit  être  emprunté  au 
fr.  carangue, 

364.  port,  carocho 

,  L'adj.  port,  carocho,  caroucho,  «  noir,  foncé  »,  expli- 
que d'une  part  carocha  «  scarabée  »,  de  l'autre  carocho 
«  diable  »2  carocha  «  sorcière  ». 

Le  port,  carocho  =  scymnus  lichia  Cuv.,  (Rolland,  Fa. 
Pop.,  XI,  158)  s  explique  par  le  développement  séman- 
tique «  noir  »  >  «  diable  »  >  «  diable  de  mer  ». 

On  a  donné  le  nom  du  diable  à  des  animaux  (oiseaux, 
poissons,  etc.)  de  couleur  noire  ou  foncée.  Le  acymnus 
lichia  Cuv.  se  dit  neigra  sur  la  côte  de  Gènes  (Carus, 
Prodr.,  II,  501)  ;  à  Catane,  d'après  Angelo  Tuttolomondo, 
Fauna  ittiologica  dcl  compartim.  marittimo  di  Catania 
(1901),  on  appelle  ce  poisson  pisci  cani  niuru  di  funnu 
ou  encore  diavulu  di  funnu  (voir  la  note  375). 

365.   fr.  carreau,  brochet-carreau 

On  trouve  le  fr,  carreau,  comme  nom  de  divers  pois- 
sons. En  V.  fr.  carreau  se  dit  du  jeune  pleuronectes  pla- 
tessa  L.;  d'où  le  fr.  carrelet  de  môme  signification  et 
un  carrelet  bâtard  =  pleuronecies  flesus  L.,  cite  par  Duha- 
mel comme  français.  Carrelet  se  dit  aussi  en  divers  en- 
droits du  rhombus  laevis  Gollsche.  Si  l'on  néglige  la 
queue  et  qu'on  tienne  compte  du  singulier  arrangement 
do  leurs  dorsales  et  venlrales,  la  plie  c-t  le  flet  ont  à  peu 
près  la  forme  d'un  carré   , 

Cuvier,  Règne  Animal  ,ii  (1829),  271,  cite  carreau^ 
carassius  vulgaris  Cuv.  ;  comme  ce  poisson  est  d'impor- 
tation relativement  récente  en  France,  le  mot  carreau,  dû 


*i92  NOMS  DE  POISSONS 

à  la  forme  presque  quadrangulaire  du  poisson,  a  dû  être 
provoqué  par  les  noms  d'origine  germanique  qu'il  poric 
en  France  :  carache  à  ï.unéviH-e,  carouche  à  \felz,  etc. 
(voir  Revue  de  DialecL  Rom,^  i,  434). 

Déjà,  dans  le  Ménagier,  carreau  se  dit  du  jeune  esox 
Inciufi  L.  ;  on  y  lit  (voir  Godefroy  à  Tari,  lancereau)  : 
«  des  brochets  Ton  dit  lancerely  brochet,  quarrel,  lue  cl 
hiceau  ».  Lillré  donne  brochet  carreau  «  jeune  brochet  ». 
n  après  divers  autours,  brochet  carreau  est  un  nom  «  du 
gros  brocheion  qui  a  plus  de  dix-huit  pouces  entre  œil 
et  bat  ».  Lorsque  carreau  se  dit  du  jeune  brochet,  je  suis 
arrivé  à  croire  qu'il  s*agit  du  carreau^  gros  trait  à  quatre 
pans  que  lançaient  les  arbalètes  de  grande  dimiension. 
Pour  un  rapprochement  qui  favorise  ce  point  de  vue,  voir 
la  mUe  410  sur  rir/oi;v 

Ëufin,  pour  carreau  =^lrachurus  Linnaei  Mahn.  à  Cher- 
rueix  (lUe-et-Vilaine),  voir  Lecomte,  Le  Parler  Dolois. 

366.  Brest  castric 

De  la  Blanchère,  Aour.  Dici,  des  Pêches  (1868),  p.  160: 
«  oisIriV.  —  On  af^^lo  ainsi,  à  Brest  et  probableinent 
>ur  une  jxiriie  des  cotes  de  la  Bretagne,  les  petites  espè- 
ces de  vieilles  qui  se  tiennent  près  des  rochers  :  le  créni- 
îabn^  pusillus,  le  ctonolabre  ruj^eslris,  etc.,  etc.  ». 

H  s  agit  certainement  du  breton  kasir^  kastrigen  «  nerf 
oe  boMif  »•  que  Henn\  Les.  rtym,  du  breton  moderne 
yX^k^)  à  Fart,  ka^lrejenn  rapproche  du  lat.  castrare  de 
**^«lmiiK  qui  aurait  eu.  selon  hii,  dans  le  latin  de  la 
r„^uU\  k^  <tMis  ik*-  «  fXMiis  »  (voir  Walde,  Lai.  Etym. 
W  l(*..  :^  (hI.  (UMi>).  art.  cu<lrQre.  où  rautenr  attribue  à 
i^iy|>othHique  ♦c^tsiruiiK  le  sens  de  «  couteau  »). 

iw^l-^iV  iv^rt  être  ct^mi>an\  i>our  le  sens,  à  des  noms, 
.:.ui>  U  Mtslilerrantv.  d  un  i^^tit  labre,  le  eorU  jfdis  Gûn- 
\,er  :  e^o.  ^^:::-^  iiV/  rira,  or*>v.  <nii«r*o  de  rey^  Gènes 
**,,\/,^  v^'î-  ■^;<^'îx*::a  -i;  re  eile  ^xar  Lacépède,  Hisi.  Xal. 

s    IV:nn,.    m:.    4i^^».    n.xHe   nembro  éi  re.    Sardaigue 


NOMS  DE  POISSONS  ^^93 

pisci  de  re,  Naples  çazzillo,  •cazzitiello  de  re,  pinio  de  n, 
sicil  pizza  di  re,  pizzi  di  re,  pizzi  di  re  impiriali  (Cams, 
Prodr.;  u,  606). 


307.  Tarante  cemice 

Xom  du  zeus  faber  L.  d'après  Costa  cité  par  Carus, 
Prodr.,  II,  663. 

S'explique  par  le  corps  ovalaire,  fortement  comprimé 
du  poisson,  peut-être  aussi  par  la  forme  toute  particu- 
lière de  ses  nageoires  et  notamment  des  dorsales  dont 
les  filaments  auront  été  comparés  aux  antennes  4e  la  pu- 
naise, enfin  par  les  piqûres  tjiie  fait  la  forte  épine  four- 
chue de  Tépaule  de  la  variété  méditerranéenne  {zeus  pun- 
fjio  Val.). 


368.  Aube,  Yonne  chagrin 

tluujr'm  est  un  nom,  dans  l'Aube,  d)c  Xacerina  cernua 
Siebold  d'apfès  Uay,  Calai,  de  la  faune  de  VAube  (1843), 
cité  j>ar  Rolland,  Fa.  Pop.,  in,  180.  Il  est  encore  cité 
avec  la  même  signification  «  pour  divers  endroits  de 
TAûbe  et  de  rYonhe  »  r>air  Blandiard,  Poiss.  d.  eaux 
douces  de  la  France,  éd.  1880,  p.  152. 

Blanchard  explique  ce  nom  par  la  rudesse  des  écailles 
du  poisson.  Celle  ex^i-calion  me  paraît  improbable,  cha- 
(jrui  au  sens  de  «  peau  rugueuse  »,  emprunté  au  turc 
^ayhri  ne  i>a.ra issa.nl  ])as  ctaiis  les  textes  avant  WiS  {Dicl. 
Grén.).  Il  s'agit  bien  plutôt  de  l'adj.  chagrin  d'origine 
inconnue  mais  attesté  dès  le  XV*  siècle.  J'en  étais  déjà 
persuadé  lorsque  dans  la  Rev.  d.  Dial.  Rom,,  i,  437, 
j'iwais  cité  le  chagrin  de  l'Aube  à  l'appui  de  l'explication 
du  fr.  gfemille,  gremillel  =  acerina  cernua  Siebold  par  le 
radical  germanique  gram-  «  triste,  chagrin»  (cf.  Meyer- 
f>ûbke,  Rom.  EUjm,  Wih.,  art.  3834,  où  il  faut  corriger 
yramille,  gramillei  en   gremille,  gremillet). 


294  NOMS  DE  POISSONS 

Ce  qu'il  y  a  peut-être  de  plus  frappant  chez  Yacerina 
cernua  Siebold,  c©  sont  «  de  profondes  fossettes  ou  cavi- 
tés creusées,  sous  la  peau,  sous  le  ma,xillaire  inférieur, 
sur  le  pourtour  du  préopercule,  sur  les  sous-orbitaires 
autour  de  l'œil,  sur  le  museau,  au-dessus  des  narines, 
enfin,  entre  les  yeux,  en  avant,  et  sur  le  front,  en  arrière. 
Les  fossettes  voisines,  sur  une  même  face,  communiquent 
plus  ou  moins  largement  entre  elles  et  servent,  ainsi,  de 
continuation  à  la  ligne  mucoso-nerveuse  au-dessus  et  au- 
dessous  de  l'œil  ».  Fatio,    Faune    des    Vertébrés    de    la 
Suisse,  IV,  43).  «  Malgré  k  peau  qui  \eé  recouvre,  les 
cavités   céphaliques  des   gremilles  n'en   sont  pas  moins 
très  apparentes.   Ces  fossettes,  dans  lesquelles  viennent 
s'épanouir  de  nombreuses  terminaisons  nerveuses  et  s'ou- 
vrir divers  canaux  mucifères,  semblent  devoir  jouer,  chez 
ces  percinés,  et  à  un  plus  haut  degré  peut-être  que  chez 
beaucoup  d'autres  poissons,   le  rôle  de  sens  délicat,   et 
multiplier  ainsi  les  perceptions  sensitives  de  l'animal.   » 
(Fatio,  op.  cit.,  iv,  40). 

De  proches  parents  du  geni^  acerina  Caiv.,  les  pois- 
sons du  genre  rypticus  Nob.  ont  reçu  le  nom  de  savon- 
niers à  cause  de  leur  peau  douce  enduite  d'une  viscosité 
écumeuse.  Que  Vacerina  cernua  Siebold  ait  reçu  des 
noms  populaires  pour  l'abondante  mucosité  de  sa  tète  : 
c'est  ce  qu'indique  son  nom  de  rolzwolf  en  Autriche,  cilê 
par  Lôcépède,  Hist.  Nat,  des  Poiss,  iv,  357,  qui  renvoie 
à  Marsigli,, Danub.,  4,  p.  67,  tabl.  23,  fig.  2.  Est-il  impos- 
sible d'admettre  que  la  mucosité  autour  des  yeux  de 
Vacerina  cernua  Siebold  lui  avait  valu  le  nom  de  «  pois- 
son triste  »  ?  Lacépède,  op.  et  loc.  cU.,  donne  pour  Ham- 
bourg stuer,  stuerbass,  comme  nom  de  ce  poisson,  et  je 
pense  qu'il  ï&ni  voir  ici  le  môme  mot  que  le  flam.  stuer 
a  morne  ». 

369.  Paris  chapsot^  Val  d'Hyères  capsoi 

Blanchard,    Poiss.  d.  eaux  douces  de  la  France,    éd. 
1880,  p.  162,  nous  dit  du  coiius  gobio  L.   :  «  Le  volume 


NOMS  DE  POISSONS  295 

de.  «a  tête  étant  ici  le  caractère  le  plus  frappant  du  pois- 
son, les  dénominations  vulgaires  rappellent  pour  laplii- 
.|>arl  ce  caractère .  Le  nom  de  chabot  ou  de  cabot  remet 
en  mémoire  notre  vieux  mot  français  ca6oc/ie,  inais  l^s 
altérations  manquent  rarement  de  modifier  les  noms,  au 
point  même  de  masquer  leur  origine  ;  c'est  sans  doute 
ainsi,  par  corruption,  que  le  mot  chabot  est  devenu  c/iap- 
sot  peur  les  pêcheurs  des  environs  de  Paris,  et  chafnsot 
pour  ceux  de  la  Norm'andie...  » 

Delboulle,  dans  son  Gloss.  de  la  vallée  (PHyère^(l8flQ), 
a  un  article  :  «  caborgne,  n.  m.  —  Petit  poisson  à  grosse 
t<^t€>/qui  se  met  ordinairement  sous  les  cailloux  dans  les 
petites  rivières...  On  l'appelle  aussi  eas(eio(,çci|>sol>.v.\)) 
M  s'agit  certainement  du  cottus  gobio  L. 

Pour  expliquer  ces  mots,  chapso^  câpsof,  on  songe 
d'abord  aux  dérivés  de  *capïceûs,  d'oùle  prov,:iCa6c3  = 
squalius  cephalus  Dybowski,  le  y.  îr.  chavessot  du  A/éna- 
gier  (voir  Godefroy),  qui  me  paraît  être  le  co/IUs  gobio 
L.,  le  cai;eso^  (?  norm.)  de  Cotgrave,  nom  du  têtard  de 
grenouille.  Mais  il  paraît  impossible  de  tirer  chapSiot  de 
chavessot  ni  capsot  de  caveçot  ;  car,  en  supposant  k 
chute-  de  Ve  initertcoiison'n:antique  et  l'influence  de  la  sourde 
s  sur  la  sonore  v,  on  aurait  eu  *chafsot,  *ca[^ot  eUnon 
chdpsot,  capsot.  D'autre  part,  nous  n'avons  pas  d'indi- 
cations sur  d'anciennes  formes  ^chabeçoi,  ^cabeçot  qui 
expliqueraient  chapsot,   capsot. 

Si  l'on  se  tourne  vers  les  dérivés  de  *copôcëûs^  d'au- 
tres difficultés  surgissent.  Dans  le  domaine  provençal, 
cabot  (pour  l'ancien  cabotz)  indique  le  têtard  dç  gre- 
nouille ou  des  poissons  à  grosse  tête,  le  squalius  cepha- 
lus Dybowski,  le  coilus  gobio  L.,  le  mugil  cephalus  h. 
Chabosseau  dans  la  Charente,  chabot,  chabosseau,  cha- 
boisseau,  chabuisseau  dans  la  Vienne,  chaboisseau  d<ans 
l'Indre  et  dans  le  Bas-Maine  sont  des  noms  du  squalius 
cephalus  Dybowski.  D'autHe  part,  Verrier  et  Onillon  citent 
chaboisseau  comme  nom,  en  Anjou,  du  cottus  gobio  L,  ; 
et  sur  les  côtes  de  l'ouest  chaboisseau  de  mer  se  dit  des 


296  Noms  de  poissons 

cottes  de  mer  (HoUond,  Fa.  Pop,,  m,  174).  Enfin,  le  fr. 
chabot,  ne  se  dit  pas,  que  je  sache,  du  squalius  cephalus 
Dyb.,  comme  le  dit  le  Dici.  Gên.,  mais  seulement  du 
cottus  gobio  L.  Colgrave,  en  1611,  cil«  chabot  «1.  lêlard 
de  grenouille,  2.  cottus  gobio  L.  ».  Comme  mot  fran^jais, 
chabot^  d*origin0  dialectale,  ne  parait  pas  remonter  ^w- 
delà  du  XVI'  siècle. 

Cela  dit,  si  Ton  ouvre  le  Dict,  Gén,  à  Fart,  caboche,  on 
y  apprend  que  ce  dérivé  du  lat.  caput  est  une  forme  pi- 
carde, notée  comme  telle  par  Rob.  Efitienne.  Aucune  ex 
plication  du  b  ;  cependant  l'on  sait  que  le  lat.  capillum 
aboutit  au  picard  cavieu,  le  lat.  capïcëum   (>  prov.  cabcn, 
cabety  v.  fr.  chevez,  fr.  chevet)  au  picard  cavet  ;  *co/>ocf'(ï 
devrait  donc  donner  un  picard  *cavoclte.   D'autre  parf, 
les  formes  avec  6  sont  très  anciennes  ^ans  le  nord  de  la 
France  ;  le  Dict.  Gén.,  <à  l'art,  caboche  cite  cahoce  d'après 
un  texte  normand  du  XIP  siècle  ;  le  mot  cabot  se  trouve 
dans  les  œuvres  de  Gautier  de  Coincy,  né  à  iVmiens,  on 
1177.  Aujourd'hui,  en  Normandie,  cabot  se  dit  du  têtard 
de  grenouille,  du  cottus  gobio  L.,  du  geni*e  gobius  Cuv. 
et  du  genre  blennius  Art.,  et  de  bien    d'autres    choses 
encore.  Que  faut-il  penser  de  ces  formes  avec  b  ? 

Enfin,  il  paraît  impossible  de  tirer  nos  formes  chapsol, 
capsot  du  diminutif  chaboceau,  caboceau  .  (ce  dernier 
attesté  par  Du  Guez,  voir  Godefroy,  comme  nom  du  col- 
tus  gobio  L.). 

370.  chouche 

De  là  Blanchère,  A^'oui;.  Dict.  des  Pêches  (1868),  cite 
ch&uche  comme  nom  de  la  raie  pastenague  aux  Marli- 
gues. 

J'ai  dit,  à  la  noie  94,  que  l'esp.  chucho,  Valencia  juljo, 
Marseille  chucho,  Gênes  ciuccio=myliobatis  aquila  Cuv. 
était  primitivement  un  nom  de  hibou,  de  chouette  qui  se 
rattachait  à  un  radical  ayant  le  sens  de  «  sucer  »  (Int. 
^•suctiare). 


NOMS  DE  POISSONS  297 

A  l'art.  2452  de  son  Rom,  Etym-  Wib.,  M.  Meyer- 
Lûbke  postuJe  une  onomatopée  cot\  eue,  qui  doit  aider 
à  expliquer  diverses  formes  romanes,  mais  qui,  à  mon 
avis,  ne  fait  que  tourner  la  difficulté.  Quoi  qu'il  en  soit, 
on  ne  comprend  pas  ce  que  vient  faire,  au  beau  milieu 
de  l'arli-cle,  l'expiM^ssion  mylobatus  aquila^  plaoée  entre 
parenthèses  et  ou  mylobalus  doit  être  corrigé  en  mylio- 
balis.  La  brièveté  à  laquelle  doit  s'astreindre  l'éminent 
auteur  du  Rom.  Elym,  Wib.  a  quelquefois  de  sérieux 
inconvénients. 

Pour  en  venir  à  chouche  des  Marligues,  il  est,  je  crois, 
proprement  un  nom  de  la  myliobalis  aquila  Dum.  plutôt 
que  du  trygon  pasiinaca  Cuv.  Il  a  pu  servir  à  ce  der- 
nier poisson,  car  on  le  confond  souvent  avec  l'autre,  et 
on  en  voit  des  traces  dans  leur  nomenclature  populaire. 
Chouche  est  une  forme  francisée  de  choucho,  cité  à  côté 
de  chucho  par  Mistral  au  sens  de  «  jus  de  la  treille  », 
ot  qui,  comme  nom  de  la  myliobalis  aquila  Dum.,  a  eu 
le  sens  de  «  chouette  ». 


371.   Aube  coquillon,   rouchi  écalol 

Ilécarl,  Dicl.  rouchi-franç..  S*'  éd.,  1834  a  :  «  écalol, 
l>arbeau,  poisson  d'eau  douce  ;  cyprinus  barbus.  Je  crois 
i|ue  le  nom  d'écalol  lui  vient  de  ce  qu'il  est  couvert 
d'écaillés  fort  grosses  pour  sa  taille  ». 

Blanchard,  Poissons  des  eaux  douces  de  la  France, 
éd.  1880,  p.  303,  après  avoir  dit  que  presque  tous  les 
noms  du  barbeau  dérivent  du  latin  barbus,  ajoute  :  «  En 
quelques  endroits  du  déparlement  de  l'Aube,  eependant, 
les  pêcheurs  le  nomment  coquillon  d'après  une  idée  qui 
nous  échappe  ». 

Il  me  paraît  assez  probable  qu  écalot  et  coquillon  doi- 
vent trouver  leur  explication  dans  les  écailles  si  carac- 
téristiques du  barbeau.  Voici  ce  qu'en  dit  Blanchard, 
dans  l'ouvrage  cité,  à  la  T>age  304  :  «  Des  écailles  assez 
|î>ctites  couvrent  tout  le  corps  du  barbeau  à  rexcéption 


298  NOMS  DE  POISSONS 

de  la  région  pectorale.  Leur  dimension  clanl  minime, 
leur  nombre  est  considérable.  On  en  compte  de  60  à  70 
sur  une  seule  file,  de  Touïe  à  l'origine  de  la  queue,  et  il 
y  en  a  une  trentaine  de  files  dans  la  hauteur  du  corps. 
Ces  écailles  ont  une  forme  assez  caractéristique.  Exa- 
minées sur  le  poisson,  elles  pat-aissent  amincies  vers  le 
bout,  leur  bord  libre  affectant  un  contour  à  peu  près  en 
ogive  ;  mais  pour  distinguer  tout  ce  qu'elles  ont  de  re- 
marquable, il  est  nécessaire  d'en  détacher  quelques-unes. 
On  voit  alors  une  forme  oblongue  bien  différente  de  celle 
qui  est  ordinaire  pour  les  écailles  des  cyprinîdes.  .\ 
l'aide  d'un  faible  grossissement  leurs  stries  deviennent 
parfaitement  distinctes  ;  ces  stries  sont  remarquable- 
ment écourtées  vers  l'extrémité  de  l'écaillC'  et  les  sillons 
longitudinaux  sont  nombreux...  Les  écailles  de  la  ligne 
iatérailc  ne  dilîèiienl  des  autres  que  par  la  présente  du 
conduit  de  la  mucosité.  Celui-ci  est  très  court,  mais  une 
sorte  de  canal  sans  paroi  supérieure  s'étend  jusqu'au 
bout  de  l'échelle  ».  A  la  page  305  on  trouve  une  figure 
d'une  écaille  de  la  ligne  latérale. 

Le  passage  que  j'ai  cité  montre  clairement  ce  qu'il  y  a 
de  caractéristique  dans  les  écailles  du  barbeau  et  fait 
comprendre  pourquoi  des  pêcheurs  ont  pu  donner  à  ce 
poisson  des  noms  tirés  de  cette  particularité.  Au  point 
de  vue  de  la  forme,  écalol  et  coquillon  sont  des  diminu- 
tifs d'cca/e  et  de  coquille.  Au  point  de  vue  sémantique, 

•  .  •    ' 

ccalc  et  coquille  se  rapproche  sur  certams  points  :  ainsi 

le  fr.  écale  veut  dire  «  coquille  de  noix  »  et  même  plus 
rarement  «  coquille  de  l'œuf  »  (cf.  Léo  Spitzer,  dans 
Wôrier  und  Sachen,  iv,  165  sq.  et  surtout  168,  160). 

372.  Fr.  dial.  corneau,  cornuau 

Le  Dicl,  Gén.  a  inséré  le  terme  de  marine  créneau, 
corneau  «  tuyau  de  plomb,  de  bois,  servant  au  passage 
des  ordures  provenant  des  bouteilles  ou  de  la  poulaine  » 
à  l'art,  créneau,  dérivé  de  cran.  Et  il  a  eu  raison.  Seule- 


J 


NOMS  DE  POISSONS  299 

ment   il  affirme  que   la   forme  corneau  paraît  être  une 
erreur.  Je  ne  le  crois  pas. 

En  effet,  les  dictionnaires  de  la  marine  —  p.  ex.  celui 
de  De  Bonnefoux  et  Paris,  2*  éd.  —  disent  que  créneau 
est  peu  usité.  C'est  corneau  qui  paraît  être  la  forme  ordi- 
naire. Elle  provient  du  v.  fr.  herneau  —  dérivé  métathé- 
tique  de  créneau  —  tout  comme  carneau  «  conduit  qui 
porte  du  foyer  d'un  four  à  la  cheminée,  Tair  :haud,  la 
fumée  et  les  autres  produits  de  la  combustion  ». 

Déjà  les  auteurs  du  Glo8s.  des  pai.  de  VAnjoj,  MM. 
V'-errier  «et  Onillon,  ont  rapproché  Tiurgov.  corneau  «lieux 
d'aisance  »  du  terme  de  marine  que  noas  avons  cité. 
Corneau,  nom  de  la  clupea  finia  Cuv.  vient  encore  pour 
prouver  que  corneau  n'est  pas  une  erieur. 

En  effet,  comexiu^  clupea  finla  Cuv.  a  été  noté  pour  le 
Main-e-el-Loire  de»puis  1828  et  i30ur  la  Loire-Inférieure 
depuis  1843  (Rolland,  Fa.  Pop.,  in,  122).  A  l'art,  cor- 
neau du  glossaire  de  Verrier  et  Onillon,  on  lit  :  «  sorlc 
d'alose  de  forme  plus  allongée  et  de  qualité  très  infé- 
rieure, qui  remonte  la  Loire  par  bandes  très  nombreuses 
dans  le  courant  de  mai.  Les  riverains  la  pèchent  la  nuit, 
au  carrelet  à  revers.  On  l'appelle  aussi  couvarl  ou  cou- 
verts, Ijc  conieau  a  un«e  légère-  éohancrure  au  milieu  de 
la  mûchoire  supérieure.  Il  n'a  pas  de  dents,  ce  qui  le 
distingue  de  la  finte  ».  J'imagine  qu'il  s'agit  bien  de 
la  clupea  finla  Cuv.  qui  varie  beaucoup  selon  l'époque  de 
rannée  où  on  la  prend.  Mais  ce  qui  me  paraît  sûr,  c'est 
que  l'échancrure  de  la  mâchoire  supérieure,  qui  est  ca- 
ractéristique des  aloses  et  le«  distinguent  des  autres  clu- 
péos,  doit  expliquer  corneau  qui  veut  dire  «  petit  cran, 
petite  échancrure  ». 

Le  Dict.  Gén.  de  Uaymond,  1832,  a  un  mot  «  cornuau, 
s.  m.,  sorte  de  poisson  qui  ressemble  beaucoup  à  l'alose». 
Le  Nouv.  Lar.  IlL  dit  «  cornuau,  variété  d'alose  que  l'on 
prend  en  mer,  et  non  plus  à  l'embouchure  des  fleuves 
comme  la  Seine,  la  Loire  et  l'Escaut  ».  Est-ce  que  cor- 
nuau est  une  coquille  pour  corneau  ou  faut-il  y  voir  un 
ancien  *cornuel,  *crenuel  dérivé  d'un  adj.  crenu  «  cré- 


300  NOMS  DE  POISSONS 

nclé,   échancré    »,   qui,    à  ma    connaissance,     n'est    pas 
attesté  ? 


373.  Biarritz  crabe 

Lacépède,  Hist,  Nal,  des  Poiss»,  m  (1800-1),  180,  cite 
crabe  de  Biarritz  comme  noin  de  la  scorpaena  scrofa  L 

Dans  VEncyclopêdie  Méthodique,  Dict.  de  toutes  les 
espèces  de  pêches  (1795-6)  on  lit  :  «  crabe,  poisson  de  la 
famille  des  Zeus,  qui  n'a  aucun  rapport  avec  les  crusta- 
cés connus  sous  ce  nom  ;  nous  ferons  seulement  remar- 
quer que,  quand  on  parle  de  ces  poissons,  on  dit  la 
crabe  au  lieu  qu'on  dit  le  crabe  lorsqu'il  s'agit  des  crus- 
tacées.  Les  pêcheurs  de  Biarritz  vont  avec  des  haims 
cliercher  ces  poissons  jusqu'à  six  lieues  au  large,  tirant 
au  nord-ouest,  où  ils  en  prennent  avec  d'autiies  pohs- 
son€...  ». 

Il  s'agit  du  béarn.  crabe,  proprement  «  chèvre  »,  du 
kit.  CAPRA.  Les  dérivés  de  capra  servent  à  la  nomencla- 
ture populaire  des  faucheux  (phalangium  opilio  L.),  voir 
Mistral  à  cabro  et  cf.  Rolland,  Fa.  Pop.,  xii,  140,  141. 
D'autre  pari,  l'csp.  rafio  (<,ararâcus)=  scorpakiMia  scrofa 
L.  (Carus,  Prodr.,  ii,  640). 

374.  esp.  desconocido 

\oni  de  la  tuia  macrorhynchus  Uaf.  (Carus,  Prodr. ^  u. 
523).  L'esp.  desconocido  veut  dire  :  «  1.  qui  manque  de 
reconnaissance,  ingrat  ;  2.  déguisé,  difficile  à  reconnaî- 
tre ».  C'est  le  second  sens  qui  doit  expliquer  desconocido 
=  raia  macrorhynchus  Haf.  Le  poisson  dont  il  s'agit  est 
coitti^aré  à  un  moine,  à  une  nonne  en  capuchon  :  cf. 
Valencia  caputxo,  Catal.  caputxa.  Cette  augustine.  Gènes 
razza  capûssinha,  Sicil.  pigara  scappucina.  Messine  pi- 
car  a  monaco,  noms  de  la  r nia  macrorhynchus  Raf.,  cités 
par  Carus. 


NOMS  DE  POISSONS  30 1 


375.  lai  diabolus 


Un  grand  nombre  de  poissons  de  mer  portent  les  noms 
de  diable,  diable  de  mer,  etc. 

Ce  nom  leur  vient,  soit  de  jeur  couleur  noire,  noirâ- 
Ire  ou  foncée  (cf.  e«sip.  diablo  de  mar,  prov,  diable  de 
mar=fuliea  dira  L.),  soit  de  leur  laideur  ou  du  moins 
de  leur  caractère  anormal  au  point  de  vue  des  pêcheurs, 
soit  enfin  de  ce  qu'ils  sont  considérés  comme  dangereux 

(piqûres  de  leurs  épines,  etc.)  . 
On  a  : 

(1)  scyrnnus  lichia  Cuv.  (couleur  foncée,  poisson  dan- 
gereux) :  port,  carocho  (voir  note  364),  Catane 
diavulu  di  iunnu. 

(2)  spinax  niger  Cloquel  (noir,  forte  épine  en  avant 
de  la  dorsale)  :  Catane  diavulicchiu  di  mari  (Carus, 
Prodr.,  II.  584). 

(A)  cenirina  Salciani  ULsso  (laideur,  fortes  épines 
dorsalcis),  Naples  pesco  diavolo  (Carus,  Prodr,, 
M,  502). 

(4)  sphyrna  zygaena  Ilaf.  (corps  grisâtre,  dessus  de 
la  tête  noirâtre,  forme  de  la  tête  très  anormale, 
poisson  très  dangereux)  :  peut-être  Toscane  ribello 
(Carus,  Prodr.,  ii,  513). 

(5)  squaiina  laevis  Cuv.  (forme  caractéristique,  anor- 
mak»)  :  fr.  diable  de  mer  (Rolland,  Fa,  Pop.,  xi, 
150),  angl.  (Coirnwall)  sea-devil  (Day,  Brii,  Fishes, 
II,  327),  holl.  see-duiveL  Cf.  note  287. 

(G)  raia  mobular  Lacép.  :  Antilles  diable  de  mer 
(Lacépède,^  Hisi.  Nal.  des  Poiss.,  i,  151).  D'après 
Bouillet,  Dici  .des  Se.  des  Lettres  et  des  Arts, 
art.  diable,  le  fr.  diable  de  mer  se  dit  des  raies 
en  général. 

(7)  hemiramphus  brasiliensis  Cuv.  :  fr.  diable  (Nouv. 
Larousse  ///.,  art.   hémitriptère), 

(8)  stomias  boa  Risso  (ipoisson  noir,  Cuvier,  Règne 


302  NOMS  DE  POISSONS 

'  Animal^   n,   283),    Cxilane    pissl    diavolu    (Carus, 
Prodr.,  II,  560). 

(9)  genre  scopelus  Cuv.  :  Messine  pisci  diavolu  (Ca- 
rus,  Prodr,,  ii,  562). 

(10)  alepisaurus  ferox  Lowe  :  sicil.  pisci  diavolu  (Ca- 
rus,   Prodr.,  ii,  568). 

(11)  gonosloma  denudaium  Raf.  :  Messine  pisci  dia- 
volu (Carus,  Prodr,,  ii,  570). 

(12)  chaulioduR  Sloani  Bloch  (vert  foncé,  Cuvier,  Bè- 
gne  Anim.,  ii,  28i)  :  Messine,  Calano  pisci  dia- 
volu (Carus,  Prpc/r.,  II,  570). 

(13)  genre  scorpaena  Art.  (tôle  hérissée,  épineuse  el 
tuberculeuse)  :  fr.  diable  de  mer  (Bouillet,  op.  cii^ 
art.  scorpène)  ;  esp.  peje  diablo  =  scorpaena  por- 
cus  L,  (plus  foncée  quic  to  scorpaona  scrofa  L.)  ; 
cf.  aussi  dans  la  nomenclature  des  ichlhyologues 
la  scoroaena  diabolus  Nob. 

(14)  genre  cotius  Cuv.  (espèces  marines)  :  fr.  diable 
de  mer  (Nouv.  Lar.  ///.,  art.  chaboisseau). 

(15)  trachinus  draco  L. 

(16)  gobius  jozo  L.  (poisison  noirâtre,  «  fuscencens 
aul  brunneus  »  d'après  Carus)  :  esip.  (Andalou- 
sie) pez  del  diablo,  Valencia  peix  de  diable  (Carus, 
Prodr.,  II,  679). 

(17)  cyclopierus  lumpus  L.  :  Baveux  diable  (Rol- 
land, Fa.  Pop.,  III,   104). 

(18)  lepadoagsier  Gouani  I^cép.  :  Messine  pisci  dia- 
volu (€arus,  Prodr.,  ii,  689). 

(19)  blennius  occllaris  L,  (coulour  sombre)  :  Cette 
diable  (Carus,  Prodr.,  u,  093). 

(20)  lophius  piscaiorius  L.  :  Sicile  di^wolu  di  mari. 
Venise  diavolo  di  marc,  Trieste  diavolo  de  mar, 
Croatie  morski  djavol  (Carus,  Prodr.,  u,  711)  ; 
fr.  diable  de  mer  (Du.  Pinel,  Pline,  éd.  1581,  ii, 
538)  ;  angl.  sea-devil. 


NOMS  DE  POISSONS  303 


376.  it.  donzellina  etc. 

Lorsqu'un  seul  ot  méime  mol  sert  à  désigner  divers 
poissons,  il  importe  de  saisir,  pour  chaque  cas  qui  se 
présente,  Ixi  filiation  des  sen,s. 

Les  diminutifs  du  lat.  domina,  par  exemple,  indiquent 
des  poissons  fort  différents.  On  a  vu,  par  la  note  55,  que 
le  fr.  demoiselle  =^zygaena  maliens  Val,  (on  trouve  dans 
ce  sens  demoiselle  monstrueuse)  doit  s'entendre  de  la  hie 
du  paveur.  En  d'autres  cas,  assez  nombreux,  c'est  en 
tant  que  noms  de  la  belette  que  les  diminutifs  de  domina 
semblent  avoir  servi  à  la  nomenclature  populaire  des 
poissons.  Sans  doute  ces  noms  se  sont  dits  surtout  de 
poissons  de  jolies  couleurs,  mais  dans  bien  des  cas  ce 
sont  des  poissons  de  forme  allongée  qui,  pour  cette  par- 
ticularité, auraient  pu  être  comparés  à  la  belette. 

Le  cas  le  plus  sûr,  c'est  celui  de  la  moiella  tricirrata 
x\ills.,  qui  port-e  le  nom.  italien  de  donnola  di  mare. 
L'ital.  donzellina,  glosé  gadus  musiela  par  Nenmich, 
doit  être  un  nom  de  la  moiella  tricirrata  Nills.,  car  la 
moiella  musiela  Nills.  ne  semble  pas,  s'il  faut  s'en  fier 
à  Carus,  se  trouver  dans  la  Méditerranée.  Tous  les  pois- 
sons du  genre  moiella  Cuv.  portent  des  noms  de  belet- 
tes -se  ratta-clî-anl  soit  au  lat.  musiela,  soit  au  lat.  bellus  ; 
on.  peut  aussi  noter  Messine  furetia  =  moietla  tricirrafd 
\ills.   et  Port-Vendres  furet  =^ moiella  fusca  Bonap. 

Il  en  est  de  même  pour  les  poissons  du  genre  ophidium 
Guv.  (Cuvier  a  donné  à  ces  poissons  le  nom  générique 
de  donzelles),  proches  parents  de  ceux  du  genre  moiella 
Cuv.  A  Cette  dounzela,  demoueïzèla  =  ophidium  barba- 
ium  L.  ;  il  faut  comparer  de  nom  au  prov.  caligneiris, 
Gênes  seignoa  d'une  part,  de  l'autre  avec  le  maltais  bal- 
lotira  ta  ramel  (où  balloiira  =  ({  belette  »)  et  à  Valencia 
fnra,  tous  noms  de  ce  poisson  (Carus,  Prodr.,  ii,  580). 

Pour  d'autres  poissons  de  forme  allongée,  on  peut 
encore  citer  (Carus,  Prodr.,  u,  543,  545,  697,  702)  : 


30  i  NOMS  DE  POISSONS 

(1)  Celte  dcmoueïzèla  =  mi/rus  vulgaris  Kp. 

(2)  e&p.  doncella^ophichlhys  imberbis  Gûnther  el 
ophichihys  cœcus  Gûnther. 

(3)  Cette  demoueïzèla  =  blennius  paio  Bisso  (cf.  blen- 
nius  mustelaris  h.  ;  blcimie  beleile  dans  T^cépède, 
Hisi,  Nal.  des  Poiss.,  ii,  484). 

(4)  Celte  demoucîzèla,  esp.  (côlo  sud)  doncella^ce- 
pola  rubescens  L.  ;  cf.  prov.  caligneiris  de  m.  s. 

A  Venise  donzela  esl  le  nom  de  noissons  de  la  famille 
des  labridac  Gûnlh.,  el  spécifiquement  du  Inbrus  lurdua 
Cuv.,  du  labrufi  menda  L.,  du  labrus  bimaculatus  I.., 
du  crenilabrus  pavo  Cuv.,  du  crcnilabrus  mediierranem 
Cuv.,  du  crenilabrus  cinereus  V.  Crs.,  de  la  jidis  pavo 
Cuv.,  de  la  coris  julis  Gûnther  (Carus,  Prodr.,  ii,  59G- 
006).  On  trouva  aussi  Teap.  doncell  —  cicnolabrus  iris 
Cuv.,  le  S4ird.  donzellina  =  julis  pavo  Cuv.,  Tesp.  don- 
cclla,  calai.  donsMa^  prov.  dounzela  =  coris  julis  Gûn- 
ther. Je  suppose  que  pour  les  labres,  ce  sont  les  belles 
couleurs  de  ces  poissons  qui  leur  ont  valu  les  noms  cités; 
on  peut  les  rapprocher  de  coquette  bleue  ^coquette  rose, 
noms  du  mâle  et  de  la  femelle  du  labrus  bimaculatus  L. 
sur  les  côtes  de  Bretasrne. 

A  Venise  donzela  se  dil  encore  du  serranus  cabrilla 
Cuv. 

Comparer  les  notes  115  el  17*1. 

377.  galic.  eiroa 

Lart.    (m  du  /îorn.  FJnm,   W  tb.  de  ^I.   Afeyor-T.ûhko 

est  ainsi  conçu  : 

*  AREoi.A  «  M>ecrnal  ».  Woho.r  ?  >  Porl.g.  cirù  fom., 
galiz.  eiroa  II.  T..,  m,  144  (*areneola  KJBFRph,  iv,  1, 
344  ist  formell  bedenklich  und  begrifflich  nicht  begrûn- 
det). 

Si  l'on  admet  l'explication  par  un  type  areola  du  port, 
eiro,  galic.  eiroa,  noms  d'anguilles,  on  pourrait  y  voir  le 
même  mot  olareola  d«e  l'art.  G32  de-  M.   Meyer-Lûbke, 


NOMS  t>£  POISSONS  305 

c'esl-à-dire  un  diminutif  tiré  du  lat.  area  qui  a  eu  le  sens 
de  «  champ  »  ou  de  «  marais  )>. 

D'après  les  indications  de  Rolland,  Fa,  Pop.,  xi,  199, 
le  port.  eiroz:=anguilla  lalirosiris  Rîsso.  J'ai  parlé,  à  ma 
note  201,  do  Thabitude  qu*ont  les  anguilles  de  quitter 
Teau  à  la  recherche  de  leur  nourriture  et  d'errer  à  tra- 
vers les  champs  humides  et  les  marais.  C'est  sans  doute 
ce  qui  oxplique  Tital.  campagnola—  anguilla  vulgaris 
Turton  et  peut-être  ^nasi  Tesp.  anguilla  pasiurenca,  nom 
du  même  poisson.  Il  me  paraît  clair  que  Tital.  campa- 
gnola  a  dû  avoir  d^abord  \me  valeur  d'adjectif  et  qu'il 
signifie  «  anguille  des  champs  ».  Si  c'est  donc  un  type 
areola  qui  explique  le  galic.  eiroa,  il  faudrait  y  voir  un 
féminin  de  l'adj.  *areolu8  formé  sur  area  d'après  le  mo- 
dèle peut-être  de  ^campaneolus  ;  eiroa  voudrait  dire 
«  anguille  des  champs  »  ou  «  anguille  des  marais  »  (cf. 
à  côté  de  rital.  ajuola  «  aire  »,  l'ital.  ajuolo  «  aire,  filet 
pour,  prendre  les  oiseaux  et  que  l'on  tend  sur  une  aire 
comme  deux  ailes  »  sens  d'ailleurs  attesté  pour  ajuola). 
Pour  le  suffixe,  on  peut  encore  noter  Rome  fiumarola  = 
arfiguilla  latirontris  Risso  (Carus,  Prodr.,  ii,  MO). 


378.   galic.   port,   eêcalo,   port,   excalho 

Ije  Novo  Diccionario  da  Lingua  Portugueza  e  Allemâ 
d'H.  Michaelis,  T  éd.,  1905,  donne  :  «  escalo  m.  v.  es- 
calho  »  puis  «  escalho  m.  (icht.)  ochsenauge  »  (  =  boga, 
hordalo,  robalinho)  ».  A  l'en  croire,  boga,  bordalo,  es- 
calo, €Bçalho  et  robcdinho  seraient  des  noms  du  box  boops 
Uonap. 

Or,  Comide,  dans  son  Ensoijo  de  una  historia  de  la 
conta  de  Galicia  (1788),  cité  par  Rolland,  Fa.  Pap*,  m, 
144,  donne  le  galic.  escalo  comme  nom  du  squalius^  ce- 
phahm  Dybowski  (le  cbevène).  De  son  côté,  Nemnich, 
dans  ses  lidties,  donne  le  port,  escalho  ^cgprinus  cepha- 
lus,  c'est-à-dire  le  sgualius  cephàlus  Dyb. 

Si  Ton   peut  admettre  ces  dernières  indications  com- 

20 


306  NOMS  t)£  POISSONS 

me  exactes,  on  ser^t  tenté  de  songer  à  une  origine  ger- 
manique de  ces  mots.  Les  écailles  relativement  grandes 
du  chevène  lui  ont  procuré  divers  noms  :  ail.  schupp- 
fisch  (Fatio,  Faune  des  Vertébrés  de  la  Suisse^  iv,  557 
note),  anglo  dial.  skelly  (dans  le  Cumberland,  Rolland, 
Fa.  Pop*,  m,  144),  danois  skalle  (sur  lequel  voir  le 
\oru\  Dânisches  Etym,  Wtb.  de  Fiilk  et  Torp)  ;  cf.  rem- 
ploi de  squameus  dans  la  Mosella  d'Ausone  (x,  85-87)  : 

Squameus   herbosas   capito   interlueet   arenas. 
Viscère  praetenero  fartim  congestus  aristis, 
Nec  duraturus  post  bina  trihoria  mensis. 

379.  Iviça  escaiïa-veyas 

Diaprés  Barcelô,  Carus,  Prodr.,  ii,  615,  donne  esca- 
nya'Veyas=^apogon  imberbis  Gunther.  Le  mot  veut  dire 
«  étrangle-vieilles  »  et  peait  se.  comparer  à  Ga^d'Csi^an- 
^/o-cal=genre  gasiero$ieus  L.,  Côtes  de  TO.  de  la  France 
élran(fle'Chat=gtaslerosleus  spiiiacliia  L.,  (Rollaiid,  Fa. 
Pop,,  III,  172,  173),  prov.  eslranglo-beUo  maire^ira- 
churus  Linnaei  Malm.  (Mistral),  noms  de  poissons  riche- 
ment doués  d'arêtes  et  d'épines. 

D'autre  part,  je  remarque  que  Saura,  Diccion.  Manual 
de  las  languas  catalana-àastellana  (1859),  donne  esca- 
nya-vellas  aA'ec  un  renivoi  à  xdnguet.  Or,  xanguet  est  le 
nom  catalan  du  jeune  engraulis  encrasicholus  Cuv. 

380.  Molfetta  eiere 

Aux  noies  207  escrila  et  298  doito  j'ai  signalé  quelques 
noms  de  poissons  qui  s'expliquent  par  le  fait  que  les 
pêcheurs  ont  cru  ou  voulu  voir,  dans  les  raies  et  les 
taches  du  corps  de  ces  poissons,  des  lettres  ou  de  l'écri- 
ture. 

Je  crois  avoir  trouvé  un  autre  nom .  de  ce  genre.  A 
Mplfetta  etere  se  dit  du  deniex  vulguris  Cuv.  Or,  ce  pois- 
son, je  Fai  dit,  porte  à  Lecce  les  noms  de  ddlio,  dotiore. 


NOxMS  DE  POISSONS  307 

Je  suppose  qu'il  s'appelait  d'abord  Heilere  c'est-à-dire 
«  lettres  »  à  Molfetta  et  que  la  forme  que  cite  Carus, 
Prodr.,  II,  624  d'après  Costa  a  subi  une  aphérèse.  Ou 
bien  la  graphie  eiere  indique-t*elle  le  singulier  du  mot  ; 
cf.  Molfetta  lettre  «  Jette-ra  »  dans  le  Lçssico  Dialettale 
Molfettesse-Ilaliano  de  Rosaria  Scardigno:  (1903). 

Ce  nom  de  e/ere,  Hettere,  donné  à  un  pqisson  du  genre 
dentex  Cuv.,  s'expliquerait  par  une  étymologie  popu- 
laire. Dans  la  note  314  que  j'ai  consacré  à  Tarante 
letrino=  dentex  macrophthalmus  Cuv.,  j'ai  dit  que.  ce  dé- 
rivé i'erijthrinus  (spOiîuo;  )  devait  être  ajouté  à  l'art. 
2912  du  Rom.  Etym,  Wtb.  de  M.  Meyer-Lûbke.  Je  me 
demande  maintenant  si  Yetere  de  Molfetta  ne  remonte 
pas  en  définitive  à  eryihrus  (  i/>v06Ô;)  qui  aurait  fini  par 
subir  l'influence  de  littera. 


381.  prov.  fueio  de  sause 

m  Fncio  de  sause,  s.    f.,    petit   poisson.de    mev  qui    a 

l'apparence  d'une  feuille  de  saule  et  que  l'on  pêche  en 
grande  quantité,  v.  menudaio,  nounat  »,  dit  le  Trésor 
dou  Felibrige.  Puisqu'il  s'agit  de  petits  poissons  du 
genre  aiherina  Cuv.,  il  faut  croire  qu'on  les  a  compa- 
rés aux  feuilles  argentées  et  lancéolées  du  saule  blanc. 

Cette  comparaison  a  été  faite  ailleurs,  mais  pour  d'au- 
tres poissons  argentés,  ceux  de  l'espèce  alburnus  luci- 
dus  Heckel  et  Kner  :  cf.  l'ail,  (en  Saxe)  weidenblatty 
nom  de  l'ablette  d'après  Lacépède,  Hist,  Nat,  des  Poiss., 
v,  589,  et  l'anglais  local  willow-blade  qui  se  dit  du  même 
poisson  d'après  Day,  Brit.  Fishes,  ii,  199.  Cela  fait  son- 
ger à  l'ail.  lauhù=  alburnus  lucidus  Heckel  et  Kner  (cf. 
Autriche  spilzlauben,  windlauben,  Suisse  ail.  (Zurich) 
t(mf)elen=  alburnus  lucidus  Heckel  ei  Kner,  Bavière 
laube  =  alburnus  bipunctatus  Bonap.,  ail.  dial.  windlau- 
ben=  jeune  abramis  brama  L.)  et  je  me  demande  s'il  se 
rattache  au  radical  de  laub  a  feuilles  ». 


âÔ6  NOMS  DE  POISSONS 

Dans  une  grande  partie  de  la  France,  le  mot  feuille 
se  âh  des  jeunes  carpes,  et  c'est  encore  la  feuille  de  saule 
qui  est  visée,  à  s'en  fier  aux  données  de  l'art,  carpe  du 
Gloss.  du  Centre  de  là  France  de  Jaubert.  Peûitle  se 
dit  généralement  de  la  carpe  en  son  premier  état  ;  Jau- 
bert distingue  la  feuille  de  la  feuille  bâtarde,  un  peu  plus 
grosse  ;  dans  la  Bresse  on  appelle  carnaucier  ou  grosse 
feuille  la  carpe  de  8  à  11  centimètres  (Rolland,  Fa.  Pop., 
III,  149)  ;  enfin,  dans  la  Frûnche-Comté,  d'après  Beau- 
quier.  Faune  et  Flore,  i,  316,  feuille  se  dirait  du  carpillon 
de  deux  ans. 

D'après  le  Gloss.  Angevin  de  Verrier  et  Onillon  (1910) 
toile  de  laurier  (où  talle  =  ((  feuille  »)  se  dit  au  longeron 
(Maine-et-Loire)  de  la  jeune  carpe  quand  elle  a  de  10 
à  12  centimètres  de  long. 

382.  esp.  gattaron 

Nom  de  la  muliobaiis  aquila  Duanéril  d'après  Graells 
cité  par  Carus,  Prodr.,  ii,  519. 

Pour  ses  larges  pectorales,  ce  poisson  a  reçu  les  noms 
de  divers  oiseaux  ra«paces  (voir  notes  94,  342). 

Les  dictionnaires  donuent  un  esp.  gailaron  «  esipèce 
d  outarde  ». 

On  sait  que  l'outarde  est  plus  propre  à  la  course  qu'au 
vol,  mais,  lorsqu'elle  déploie  ses  ailes,  leur  largeur  est  dé 
six  à  sejpt  pieds  anglais.  C'est  ce  Irait  qui  aura  servi  de 
terme  de  comparaison. 

Il  me  parait  que  gailaron  doit  se  rattacher  au  lat.  gci- 
lus  ;  on  a  comparé  l'oulande  a.u  dimlon  (coq  d'Inde)  et  la 
petite  outarde  ou  canepetière  {otis  ietrax  L.)  h  la  poule 
et  au  faisan  (voir  Rolland,  Fa.  Pop.,  ii,  344,  345). 

383.  Bas-Berry  gheduion,  greluton 

Jean  Tissier,  Dict.  berrichon  (1884),  a  :  greluton,  véron. 
J'ai  mangé  une  omelette  aux  grelutons  ». 
M.  A.  Ponroy,  instituteur  à  Chantôme  (Indre),  m'a  com- 


NOMS  DE  POISSONS  309 

muniqué  la  note  suivante  :  «  ghérluton  (pron.  ghé-^rlu-ton) 
11.  m.  petit  poisson  qu'on  prend  dans  les  carafes  et  appelé 
en  fr.  vairon  («environs  d'Issoudun)  ». 

Je  pen^  que  grelulon  doit  être  tiré  de  *(jreluei,  forme 
diminulive  du  v.  fr.  grelu  (cf.  dans  Mistral  le  prov.  grelu, 
rouerg.  grelui)  «  fr^,  mince  ». 


384.  fr.  dial.  haubar 

Parmi  les  Mots  Obscurs  et  Rares  de  Delboulle,  se 
trouve  le  mot  haubar,  nom  de  poisson,  slvoc  le  texte  sui- 
vant à  Fappui  :  k  les  rougeis  ou  barf>ehauts,  les  hau- 
bars  qui  sont  brigne  ou  lubine  »  {Us  et  Coui.  de  la  mer, 
115,  éd.  1671).  Ce  texte  a  paru  dans  la  Romania,  xxxiii, 
364,  et  M.  A.  Thomas  y  a  ajouté  une  note  sur  le  mot 
haubcir  :  «  jjeut-être  altération  de  Tanc.  esp.  lobarro 
aujourd'hui  lobina,  nom  du  poisson  appelé  loubine  dans 
le  Midi  de  la  France  ».  Mais  dès  la  page  557  du  même 
volume  de  la  Homania,  M.  Thomas  se  ravisait  :  nhaubar», 
disait-il  cette  fois,  «  doit  être  pour  haut  bar,  un  des  noms 
vulgaires  du  maigre  (sciaena  aquila),  d'après  le  Nouv. 
Lar.  lll.^  art.  sciène  ». 

Une  chose  paraît  sûre,  c'est  que  dans  l'éd.  de  1671 
des  Us  et  Coutum^es  de  la  mer,  haubar  est  un  nom  du 
dicenlrurchus  labrax  Jordaens,  qui  se  dit  brigne  dans  la 
Gironde  et  cpii  porte  une  foule  de  noms  dérivés  du  lat. 
LUPUS,  p.  ex.  celui  de  lubine  9ans  la  Loire-Inférieure  et 
celui  de  loubine  dans  la  Gironde,  la  Vendée  (aux  Sables- 
d'Olonne),  la  Loire-Inférieure  et  jusqu'en  Picardie.  Que 
haubar  ait  servi  de  nom  à  la  sciaena  aquila  Risso,  la 
chose  n'est  pas  impossible,  car  si  l'on  néglige  les  détails 
caractéristiques  et  notamment  les  nageoires,  ce  dernier 
poisson  a  la  couleur  argentée  et  la  forme  générale  du 
bar  (dicenirurchus  labrax  Jord.)  ;  il  en  a  aussi  un  peu  les 
mœurs  ;  il  est  vorace  comme  lui  et,  comme  lui,  fait  la 
chasse  au  sardines  ;  tous  les  deux,  ces  poissons  sont 
estimés  comme  nourriture. 


310  KOMS  DE  POISSONS 

Quant  à  décomposer  haubar  en  haut  bar,  je  m'y  refuse. 
En  effet,  dans  la  Moselle,  haute  brème  =  abramis  brama 
Cuv.  (Rolland,  Fa.  Pop.,  m,  144)  sexipliique  par  le  corps 
élevé  -de  la  brème  sans  doute"  pa.r  coiitrasle  avec  la  petite 
brème  =  blicca  biôrkna  Siebdld.  Mais  rien  dans  les  for- 
mes du  dicerdrarchus  labrox  Joiid.  et  de  ta  sciaenca  oSquila 
Risso  ne  permet  d'admettre  haut  bar  ;  cela  est  d'autant 
plus  inadmissisble  que  haubar  est  un  nom  du  bar  lui- 
même. 

Une  explication  qui  me  paraît  bien  plus  acceptable  se 
lit  à  l'art,  bar  du  Nouv.  Dict.  Gén.  des  PècHes  (1868)  de 
H.  de  la  BJanchère  :  «  Quelques  personnes  prétendent 
que  le  bdr  n'est  pas  le  même  poisson  que  le  haut  bar, 
parée  que  celui-ei  a  des  écailles  violettes.  Nous  pensons 
que  ces  différentes  colorations  tiennent  simplement  aux 
fonds  ou  aux  eaux  qui  servent  d'habitation  à  ces  animaux 
de  même  que  l'on  voit  des  carpes  plus  dorées,  plus  blan- 
ches ou  plus  brunes  suivant  le  lieu  où  elles  vivent.  I^ 
nom  de  haut  bar  dérive,  d'ailleurs,  des  langues  du  nord: 
hav  <(  n^er  »,  bar  a  perche  »  :  c'est  la  penche  de  mer  ». 

Un-  composé  die  hav  et  de  b<xrs  me  paraît  fournir  une 
excellente  explication  du  fr.  dial.  haubar,  employé  sur  les 
côtes  de  Normandie  et  de  Picardie  (1).  Le  dan.  hdo-aat^ 
conger  vulgaris  Cuv.  doit  être  une  création  ancienne,  à 
en  juger  d'aiprès  l'angl.  dial.  heawe  eel^conger  vulgaris 
Cuv.  cité  pour  l'Ecosse  (comté  de  Fife)i  par  le  Didlect 
Dictlorwry  de  Wriglht.  On  peut  noter  /lai;  kat=3anarrhi- 
chas  lupus  L.  ou  encore  (dans  le  nord  de  la  Norvège)  = 
chimaera  monstrosa  L.  C'est  même  peut-être  le  mot  que 
nous  cherchons  qu'un  danois  harbar^ch  donné  sous  une 
forme  sûrement  fautive  par  De  la  Blanchère  comme  nom 
du  dicentrarchus  labrox  Jordacns. 

(1)  Encycl.  Méthod.,  DicL  de  toutes  les  esp.  de  pèches,  art.  />ar  : 
c  L'on  assure  que  ^ur  les  côtes  de  Picardie  et  de  Caux  on  e^  prend 
(des  bars)  qu'on  nomme  hauts-bars,  qui  ont  deux  ou  trois  pieds  de 
longueur  sur  huit  à  dix  pouces  de  circonférence  • . 


KOMS  DE  POISSONS  311 

385.  norm.  Tiec 

Comme  nom  dn^  meriuccius  vulgaris  Flem.,  hec  est 
cité  dans  une  lisl-e  de  noms  de  poissons  sur  le«  côtes  de 
Xormamlie  que  je  me  suis  procurée  par  l'entremi&e  de 
M.  Barbeau,  de  Caen. 

C'est  sûrement  Yangl,  hake  —  me^^luccius  vulgaris  Flem. 
<iui  reanonte  à  l'ags.  ha'iced,  iMcod,  atleMé  comme  nom 
de  Yesojc  lucius  L.  ;  -ci'.  Fall.  hechi  qui  se  dit  de  ces  deux 
poissons. 

386.  fr.  dial.  heurlin,  hurlin 

G,  Korting  a  inséré,  dans  son  Etym,  Wib,  d.  Franz. 
Sprache  (1908)  :  «  hcurtin,  m.  dtsoh*  houerling  (abart  des 

Flussbarsches)  », 

D  autre  part,  Blancliard.  Poiss,  d. .  eaux  douces  de  la 
France,  éd.  1880,  p.  140,  cite  hurlia  comme  nom  de  la 
perche  des  Vosges,  c'ests^i^lire  d'une  .variété  de  la  perça 
fluviqtilis  L.  qu'on  trouve  dans  les  la<;s  de  Longemer  et 
4e  Gérartdmer.  Ce  hurlin  vient  d'un  germ,  dial.  hûrling. 
Hûrlig  se  dit,  sur  les  bords  des  lacs  de  Zûrioh  et  de 
Constance,  de  la  perça,  fluviaiilis  L.  dans  son  premier 
état  d'après  Sdiinz,  Fauna  Helveiica  (1837)  cité  par  Rol- 
land, Fa.  Pop, y  III,,  183.  Fatio,  Faune  des  Vertébrés  de 
la  Suisse,  iv  (1882),  14,  donne,  pour  les  mêmes  lacs,  les 
formes  hûrling,  euerlich.  Il  s'agit  du  méoie  mot  que  Tall. 
heuerling  (de  heuer  «  de  cette  année  »,  et  il  faut  c?om;pren- 
dre  huAin  comrne  «  perche  de  la  première  année,  per- 
che de  cette  année  ».  Le  mot  a  dû  être  appliqué  à  la 
perche  à  une  époque  ancienne»  car  en  Angleterre,  dans 
le  Westmoreland,  on  a  hurling  «  petite  perche  »,  d'après 
Day,  British  Fishes  (1880),  I,  4.  On  Ta  d'ailleurs  a,ppli- 
((ué  à  d'autres  poisson's  :  ainsi,  Lacépède,  Hist.  Nat,  des 
Poiss.,  v  (1802-3),  263,  cilo  heverling,  comme  nom,  dans 
sa  première  année,  du  coregonus  Whrtmanni  Blodi  en 
Allemagne. 


34?  NOMS  DE/ POISSONS 

387.  sicil.  iialu 

On  trouve  dans  Garus,  Pradr,,  ii,  609,  663,  les  deux 
iiKlkations  suivantes  : 

(a)  CaJiabre  Uala  {ex,  jatula  '!)=^paracenlroprisiis  he. 
patus  Klunz  ; 

(b)  Messine  iiàlu^zeus  faher  L. 

La  réduction  jalula  >  Uala  n'emportera  gttère  U  con" 
viclion  et  on  remanquera  qu'iialu  porte  racoetit  sur  Va. 

Je  rattacherais  volontiers  ces  mots  au  sicil.  iiu  (cWu, 
idilu)  «  doigt  »  ;  itdli  «  anneau  »  est  le  lat.  digitalis. 
On  sait  que  le  zeus  [aber  L.  a  une  tache  ronde  et  noire  sur 
chaque  flanc  ;  de  là  une  légende  très  répandue  (cf.  Rol- 
land» Fa  Pop.,  iiî,  161)  que  «  Saint  Pierre  pochant  ce 
poisson  et  l'ayant  pris  avec  la  main  lui  laissa  l'empreinte 
de  ses  deux  doigts  ».  De  là  encore  le  nom  de  poisson  de 
S(Ant  Pierre  que  ce  poisson  garde  un  peu  partout. 

On  pourrait  admettre  quo  ce  poisson  s'est  appelé  (piV 
cis)  dicfiiaUs  à  cause  de  ses  taches  rondes  et  noires  com- 
parées sans  doute  à  des  anneaux  ;  là-dessus  peut-être 
serait  venue  se  greffer  la  légende  de  Saint  Pierre. 

Le  calabri  ii(da,  qui  se  dit  du  paracentropristis  hepalu^ 
Klunz,  poisson  qui  a  une  tache  noire  sur  les  premiers 
rayons  mous  de  la  dorsale,  tne  paraît  confirmer  les  rela- 
tions quo  j'ai  indiquées  entre  iialu  et  le  lat.  digitalis  cl 
appuyer  aussi  l'hypothèse  de  l'antériorité  de  piscis  digi- 
talis plutôt  que  de  piscis  sancti  Pétri  comme  nom  du  zeus 
faber  L. 

388.  galic.  lardon,  etc. 

Les  dérivés  du  latin  lacertus  ont  servi,  d'après  les  don- 
nées de  Carus,  Prodr.,  ii,  656,  669»  à  indiquer,  selon  les 
endroits,  le  scomber  scomber  L.  (ou  maquereau  ordi- 
naire) :  Gènes  laxerto,  IJvoume  lacerto,  le  scomber  co- 
li(às  L.  (maquereau  à  gros  œil)   :  Gaota  iacerto,  Naples 


NOMS  DE  PCHSSONS  313 

lacierto,  ou  le  trachurus  LinncAei  Xlalm.  (le  maquereau 
bâtard)  :  Molfelta  lacierlu. 

J'ai  déjà  dit  que  sauras^  nom  de  léswird,  a  fourni  au 
trachurus  Linnaiei  Malm.  divers  noms  indiqués  à  la  note 
120. 

A  la  note  124  j'ai  dit  que  je  croyais  que  Tilal.  taran- 
iello  z=  jeune  orcynus  Ihynnus  Lûtken  était  un  nom  de 
lézard,  et  j'ai  rapproché  le  gr.  xopSûSu  «  jeune  thon  » 
dé  xo/bSw/oc   «  sorte  de  lézard  d'eau  ». 

L'esp.  chicharro  s'applique  également  au  jeune  orcy- 
nus Ihynnus  Lûtken  et  au  trachurus  Linnaei  Malm. 

Tous  ces  rapprochements  i^ermellent  d'en  faire  un 
autre,  celui  du  galic.  jardon  =  orcynus  Ihynnus  Lûtken, 
galic.  iarck^^scomber  scomber  L.,  esp.  sarda,  calai. 
8ard  =  scomber  colias  L.,  port,  sarda,  nom  de  maque- 
reau, d'une  part,  et  de  l'autrer  du  iàt.  tnédiév.  sarda^ 
port,  sardao,  sdrdagno^  noms  de  lézards, 

?89.  Valencia  làtigo 

\om  de  Vophichthys  serpens  Gûnther  (Carus,  Prodr., 
II,  544). 

C'est  le  même  mot  que  l'esp.  làtigo  «  corde  (attachée  au 
plancher  pour  soutenir  une  romaine),  fouet  (de  charre- 
tier, ele.)  »,  et  c'est  au  seii-s  de  «  conde  »  qu'il  a  été  doni>é 
à  un  poisson  de  forane  allongée  (cf,  la  note  355). 

ïvc  mot  làtigo  pwiraît  devoir  se  raltaeilier  au  germ.  lalla 
«  latte  »  de  l'art.  4933  du  Rom,  EL  Wib,  de  M.  Meyer 
Lûbke.  On  peut  comparer  le  pasisage  d'O.  de  Saint-Gelais 
les  lattis  et  las  menus  cordages  cité  par  le  Dicl»  Gén,  à 
l'art,  lattis.  L'angl.  lattice,  déçivé  du  fr.  ItHtis,  veut  dire 
«  treillis,  treillage,  barreau  de  bois  qui  s^  croisent  ». 
Je  suppose  qu'on  a  comparé  le  travail  de  tresser  une 
corde,  un  fouet  à  celui  de  croiser  des  lattes  pour  faire 
du  treillis. 


314  NOMS  DE  POISSONS 

390.  lévénagaie  etc. 

De  la  Blanclîèrc,  Nouv.  DicL  Gévâ.  des  Pêdies  (1868X 
p.  430,  a  :  «  lévénegcUle,  C'est  le  nom  bas-brelon  du  lieu». 

Raymond,  Dict,  Gén.  (1832)  :  «  lévénagate,  s.  m.,  espèce 
de  poisson  du  genre  des  gades  ». 

Dès  17^-6,  VEnciicl.  Mélhod,,  Dicl.  de  toutes  les  espè- 
ces de  pêches,  à  ràrt.  lieu,  dit  que  Je  lieu  est  appelé  (dévé- 
négate  par  les  Bas-Bretons  ».  Celte  mention  paraît  remon- 
ter aux  Pêches  (1769)  de  Duhamel,  ouvrage  que  je  n'ai 
pas  à  ma  disposition. 

Lévénégatte  etc.  paraît  être  une  corruption  du  breton 
levneged,  pluriel  de  levnek^gadus  virens  L, 

391.  Côte-d'Or  lignotte,  lugnolte 

Blanchard,  Poissons  des  eaux  douces  de  la  France^ 
éd.  1880,  p.  372,  donnent  lignotte  et  lugnolte  comme 
noms,  dans  la  Côte-d'Or,  dé  Yalburnus  bipunctaius  Hec- 
kel  et  Kner.  Il  voit  dans  lignotte  un  dérivé  en  -otte  de 
ligne  (<lat.  linea)  ;  la  ligne  en  question,  ce  serait  la  dou- 
ble raie  qui  court  sur  les  flancs  du  poisson  le  long  du 
conduit  de  la  mucosité. 

Cette  explication  ne  me  paraît  pas  la  bonne  ;  il  est 
même  possible  que  les  dérivés  de  linea  n'aient  eu  aucune 
influence  sur  ces  noms  de  Yalburnus  bipunctatus  H.  et 
Kn.  Lignotte  me  paraît  être  un  nom  de  la  linotte  {=frin- 
gilla  cannabina  L.)  ;  et  la  forme  lugnolte  paraît  confir- 
mer ce  point  de  \n>e.  En  effet,  parmi  les  noms  de  la  frin- 
gilla  cannabina  L.  que  donne  Rolland,  Fa.*  Pop. ^  ii,  194. 
je  note  le  prov.  lignoto  («f.  limousin  lunot,  lunoto  dans 
Mistral)  ;  Marne  Vignette  ;  Centre  et  Est  de  la»  France 
linette,  luneile  ;  Vienne  lineau,  luneau  ;  enfin  et  surtout 
Châlillon-sur- Seine  (Côtend'Or)  lugnot,  lugjiotte,  leu- 
gnotte.  Mistral  donne  pour  le  Languedoc  luncisso,  lunels- 
sat  et  Verrier  et  Onillon,  pour  Maine-et-I/oire,  lunoly 
lunote. 


LA  CHATELAINE  DE  VERGY  EN  ITALIE  315 

On  sait  que  le  mot  linotte  se  rattache  au  radical  du  lat. 
linum  «  lin  »,  la  fringUla  cannaVina  L.  faisant  sa  nour- 
riture des  graines  de  lin  ;  les  nombreuses  formes  avec  u 
que  nous  avons  citées  font  croire  à  Tinfluenee  du  lat. 
luna  ;  et  comme  il  n'y  a  pas  de  formes  avec  u  dans  les 
uomis  du  lin  ou  des  linées,  cette  inifluenice  de  luna  devrait 
sexpliquer  par  quelque  chose  de  particulier  ù  Toiseau. 
Serait-ce  quau  printemps  il  vient  à  la  linotte  des  cou- 
leurs rouges  au  front  ?  Je  ne  vois  rien  de  sûr. 

Les  noms  de  la  linotte  ont  été  donnés  à  divers  petits 
poissons  ;  cf.  Cette  llnota=trlgla  obscura  L.  (Rolland,  Fa. 
Pop,,  m,  178)  ;  Bourgogne  linotte  =  cottus  gobio  L.  {op. 
cil,,  III,  175)  ;  Franche-Comté  linotte  «  loche  »  (Beau- 
quier,  Faune  et  Flore,  etc.,  i,  323).  Quetl  est  ici  le  terme 
de  comparaison  ? 

392.  calai,  llambreyco 

M.  II.  Schuchardt,  dans  la  note  étymologique  sur  les 
ilérivés  du  Jat.  labeo,  Mhrax,  lupus,  dans  la  nomencilature 
ichthyologique  romane,  qu'il  a  publiée  dans  la  Zeiisch, 
f.  Roman.  PhiloL,  xxxi,  041  scj.  (cf.  mes  notes  11,  135> 
J83,  313),  avait  cité  le  cat.  llambrega-icremlabrus  mêla- 
Jiocereus  lU&so  comme  se  ratlachani  au  lat.  labeo. 

Il  me  paraît  très  probable  que  llambrega  se  rattache  au 
riidical  du  verbe  catalan  llambregar  pour  lequel  M.  Tall- 
gren,  dans  les  Neuphilologische  Mitlcilungcn  (1912), 
p.  22,  a  pu  citer  le  sens  d'((  étinceler,  flamboyer  »  d'après 
un  passage  de  V Atlantide  de  Jacinto  Verdaguer  : 

Mes  ontre'ls  plechs  del  rèssech  daurat,  quel  jorn  retira, 
Desencantades  perles,  llambrega  algun  estel. 

C-ependant  je  doute  qu'il  faille,  avec  M.  Tallgren,  son- 
ger à  un  type  *flammulicare  ;  je  rapprocherais  le  catal. 
llanibregar  du  gascon  et  languedocien  lambreia  «  éclai- 
rer, scintiller  »,  cilé  à  l'article  lampeja  de  Mistral.  Quant 
à     llàbrega  =  crenildbrus    melanocercus    Risso,     le    sens 


316  NOMS  DE  POISSONS 

premier  du  mot  serait  «  éclair,  étincelle  »;  le  prov.  belugo 
a  servi  à  la  nomenclature  populaire  clés  Irigles  :  et  rien 
n'empêche  que  le  nom  d'«  étincelle  »  ait  été  donné  à  un 
de  ces  petits  poissons  aux  couleurs  éclatantes  et  variées 
que  sont  les  crcnilabres  de  la  Méditerranée. 

Le  b  du  calai,  llambregar,  du  gasc.  et  langued.  Ictni- 
brela,  offre  une  difficulté,  lorsqu'on  compare  ces  mois 
aux  nombreuses  formes  avec  p  (voir  l'art.  4870  lampas 

« 

du  Roman.  Eiym,  Wtb.  de  M.  Meyer-Lûbke).  On  remar- 
quera que  parmi  les  dérivés  du  type  *lampiica  (et  -us) 
que  j'ai  étudié  à  ma  note. 310,  et  que  j'ai  cru  pouvoir 
rattacher  au  radical  lamp-  «  briller  »,  il  y  en  a  qui  ont 
b  comme  le  sicil,  lambuco^centrolophus  pompilus  Cuv., 
le  lainbacu  (à  côté  de  lampugu)  =  coryphaena  hippurus 
L.,  à  Agosla  en  Sicile,  Cagiliari  %anihiuja\^siromal€US  fût- 
ldla<,  etc.  Il  est  possible  que  ce  type  *lampiica  ait  servi 
pour  indiquer  le  genre  p-eiromyzon  Art.  (les  lamproies) 
à  côté  de  lampreda  ;  mais  ici  encore,  après  Catane  aJlam- 
pma  =  pelromyzon  marinus  L.,  il  y  a  lieu  de  noter,  d'une 
part.  Tarante  lambuca  =  p'elromyzorâ  marinus  L.,  et  de 
l'autre,  parmi  les  noms  des  lamproies,  le  lalmbre  de  l'Ar- 
dèchc  (cf.  Toulouse  lambrec  «  éclair  »),  le  làmpréyht 
(s.b.  f.)  des  Basses-Pyrénées,  le  llampreya  de  la  Catalo- 
gne (1). 

393  Meuse  maquereau 

Dans  le  Glossaire  des  Patois  de  Icû  Meuse  (1887)  d'il. 
Labourasse,  il  y  a  un  article  :  «  macâ,  sb.,  chabot,  petit 
poisson  du  genre  cotte,  visqueux  et  à  grosse  tête.  E^q. 
bavaw,  cafaw\  maquereau  ». 

Maquereau  serait  donc  un  nom  du  coltus  gobio  L., 
dans  la  Meuse.  Dans  la  forme  macâ  de  Labourasse,  à  en 

(I)  Je  renvoie  aux  jçlanures  catalanes  de  M.  Tallgren  {Neufi^hilolo- 
gtsche  Mitteilungen,  xVr,  91)  où  il  renonce  à  Pexplication  du  calul. 
llambregar,  Uambrètjar,  par  ♦  Plammulicjlbb. 


NOMS  DE  PCMSSONS  31  7 

juger  d'après  le  système  de  graphie  de  cet  auteur,  le 
suffixe  serait  -ard. 

On  sait  que  le  têlard  de  grenouille  a  été  comparé  ù 
une  tête  de  masse,  de  maillet,  de  marteau  (Vaud  lêle  de 
maillet,  Genève  tête  à  mailloche,  prov.  cap  martel,  etc.) 
et  h  la  masse  elle-même  (Basses-Ali^es  masseto,  Puy-de- 
Dôme  mdssola,  dérivés  du  lai.  mattea,  Meyer-Liibke,  art. 
5425).  Aussi  n*v  a-l-il  aucune  hardiesse  à  voir  dans  divers 
noms  du  têlard  :  maclette  de  la  Marne,  maclotte  de  Va- 
le  ne  iennes  et  Xamur,  mahette  de  la  Beûgique  wailJonne 
(Rolland,  Fa.  Pop.,  ni,  122)  des  dérivés  du  mot  maque 
«  masse  »  (cf.  Meyer-Lûbke,  art.  5196  ^maccare),  ]je 
cottus  gobio  L.  qui  porte  constamment  les  mêmes  noms 
que  le  têtard  se  dit  maquelotte  dans  le  rouchi  et  le  wal- 
lon (Rolland,  Fa.  Pop.,  m,  174  et  cf.  Liège  maclotte 
«  maque,  massue  »,  cité  par  Sigard,  Gloss.  montois,  à 
l'art,  maclotte). 

Ce  sera  donc  le  sens  de  «  maque,  masse,  massue,  mar- 
teau »  qu'il  faudra  voir  dans  le  m/icâ  et  le  maquereau  de 
la  Meuse.  Grandgagriage,  Dict.  Etym.  de  la  Langue  wal- 
lonne, H,  48  donne  maca  «  marteau,  massue  »,  et  ajoute 
que  la  désinence  -a,  ajoutée  au  radical  verbal,  forme  des 
substantifs  exprimant  des  objets  accomplissant  ou  ser- 
vant à  accomplir  laction  signifiée  par  le  verbe.  De  môme 
maquereau,  à  en  juger  d'après  les  mots  français  bande- 
reau,  bondereau,  tombereau,  etc.,  peut  se  rattacher  soit 
à  maque,  soit  à  maqucr. 

Il  est  clair  que  ces  remarques  ne  s'appliquent  qu'ù 
des  noms  du  cottus  gobio  L.  Pour  ce  qui  concerne  le  fr. 
maquereau  =  scomber  scomber  L,  on  peut  se  contenter 
de  dire  :  (1)  que  pour  la  France,  il  est  originaire  du 
Nord,  peut-être  plus  particulièrement  du  Nord-Est  du 
pays  ;  (2)  que,  des  formes  citées  comme  noms  du  scom- 
ber scomber  L.,  par  Rolland,  Fa  Pop.,  ni,  165,  le  pic. 
macrieu  (x),  le  norm.  macriau,  sont  des  variantes  dialec- 
tales du  fr.  maquereau  qui  a  dû  venir  lui-même,  à  Tori- 
gine,  de  la  côte  nord  ;  que  le  norm.  macret  (Bassin  ma- 


318  NOMS  mi  POISSONS 

cré)  paraît  représenter  lane.  fr.  maquerd  ;  que  maquel^ 
cité  par  Saubinet  pour  Reims  seul  se  distingue  du  type 

ordinaire  ;  (3)  qu'étant  donné  la  forme  du  scomber 
ficomber  L.,  il  paraît  impossiible  d'expliquer  le  fr.  ma- 
quereau^ scomber  scomber  L.  de  la  môme  façon  que 
Meuse  maquereau  =  coltus  gobio  L.,  que  le  mot  est  peiU- 
être  le  même,  mais  que  le  procédé  sémantique  a  dû  être 
différent  ;  (4)  que  macrioi  donné  par  Labourasse  comme 
nom  dans  la  Meuse  de  la  «  guiche,  petit  morceau  de  bois 
aminci  aux  doux  bouts  qui  sort  à  un  jeu  d'enfants  »,  est 
intéressant  parce  que  le  scomber  scomber  L.  avec  son 
corps  rond,  fusiforme,  son  museau  pointu  et  sa  queue 
très  mince  d'attache,  ressemble  de  près  à  ce  jouet  qui 
porte  en  France  des  noms  si  divers  (cf.  Behrens,  Bei- 
iràge,  pp.  123-126). 


394.  esp.  marra'io 

9 

Tkms  Téd.  de  1688  du  dictionnaire  italien-anglais  de 
Florio,  jo  trouve  un  mot  marasso  glosé  par  «  the  shariv- 
fish,  whereof  soane  hâve  been  seen  with  nine  nows  of 
leelih  ».  Ce  maras^so  est  évidemment  une  forme  italianisée 
du  maraxus  de  Hondelel,  De  Pi^ibus  Marims  (155i), 
p.  490,  où  on  lit  :  «  Tiburone  multo  major  et  truculentior 
est  belua  maraxus,  sed  celerilate  multo  inferior.  Corio 
integitur  ut  tiburo,  eique  in  multis  similis  est.  Novem  ali- 
quando  dentium  ordinibus  ora  maraxorum  armata  vidisse 
vse  affirmât  autor  historiae  Indice.  Hi  eadem  arle  qua 
tiburones  caipiuntur,  sed  rariuis,  neque  eorum  came  ves- 
cuntur  nautae,  verum  in  mare  rejiciunt,  nisi  in  sum- 
ma  onnium  ciborum  penuria.  Hujusmodi  beluas  ali- 
quanio  in  Hiispanico  etiam  mari  reperiri  aiunt,  qui  in  co 
mari  versantur  ». 

Les  indications  que  donne  Rondelet  font  croire  que  son 
maraxus  a  été  fait  sur  iwi  esp.  marcLxo  équivalant  aw  mo- 
derne marraio.  C'est  à  l'espagnol  que  doit  être  égale- 
ment pris  un  portug.  marraxo  «  tubarao  grande...  no  mar 


NOMS  DE  POISSONS  319 

de  Moçaiïiibique  »  qu'on  trouve  d^ns  les  listes  de  Nem- 
nich. 

L'esp.  marra'io  est  donné,  par  divers  dictionnaires, 
conrime  nom  du  carcharim  lamla  Risso.  D'après  Cisternas, 
cité  par  Carus,  Pr.,  ii,  505,  marrajo  est  à  côté  de  iiburoii* 
un  nom  de  la  lamna  cornublca  Fleming.  Ce  môme  pois- 
son s.e  dit  marraix  sur  les  côtes  des  provinces  de  Valen- 
oia  et  de  Catalogne.  Une  forme  divergente,  c'est  Tes-p. 
miiranio  =  lamna  coniubica  Fleming  d'après  Machado  ; 
elle  doit  venir  des  côtes  d'Andalousie  ou  de  Mupcie. 
Mistral  a  :  «  maraco,  s.  m.,  squale,  genre  de  poissons  de 
mer,  sur  le  littoral  de  Tllérault,  v.  eat  »,  qui  doit  être 
rapproché  de  marracou  s.  m.,  nom,  dans  l'Hérault,  d'un 
poisson  du  genre  scylHum  Cuv.,  peut-être  le  scytlium  ca- 
tultifi  Cuv.  ou  grande  roussette,  ou  encore  de  martdchoUy 
nom  en  franc,  dial  .d'une  roussette,  d'après  les  Pêches 
de  Duhamel  (Rolland,  Fa.  Pop.,  xi,  157).  Mistral  a  en- 
core :  «  marracho,  s.  f.,  sorte  de  chien  de  mer  en 
Guyenne,  v.  can  »,  qu'il  faut  identifier  avec  maratche^ 
nom  à  Arcachon,  de  la  femelle  des  poissons  du  gemr 
scylUum  Cuv.  (Rolland,  Fa.  Pop.,  m,  85).  Peut-être  est- 
ce  encore  notre  mot  que  nuxrache.=lophius  piscalorum 
L.  sur  les  côtes  de  l'ouest  (Rolland,  Fa.  Pop.,  m,  155;. 
Plus  au  nord  encore,  dans  les  Côtes-du-Nord,  marrachf 
=imâle  du  carcharias  glaucus  Ag.,  à  en  croire  RoUjjtc 
Fa.  Pop.,  XI,  152  ;  cependant  les  données  du  voii 
de  la  Faune  de  Rolland  doivent  être  soigneuscmeo: 
trôlées  et  surtout  dans  un  cas  comme  celui  qui  se 
ici,  c'est-nàndire  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  renvoi  à 
antérieure.  Je  me  contente  ici  de  citer, 
de  comparaison,  le  breton  (vannelais.)  monak. 
rias  glaucus  Ag.,  donné  par  le  dictionnaire  cEi 

Quelle  est  l'origine  étymologique-  des  noÊBf^  #- 
que  j'ai  cités  ?  Etant  doiunés  leur  extetKm  s^ 
que,  il  me  semible  qu'on  peut  songer  au 
«  miaulement  de  chat  »,  qui,  comme  d'j 
diquant  le  nom  du  cri  de  l'animail,  a  p« 
mal  lui-même 


320  NOMS  1>K  POISSOKS 

395.   Cette,   Porl-Vendres  maia-souldat 

Carus,  Prodr,,  ii,  618,  619,  donne  :  Iviça  matasoldad, 
Celte  mala-souldat  =  maena  vulgaris  Cuv.,  Valencia  mnla- 
sioldados,  Cette  mata-souldat  =  macna  zébra  Gûnther,  Porl- 
Vendres  moia'-souldc^i  =  sminris  vulgofis  Cuv. 

On  sait  que  le  fr.  morpion^pedieiilus  pubis  L.  est  un 
composé  du  verbe  mordre  et  de  pion  au  sens  de  «  soldat 
d'imfanterie  ». 

Mistral  ne  donne  pas  mata-sou Idat,  et  les  dictionnaires 
dont  je  disipose  ne  me  fournissent  pas  d'indications  utile-». 

Si  je  suppose  -ciue  matdhsouldnt  est  un  nom  du  pedi- 
culus  pubis  L.,  c'est  que  je  remarque  qu'à  Malte  xur- 
rafa  se  dit  du  pediculus  pubis  L.  et  en  même  temps  (fesi 
mendoles  (genra  maeim  Cuv.)  . 

Serait-ce  pour  leur  corps  comprimé  que  les  poissons 
des  genres  maena  Cuv.  et  smaris  Cuv.  ont  reçu  le«  nom» 
du  pedicuius  pubis  L.  ?  Peut-être.  Mais  il  est  bon  de  se 
souvenir  que  c'est  sur  les  côtes  françaises  et  espagnoles 
de  la  «Méditerranée  que  les  mêmes  poissons  portent  des 
noms  qui  se  rattachent  à  des  verbes  ayant  le  sens  de 
«  sucer  »  (voir  note  223  [usch), 

A  ajouter  encore  Yesp,  carcomH  =  maena  zébra  Gûn- 
ther, car  carcomel  se  rattache  à  careoma,  nom  du  pou  de 
bois  =  ij:^odcs   ricinus   ÏJitreille. 

396.  prov.  mauco 

A  l'art.  5^36  du  son  Roman,  Elijm.  Wtbuch,  M.  Meyer- 
Luhke  donne  canmie  dérivés  du  goth.  *mauho  «  ventre  » 
(of.  hall,  miooeke),  le  prov.  mauca  et  le  oatal.  moca, 

Alistral  cite  lo  prov.  mod.  mauco,  mmicho,  môiJc/io=i 
phoxinus  laevis  A  g.  et  le  rattache  avec  raison  au  v.  prov. 
mouca  ik  bedaine,  gros  ventre  ». 

I>oltin,  dans  son  Glossaire  étos  Pariers  du  Bus^Maine 
(1899)  cite  pour  Château-Gontier  bedon  (boodô)= phoxi- 
nus laevis  Ag.,  qui  doit  être  le  même  mot  que  le  fr. 
bedon  «  gros  ventre  ». 


NOMS  DE  POISSONS        .  321 

397.  Calant  mazzo 

Nom  du  cyprinodon  calariiamis  Cuv.  d'après  Angelo 
Tuttolomondo,  Fauna  iitioiogica\  del  comp,  maritlimo  di 
Catania  (1901). 

De  ce  poisson,  Carus,  Prodr,,  ii,  554,  dit  :  «  Allitudo 
paullo  minor  quam  1/3,  longitude  capitis  paullo  plus 
quam  1/4  longitudinis  totius  ;  caput  cras-sum,  vostro  ob- 
tuso ». 

Il  s'agit  donc  du  sieil.  mazzu,  ital.  motzo  «  bâton  à 
grosse  tête,  masse,  marteau  »  (cf.  Meyer-Lûbke,  art. 
5425  ;  Rev.  d.  PhiL  Franc.,  xxi,  242). 


398.  sarde  mer.  olioneddu 

Les  dictionnaires  de  Spano  (éd.  1851)  et  de  Porru  (éd. 
1866)  donnent  également  «  olioneddu  m.  muggine,  lab- 
brone,  pesée  ». 

Dans  le  Piccolo  Vocabolario  Sardo-Ildliano  e  Reper- 
lorio  licUiano-Sardo  (Fauna  dé  golfo  di  Cagliari),  qu'E. 
Marcialis  vient  de  publier  à  Cagliari,  on  trouve  : 

Hone,  lioncddu  —  muggine  chelone,  chelone,  celeia, 
pesice. 

olione,  olioneddu  —  muggine  chelone,  chelone,  celeta, 
pesce. 

Il  s'agit  donc  du  mugil  chelo  Cuv.  Olioni,  olioneddu 
sont  antérieurs  à  lioni,  iioneddu  et  s'expliquent  par  le  dos 
et  la  tête  verdâtre  du  poisson. 

399.  Dort.  orelhâo 

«  Art  Seelîsch  »,  dit  Michaelis,  Neues  Wib  .d.  poriug. 
und  deulschen  Sprachc,  T  éd.,  1906). 

Le  port,  orelhao  veut  dire  «  grosse  oreille  ». 

S'agit-il  d'un  poisson  du  genre  orcijnus  Cuv.  et  plus 
parti<:ulièrement  de  l'espèce  orcynus  alalonga  Risso  ou 
germon  ? 

21 


32'2  NOMS  PE  POISSONS 

• 

Cf.  les  notes  266,  342. 
400.  sicil.  pastura-vacche,  gruncu  afferra-vacche 

Ce    so-nt   dos    noms   do  Vophichthys  serpens    Gûnther 
d'après  Carus,  Prodr.,  ii,  544. 

Ce  poisson  prend  ses  noms  du  serpent  (cf.  note  355), 
de  k  couleuvre,  de  la  vipère,  du  congre,  de  Tanguilk, 

par  analogie  de  forme. 

Pastura-voiccke  est  un  nom  de  serpent  qui  prouve  qu'on 
connaît,  en  Sicile,  la  légende  que""  les  serpents  tett&nl 
les  vaohes  (voir  Rolland,  Fa,  Pop.,  m,  27  et  xi,  67). 

401.  Suisse  rom.  petU  saumon    • 

Rolland,  Fa,  Pop,,  m,  140,  cite  petit  saumon =phoxi' 
nus  laevis  Ag.  d'après  Jurine,  Hist.  des  poiss.  du  lac 
Léman  (1825). 

J.  Jud,  Bull,  d,  Gloss,  d.  PcA.  de  la  Suisse  rom.,  xi, 
(Extrait,  p.  14)  dit  que  ce  terme  «  ne  doit  pas  être  très 
populaire,  puisque  le  mot  saumon  est  d'origine  toute  ré- 
cente dans  la  Suisse  française. 

Il  est  possible  qu'il  ne  soit  pas  fort  ancien,  mais  il 
doit  être  populaire  et  il  a  dû  être  provoqué  par  une  ana- 
logie de  forme.  A  ce  propos,  je  trouve  dans  Houghton, 
Brit,  fresh-water  fishes,  2*  éd.,  1895,  p.  62,  un  passage 
intéressant,  où,  parlant  du  phoxinus  laevis  Ag.,  l'au- 
teur cite  un  M.  Manley  :  «  Lay  one  when  in  full  season  » 
M.  Manley  enthusiastically  excJaims,  «  on  the  palm-  of 
your  hand.  Mark  his  shape  —  a  miniature  salmon  in  sym- 
metrical  configuration.  Mark  his  beautiful  colouring  — 
every  shade  of  olive,  white,  pale  brown,  silver,  pink  and 
rosy  harmoniously  blended  anid  producing  that  beautiful 
mottled  aippearance  whioh  reminds  one  of  the  maekerel 
and  of  the  ^aimo  foniUialis,  the  lovely  American  brook- 
trout,  which  I  hope  beifore  long  will  be  naturalized  in 
many  of  our  waters  ». 

Toute  la  dernière  partie  de  ce  passage  —  noter  l'angl. 
mottled =variegatus  et  la  comparaison  du  vairon  au  ma- 


NOMS  DE  POISSONS  323 

quereau  —  a  sa  valeur  pour  ce  que  nous  avons  dit  des 
noms  du  phoxinus  laevis  yVg.  et  du  scomber  scomber  L. 
aux  notes  182,  280. 

402.  sicil.  pisci  irunzu 

Nom,  à  Catane,  de  la  centrin<i  Salviani  Risso  d'après 
Angelo  Tuttolomondo,  Fauna  iiiiolo^ica  del  comparti- 
mento  mariitimo  di  Catania  (1901). 

Ce  mot  trunzu  -devrait  s'ajouter  aux  dérivés  de  *trun- 
ceus  cité  à  l'art.  9778  du  Ltatf.  Ram.  Wtb.  de  Kôrting 
(3«  éd.  1907). 

Le  nom  de  pisci  trunzu  convient  fort  bien  aux  human- 
tins  :  en  effet,  leur  courte  queue  leur  donne  une  taille 
plus  ramassée  que  celle  des  autres  requins. 

403.  fr.  plestie 

Kôrting,  dans  son  Etym,  Wlbch.  d.  Franz.  Spr.  (1908) 
cite  «  plestie,  f.  Blick  (e),  eine    Fischart  ;  worl  dunkler 

Hejrk.  » 

Plestie,  nom  de  la  bordelière  est  dans  Littré  (1873  : 
«  nom  d'un  poisson  du  genre  cyprin  »)  et  dans  Raymond 
(1832)  ;  Daubenton,  Hauy,  Bonnaterre  se  servent,  dès 
1788,  de  l'expression  cyprin  plastic  pour  désigner  le 
même  poisson  (Lacépède,  Hist.  Kat.  des  Poiss.  v,  605). 

Day,  British  Fishes,  ii,  197,  m'apprend  que  Vabrqmis 
hlicca  Cuv,  est  dite  cyprinus  plestya  par  Leske,  Ichtyol. 
Lips.,  p.  69. 

0 

404.  encore  bordel,  raie  turbotée  (cf.  note  259) 

A  propos  de  cette  expression  que  j'ai  di«9cutée  à  la  note 
259,  je  trouve  un  rapprochement  fort  intéressant  à  l'art. 
raie  du  Dict.  franc. -celtique  (1732)  de  Grégoire  de  Ros- 

trenen  : 

grosse  raie,  de  l'ange,  ou  gros  guillou.  Travancq,  rae 


324  NOMS  DE  POISSONS 

bras,  rae  ccâet  (buriesquement  iurbodenn  lostecq,  turbo- 
(îenn  Roscoou,  iurbodenn  Poidan). 

Turbodenn  losiecq  veut  dire  «  turbot  à  queue  ». 

405.  Tournai  roque,  Liège  roxhe 

Godefroy  a  un  article  roce  «  gardon  »  où  Ton  trou- 
vera réunis  huR  textes  dans  lesquels  on  trouve  diverses 
graphies  :  roce,  roche,  roque,  rocque^  roxhe. 

Or,  si,  à  ma  note  325  sur  le  fr.  rosse,  j'ai  eu  raison  de 
dire  que  le  fr.  rosse  =  huciscus  ruiUus  Cuv.  était  pour 
un  V.  fr.  roce  correspondant  à  la  forme  du  nord  roche 
(ef.  ai^l.  roach)=  leuciscus  rutilas  Cuv.,  il  semble  bien 
prc4>able  que  roque  n'indique  pas  le  même  poisson. 

Le  premier  texte  de  Tart.  roce  de  Godefroy  vient  de 
la  chronique  de  Mousket  : 

Desous,  en  l'aige,  a  mainte  roque 

Et  pesçon  autre,  et  si  a  port 

U  les  gens  font  maint  grant  aport 

TMousk.,  Chron.,  30456,  Reiff.]. 
Le  second  vient  de  la  même  chronique,   mais   dtée, 
celle  fois,   non  daprès    l'édition    de    Reiffenberg,   mais 
d'après  un  manuscrit  de  Paris   : 

Mais  il  n'y  a  poisson  ne  roce. 

[Mousk.,  Cliron,,  Richel.  4963,  p.  285]. 

Il  n'y  a  pas  grand'chose  à  tirer  de  ces  deux  textes  et 
cela  d'autant  plus  que  je  n'ai  accès  ni  au  manuscrit,  ni 
à  Tédition  ;  mais  la  forme  roque  du  premier  texte  mérite 
d'être  relevée,  étant  donné  la  date  de  la  chronique  de  Mous- 
kès  et  le  fait  que  Moulés  éfait  lui-même  de  Tournai. 
Le  texte  sept  de  l'article  de  Godefroy  donne  la  série  sui- 
vante : 

Cabellaux,  esclefins,  plays,  rocques 


NOMS  DE  POISSONS  325 

[21  mars  1464,  Reg.  aux  publications,  1457-1465, 

Aroh.  Tournai.] 

Comm'©  roche  {  =  he?uciscus  rutUus  Cuv.)  est,  dès  le  XIII* 
siècle,  cité  juste-ment  pour  Tournai,  roque  est  évidem- 
ment un  autre  poisson  ;  il  est  mentionné  ici  avec  des 
poissons  de  mer,  la  morue,  Tégrefin  et  la  plie.  Rien 
n'empêche  qu'il  ne  s'agisse  da  la  raie  et  que  roque  ne 
soit  emprunté  au  néerlandais  (moy.  néerl.  roche,  ruche  ; 
d'où  d'une  part  Tall.  rochen,  de  l'autre,  selon  Falk  et 
Torp,  Norw.-Dàn,  Etym.  Wtb,,  le  norv.  rokke,  suéd. 
rocka). 

Ce  n'est  pas  non  plus  un  nom  du  huciscus  rutilus  Cuv. 
que  le  liégeois  roxhe  donné  dans  le  texte  8  de  l'art,  roce^ 
de  Godeifroy  : 

stockefisse,   scolken,   roxhes  et  autres 

[1555  ap.  «Louvrex,  Edits  et  reglem.  de  la  cité  de  Liège, 
III,  208.] 

Le  mot  se  retrouve  dans  un  texte  de  1551,  à  l'art,  scol- 
kin  de  Godefroy  : 

Item  quant  touehe  et  concerne  la  sèche  poisserie,  com- 
mte  stockfesse,  scolkin,  roxhis. 

[1551  Edit.,  ap  Louvrex.  Ed.  et  reglem.  pour  le  pays  de 
Liège,  m,  208,  rd.  1750.] 
Roxhe  paraît  indiquer  un  poisson  de  mer,  et  c'est  pro- 
bablement la  raie  qui  est  visée  ;  comme  stockfesse  indi- 
que la  morue  séchée  et  scolkin  la  sole  séchée,  on  pourrait 
peut-être  admettre  que  roxhe  se  disait,  à  Liège,  de  la  raie 
séchée. 

406.  Guernesey  roselet 

Métivier,  Dict.  Franco-Normand  (1870),  donne  :  rose- 
M,  s.  m.  et  l'explique  par  «  éperlan  ».  J'imagine  qu'il 
s'agit,  non  de  Yosmcrus  eperlanus  Lacép.,  mais  de  pois- 


326  NOMS  DE  POISSONS 

sons  du  genre  aiherina  L.  qu'on  appelle  souvent,  en 
France,  éperlans,  faux  éperlOns,  éperlans  bâtards  et 
ainsi  de  suite. 

En  parlant  de  Vatherina  hepsetus  L.,  Lacépède,  Ifist. 
Nat.  des  Pois^s,,  V  (1803),  374,  dit  :  «  Notre  habile  et 
zélé  correspondiant,  le  citoyen  Noël  de  Rouen,  m'a  écrit 
que  l'on  péchait  quelquefois,  sur  les  côtes  voisines  de 
Caen,  des  atherines  joëls  ;  on  les  y  nomme  roserets  ou 
rosets. 

Dans  une  liste  de  noms  normands  des  atherines  que 
m'a  procuré  M.  Barbeau,  professeur  à  l'Université  de 
Caen,  je  lis  :  rozerct^  rozette.  Rosett'0=  genre  athérina 
Cuv.  est  dans  le  Dict.  des  Pêches  de  De  la  Blandière 
(1868),  ,p.  679.  Enfin,  roseret,  roseré  se  diraient  en  ce 
sens  dans  «  différents  dialectes  du  nord  et  de  l'ouest  de  la 
France  »,  d'après  Rolland    Fa.  Pop.^  m,  158. 

407.  Lat.  squdlus  etc. 

Squalus  (Pline,  H  N,  IX,  24,  40  ;  Ovide,  Halieut), 
nom  de  poisson,  est  généralement  traduit  par  Texpres- 
sion  vague  :  Chien  de  mer,  Ennius  a  l'adj.  squaius  = 
squaildus  ;  Walde,  Latein,  Etym,  W<6.,  2*  éd.,  1910, 
sépare  pour  l'étymologie  cet  adjectif  du  nom  de  poisson. 
Cependant,  le  seras  de  «  hérissé,  âpre,  rugueux  »,  qu'a 
squalidus  conviendrait  très  bien  pour  squdlus,  nom  de 
poisson,  qui  a  dû  s'appliquer  aux  requins,  aux  anges 
et  aux  raies  dont  on  sait  qu'on  emploie  la  peau  rugueuse 
à  polir  les  corps  durs. 

Le  fr.  savant  squale  a  indiqué  d'abord  les  requins  et  les 
n'en  a  pas  trouvé  d'exemjple  avant  le  Dict,  franç.-atl,  de 
anges  (sous-ordre  selachoidei  Gùnther).  Le  Dict.  Gén. 
Mozin  (1812).  Squale  est  dans  le  premier  volume  (pp.  165 
sq.)  de  VHist,  Nai.  des  Poiss.  de  Lacépède,  publié  en 
1798.  A  la  page  170  du  volume  on  lit  :  «  Nous  avons 
préféré,  pour  le  genre  dont  nous  allons  traiter,  le  nom 
squale,  admis  par  un  très  grand  nombre  de  naturalistes 


NOMS  DE  POISSONS  327 

modernes,  à  celui  de  chien  de  mer,  qui  est  composé  et 
qui  présente  une  idée  fausse.  En  effet,  les  squales  sont 
bien  des  habitants  de  la  mer,  mais  ils  sont  certainement, 
dians  l'ordre  des  êtres^  bien  éloigné®  du  genre  des  chiens». 
SqucUe,  mot  français,  vient  du  squaius  de  Linné. 

On  trouve,  dans  les  dictionnaires  italiens  du  XVIP 
siècle,  un  ital.  sgualo  dont  je  ne  comprends  pas  la 
valeur  et  que  je  note  pour  mémoire.  Le  Florio  de  1688 
identifie  ce  squalo  avec  la  raie  ;  le  Duez  de  1660  a  Tart. 
«  squdloy  squaljna,  muge,  miuget  ou  musnier  et  testard, 
poisson  »  ;  le  Veneroni  de  1729  a  la  graphie  squallo 
à  côté  de  squalo.  On  voit  comibien  ces  indications  sont 
confuses. 

Carus,  Prodr.,  ii,  506  note,  d'après  Cistemas,  un  esp. 
escuttlo=zodontaspis  ferox  Ag.,  qui  est  donné  comme 
nom  vulgaire.  Il  me  paraît  savant  et  n'aura  pas  plus  de 
portée  que  l'esp.  et  port,  esqualo  qui,  dans  les  listes  de 
Nemnich  (1793-8)  est  glosé  squaius. 

Tout  au  plus,  parmi  les  noms  de  poissons,  on  peut 
citer,  comme  dérivés  populaires  se  rattachant  à  squaius, 
un  ital.  squaglia  que  le  Flono  de  1688  cite  de  la  façon 
suivante  :  «  squaia,  squdina,  squainola,  squarina,  squa- 
tîna,  squaia,  squaglia,  a  €ish  like  a  little  scate,  called 
with  us  ladies  or  imaidis,  some  say  it  is  of  the  nature  of 
torpedine  »  ;  et  mieux  encore  le  vénit.  squalena  =  squa' 
tina  laevis  Cuv.  que  donne,  d'après  Ninni  et  Canestrini, 
le  Prodromus  de  Carus  (ii,  515).  Rolland,  Fa.  Pop.,  xi, 
159,  cite  un  ital.  dial.  squïA  =  squatina  laevis  Cuv.  dont 
il  faudrait  connaître  la  source. 

408.  lat.  SQUATUs 

Le  latin  a  eu  squaius  (Pline,  H  N,  lib.  xxxii,  cap.  ult.=a 
rhina,  ange  de  mer,  squaiina  laevis  Cuv.  ;  cf.  Isidore 
Or*ig.,  XII,  6,  37)  et  squâtina  (Pline,  H.  N.,  lib.  ix,  12,  14, 
etc.)  comme  noms  de  la  squâtina  'laevis  Cuv. 

Duez,  en  1660,  donne  l'it.  squcffo  «  ange  de  mer  »  et 


328 

Florio,  en  1688,  à  Tart.  squaia  cRe  aussi  squaia  comme 
nom  d'une  espèce  de  raie  (1  ange  de  mer  est  souvent  con> 
sidérée  conune  une  raie). 

Déjà,  en  1809,  dans  ses  Observations  sur  les  poissons 
recueillis  aux  il^s  Baléares^  Delaroche  avait  cité  escoA  = 
squalina  laetis  Cuv.  à  I\iça.  D'après  les  données  de 
Canis,  Prodr.j  ii,  515,  -cscat  se  dîl,  à  Valencia  et  en  Cata- 
logne, du  jeune  de  ce  poisson  ;  pour  les  îles  Baléares 
on  y  dirait  escal  comû^  escat  fueu,  escal  rexigal= squa- 
lina laeris  Cuv. 

Le  fr.  a  eu  un  savant  Staline  (ex.  de  1597  dans  Rol- 
land, Fa.  Pop.,  XI,  159),  squaline  (17fô,  Valmont  de  Bo- 
mare,  Dicl.  (THisl.  \al.) 

409.  ital.  IrolbÉ  di  mare 

L'expression  Iruile  de  mer  a  ser\'i  à  Bonnalerre  dans 
les  planches  de  Y  Encyclopédie  Méthodique^  à  indiquer  le 
satmo  Gaedenii  Bloch,  poisson  de  l'Atlantiqce  boréal  el 
de  la  Baltique.  Cuvier,  dans  le  Règne  Animal^  ii  (1829), 
se  sert  de  truite  de  mer=salmo  Schiefermulleri  Bloch. 

C  est  dans  ce  sens  que  truite  de  mer  a  passé  dans  les 
dictionnaires.  Conaroe  il  s'agit  de  poissons  peu  connus 
sur  les  côtes  de  France  et  que  d'ailleurs  ces  poissons 
sont  des  truites  au  sens  générique,  l'expression  fran- 
çaise /rai7e  de  mer  n'a  qu'un  intérêt  bien  secondaire. 

Il  en  est  tout  autrement  pour  l'expression  équivalente 
en  Italie.  Dans  le  Dizion.  Genov.-Ital.  (2*  éd.)  de  Casac- 
cia,  on  lit  un  article  :  «  àgna  s.  f.  aragna.  T.  ittiol.  Tra- 
chinus  draco.  Pesoe  di  mare  molto  stimato,  deito  anche 
trola  di  mare  e  più  comunemente  ragana  o  raganella 
velenosa  n.  Ici,  l'emploi  doit  être  d'origine  populaire  ; 
le  terme  de  comparaison  ne  me  parait  pas  avoir  été  la 
chair  savoureuse  des  deux  poissons,  il  faut  plutôt  croire 
à  une  analogie  de  forme.  J'ai  dit  à  la  note  352  sur  Ca- 
g lia  ri  aragna  carrubbara  qu'on  a  vu  une  ressemblance 
entre  les  poissons  du  genre  Irachinus  Cuv.  et  une  gaine  : 


NOMS  DE  POISSONS  329 

de  même  pour  les  truites  qui  portent,  à  Genève,  les 
noms  de  fourreau  (Bridel  :  [ourro,  s.  m.  truite  maigre, 
prise  en  automne,  après  le  frais)  et  de  gatne.  (Littré). 

En  Sicile,  d'après  Carus,  Prodr.,  ii,  561,  citant  Rafî- 
nesque,  irutta  di  mare  saurus  griseus  Lowe.  Dans  la 
nomenclature  de  Linné,  ce  dernier  poisson  faisait  partie 
du  genre  salmo. 

410.  noniî.  virton 

Nom  du  jeune  esox  luàius,  L.  est  évidemment  pour 
virelon,  diminutif  de  viret  qui  se  rattache  au  verbe  virer. 

Moisy  cite  viret  pour  la  Normandie  et  Dottin  virefon 
pour  le  Bas-Maine  comme  noms  du  volant  au  jeu  de  la 
raquette  (cf.  dtu  vireton  dans  Rabelais,  i,  22).  «  Au 
XV  siècle  vireton  désignait  »,  nous  dit  M.  Sainéan,  dans 
la  nouvelle  édition  de  Rabelais,  «  un  trait  d'arbalète 
empenné  en  hélice  avec  des  lamelles  qui  1©  faisaient 
tourner  en  l'air  sur  lui-même  ».  Je  crois  que  c'est  ce  nom 
archaïque  d'une  flèclîe  qui  doit  expliquer  le  norm.  virton 
=  jeune  esox  hicius  L.  ;  Je  brocheton  se  dit,  en  e:el, 
selon  les  endroits,  aiguillon,  poignard,  lançon^  lanceron 

et,  en  v.  fr.,  on  trouve  aussi  lancereau  (cf.  la  note  365 
sur  carreau). 

Université  de  Leeds  (A  suivre.) 

Avril  1915  Paul  Barbier  fils. 


BIBLIOGRAPHIE 


COMPTES    RENDUS 

G.  Michaut.  —  La  Fontaine.  Paris,  Hachette,  1913-1914.  Deux  vol. 
in-lô  de  VIII-289,  312  p.  Prix:  3  fr.  50  le  volume. 

C'est  le  meilleur  ouvrage  d'ensemble  que  nous  ayons  maintenant 
SUT  La  Fontaine. 

La  vie  et  l'œuvre  du  faibuliste  y  sont  étudiées  dans  leur  suite 
chronologique.   Ses  écrits  sont  étroitement  rattachés  à  son  histoire. 

L'auteur  examine  au  .passage  tous  les  probilèmes  qui  se  posent, 
et  sur  phisdeurs,  pourtant  discutés  cent  fois,  il  réussit,  rien  qu'«n 
posant  bien,  la  question,  à  apporteir  des  conclusions  en  partie  neuves. 
Ainsi,  on  lira  avec  le  iplus  grand  intérêt  la  dissertation  solide,  élé* 
gante  et  fine  (t.  II,  p.  24-30),  où  il  se  demande,  à  son  tour,  qui 
sont  ces  quatre  amis  dont  il  est  question  dans  le  prologue  de 
Psyché:  Polyphile,  Acaste,  Ariste,  Géîaste.  Alors  que  presque  fout 
le  monde  s'aooorde  à  reconnaître  dans  Polyphile  La  Fontaine  lui- 
même,  dans  Acaste  Racine,  dans  Ariste  Boileau  (quelques-uns 
disent:  Modière),  dans  Gélaste  OhapeUe  (quelques-uns  disent: 
Molière,  M.  Michaut  avance,  —  et,  à  mon  avis,  il  prouve,  —  que 
ce  sont  là,  non  pas  des  portraits  de  personnages  vivants,  mais  des 
types  personnifiant  des  goûts  littéraires  et  des  manières  d'écrire. 
Sans  doute,  La  Fontaine  a  pris  dans  Boileau,  dans  ChapelCe,  dans 
Racine,  des  traits  qui  s'adaptaient  à  la  fonction  préconçue  d' Ariste, 
de  Gélaste,  d' Acaste;  mais  il  a  pris  d'autres  traits  dans  son  ima- 
gination, d'autres  chez  d'autres  individus,  et,  par  exemfde,  chez 
lui-même:  dans  Acaste  iH  y  a  un  peu  de  La  Fontaine,  et,  d'autre 
part,   Polyphile  n'est  pas   que  La  Fontaine. 

M.  Miohaut  pose  avec  la  même  netteté  et  résout  avec  la  même 
justesse  (t.  II,  p.  59-64)  la  vieille  question  de  savoir  pourquoi 
Boileau  n'a  pas  parlé  de  la  fable  ni  de  La  Fontaine  dans  son 
Art  poétique.  Il  étabilit  que  Boileau  n'a  pas  nommé  La  Fontaine 
par  principe,  comme  étant  un  maître  vivant  ;  —  qu'il  ij'a  pas  nommé 
la  fable  par  principe  également,  comme  étant  un  de  ces  genres 
qui  n'ont  ni  une  forme  fixe,  ni  des  règles  6|>éciales,  ni  un  ton 
difficile  à  conserver,  auxqueJs  donc  suffisent  les  préceptes  généraux 
du   chant   I*'. 

Autre  problème  bien  élucidé.  La  Fontaine  prétend  que  dans  son 
second  recueil  de  fables  il  a  usé  <  plus  sobrement  »  des  c  traita 
familiers  »  qu'il  avait  c  semés  avec  assez  d'abondance  »  dans  le 


COMPTES   RENDUS.  331 

premier  ;  il  explique  cette  nouveauté  pax  la  différence  des  sujets  et 
des  dourceS':  les  traits  familiers  convenaient  mieux  aux  inventions 
d'Esope  qu'à  celles  de  Bidpaï.  Oui,  mais  qu'est-ce  que  le  poète 
entend,  au  juste,  par  ces  c.  traits  familiers  »?  et  où  faut-il  exac- 
tement les  chercher?  M.  Miehaut  montre  (t.  II,  p.  139-148)  que 
par  ces  traits  familiers  La  Fontaine  a  vouilu  entendre  une  simpli- 
cité réalité  dans  la  façon  de  traiter  le  sujet;  que  ces  traits  se 
trouvent,  non  pas  seulement  dans  des  fables  ^sopiques,  mais  aussi 
dans  des  faibles  orientales  du  deuxième  recueil,  alors  que  des  faibles 
ésopiques  du  même  recueil  sont  traitées  sans  familiarité;  mais 
qu'en  général  y  dsma  le  second  lecueiil,  les  fables  orientales  sont 
moios  familières  que  les  fables  ésopiques  ;  que,  dès  lors,  le  mot  de 
Lfa  Fontaine  peut  avoir  seulement  ce  sens  :  la  plupart  des  iaibleB 
orientales  du  second  recueil  sont  d'un  caractère  moins  réaliste  et 
moins  gai  que  la  plupart  des  fables  ésopiques  du  premier  et  du 
second  recmeâils. 

Dans  l'étude  des  poèmes  autres  que  le®  fables,  M.  Michaut  a 
mul<tiplié  les  citations.  Son  ouvrage  est  ainsi  une  anthologie  de 
ce  qu'il  y  a  de  meilleur   chea  le    fabuliste  en  dehors   des   faibles. 

Mais,  comme  de  juste,  ce  sonit  les  fables  qui  sont  étudiées  avec 
le  plus  de  soin.  Pairmi  ces  pages  suibstantiellles,  je  signale  en  parti- 
cniier:  oelileB  (très  précises)  qui  indiquent  les  sources  deB  diverses 
fables  ;  celles  (j^rès  complètes)  qui  montrent  'la  variété  des  pro- 
cédés de  la  narration  chez  le  fabuliste;  celles  (tirés  sensées)  qui 
expliquent  en  quoi  La  Fontaine  est  im  moraiiste;  celles  (souvent 
neuves)  qui  exposent  l'intérêt  que  La  Fontaine,  dans  les  fables  de 
son  second  recueil,  prend  aux  graves  problèmes  de  morale  et  de 
gooivemement. 

Çà  et  là  des  vues  qui  peuvent  être  contestées. 

Voici,  pour  ma  part,  comment  j'interprète  la  fable  Les  Pois- 
sons  et  le  Berger  qui  jov£.  de  la  flûte.  Je  rappelle  quel  est  le 
sujet.  Annette  pêche  et  Tircis  fait  un  beau  discoure  aux  poissons 
pour  les  engager  à  se  laisser  prendre:  <  ne  craignez  pas  d'eofcrer 
aux  filets  de  la  beHe;  elle  n'est  crueUe  qu'à  nous  ».  Mais  nul 
poisson  n'écoute.  Alors  Tircis  tend  un  filet  et  fait  une  pêche  abon- 
dante. —  Est-oe  que  ce  Tincis  croit  qu'il  .persuadera  aux  poissons  de 
se  prendre  aux  hameçons  d 'Annette?  Est-ce  qu'il  parle  en  vue  de 
les  c<Hivaincre?  A  mon  avis,  nullement.  Tircis  a  l'air  de  parler  aux 
poissons,  mais  c'est  à  la  seule  Annette  que  son  discours  s'adresse. 
Son  seul  dessein  est  de  persuader  à  la  beUe  qu'il  est  amoureux,  qu'il 
est  galant,  qu'il  est  fort  spirituel  et  tourne  comme  pas  un  le 
madrigal;  puis,  quand  il  l'en  a  bien  comvaincne,  il  saisit  le  filet 


332  COMPTES   RENDUS. 

et  prend  les  ipoifiisonfi  :  il  prouve  aJoirs  à  la  beUe  que  Tircis  a  la 
main  alerte  comme  il  a  la  Isungue  bien  pendue.  Ce  Tircis  est  bien 
adroit.  Dans  ceitte  fable,  La  Fontaine  fait  ce  qu'il  fait  partout: 
une  peinture  de  caractère:  il  peint  l'homme  qui  eait  se  faille 
valoir  auprès  aee  femmes  par  sa  parole  et  par  son  activité. 

Joseph    VlANEY. 

Félix  Arnaudin.  —  Chants  .populaires  de  la  Grande-Lande  et  des 
régions  voisines,  musique,  texte  patois  et  traduction  française, 
t.  I.  Paris,  Champion f  Bordeaux j  Féret  et  fils,  Labouheyre, 
Paul   Lambert,    1^12    (v.    p.    623),    lxxxvi-623   p. 

Il  n'est  jamais  trop  tard  pour  parler  d'un  bon  livre.  Que 
ceUa  m'excuse  d'avoir  attendu  si  longtemps,  par  suite  de  cir- 
constances diverses,  pour  dire  à  nos  lecteurs  quel  intérêt  pré- 
sente le  'recueil  de  M.  Amaudim,  plein  d^  mélodies  savoureoses 
et  bien  notées  (1)  et  contenant  —  chose  rare  en  matière  de 
chansons  populaires  —  plusieurs  poèmes  complets  et  vraiment  bien 
venus   (ex.    p.   207,   328,  420,   422,   435,   449). 

Ce  premier  volume  comprend  des  chants  du  premier  âge  (divi- 
sés en  berceuses  et  amusettes)  et  des  chansons  de  danse  (rondes 
enfantines,  chansons  sur  le  nombre  neuf,  chansons  énumératives, 
chansons  facétieuses  et  burlesques,  cTiansons  satiriques),  avec  pré- 
face, liste  des  témoins,  indications  sur  la  prononciation  et  appen- 
dice de   notes.  ^* 

M.  Millardet  lui  a  consacré  deux  comptes  rendus  substantiels 
(Rom.  1913,  p.  587-9  et  Ann.  du  Midi  1913,  p.  349-353)  ;  je 
souscris  pleinement  aux  conclusions  de  mon  savant  otmfrère,  et 
je  n'ai  que  peu  de  chose  à  i  ajouter.  , 

Puisque  M.  Arnaudin  (v.  p.  LXVII)  accueille  volontiers  les 
suggestions  tendant  à  perfectionner  sa  grafie  et  que  naturellement 
en  expliquant  sa  grafie  il  donne  des  indications  sur  la  fonétique 
grand- landaise,  j'espère  que  dans  les  vol.  suivanits  il  rectifiera, 
conformément  aux  -indications  de  M.  Miilardet  (Rom.  1913,  p.  688), 
ce  qu'il  dit  p.  LXVIII  de  la  vaâeur  âe  eu.  D'autre  part,  du 
moment  qu'il  n'emploie  pas  'l'ortographe  félibréenne  —  et  cela 
peut  se  comprendre  pour  des  parlera  oii  l'on  tient  à  bien  distin- 
guer 'les  timbres  e  et  œ  (Am.  eu)  — ,  pourquoi  ne  pas  simplifier, 
alléger,  éclaircdir  la  grafie  en  la  rapprochant  des  transcriptions 
fonétiques  les  plus  usuedles  ?   Je  pense   que  p.   ex.œ   remplacerait 

(1)  V.  surtout  p.  15,  67,  62,  64,  66,  68,  70,  73,  74,  77,  80,  82, 
83,  86,  102,  107,  186,  202,  204,  217,  226,  273,  280,  328,  333,  365, 
368,  422,  429,  469.  ^  P.  XL  n,  1  il  est  question  «  d'aire  dont  4a 
tonailité  est  incertaine  ou  qui  même  finissent  nettement  sur  une 
autre  note  que  la  tonique,  d'autres  aussi  «qui  sont  dépounnis  de 
note  sensible..  »  Les  musidenB  i  reconnaîtront  aisément  rla  pereis' 
tance  de  modes  grégoriens   (tons  du  plain-chant). 


COMPTES  RENDUS.  333 

avantageusement  eu,  w  Vou  barré  qu'emploie  M.  Arnaudin,  k  le 
qu  et  le  c  dur,  un  c  on  k  aooentué  (ou  le  groupe  th,  employé  par 
les  tfélibres  béarnais)  le  groupe  tch  qui,  d'après  la  description 
donnée  p.  LXXXV,  correspond  mal  à  ch  employé  pour  noter  la 
chuintante  sourde  du  tipe  français. 

Il  serait  d'autre  part  uUle  de  localiser  (comme  il  est  fait  p.  442 
pour  houeuc  à  côté  de  A«c<^/ocu)les  formes  qui  s'écartent  du 
tipe  hauheyrin  dominant  dans  oe  recueil:  il  1  a  quelque  chose 
de  déconcertant  .  p.  ex.  dans  le  voisinage  de  con  et  de  couan 
^quando,  de  -éyre  et  d«e  'euyre^-ûria,  €it  les  variantes  dialectales 
devraient  être  situées:  il  suffirait,  à  cet  effet,  d'indiquer  la  loca- 
lité d'origine  pour  diaque  texte  dont  le  parler  présente  des  diver- 
gences. 

Ainsi  les  recueils  de  M.  Arnaudin  seraient  non  seulement  les 
délices  des  m-usioografes  et  des  iolkloristes,  mais  d'excellents  ins- 
truments pour  les  études  dialectales  ;  je  signale  en  passant  les 
métatèses  crabe <c:^capra,  hurla  t  brûler  »  (mais  hente^c^ventre) 
etc...  qu'H  serait  intéressant  de  pouvoir  expliquer,  en  tout  repos 
d'esprit  au  sujst  de  leur  localisation,  par  les  principes  que 
M.  Grammont  a  exposés  à  l'occasion  du  luchonnais  dans  Mém, 
Soc.  îing.   XIII,  p.  73  et  suiv. 

Le  vocabulaire  de  la  Grande-Lande  contient  de  bons  vieux  mots 
bien  conservés  comme  ab  «  avec  »,  basta  (v.  p.  493),  le  verbe  Ire 
au  fut.  1.  €yrey,  6.  eyran,  layra<:^latrâre^  maye^major,  salhi 
€  sortir  ».         ^^ 

^  Jules    BONJAT. 


Johann  Ulrich  Hubschmied.  —  Zut  bildung  des  imperfekts  im 
f rankoprovenzalischen  :  die  v-  losen  formen,  mit  untersuchungen 
ûber  die  bedeutung  der  satzphonetik  fur  die  entwicklung  der 
verbalformen.  Halle  a.  S.,  Max  Niemeyer,  1914,  x-160  p.  in-8o, 
avec  3  tableaux  sinoptiques  ors  texte  (58'  Beiheft  zur  Zeitschrift 
fur  romctnische  philologie). 

Ce  livre  est  dédié  à  M.  OiUiéron,  mais  il  procède  plutôt  de  la 
doctrine  que  représente  M.  Gauchat,  et  ce  n'est  pas  moi  qui  m'eoi 
plaindrai.  <Sa  portée  dépasse  infiniment  les  bornes  du  domaine 
franco-provençed,  comme  M.  MeiUet  le  fait  ressortir  dans  Bull. 
Soc.  Iing.  xix,  33-6:  c  On  a,  suivant  M.  Hubschmied,  beaucoup 
abusé  des  explications  analogiques  pour  rendre  compte  des  traite- 
menais  différents  qu'offre  um  même  fonème  dans  les  formes  gram- 
maticales... Des  fonèmes  qu'on  tient  pour  identiques  se  présen- 
tent en  réalité  sous  des  formes  très  différentes  suivant  les  situa- 
tions dans  Jes  diverses  frases...  Des  traitements  très  divers  peu- 
vent apparattne  suivant  la  position,  et  une  istoire  fonétique  qui 
opère  avec  les  mots  comme  s'ils  étaient  tons  dans  la  même  situa- 
tion, tous  prononcés  avec  la  même  valeur,  va  contre  l'observation 


334  COMPTES   RENDUS. 

de6  faite.  »  Le  franco-provençal  se  prête  précisément  fort  bien 
à  iMoistKr  cette  téorle  générale,  à  faire  apparaître  en  plein  relief 
l'importaoce  de  la  fonétique  sintactique.  C'est  —  et  c'a  toojonra 
été  —  un  fouillis  de  parlera  locaux  accueillant  toute  sorte  de 
fénomènes  que  rejetterait  une  flangue  c  impériale  »  adoptée  par 
des  gens  d'origines  très  diverses;  son  état  actuel,  développement 
purement  populaire,  est  facile  à  constater,  grâce  à  V Atlas  linguis- 
tique de  la  France  et  surtout  aux  matériaux  qui  préparent  le 
Glossaire  des  patois  de  la  Suisse  romande;  Isl.  plupart  de  ses  aa- 
cienfi  monuments  écrite  ne  présentent  pas  la  fixation  d'une  langue 
littéraire  ou  de  langues  littéraires,  mais  la  fixation  de  parlera 
locaux  «  comme  de  simples  outids  i,  employés  à  des  actes  admi- 
nistratifs comme  p.  ex.  le  vieil  irlandais  a  surtout  été  employé 
à  des  gloses  (cf.  Meillet,  loc.  laud,  92-3). 

A  ce  que  je  viens  de  dire  il  convient  d'apporter  quelques  cor- 
rectiis.  D'abord  en  ce  qui  concerne  l'état  actuel:  rinter{»rétation 
des  formes  (recueillies  dans  V Atlas  est  parfois  ïn&n  chanceuse,  ainsi 
quand  on  trouve  des  traductions  de  tournures  aussi  éloignées  de 
la  mentalité  patodse  que  c  nous  crûmes  qu'il  i  fut  resté  »  (p.  3), 
est-ce  même  du  français  commun  quelque  ipeu  courant?  Puis  pour 
l'état  ancien. 

P.  26  n.  2  M.  H.  critique  l'explication  des  formes  d'imparfait 
ou  de  prétérit  du  vieux  grenoblois  que  j'ai  donnée  dans  JR  L  S 
1912,  p.  185-6.  U  a  pleinement  raison  en  ce  sens  que  mon  expli- 
cation, parfaitement  plausible  pour  les  textes  ^|^^  parlefrs  dont 
je  m'occupais  alors,  ne  suffit  point  pour  Jes  faRs  révélés  par  les 
textes  et  les  parlers  dont  il  présente  maintenant  un  très  conscien- 
cieux essai  de  sintèse.  Reste  à  savoir  si  les  travaux  de  fonétique 
et  de  morfologie  istorique  qu'il  utilise  ont  tous  été  poursnivis 
avec  le  eouci  d'exactitude  que  j'ai  apporté  à  élaborer  mon  Intro- 
duction aux  Comptes  consulaires  de  Grenoble,  Je  n'aime  point  à 
médire  de  devanciers  fort  méritants,  mais  je  dois  confesser  qu'un 
examen  —  non  encore  achevé  —  de  textes  lionnais,  bressans,  etc. 
m'a  convaincu  qu'on  n'a  pas  tou jouas  déterminé  avec  toute  la 
précision  désirable  la  valeux  des  grafies  et  le  sens  des  formes 
employées. 

En  résumé,  le  franco-provençal  est  téoriquement  un  terrain  d'élec- 
tion pour  les  études  de  fonétique  sintactique  dont  M.  H.  a  mille 
fois  raison  de  relever  l'extrême  importance  ;  pratiquement  on  se 
eurte  à  certaines  difficultés  provenant  de  ce  qu'il  i  a  des  matériaux 
de  valeur  diverse  et  des  vues  de  certitude  variable.  En  massant 
les  faits,  M.  H.  a  évité  la  plupart  des  inconvénients  qui  résultent 
de  cet  état  de  choses,  et  l'ensemble  de  ses  condusioins  est  certaine- 
ment juste.  Son  livre  rend  dès  à  présent  un  grand  service  aux 
études  iranco-provençaJes  et  à  la  linguistique  générale..  U  n'i  a 
qu'à  metttre  au  point  certains  détails.  Je  ne  puis  le  faire  ici:  oe 
serait  trop  long;  je  ne  puis  le  faire  en  ce  moment:  les  vérifies- 


COMPTES  RENDUS.  335 

tionâ  que  j'ai  entreprises  ne  sont  (pua  achevées  et,  d'autre  part, 
assaMo  da  maggior  cura,  dl  faut  que  je  meitte  enfin  à  joux  ma 
grammaire  ifiUxrique  et  comparative  des  parlera  provençaux  moder- 
nes, -pour  la  rédaction  de  laquelle  les  vues  de  M.  H.  me  sont 
d*un  constant  secours,  comme  ceUes  que  M.  Cornu  avait  expo- 
sées dans  un  article  des  Mil,  Chabaneau  auquel  on  n'a  pas,  à  mon 
sens,   accordé  toute  l'attention   qu'il  méritait. 

Je  terminerai  par  quediques  observations  de  détail. 

L'exposé  de  l'évolution  de  via  (p.  110-3)  serait  à  reprendre  en 
tenant  compte  du  traitement  de  mea  et  en  éliminant  des  mots 
qui,  fonétiquement  et  sémantiquement,  ne  peuvent  continuer  via, 
ainsi  stéfanois  veya  «  chose,  affaire  »  oxiton,  plur.  'é(ë)-^*vicàta 
(cf.   catal.  vegada  c  fois  »,  etc ) 

8aint-Bonn^4e- Château  et  Saint-Sauveur-en-Rue  ne  sont  pas  en 
domaine  franco-provençal,  et  leur  témoignage  ne  devrait  figurer 
ici  qu'à  titre  de  comparaison  comme  p.  ex.  le  gascon  invoqué 
en  note  p.  61,  —  cela  dit  non  pour  faire  grief  4  M.  H^,  mais 
pour  expliquer  à  nouveau  la  nécessité  où  je  suis  d'achever  la 
grammaire  istorique  dont  j'ai  parlé  plus  aut.  On  i  verra  une  déli- 
mitation plus  précise  et  plus  fortement  motivée  que  ceMe  que  j'ai 
esquissée  dans  mon  Essai  de  sintaxe  des  parlers  prov.  mod,,  p.  1-15. 
Mais  dès  avant  la  parution  de  cet  Essai,  M.  H.  aurait  pu  savoir 
d'après  quels  critères  je  traçais  une  limite  entre  le  franoo-pro- 
vençal  et  Hé  provençal  dans  La  Montagne,  1906,  p.  329,.  et,  s'il 
veut  bien  relÎH^attentivement  Les  passages  qu'il  incrimine;  il 
verra  que  les  oRx  reprocbes  qu'il  m'adresse  p.  10,  n.  3,  sont 
aussi  mal  fondés  qu'ils  sont  parfaitement  courtois:  j'ai  dit  que 
mon  critère  essentiel  était  Vintercompréension  dicAectàU;  je  me  sxûs 
borné,  intentionnellement  dans  un  article  de  vulgarisation,  à  indi- 
quer grosso  modo  une  limite  approximative  d'où  il  ne  résulte 
nullement  que  j'attribue  au  'franco-provençal  le  point  827  de  VAt. 
ling.,  Vion  près  Towmon,  ce  qui  aurait  été  effectivement  une 
"bévue  énorme  de  la  part  du  c  juif  errant  du  Félibrige  »,  comme 
Mistral  se  pikuaait  à  m'appeler  en  souvenir  de  mes  nombreuses 
randonnées  pédestres  et  vélocipédiques  de  touriste  et  de  dialec- 
tologue. 

Fautes  non  relevées  aux  Errata  :  p.  1  et  5,  le  livre  de  M..  Vey 
sur  lie  ddaJecte  de  •Saint-Etienne  est  une  tèse  de  Lion,  et  non  de 
Paris;  p.  91,  1.  4  et  5  aux  notes,  Habèore-Luil&ier,  lire  sans  doute 
Hai>ère-I«ulli2i  (village  du  Cbabdais  à  peu  iprès  équidistant  de  Bon- 
neviUe  et  de  Tonoa). 


336  COMPTES   RENDUS. 

Hermann  Grôhler.  —  Uber  ui6|)riifng  ^und  bedeuiung  der  franzô- 
sischen  ortoiKunen,  I,  teil,  liguriscbe,  iiberische,  phôniziadie,  |^e* 
chische,  gallische,  lateindsche  nameii.  Heideîberg,  Cari  Wintett 
1913,  xxiii-377  p.  in-8°  (Sammlung  romanischer  elementar-und 
handbiicher,  herausgegeben  von   Wilhelm  Meyer-Lilhke,  V,  2). 

M.  Meillet  a  déjà  noté  (Bvll.  Soc,  Hng.,  xix,  74-5)  que  l'auteur 
n'est  ni  celtieant  ni  beaucoup  istorien;  c'est  c  simplement  un  ro- 
maniste qui  essaie  de  cJasser  ilinguistiquement  des  faits  connus  i. 
Cette  appréciation  n 'est-elle  pas  encope  trop  favorable?  On  va  voir 
dans  queille  mesure  M.  Garôhlieir  est  rMnaniste,  et  Ton  pourra  s'éton- 
ner  que  son  travail  ait  trouvé  place  dans  une  collection  qui  com- 
prend des  ouvrages  fondamentaux  oomone  VEinfiihrung  et  le  Ro- 
manis c?ie8  eti^moJogiscJiea  wôrterbuch  de  M.  Meyer-Ijtrbke,  de  bowi 
livres  comme  la  grammaire  française  du  même  auteur,  le  manuel 
de  vieil  espagnol  de  M.  Zauner,  le  Petit  dictionnaire  provençal- 
français  de  M.  Levy,  etc...  Et  cela  d'autant  plus  que,  comme 
M.  Meyer-Lûbke  l'a  si  bien  montré  à  maintes  reprises,  les  nomfl 
de  lieu  sont  des  témoins  de  toute  première  importance  pour  l'évo- 
lution fonétique  des  langues  romane»,  et  spécialement  gaiUo-romanefi. 

M.  G.  dit,  p.  x,  qu'il  n'entre  pas  dans  le  détail  étimologique, 
paroe  que  les  étimologies  qu'il  indique  ont  été  discutées  dans  les 
ouvrages  auxquels  il  se  rétère,  et  qu'iâ!  écrit  non  seulement  pour 
les  romajûstes  exercés,  mais  d'une  part  pour  les  étudiants  et  d'au- 
tre part  pour  les  istoriens  et  iles  géografes  qui  ne  sont  pas  epéda- 
lemWt  romanistes.  Bon,  mais  alors  il  ne  dev^l  citer  que  des 
étimologies  sinon  toutes  sûres,  du  moins  admissiHes,  et,  quand  il 
donne  des  explications,  les  faire  nettes,  pertinentes  et  correctes. 

Soit  p.  ex.  p.  91  Vercor8<^Verlamocurî  :tX  faudrait  poser -aTjiJ* 
pour  l'accent  et  pour  -s  (cf.  p.  76  Périgueux),  puis  expliquer 
l'étonnante  absence  de  diftongaison  de  To  tonique  et  la  non  moins 
étonnante  sincope  du  groupe  de  deux  sillabes  -tamo-  commençant 
par  une  consonne  appuyée.  Comment  expliquer  le  contraste  d'ac- 
centuation entre  Cadours,  golfe  du  Lion  et  leurs  prétendus  ancêtres 
Càtûnis,  "xôlnoi  twv  Afyvwv  (p.  169,  21)?  Comment  Eoubes  (c'est-à- 
dire  p«rov.  Êubo,  Lèubo)  peut-il  remonter  à  Olbia  (p.  69)  ?  P.  311, 
le  rapprochement  entre  Alise,  Alaise  et  la  rivière  Lison  paraît  arbi- 
traire. Qu'est-ce  qu'un  «  a  eufonique  »  dans  Gaharegium^Gavray  à 
côté  de  Gabris^Gilvres,  etc...  p.  209)  ?  On  Ht  p.  24  que  Guyenne, 
prov.  Guiana,  provient  d'une  coupure  {il)la  Quitania  pour  {il)l{à) 
Aquitania;  bon,  mais  si  Qu-  s'était  «  selbstàndig  weiter  gebildet  », 
on  n'aurait  pas  Gu-,  qui  s'explique  justement  par  le  traitement 
intervocaJique  de  -qu-  dans  Aquitania,  P.  164,  MarosaUumr^MatBal 
serait  un  composé  celt.  mâro-  «  grand  n-\-*sall-  t  sel  »  ;  si  je  con- 
nais des  Salzburg,  je  me  représente  difficilement  un  Grosssalz. 

Mais  pour  faire  un  tri  judicieux  entre  les  étimologies  admissibles 
et  les  autres,  comme  pour  donner  des  explications  nettes,  pertinentes 


COjii>ÎES  RENDUS.  337 

et  correctes,  il  faudrait  savoir  que  l'évolution  fonétique  est  sooimise 

—  surtout  en  matière  de  noms  de  llieu  —  à  des  conditioos  rigou* 
reuses,  et  connaître  au  mokua  Tessentiel  de  ces  conditions  pour  les 
époquee  et  les  pays  considéré^.  Or  M.  G.  a  p.  ex.  sur  l'assimila- 
iion,  la  difisimilation  et  la  différeniciation  des  idées  extrêmem<ant 
vagues:  p.  320  le  cas  d'une  consonne  intervocalique  dissimilée  par 
une  inteirvoc.  suivante  dans  Bononia'^ Boulogne  est  présenté  sur  la 
même  ligne  que  celui  d'une  explosive  appuyée  dissimilée  par  une 
implosive  dans  *Dornincum  (idl  faut  sans  doute  -côs)'^Dourlen8; 
p.  309,  310  on  trouve  pêle-mêle  Âlahonte'^Alamont-e  qui  semble  pré- 
senter une  assimilation  de  6  à  n  en  m  et  borb-lborm-  qui  semble 
preeenter  une  différenciation  de  continuité  de  rm  à  rb.  Dire  que 
Grastiano^iitanus  «  volkstùmlich  bald  in  Gratiopolitanus  vesrkùrzt 
wuirde  »  (p.  341)  n'est  pas  une  explication  :  Graiio-  ne  donnerait  pas 
Ghaisi-;  il  s'agit  de  dissimilation  (v.  R  L  R  1912j  p.  361)  ;  je  re- 
marque en  passant  que  Graisivaudan  non  seulement  c  lange  zeit... 
gebràuchlich  war  »,  mais  est  encore  aujourd'ui  d'usage  très  cou- 
rant.  Des  vues  nettes  sur  la  dissimilation  auraient  fait  saisir  sans 
difficulté  quels  rapports  peuvent  exister  entre  CaJmiliacum,  -dia- 
cum,  -riacus  (auquel,  et  non  à  -racus,  remonte  prov.  Chaumeira^ 
ChoméraCj  avec  -ei-  et  non  -e-),  Chomelixy  etc...  (p.  200).  P.  81  il 
aurait  fallu  indiquer  au  moins  brièvement  la  dissimilation  n  — )i 
^/  — n,  l'étimologie  populaire  et  la  substitution  d'article  qui  ont 
mené  de  Cenomannôs  à  Le  Mans  par  Cel  Mans,  *Anipeîiacus'^Am' 
pliacuê  n'est  pas^ne  une  contraction  (p.  232),  mais  une  sdncope; 
de  même  pour  /4imfcca<^4wras*ca  (p.  166),  à  moins  qu'il  ne  s'agisse 
d'une  formation  au  moyen  du  suffixe  d'origine  ligure  -asc-.  Idées 
vagues  ausi  en  matière  de  morfologie  :  que  signifie  au  juste  une 
formule  comme  «  ein  grundwort  rato-,  vom  nom.  raton  oder  ratas 
herruhrend  »   (p.  109)    ? 

On  ne  saurait  exiger  de  M.  G.  l'érudition  d'un  indo-européanisant 
professionnel,  mais  on  peut  s'étonner  de  lire  p.  13  que  1  -«ur.  q 
devient  en  gaulois  comme  en  grec  p,  ex.  lat.  equus  gr.  inrioi  gaul. 
epos  {le  premier  manuel  venu  aurait  appris  que  equus  cTTTro;  ^J>os 
exigent  non  une  labiovélaiire  i.  -eux.,  mais  un  k  palatal  suivi  de 
tv;  cette  faute  est  répétée  p.  40),  gaul.  petor  lat.  quattuor  (que 
devient,  en  présence  de  rétranûtç^  ^  formule  précédente  sur  p  en 
gr.  comme  en  gaul.  ?  méprise  d'autant  plus  singulière  que,  p.  40, 
7rêfA9rc^)ov  est  cité  à  côté  cbeTrivrc)*  On  excuseira  plus  difficilement 
encore  la  méconnaissance  des  conditions  de  l'accentuation  ceUttique 
et  de  l'accentuation  latine  qui  se  traduit  dans  les  formiules  de  la 
p.  327:  <  Mimate  (Wc,  je  remarque  à  cette  occasion  que  l'emploi 
des  signes  de  quantité  ne  semble,  chez  M.  G.,  obéir  à  auciuie  règle 

fixe)  Mont  Mimât  y  aus  der  regelrechten  betonung  Mimate  ent- 

standen....-  Mende.,..  aus  Mimate,  mit  znxrûckziehung  dct»  akzentes  », 

—  méconnaissance  d'autant  plus  inexplicable  qu'on  trouve  p.  139  un 
exposé  correct  des  deux  acoantuations  Cânâate  et  Conddte;  d'autre 

22 


338  COMPTES  RENDUS. 

purt  on  ftura  peine  &  croire  que  ait  pu  doxmer  i  dam  le  nom  de 
la  montagne  et  e  dans  de  nom  de  la  ville  voiAne,  et  que  deux  sistènufi 
différenU  d'accentuation  se  soient  maintenus  indépendants  dans  des 
lieux  aussi  rapprochés  l'un  de  Tau/tre.  On  s'étonnera  également  de 
la  forniuJe  gauche  et  obecure  par  laquelle  M.  G.  cherche  à  expliquer 
hunatc  et  Launates-^  Lunas  (p.  173)  :  il  est  bieot  dair  que  les 
Romains,  n'ayant  plus  de  diftongoe  oti,  >pouvaient  rendre  un  ou 
gaul.  tantôt  par  la  diftongue  au,  tantôt  par  ia  voyelle  t7,  soit  par 
ce  qui  dans  fleur  collection  de  fonèmes  ressemblait  le  plus  à 
gaul.   ou. 

Il  est  question  p:  49  de  t  dem  im  prov«izalischen  ûblichen  ûber- 
gange  d*^6  =  z  »  pour  tirear  Rosans  de  *Bodanum.  Bosans  est  à  la 
latitude  où  les  continuateurs  de  sûdâre  et  de  medulla  se  présen- 
tent tuaiA  8  ou  z<^d  (mais  M.  G.  ne  semble  pas  soupçonner  Vem- 
p!oi  qu'on  peut  faire  de  VAtL  ling.  de  la  France  pour  localiser  des 
changements  fonétiques),  ce  qui  fortifie  les  doutes  de  M.  Roman 
sur  l'authenticité  d'une  forme  Bodanone  (p.  60  ces  doutes  s'ex- 
pliqueraient «  vielleicht  nur  weil  ihm  der  ûbergang  d'^z  unbe- 
kannt  i«t  »,  qnis  tulerit  Gracchos  de  seditione  querenies  /).  Mais 
p.  53  Caderouêèe  est  tiré  de  Cadarosca,  dont  on  attendrait  avec  ô 
V.  prov.  *Cazaro8caf  mod.  *Ca8aroêco,  fr.  *Ca8a-  ou  *Ca8ero8quef 
avec  (j  V.  prov.  *Cazaro8ca,  mod.  *Ca8arou8co,  fir.  *Ca»a-  ou  *Cmt- 
rousquey  ou  '08que  si  la  francisation  avait  été  faite  à  date  un 
peu  ancienne  et  d'après  l'écriture  ;  le  nom  local  est  Cadarous8o,  et 
dans  le  parler  local  d  intervocal,  remonte  kjmi  t  lat.  ou  entré 
dans  le  moule  latin,  ou  à  Jat.  ô  ou  u,  -sso  à  mt.  -««a  ou  -cia  :  le 
Cadaro8ca  des  chartes  doit  êtore  une  latinisation  du  nom  piov.  avec 
une  faute  de  copiste  (ou  d'éditeur?)  -«c-  pour  -««-. 

Nous  retrouvons  c  intervokalisches  d  oft.....  zu  stimmhaftem 

A  »  p.  63,  où  cette  indication  vague  et  !les  (renseignements  insuffi- 
sants et  mal  classés  qui  l'accompagnent  n'éclaireront  pas  beaucoup 
le  lecteur  sur  le  rapport  de  Béziers  à  Baeterrae. 

P.   73,  comment  JavoU  avec  6  peut-il  sortir  de  OoMttbus  avec 
r/?   La   rédaction  trop  concise  «   heisst  civ.    Gahalum  in  djr  Not. 

QaM.,    aber  schon  Gab(dibu8  auf  einem   meilensteine ans  dem 

jahre  265  »  étonnera  plus  d'un  lecteur  non  initié  aux  arcanes  de 
l'emploi  dn  locatif  à  la  place  du  nominatif.  P.  223,  d'une  rapide 
consutation  de  VAtl,  ling.  de  la  France  il  serait  apparu  qa^Bapdy- 
Saint-MùTcelf  près  dn  Puy  en  Velay,  ne  peut*  continuer  *8paiiaeum 
dans  un  pays  où  tous  l€s  â  lat.  sont  conservés  dans  cette  position, 
et  un  coup  d*œil  jeté  sur  une  carte  à  grande  échelle  eût  immédia- 
tenant  reneontiré  un  PoHgnac  tout  à  côté  de  cet  E8pàly;  je  pense 
qvL*Eapaly  est  pa-roxiton  dans  le  parler  locaJ,  mais  je  n*ai  pas  trouvé 
d'indication  à  se  sujet  dans  le  Dict.  topogr.  de  la  Aute-Loire,  et 
le  nom  manque  au  Tt€8.  d.  Bel. 

Crau<^*Caravum    (p.    55)    présenterait   une   sinoope   en  complet 
désaccord   avec  la   fonétîque  locale   (même  observation  pour  Trei- 


COMPTES   RENDUS.  339 

çrnac<:;^*TariniacMm,  p.  284),  la  baae  restituée  est  adbitTaiire,  et 
Cftau  cet  iéta,  ProwUlae  {ho/b)  <:^PetroUaco  dans  une  diarte  méaro- 
vingieiine  (p.  279),  —  évolutîoii  tdHemeot  insolite  qu'on  se  demaiide 
si  Videiitiôcatioji  est  sûre.  F.  255  M.  G«  ne  aemlide  pas  ne  douter 
de  la  dif acuité  qu'il  i  a  à  tirer  Griffnan  etc...  du  genUlioe  Chraniua, 
P.  285  il  til^e  Sévigné,  Sivignac  etc...  die  Sabiniacu,  eama  ae  deman- 
der  ai  oe^  eet  'notmial  daiw  des  pagra  où  on  dit  «ovon,  actvoir  ou 
suboUf  sabé^  mala  non  «e-.. 

SattUieu  (Ardèche)  eet  tiré  de  SatUliacuê  {ç*  261),  eane  pcendre 
garde  que  le  -t-  actuel  exige  un  ancden  -tt-  ou  -««-.  P.,  350  Vègre 
^^Vigera  (mais  ^*r  ne  donne  pas  gr  en  domaine  fr.,  puisque  frî- 
gr(c)re;^/nre)  ;  p.  215  MontrrUdy^^Madiacum  (comment  de  lat.  di 
entre  voy.  peut-il  sortir  fr.  rf?)  ;  p.  190  ATzay^^ArsUiwm  avec 
changement  de  suffixe  (d'où  vient  la  sonore  z  ?  elle  paraît  normale 
dans  Arztnc<^Arisencu8  de  la  p.  314,  dont  Afzay  se  rapprocherait 
tout  naturellement).  P.  68  il  est  dit  que  Monaco  s'appelle  en  fr. 
Mou-,  Monegue,  Mourgues,  Morgues:  ce  sont  des  emprunts  au 
proT.  qui  dit  p.  ex.  mourgue,  quand  le  fr.  dit  moine <:^monicu 
(attesté  à  côté  de  monachu)  ;  Maine^-mannicu  cité  p.  81  aurait  pu 
éclairer  M.  G.  Mais  il  ne  s'embarrasse  pas  de  diveirgences  dialec- 
tales et  p.  ex.  p.  114  de  ce  que  Ricms  (Cher)  continuerait  Riomum 
il  conclut  qu'il  pourrait  en  être  de  même  pour  Rians  (Var).  P.  201 
Tramesaigues  (Ariège  etc... ) <;;^(in)ter  ambâs  aquâs  est  invoqué  ponr 
justifier  Cambatenst^Camarks  (Aveyron)  ;  la  Gramm.  des  l.  rom. 
de  M.  Meyer-Lûbike  eûT  pu  apprendre  à  M.  G.  que  mb  s'est  réduit 
à  m  en  Gascogne,  ^ais  non  en  Bouergue.  Tartas,  Maillas  (p.  225), 
Collas  (p.  239)  peuvent  sortir  à  la  rigueur  de  loc.  -âcî,  mais  guère 
de  nom.  -dcus.  Valabrègue  serait  un  composé  celt.  dont  le  premier 
terme  n'est  pas  clair  et  dont  le  second  serait  brîga  c  montagne  i 
(p.  133-4)  ;  mais  le  g  prov.  continue  un  c,  et  non  un  ^y  -prov. 
Va^abrego  fait  penser  pour  le  traitement  de  la  seconde  partie  du 
mot  à  Fabrego^fabricOy  pour  la  première  au  mot  valabre,  vabre 
«  ravin  »  et  à  Valabre  près  Gardanne  (Bouches-du-Bh6ne),  dont 
an  demeiwant  je  ne  connais  pas  l'étimologie.  Les  forme  livrées 
par  les  chartes,  notamment  Volo-  et  Valobrica,  sont  à  peu  près 
sûrement  des  fautes  de  scribe  pour  Val  a-,  et  il  faut  évidemment 
rapprocher  Valabrègue  de  Valabrix  (canton  d'Uzès),  qui  est  dans 
les   charte»    Vtdabricio. 

M.  G.  n'est  pas  au  dair  sur  les  résultats  de  lat.  ti,  Uî,  sti,  c», 
CCI,  «et,  si,  ssi,  on  entre  voy.,  comme  on  peut  le  voir  par  ses 
explications  erronées  ou  csitantes  sur  Nautius  p.  272,  Gratins  etc... 
255,  Thénezazt  2QB.Gemucius  253 y  VirîrAus  etc...  229,  Meciacus  etc... 
269,  Saccius  etc...  285,  Buccins  etc...  237,  Asius  243,  Graissessac  255 
(avec  une  faute  -sac  pour  -ssac  et  une  étimologie  par  c  volkswitz  » 
graisse  sac  de  pure  fantaisie),  Tossius  etc.  296-7.  Et  que  nous 
importe  qu'on  écrive  aujourd'hui  Toussieu  et  qu'on  ait  écrit  au  moyen 
âge  Toçieu?  Il  s'agit  de  savoir  quels  sons  expriment  les  grafies,  et  c'est 


340  COBIPTES   RENDUS. 

elles  qui  pennettoDt  de  retioover  p.  ex.  Toeciaco  dans  Thoissty^  To. 
ciacu  dans  Toussieu  comme  dans  Toncy  ;  quand  on  Ht.  p.  268  tifMLtUit. 
roca  9  et  Villemoirieu  (^sère)  eetropié  en  Ville-Morieu^  on  peut  Be 
demander  ai  ce  «ont  dea  ooquillea  ou  si  M.  G.  %nore  qu'en 
dauiinoifl  du  N.  Mauriaeu  ou  Moriaeu  donne  A/otr-  et  non  Mor-, 
que  fr.  roche  et  prov.  roca  exigent  *rocca,  P.  273  M.  G.  éûte 
entre  Nerim  et  Narus  à  la  base  de  plufiieura  noms  de  lieu  ei 
semble  admettre  que  Nérac  (Lot^t-Garonne)  peut  remonter  à 
*Naracu  à  cause  de  Le  Nayrac  (Aveyron),  qui  8*écrit  aussi  Neyrac; 

je  ne   sache   pas   que   lat.    a   —   devienne   sans    autre    forme  de 

procès  e  —  en  gasc.de  Nérac  ;  les  n.  de  1.  rouergats  peuvent 
être  écrits  de  touite  sorte  de  façons  dans  les  documents  officiels 
français,  mais  les  parlera  rouerg.  ne  confondent  pas  les  résultats 
d'anciens  ai  et  d'anciens  ei  dans  cette  position  (cf.  ce  que  je  dis 
plus  loin  de  l'énigmatique  Cessai),  P.  307  M.  G.  a  peine  à 
croire  que  Axât  continue  Adesate  et  se  déclare  tenté  de  poser 
^Agesate;  au  lieu  de  s'ipnotdser  sur  un  x  purement  g^^afique,  il 
aurait  dû  consulter  1'^^/.  ling.  de  la  Fr,,  carte  des  noms  patois 
des  localités  :  il  i  aurait  vu  qu'on  prononce  AUat,  Il  i  a  de  nos 
jours  des  félibricuiles  amateurs  d'étimologie  qui  écrivent  lux  au 
lieu  de  luta  t  lumière  »,  parce  qu'ils  s'imaginent  que  ce  root 
vi«nt  du  nom.  IsX.lux;  ^  en  est  même  qui  s'ipnotisent  au  point 
de  croire  prononcer  lux  quand  ils  prononcent  luis, 

M.  G.  dit  p.  186  que  les  dérivés  en  -art us  ajoutés  à  des  noms  de 
personne  se  rencontrent  à  côté  de  dérivés  en  -éÊ^vs  dans  le  S.  de 
la  France,  mais  non  dans  le  N.  Cependant,  p.  342,  il  tire  Mortain 
d-9  Mauritânus;  p.  224  il  déclare  que  Tornânvm  est  c  hôchst 
wahrscheinlich  »  l'ancêtre  de  Tournan  (Seine-et-Marne),  —  ce  qui 
est  étrange  dans  un  pays  où  manu^  sônu  etc..  ne  donnent  pas,  que 
je  sache,  mon,  san  etc.  ;  ip  235  Orléans <^Aureliânî8 ,  sans  explica- 
tion non  <plus  pour  -ans^^ûnîs  comme  sans  essai  de  conciliation 
avec  l'exclaision  du  N.  à  la  p.  186;  p.  263-4  M ar chiennes ^Mar- 
ciûnûs,  avec  un  essai  de  conciliation  peut-être  malheureux, 
car  si  M.  était  la  propriété  d'un  Marciâniu,  et  non  d'un 
Marciu^,  on  attendrait  plutôt  Marciânicâs  ou  toute  autre 
forme  avec  suffixation  de  Marciânus;  de  même  p.  298  pour  Valen- 
tiennes  ;  pourquoi  ne  pas  dire  simplement  que  -ântts  est  très 
rare  dans  le  N.  ?  P.  291,  Sott'.nia  ne  rend  pas  compte  de  Soulainu 
(Aube,  Maine-et-Loire)  ;  pourquoi  ne  pas  poser  *Solânicâs,  du  gen- 
iïi'\c%  Sol  un  iu  s,  dans  un  pays  où  -  mannicu  donne  Maine? 

M.  G.  connaît  le  Trésor  dôu  Felibrige  et  le  cite  parfois,  ainsi 
p.  200,  On  a  vu  par  plusieœs  des  observations  précédentes 
qu'il  aurait  dû  le  consulter  et  ^e  citer  pins  souvent,  an  lien  de  se 
borner  en  gênent  à  donner  des  formes  francisées  qni  renseignent 
ma!  sur  révolution  fonétiqoe.  Voici  des  rectifications  ei  oomplé- 
menta  que  le  Très,  aurait  aisément  fournis  :  p.  321,  VEdcbota  tUva 


COMPTES   RENDUS.  341 

de  Frédégaire  n'a  pas  (pris  le  genre  masc.  et  s'appelle  dana  Je 
pays  la  Doubla,  fr.  la  Double;  p.  347,  il  n'i  a  pas  à  chercher  de 
relation  entre  le  nom  de  Vaiaon  et  celui  de  VOuvèze  :  Vaisoun 
<^\a8iône,  Ùuvezo  <^Ovit%a;  p.  287,  Montsalvy  n'a  rien  à  voir 
avec  -àcuSj  le  nom  local  est  paroxiton  ;  p.  70,  MistraH  dit  que 
Turbia  est  accentué  sur  l't  dans  la  Vie  de  saint  Onorat  et  donne 
les'  formes  actuelles  Tiîrbio  ei  Turbio  (entendre  -a.  Mistral  note 
abtasivement  par  -o  Ses  finales  fém.  de  cette  région),  ces  formée 
avec  u  excluent  ime  base  tropaea  avec  o,  qui  supposerait  d'autre 
part  une  métatèse  peu  explicable. 

On  lit  p.  287  que  Silviua  peut  devenir  Salviuê,  «  vgl.  sauvage 
^silvaticus  und  siidfrz.  seauve,  sauve^silva,  »  Je  ne  veux  pas 
reprocher  à  M.  G.  d'ignorer  ce  que  devient  dans  certains  parlera 
méridionaux  la  diftongue  v.  prov.  eu,  car  ce  détail  n'est  pas  traité 
dans  les  manuels,  mais  il  aurait  dû  prendre  garde:  V  que  seauve, 
sauve  est  une  francisation  qui  ne  renseigne  pas  sur  la  délicate 
évolution  susdite;  2fi  que  si  par  assimilation  de  la  prétonique  à 
la  tonique  silvâUcus  a  pu  devenir  salvâticus.ce  n'est  pas  une 
raison  pour  que  Vi  tonique  de  SUvius  ait  passé  à  a.  Une  remar- 
que à  cette  occasion  :  il  est  au  moins  douteux  que  le  continuateur 
de  silva  dans  le  Midi  t  aUs  gemeinwort  bis  auf  die  gegenwart  lebt  » 
(p.  XIV)  :  Mistral  donne  êéuvo  comme  vieux,  et  je  ne  le  trouve 
dans  VAtl,  ling,  de  la  Fr,  ni  à  la  carte  Forêt  ni  à  la  table. 

M.  G.  ne  semble  {>as  connaître  VEssai  sur  la  langue  vulgaire  du 
Daufiné  septentrional  au  moy^n  âge  de  Devaux,  et  c'est  bien  dom- 
mage. S'il  avait  pratiqué  ce  bréviaire  des  franco-provençalisants,  il 
aurait  pu  enrictiir  son  Hvre  des  curieux  noms  de  lieu  tirés  de  mil- 
liaires  romains  Septème,  Oytier  et  DUmoz  dont  Devaux  traite 
p.  215,  234,  257,  285,  315  et  431  (cf.  Septème  entre  Marseille  et 
Aix,  Qiutrt  et  Quint  en  domahie  rétoroman).  Il  n'aurait  pas  dit 
p.  180  que  Uriage  remonte  à  un  Uriaticum  variante  (???)  de 
*Viriaticum  rappelant  le  nom  du  vaillant  guerrier  lusitanien  Viria- 
tus,  et  l'aurait  sagement  rattaché  au  gentildce  Aurius  (p.  191)  par 
un  *Auriâticu  (Oriatico  attesté,  Devaux,  p.  261)  dont  sort  tout 
natupeliement  Auriatge  (Dev.  261,  278,  336),  forme  ancienne  de 
VUriajo  où  Guignes  Aileman  faisait  son  testament  en  l'an  1275 
(Dev.  42-3),  cf.  Maurïtiw^Muriê  (Dev.  261-2).  Il  aurait  vu  que 
^Cassanâticu  a  donné  Chassanaio  (au  cartulaire  de  Domène,  avec  t 
valant  j),  d'où  Chassonajo  par  diesimilation  vocalique,  d'où  Sasso- 
nageo,  fr.  Sassenage,  par  diesimilation  consonantiqne  (Dev.  279, 
453-4;  ci.  R  L  R  1912,  p.  180,  356),  et  il  n'aurait  pas  (p.  285-6) 
invoqué  Sassenage  pour  expiliquer  que  Cessai  (Lot)  peut  remonter 
à  Cassiâcu.  Cessai  est  peut-être  une  ooqaille  pour  un  Ceissac, 
Cessac  ou  Ceyssac  (je  n*ai  réussi  à  trouver  aucun  des  trois  dans 
le  département  indiqué)  ;  en  tout  cas  il  s'agit  d'un  pays  où  capra 
devient  cabro,  et  non  chabro  ou  sebro,  où  -âcu  donne  -ac  ou  at<^ 
-ac    et  où  uo  ancien   -ai-  prétonique   [Çassiû'cu  serait  en  v.   pr 


342  COMPTES  RENDUS. 

CaisHK  comifOie  *lmssiârei'^baiêêar)  peut  être  écrit  commue  on  vou- 
dra, mais  se  distnigue  nettement  dans  la  prononciation  locale  (-(M-) 
de  -et-  et  de  -e-. 

Il   faut  du  flair,   quelques  cosmaiaiaaices   f<mdamentaleB  en  Un- 
gHÎstique  romane  et  une  certaine  abitude  de  manier  les  documents 
médiévaux  pour  exercer  une  discrimination  judicieuse  entre  les  for- 
mes latines  ancêtres  des  tormes  romanes  et  les  HicklatinieieTungen 
du  moyen   âge  d'après   les    formes  romanes.    M.    G.    indique  bien 
la  dilficulté  p.  xi,  mais  au  cours  de  son  livre  il  a  beaucoup  de 
peine  à  la  surmonter,  et  d'une  maTiière  générale,  comme  on  a  pu 
Je  voir  par  quelques-uns  des  exemples  précédemment  cités,  il  n'ez- 
ceUe  point  à  interpréter  les  chartes.  P.  175  il  mentionne  avec  une 
louable  prudence  Tipotèse  Sommières,  y,  prov.  Someire<:^Sumerium 
<^8ub  Merium  (Merium=le  ViUevieiUe  voisin  de  Sommières)  :  «  ich 
vermag  dièse   ableitung  nicht   nachzuprûfen,    stehe  ihr  aber   ziem- 
lich    miestrauisch   gegenûber.    »    Nachprûfung   des   plus    faciles  :   le 
Très,  d.   Fel.  et  ^e  Dict.   top.   du  Gard  mentionnent  Sumtdrium; 
c'est  évidemment  la  base  autentique:  8umidrium>>8ofMirt  comme 
repettriaf^repaira,     qtiadrw^cairey     vitru    et   vid{e)re'^veirej  un 
Sumerium   lat.    aurait    donné    *Sam(i)e{i)r     comme     ministertum^ 
m€8t{i}e{i)r.  P.  225,  Tornone  n'est-il  pas  une  latinisation  médiévale, 
et  la  base   n'est-éjle  pas,   comme   pour   les  autres   Tournon   de  la 
p.  118,  Tor-  ou  Turnomagus?  P.  236-7  Befsenay  (Rône)  est  rattaché 
au  nom  de  pars.  Basaus,  parce  que  Bassenus  n'est  pas  rare  et  qu*<m 
ne  trouve  ipas  ^Bessenus  attesté;  je  disais  tout  au  corutraio^    :  Bâ- 
tie devient  pas  Be-^  donc  Bessenàcus  a  quelques  chance  d'être  une 
base  aujth^itique,  6a;uif  à  voir  pouinquoi  il  n^'i  a  pas  sdncc^.  P.  254-5, 
de  nombreux  G^ermt^ny  pourraient  remonter  indifféremment  à  Germi- 
ou  à  GermaniacuSi  parce  qu'on  a  des  gentilioes  en     -t-  et  en  -a-/ 
Gtrmigny  (Marne)  est  Germaniacus  au  VI*  s.   (mais  les  noms  eont 
parfois    altérés    dans   les    chartes,    cela    se   voit    même   aujourd'ni 
dans    des    documents    of ficieils)  ;    Germigny    (Cher)    est    Germa-   à 
l'époque  mérovingienne,  tandis  que  Germigny  (Loiret)  est  Germi-, 
au  X'  s.   il  est  vrai,   ce  qui  n'est  plus  probant  (mais  ce  n'est  pas 
la   date  d'une  charte  qui  est  probante,  c'est  la  forme   autentique 
actuelle  du  nom,  et  toute  forme  ancienne,  de  date  quelconque,  qui 
n'en   rend  pas    compte   est  par   là-mêime   suspecte).    Trop   souvent 
M.   G.   présente  pêle-mêle  des  explications  aco^taibles  et  d'autres 
qui   sont   inadmissiibles,    —  déballaiges   où   Ton  ne    fait  pas    grâce 
d'une  seule  fidie  au  lecteur  (J.  Vendryes,  Rev.  Celt.  XXXV,  102), 
rapprochements   dont    le   caractère   oiseux    est    parfois    avoué    par 
l'auteur  lui-même,     ainsi     quand     il     interprète    gauJ.    rato-    dans 
'  A  cvivTQoaTov    «te....     par  irl.  râth     «  forteresse  »      ou  l&t.prâfuw 
et  i  joint  «  wur  der  vollstandigkeit  halber  »  irl.  rath  c  grâce  »  et 
lat,   grâtia. 

On  ne  saurait  exiger   que   M.    G.    ait   vu    lui-même  toutes   les 
localités  dont  il  parle.   Mais  le  premier  conversationileçdkon  venu 


aurait  |>u  lui  aftprandre  p.  ex.  qm  Ja  Dornsb^s  est  un  plAtean,  et 
non  un  c  tief  gelegenes  gelande  »  (p.  156),  qu'Avenches  est  Hue 
petite  ville  bien  plutôt  qu'un  viKage  (p.  166)  et  que  (La  confi- 
guration de  la  Brie  n'est  guère  dTaocord  avec  rétimologie  qui 
rattache  son  nom  à  un  mot  signifiant  <  montagne  »  (p.  131-2-). 

L'istoire  est-elle  mieux  traitée  que  la  géografie  ?  P.  59,  que 
M^rseillette  (Aude)  soit  une  colonie  marseillaifie,  cela  n'a  rien 
d'étoonant  ;  qu'il  en  fioit  de  même  pour  Mctraeille-lès-Aubigny  (Cher) 
et  Marseille-le-Petit  (Oiae),  voilà  qui  mériteirait  preuve  ;  observation 
analogue  pour  pluAieurs  RoussiUon  (Vauduee,  Isère,  Saône-et-Loire) 
—  je  connais  encore  un  Roasillon  en  Bugei,  M.  G,  a  oublié  de 
r  annexer  —  expliqués  p.  67  par  les  possessions  étendues  des 
comtes  du  RousaiUon  catalan  duns  le  S.  de  la  France  (les  gens  de 
Saône-et-Loire  s'étonneront  d'êtie  ainsi  méridionai'isés). 

Quelques  obeearvations  de  détail  :  on  dit  les  îles  de  Lérins,  et 
non  Lérines  (p.  26)  ou  îhs  Lérins  (p.  324)  ;  le  Queyras  n'est  pas  un 
ôrtchen  (p.  51),  mais  un.  gaUf  un  'pagus  (cette  faute  est  dans  la 
Gramm.  des  l.  rom.  de  M.  Meyer-Lûbke,  mais  Quand  sur  une  per- 
sonne on  prétend  se  régler....) ^  le  village  situé  vere  aie  milieu  de 
le  vallée  s'appelle  Château-Queyras ;  on  dit  la  Saintonge,  et  non  le  S. 
(p.  76),  Chctrente-Inférieure  avec  é,  et  non  c  (p.  15)  ;  Couserans,  et 
non  'é-,  ni  ConseranSy  ni  -é-  (p.  74),  Mehun,  et  non  Mé-  (p.  100), 
Vic-FezensaCf  Fezensac,  -aguet,  et  non  Vic-de-Fézensac,  Fézensac^ 
-aguet,  et  le  nom  de  pagus  est  encore  usité  aujourd'ui  (p.  247)  ; 
on  dit  Pont-en-Royans  etc...,  mais  quand  on  parle  du  pagus  on  dit 
aujourd'ui  le  Royanais, .  et  non  le  '  Royans  (p.  281)  ;  p.  161,  à 
Cooley  nom  de  Tivière  et  de  village,  ajouter  Coolus  <^probableiAent 
-ûciu,  et  tâdier  de  savoir  ce  que  peut  noter  la  grafie  -oo-y  p.  286, 

Saillaiis  (Drôme)  est  dans  le  pailler  local  Soliens  (o — <;ff — ),  et 
retniqtte  est  SoHensou,  fém.  -ouno,  le  nom  remonté  par  conséquent 
k  entes  ou  à  -entiu;  celt.  isan  «fer»  (p.,  154),  corr.  Isarnon;  p.  140 
riton,  pûssim  au  contraire  ritus  ;  il  faut  poser  y'ilû-,  comme  fait  HoJ- 
der,  et  M.  G.  kd-nuême  iiote  justement  p.  140  la  correspondanjoe  foné- 
tique  et  morfologique  avec  lat.  portus,  gén.  -ûs  ;  -ritum  adapté 
à  une  déoSanaison  lat.  n'autorise  pas  à  poser  un  gaul.  t'tton;  p.  341, 
rien  ne  rend  vraisemblable  l'origine  ligure  de  Cularo,  que  M.  Brug- 
mann  (Indogerm.  Forsch.  XXII,  187),  après  M.  Vendryes  (Mém. 
Soc.  ling.  XIII,  387),  interprète  par  c  gurkenfeld  »,  d'après  irl. 
ctilarânn.  gurkchen  »,  cf.  Avallon  «pometum  »  cité  par  M.  G.  p.  146. 
Voici,  pour  terminer,  un  schnitzer  (ou  deux  ?)  de  belle  venue,  — 
j'en  passe,  et  des  meiUeurs.  Pour  Poncin  sur  l'Ain  les  chartes 
Livrent  les  lormcs  PonciniSy  parrochia  Poneinenns,  Pontsins.  En- 
traîné par  le  Pont-d'Ain  voisin,  M.  G.  n'ésite  pas  une  seconde  à 
voir  dans  Poncinis  une  corruption  grafique  de  Pons  Innis  (p.  354 
et  demrèi>e  <hi  tê3^te,  que  cette  étimologie  à  la  Ménage  c!ôt  digne- 
ment), sans  prendre  garde  qu'on  dit  p.  ex.  Pontoise,  et  non  *Pon- 
soise,  sains  se  demandeir  si  franco-prov.  -in  ne  pourrait  pas  remonter 


344  COMPTÉS  tiEfrt)uâ. 

à  lat.  -iân-,  si  à  l'époque  rom>aiTie  et  au  moyen  âge  <m  avait  cou- 
tume de  construire  deux  ponts  aussi  Taipprochée  sur  une  même  ri- 
viere,  sans  chercher  s'il  n'i  au^rait  pas  d'autres  Poncin  eems  aucun 
rapport  avec  l'Aitn,  —  toutrss  ccnisidérations  qui  l'eussent  amené  à 
placer  Poncin  <[  Pontiûnu  ou  -i?i«<^  -iâtiôs  p.  277  à  côté  de  Poncé 
<^  Poiiciâcu  pour* Pontiâcu,  et  cela  pouvait  et  devait  se  faire  même 
avant  la  publication  de  l'exeelleint  Dict.  top,  de  VAin  par  M.  Phi/ 
lipon,  qui  mentionne  des  textes  du  VI'  s.  donnant  Pontianensium 
parrochia,  Pontianensis  p.  Bouvard  et  Pécuchet,  quand  ils  méditaient 
d'écrire  une  istoire  du  duc  d'Angouiême  (chap.  IV  du  Uvie  de 
Flaubert),  avaient  remarqué  l'influence  miatérieuse  des  ponts  sur 
les  destinées  de  ileur  éros.  Ceitt^  influence  serait-elle  funeste  aux 
travaux  de  M.  G.  ?  Déjà  p.  278,  frappé  de  la  ressemblance  étroite 
entre  le  Pontivi  d'une  charte  de  1160  et  le  Pontivy  actuel,  et  ne 
pouvant  pas  trouver  un  nom  de  pers.*Pon^:vM8,  id  déclarait  l'étimo- 
logie  obscure  et  se  décidait  cependant  à  comparer  Pontivus  ^ 
Ponthieu.  Mais  le  Pontivi  de  1160  est-il  locatif  lat.  de  Pontivui, 
ou  ne  pourrait- il  être  une  grafie  du  nom  roman  oxiton  ?  La  Grande 
Enciclopédie  et  le  grand  Larousse  —  je  n'ai  rien  tarouvé  dans  le 
Dict.  top.  du  Morbihan,  ni  dans  Gcdîia  christiana,  ni  dans  VIstoirt 
de  Bretagne  de  Daru  —^  s'accordent  à  di«pe  que  la  ville  de  Pontivy 
s'est  formée  autour  d'un  monastère  fondé  au  VII*  s.  par  saint 
/vy,  moine  de  Grande-Bretagne  :  si  ce  renseignement  est  exact 
—  et  rien  ne  paraît  le  rendre  suspect  — ,  Pontivy  serait  un  com- 
posé du  tipe  bien  connu  Pont-Audemer. 

En  résumé,  le  livre  de  M.  G.  ne  peut  ni  contribuer  à  former  un 
étudiant  ni  renseigner  utilliement  un  istorien,  un  géografe,  un  filo- 
logue.  Ce  n'est  qu'un  répertoire  assez  commode,  en  attendant  mieux, 
pour  un  linguiste  érudit  en  état  de  contrôler  tous  les  renseignements 
donnés.  C'est  un  livre  à  refaire  par  un  savant  muni  d'un  solide 
sens  critique  et  de  connaissances  étendues  en  istoine,  en  géografie, 
en  linguistique  indo-européenne  et  spécialement  celtique,  en  filologie 
classique  et  médiévale  et  en  dialectologie  gallo-romane. 

JuSes  BoNJAT. 


Le  Gérant  :  P.  Hamelin. 


MONTPELUER.   —  IMPRIMERIE   GÉNÉRALE   DU   MJUâ. 


ONOMASTIQUE  DKS  TROUBADOURS 

(Suite) 


} 


H 

Halais  de  Vin.vLLANA  ;  €1*.  Bergert  p.  81,  92,  98,  et  supra  s. 
V.  xAlazais. 

Hector.  —  B.  de  Paris. 

Heralii  de  Polinac.   —  F.    de   Mars-eille,    Pos   entremes 
(autre  ms.  Herald). 

Hero   (Hérode).    —   P.    de  Corbian,  24,  P.  d'Auvergne, 
Dieus  vera  vida  :  Cf.  entcore  Eros. 

Hero  (Héro).  —  R.  Jordan,  Quan  la  neus, 

Hesione  (?).  — G.  die  Cakinson,  Fadet,  79  (allusiom  ?). 

HoLOFERNEs  (?).  —  G.  de  CaJaffiiSO'n,  Fadet,  174-175  (ms. 
lorfenes,  lofenes), 

HuELiN.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  167. 

HuGONET  DEL  Far.  —  R.  de  Vaqueira®,  Senher  Marques. 
Cf.  encore  Far. 

HUGUETA,     HUGETA     DEL     BaUS.     Cf.     BaUS    (UgUETA     DEL). 


1 

IcARUS.  Cf.  R.  d-e  Ba.pbezieux,  s.  v.  Dedali  s.  G.  de  Ca 
lanson,  Fadet,  86. 

Ignaure.  Cf.  Isnaure  et  Licnaure. 


346  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Ilha  (La).  —  G.  Uiquier,  D^isto^rac  ;  A  Scui  Pos  (L'Isie 
en  Jourdain,  GrerB).  A.  de  Sescas,  En  aquel  mes. 

Ilha  (Guilhelma  de  la).  Cf.  Guilhelma. 

Ili  (Lo  riu  d').  —  J.  Rudel,  .Vo  sap  chantar  (ms.  C). 

Ima  (?).  Cf.  Aima  et  Bergerl.  p.  28. 
Imbert.  —  G.  de  la  Tour,  Senfu^r  Mmberl 

Imil  (Nom  de  fomme)  —  G.  Augier  Xovella.  Ses  aiegratge. 
Cf.  Bergert,  p.  77. 

I\A.  —  Cf.  Bergert,  p.  27.  Il  s'agit  de  la  dame  citée  dans 
les  numéros  s-uivant*  du    Gr,  :  29,  15  ;  397,  1  ;  147,  1, 

India.  —  P.  de  Corbian,  24. 

India  de  l*Isla.  —  Cf.  Bergerl,  p.  33. 

Inglaterra.  —  Jordan  Boned,  Non  estarai, 

Innocens  (Pape).  —  A.  de  Pegulhan,  Ara  patra.  Contre 
Innocent  IV,  cf.  B.  d'Alamanon,  D'un  sirvenies, 

Iolex,  Yolen  (Lem})e«rairitz).  —  E.  Cairel.  Vejaire  m'es, 

Iosbert.  Cf.  Gausbert. 

Iphis  (?).  —  G.  de  Caku-son,  Fadet,  148  (Ditis  D,  Teris  R). 

Ipocras.  —  Anon.,  Palais  de  Sav'ieza.  G.  de  Calanson, 
Fadet,  137.  P.  Raimon,  Enqueram  vai.  Anon.,  Dona 
Santa  Maria,  ap.  Suchier,  Denkm.,  I.  235. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  3i7 

Ipolite.  —  G.  d'Aiiduze,  Bem  diiz  (Sens  ditz). 

Irène  de  Constantinople.  —  Allusion  daiis  R.  de  Vaquei- 
ras,  Ilonraiz  marques, 

luLV.N.  —  B.  de  Boni,  M<m  chnn  feimc.  Poiro  del  Vilar, 
Sendaiz  vermeils, 

Irlanda.  —  B.  do  Born,  Ifun  sirvenies  nom  cal.  Daude 
de  Pradas,  Paois'  Amors.  G.  Uc  d'Albi,  Quan  lo  braus 
fregz.  P-erdigon,  Aissi  com  cel.  Zorzi,  Atressi  com  lo 
gamel, 

Irlaxda  (Rei  d').  —  P.  Cardenal,  A  tôt  forai. 

Irlaxdes.  —  G.  de  Cabestanh,  Al  plus  leu  (le  ms.  a  donne 
seul  Islandes,  les  autres  Irlandes).  U  s'agit  d'^un  fau- 
con. Cf.  rédition  Langforss,  Ann.  du  Midi,  1914,  p.  199. 

IsAAc,  IsAc.  —  P.  de  Corbian,  17.  P.  d'Auvergne,  Cui 
bons  vers, 

Isabel,  Isabella.  —  E.  Cairel,  Estai  ai  dos  ans  ;  Moût  mi 
platz.  Teni&on  d'Elias  Cairel  et  d'Is.abella.  R.  d'Orange, 
Parliers.  «Cf.  encore  :  Anon,,  Amors  m'a  fag*,  publié  par 
F.  Novati,  Romania,  XXVII,  144.  Bergert,  p.  5. 

IsART.  —  P.  d'Auverçne,  Bel  m*es  dous  chans. 

IscALiBos. —  ToroeUa,  Faula. 

Isembart.  —  B.  de  Born,  Pos  als  baros  ;  Fulhela,  vos. 
P.  Cardenal,  Per  fols  tenc. 

IsiNGRiN.  —  Isnart  d'Entravenas.  Del  sonef.  P.  de  Bussin- 
hac,  Quan  lo  dous  temps.  P.  Cardenal,  Quan  son  al 
refreihr  ;  Quais  aventura. 


l 


348  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Iseut,  Yzeut.  —  Aiion.,  Dona  pos  vos  ai.  A.  de  Carcasses, 
PapagaL  A.  de  Mareuil,  Tant  mabelis  ;  Dona  genser. 
B.  de  Boni,  Dona,  puois  de  mi.  B.  de  Veiitadour,  Tant 
ai  mon  cot^  (Iseut  la  bloiida).  F.  de  Marseille,  Meravilh 
me,  G.  de  Cabrera,  Cabrœ.  P.  Cardenal,  Ce/  que  fe 
(Iseut  la  bloncia).  Peirod,  Daifin,  Siibrialz  mi.  P.  de  Cap- 
deuil,  Astrucs  es  cel  ;  Domna,  eu  pr*en.  R.  d'Orange. 
No  chant  per  ausel.  U.  de  Vaqueiras,  Engles.  Zorzi, 
Atressi  com  io  gamel,  Horoaii  de  Jaulre,  ap.  Suchier, 
Denkm.  Allusions  dans  A.  de  Pegulhan,  Ades  vol  ;  P. 
de  Capdeuil,  Oui  per  nesci  ;  PisLoleta,  Ar  agu^s  eu. 
Cif.  encore  Isolt. 

Iseut  de  Capnion.  —  Tensoji  d'Almuc  et  d'Iseut  de  Cap- 
nion. 

IsLA  Bochart  (=  L'IsJe  Bouchard,  dép.  d'Indre  et  Loil^e). 
—  B.  de  Born,  Pois  Ventadorns. 

IsLANDA.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  147  D. 

IsLAPa)ES.  Œ.  Irlande^. 

IsMAEL.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  48. 

IsNART.  —  E.  de  Barjols,  Puois  vei.  Tenson  d'Isnart  et  de 
Pelestort. 

IsNAURE,  IsGNAURE,  Ignaure.  —  G.  Faidil,  Mon  cor  e  mi  ; 
Pél  loi  del  temps  ;  Sitôt  m'ai  tarzat.  Cf.  Linhaure. 

IsoLT.   —  Anon.,    Cour  d'amour.  F.  de  Romans,  Aucels 
non  trob.  P.  de  Corbian.  Cf.  Iseut. 

Israël.  —  Marcabrui,  Quan  Vaura  doussa,  P.  d'Auverga*©, 
Dieus  vera  vida.  P.  de  Corbian,  18.  P.  Vidal,  Bem  pac. 

Itier.  —  P.  de  Caipdeuil,  Be  sai  que. 


j 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  349 

Iphis.  a.  de  Mareuil,  Tan  mabelis. 

Itis  <?).  —  G.  de  Cakiison,  Fadet,  148  {Diiis  R). 

Ivan.  —  A.  de  Marsan,  Qui  conie,  A.  de  Pegulhan,  Ara 
par  ben.  B.  de  Paris.  G.  de  Borneil,  Gen  m'estava, 
M.  Jeanroy  me  signale  un  Ivan  mentionné  dans  N' Elias 
Cairel^  de  Vamor^  comme  abbé  ou  prieur  de  couvent, 
d'après  Schultz,  Dichterinnen,  p.  22,  et  Bertoni,  Trova- 
tori  d'Italia,  p.  472. 

IzARX.  —  Tenson  de  Uufian  et  d'Izarn. 


Jacme  (Rei)  {  =  Jaeme  !•'  d'Aragon,  1213-1276).  —  B.  d'Ala- 
ma«non,  D'un  ëirventes,  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vu^elh.  B. 
de  Bom,  Un  sirvenkfs  fai.  Durand  de  Paernas,  En 
tdlent  cà.  F.  de  Lunel,  Quan  beutatz.  Maiestre  Malieus 
de  Q^iency,  Tant  suy  marritz.  Montanhagol,  Bel  m'es. 
Olivier  del  Temple,  Estai  aurai.  Peire  Base,  Ab  greu 
cossire,  S.  de  Girone,  En  breu  soUzo;  Sieu  fos  tan  ries; 
Si  per  iristor  (Estudis  UniversUa^is  Catalans,  III  (1909), 
p.  258). 

Jacme  (d'Arago,  rei  dels  Ciciliajis).  —  Amanieu  de  Sesoas, 
Dona  per  cui. 

JxcME  (Enfant).  —  P.  de  Marseille,  Aras  qu'es  (C'est  le  fils 
du  roi  Jacme  !•')• 

Jacme  (Mai-stre;  jongleur),  —  R.  de  Tors,  A  toiz  maritz. 

Jacme  Grill.  —  Tenson  de  Simon  et  de  Lanfranc,  Tan 
es  tctn  eonoissens.  Simon  Doria.  SrnJiEn  Jacme  Grill, 

Jacob.  —  P.  d'Auvergne,  Cul  boiif^  vers.  P.  de  Corbian, 
17.   P.  Vidal,  Bem  nac. 


350  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Jacobi,  Jacopi.  —  Aaion.,  Quant  escavakiai,  G.  Figueira, 
Ane  tan  bel  eop,  P.  Cardenal,  Ab  votz  (Tangel, 

Jacobixa  (de  Ventamildi^).  —  R.  de  Vaqueiras,  Honraiz 
marques.  (Fille  du  comte  de  Vintimille  Guido  Guerra 
(1157-1162);  Bergert,  p.  67). 

Jaen.  Cf.  Geyan. 

Jaian  (  =  Goliath).  —  G.  de  Homeuil,  Ara  quan  veL 

Jau  (Moage  de).  —  P.  d'Ortaffa,  Si  ai  perdut. 

Jali'Re.  —  Auoii.,  Amots  manda,  G.  de  Bo-meil,  Un  sonel 
falz.  Tcii«on  de  G.  de  S.  Grégori  et  -de  Blacatz.  Tenson 
de  Jaufre  et  d'EIyas. 

Jai  FRE.  —  P.  de  Laililî?,  Mosscn  Ilumon. 

Jaufre  (Senh'En).  —  G.  Riquier,  Senh'En  Jdufre. 

Jaufre  (Coms  =  Geoffroy,  comte  de  Bretagne).  —  B.  de 
Born,  D'un  sirventes  nom  cal  ;  Pois  lo  gens  ;  Quan  la 
novda  flors  ;  Senher  En  coms,  G.  Faidit,  Meut  m'enu- 
get  ;  Fortz  chauza,  G.  de  Calanson,  Bels  Senlier  Dieus. 
Palazol,  S'ieu  sabia.  P.  VidaJ,  Plus  quel  paubres,  Peire 
del  Vilar,  Sendatz  vermeils.  H.  Vidal,  Abrils  issia. 

Jaufre  (de  Pons).  —  Tenson  de  Jaufre  et  de  Rainant  de 
Pons. 

Jaufre  Rudel.  —  Marcabru,  Cortesamen.  Tenson  d^e  Gi- 
raut  de  Salignac  et  de  Pedronet.  Tenson  de  Rofin  et 
d'Izam. 

Jaufrezet.  —  TeRiSon  d'Elias  de  Barjols  et  de  Jaufrezel 
(Jaufrezei  =  Refarzat  de  Tretz). 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  351 

Jaumes  (pei).  Cf.  Jacme. 
Jauris.   Cf.  JORIS. 

Jausbert.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Jauzida  (Na).  —  R.  de  Castelnou,  Aras  pus  ai  luec  ;  De 
servir  a  bon  senhor, 

Javare.  —  Tenj&on  de  Bertran  et  de  Javaire»,  Gr.  75,  4, 

Jazon.  —  G.  de  Calaneon,  Fadet,  80  R. 

Jeremias.  —  P.  de  Corbian,  21 

Jérusalem.  —  A.  Daniel,  Doua  braiiz  (lo  rei  qui  ten  J).  F. 
die  Marseille,  Vers  Dieus.  G.  Figueira,  Un  nou  sirventes. 
G.  de  S.  Desdier,  El  temps  quan  vei.  L.  Cigala.  Si  mo^• 
chans  fos.  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida.  P.  de  Cor- 
bian,  19.  R.  de  Vaqnciras,  No  nxaijrada.  Rioas  \ovas. 
Plis  partit  an,   Roslang  Berenguier,  Pos  desamar. 

Jezabel.  —  P.  de  Corbian,  19. 
JoACiiiM.  —  P.  de  Corbian,  21. 

JoAN.  —  J.  Estève,  Dui  cavalier  (Juge  d'uaie  tenson).  Ten- 
son  de  Maislre  et  de  fraire  Berta.  R.  de  Miraval,  Ane 
trobar,  R.  de  Vaqueira«,  Del  rei  d'Arago. 

JoAN  (Jongleur).  —  G.  de  S.  Desdieir,  Dona  en  vos, 

JoAN  Fabre.  —  B.  Carbonel,  Juan  Faire  (frère  de  Guilliiçm 
Fabre). 

JoAN  (Fraire).  —  G.  d'Afutpoul,  Vautrier  (Appel,  Prov, 
Ined,,  p.  122). 


352  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

JoAN  Imbert.  —  Peire  et  Guilhem,  En  aquel  son. 

JoAN  Lag.  —  Tenson  de  Joan  Lag  et  d'Eble. 

JoAN  MiRALnvs.  —  R.  Gaucelm,  Joan  Xfiralhas, 

Joan  (Prestre).  —  G.  Faidit,  Ane  nom  parti.  J.  Estève, 
Dui  cavalier.  Serveri,   Volgragesson. 

Joan  de  Rofian.  —  G.  Riquier,  Al  noble  mot  onrai. 

Joan  Ses  Terra.  Joan  (rei).  —  B.  de  Born,  Cortz  e  guerras; 
leu  chant;  Ouan  vei  lo  temps,  M.  de  Monilaudon,  Seigner. 
P.  d'Auvergne,  Lo  Senher.  Peirol,  Pos  flum  Jordan 
(Même  pièce,  allusion  à  Joan  :  Nom  clamarian  SarrOzis 
Joan,  iMahn,  Werke,  II,  9).  R.  de  Vaqueiras.  Leu 
pot  hom. 

Joan  de  Vallari.  —  Bertran,  Sordel,  lo  joi.  Granel  et 
Sordel,  Pos  dl  comte.  (Ghahaneau  'Se  demande  si  le  Joan 
cité  dans  J.  Esteve,  Dui  cavalier,  ne  setrait  pas  le  même 
personnage). 

JoANA,  JoHANA.  —  Uc  de  S.  Circ,  Ses  désir  (va.r.  de  la 
str.  VI,  éd.  Jeamroy  De  Grave). 

JoANA  d'est.  —  (Femme  du  Marquis  d'Esté,  Azzo  VII, 
morte  en  1233).  G.  de  la  Tooir,  Canson  ab  gais  motz. 
P.  G.  de  -Luserna,  En  aquest  gai.  Bergert  (p.  95)  relève 
d'autres  citations  ou  allusions  :  A.  de  Pegulhan.  D'aisso 
don  hom;  Cet  que  s' irais  (d'après  un  envoi  qui  ne  se 
trouve  que  da.ns  le  ms.  0).  Dans  une  autre  pièce  d*Ai- 
meric,  Per  razo  natural,  une  allusion  paraît  aussi  se 
rapporter  à  Joana  d'Est  et  la  Joana  oitée  dans  Anon., 
L^autrier  fui  a  Caleon,  est  la  même  persomne.  Cf.  svar 
tout  ceci  Bergert,  p.  95-97. 

Joanet  (d'Albi'rson.)  —  Ricas  Novas,  En  la  mar  major. 
Tenson  de  J.  d'Albusson  e\  de  Xirolet.  Cf.  aussi  Coannet. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  353 

JoANNi.  —  Ricas  Novas,  Un  vers  voil  comensar, 

JoANNiTz.  —  Anon.,  Cour  d'Amour. 

Job.  —  P.  die  Corbiae,  21.  P.  d'Auvergoe,  Cui  bons  vers; 
Dieus  vera  vida,  R.  Bepeniguier,  Si  com  trobam. 

JoGLAR.  —  A.  Dianiel,  Ar  resplan,  G.  Aiielier,  Clercs  e 
Frances, 

JoGLAR  (Senhal),  —  Se  trouve,  d'après  Bergert,  p.  120, 
dans  ks  pièces  suivantes  de  R.  d'Orange  :  Gr.,  389, 
1,  5,  11,  12,  16,  18,  19,  20,  27,  30.  33.  39. 

JoGLAR  (Senhdl),  —  B.  Zorzi,  S*ieu  trobes;  SU  mons 
fondes, 

JoGLARET.  —  Anon.,  Joglarei.  R.  Vidal.  En  aquel  temps. 

JoGLARET.  —  Tenson  de  Folcon  et  de  Cavaire. 

Joios.  —  Joios  de  Toulouse,  L'autrier  el  dous  temps. 

Joio,s  (Jongileiur  ?). —  G.  de  Bomeil,  Ar  miziretz;  Ben  dca; 
Ges  de  sobrevolfT  ;  Jois  e  chans.  M*amigam  mena. 

« 

Jois  (Fis).  —  B.  de  Veaitadour,  Estât  ai  com  hom.  Per- 
digon,  Ben  aiol  mal;  Entramor.  Peirol,  Car  m'era  de  ioi. 

Jois  (Mois).  —  B.  de  Ventadôur,  Bels  Monruels.  G.  de  Bor- 
neil,  A'ital  cansoneta  (Peut-être  Eeca-ruenha  ;  cf.  Bergert, 
p.  41).  P.  Bremon,  Mél  oill  an. 

Jois  Novels.  —  A.  de  Pegulhan,  Us  jois  novels.  Daude 
de  Pradais,  En  un  soriet;  Pos  Aniors. 

JoLivETz.  —  Tenson  de  G.  Riquier  et  de  Jaufre. 


354  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

JoNAs.  —  P.  d*Auv«eTg*n)e,  Lo  Senher. 

JoNCADA  (Allusion  au  coup).  —  R.  die  Tors,  De  Vergulhos, 

JoNQUERA.  —  B.  d'Alamainon,  De  Carcivesque. 

JORBA.  Cf.  GUIRAUT  DE  JORBA. 

JoRDA  (En).  —  G.  Riquier,  tenson  avec  Senh^En  Jorda. 
Id.,  Comfi  d'Asiarac.  (Il  s'agit  du  Seigneur  de  Tlsle- 
Jourdain.) 

Jordan  (Seigner).  —  B.  A.  d'Armagnac,  Lombartz. 

Jordan.  —  R.  de  Vaqueiras,  Aras  poi  hom,  S.  de  Girone, 
Totz  hom, 

Jordan  (Flum).  —  Anon.,  Finàmens,  G.  de  Calanson, 
Bels  senher  Dieus.  Peirol,  Pos  flum  Jordan,  R.  d'Orange, 
Amors  cum  er, 

JoRDANA  (=Jo'Pdan,  Jourdain).  —  Marcabru,  Bel  m*es 
quart. 

JoRDANA  d'Ebrun.  —  Serait  le  nom  de  la  dame  chaii'tée. 
sous  le  nom  de  Bon  Esper,  dans  Gaucelm  Faidit,  Gr,. 
167,  53,  40,  55,  d'après  Be-rgert.  p.  35. 

JoRDON  (Mon).  —  G.  de  Bergu^eclan,  Arondeta. 

JoRis.  —  Tenson  de  Guigo  et  de  Joris. 

Jos\PH.\,s.  —  Marcabru,  Fax  in  nomine,  P.  d'Au\^r*-rn'. 
Lauzatz  sia. 

JosEP,  JozEP.  —  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida, 

JosT  E.  —  P.  de  Corbian,  18. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  355 

JovEs  (Reis).  —  B.  de  Bonn,  Cortz  e  guerras;  Mon  chan 
fenisc,  G.  Faidit,  Fortz  chauza  (Henri  au  Court  Manitel). 
Tomiers,  De  chantar  (Lequel  ?). 

Jozi.  —  Ten&on  d'Esquilha  et  de  Jozi. 

Judas.  —  B.  Marti,  A  Segnors;  Quant  la  pluela,  Cer- 
camon,  Puois  notre  temps,  Eble  d'Ussel,  Gui,  eus 
port,  Guilhem  Godi,  5^/7  gens  cors.  G,  de  Ca^ansen, 
Fadet,  180  R.  Joan  Esteve,  Franx  rds,  L.  Cigala,  Ges 
eu  non  sai.  P.  Cardenal.  Tartarassa;  Un  sir  ventes  ai, 
P.  de  Corbian,  19.  Peire  Milon,  Si  com  II  metge,  R.  de 
Vaquedras,  Senher  Coine, 

Judas  Mazabieu.  —  P.  de  Corbian,  22. 

Ji  DEu,  JuDiEU,  JuziEU.  —  A.  fie  Releiloi,  Ja  no  er  credut. 
A.  de  Pegulhan,  Ara  parra.  B.  d'Alamanon,  Qui  que 
sesmai;  De  la  sal  (danis  ce  demier  exemple  il  s'agit 
d'une  conjecture  de  lediteur  S.  de  Grave,  p.  51).  B.  de 
Boim,  Quan  vei,  G.  Magret,  Atrestan.  G,  de  la  Tour, 
De  S,  Martin,  Gène}  s.  G.  de  Berguedan.  Trop  ai  estnt. 
M,  de  Momrta'udon,  Aissi  com  cel  qu'a  plag,.  P.  Cardenal, 
Mon  sirventes  tramet.  P.  Vidal,  Ane  /;«o  mori  ;  Do  chan- 
tar, R.  de  Vaqueiras,  Ara  pot  hom,  Tenson  d'Aycart 
[del  Fo&sat]  et  de  Girard  (Suchier,  Denkm,,  I,  297). 
Zorzi,  On  hom, 

JuDEVA,  JuzEVA.  —  J.  Rudel,  Quan  lo  rius.  P.  Vidal, 
Car'oimiga. 

Judith.  —  P.  de  Corbian,  29. 

JuLius.  —  G.  de  Calan-son,  Fadet,  177, 

JussiAXA  (?).  —  Bergert,  p.  40,  h  propos  de  Gensana.  Cf. 

JUZIANA. 


356  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

JuTJE.  —  J.  Esteve,  Dui  cavali^, 

JuzET.  —  G.  de  Calan&on,  Fadei,  174  (Jlzei  D). 
(= Judith?). 

JuziANA.  —  G.  de  Berguedan,  Ben  ai  auzit.  Cf.  supra  Ji  s- 
siANA.  Cesi  la  femme  de  Pons  de-  Mataplajna;  Milà, 
p.  280. 

Juzisi  (  =  Le  Jugement  dernier).  —  Cercamon,  Ab  lo  pas- 
cor.  F.  de  Marseille,  Senher  Dieus,  F.  de  Romans, 
Quan  lo  dous  temps  (allusion). 


L 

Labadol  (?).  —  P.  d' Auvergne,  Bel  rnes. 

Labinia  de  Gavais.  —  G'est  ainsi  que  s'appelle  dans  T 
BiNiA  DE  G  AN  AS.  Gf.  ce  mot. 

Laça.  —  R.  de  Vaqueiras,  Ar  vei  escur, 

LacaSiSanha.  —  B.  de  Bom,  Bem  plaiz  car. 

Laflor  (Labor  ?).  —  Anon.,  Patois  de  Savieza. 

Lafrancos  de  Mar.  —  Tenson  d'Albôrtde  Malaspina  et  de 
R.  de  Va-queira-s.  Cf.  sur  1  afraneos  de  Mar  P.  Rajna, 
Romania,  XVII,  179,  n.  2. 

Lairatz.  —  R.  d'Orange,  Als  durs  crus. 
Lamays.  —  G.  de  Borneil,  Dels  bels  digz. 
Lambert.  —  G.  Figueira,  Ane  ton  bel  cap. 
Lambert.  —  A.  de  Pégulhan,  Bertram  Ddkirel. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  357 

l^AMBERTi  DE  BuvALEL.  —  P.  llaimoii,  De  fin!  amor. 

Lambrot. —  G.  de  Calanson,  Fadei,  152  R  H  (Nembrot  D). 

F.AMEiRAS.  —  p.  VidaJ,  Bon' aventura.  Il  faoïft  lire  Lave- 
RiANs,  d'après  F.  Torraca,  Pietro  Vidal  in  lialia,  p. 
229.  Auj.  Lavriano,  rive  droite  du  Pô,  à  30  kil.  de  Turin. 

Lamorat.  Cf.  Amorat. 

Lana.  —  B.  de  Boirn,  Ges  de  disnar  (Au  lieu  de  Lena,  à 
cause  de  la  rime  ;  Bergert,  p.  22). 

Landa.  —  B.  de  Born,  D'un  sirventes  nom  cal.  G.  de  Ca- 
lanson, Fadet,  R.  Cf.  Islanda. 

Landric.  —  Anon.,  Cour  d  Amour,  P.  de  Marseille,  Belha 
domna,  P.  R.  de  Toloza,  Ar  ai  ben  d'Amer.  P.  de  Cap- 
deuil,  Humils  e  francs. 

Landron.  Cf.  Londre  2. 

Lanfranc.  —  S.  Doria,  Car  es  tan.  Cf.  infra. 

Lanfranc  (Cigala).  —  Tenson  de  L.  Cigala  et  de  Lanlelm, 
L.  Cigala  et  de  Guilhelma  de  Rosers. 

Lanfrancos  de  Mar.  Cf.  Lafrancos  de  Mar. 

Lanselot.  —  P.  de  Ladils,  Mossen  Ramon,  Uc  de  Pena, 
Si  anc  me  fe.  Cf.  enco.re  Anselot,  F^ansolet. 

Lansolet.  —  G.  de  Calanson,  Fadel,  146  R.  {Laniolet  D). 

Lantelm.  —  Tensons  de  L.  Cigala  et  de  Lantelm,  de  Lan- 
te-lm  et  de  Raimon. 

Lanza,  Lansa  (Marques).  —  P.  Vidal,  tenson  avec  Manfred 


358  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Laiiza  ;  Pos  uberi  ai.  Cf.  ««loope  Manfrei  et  Marques 
Lanza.  Uc  de  S.  Cire,  Tant  es  de  paubre, 

Laon.  —  B.  de  Paris  (Ms  laoir,  d'après  M.  A.  Jeanroy). 

Laraus.  —  B.  de  Born,  Quan  vei  (Habitants  de  Lara). 

Lari.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  121. 

Laroca.  —  P.  Vidai,  Pos  uberi  ai. 

Latin.  —  Calega  Pansa,  Ar  es  sazos,  Frédéric  de  Sicile. 
G.  Figueira,  D'un  sirv&ntes,  L.  Cigala,  ten-son  avec  Lan- 
lelin.  R.  de  Vaqueiras,  No  magrada,  Teoison  d'Ay<art 
diel  Fossat  et  de  Girard,  SoiisJiier,  Denkm,,  I,  297. 

Laucata.  —  R.  d'Orange,  Als  durs  crus.  Cf.  Leucata. 
Laudun.  —  B.  de  Bonn,  Pois  Ventadorns. 

[Laura  de  San  Jordan].  —  Belle-sœur  de  Barrai  de  Mar- 
seille, courtis-ée  par  Foiquet  de  Marseille  ;  Bergert,  p. 
54. 

Laurac.  —  P.  Vidal,  Mos  cors  s'aiegra.  (Laurac,  dép.  de 
l'Aude,  arr.  de  Cas^elnaudary). 

Lausanna.  —  G.  de  Berguedan,  Consiros, 

Lautrec.  —  G.  Riquier,  Qui  a  sen  ;  Senh'En  Jorda. 

Lavaur.  —  P.  Vidal,  Pos  uberi  ai. 

Lavinia.  —  A.  de  Maneuil,  Tan  m'abelis, 

Lazer.  —  Anon.,  Fuif  e  no  suy.  P.  d'Auvergne,  Dleufi 
liera  vida.  Peiro  Vidal,  Una  chanson,  Pons  de  Capdouil, 
En  honor  del  paire.  Cf.  Lebros.  A.  de  Mareuil,  Tan 
m'abélis. 


ONOMASTIQUE   DES  TROUBADOURS  359 

J^ANDER,  Leandier,  (  =  Léaiwirie),  —  H.  Jordan,  Quan  la 
neus  chai, 

Lebret  (N'Amanieu).  —  H.  Gornet,  Aras  quan  vei. 

Lebros  (  =  I^zape).  —  Jl.  Cornet  et  P.  de  Ladils.  Fraijrc 
Raimon. 

Leida  (=iLéda).  —  A.  de  Mareuil,  Domna  genser. 

1^1  AL,  Leyal  (Lo).  —  R.  de  Mira  val,  A  penas  sai  ;  Be  rria- 
gradal  bel  temps  ;  Enquer  non  a  gïlire, 

Lemotges.  —  B.  de  Born,  Senher  En  Coms.  Paire  et  Guil- 
Ihem,  En  aquel  son,  Uc  de  S.  Ciric,  Un  slrvenies, 

Lemozi.  —  A.  dau  Luc,  En  chaniarel.  Albertet,  Monge, 
digalz,  B.  de  Boni,  AL  Lemozis  ;  Bem  platz  car  ;  Cel  qui 
camla  ;  Ges  de  disnar  ;  Ges  eu  nom  desconori  ;  leu 
chant;  Quctn  la  novda  flors.  B.  Carbonel,  D'omes  atrobi, 
B.  de  Veiitadour,Tiii<  cil,  Cencamon,  Lo  plaing  comenz. 
F.  de  Marseille,  Ja  no  volgra,  G.  Faidit,  Del  gran  golfe; 
D'un'amor  ;  Era  nos  sia  guitz,  Guillaume,  oomte  de  Poi- 
tiers, En  Aivernhe  ;  Pus  de  chantar,  J.  d'Aubusson, 
Vosira  dona  segcn,  M.  de  Monta udon,  L'autre  lorn,  P. 
d'Auvergne,  Chantarai,  R.  Vidal,  En  aquel  temps,  Ue 
de  S.  Cire,  N'Vgo  vostre  semblan, 

Lemozi.  —  Tenson  de  B.  de  \'eniadour  ot  de  Lemozi. 

Lena.  —  B.  de  Born,  Chazutz. 

Lexdin.  Ci*.  Lentin. 

Lexgadoc.  —  P.  de  Ladils,  Mossen  Ramon, 

Lentin  (  =  Lentini,  Sicile).  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher 
Marques, 


L. 


360  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Léo,  Léon.  —  Anon.,  Gr,  461,  169.  G.  <1«  Cabestaiih,  AI 
plus  leu  (al  leon=a  Léon  2).  G.  de  Berguedan,  Lai  on 
hom.  G.  Magret,  Lalgck  pueia.  G.  lliquier,  Per  re  nom 
puesc  ;  Pus  Dieus  m'a  dut  ;  Sitôt  s'es  grans  ;Senh  En 
Jorda.  P.  Vidal,  Deus  en  sia.  Rejculaine,  Cometreus  voil 
(als  bos  ornes  de  Léon),  R.  de  Vaqueirais,  Aras  pot  hom, 
Uguet  (?)  ;  Cf.  Milà.  p.  323,  n. 

Léon  (Rai  de).  —  B.  Calvo,  Un  nou  surventes  (Alfoose  X). 
E.  de  Barjols,  Amor,  hem  platz,  E.  Caire],  Abrils  ni 
may,  F.  de  Luîne'l,  Al  bon  rey  {Alfonse  X).  P.  Vidal, 
Baros  Jésus;  Neus  ni  gels,  R.  Vidal,  Casiiagilos, 

l^oN  (Royaume  die).  —  Marcabru,  Aujatz  de  chan. 

Léon  (Senhor  de).  —  Ricas  Novas,  En  la  mar  rn/iior. 

Leones.  —  J.  Estève,  Francs  reis, 

Leonor,  LioNOR.  Cf.  Elionor. 

[Léonore  de  Castille].  —  R.  Vidal,  Castiagilos, 

Lerga.  —  G.  de  Bei^giuedan,  Trop  ai  estai, 

Lerida.  —  A.  de  Sescas,  A  vos  qu'ieu  am.  A.  de  Mareuil, 
Razos  es,  B.  de  Born,  A  totz  die.  G.  de  Berguedan. 
Reis  s'anc  nul  temps;  Sirventes.  G.  de  Gabestanh,  Aissi 
com  cel,  Miaiestre  Matieus  de  Quercy,  Tan  suy  marriiz. 
Ma»rca'bruin,  Estornel,  Olivier  del  Temple,  Estât  aurai. 
S.  de»  Gipone,  Entre  Lerida.  Cf.  eneore  Leyda,  Lerida. 

Leucata.  —  R.  d'Orange,  Als  durs  crus,  B.  de  Born, 
Fulheta  ge^.  Cf.  Laucata. 

Leus.  ^  g.  de  Calanson,  Fadet,  188  D.  Cf.  encore  ibid., 
131  D.  {Gelus  R). 


ONOMASTIQLK  DÉS  TftOUfeADOURô  361 

Leyda.  —  x\.  de  M&ine«uil,  Dona  genser, 

Lezinha.  —  B.  cLe  Bom,  Non  puesc  mudar;  Pois  Venta- 
dot'ns,  (LusigJiian,  Vienne). 

I-Ezoïc  (Uei).  —  Serveri  de  Girone,  Pus  li  rey  laxon  la 
ley. 

LicoMEDEs.  —  G.  de  Calaneon,  Fadet,  108  (Nicomedes  D). 

I.iGXAURE.  —  G.  Faidit,  Per  Vesgar  ;  Si  anc  nuls  hom  ; 
Una  dolors  esforsiva,  Teanson  de  G.  Faddit  et  de  Per- 
digon. 

LiGNALRE,  LiNHAuRE,  Ignaure.  — G.  dô  Bomeil,  Aram 
plaiz;  Er  auzireiz;  Ges  do  sobrevoler;  S'anc  iorn  agui, 
Terïson  de  G.  de  Bomeil  et  de  Linhaure. 

Ijmos.  —  B.  de  Roveiiaïc,  Ja  no  vuelh,  (Limouix,  Aude). 

Linaira.  —  A.  de  M^nrsan,  Qui  conte, 

LiNHAN  (GuiRAi  T  de).  —  R.  GaïUcelm,  Cascus  pUmh.  (Li- 
gaari',  arr.  de  Bé7Jers.,  Hérault). 

LioxAS.  —  G.  de  Ciibrera,  Cabra, 

LiONOR.  Cf.  Elionor. 

LiRiDA.  —  S.  de  Girone,  Cant  aug  en  cort.  Cf.  Lerida. 

Ltron.  —  Uc  de  S.  Ciric,  Physica. 

LîssEi..  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques, 

LiVERNA.  —  B.  A.  d'Armagnac,  Lombartz, 

LivERxos.  —  G.  Riquier,  SenKEn  Jorda,  (Liveman,  Lot). 

2 


362  ONOMASTIQUE  DÈS  TUOtfBADOURS 

LiziART.  —  G.  <te  Cailian-son,  Fadet,  155.  Cf.  Luziart. 

Loba  (La).  —  P.  Vidal,  De  chanlar;  Estai  ai  gran  sazo; 
Mos  cors  s'alegra;  Tari  mi  veiran. 

LoBAT  (En).  —  P.  Cardenal,  Dmti  sirventes  far,  R.  de 
Vaquieiras,  El  so  que  plus.  Cf.  Co^nd<^e.liuJS,  So  fo  et 
iemps^  p.  99.  R.  Vidal,  Abrils  issia.  Tenson  d'All)erl 
et  du  Monge. 

LoBATA.  —  R.  d'OraiTige,  Als  durs  crus, 

I^BEo.  —  M.  de  Montaudoji,  Pos  Peire, 

LoBiEiRA.  —  G.  de  Bornieil,  Uauirier, 

I^DARo.  —  P.  Vidal,  Aiostar,  CL  A.  Thomas,  Bommia^ 
1914,  p.  595. 

LODEVA.    Cf.    GuiLHEM  DE    LoDEVA. 

LoDoïc,  Lozoïc,  Loïc.  —  B.  de  Bom.,  Quam  vei  lo  temps- 
P.  de  Corbian,  33.  R.  de  Vaqueiraô,  Guerra  ni  pkgi 
No  rnagrada, 

LoDoïc  (Rei).  —  (iLoojiis  VII).  G.  de  Bomeil,  Sim  sentis  fi- 
zels.  (Marica'bru,  A  'la  fontana,  P.  d'Auvergne,  De/o.^ 
tals  breus.  P.  Vidal,  Pos  uberi  ai;  Bem  viu  a  gran  dolor 
(dans  cette  dernière  ptièce  il  est  question  du  filh  de 
LodoÎA,  c'est-à-dire  de  Philippe  Auguste).  (= Louis 
VIII).  G.  Fi'gueira,  D'un  sirventes,  Gormoeda.  Tomi^rs. 
De  chantar,  (  =  Louis  IX).  A.  de  Segiiet,  Afo  sai  quim  so. 
DaspoJ,  Fortz  tristors,  G.  Riquier,  A  cet  que  deu  vdUr; 
Al  car  onrat  Senhor  {ailu«i<m).  R.  Cornet  père.  Un  sir- 
ventes, R.  Gaoucelm,  Ab  grans  trebalhs.  Zorzi,  Non 
IcAssarai, 

LoER.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 


ONOMASTIOUE  DES  TtlOUBADOURS  363 

LoERENC  (Lorrain).  —  B.  de  Bom,  Mon  chan  fenisc,  G. 
de  Cabrera,  Cabra, 

LoMAGNA.  —  B.  A.  dWrrïiagna-c,  Lombatiz.  Cf.  enicore 
Oth  de  Lomagna. 

LoMBARDA.  —  B.  A.  d'Armagaac  et  Na  Lombarda.  Cf 
Bergert,  .p.  51.  R.  de  MiravaJ,  Berlrahs,  si  fossetz. 

LoMBARDiA.  —  Afton.,  L'autHer  fui  a  Caleon;  Fonça  (sic) 
nuls  hom  {Archiv,  34,  376).  A.  de  Pegulhan,  Ara  par 
ben.  AJbertet,  Atrestal;  Solalz.  Albert  Manques,  Aram 
digatz,  A.  Catalan,  Lanqu<An  venc,  B.  A.  d'ArimagTna'C, 
Lombartz,  B.  de  Born,  Jeu  chcluxi,  Calega  Pan«a,  Ar  es 
sazos,  F.  de  Luncd,  Al  bon  rey,  F.  de  Romans,  Uîm 
chanso  sirventes.  G.  Faidit,  Cascus  hom;  Chant  e  dé- 
part, G.  Figueira,  Ane  tan  bel  cop;  Ja  de  fat,  G.  de 
Borneil,  Gen  mestava,  G.  Riquier,  Sitôt  s*es  grans; 
SeràiEn  Enric.  Isjiart  d*Entravenas,  Del  sonet,  Joan 
dWubusson,  En  Nicoki,  L.  Gatelus.  Cora^  qu'ieu,  M. 
de  iMontaudon,  S'eigner,  s'cguesseiz,  Ogier  Novella, 
Per  vos  doussd.  P  de  La  Oavaranâ.  P.  CardenaJ,  Be 
volgrw.  P.  de  Corbian,  32.  P.  Vid^l,  Baros  de  mon  dan; 
Bon' aventura;  Car'amiga;  Tant  ai,  Pistoleta,  Seigner 
Blacatz.  R.  Vidal,  Abrlls  issia,  Ricas  Novas,  Lo  bels 
terminis,  Tampiier,  Ira  et  dolor,  Tomi^r»,  S-i  col  fines, 
R.  de  iMiraval,  Berlrans,  si  fossetz,  Uc  de  S.  Cin.,  Si 
ma  dona  N^Alais, 

I^MBART.  —  B.  A.  d'Armagnâe.  B.  de  Born,  Corlz  e 
guerras,  Elias  Cairel,  Pos  chai,  F.  de  Lunel,  Al  bon 
rey,  F.  de  Romans,  Unn  chanso  sirventes;  Tornatz  es 
en  pauc,  G.  Faidit,  Sitôt  nonca.  G,  Figuedra,  Ja  de 
far;  Quan  cug  chantar;  Un  nou  sirventes.  Palais,  Molt 
m^enola;  Molt  se  fera,  P.  d'Auvergne,  Chantarai,  P.  fie 
la  Cavaraoa,  D'un  sirventes,  P.  Candenal,  Per  fols  lenc, 
P.  Vidal,  Bon  aventura;  Tant  an  ben,  R.  de  Mira  val. 
Amors  ne  fai;  Bertrdns,  si  fossetz,  R.  de  Tors,  Ar  es 


[ 


364  ONOMASTIQUE  DES  THOUBADOURS 

dreitz,  R.  do  Vaqueiras,  Seigner  Marques,.,  no;  îrim. 
Ricas  Novas,  En  la  mar  major;  Pu$  parlii.  Cf.  encore 

LONGOBART. 

LoMBERs.  —  G.  Adeanar,  Qmta  la  bruna  biza.  R.  de 
Miraval,  Er  ab  la  forsa;  Forniers,  per  mos,  R.  Cornet, 
Ab  tôt  mo  sen;  D'orne  soptil  (il  osA  qu-e&tion  du  Senhor 

de   LoMBERS). 

Lombric.  —  (SinveniteiSi  coMne  lui).  E&perdut,  Qui  non  di- 
ria,  Gf.  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai, 

LoNDRE,  Londres.  —  B.  ée  Born,  Ane  nos  pOi\  far:  l  ^ 
sirventes  faiz,  G.  de  S.  Grogori,  Dreg  e  razos, 

Londre  (Na  Salvagia  de).  —  Cf.  Laiiibelmi  «et  Raimon.  Cf. 
a-uss-i  infra  Salvagia;  le  ms.  ^a  l'appeil-e  Salvaria  an 
Landron;  Bergert.  -p.  59. 

Longis.  —  G.  d'Ieirais.,  A  Dieu  en  cuy.  P.  Guilh^<m,  Ai 
vergena  en  cuy,  Pons  d>e  Capdiiieil,  Ara  nos  sia. 

Longobart.  —  P.  Cardinal,  Per  fols  tenc, 

I^RFENES.    Cf.    HOLOPHERNES. 

Lous  (Lupuis).  —  B.  die  Born,  Un  sirventes  faiz,  (Plutôt 
Bos,  Bosioinde  Tunentriie  ;  icf.  éd.  Stimming,  1913,  p.  196). 

Luc.  —  L.  Cigaila,  Ai  maire, 

Luc  D*EsPARRo.  —  B.  do  Born,  Lo  coms  m'a  mandat.  Cf. 
Aramon  Luc  d'Esparro. 

LucA,  Lucas.  —  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida)  (La  vont: 
de  Lucas,  Luca,  Ci.  sur  le  Vou  de  Luques  W.  Foerster, 
Mél,  Chabaneau), 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  365 

LuNA  (Liuia  OU  Luui,  Ivunigkne).  —  G.  de  la  Tour,  Pou 
N'Mmerics, 

LuNAPA.MPA.  —  A.  Dauiol,  Doulz  braiiz. 

LuNEL.  —  B.  d'Aiarïiauou,  Amies  Guiyo;  Moût  m'es  greu 
(Dona  de  Lunel).  F.  -de  Luii-ol,  Non  pot  avcr;  Pe-  amor 
(Cf.  Beatrix  DE  J.uxel)  ;  Roman.  J.  d'Aubusson,  Vostra 
dona.  M.  de  Monta utdoiu,  Aissi  com  eel  quom  mena. 
Moulagnxigol,  .4  Lunél  lutz.  Pujol  ou  Pujolos,  SU  main 
datnior.  (Lunel,  ch.  1.  d'arr.,  Hérault).  G.  Galsseranda 
DE   Lunel,   Beatrix  de   Lunel. 

LuouEs.  —  Anou.,  XuU  hom  no  deu. 

LuRESANA  (  =  LuiiigbiLa).  —  L.  Cigala,  Eu  non  chant. 

Li  ZAN  (?).  —  G.  de  Berguedaii,  Bem  volriu  {Cridar  luzan; 
est-ce  bien  un  nom  propre  ?). 

LuzERNA,  LusERNA.  —  A.  Daniel,  Ans  quel  (dm  ;  En  est 
sonet.  A.  de  Pégulban,  Li  fol  eil  put.  Poire  Guilbean  de 
Luzenxa,  Bes  met  en  graji  ;  Qui  Na  Cunii;a.  Uc  de  S. 
Cire,  Peire  Guilhem  de  Luzerna. 

LrziA  (Mi<iiied  de).  —  P.  Videil,  Bem  pac.  Cf.  nolire  intro- 
duction à  réditioji  de  R.  de  Barbezieux. 

LuziART.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  155  {Lussiart  R). 


Mabila.  —  Tenson  de  Jaufre  et  d*Elyas. 

Mabilla  (Na).  —  G.  de  la  Tour,  Pas  N'Aim^rics.  Cf. 
Be-rgert,  p.  89.  Cadenet,  A^o  sai  c(Û  conseil  (de  ma  fil- 
ha  la  comiessa  =  Mabilla  ?), 


366  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

Macabilu.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  127  D.  (Macabuou 
H). 

Madalena.  —  s.  de  Girone,  En  may.  Cf.  Magdialena. 

Madiax.  —  P.  de  Corbiaii,   19. 

Maexsac.  Cf.  Ugo  de  Maensac. 

AIaerxa.  —  G.  Rainol,  Magrel  pu'iai  m'es. 

Magalona.  —  G.  diau  Luc,  Ges  sitôt.  F.  de  Lunel,  -Ro- 
man (âilluision  à  l'évêque  de  Ma^eloiiine). 

Magdalexa.  —  Anon.,  Flor  de  Paradis.  Gormo-nda. 

Magox.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimerics. 

Magret.  —  Tensoii  de  Magret  et  de  Guilhem  Rainol 
d^Apt. 

Magus.  —  (=  Simon  le  Magicien  ?).  Cf.  R.  de  Barbe- 
zieux,  s.  V.  Dedalus. 

Maheu  (Na).   Cf.  Amatieus.  Cf.  Maier. 

Maheu  de  Galars.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

Maheut  dl  Montagnac-Turenne.  Cf.  Ber^rt,  p.  17,  24, 
39. 

Maier  (Na).  —  B.  de  Bom,  Ges  de  disnar.  Bergert,  p.  23, 
serait  disposé  à  voir  dans  cette  forme  une  corruption 
die  Maeut. 

Maiestres  (Reis  dels).  —  (=  Les  ménestrels  ?)  M.  de 
Montaïudon,  Gasc,  pecs  laitz. 

Mailoli.  —  B.  de  Born,  Mailoli. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  367 

Maimona.  —  G.  dau  Luc,  Ges  sitôt, 

Mainard  (Maenard)  Ros.  —  (  =  i\'Esperdtit  de  Pons?).  ïen- 
son  die  Mainard  et  de  Gui,  Gr.  191,  1. 

Maines.  —  B.  de  Bom,  Mon  chan  fenisc, 

Maimers  (Bels).  —  Perdigon,  Trop  ai  estai  (Var.  Rai- 
nier). 

Maires  de  Dieu.  —  11.  Gaueelm,  Ab  grans  Irebalhs, 
(Nous  navons  pas  relevé  le®  autres  exemples;  Cf. 
Maria,  Santa  Maria). 

Mairona.  —  Dauphin  -d'Auvergne,  V'ffrgogna. 

Mais  d'Amic.  —  R.  de  Miraval,  Amars  me  fai;  Ben  aiol 
corles;  Era  m'agr*obs, 

Maistre.  —  Cercamon,  Ouan  vei  fenir. 

Maistre.  —  Tenson  de  Maistre  et  de  frère  Berta. 

Malafos.  —  Senhal  dans  Gavauda,  Gr,^  174,  4,  7,  8. 

MaLAMORT.    Cf.    AUDIART. 

Malcoratz  (Mos).  —  Anon,  Amix^s  privaiz, 

Males  (?).  —  A.  dau  Luc,  En  chantareU  Le  mot  rime 
avec  un  mot  en  —  os  ;  lire  Malos^  Maleos  ? 

Malbspina.  —  A.  de  Pegiilhan,  Li  fol  eil  put;  Per  razo, 
Albertet,  Ab  loi  comens,  F.  de  Romans,  Una  chojiso 
sirventes,  P.  Raimon,  Ara  pos  ivems.  R.  de  Vaqueiras, 
Honratz  mcêrques. 

Malespina  (GuiLHEAf).  —  A.  do  Pegulha-n,  Atress^im  pren; 


308  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

En  arnor  trob;  Era  par  ben;  Loniamen  m'a;  Per 
solalz.  A.  ûe  Sisteron-,  .46  /oi  cornensi.  Cf.  supra  Guil- 
HEM  DE  Malaspina  et  irarlkl-c  Malespjna.  Cf.  encore 
Maur,  p.  Vidal,  éd.  Aiiglade,  xxxiv,  51  et  xxxv,  1,  où 
il  est  i)eut-être  fait  allusion  à  Malcspina.  Ctf.  enfin  Mar- 
ques. 

Malgrat  de  Totz.  —  iP.  de  la  Cavamiifii. 

Malhorca,  Malhorga.  —  CompJ.  Rob.  Olivier  del  Temple, 
Eslat  aurai,  Serveri  de  Girone,  Axi  com  cet;  Nuylls 
hom  savis  (rei  de  M.);  Un  vers  vuyll  (rey  Jacmes). 

Malleon  (?).  —  G.  de  Cabeôtaaih,  Al  plus  leu  (Gr.,  242, 
7);  ks  mss,  donnent  Aldeon,  mais  R  Malleon.  Cf.  su- 
pra Aldeon  et  Kolsem,  Mél,  Chahaneau,  p.  424.  B.  de 
Bom,  Estât  aurai.  G.  de  Puycibot,  Mer  ces  es, 

Malmiros,  Malmeiros.  —  B.  de  Born,  Bem  platz. 

Mal  ,Senhor  (Mon).  —  B.  die  Bonn,  Rassa,  tan  creis  (Est- 
ce  bien  un-  senhat  ?). 

Malta.  Cf.  iMauta. 

Mal  Tortel  (Ein).  —  Faure  et  Fâilcooe-t.  Gf.  P.  VicUd,  Pos 
uhert  ai. 

Malit.  —  G.  Rainol,  Auzir  cugei  (Mon  cosin  Malui). 

Mandacairel.  — Comte  de  Poitiers,  Compaigno  non  pose, 

Manexs  (personnifié).  —  M.  de  Montaudon,  Manens  e 
frairis, 

Manfre.  Cf.  Matfre. 

Manha.  —  P.  d'Auvergne,  Lo  Senher. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  369 

Manric  (?).  —  L.  GigaJa,  {M)anric  no  magrada, 

Mansel,  Mansei.  —  B.  de  Bain,  Pois  cds  baros;  Quan  la 
novela.  G.  de  Borneil,  Ben  niera  bel, 

Mans  (il^).  —  Anon,  Donna,  vos  mavetz, 

Manta.  —  B.  de  Born-,  Ane  nos  poc  far, 

Mantel.  —  Senhal  de  la  dame  chantée  par  H.  de  Mira- 
val,  Gr,,  406,  4,  19,  24,  27,  31,  34,  46  et  dans  Ben  sai 
que  per  aventura.  Cf.  Amdraiid,  R.  de  Miraval,  p.  110. 

Mantoan.  —  P.  dei  la  'Cavairana. 

Mantoana.  —  P.  de  la  Covananâ.  Ue  «de  S.  Cire,  Una 
danseta. 

Manuel.  —  P.  d'Auvergne,  Laiizai  sia  Manuel,  (Il  faut 
lire  pflutôt  Emmanuel). 

Manuel  (Empereur).  —  B.  de  Boni,  Pois  lo  gens,  J. 
d'A'ubusson,  Vosira  dona  segon,  P.  Vidal,  Bem  pac; 
Pos  uberi  ai, 

Mar  Major.  —  R.  de  Barbezieux,  Lo  nous  mes,  R.  Novâs, 
En  la  mar  major, 

Mararoti.  —  G^vauda,  Senhors, 

Maracdes.  —  G.  Faiidi't,  Al  semblan  del  rex  (nom  d'hom- 
me); Ara  nos  sia  guiiz. 

Marc.  —  B.  de  Paris.  L.  Cigala,  Oi  maire. 

Marca,  Marcha.  —  A.  dau  Luc,  En  chantarel.  A.  de 
Peguilhn/n,  Quan  que  fezes,  Montîi.nhagol,  Bel  m* es  quon, 
Uc  dé  S.  Cire,  Si  ma  dona  N'Alais, 


370  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Marcabru.  —  11  se  nomine  danis  Les  pièces  suivantes,  éd. 
Déjeaiine  :  2,  4,  6,  9,  12  bis,  14,  17,  18,  19,  20,  20  bis, 
22,  23,  25,  31,  32,  33,  35,  36,  39,  40,  41.  G.  de  Ca- 
brera.  Cabra,  Guinaïuit  de  l'Olivier,  So  nos  reirai, 
Marcoal,  Mentre  m'obri.  P.  d'Auvergne,  Bel  m'es 
quart,  \\.  Jondaai,  No  puesc  mudar,  R.  Raacas,  Lan- 
quan  lo  douz  temps.  Allusions  au  vers  du  Lavador:  G. 
Magret,  No  valon  re,  G.  de  Borneil,  En  un  chantar 
(Miilm,  Ged,  III,  98).  Allusion  à  un  vers  de  lui:  B.  Car- 
bo-nel,  Bartsch,  Denkm,,  (56)  22. 

Marcabruna.  —  Marcabru,  Dirai  vos, 

Marchari.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Marco.  —  Anon.,   Seigner  Maj*t*o,  ou  Très  causas  son 
(même  pièce). 

Marcoat.  —  Marcoat,  Vna  re. 

Marcos.  —  Anon.,  Cour  d^ Amour, 

Marcolf.  —  R.   d'Orange,  Apres  mon  vers, 

Marcox.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra,  (=  Marculfe,  d'après 
V.  Creseini,  qui  renvoie  à  Biricb-Hirschfe«kl,  37-38). 

Marcueil.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Marcus  Crassus.  —  P.  de  Corbian,  32. 

Marescal  {Lequel  ?).  —  R.  dé  Vaqueiras,  Conseil  don. 

Marescot.  —  G.  "(Je  Calanson,  Fadel,  151. 

Mareut.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Margarida.  -—  a.   de  Belenoi,  Nom  laissa,  A.  de   Ses- 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  371 

cas,  En  aguel  mes,  B.  M-arli,  Ouati  tevba  (Ici  nom  d<5 
de  lieu  ?  l'as  Margarida), 

AIargarida  (d''Albus6o).  —  (Fename  du  vicomlie  Raiiiaud 
VI  d'Albusso,  qui  régna  de  1201  à  1245).  Gui  d'Useel, 
Aram  digatz;  Si  bem  parielz.  Allusiodiis  dans  Po«s 
de  Capideuil,  G.  de  Puycibot  (Una  grans  amors).  Cf. 
Bergert,  p.  42.  Clian-té©  aussi  (mais  non  citée)  par  Gau- 
celm  Faid'it;  Bergert,  ibid. 

Marcarit.  —  R.  Vidal.  Abrils  isaicA, 

[Marguerite  de  Provence,  femme  de  Saint-Louis].  —  G. 
Riquier,  A  sel  que  deu  voler. 

[Marguerite  de  Castille].  —  Fille  de  Constance  de  Cas- 
tille,  elle  fut  mariée  à  Henri  II,  roi  d'Angleterre  (mort 
en  1183),  poiis  à  Bêla,  roi  de  Hongrie.  Allusion  dans 
P.  Vidal,  CafAmiga  {la  filha  Nai  Constcuiza), 

[Marguerite  de  Montferrat].  —  Allusion  daffis  Elias  Cai- 
rel.  Pas  chai. 

[Marguerite  de  Savoie].  —  Femme  de  Thomas  I  de  Sa- 
voie, morte  en  1257.  Chantée  par  Elias  de  Rarjols. 
Bon' aventura.  Pour  d'autres  allusionfe  posisibles  (A.  de 
SistCTon),  -cï.  Bergert,  p.  44. 

Maria.  —  (Nous  groupons,  les  exemples  où  ce  nom  n'est 
accompagné  d'aucune  autre  indication;  mais  il  est  évi- 
dent que  plusieurs  de  ces  exemples  se  rapportent  aux 
noms  cités  dans  Jes  articles  suivants).  Bieiris  de  Ro- 
man. Carbonel  et  Rocin  (Servante).  G.  de  Puycibot, 
Amors  s'a  vos;  S'ieu  vos  voit  M.  de  Montaudon,  Ades 
on  hom;  Aissi  com  sel  qu'a  estât;  Ara  pot  ma  donna; 
S'ieu  vos  voil.  B.  Palazol,  Ab  lai  fresca.  Pons  de  Cap- 
deuil,  En  tanta  guisam  mena;  Ja  non  es  hom.  R.  de 
Merguas.  Savairic  de  Mauléoii,  Gaucelm  ires  jocs. 


372  ONOMASTIQUE   DES  TROUBADOURS 

.Maria.  —  Femme  de  B.  d'Alamanon.  Blacaseet,  Oimais 
non  er, 

.Maria  d'.^uramala.  €f.  Maria  de  .Mons. 

Maria  (ComAessa).  —  A.  de  Pegulhan,  Pos  ma  bêla  ma- 
la.  (Peut-être  Miaria  d^Vragon,  femme  de  Pierre  II 
<rAragoni;  cf.  Bergert,  p.  33-34.  Pour  d  autres  alliiS'ioiis 
probables,  cf.  ibid.) 

Maria  de  Moxs.  —  Uc  de  S.  Cire,  Na  Maria  de  Mons. 
Cf.  Berge  ri,  p.  î>8;  sans  dou-te  la  même  i)crsoiiiie  que 
Maria  d'AoïrannaiIa;  cf.  supra  Aura.mala. 

Maria  la  Sahda.  —  (Marie  de  Saixlaigiie,  mariée  eu  l'2{)2 
à  Boiiifaco  de  SaJuzzo;  Bergeii,  p.  G7,  T2).  H.  de  Va- 
queiras,   Truan. 

Maria  de  Ventadour.  —  Cf.  Bergert,  p.  15,  10  ele.  Gau- 
celm  Faidit,  Gr.,  107,  4, 15, 17,  20, 26,27, 32,  33,34,  :i8, 
37,  52,  Elias  dTssel,  X'Elias  de  vos  voiL  Gui  d'Ussel, 
Ades  on  plus;  Ane  no  cugey;  L'autre  lorn.  G.  de  Ca- 
la nsoa,  Una  doussa  res.  Sa  varie,  Savaric  eus  deman, 
Uc  de  S.  Cire,  Il  go  vosire  semblan.  C'est  probaWement 
à  la  même  dame  <iue  sont  adressées  les  chansons  du 
Moine  de  Monlaudon  citées  à  l'article  Maria,  ainsi  que 
celle  de  B.  d'e»  Palazol;  Bergert,  ibid.  PeuiUêtne  aussi 
Maria  de  Ventadour  est-elle  ahantée  sous  le  nom  de 
Maria  par  G.  de  Puycibot;  cf.  s-upra  Maria  et  Bergert, 
p.  31,  qui  renvoie  à  Schultz-Gora,  Prov,  Dichierinnen , 
p.  9,  22.  Cf.  emfin  iii'fra  Ventadour. 

Maria  (Veines).  —  B.  Trobel,  Aissi  com  cel.  B.  de  Veii 
zae,  Lo  pair'el  filh,  F.  de  Lunel.  Domna  bona.  F.   de 
Marseille,   Senher  Dieus.   P.   Cardenal,   Vera  vergena, 
P.  de  'Corbiian,  17.  Perrligon,  Verges,  Of.  encore  San- 
ta Maria. 


ONOMASTIQUE   DES  TROLBADOLRS  373 

Maribonda.  —  p.  Ca-ndenal,  Cel  que  Je, 

Marinier.  —  B.  de  Born,  Ane  nos  punc;  Bem  platz  cor; 
Rassa  tan  creis, 

Markiol.  —  Anom.,  Gen  me  nais. 

Maroc,  Marroc.  —  Gavâuda,  Senhors,  G.  Ademar,  Ben 
for*oimais.  0.  Niella,  Per  vos  bêla  domna.  P.  d'Au- 
vergne, Bel  nies  quan.  R.  VkUiJ,  Abri  h  issia 

Marol.  —  B.  de  Born,  Ane  nos  poc  far. 

Maroqiena.  —  Gavaud.a,  Senhors, 

Maroquin  (Rei).  —  G.  du  Luc,  Si  per  malvalz. 

Marques  (Lequel  ?).  —  A.  de  Sisteron,  Domna  a  vos,  E. 
cte  Barjols,  Bonaveniura,  Marcatxru,  Fax  in  nomine. 
P.  Vidâl^  Pos  ubert  ai.  Uc  de  S.  Cire,  Messongel,  un 
sirventes. 

Marques  (Xom  de  personne).  —  G.  Riquier,  De  so  don 
ieu;  SenfiEn  Enric,  Guiraut  Riquier,  a  sela  que  amatz. 
Cf.  notre  élude  sur  Guiraut  Rkjuier. 

Marques.  —  G.  de  Berguedan,  Amies  marques. 

[Marques  Lan/a].  —  Tenson  de  G.  de  S.  Desdier  et  de 
Marcjues  I^nza.  Cf.  supra  Lwza  et  Merkel,  Manfredi  I 
e  Manfredi  II  La)ncia,  Turin,  1880. 

Marques  (Albert  Maletspina).  —  R.  de  Va-queiiras,  Senher 
Marques. 

Marques  (de  Malaplana  ?).  —  G.  de  Berguedan,  Ben  ai 
auzit;  Tdlans  m'es  près. 


374  ÔNoMASTIQtE  DES  TROUBADOLHS 

Marques  (de  AI  ont  ferrât).  —  F.  de  Romans,  Una  chanso 
(Guilkume  IV  de  Montferrat).  G.  Faidit,  Ara  nos  sia 
guilz,  G.  Adétmair,  U\Aga  pue/a  {?).  J.  d'Aiibusison  et 
Nicolet  de  Turin.  L.  CigaJa,  Esiier  mon  grat  (Banifa-oe 
II  de  Man.tferrait).  Peirol,  Quant  amors  (Conrad  de  Mont- 
ferrait,  d'après  Crescini,  Makiualetlo,  Indiex).  P.  Vidal, 
Bon' aventura,  R.  de  Vaqueiras,  Senhor  Marques;  Truan 
(Banifaoe  I  de  Moniifeirrat). 

Marques  (de  Provenee).  — Mancabru,  Pax  in  nomine  (R. 
Berenger  IV  de  Bailcelone). 

Marques  (Comte  de  Toulouse).  —  (Raimon  VI  ?)  Atnon., 
Ugonet,  vai  ses  bistensa, 

Marquesa,  Marqueza.  —  A.  de  Seseas,  En  aquel  mes. 
G.  de  Berguedan,  Re^ls^  s'anc  nul  temps  (Il  s'agit  d'A- 
zalals  die  Béziens,  Bergert,  p.  25).  G.  Riquier,  Senh* 
En  Jorda. 

Marquesa  (=  Béatrix  de  Viennois,  fille  du  marquis  Guil- 
hem  IV  de  Montferrîat).  —  Peirol,  Ben  cuia4)a^  M'en- 
tencio,  Bergerl,  p.  91. 

Marquesa  (de  Polign-ae).  —  G.  de  S.  Desdier,  Be  chan- 
tera, Bergert,  p.  18. 

Marquesan.  —  (Habitant  de  la  Mairche  de  Trévise).  P. 
de  la  Cavarana. 

Marqueseta.  —  G.  de  la  Tour,  Treva,  (Le  texte  n'est  pas 
sûr;  voir  les  différentes  leçons  et  coj>J€«ctui>es  dans  Ber- 
gert, p.  84-85). 

Marsat  A.  —  G.  deJ  Baus,  En  Gui  a  tort. 

Marsax  (Am.  G.  de).  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  3/5 

Marsans.  —  B.  de  Boinn,  Pois  Ventadorns, 

Mars-elha,  Marcelha.  —  B.  de  Uovenac,  Una  sirventes- 
ca.  B.  d'Alamanoai,  Ja  de  chantar,  B.  de  Boiui,  Un  sirven- 
tes  forai.  Un  sirventes.  B.  Carbonel,  Ais^i  com  cel  que 
trabuca  (vescoms  de  Marseille  ?);  ibid,  (All'usion  à  un 
chanoine  de  Marseille);  Un  sirventes.  Compl.  Rob.  G. 
•del  Baus,  En  Gui  a  tort.  G.  dau  Luc,  Ges  sitôt.  P.  Car- 
clenal,  Be  volgra.  P.  Vidal,  S'en  fos  en  cort.  Peiirol, 
Pos  flum  Jordan.  R.  de  Vaqueiras,  Gar^lambei.  R.  de 
Tors,  Per  Vavinevâ  Pascor.  Roforzat,  D'un  cavalier, 
Sordel,  Lo  reproviers;  Planher  vueil;  Puois  nom  tenc. 

Marselhes.  —  B.  d'Alajnanjoni,  Pois  chanson.  Compl. 
Rob.  P.  Cardeoial,  Ab  voiz  d'angel  (allusion  au  fin 
cuir  Marseillais). 

Marselion.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Marstlis.  —  B.  de  Paris.  P.  Cardenal,  Per  fols  tenc. 

Martça.  —  S.  de  Gironie,  Près  d'un  Inrdi. 

Martel  (Marteil,  Loi).  —  B.  de  Born,  Ouan  la  novda; 
molt  nies  deiscendre.  Tomsom  de  Guilhem  eit  de  Ri- 
chard. 

Martin.  —  R.  d'Orange,  Car  dous  e  fi.  Rostang,  Bels 
Senher  Dieus, 

Martin  Algat.  —  Uc  de  S.  Cire,  Segncr  Vescoms, 

Mascaroza  (d^Astarae).  —  A.  die  Sosea^s.,  En  aquel  mes. 
Pour  Mascarose  d'Armagnac,  Cf.  Bergert,  p.  30. 

Masmut.  —  B.  d'Alaman<Mi,  Sieu  agues  virât.  G.  Ade- 
mar,A^o  pot  esser.  G.  de  Bonneil,  Bes  cove  pois.  P. 
d'Auvergne,  Bel  m'es  quan.  R.  de  Miiraval,  Bel  m^es 
quieu  chant.  R.  Vidal,  Abrils  issia. 


J/6  ONOMASTIQUE   DES  TROUBADOURS 

Massa.  —  A.  -de  Sisleron,  En  Amor.  E.  Cairel,  Era  non 
vei  {Marques  de  Massa),  G.  Ademiair,  Tant  es  ctamor 
(dona  de  Massa).  P.  de  la  Cavarana  (Cliabane-au  noie  : 
Malgrat  de  Totz  (Cf.  isupra)  =  Guillaume,  .iruarquis  de 
MajSfiia). 

Massot.  —  A.  de  MarsaT»,  Qui  conte. 

Matafelo.  —  B.  de  Born,  Pois  Venladorns, 

Mataplana.  —  G.  die  Beirguedam,  Amies  marques;  Chan- 
fioneta.  R.  Vida.!,  Abrils  issia, 

AIataplana  (Pons  de).  —  G.  do  Berguedan,  Consiros  (Cf. 
aussi  Tarlicle  précédent). 

Maïaplana  (Uc,  Ugo,  Uget  de).  —  R.  VidaJ,  Abrils  issia; 
En  (Èquel  temps.  R.  de  Miraval,  Grans  mestiers. 

Matfre,  Marfre,  Manfre  (Rei).  —  A.  de  Pegulhaa,  To- 
tas  honors  (Planh).  G.  Figueira,  Ja  de  far  un  sir  ven- 
tes, L.  Galehis.  P.  Vidal,  Cor  quom  trobes;  Ma  voion- 
tatz,  P.  de  CasteiTiou,  Hoimais  nom  ccA  (Cf.  Poile). 
P.  <le  Marseille,  L'autr*ier.  R.  de  Tors,  Ar  es  ben  dreil 

Matfre.  —  P.  de  I^diks,  Mossen  Ramon. 
Matfre.  Cf.  Maroies  Lanza. 

Matfre  (Enmengaul).  —  Mahn,  Ged.,  I,  p.  245  (=  Bre- 
viari  d'Amor), 

[Mathilbe,  oomiteis.se  d'Angoidème].  — C^de.net,  Seusi  es- 
sai. Ijq  même  ?  G.  Faidit,  tenson  avee  A.  de  Siste»ron, 
Gr.,  167,25;  cf.  Bergert,  p.  42. 

[Malthide,  femme  de   Henri  le     Lion,  duc  de   Saxe].    — 


Brf 


ONOMASTIQUE   l>iàS   TKOLBADOLRS  377 

(Jlwiilée  -par  B.  de  Born,  sous  le  nom  de  Su'issa^  dans 
Cazuiz  suy  ;  Ges  de  disnar  ;  cf.  aussi  supra  Majer  et 
Bergert,  p.  22. 

MvTiEi  ,  MvTEL.  —  L.  Cigala,  Oi  tnaite,  Ten»on  de  Ber- 
Iran  (de  Gourdon)  et  de  Alalhieu  (Gr.,  75,  6). 

Matieus  (de  Caersi).  —  Maieslfe  Matieus  de  Caersi,  Tan 
suy  marritz, 

Maudom  (?).  —  Pujol,  Sel  qui  scilvei  (Ms.  Senamaudom). 

Maur.  —  B.  d'Alarniano-n,  Qui  que  s'esmai,  P.  Vidal,  Pos 
ubert  ai.  (Il  s'agit  peut-être  du  marquis  de  Malaspina  ; 
•cf.  éd.  Anglade,  p.  182.  Ce  serait  plutôt  Manfredi  Lan- 
cia, d'aiprès  Torraca,  Pietro  Vidal  in  Itàlia,  in  Atti  /?. 
Accad,  Arch,  Lett.  Bell.  Arti,  Nuova  Série,  vol.  IV, 
1915,  p.  246  sq.).  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pot  hom. 

Mauran.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Maurelhas.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

.Mauren.  —  B.  de  Venladour,  Bel  m'es  quieu  chant. 

Maurestain.  —  A.  dau  Luc,  En  chantarel. 

Mauret.  —  B.  de  la  Tour,  Mauret.  B.  de  Castellane,  Eras 
puois  ivems.  Cf.  Mauri. 

Malretainha.  —  F.  de  Marseillle,  Ja  no  volgra. 

Mauri.  —  B.  de  Castellane,  Sitôt  no  m'es.  B.  de  Born, 
Rassa,  tan  creis,  P.  d'Auvergne,  Sobrel  vieil  trobar 
(Mauri  et  Miro). 

Maurina.  —  Evesque  de  Clermont,  Per  Crisl.  Bergert,  p. 
48. 


3 


378  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

Mauta.  —  P.  Vidal,  Neus  ni  gels. 

Mauzac.  —  P.  Cardeaal,  Uafar  del  comte  (lo  barrey  de 
M.).  Dauph.  d'Auvergne,  Vergonha, 

Mayensa.  Cf.  Guio. 

Méandres.  —  A.  Daniel,  Ar  vei  vermeills, 

Mediona.  —  G.  clau  Luc,  Ges  sitôt. 

Meisso.  —  B.  d'Alamanon.  Amies  Guigo  (Cf.  éd.  de  Gra- 
ve, p.  81.  Il  s'agirait  de  Mison,  près  de  Sisteron.  Cf. 
encore  Mison). 

Melan.  —  G.  Figueira,  Ja  de  far  un  sirventes.  Cf.  eftoore 
P.  Vidal,  Tort  mi  veiran  ;  le  texte  est  dooileux. 

Melchior.  —  R.  de  Vaqueiras,  M  ras  pot  hom.  Peire  del 
Vilar,  Sendatz  vermeils. 

Meleagre.  —  A.  Daniel,  En  breu. 

Melgones  (Melgoires).  —  Ber.  de  Peizrenger  {Sols  melgo 
nés).  Cf.  Melguer. 

Melguer.  —  G.  de  Berguetçlan,  Chansoneta.  Uc  de  S. 
Cinc,  Un  sirventes  (Mauguio,  Hérault)  . 

Mblhs  -  M*EN  -  Venha.  —  P.  Vidiad,  Pos  ubert.  (Nom 
de  lieu  imagmaire  :  Mieux-m^en-vienne). 

MiELicADESER  (Lo).  —  Templier,  Ira  e  dolor  (=E1  Melik 
ed  Daher;  cf.  C.  Fabre,  Austorc  d'Orlhac,  p.  15). 

Memde  (Evesque  de).  —  R.  de  Castelnou,  Mon  sirventes 
Tramet. 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  379 

Menandres.  —  G.  de  S.  Desdier,  Los  grieus  désirs. 

Menelau.  t-  g.  de  Calanson,  fadef,  163. 

Menerba  ^arquesa  de).  —  G.  de  Barneil  (Guilhem  Au- 
gier  ?),  Quan  vei  lo  dous  temps,  R.  de  Miraval,  S'ieu 
en  cantan,  dette  miarquiise  de  Minerve  s'apcpelait  Es- 
quia  ;  Cf.  Andraud,  /?.  de  Miraval,  p.  219,  Bergerl,  p. 
20  ;  Minerve,  airr.  de  Saiint-Pons^,  Hérault.  Cf.  Gent  Es- 
QuiA,  Gent  Esquiu 

Menerbes  (  =  Le  Minervois).  —  R.  de  Miraval,  SHeu  en 
cantan. 

Meolho,  Mezulhon,  MiiixoN.  —  B.  d'.Uamanoii,  Amies 
Guigo.  Durand  Sartre  de  Carpentras.  R.  de  Vaqueiras, 
Garlambei  (lo  dons  de  Meolho).  Faune  et  Falconet  {R, 
de  Meolho).  R.  Novas,  Vil  sirveutes  (  =  Mevouilhan, 
Var). 

Mercadier.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 
Merces  (Fina).  —  Perdigon,  Ben  aiol  mal. 
Mercbs  (Mala).  —  G.  Adémair,  No  pot  «sser. 
Merce  (Ses).  Cf.  Ses  Merce. 
Mercoill.  —  Peirol,  Ben  dei  ihantar. 

Mercuor  (Senhor  de).  —  F.  de  Lunel,  Tan  fin'amors. 

Merun.  —  Anon.,  Lo  sen  volgra  (Gr.,  461,  154).  B.  c^ 
Born,  Greu  m'es  deiscendre.  B.  de  Paris  (Merlin  CEn- 
gles),  Gormonda. 

MiiRLON.  —  G,  de  Cabrera,  Cabra, 


380  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOLRS 

MEasATGiER  (Surnom  ?).  —  B.  de  Ventadour,  AcosseUiaiz 
mi  ;  Bel  mes  qu*ieu  ehant.  {Ce  mot  se  trouve  dans  de 
nombreux  envois  ;  mais  il  est  difficile  d*y  voir  un  nom 
ou  un  surnom). 

Messenc.  —  Gavauilii,  Dezamparal:  (Pueg  de  Mezenc  = 
Mezenc,  dans  les  Cévennes). 

Messina.  —  Cârbonel  et  Rocin.  G.  de  Cabestanh,  Moul 
m'alegra,  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques, 

Messo  (  =  Methone,  Grèce.).  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher. 
Marques  (Appel,  Prov,  Chr,  »,  n**  101,  v.  30,  voff.) 

Messonjet.  —  U'C  de  S.  Cire,  Messoniei. 

MicoLAU.  —  R.  de  Vaqueiras,  Garlambei, 

MiDRAç.  —  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida, 

MiEG  Prince.  —  Durand  Sartre  de  Carpentras. 

MiELHs.  —  B.  de  Born,  Cel  que  cam/cii.  Cf.  eneore  Mielhs 
DE  Ben. 

MiELHs  d*Amic  (var,  d'AMicA).  —  R.  de  Miraval,  Sadreg 
fos  chaniars, 

MiELHs  DE  Ben.  —  Gui.^c»arda  de  Beljoc  (Beaoïjeu^  Rhô- 
ne ?)  ;  cf.  supra  ce  mot  et  Bergert,  p.  17.  A.  de  Pegu- 
.Ihan,  Eissémen  com  Vazimans  (ne  paraît  pas  être  un 
Senhal).  A.  Daniel,  Ane  ieu  ;  Sim  fos  amors,  B.  de 
Bam,  Cel  qui  camla  ;  Dona  pois  de  mi.  F.  de  Marseille, 
Ab  pauc  ieu.  G.  Faidit,  Tôt  so  ques  péri. 

Mielhs  de  Domna.  —  Senhal  propre  à  R.  de  Barbezieux, 
Airessi  com  Tolifans  ;  Atressi  com  Persavaus  ;  Bem 


t 
i 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  381 

cuidava  ;  Be  volria  ;  Lo  nous  mes  ;  Pauc  sap  d'amor  ; 
Pos  qu'en  midons, 

MiELus  DE  MiELiis.  —  F.  de  Marseille,  Moût  i  feiz,  R.  Bis- 
tors  d'Arles,  Archiv,  XXXIII,  427. 

Milan.  —  Albert  de  Malespina,  teaiison  avec  R.  de  Vaquei- 
ras,  Aram  digatz.  F.  de  Lunel,  Al  bon  rei.  G.  de  Bor- 
neil,  Toi  suavet,  Iisnarl  d'Entravenas,  Del  sonet,  L.  Ci- 
gala,  Estier  mon  grat,  Peire  de  la  Cavarana.  P.  Carde- 
nal,  Ac  non  vi  (texte  de  T  ;  /la  leçon  est  fort  douteuse). 
Tenson  de  Taurel  et  de  Falconet.  P.  Vidal,  Boncaoen- 
tura  (Cf.  encore  Tari  mi  veiran,  v.  12,  où  la  leçon  est 
fort  douteoise).  P.  Guilhem  de  Luzerna,  En  aquel  gai 
sonet, 

MiLANES.  —  L.Cigala,  Estier  mon  grat.  R.  de  Vaque-iras, 
Aram  digatz  (v.  8,  var.  Appel,  Prov.  C/ir.').  Sordel, 
Plagner  vuelh,  Uc  de  S.  Cire,  Tant  es  de  paubr';  Un  sir- 
ventes  vueil  far, 

MiLHAu,  Melhau  (  =  Millau,  Aveyrou).  —  B.  de  Born, 
Pois  lo  g'cns  ;  Un  sirventes  forai.  Sopdcl,  Playner  vueil. 
Cf.  Amilhau. 

MlLUETA.   Cf.    AmILHETA. 

MiLiDA.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

MiLMANDA  (Tor).  —  Uc  de  S.  Cipc,  Qui  vol  terra.  Cf.  Mm- 

MANDA. 

t 

MiLON.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

MiQUEL.  —  A  non..  Quan  vei  la  flor.  Gormonda  {Uangel 
Miquet).  G.  Ratnol,  Quant  aug  rjhanlar,  R.  Gaucelm, 
Qui  vfil  aver  (jongleur  et  ami  de  R.  Gauoelm). 


382  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

MiQUEL  DE  Castiliio.  Cf.  Castilho. 

MlQUEL  DE   LUZIA.    Cl'.    LuZIA. 

MiQUEL  MoREZi.  —  Uc  de  s.  Cire,  Un  sirventes  (Michel 
MoirosiiK)). 

MiR  Bernart.  —  Tenson  de  Mir  Bernart  -et  de  Sifre. 

MiRABEL.  —  A.  dau  Luc,  En  chantarel.  A.  de  Pegulhan, 
Per  razo.  B.  de  Bom,  Greu  m'er  desamdre;  Pois  Ven- 
tadorns;  Quan  la  no  vêla  flors. 

MiRALH.  —  E.  Cairel,  Lo  rossinhols  canta, 

MiRALH  (Bel).  —  B.  de  Boirn,  Dona,  pois  de  mi.  R.  Cor- 
net père,  Un    sirventes. 

MiRAL  DE  Pretz.  —  B.    A.  d'ArmagRxic,  LombuHz. 

MiRAMON.  —  A.  de  Mareuil,    La  corlezia. 

MiRANDA.  —   G.  Ademar,  Quan  la  bruna  bîsft. 

MiRANDOL  (Semhor  de).  —  B.  de  Bom-,  Moli  m'es  descendre. 

MiRAVAL.  —  E.  de  Barjols,  Bels  gazànhs.  Hue  de  Mata- 
pla-na,  D'un  sirventes  (dirigé  condre  R.  de  Miraval).  M. 
de  Montaudon,  Pos  Peire,  R.  de  Miraval,  Aissi  com  es; 
Amors  me  fai;  A  penas  sai;  Ar  dh  la  forsa;  Ara  nta- 
gr'obs;  Bel  m'es  qu'ieu  cant;  Ben  alal  m'ossaigier;  Ben 
sai  (Mahn,  Gerf.,  u®  1100);  Be  nCagrada;  Cet  cui  fois; 
Chans  cant  non  es;  D'amor  es  toiz;  Enquer  non  a  gaire; 
Long  temps;  Pos  (mas)  ogan;  S^adregz  fus  chcantars; 
S'ieu  en  chantar;  Toi  cansoneia;  Tais  va  mos  chans;  Un 
Sonet. 

Mtrmanda  (Tor).    —  B.  de  Bom,  D*un  sirventefi  nom  cal. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  383 

Us  de  s.  Cire,  Qui  vol  terra  (Celte  tour  fut  conqui'se  par 
Guillaumie  d'Orange). 

MiRo.  —  P.  d'Auvergne,  Sobrél  vieil  irobar. 

MiSAc.  —  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida. 

MisoN  (Dona    de).  —  Sordel,  Toslems  serai. 

MiuLLON.  Cf.  Meolho. 

MoiRON.  —  G.     de  Borneil,  Amors  e  cals  [ois. 

Moïse.  Cf.  Moyses. 

MoLA.  —  Temson  de  G.  Raimon  et  de  Mola. 

MoLiERXA.  —  B.  de  Boni.  Molt  m'er  descendre. 

MoLiNATz.  —  P.    Vidal,  Quant  om  es. 

» 

MoNAL.  —  R.  de  Buvalel  (?),  Moût  chantera, 

MoNBEL.    —  P.  Vidal,  Tant  an  ben  dit  (Peut-être  Monte- 
beUo,  en  Italie.  Cf.  notre  édition  de  P.  Vidal). 

MoNBLANc.  —  S.    de  Girone,  Cant  aug  en  cort, 

MoNBRiso.  —   M.   de  Montaudon,  Aissi  com  ceA  qu'a  estât. 

MoNCABRiL  (ou  MoN    Cabril  ?).  —    G.  de  Berguedan,  Sir- 
ventes. 

MoNCADA  (GuiLHEM  de).  —  R.  Vidal,  an.  Suchier,  Denkm. 
Cf.  encore  Guilhem  de  Moncada. 


384  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

MoNCADA  (Ot  de).    —  G.  de  ïkîrguedan,  Chanson  ai. 

MoNCAL  (en    Montferral).  —  A.  de  Pegulhan,  Pos  mù)bela 
mala. 

MoNÇAT.  —  Teïison  cn-lre  Ue  de  S.  Cire  et  Giraul. 

MoNCLAR  (Berenguier  de).  —  G.  de  Bergucdiin,  Bernari: 
ditz  de  BaisseiL 

MoNCLi.  —  A.  Doniel,  En  est  sonei  (Var.  Monclar), 

MOND.^.    Cf.    GiDAS   DE    MoNDAg. 

MoNDRAGo.  —  Pujol,  SU  mals  d^amor.  R.  d'Orange,  Coin- 
panho, 

MoNDRAGON  (PoNs  de).  —  R.  de  Vaqueiras,  Garlambci.  Cf. 
Appel,  Prov.  Ined,,  p.  352  ;  Hist,  Gén.  Lang,,  VIIL 
117. 

MoNELHS.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia, 

MoNET.  —  G.  de  Poitiers,  Farai  un  vers,  v.  67,  ms.  C 
Nom  d'un  jongleur  ;  cf.  éd.  Jeanroy. 

MoNFERRAN.  —  B.  de  Born,  Quan  la  novela  flor,  G. 
Faidit,  Ane  nom  pnrii  (Plutôt  Monferrat  ;  cf.  infra). 
P.  Cardenal,  El  mon  non  a.  R.  Vidal,  Abrils  issia.  Sa- 
varic,  Savaric,  eus  deman  (Dona  de  M.).  Uc  de  S.  Cire, 
Deis  ueils  e  del  cor  (Comiessa  de  M.  ;  Bergerl,  p.  28). 

Monferrat.  —  G.  Faidit,  De  faire  chanso;  Tôt  me  cuidiei; 
Tug  cil  que  amon,  G.  Riquier,  S'ieu  /a  trobat,  J.  d'Au- 
bu-sson,  En  Nicolei,  L.  Cigala,  Estier  mon  grai.  Ogier, 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  385 

Tosiemps.  P.  Vidal,  Bon' aventura,  Peirol,  Pos  flum 
Jordan.  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pol  hom  ;  Galop  e  trot  ; 
Ges  sitôt  ma  dona  ;  Non  puesc  saber.  Tenson  d^  Tau- 
rel  et  de  Falconet. 

MoNFERRAT  (Beaitrix  de).  —  R.  de  Vaquedras,  Araip. 
requier.  Cf.  encore  R.  de  Vaqueiras,  à  Tarlicle  Beatrix. 

MoNFERHAT  (Coduleese  de).  —  G.  Faidil,  S'ont  pogues, 

Monferrat  (Doiia  de).  —  Tenson  de  Preboôt  de  Valensa 
el  de  Savario.  P.  Vidal,  Estât  ai  gran*  (Sœur  du 
Marquis  ?). 

Monferrat  (Marque®  de).  —  Anon.,  Gr.  461.  42  (?).  A. 
iaire  m'es.  Cf.  iinifra. 

Monferrat  (Marques  de)  . —  Anon.,  Gr,  461,  42  (?).  A. 
:I-e  Pegulhan,  Ara  parra  ;  Pos  ma  bêla  mcda>.  Alber- 
lel.  Ab  son  gai,  A.  de  Mareuiil,  Sim  destrenhetz.  Ca- 
denel,  De  nulla  ren,  E,  Cairel,  Abril  ni  may  ;  Moût  mi 
plaiz  ;  So  qu'om  sol  dar,  F.  de  Romans,  Una  chdnso 
sirvenles  (Gui'lhem  IV  de  Mojitferrat).  G.  Faidit,  Ane 
nom  parti  (Cf.  Monferran)  ;  De  faire*  chanso  ;  S'om 
pogues  partir  (Senhor  de  M.),  G.  de  Bom'eil,A^o  sai  rei 
{Senhor  a  cui  es  M,),  G.  Riquier,  S*ieu  /a  trobai,  P. 
Vidal,  Baros  Jésus  ;  Per  meils  sofrir  ;  Pos  uberi  ai, 
R.  de  Vaqueiras,  A^o  m'ayrada. 

MoNFERRioL.  —  G.  d-e  Salignac,  Per  solatz  e  per  df^port. 

Monfort.  —  B.  de  Rom,  Pois  Ventadorns  ;  Un  sirven- 
tes  farai.  G,  d'Apehier  (Torcafol),  Membrariaus, 

Monfort  {Elis  d-o).  —  M.  d«c  Mon-taudon,  Autra  vetz.  Cf. 
Elis. 


386  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS 

MoNFORT  (Cojïiis  d-e).  —  Anon.,  E  sHeu  agues  pendut,  B. 
de  Born,  A  iornar  mer.  (La  pièce  ne  peut  .pas  être  de 
B.  de  Born  le  père,  peut-être  pas  même  du  fils.  Elle  s 
été  écrite  entre  1216  et  1218.  Cf.  Stimming,  B.  de 
Born,  1913,  p.  47-48).P.  Cardenal,  Per  fols  tenc. 

MoNGALHART.  —  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai. 

MoNGE.  —  R.  de  Castelnou,  Mos  sirventes  (Monge  blcmc). 
Id.,  ibid.  (Monge  nier). 

MoNGE  [de  Montaudon].  —  M.  de  Montaudon,  Autra  veiz; 
Uauirier. 

MoNGiBEL.  —  P.  Vidal,  Pos  uberl  ai.  E.  Cairel,  Pos  chai. 

MoNjAi.  —  P.  Vidal,  Pos  uberl, 

MoNjoi.  —  Comité  de  Foix,  Mas  qui  a  flor.  Pieiipo  III, 
Peire  Salvatge. 

MONIMEN.    Cf.    MONUMEN. 

MoNLAUR.   —  Cominal,   Comte  d^Apchier    Elsperdut,    Lo 
.  dezirier.   G.   d'Apchier,   Vieil  Cominal.   P.   Vidal,   Pos 
ubert  ai. 

MoNLAUR.   —    Cominal,  Comte  d'Apchier.  Esperdut,   Lo 
Hist.  Gén.  Lang.,  X,  375. 

MoNLEos.  —  E.  de  Barjols,  Bels  Gazanhs  (Peir  cui  es 
Monleos) 

MoNMAUREL.  —  B.  de  Bom,  Molt  m'es  descendre  ;  Quan 
la  novela  flors.  Cf.  encore  Guilhem  de  Monmai  rei.. 

MoNMELiAN.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

MoNMELïo.  —  Pierre  III,  Peire  Salvatge. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  387 

MoNPAS.  —  A.  de  Marsan,  Qui  conte.  Tenson  entre  Arnaut, 
Fol€  et  Guilhem. 


MoNPESLiER.  —  A.  de  Sarlat,  Aissi  mou,  A.  de  Mafieuil, 
Ane  vas  amor  (Cil  cm  es  M.).  B.  de  Rovenac,  Ja  no 
vuelh,  B.  die  Born,  Rassa,  m'es  si  ;  Un  sirventes  farai, 
B.  Carbonel,  Aissi  m*a  dai.  B.  de  Parozol,  S'ieu  anc, 
F.  de  Marseille,  En  chantan  m' aven.  Comte  de  Poitiers, 
Ben  vuelh  que.  G.  Faidit,  Ab  cossirier,  G.  de  Calanson, 
A  leis  cui  am.  G.  Riquier,  Guilhem  de  Mur,  que  cuja. 
J.  Aguila,  S'eu  anc  per  fol.  Marcabru,  Al  départir. 
Peire  et  Guilhem,  En  aquel  son.  P.  de  Bergerac.  P.  de 
Castelnou,  Oimais  nom  cal.  P.  Vidal,  Drogoman.  Per- 
digon,  Ben  ajol  mal.  Sordel,  Quan  qu'ieu  chantes  (Uaur 
de  Monspeslier),  Cf.  enoope  Cabestanh. 

MoNPESLiER  (Guilhem  de).  —  G.  de  CaJanson,  A  leis  cui 
am.  P.  de  Bergerac.  R.  ie  Vaqueiras,  Leu  sonet.  R. 
Vidal,  Abrils  issia. 

Monreal.  —  (Montréal,  arr.  de  Carcassonine,  Aude).  P. 
Vidal,  M  os  cors  s'alegra  ;   Tort  mi  veiran, 

MoNROziER.  —  G.  Riquier,  p.  232.  P.  Vidal,  Tant  an  ben 
dit.  R.  d'Orange,  Lonc  temps  ai  estât  (Comtessa  de 
Monrozier  =  Comtesse  de  Rodez  ;  Montrosier  était  un 
chûteau,  situé  dans  le  département  actuel  de  rAveyron, 
et  qui  appartenait  aux  Comtes  de  Rodez). 

MoNRUEL  (Bel).  —  B.  de  Venta dour,  Bels  Monruels.  G. 
de  Borneil,  Honratz  es  hom. 

MoNs  (Maria  de).  Cf.  Maria  de  Mons. 

MoNS  Antics.  —  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai. 
Mons  Cents.  Cf.  Cents. 


388  ONOMASTIQUE  DÈS  TROUBADOURS 

MoN«  JuDics.  —  P.  Victed,  Pos  ubert  ai  (Mo-ntjuich,  Bar- 
celone). 

AloNSAUREL.  —  (Montsoreau,  Maine  et  Loire).  B.  de  Born, 
D'un  sirvenies  nom  chcJ., 

* 

MoNSo.  —  s.  de  Girone,  Iram  luréya, 

MoNTAGNAGOL,      MoNTAGNAGOUT.       Cf.      GuiLHEM      DE      MoN- 

TAGNAGOL  ,'  cf.  encore  teneon  de  Sordel  et  de  Monta- 
gnagol. 

MoNTAGUT.  —  B.  de  Born,  Lo  coms  m'a  mandai.  R.  de 
Mira  val,  Bel  m'es  qu'ieu  chant. 

MoNTAiGON.  —  Guirautt  d'Eispanha,  La  gala  sembiansoK 
(Pilace  de  Touloiiise»,  auj.  place  Saint-Georges.  Il  en 
est  eiïcorie  question  dlans  la  Ch.  de  la  Croisade  ;  ef. 
l'éd.  P.  Meye»r,  II,  <p.  474). 

MoxTALBAiNY.  —  A.  dau  Lu»:;,  En  chantarefl. 

MoNTALBAN.  —  G.  de  Calanson,  Fadd,  114. 

MoNTALBEo  (?).  —  B.  de  Born,  Lo  coms  m* a  mandat.  (M. 
A.  Thomas  veut  lire  Montarbezo,  qui  serait  Monta u- 
beron,  près  de  Montpellier.  Cf.  Stinmiing,  B.  de  Borrij 
3«  éd.,  p.  154). 

MoNTALBERT  (Peire  de).  —  Tonson  de  Peine  de  Mant 
Albert  et  de  Gaucekn. 

MONTALDO.    Cf.    MONTAUDO. 

MoNTAMAT.  —  P.  Vidail,  Pos  uberi  ai. 

MoNTAN.  —  Raiimon  Bistortz  de  l\o68ilho.  Tenison  de 
Sordel  et  de  Montan. 

Montanier.  —  G    de  Berguedan,  Trop  ai  estât. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  389 

MoNTARBEZO.    Cf.    MoNTALBEO. 

MbNTARGi.  —  Temisoni  de  G,  de  S.  DeiSidier  eit  de  la  Dona. 

MoNTAUDO,  MoNTALDo.  —  M.  d«  Montaudon,  Fort  m'en- 

nejn  ;  Lauirier  ;  Pois  Peire. 
AloNTAUT.  —  K.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques. 

Mo.xTEiAN  (Castel  de).  —  Anon.,   Quant  oscavalcai, 

MoNTELH,  MoNTEiL.  —  R.  de  Miravaî,  Den  ajol  cortes. 
R.  d'Orange,  Parliers.  R.  de  Vaqueiras,  Aram  requier. 

Montesquieu.  —  P.  Vidal,  Bem  pac  (Montesquieu-Voi- 
vestrfe,  HaïubenGaiPonine  ?).  R.  de  Miraval,  A  Dieu  me 
coman, 

MoNTiGNAc.  —  B.  de  Born,  Eu  chant  quel  reis  (Rev.  1. 
rom.,  LV,  p.  93). 

MoNTi  Tabor.  —  A.  de  Pegulhan,  Ara  purra, 

MoNTo.  —  Potns  de  la  Garda,  Mandat  m'es, 

MoNTOs.  —  R.  de  Vaqueiras,  A^o  m*agrada. 

MoNTOUEU.  —  P,  Vidal,  B^m  pac.  (Montolieu,  dép.  de 
rAude). 

MoNUMEN,  MoNiMEN.  —  (Le  Saint  Sépukre).  F.  de  Ro- 
mans, Aucels  no  trob  ;  Quan  lo  dous  temps.  P.  Vidal, 
Ane  rM  mori  ;  Sim  laissava. 

MoR.  —  P.  Vidal,  A  per  pauc.  G.  de  Bomeil,  Be  deu  en 
bona. 

MoRERS.  —  Rostang,  Bels  senher  Dieus. 

MoRNATZ  (Castel  de).  —  P.  Vidal,  Son  ben  apoderatz. 
R.  de  Vaqueipas,  Leu  sonet.  (Momas,  Vaueluse). 


390  ONOMASTIQUE   DES  TROUBADOURS 

MoRUEL.  —  L.  CigaJa,  Studj  fil.  rotn.,  V,  52. 

MosTEROL.  —  B.  de  Bom,  Molt  m'es  descendre.  Cf. 
Berlai  de  Mosterol. 

Mot-Mi-Platz  (?).  —  P.  d'Auvergme,  Lairs  clars. 

MoYZEs.  —  Anon.,  Tôt  aissi  soi.  B.  de  Paris.  Calego 
Paiiza,  Ar  es  sazos,  P.  de  Corbian,  18,  22  ;  Domna 
dels  angels,  P.  d'Auverçne,  Dieus  vera  vida.  P.  Car- 
denal,  Lo  jorn  qu'eu  fui  naiz. 

Muca  (?).  —  Toni&oii  de  G.  Haimoii)  et  de  Mola. 

MuLA  (Vila  de).  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

MuROL.  —  B.  d-e  Bom,  Ane  nos  puoc  (Moreuil,  dép.  de 
la  Somme  ;  Stimming,  B.  de  Born,  3^  éd.,  p.   189). 

Murs  (=M'ur-<le-Barrez  (Aveyron)  ou  Mur  en  Provence  ?). 
Cf.  GuiLHEM  DE  Murs. 

MuRSiA.  —  G.  Riquier,  Guilhem  de  Mur,  que  cuja  far, 
{Murcie,  Espagne). 

Mussô.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques  (Modhoni, 
Grèce). 

N 

Nabucodonosor.  —  B.  de  Paris. 

Nadaul.  —  G.  de  Barguedan,  Mal  o  fe. 

Naimona  (?).  —  G.  dau  Luc,  Ges  sitôt.  Bergert,  p.  20, 
n«  4. 

Nalnes  (?).  —  B.  Marti,  Quan  VerVes  (lire  N'Armesen  ? 
Chab.). 


ONOMASTIQUE   DES   TROUllADOURS  391 

Nanric.  Cf.  Enric. 

Nantolh,  Nantoil,  Nantuelh,  L\ntuelh.  —  p.  Vidal, 
En  una  terra.  R.  Vidal,  So  fo  el  temps,  R.  de  Vaqueiras, 
ï.eu  sonet.  Cf.  encore  Gi  i  de  Nantolh  et  Guion  de 
Lantoil. 

Xapol,  Xapois.  — Compl.  Rob.  Tenson  ies  deux  Guilhems. 

Xarbona.  —  Az.  de  Porcairagues,  Ar  em  al  freg  temps. 
B.  d'Auriac,  En  Guilhem  Fabre.  B.  de  Ventadour, 
La  doussa  votz  (Midons  de  Narbona).  Comte  de  Poitiers, 
Pus  vez&m.  Dauphin  d'Auvergne,  Vergonha  (Lo  legaiz 
de  N,).  G.  Ademar,  Ben  m'agr'obs  ;  Pois  /a  vei  florir  ; 
Ouan  la  bruna  biza,  G.  de  Berguedan,  Eu  no  cuidava. 
G.  de  Borneil,  La  flors  el  vergan  (Midons  de  N.),  G. 
Riquier,  Amors  pus  a  vos  ;  Aissi  com  selh  ;  A  mon*  dan; 
Bem  meraveil  ;  Bem  volgra  ;  Ane  mais  ;  Pies  de  tris- 
tor  ;  Tant  m'es  Fonratz  ;  Al  pus  noble  ;  Qui  cù  sen  ;  Pus 
Dieu  m'a  dat  saber  ;  Als  subtils  aprimatz  ;  Guiraut 
Riquier,  a  sela  ;  Ane  non  aigui  ;  En  re  no  melhura  ; 
Tan  vei,  G.  dau  Lu<î,  Ges  sitôt.  P.  d' Auvergne,  Ab  fina 
joia  (Allusion  à  Ermengarde).  P.  Cardenal,  Falsedatz; 
Uarcivùsque  de  Narbona. .  P.  Vidal,  Caramiga  (Linh 
de  N.)  ;  Pos  ubert  ai.  R.  de  Miraval,  A  Dieu  me  eomcui 
Sail  de  Scola,  De  ben  gran  joi. 

Narboxes.  —  G.  Riquier,  Ab  lo  temps  ;  Aissi  péri  ;  Pies 
de  tristor  ;  Quis  tolgues.  J.  Esteve,  Aissi  col  mala- 
nans.  M.  de  Montaudon,  Pos  Peire.  P.  Rogier,  Tant 
ai  mon  cor.  P.  Vidal,  QuaSni  om  es.  Poaiis  d'Ortafas,  Aissi 
com  la  naus. 

Narbul  (  =  Narbona).  —  Trob.  de  ViHamauit,  Mal  mon 
qrai. 

Narcissus.  —  B.  de  Ventadour,  Quan  vei  la  laudeta. 
Peirol,  Moût  m'entramis. 


392  ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOl  RS 

Nathan   —  G.  de  Calanson,  Fadet  91  U  (Naitan  D), 

Nat  de  Mons.  —  R.  Cornet,  Al  noble  cavalier.  Il  y  a 
aussi  plusieurs  citations  dans  les  Leys  (TAmors. 

Nai  çAï.EM.  —  G.  dau  Luc,  Ges  sitôt. 

Nauzers  Figera  (  =  Guilhem  Figueira).  —  A.  de  Pegul- 
han.  Bertran  DaureL 

Navar.  —  B.  Calvo,  Moût  a  que  ;  Un  nou  sirventes.  Ga- 
vauda,  Senhors,  G.  de  Borneil,  Obs  magra  ;  Si  sotils 
sens, 

Navar  (Rei).  —  B.  de  Born,  Pois  lo  gens  ;  Quan  vei  ; 
S'ieu  fos  aissi.  Engles,  A  la  jor  fui  Tautrier  (Thibaut 
IV  de  Champagne  ;  cf.  P.  Meyer,  Dern,  Troub.,  p.  35). 
G.  de  Bergueniain,  Trop  ai  estât.  G.  de  Borneil,  S'ara  no 
poja.  Marcabrun,  Emperaire,  per  mi.  Sordel,  Planher 
vueiè  (Thibaut  I,  Comte  de  Champagne).  Zorzi,  Non 
laissarai. 

Navarra.  —  P.  Bremooi,  Pus  partit  an.  S.  de  Girone, 
Entr'Arago  et  Navarra. 

Navarra  (Rei  de).  —  B.  Calvo,  Un  rMU  sirventes  (Thibaut 

II). 

Nazaret.  —  R.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida. 

Nebot  (?).  —  M.  de  Montaudon,  Gasc  pecs  lait?.. 

Negro  (Prat).  —  F.   de  Lunel,   Roman. 

Neiron  (Prat).  —  G    de  Cabrera,  Cabra. 

Nems,  Nemze  (  =  Nime)s).  —  F.  de  Marseille,  Tan  m'abelis. 
Poms  de  la  Garda,  Farai  chanso.  Uc  de  S.  Cire,  Un 
sirventes  vueil. 


O.VOMASTiQLE   DllS   TttOLBÀbOLHA  393 

Nexbrot.  —  G.  de  Calanson,  Fadcl,   152  D. 

Neptunabls.  —  B.  de  Paris. 

Neralh,  Nerralh.  —  G.  d'Apchier,  Mos  Cominals, 

Xermessex  (?).  —  R.  die  Mirav-al,  Tal  va  mon  loi.  Cf. 
iXai.xes. 

-\i:ro.  —  Anon.,  Suif  e  no  .suï/.  G^avauda,  Lo  vers  dey  far, 
P.    de   Corbian,   3?.   Cf.    Xegrox,   Xeirox. 

Xersisec.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Xessa.  —  Pujol,  SU  mal  d'amor. 

Netron  (Raimon  de).  —  P.  Rremon,  Un  vers  voil, 

NiCANOR.  —  R.  de  Mergu^s,  La  doussamors.  (Cité  comme 
exemiiJe  de  richesse). 

XicART  (  =  Château  de  Xowark,  en  Angleterre).  —  M.  de 
Monta udon,Sef'gfn^r.  Cf.  Duc  de  la  Saille,  Troubadours 
CarMaliens,  II,  336. 

Ni  COL  AU.  —  R.  de  V-nqiieiras,  El  so  que  plus, 

Nicolas  de  Bar.  —  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pot  hom,  R. 
Jordam,  Amor  de  vos, 

NicoLET.  —  A.  de  Pegiilhan,  Li  fol  eil  put, 

XicoLET  (de  Tirin).  —  F.  de  Romia.n's,  Nicolet,  Tenson 
do  J.  dWubiisson  et  de  Xicolet. 

Nicolas  de  Mar  . —  Albert  iMalaispina,  Aram  digaiz.  Cf. 
Lafraxcos  de  Mar. 

Nil.  —  A.  Daniel,  .4ns  que  'cim  ;  Lanquan  son  passât,  R. 
de    Born,  Mon  chan  fenfiisc,   G.   de   Cabestaoïb,  Ar  vei 

4 


39 i  oNoMASTlori::  ufcls  rUoinADoiliâ 

quen  vengui.  G.  de  Bornoil,   Yom  platz  chans.  G.  daii 
Luc,  Si  ver  malvatz  (las  gens  douira  \il). 

NïNA  ViTAR.  —  Anon.,  P.  •272.  (aie  Chahnneau  ;  =Archii\ 
50,  272), 

XiOL.  —  Comte  de  Poitiers,  Companho  faroi. 

Niort.  —  B.  de  Bo.m,  Ces  eu  nom  desc.  (Senhnr  de  A'.). 
Marçabni,   Pay. 

NiRMis.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  113  D.  Cf.  Torms. 

NissA.  —  Anon.,  Ja  no  cugei  (Marques  de  W.).  Compl. 
Rob. 

Nisus.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  182  D. 

No,  Non  (  =  Annone,  Italie).  —  R.  de  W aqueirns, Senher 
Marques,  Peut-être  faut-il  voir  ce  .mot  dans  une  .poésie 
de  Palais,  Bem  piai  ;  Cf.  Restori,  Nozze  Baitislelli- 
Cielo,  'p.  11.  Cf.  encore  Cartextrateno. 

No  "CoNTEN  (Segner).  —  G.  de  Borneil,  M'amia, 
NoE.  —  P.  -de  Corbian,  17. 
Nooi.ES  (?).  —  P.  de  la  Cavarana. 

NOILLA.   Cf.     \\OILLA. 

Nom  Verai.  —  Zorzi,  L'auirier  ;  SU  mons  fondes. 

Noxo  Saxchïtz.  —  A.  de  Belenoi,  Atlas  per  que, 

NoxTRox.  —  B.  de  Barn,  Ouan  laS  noveîa  /Zors.  Cf. 
Netron  (?). 

Norman.  —  A.  dau  Luc,  En  chaniareL  B.  A.  d'Anmagnac, 


ONOM.VSTtQUÈ!   DÈS   TtlOUBÀDOUtlS  39o 

Lombarlz.  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vuelh,  B.  de  Venta- 
doutr,  Lanquan  vei  {duc  Norman)  ;  Pel  dois  chant  {Reina 
dels  Normans),  B.  de  Born.,  leu  vhdnt;  Mon  cham  fenisc; 
Quan  la  novela  flor,  Calega  Panza,  Ar  es  sazos,  Cer- 
camon,  Le  plaing  comens.  Comte  de  Poitiers,  Farai  un 
vers.  G.  d-e  S.  Desdier,  S'en  tôt  me  soi,  J.  Esteve, 
Franges  reis,  P.  de  la  Mula,  Una  leg  vei,  Rich.  d'An- 
gleterre, Ja  nuls  hom, 

iXoRMANDA.  —  B.  de  Veiiitadour,  Lanquan  vei,  B.  die  Rorn, 
D^un  sirvenies  nom  cal. 

NoRMVXDiA.  —  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vuelh.  B.  de  Venta- 
dour,  Ges  de  chantar,  B.  de  Born,  Cazutz  sui  ;  leu  choux; 
Sentier  En  Coms,  G.  Faidit,  Era  nos  sia  guiiz.  L.  Ga- 
teilus.  P.  Cardienal,  Aquesia  gens  ;  Tais  cuiai  be.  Peire 
del  Vilar,  Sendatz  vermeils,  PeiPcligOîn,  Aissi  com  cel. 
R.  Cornet,  El  dugaiz,  Uc  de  S.  Cïrc^Un  sirventes  vueil, 

\oROECS.  —  Peirc  del  Vilar,  Sondai z  vermeils. 

NoRTEMSF.xs  (  =  NoHhn'mpton,  Angleterre).  —  B.  de  Born, 
Ane  nos  poc  far. 

NouMERCAT.  —  B.  de  Born,  leu  chant. 

Nouvic.  —  G.  d'Apchier,  Vioil  Cominal. 
NovELATA.  — •  Blacasset,  Guerra  mi  plai, 

NozASEcn.  —  Trobaire  de  Villarmaut,  Un  sirvenies,  (Peut- 
être  Girard  de  Saiciac,  Sénéchal  de  Charles  d'Anjou  ? 
Api>el,  Prov.  Incd.  p.  351). 

NrcîiEiRA  . —  Cale-ga  Panza,  Ar  es  sazos. 

Nrxo,  Noxo.  —  A.  de  Relenoi,  Aram  desirogn  Amors, 
(Var.  Naimo)  ;  Ailas  per  que  ;  \uls  hom  en  re. 


396  oSoMASTiôrt:  des  rhoi  iui>orns 


O 


Obetii.  —  P.  de  Corbian,  19. 

Oblaciïrira  (Raimon).  —  Bonnfo,   Scioner  Blacntz, 

Obs  de  RiGur.i  (\').  —  G.  Raimon,  VObs  de  Biguli. 

Oc  ET  No.  —  B.  de  Rorn,  Al  dons  nou  ;  Ane  nos  poc  far: 
Cnriz  e  guerras  ;  Fiilheta,  voh  ;  Non  puo^c  mudar  ; 
S'ahrih  e  folhas. 

OcciDENS.  —  Alegrel,  Ara  paroisson.  P.  Cardenah  Dels 
quatre  caps,  Blic. 

OcTAviAN.  —  G.  de  Galanson,  Fadet,  89. 
Odastres.  Cf.  Adastres. 

OdïART.    Cf.    Al  DIART. 

Odoartz  (N').  —  R.  de  Tors,  Ar  es  dreit. 
Oc.iER  (I^  Drfinois).  —  B.  de  Rorn,  A  iotz  die. 
Ogoxet.  —  F.  de  Romans,  Caniar  voU, 

OiLLs  DE  Rec.  —  G.  de  Rerguedan,  Talan^,  Cf.  ConT 
(Rras),  De.xs  de  Roial. 

Olairos.  —  ^f.  d-o  Montaiidon,  L'aulrier  fui  (In  reifi 
eui  es  OJairos), 

Olargues.   —  (Olargues,   iîrr.    Saint-Pons,    Hérimlt).    G. 
Riqiiier,  Ane  non  aigui.  J.  Esteve,  Ogan  ab  freg.   Cf. 
encore  Bernard  d'Olargues. 


OXOMA8TIOLE   DES   TROUBADOURS  397 

Olimpi*  -—  G.  de  Cahiison,  Fadet,  122  D.  {Elempi  R). 
Olitis.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Oliveira  (N').  —  Trobaire  de  Villaniaul,  Mal  mon*  grai. 
Oliver.  —  Durand  de  Paernas,  En  talent, 

Olivier.   —   A.    Malaspina,    Aram   digatz.    B.    de   Barn, 

A  tolz  die,  G.  d'Apchier,  Uautrier  trobei,  G.  de  Ber- 
gii»edaii,  Sirventes  (Son  joiigleur?).  G.  de  Borneil,  S'anc 

jorn  agui.  G.  de  Cabrera,  Cabra,  Paves,  Arec  de  Rolan, 

Peire  et  Guilliem,  En  aquel  son,  P.  Cardenal,  Tendas 

e  traps.  P.  Vidal,  Drogoman,  \\,  de  Toi-s,  De  Vergulhos, 

S.  de  Girone,  Balle,  jutge, 

Olivier  de  Lausana.  —  G.  de  Berguedan,  Consiros. 

Olivier  (de  Saiissac).  —  R.  de  Minavad,  .4  Dieu  me  co- 
man  ;  Ane  irobar  ;  Ben  ajol  messalgier, 

O.viER.  —  A.  de  Mareuil,  Razos  es,  Serveri,  ap.  Suehier, 
Denhm, 

OxGRiA,  OxGARiA.  —  B.  d'Alamanon,  Ja  de  chanlar, 
Compl.  Rob.  (rei  d'O.).  E.  Cairel,  Vejaire  nies,  G.  Fai- 
dit,  Ane  nom  parti,  Gaiiicelm,  Cozin  ah  vos.  G,  Raimon, 

Canl  eu  venc,  J.  d'Aubusson,   Voslra  dona  segon,   P. 
Vidal,  Be  viu  a  gran  dolor, 

Opeti.  —  R.  de  Vaciueiras,  Dona  tant  vos  ai,  (Peut-être 
Obizzo  II  Malaspiiia  ;  Crescini,  Manualelto,  Index). 

Opian.  —  G.  Riquier,  Pus  aman.  Cf.  encore  Bertran 
d'Opian. 

Opida.  —  (Oppède,  Vaucluse).  P.  Vidal,  Son  ben  apo- 
deraiz. 


398  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

Orbacha.  —  Teason  de  Bl-acalz  et  de  Bonafe  (Gr.,  97, 10). 

Oreles.  —  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida. 

Orestains  (Var.  Aristratz).  —  U.  de  Miraval,Ben  ajol 
messaljiers. 

Orgo.  —  (Orgon,  Bouchcs-du-I\hône).  P.  Vidal, A/ou<  es 
bona  iorra. 

Orieli  s.  —   G.  de  Calanson,  Fadct,   181   D. 

Oriex.  —  B.  de  Veiizac,  Lo  paire  el  filh  (Estela  d'Orien). 
Montagnagol,  Per  lo  mon  fan.  P.  Cardenal,  Dds  calre 
caps.  [\.  llascas,  Laiiquan  lo  dons  temps.  Etc. 

Oristain.  —  B.  de  Boni,  A  toiz  die.  Cf.  Orestain. 
Orléans.  —  P.  de"  Oo-rbian-,  21.  cf.  Orlei. 

Orlei    (Segncr  d').  —  B.  de  Boni,  Poia  als  baros. 

Orlhac.  Cf.  Aorlhac. 

Ormier  de  Chans  (Hei).  —  G.  de  S.  Grego-ri,  Nueit  e  iorn. 

Orsaut,  Osis'Aut.  —  (Ossau,  Ba.siseis-P}  renées).  Maircabni 
.1^  prim  comens.  P.  Cairdeaial,  Tendas  -c  traps.  P.  Vidal, 
Drofjoman. 

Orsox.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

OscoLEs.  —  S.  de  Girone,  Près  d'urc  jardi. 

OsTALRics.  —  G.  de  Berguedan, Chanson  ai.  P.  Vidal,  Pos 
uberi  ai. 

OsTAsvALiis.  —  B.   Je  Boni,  Ouan  la  novela  [lors. 

OsTE.  —  Tenson  de  Guilhem  et  d'Oste. 


OXOM ASTIQUE   DES   TROUBADOURS  399 

Oth.  —  A.  del  Segjiet,  \o  soi  qu'un  so  {Mo  senher  N'Olh), 
A.  die  Peguilliafn,  De  Berguedan  (Lo  cors  d'En  Oth). 

Oth  DEL  Carret.  —  F.  de  Roirnans,  Aucels  no  Irob  ;  Far 
vueil  ;  Tornalz  es  en  pauc.  G.  Figueirai,  Quan  cug 
chaniar.  Cf.  encore  Carret. 

Otic  DE  LoMAGXA.  —  A.  <le  Segnei,  A^o  sal  quim  so  (Amaut 
Olhon  II,  mort  avant  1274  ;  Appel,  Prov,  Ined,), 

Oth  de  Moncada.  —  G.  de  Berguedan,  Chanson  ai, 

Otox.  —  Uadimoni,  P.  263  (Sic  Clmbaneau  ;  il  s'agit  de  la 
pièce  d<3  Uaimon  publiée  dans  YArchiv,  T.  50,  p.  263). 

OuTRAMAR.  —  G.  Figueira,  Ja  de  far  un  sirventes. 

OviDis.  —  A.  de  Marcuiiil,  Moût  eron,  Az.  de  Porcairagues, 
Ar  cm  al  freg  temps,  B.  C^rbonel,  Aissi  m'a  dai,  G. 
Faidit,  .Ira  cove  (?)  (Peut-être,  d'après  les  variantes, 
cf.  Appel,  Prov,  Chr.^,  var.  du  vers  50).  P.  de  Corbian, 
31.  Calolia,  .Imtcs  Marcabrus.  R.  -de  Barbez.ie<ux,  Tuit 
deniandon.  Reue  {Sic  Chabameiau  ;  of.  Suiohier,  Denkm), 


Paes.  —  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes  (H  s'agit  du  Pays 
Charirain), 

Pagan,  Payan.  —  G.  Faidit,  Fortz  chauza,  G.  de  S.  Des- 
dier,  El  temps,  P.  d'Auvei^ïie,  Bel  m'es  quan.  P.  Gar- 
denal,  Segner  N'Eble.  R.  de  Vaqueiras,  Conseil  don. 

Pagaxa  (i\a).  —  A.  de  Marsan,  Qui  conte. 

Paire  de  Bordai.es.  —  Am.  de  la  Bro<jucira,  Quan  rêver- 
iejon. 


400  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

Pailensa  (?).  —  P.  Cardenal,   Toslemps  volgra. 

Pala  (Palafnigedl).  —  S.  de  Giroiie,  De  Pala  a  Torosela. 

Palais.  —  F.  de  Marseille,  Ja  nos  cug. 

Palais  (Gaujos).  —  Cavalior    Luiiel,  Mul  vey  trop. 

Palamidës.  —  B.  de  Paris. 

Palancoz.  —  Tciison  de  Berlran  et  d'un  Comle. 
Palars.   Cf.   Amatieus. 

Palau  (?)  (La  de).  —  Teiisoii  de  G.  Raiiuoii  et  de  Pouzel. 
Cf.  encore   Guyllelmona  de   Palau. 

pALAviSis  (Marques).  —  Anon.,  Suis  lioni  no  dea  d'amie. 

Palazi.  —  B.  de  Boni,  Ges  eu  nom  desc.  G.  de  Bergue- 
dan,  Joylar  not  desc  {Lo  bon  rei  palazi). 

Pale.  —  R.  de  Va<jueiras,  Senher  Marques, 

Palexc.  —  B.  d'Ala'manon,  Seigner  Coms. 

Palensa.  —  R.  de  Barbezieux,  Lo  nous  nr^  (Var.  Pla- 
senza). 

Palerma.  —  B.  de  Boni,  MoH  m'es  descendre  (Reis  de 
Palerma).  Gavauda,  Aras  quan  plou.  Cf.  eiitcore  Pa- 
LERME.  R.  do  VaqueJras,  Senher  Marques.,,  no. 

Palerme.  —  P.  Vidal,  Bonavenlufa  {Regisme  de  Palermé). 
Cf.  Palerma. 

Pales  (?).  —  R.  Gauf  elm,  A  penas  vauc  en  loc.  Esl-oe 
bien  im  nom  propre  ? 

Palineira.  —  R.  de  Vaqiieiras,  Tman,  (Var.  Palmiera). 


ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS  401 

Pallas.  —  G.  d<3  Cii'laiiison,  Fadel,  109  D. 

Pals.  —  S.  de  Giroiie,  Près  (Tuti  iardi, 

Pamfili.  —  G.  de  Calariison,  Fadel^  157. 

Paaipalona.  —  Peire  et  Guilhem,  En  dquci  son.  Cf.  Luna- 
parnpa. 

PwpEHDUT.  —  Maroabru,  D'un  eslrun. 

Papa.  —  [H.  tk  Barbezieux],  En  chantan,  B.  d'Alamanoii, 
Un  &irventes  (Innocent  IV  ou  plutôt  Alexandre  IV  î  Cf. 
Appel,  Prov.  Ined.,  p.  352).  P.  Base,  Ab  greu  cossirr. 

Papagai  (Bel).  —  G.  de  Boraeil,  Ouan  veg  la  dons  temps. 
G.  Augieir,  Cascus  plor  e  ptahh*  (Il  s'agit  probable- 
ment d'Azalaïs  de  Boissazon  ;  Cf.  Bergert,  p.  35).  G.  de 
Calanson,  Ara  s'es  ma  razos. 

Papiol.  —  B.  de  Born,  Ane  nos  poc  far  ;  Ara  sai  en  ; 
Domna,  puois  de  m'C  ;  Bem  phdz  car  ;  Corlz  e  guerras; 
Ges  no  mi  desconorl  ;  Non  puosc  mudar  ;  Pois  als  ba- 
ros;  Rassa  tan  creis  ;  S'abrils  e  folhas  ;  Volontiers  feira. 

PaPIOX.    Cf.    GUIRAUT   DE    PaPION. 

Par  (Li  dolzc).  —  U.  de  Vaqueira-s,  Senhcr  Marques, 

Paraco  (En).  —  R.  de  Mirava.1,  Ane  trobar. 

Paradis.  —  Gavauda,  Patz  passien  {Paradis  blanc).  P. 
Vidal,  Baros  Jésus  ;  Mos  cors  s'alegra.  Etc. 

Paradis  (Bel).  —  R.  de  Barbezieux,  Tuit  demandon. 

Parasol.  —  S.  de  Girone,  Silot  sVs  brans. 


402  ONOMASTIQUE   DES   TROUBADOURS 

l\\RE\Tisi.  —  B.  rie  Born,  A  lotz  dix  Ms.  Paroci,  Cf.  Ber 
toiii,  Rev.  l.  rom.,  1911,  p.  365. 

Paris.  —  Aiion.,  .lac  no  cugci.  Aliegiret,  Alssi  com  ceL  A. 
do  Sescas,  A  vos  que  ieu  am.  A.  Daniel,  Ans  quel  cim. 
A.  de  Ala-reuil,  Tan  mahelis,  B.  d'Alamanon,  Pois  chan- 
son. B.  de  Born,  Bem  plaiz  car.  B.  Carbonel,  Un  sir- 
vt'ntes  de  vil  razo.  B.  de-  Paris.  Compd.  Rob.  G.  Fai- 
dil,  Era  nos  sia  guitz.  G.  Figueira,  D*un  sirventes  far. 
G.  Amiel,  Un  vers.  G.  ùe  Borneiil,  Ben  wCera  bel  ;  Car- 
non  ai  ioi.  Guionet,  En  Raimbaut,  pros  dona.  P.  Carde- 
nal.  Ane  non  vi  ;  Qui  vol  tcU  fais.  R.  Vidal,  So  fo  et 
temps.  Ricas  Novais,  Pus  partit  an.  S.  de  Girone,  En 
mai  ;  Segon  que  ditz.  Tenson  de  P.  Raimon  et  <ie  Ber- 
tran  de  Gourdon. 

Paris.  —  (Eiii  Rouergue).  M.  de  Moditaoïdoii,  Fort  m'e- 
nueja  ;  Uaulner. 

Paris  (de  Troiei).  —  Aiion.,  Si  trobes.  A.  de  Marsan, 
Qui  conte.  A.  Daniel,  Quan  chai  {Cil  de  Troia).  G.  de 
Cabrera,  Cabra.  G.  die  Cailanson,  Fadety  101.  Ramber- 
li  de  Buvalel,  Po^is  vei  quel  temps. 

Paris  (?).  —  Ad.  Jordan,  Paris  viscom. 

Parma.  —  G.  Figueira,  Un  nou  sirventes. 

Parnasus  (Puey  de).  —  Anon.,  Cour  d'Amour. 

Partenopes  (de  Blei).  —  A.  Daniel  (Uc  Brunet).  Ah  pla- 
zer. 

• 

Pastoret.  —  R.  de  Miraval,  Ara  m'dgr'obs  ;  Aissi  com 
es  genser  ;  Ben  aval  liortes  ;  Ben  sai  ;  Cel  que  no  vo'l  ; 
D'amor  es  totz  ;  Tuit  cil  que  van. 

Patarîn.  —  Comte  de  Foix,  Frances. 


ONOMASTIQUE    DES   TROUBADOURS  403 

Paterno.  —  (En  Sicile).  H.  de  Vaqueiras,  Senher  Mur- 
i/ues.,.  no, 

Patras.  —  P.  de  Corbian,  25. 

Patriarchuian  (?).  —  TensoTi  d'Elias  Cairel  et  d'Isafbdla. 

Paulet  (de  Marseille  ?).  —  G.  lliquier,  SenfiEn  Jorda. 
Cï,  no<tTe  étude  «sur  Guiraul  Ricpieir. 

Paus.  —  (  =  Prdiu).  B.  de  Born,  Quari  veL 

Paves.  —  P.  Vidal,  Bon* aventura, 

% 

Pavia.  —  Albert  Marques,  Aram  dlgaiz,  B.  Carboiiel,  Un 
sirventes  de  vil  razo.  Calega  Panr^,  Ar  es  sazos,  F.  de 
IjUJiel,  Al  bon  rei,  Is4iart  d'E'n.lraveinaî?.  Deè  sonet,  L. 
Cigala,  Estier  mon  grat. 

Pazerna.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques. 

Pegulhax.  —  Uc  de  I^escuira,  De  motz  ricos. 

Peiracorva.  —  (Pietracorva,  vaillée  de  la  Trebbia,  Italie). 
R.  de  Vaqueiras,  Truan, 

Peirafuoc.  —  (Pierreteu,  Var).  Tenson  de  Peironet  et  de 
G.  de  Salignac. 

Peiragorc,  Peiregorc.  —  B.  de  Born,  Pois  Ventadorns  ; 
Un  sirventes  oui,  M.  de  Montaudon,  Vautre  jorn. 

Peiragorzi.  —  B.  de  Born,  Ges  eu  nom  desc. 
Peiramola  (?).  —  G.  de  Berguedan,  Bem  volria, 
Peiramont.  —  U/t;)  de  S.  Cire,  MnJm,  Ged.,  IV,  43. 


404  ONOMASTIOLE   DES   TROUBADOT-RS 

pEiRE.  —  A.  cku  Lui^,  En  charUurel,  A.  de  Sisteron,  En 
Peire,  B.  de  Born,  Quart  vei  (Jonglieur).  Comte  d'Em- 
purias.  Pakis,  Moli  se  feira.  R.  d-e  Beljoc,  En  Père 
m'es  lo  conort  (c'est  une  erreur  ;  le  texte  publié  par 
Appel,  Prov.  Ined,,  donne  :  A  penre  m'es  lo  conorl  del 
Salvatge),  Reforzat,  D'un  cavalier.  Tenson  de  Pcirc 
(dWuvergne  ?)  ave^  B.  de  Venladour,  Gr.,  333,  4. 

Peire  (Coms).  —  B.  de  Boni,  Lo  coms  m'a  mandai 
(Pietrre  de  f^ra,  neveiu  d'Ermengarde  de  Narboiwie  ; 
Cf.  éd.  Thomas). 

Peire  (L'Eiiifant  Don).  —  Anan.,  Ja  non  cugei.  P.  de 
MarseilJe,  L'auiner  (Il  s'agit,  dans  ce  dernier  cas,  de 
ririfant  d'Aragoiii,  (ils  de  Jaomje  !*')• 

Peire  (Infant  d'Aragon).  —  G.  Riquier,  De  far  chanson. 
Le  même,  devenu  roi,  G.  Riquier,  Pus  sabers, 

Pierre  (II  d'Aragon).  —  A.  de  Pégulhan,  En  aquel  ten^p^- 
B.  de  Born,  Un  sirvenies  forai  (?).  (P.  Vidal)  Ben  a'ia 
eu.  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai.  R.  de  Miraval,  Bel  mes 
quieu  chanl.  R.  Vidal,  Abrils  issia.  Cî.  eneore.  Arago 
(Rei  d'),  Arvgones  (Rei).  Allusion  :  Uc  de  S.  Cire,  l/" 
sirvenies   vueil. 

Peire  (III  d'Aragon).  —  F.  de  LuneJ,  Al  bon  rey.  G.  R'- 
qnier,  Pus  sabers.  S.  de  Girone,  A  greu  pot  hom  ;  Si 
pcr  irisior  (Esludis  Universitaris  Catalans,  vol.  H' 
(1909),  p.  258)  ;  Qui  bon  frug.  ;  Tans  afans  ;  Peccal: 
mariais  ;  Qui  vezia  son  dan  ;  Volgra  midons  ;  S'agues 
ian  be  ;  Pois  chan  era\  ;  Us  vers  farai  ;  Axi  com  cel  .' 
En  lors  chanlars  ;  Ta  mal  foi. 

Peire  (d'Auvergn»e).  —  B.  Marti,  D'enlier  vers.  M.  de 
Montaudon,  Pos  Peire.  P.  d'Alvergne,  Chanlarni  pus  ; 
Chantarai  daqueHz  ;  Gent  m'es. 


ONOMASTlQLÉ  DES  TROUBADOURS  lÔS 

Peire  Arnauï.  —  Uc  de  S.  Cire,  Bem  meraveil, 

Peire  Bremon.  —  Faiure  et  Falconniet.  P.  d'Auvergnie, 
Chanlarai,  Pistoleta,  La  maicr  iemensa  (Peire  Belmon). 
11.  Vidal,  So  fo  el  temps.  Sordel,  No  puffsc  mudar, 
Tenson  de  Gausbert  el  de  Peire  Bremon. 

Peire  Cardenal.  —  B.   Carbonel,  D'ornes  atrob.  Uc  de 

Maensae. 

Peire  de  Cazals.  —  Tenson  de  P.  do  Cazals  et  de  B.  de 
la  Barle. 

Peire  de  Corbîan.  —  P.  de  Corbian,  12. 

Peire  de  Dirbax.  —  P.  de  Gava.rol,  Pcironci,  en  Sn- 
vartes. 

Peire  Ermenoaut.  —  Frère  d^-^  Malfre  Ermencairt,  Mat- 
fre  Ermengaait,  Mahn,  Gerl.,  I,  p.  215  {Brcviari  (TA- 
mor). 

PeîRE   d'EsTANH.    Cf.    ESTANH. 

Peire  Esteve.  Cf.  Esteve. 
Pftre  6e  Fraîsse.  Cf.  Fraîsse. 

Peiregros  (En).  —  Proteelour  de  G.  de  Dnrfort.  G.  de 
DurfoH,  Ouar  sa\y  petit. 

P.  G.  (=  Peirne  Guilhem).  —  Marchand  drapier,  à  Mair- 
5^(>i'lle.  B.  Cnrbonel,  Cor  diqns  me  ;  S'ieii  nne  nul  temps; 
Un  s^ir ventes. 

Peire  Guiliiem  (de  Luzerna  ?).  —  ScrdeJ.  Lai  an  Peire 
Guilhem. 


^00  ONO.XIASTIQLE   DlflS    lUOLBADOtMâ 

Peire  Glilhem  de  Llzerna.  —  Uc  de  S.  Cire,  Gr.,  457, 
28, 

Peire  L\c\ssa\ha.  —  B.  de  Born,  Dcm  plalz  car, 

Pey  de  Ladils.  —  P.  cle  Ladils,  Verais  Dieus, 

Peire  Laroqua.  —  M.  de  Moinlauclo,n,  Pos  Peire, 

Peire  de  Maensac.  —  Ve&cjue  de  Clarman,  Peire  deMaen- 
sac, 

Peire  de  AIoxzo.  —  P.  d'Alvergne,  Chantarai, 

Peire  [de  la  Mula].  —  PaJiak,  Molt  se  fera.  Cl,  Schultz, 
Zciis.  rom,  Phil.,  VII,  195  et  A.  Restori,  Nozze  Baiiis- 
telli  —  Cielo,  p.  5). 

Peire  del  Pi  ex.  —  Aimeric,  Peire  del  Puei, 

P.  R.  —  Rofin  et  Iziairn  (P.  R.  qu'onra  son  bon  Unhagé). 

Peire  Raimox.  —  Te^ms-on  de  P.  Raimon  avee  B.  de  Gor- 
do.  Ue  de  S.  Pire,  Pey  Ramonz  ditz, 

Peire  Rogier.  —  A.  de  Peg^uilhan,  Lanquan  chanton.  P. 
d'Alvergne,  Chantarai,  P.  Rogier,  Al  pareisser^;  Tan 
no  pieu.  R.  de  Mira  val,  A  Dieu  te  coman  {Peire  Rogier 
de  Mirapeis).  R.  d'Orange,  P.  Roger  a  trassaillir. 

Peire  Rois.  —  B.  do  Born,  Ouan  vei.  Cf.  Milù,  p.  99. 

Peire  Saiaatge.  —  Pierre  III. 

Peire  Torat.  Cf.  Torat. 

Peire  Trabi  stal.  —  Tenison  de  P.  Trabuf^lnl  et  do 
Raynaut  de  Très  Sau/es. 


ONOMASTlgUL:   DES   TUOLUADOLUS  407 

l^EiRE  Vidal.  —  M.  de  Montaudon,  Pos  Peire,  P.  d'Al- 
vergne,  Chantarai  (Var.  à  la  sir.  XVI  ;  App-eil,  Prov, 
Chr,^),  P.  Vidiil,  Baros  de  mon  dan  ;  tenson  avec  Bki- 
catz.  le  de  Lesciira,  De  motz  ricos.  Cf.  eincone  Pier 
(En),  Pelizer. 

Peiro.  —  Quiarùer  de  Toidouee.  B.  de  Boriii,  Lo  com/^, 
P.  Vidal,  Ajostar. 

Peiro.  —  Quartier  de  Constantinople.  R.  de  Vaqueiras, 
Senher  Marques no, 

Peirol.. —  A.  de  Sisteron,  Bonchaniar,  M.  de  Montaudon, 
Pos  P&ire  G.  del  Baus,.  Bem  meraveil,  P.  d'Alvergne, 
chantarai  (Var.  à  la  str.  XIII).  Peirol,  Ben  dei  chantar; 
Cora  qu'Amors  ;  M'enlencio  ai  iola  ;  Quant  Amers, 
R  de  Vaqueirxis,  Titit  me  pregon.  Teuison  de  Blacalz 
et  de  Peirol.  Tenson  avec  Dalfin,  avec  Gaucelm,  avec 
Senher,  avec  B.' de  Ventadour. 

Petrox.  —  G.  de  Berguedan.  Un  sirv entes  ai. 

Peîrona  (N<i).  —  Giraut  del  Luc,  Ges  sitôt, 

Peiroxela.  —  Tenson  de  Cabrit  et  de  Richard  de 
Tarascon. 

Peiroxet.  —  J.  Rudel,  Vo  sap^  chantar,  var.  au  v.  37,  éd. 
Joanroy,  p.  33. 

Peiroxet.  —  Tenison  de  Peironet  et  de  Guîraut.  Tenson 
de  G.  de  Salignac  et  de  Peironol.  G.  Ademar,  Chantan 
dissera  (Jongleur).  Peire  de  Durban,  Peironet,  P.  de 
Gavaret,  Peironet, 

Peitau.  —  A.  de  Sisteron,  Monqe  digatz,  B.  de  Born, 
D'un  sirvenies  nom  cal  ;  Ges  de  d'isnar  ;  îeu  chant  ; 
Quarc  vei  lo  temps  ;  M  oit  m'es  descendre  ;  Rassa  tan 


408  ONOMASTIOL  L'  DL*S  THOLBADOI  US 

creis  ;  Senher  En  Coms  ;  S'ieu  fos  aissi.  C€r<îanion, 
Ah  lo  Pascor  ;  Lo  plcUng  comenz.  Comte  de  Poilier?, 
Pas  de  chonlar.  Marcabru,  Assaiz  rnes  bel  ;  Emperaire 
per  mi  ;  Lo  vers  comens  ;  Pax  in  nomine  ;  Pois  liverrui. 
M.  «fie  Mantawck)*n,  Aissi  com  cet  qu'a  eslaJt,  P.  Vidal. 
Ges  pel  temps.  R.  de  Vaqueiras.  Ar  vei  escur,  Ricas 
Novas,  En  la  mar  major.  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirvenies. 

Peitavi.  —  Albert  et  Monge,  tenson.  B.  de  Born,  Quan 
la  novela  flors  ;  Un  sirvenies,  Cercamon,  Lo  plaing 
comenz  (Lo  Peilavis  =  Le  comte  de  Poitiers).  G. 
Faidit,  Era  nos  sia  guilz.  J.  Rudel,  Quan  lo  rius,  Mar- 
cabru, Al  prim  comens.  Richard  d'Angleterre,  Jm  nuh 
hom.  Ricas  IVovaf?,  Pus  partit. 

Peitavixa  (gent).  —  G.  de  Berguedan,  Un  trichaire. 

Peiteus,  Peitiels.  —  A.  dau  Luc,  Efâ  chantareL  B.  A. 
d'Armagnac,  Lomharlz.  B.  de  Born.  Pois  Veniadoms. 
J.  Rudel,  Quan  lo  rius.  P.  Vidal,  De  chantar.  R.  le 
Castednou,  Er  a  ben  dos  ans.  Cf.  encore  Azemar  de  P. 

Pr.iTiELS  (Co«is  fîe).  —  Cercam-on,  Car  vei  fenir.  Marcabru, 
Aujaiz  de  chan;  Pax  in  nomine.  P.  VidaJ,  Ane  no  mon; 
Nuls  hom  nos  pot  (Richard  d'Angleterre). 

Peitiei  s  (Senher  de).  —  G.  Faidit,  Jauzem  ab  gran;  Non 
m'agrobs  chantz. 

PEI.AOORS  (  =  Peiragorcs?).  —  A.  dau  Luc,  En  ilianlarel 

Pei^aroit.  —  Uc  de  Le.5cura,  De  motz  riios. 

Pelais.  —  G.  de  Calr.nson,  Fddel,  106. 

Pet.eas.  —  G.  de  Calan^cn,  Fadet,  74,  109  R.  cf.  encore' 
71  D. 


ONOMASTIQLE    DBS    TllOLHADOURS  409 

Pelegrï.  —  A.  Daniel,  Ans  quel  cim. 

Pelestort.  —  Tietnson  dl^jiart  et  de  Pel-estcrt. 

Pei.i.i  s.  —  B.  de  VeîntM'floiir,  Ab  [ol  mou  {ï.n  la'nsa  de  P.) 

Pelizeu.  —  Blaeaitz,  1010.8.0.11  aveo  Pellizor  («'esi-à-dire  pro- 
babl-einent  Peire  Vidal). 

Pena  '(Viescom!l€iSisa).  —  Sur  ses  relations  avec  R.  Jordan, 
€f.   Bergert,  p.  36. 

Prnacorna.  —  Albert  Marques,  Aram  digatz. 
Pexedes.  —  S.  de  Girone,  Entre  Caldes, 

Pexï  (?).  —  A.  dau  Lue,  En  chcùaiareL 

Pepi.  —  G.  de  Gaknson,  Fadet,  166.  P.  de  Corbian,  33 

Peralta.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  jardi, 

Perdicx  —  B.  de  Paris. 

• 

Perdigon.  —  Dauphin  d'Auvergne,  Perdigon,  Tensan  de 
G.  Faidit  et  de  Perdigon.  R.  de  Vaqueiras,  En  Ademar, 
R.  VidaJ,  En  aquel  temps,  S.  de  Girone,  Suchier, 
Denkm.,  37-39  {  =  Si  voleiz  dir),  Tenso-n  de  R.  de  Va- 
queiras, Aimar  de  Peilieus  et  Perdigon.  Uc  de  Lescura. 

Peria.  —  R.  die  Vaqueiras,  Del  rei  d'Aragon  consir, 

Perizon.  —  G.  die  Cabrera,  Cabra, 
Perma.  —  Maifoabrun,  Ans  quel  terminis, 
Pero.  —  Aimeric,  Peire  del  Puey, 


410  ONOMASïigUl::  UEià  TUUUBADOURS 

Perpinhan.  —  Pistoleta,  Ane  mais  niXls  hom.  U.  d  Orange, 
Als  durs  crus. 

Persa  (Rei  de).  —  E.  Cairel,  Abrils  ni  mais.  P.  Vidal, 
Ane  no  mon. 

Persan.  —  B.  de  Born,  Ane  nos  poc  far.  CaJega  Panza, 
Ar  es  sazos.  E.  Cairel,  Qui  sauhes.  G.  Faidit,  Forlz 
chakiza,  P.  Cardienal,  Tan  vei  io  segle.  R.  die  \'aqueiras. 
Conseil  don. 

Persangua  (?).  Cf.  Sangua. 

Persaval.  —  A.  de  Pegulhan,  Li  fol  eil  put,  B.  Zarzi,  En 
inl  désir.  Isnart  d'En  Ira  veoias,  Del  sonel.  R.  de  Vaquei- 
ras,  Aram  requier,  R.  de  Barbezieux,  Atressi  com  Per- 
savaus.  Cf.  eiicare  Flamenea,  ap.  Birch-Hipschfed,  p.  48. 

Pehsens  (\a).  —  S.  de  Girone,  Cuenda  chanso. 

Perseran,  —  Rich.  d*Angleteri>e,  Ja  nuls  hom  (Cil  de 
Perseran). 

Perses.  —  'lemplier,  Ira  e  dolor. 

Petier.  —  M.  de  Moniaudon,  Be  m'enue^a. 

Pey  d'Alvergne.  —  B.  Marti,  D'entier  vers  far.  P.  d'Al- 
vergne,  Gent  es. 

Philip.  Cf.  Filip,  Felip. 

Philipa.  Cf.  Felipa. 

[Philippe  Auguste  ?].  —  Cf.  P.  Vidal,  éd.  Anglad^,  n* 
XUI,  V.  41. 

Phyllis  (?).  —  G.  de  Calanson,  Fadei,  149.  (Mss.  /e/i>^ 
feris). 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  iil 

PicARDiA.  —  B.  A.  d'AoMnagwiac,  Lombarlz. 

PiCART.  —  J.  Ëstève,  Francs  reis.  P.  CardiBiDâl,  Per  fols 
ienc. 

PicoLET.  —  G.  de  Chanson,  Fadet,  171  D.  (Dido  quel  Ici 
11). 

PiER  (En).  —  R.  de  VaqueLras,  Aram  digaiz  (  =  P6ipe 
Vidal  ?  Cf.  Sohultz  Gona,  Epist,  di  R.  de  Vaqueiras, 
p.  157  ;  d'après  Cries|:ini,  Manualetto), 

PiLAT.  —  Ajion.,  Tout  enaissi,  G.  Augier,  Ccûscus  plor, 
P.  CardenaJ,  Un  eslribot.  Cf.  eiMJore  Pons  Pilat. 

PiNAiROL.  —  A.  d<e  Pegulhan,  Li  fol  £il  put  {Lo  marques 
part  Pinairol), 

Pings.  —  B.  d'Alamanon,  Moût  rnes  greu,  B.  de  Born, 
Quart  Im  novela  flors,  EsquJlha,  Jozi  diaiz,  R.  Vidal, 
Ahrih  issia. 

PiRAMUs.  —  Anon.,  Papagai.  A.  âe  Mareuil,  Tan  m'àbe- 
lis.  E.  de  BarjoLs,  En  atretal  (Priamus).  G.  de  Cabrera, 
Cai)ra.  G.  de  Salignac,  Tôt  en  aital  esperansa  (Piramo). 
P.  CaiPden<al,  Cel  que  fe,  Rvfm  et  Izarai<,  Vos  que  amatz. 
R.  de  Vaqueiras,  Aram  requier. 

PiRRus.  —  G.  de  Cakn.son,  Fadet,  107  D. 

PiSA.  —  B»  de  Ventadour,  Tant  ai  mx)n  cor,  Marcabru, 
Bel  m* es  quan  la  rana,  P.  d* Auvergne,  Chantarai  pus. 
P.  Vidail,  Bon*aveniura.  R.  d'Orange,  Una  chansoneta, 
R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques...  ar.  Uc  de  S.  Cire, 
Bem  mcraveil. 

Pisw.  —  Anon.,  Nuls  hom  no  deu  d'amie.  B.  de  Bom, 
Guerra  e  pantais. 


412  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

PissoN.  —  B.  Fo-kon,  Jo»  no  creiraL 

PiSTOLËTA.  —  ïeniison  de  Pistoleta  ei  de  Blacatz. 

Plan  (R.  del).  —  Uiifiii  et  Iz^arn,  Vos  que  amaiz. 
Planel  (Raimon  de).  —  B.  de  Bom,  Mailolis  îoglars, 
Plariers.  —  P.  Cardenal,  Cel  que  fe. 

Plasenza.  —  Albert  Mailaspinâ,  Aram  digaiz,  A.  de  Pegul- 
Ihaffi,  Per  razo  aatural.  Ricas  iNovias,  Lo  bels  terminiSy 
Scrdel,  Aylas  !  e  quem  fan  (Dona  de  Plasenza,  ou  mé^ 
taphore  ?  Chab.). 

Plassa.  —  (Piazza,  SkiLe).  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Mar- 
ques.,, no. 

Platon.  —  A.  de  Maireuil,  Razos  es.  Matfre  Brmengaul, 
Temps  es  quieu.  S.  de  Girone,  Suchier,  Denkm. 

Plazer  (Bel).  Cf.  Bel  Plazer  ;  la  pièce  citée  est  plu*6t  de 
R.  de  Miraval;  de  ms.  C  seui  a  Bels  Plazer  s. 

Plozac.  —  (PiosôasjM),  prov.  de  Tuirin).  G.  de  la  Tour, 
Pos  N'Aimerics.  Cf.  Bergerl,  p.  105,  où  est  citée  Aine- 
siNA  de  Plozasc  (Alberlet,  En  amor  trop,  sir.  IV  (ms. 
0). 

Plus  Adreit.  —  G.  de  Bonneil,  Era'  quan  vei. 

Plus  Avinen.  —  G.  Faidit,  Ara  cove;  Bem  platz;  D'un 
dous  bel  plazer;  Jauzens;  Oimais  tanh;  Toi  me  cuidei 
Sur  la  question  de  savoir  si  ce  Senhal  désigna  une  seule 
et  môm/e  persoiimei,  of.  Bergiert,  p.  122. 

Plus  Car.  —  B.  Zorzi,  Mal  afa  cel. 


ONOMASTIQUE  DES  TROUBADOURS  413 

Plus  Leial.  —  F.  de  Ma«rseillie,  Sitol  me  sui.  P.  de  Cap- 
deuil,  Si  com  celui, 

POIG,    POG.    Cf.   PUEG. 
POILLA.    Cf.    POLHA. 

Point.  —  B.  de  Bondeills,  Tôt  aissim  pren. 

Poisson  (Gaifier).  —  G.  d'Apcliier,  Vctutrier  trobei. 

PoLHA,  PoiLLA.  —  A.  Daniel,  Er  vei  vermëls,  B.  de  Bom, 
Bem  plcAz  car;  Non  puesc  mudar.  Daude  dé  Ptradais,  El 
temps  (Testiu.  G.  de  Berguedam,  Chanson  ai,  G.  Riquiear, 
Senh,  En  Jordan.  Jacme  Mote,  Non  es  razon.  L.  Gate^ 
lus.  P.  die  la  Cavairaffia.  P.  Vidal,  Bon'aventura,  P.  de 
Capdeudl,  En  honor,  R.  de  Tors,  Ar  es  ben  dreiiz,  Ricas 
Nova®,  Pus  partit  an,  TJic.  de  S.  Cire,  Un  sirventes  voil. 

PoLHES,  Poilles.  —  Aicart  de!  Foss/at,  Entre  dos  reis, 
L.  Cigala,  Sludj  fil  rom.,  V,  p.  45  ;  ihid.,  p.  48.  L. 
Gatelus.  P.  Cardenal,  Per  fols  tenc.  P.  de  Castelnoii, 
Hoimctis  nom  cal  (Rei  Poile  =  Manfred). 

PoLTGNAC.  —  Cf.  Heraliî  DE  PoLiNAc.  A.  Catalan,  An'  per 
nul  temps, 

PoLiTi  s.  —  G.  de  Ca.lanson,  Fadet,  187  D. 

PoLONHAc.  —  P.  Cardenail,  El  mon  non  a. 

PoLPiTz.  —  Giraiit  del  Lue,  Ges  per  malvatz, 

PoMAiROLs  (Peire  die).  —  Te«eon  de  Pomaîrol  et  de  Gtiio- 
nel  (Gir.,  238,  S  =  366,  24  =  373.  1). 

PoMPEON.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  82  R  (Pompeigon  D). 
PoMPiEu.  —  P.  de  Corbian,  32. 


414  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Pons.  —  B.  de  Bom,  Pois  Ventadoms,  (Pons,  Oharente- 
Inféri-eure).  Garin  (TApchieir,  Pos  Cominal. 

Pons  de  Capduelh.  —  E.  de  Barjok,  Béls  Gazanha.  Ca- 
brit  et  Ricau,  Cabril,  al  meu  velare, 

Pons  del  Castellar.  —  G.  de  Berguedan,  Ben  ai  auzU, 

POiNS  de  Castilho.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia, 

Pons  de  Mondrago.  —  R.  de  Vaqueiras,  Garlambei  Cf. 
Mondrago. 

Pons  de  Monlaur.  —  R.  de  Vaqueiras,  Gatlambei,  Cf. 
MoNLAUR.  Ternson  dé  N'Esperd-ul  et  de  P<m»  de  Mon- 
laur. 

Pons  Pilât.  —  P.  d'Auvergne,  Lauzatz  sia, 

Pons  de  Serveira.  —  R.  Vida/l,  Abrils  issia. 

Pons  de  Teza.  —  Ponis  de  la  Gardia,  D'un  sirt entes  a  far. 

Pons  Tortz.  —  G.  d\Apchie'r,  Mos  Cominals. 

Po\«  Ugz.  —  G.  de  Berguedan,  Bem  volria. 

Pons  (Saxt).  —  (Saint-Pon^  p-rès  de  Marseille).  Pujolos, 
SU  mdls  (Tamor. 

Pons  de  Tomefras  (San).  —  (Saint-Pomis  de  Tomières,  Hé- 
ratiilt).  G.  Riquier,  A  Sant  Pos, 

PoNSA  (Na).  —  E.  CaireU  So  quem  sol  àfT  (Na  Ponsa  pari 
Duratz),  F.  de  Mar^pHe.  Jn  non  cutf  kûm.  Bcrgert, 
p.  25. 

Ponset  d'Aguilar.  Cf.  Aguilar. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  415 

PoNSo  (Las  douas  de),  —  II.  de  Vaqueiras,  Truan, 
(Ponzone,  prov.  d'Allexandrie,  près  d^Acqui.) 

PoNsox.  —  11.  Vidal,  Abrils  issioi. 

Pont  d'Estura.  —  G.  Faidit,  Moût  a  poignat  {Semhor  del 
P,  (TEst.    =   Marquis  d-e  Moatferrat?) 

Pont  Naut  (Lo  mostier  de).  —  R.  <le  Cornet,  Bels  s^enher 
Dieus. 

Porc  Armât  (d^  Cremona).  —  G.  de  la  Tout,  Un  sirven- 
tes  farai. 

PORCELETA.   Cf.   AzALAIS. 

PoRCiER.  —  Tenson  de  Folquet  et  de  Porcier. 

PoRFiLi.  —  A.  de  Maneoiil,  Razos  es.  S.  de  Girone,  ap. 
Suchier,  Denkm. 

Porta  Joya  d'Engolmes.  Cf.  Engolmes. 

PoRTOGAL,  Portegal.  —  Gavauda,  Senhorfi,  Joan  Est-eve, 
Aissi  col  malanans.  Maroaibru,  Al  prim  comens  ;  Em- 
percAre  per  mi  ;  Bel  m*es  quan  la  rana,  Tomiens,  Si 
col  fines. 

Ports  (dies  Pyréniéeis).  —  G.  Hue  d*Albî,  Quan  lo  braus. 

PoRts.  —  Tenson  des  deux  Guilhems. 

Posquieras.  —  Daspol,   Fortz  tristors. 

PossoN  d' Anguïlar.  Cf.  Aguilar. 

Pozèstatz.  —  G.  Fîguieira,  Qwm  eug  chaniar. 

Pouzet.  —  Ten-^n  de  G.  Raiîmon  et  de  Pouziet. 


416  ONU.VIASTIQUE    DE«    ÏROLiBADOURS 

Praïz  (Kaimon  de).  —  G.  de  Berguedau,  Amies  Marques. 
Preacor.  Cf.  Peiracorva. 

Prebost  (de  Valensa).  —  Teiiôan  de  Prebost  de  Valcnsa 
et  de  Savark;. 

Prebost  (Lo).  —  G.  de  S.  Gi«gori,  Ben  grans  avolesa, 
(Oncle  die  N'Aimar). 

Pri:calis.  —  11.  de  Vaqueiras,  Valens  Marques, 

Pheiracorva.    \ariaiile  de   Peiracorva. 

Prencipat.  —  H.  de  Tors,  Af  es  ben  dreit, 

Priamus.  —  B.  de  Pa<ris.  Cf.  Piramus. 

Pris  (Na)  (?).  —  P.  Ca-rdeaal,  Cel  que  fe  {Apris  ou  Na 
Pris  ?). 

Privât  (Amor).  —  U.  de  Tors,  Per  Favinen  Pascor, 

Proensa.  —  Ajion.',  Gasquei,  vai  (en,  Ainon..,  Ouan  Pro- 
cnsa.  Aimerk,  Peire  del  Puey,  A.  de  Beilenoi,  Pos 
Dicus  nos  a.  A'iberfiet,  Monge  digaiz,  B.  de  Vent&dour, 
Be  m'an  perdut;  En  aquesi  gai  sonei,  B.  d'Alamaiion, 
De  la  sal  de  Proensxi  ;  Pois  chanson  ;  Qui  que  s'esmai, 
B.  de  Born,  Pois  lo  gens,  Tenson  entre  Blacatz  et  Ber- 
nart.  Blaeasseit,  Be  vcAgra  que  venques,  G.  Faidit,  D'un' 
amor;  Vonràiz  jauzens;  Pél  joi  del  temps,  Gavauda,  Se,n- 
hors,  G.  de  Bomeil,  Amors  -e  sim  liam;  L'autrier; 
S'anc  iorn  agui;  Toi  suavei,  G.  d'Espagne,  Pus  ab  sen- 
hor.  G.  dau  Ltiic,  Ges  sitôt,  G.  Riquier,  Sitôt  s'es  grans, 
G.  Figuiera,  Ane  mais  de  [oi;  Pel  (oi  del  bel.  J.  Mote 
d'Arles.  J.  d'Aubusson,  Dona  de  chantar;  Vostra  dona 
segon;  lenison  avec  Sordel.  Tendon  de  Jaufre  et  d*EJias 
de  Rarjoils.  L.  Oiçrala,  Eu  no  chant  g'C^;  Lantelm;  Si  mos 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  ^17 

chans  fos;  tensan  avec  R.  Robin.  Marcabru,  Auiaiz  dé 
chuin.  Al.  de  Montaudon,  Segner.  Montagnagmol,  A  Lunel 
Iniz,  Ogier  Novella,  Per  vos  bella  dona.  P.  de  Marseille, 
.16  marrimen;  Aras  qu'es;  Uautrier;  Razos  non  es.  P. 
d'Auvergine,  Ab  fina  ioia.  P.  Bremon,  Ben  es  razos;  Lo 
tels  terminis.  P.  Ca-rdemaJ,  Domna  que  va;  Faheiaiz.  P. 
de  Castelnou,  Hoimais  nom  cal.  P.  G.  de  Luzeraa,  En 
aquest  gai  sonei;  Qui  Na  Cuniça.  P.  VidaJ,  Ab  Faien; 
Bon  aventura;  Drogoman;  Ges  pel  temps;  Moût  es  bona 
terra;  Moût  m'es  bon  e  bel;  S' eu  fos  en  cori; 
Si  saubesson  mei  oilh;  Tant  ai;  Tan  mi  platz;  Tant  an 
ben  dit.  Peirol,  Pos  flum  Jordan,  Pistoile»ta,  Segner  Bloh 
catz.  Ponton,  Ben  dei  viure.  P.  de  la  Gardia,  De  chan- 
tdr.  Pujol,  SU  mal  d'amor,  R.  d'Ora.nge,  Un  vers  forai, 
R.  d'Eiras,  Coms  proensals.  R.  de  Tors,  Amie  Gaucelm; 
Ar  es  ben  dreit.  R.  de  Barbezieux,  En  chanianz,  R.  Vi- 
dal, Abrils  issia.  R.  de  Vaqueiras,  D'amor  nom  lau  ; 
Del  rei  d'Aragon  ;  El  so  que  plus  ;  Non  puesc  saber, 
R.  de  Miraval,  Berfrans,  si  fossetz.  S.  de  Girone,  Apres 
lo  vers  comença  (Doctors  de  Proensa).  Siicart  de  Mar- 
vejok.  Tomiers,  Si  col  flacs, 

Proensa  (Comte  de).  —  A.  de  Pegullian,  Ab  marrimen, 
BIaéa«set,  De  guerra  fui,  B.  d'Atomanon,  Ja  de  chan- 
tar  ;  Una  chanso  dimeia,  B.  die  Ca-sleJlane,  Guerra  e  ire- 
balh  ;  Sitôt  no  m'esfors.  Grane«t  et  Sordél,  Pos  al 
comte.  B.  de  Roiivenac,  Una  sirventesca,  B.  de  Born, 
Un  sirventes  farai,  G.  d'Espagne,  Pus  era,  P.  de  Mar- 
fmHe,  Aras  qu'es  'lo  gais.  P.  d'Alveirgne,  Ab  fina  loia 
(Aïs  comtes  m  Proensa).  Pujol,  SU  mal  d'amor.  R.  de 
Tors,  Ar  es  dreitz  (Charles  I).  Sordel,  Lai  al  comte, 
Trob.  de  Villarnaïut,  Un  sirventes  (Charles  I). 

Proensa  (Com*©s«a  de).  —  Garsende,  mariée  ©n  1193  à 
Alphonse  II  de  Provemce  ;  prend  le  voile  en  1225.  Cf. 
supra  Garsenda  et  Bergert  p.  42. 

Proensa  (Comtessa  de).  —  Béaitrix  de  Savoie,  mariée  e.n 


4lS  ONOMASTIQUE    Dfi»    TROUBADOURS 

1219-1220,  à  Raifno»  Bénenger  V\  comie  de  Barcelone 
et  de  Provence,  morte  en  1267.  Cf.  Borgert,  p.  44-46. 
\ou5  donnons  ici,  d'après  Bergert,  la  liste  des  poésies 
où  elle  est  nonumée,  en  même  temps  que  œlies  qui  con- 
liennent  de  simples  aJlusions.  A.  de  Belenoi,  Nulhs  hom 
en  re  (Gr.^  392,  26):  Tant  es  (tamor,  A.  de  Sisteroii, 
En  amor  trop,  Arnaut  Catalan,  Ane  per  nulh  tempti.  R. 
d'Alamanon,  Moût  m'es  greu  ;  Vist  ai,  Cadenet  (ou 
Elias  «de  Barjols),  Be  fui  conoissens,  E.  de  Barjols, 
Amors  bem  plaiz  ;  Be  deu  hom  ;  Morir  pogr'eu  ;  Pos 
vei,  F.  de  Romans,  En  chantan  voil,  G.  de  Borneil,  Gen 
m'estava,  G.  d'Espagne,  Sa  gaia  sembiansa.  Peire  Bre- 
mon,  Ben  es  razos  ;  Tuit  van  cansos.  Pons  de  Capd«euil, 
Ja  non  er  hom  ;  Si  totz  los  gdugz.  Tenson  de  Uc  de  la 
Bacalaria  et  de  B.  de  Saint  FèJix.  IJc  de  S.  Cire,  Très 
enemics  (Est-ce  Garseinde  ou  Béatrix  de  Savoie  ?  C^. 
éd.  Je«i:nroy-De  Grave,  p.  151).  Cf.  encore  Biatrix. 

Proensa  (Com«tat  de).  —  C-ompl.  Rob. 

Phoknsa  (Senhoriu  de).  —  E.  de  Barjols,  Amors  be 
m'avetz» 

Proensal.  —  A.  de  Pegulhaw,  Ab  marrimen.  A.  Catalan. 
Amor  ricx  ;  Lanquan  vinc,  B.  d'Alamanon,  Qui  que 
s'esmai;  Un  sirventes;  De  la  sal.  B.  Carbonel,  Per  es- 
paa^ar,  B.  de  CasteUane,  Guerr'e  frebalh  ;  Sitôt  no  m'es 
fort,  Granel,  Comte  Karle,  G.  de  Borneil,  Sim  senfts. 
G.  Riquie-r,  S'iefu  ta  trobai,  .1.  Estève,  Aissi  col  mala- 
nanis.  M.  de  Montaiidon,  L'outre  jorn,  P.  de  Marseille. 
Uautrier  ;  Razos  non  es.  Ricas  Novas,  Pus  partit  an. 
P.  de  Ca^rtebiou.,  Oimais  nom  cAl.  P.  Vidal,  Mos  corx 
s'alegra,  R.  de  Miraval,  Bertran,  si  fosseiz,  R.  de  V.-^- 
rfue-iras,  B^eia  tan  vos  ai  ;  Senher  Marques,  Sordel.  Non 
puesc  mudar, 

Pr(>î:\sal  (Bel).  —  G.  d'Espa^me,  Dona,  sitôt  nous  es  : 
Ges  encarcù  ;  Pus  ab  setiher  ;  Pas  era  sui  ,*  Na  ses 
merce  ;  Non  puesc. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  M 9 

PnoENSALS  (Coiïis)  . —  L.  Cigala,  Si  mos  chans  fos  (Char- 
les I).  Luquet  Gatelus,  Cora  qu'ieu  fos.  Montagnagnol, 
Segner  Sordel,  mandamen.  R.  d*Eiras,  Coms  proen- 
sais.  Sordel,  Cel  que  m'afi  ;  Planher  vuelh  (Raimon 
Bénenger  IV). 

Proensals  (SenJier).  —  G.  Riquier,  S*ieu  la  trobat, 
Profeta  (Jongleur).  —  P.  d^Aûvergne,  Lo  senher. 

PuEi,  Puoi,  PuEG,  PoG,  etc.  —  Dauphin  d'Auvergne,  Reis 
pois.  Gavauda,  Senhors.  G.  de  Cabestanh,  Aissi  cum 
rf.ilh,  G.  Riquier,  Als  subtils  aprimatz  (La  cour  du  Puy 
en  Velay,  comme  daiiis  R.  de  Btarbezieux).  P.  Caipdetnial, 
El  mon  non  a.  P.  Vidad,  Tort  nû  veiran  (Sans  doute 
Pemi^autier,  Puegnautier  (Aude);  of.  ce  moit).  R.  Vidal, 
Cf.  encore  la  biographie  du  niioine  de  Montaudon  e<t 
notre  édition  de  R.  de  Barbezieux.  Cf.  aussi  Peire  del 

PUEI. 

Puegcerda.  —  G.  de  Berguedan,  Talens  m*es  près. 

PiEGGiBOT.  —  Cité  par  Terrajnagnino,  Romania,  VIII. 
19:>  ;  quailne  vers. 

PiEG  Clah.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques...  ar. 

PuEG  DE  DoNA.  —  A.  Daiiiel,  Lancan  son  passât. 

PuEG  GuiLHEM.  —  B.  de  Bom,  Puois  Veniadorns.  Cava- 
lier Luinel  de  Montech,  L'autrier  mentre. 

PLEf;  Lmrent  (Sicart  de).  —  G.  Riquier,  A  cel  que  deu 
voler  (Puylaunens,  dans  le  Tara  ;  Cf.  J.  Anglade,  Gui- 
raut  Riquier,  p.  57,  elle). 


4:20  ONO&lASTlOÙË    DES    TROUBADOURS 

PiEGMEisso  (?).  —  B.  d'Alannanon,  Amies  Guigo,  M.  S. 
de  Grave  lit  Meisso  (  =  peojit-être  Mifion,  près  de  Sis- 
te-roii).  Rayïiouard  a  iliu  PuYMEiiS«so,  mais  S.  de  Grave  ne 
sait  pas  d'où  Kaynouaixi  tire  cette  leçon. 

Pi  EG  Olen.  —  P.  Espa-nhol,  Com  cel  que  fort  (L'eau  de  oe 
puy  ne  bouillait  pas). 

Pleg  Richart  (?).  —  Tensoû  d'Isnart  et  de  Pelestort. 

PiEG  Saxta  iVIaria.  —  G.  de  Beirguedan,  Talans  m'es 
pî'cs.  Lsiiart,  Del  soiiet  (Allusion  à  k  cour  du  Puy  on 
Vclay). 

PuEGVERD.  —  G.  do  BerguedaiU,  Bem  vafrhi.  P.  d 'Auvcr 
gne,  ChantarxLi  (Puiveirt,  dép.  de  l'Aude). 

PujoL.  —  Pujol,  Ad  un  nostre, 

Pljolos.  —  Pujolos,  SU  mal  damor. 

PUPETZ   (?).    Cf.    POPITZ. 


0 

Qi  .\l-Oue-Siatz  (Na).  —  R.  de  .Tops,  De  Vorgc'dlos. 

Qlalatagiro.  Cf.  Calatagiro. 

OuARTONA.  —  R.  cbe  Vaquoiras,  Non  puesc  saber, 

OlER.    Cf.    SOLATZ   de    QuER. 

OrERALT.  —  s.  dte  Girone,  Près  dun  jardi.  Cf.  encore 

Gl'ERAU    DE    QUERALT. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  421 

u 

H.  (=UakïK»).  —  Gavanda,  Patz  passien.  R.  de  Va- 
queiras,    Garlambey, 

Rachel.  —  P.  Vidai,  Berti  pae. 
Haemral.  —  G.  Faidit,  Aram  digaiz, 

IUgon.  —  G.  de.  Cala«son.,  Fadet^  83  R. 

Rai  (Bel).  —  J.  E&teve,  Aissi  com  sel;  Cossi  moria  (Rai 
employé  seul)  ;  El  dou$  temps  ;  Laulrier;  Ogan  ; 
Sim  vai. 

Raï.  —  G.  de  iGabrera,  Cabra. 

Raimdauda  DEL  Baus*  —  B.  d'Âlamanon.  Moût  m*es  greu; 
tenson  avec  Sordel.  R.  de  las  Salas,  Non  puesc  partir, 

1\aimbauda  (de  Biolh).  —  (Feimne  de  GuiJhem  Rostang, 
seigneur  de  Biolh,  auj.  Beuil,  Alpes-^Maritimes).  P. 
Vidai,  De  mon  chantar;  En  una  terra;  Tort  mi  veiran; 
peut-être  Ges  pel  temps;  Berge rt,  p.  35. 

Raîmbaut.  —  G.  àei  Baus,  Bem  meraveil  (Ms.  H  Raubaut) 

Raimbaut,  Rambaut,  Raembaut.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 
P.  d* Auvergne,  Chantarai  d'aquestz,  Tetnsan  d'Albertet 
et  de  Rambaut.  Teofison  de  Blacatz  et  de  Raembaut. 
Tenson  de  Guioaiet  et  de  Raembaut. 

Ralmd.vut  (d'Orange).  —  P.  d'Auvergne,  Chantarai  (Cf. 
l'arliele  précédent).  P.  Rogier,  Senh*En  Raymbaut. 
R.  d'Orange,  Be  s*eschai  ;  Escotatz. 

Raixibaut  de  Vaqueiras.  —  Tensons  de  R.  de  Vaqueiras 
avec  Aimar  de  Peiteus  et  Perdigon,  avec  Goine,  avec 


Engles,  avec  Albert  de  Malespina,  avec  G.  del  Baus, 
avec  ta  Génoise.  U.  Vidal,  En  aquel  temps, 

Uaimon*.  —  A«w>n.,  peigner  Savari  s.  Aimeric,  Peire  del 
Pucij,  A.  Dnniel,  Puois  Raimons,  G.  de  Cabe&lauh,  Ar 
vei  ;  Lo  dous  cossire,  G.  dte  Bomeil,  Al  plus  leu,  Rai- 
mon,  Se  VEslanqer,  U.  de  Buvalel,  Moût  chaniem. 
Sorcîel,  Non  puesc  mudar.  Tenson  de  Lantelm  et  àe 
J  lai  mon.  Tensoii  de  Hodrigoe  et  de  llaâmon.  Tenson 
de  Tu.rc:Malec  et  de  Uaimon.  Zor/.i,  Tolz  hom  quenien. 

Raimon  (Comte).  —  A.  Daniel,  Dous  braiz  e  crilz  {Lo  [il 
al  comte),  B.  de  Born,  Cortz  e  guerras  (Probablement 
Raimon  V  de  Touilouse);  Quart  la  novela  flors  (Rai- 
mon V).  Gonmonda  (Raimon  VI).  G.  Figueira,  D'un 
siruentes  ;  Un  nou  sirventes  (Raimon  VI).  G.  Olivier 
d'Arles,  Escrich  iruep,  G.  de  S.  Desdier,  Aissi  com  es 
bêla  {La  fUha  al  pro  comte).  P.  Cardenal,  Be  volgrn 
(Raimon  VII)  ;  Falsedatz  (Id.).  R.  de  Miraval, Er  ah  la 
forsd  (Raimon  VI).  R.  Vidal,46ri7s  issia  (Raimon  V). 
Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes,  (Raimon  VII). 

Raimon  Agout.  —  Cadenet,  De  nulla  ren, 

Raimon  d*Avinho  (=  Raimon  V  de  Toulouse).  —  B.  de 
Born,  Ges  eu  nom  desc.  Cf.  B.  de  Born,  éd,  Stimming, 
s.  V.  Raimon  et  k  pièce  Lo  coms  m'a  mandai, 

Raimon  Berenguier.  —  (Père  d'Alfoonse  II  d'Aragon).  G. 
de  Bergaiedan,  Reis  sanc  nul  temps,  Ogier,  Tosiemps. 

Raimon  de  Bocados.  —  G.  de  Be»rguedan,  Un  sirventes 
voit, 

Raimon  de  Cerveira.  —  S.  de  Girone,  Can  aug  en  cort, 

Raimon  Ditrtz.  —  B.  de  Borm,  Quan  la  novela  flors, 
D'apKPès  Slimmiin$r,  B.  de  Born,  8*  éd.,  p.  178,  il  fawdwit 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  423 

peut-étdne  liine  (TUriz^  qui  serait  Uri^  dans  TarroiMiiâAe* 
ment  de  Bay oiuie,  ou  Urig  y  Vilar ^  dans  le  diocèse 
d'Urgel. 

Raimon  Drut  (ou  DuRT  ?).  —  R.  de  Miraval,  FormVr.s, 
pcr  mos.  Le  même  que  le  précédent  ? 

JUniOiN  DE  DuRFORT.  —  A.  Daniel,  Pois  Raimons,  Turc 
Maiec,  En  Raimon,  beus  tenc, 

Uaimon  Gaucelm.  —  R.  Gaucelm,  Apenas  ;  tenson  avec 

Joan  Miralhas.  Ramon  son  frère,  ibid.  Cf.  Bels  Senher 
Dieus. 

Raimon  Gaucelm  (de  Pinos).  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

Raimon  Gauseran  (de  Pinos).  —  B.  de  Born,  Quan  la 
novela  flors,  G.  de  Berguedan,  Bem  volrid  (Appelé 
dains  la  mêone  pièce  Raimon  Rauseran). 

Raimon  Guilhem.  -—  B.  de  Rouvemac,  Bel  m'es  (Il  ne  s'agit 
pas   du   tronhadouir). 

Raimon  Guilhem.  —  Teneon  avec  A.  de  P^uLhan;  tenson 
de  Raimon  Guilhem  et  de  Mai«tre  Ferrari. 

Raimon  Izarn.  —  G.  Riquier,  SenKEn  Jorda. 

Raimon  Jordan.  —  R.  Jordan,  Raimon  Jorda, 

Raimon  Joan.  —  G.  Riquier,  Al  car  onrat  Senhor. 

Raimon  de  Miraval.  —  P.  Duran,  D'un  sirventes  m'es 
près  (Sirvemtes  dirigé  contre  lui).  R.  de  Miraval,  Ber- 
trans,  si  fossetz;  Tostemps  essenh.  R.  Vidal,  En  aquel 
temps,  Uc  de  Mataplana,  Ab  plazer, 

Raimon  de  Netron.  —  Ricas  Novas,  Un  vers  voîl  comensar. 


Mi  ONOMASTIQUE    DES    TROLHADOLRS 

Raimon  de  Planel.  —  B.  de  Boni,  Mailolis  ioglars.  (Un 
Haimom  àe  PiLanel,  <lianâ  le  diocèee  d'Ageoi,  est  cité  en 
1243,  Hist,  (jén.  Lang,,  VIII,  1119  ;  cf.  ancoice  Raimon 
DEL  Plan  et  Gallia\  (hrisliana,  11,  954  E  ;  d'après  Stim- 
ming,  B.  de  Born,  3*  éd.,  p.  209). 

lUiMON  DEL  Plan.  —  Tenfion  de  Uiifian  et  dlzam. 

Raimon  (de  Pratz).  —  G.  de  Berguedan,  Amies  mnrqut*.^, 

Raimon  JIainoart.  —  R.  de  Vaquieiras,  El  so  que  pus, 

Raimon  Rauseran.  —  G.   de  Berguedaai,  Be  volria.   Cf. 
Raimon  Rauôeran. 

Raimon  Robin.  —  L.  Cigaila,  Raimon  Bobin, 

Raimon  [de  las  Salas],  —  R.  de  las  Salas,  lenson  avec 
une  domna. 

Raimon    de    S.  Marti.    —    Rkias    \ova.s,   Un    vers    voit 
comensar. 

Raimon  de  Timor.  —  G.   de  Berguedan,   Reis  s'anc  nul 
temps, 

Raimon  Vidal  de  Bezaudun.  —  II.  Vidal,  So  fo  et  temps. 

Raimonda  de   Rocafoil.   —  Gui    de    Cabanas,    Vist    ai, 
Beriran. 

Raimondet.  —  P.   Ca'Pdenial,   Tostemps  (Variantes  de   la 
tornade.  Appel,  Proi;.  Chr,  •). 

Raimonet.   —   Ri<?.as   Nova.s,   Vil  sirvenfes, 

Raimfl.  —  (=    Raimon,  déformé  à  ca<iuse  de  la   rime). 
Trobaire  d<*  Villamaut.  Mal  mon  grat. 


ONOiM  ASTIQUE    DES    TROUBADOURS  425 

Raina.  —  Ce  d©  S.  Girc,  Ane  enemic  (Texte  doi  ms.  E  ; 
cf.  l'édition  Jeanroy-De  Grave). 

lUiNART.  —  A.  de  Pégulhan,  De  Berguedan,  Tenson  de 
Cabril  ot  Ricau.  G.  Riqiiior,  SenKEn  Austore  (Cf.  J. 
Anglade,  Le  iroubcêdour  G.  Riquier,  p.  177-178  n.). 
Palais,  Bem  plaiz  lo  chaniar,  P.  de  Capdeuil,  Domna 
eu  pren,  R.  de  Vaqueiras,  Garlambei,  Richaixl  d'An- 
gleterre, Daifin,  Richard  de  Tarascon,  Cabril  al  meu, 
Tenson  de  Taurel  et  de  Falconnel.  S.  de  Girone,  Pa« 
semblet  genier. 

Rainart  (=  Renart).  —  P.  -de  Bu^sin.hac,  Ouan  lo  dous 
temps.  P.  Gardenai,  Per  fols  tene. 

Rainart  Lo  Ros.  —  Isnart  d'Emtravenas,  Del  sonet. 

Rainaut.  —  Gavauda,  Lo  mes  et  temps,  Tenson  de  Gui 
tfUssel  et  de  Rainaut.  Ten-son  des  deux  Guilhems  et 
dte  Raînaiet. 

Rainaut  [de  Pons].  —  Tenson  de  Jaufre  et  de  Rainaut 
de  Pons. 

Rainaut  des  Très  Sauzes.  —  Temson  de  P.  Trabustal  el 
de  R.  des  Ties  Sauzes. 

Rainer.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Rainier.  —  B.  de  Rouvena:,  Una  sirventesea  (Jongleur). 
B.  de  Bom,  Rassa,  G.  Rainols,  Auzir  cugei  (Don  Rai- 
nier la  filial  =  r  affiliai  ?  lo  filial  ?).  G.  de  Cabrera. 
Cabra  (Cf.  Rainer).  G.  de  Calanôon,  Fadet,  194  D.  G. 
Riquier,  G.  Raynier^  pus  non  puesc, 

Rainier.  —  P.  Vidal,  Drogoman  ;  Pos  tornatz  ;  Tart  mi 
veiran  (Bel  Rainier);  Quant  hom  onralz  (Mos  Rainiers): 
Sieu  fos  en  corl  (B.  de  Marselha),  Cf.  encore  Perdi^on, 


426  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Trop  ni  estais  où  les  mss.  donnant  Bels  Rainiers  et  Bels 
Mainiers^  Mainer, 

Raixier  de  Val  Cortes.  —  A.  (le  Pegulhan,  A  ley  de  fol. 

Uaixo.  —  Kaiiire  o-l  Fiilconiiet. 

Uainoal.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

lu  M  (A  ut).  Cf.  A  UT  Uam. 

Rambertin  dk  Bivalei..  —  1  .  Ilaimon,  De  finamor. 

Rançon.  —  B.  de  Born,  Non  puesc  mudar. 

Randas.  —  (Randazzo.  Sicile).  II.  de  Vaquoiras,  Senher 
M  arque  s... no. 

Raxdos.  —  E.  de  Barjols,  Bels  Gazdnhs.  Garin  d'Apchier. 
Gr.,  105,  5.  (Cf.  rédilion  d'E.  de  Bairjols  par  Strwiski, 
Introd.,  p.  XI).  M.  do  Monta udon,  Uautrier  fui. 

Rantalis.  —  Enric,  Amie  Arver. 

Raoul  de  Cambrai.  —  B.  de  Bonn,  A  totz  die  ;  Pois  ds 
haros  (AUu®ion  :  R.  de  Cambrai  est  cité,  avec  son  oocle 
Guérie,  dans  la  razo  4e  la  pièce  Al  doutz  nou).  F.  de 
Romans,  Ma  bêla  domna.  Iis.na»rt  d'Entravenas,  Del  sonei 
Cf.  encore  G.  de  Cabrera,  Cabra  et  Ch.  de  'la  Croisade, 
V.  514. 

Rassa.  —  B.  die  Born,  A  totz  die  ;  leu  chant  ;  Quan  la 
novela  fîors  ;  Rassa,  mes  si  son  ;  Rassa,  tan  creis, 

Rauseran.  Cf.  Raimon  Rauseran. 

Ravenna.  —  B.  de  Born,  Cazutz  sui.  G.  de  la  Tour,  Pos 
N'Aimerics.  Cf.  encore  Emilia. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  427 

11e  (Eli).  —  p.  Card-e-iial,  Tostemps  vir. 
Rebecca.  —  P.  de  Corbian,  18. 
JIeculaire.  —  Huguet  (Uc  de  Malaplana). 

llEFORZAT.  —  Guilliem,  SenfiEn  Blacatz,  Gui  de  Cavail- 
Ion,  Doa}s  coblas  farai,  Guionet,  Pomairols,  dos  baros, 

[llEFORZAT  DE   TrETz].    Cf.   JaUFREZET. 

Uegina,  Heina.  —  A.  de  Belenai,  Per  Crisi  s'ieu.  B.  de 
Born,  Moli  mes  descendre  {Regina  d'amor);  Pois  h 
gens  lerminis  (La  reine  Sancha  d'Aragon).  G.  del  Baus, 
En  Gui,  a  tort  (Peul-èlre  Eléo«or,  femme  de  Raimon  V, 
comité  de  Touloui^e).  G.  de  Beirguedatn,  Un  sirvenies  ai 
(Saneha  ?  Cf.  Barbsch,  Jahrbuch,  VI,  428  ;  Bergert,  p. 
22).  P.  Vidal,  Sien  fos  en  cort  (San-cha).  Pujol,  En 
aquest  sonet.  Pour  reina  désignant  Eléonoie,  eomlesise 
■de  Toulouise,  cf.  supra  au  mot  Elionor  les  exenuples 
d*A.  de  Pégulhan,  de  Cadenet  eit  de  G.  del  Baus. 

Rei.  —  (Nous  n'avons  relevé  que  les  exemples  qui  nous 
on-t  paru  avoir  quelque  intérêt).  A.  de  Pégulhan,  Ara 
parra  {Li  rei),  B.  de  Bom,  Guerr'e  pantais  (Los  dos 
reis  =  Richard  d'Angleterre  et  Philippe- Auguste  ?).  G. 
Faidi't,  Fortz  chausa  (Rei  iove,  Henri,  fils  d'Heri  IT 
d'Angleterre.  Cf.  B.  de  Bom,  Si  tuit  li  dol,  etc).  G.  de 
Cabestanh,  Lo  dous  consire  (Los  qucAre  reis  maiors). 
P.  d'Auvergne,  Bêla  mes  (Philippe- Auguste  et  Richard). 
Pujol,  En  aquest  sonel  (La  seror  del  rei).  Cf.  encore 
A.  de  Belenoi,  Ane  puosc  que  giois  (Ferdinainid  III  do 
Ca&tille),  etc. 

Rems.  —  G.  de  Calanson,  Fadet  176  (Rens  R). 

Rkms  ( Archovôque  de).  —  P.  de  Corbian. 


\ 


428  QNOMASTrOLlî    DES    TaOUBADOLRS 

Remus.  —  G.  de  Calaiisan,  Fcêdei,  33.  125  {Romus  R).  P. 
de  Corbkn  32  (?). 

Ren  (?).  —  L.  Cigak,  tenson  avec  R.  Robin. 
Rencalt.  —  Fiiure  el  Fakomi'cL 

Renégat.  —  G.  de  Berguedam,  Mal  o  fe, 

Respieg  (Bon).  —  R.  d'Orange.  Ar  mer  tal  ;  Peire  Ro- 
giers;  Un  vers  farai.  .Vllusion:  R.  d'Oraoïge,  Pos  tro- 
bars;  Beii^rl,  p.  126. 

Restaur  (Belh).  —  Sordiel,  Planher  vuelh;  Si  it>l  malaus. 

Restaur  (Mon).  —  Ramberti  de  Buvafel,  Ar  quan  flo- 
risson;  D'un  salut  me  vo'il;  Ges  de  chantar;  Toiz  m'era; 
S'a  mon  Restaur  (Il  s'agit  de  Beait.rix  -d'Est©;  Bergert, 
p.  94). 

Revelatz.  —  (Le  diable  ?  Chahaîieau).  G.  de  Bornieil, 
Ses  cove, 

Revelh.  —  A.  de  Pegai»l<hain,  Li  fol  cil  put  (Lo  marques 
que  len  Saluzza  e  R.), 

* 

RiBAIRAC.    Cf.    BeIRA. 

RiBAs.    —    P.    d'Auvergne,    Chantarai,   Cf.    Guilhem  de 

RiBAS. 

Ric  AiMAN.  —  G.  Ademar,  Quan  la  bruna  bi$a, 

Ric  DE  Joi.  —  G.  Faidit,  De  faire  chanso;  Solaiz  e  chcSn- 
tar  (attribué  aiussi  à  Albertet  de  Siâteron). 

RicAs  NovAs.  —  En  Reiforzat.  D'un  cavalier.  Gui  de 
Cavaillon,   Ben  avetz  duzit. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  429 

RiCAUTz  [de  Ta'rascon].  —  Tenson  de  Cabrit  et  de  Ricaut 
de  Taraiscon. 

RiCHART.  —  B.  de  Bonn,  Ar  ven  la  coindeia  sazos;  Bel 
m'es  quart  vei;  D'un  sirventes  n-om  cal;  Mieg  sirventes; 
S'ieu  fos  dissi;  Un  sirventes  de  cui;  Volontiers  feira, 
G.  Anelier,  El  nom  de  Dieu,  G.  de  S.  Desdier,  El 
temps  quan  vei  (Rkhard,  frère  du  roi  d'ATiglebarre, 
Henri  III).  Peii^  del  Vilar,  Semdatz  vermeils,  R.  Vi- 
dal, Abrils  issia.  Cf.  les  articles  suivants. 

Richard  (Comte).  —  A.  Daniel,  Doutz  braitz.  B.  de  Botm, 
Ges  de  far  ;  Greu  m'es  descendre  ;  Nostre  Senher  (cél 
qui  es  coms  e  ducx  e  sera  reis);  Quan  vei.  G.  de  Bor- 
neil,  A  Vonor  Dieu,  R.  de  Tocns,  Ar  es  ben  dreitz. 
Teoison   de   Guilhem  et   de   Richaird. 

Richard  (Rei).  —  B.  de  Born,  Ane  nos  puoc;  Ara  sai  eu; 
Quan  vei  lo  temps.  B.  d'Alamanon,  Un  simentes,  F.  de 
Marseille, i4î  qurjùn  g*ent  vens.  G.  Faidit,Fo riz  chauza, 
G.  de  Bômeil,  Era  quan  vei;  Si  per  mon  Sobretotz 
(ailoiisioTi).  G.  de  Calanson,  Bels  Senher  Dieus.  L.  Cigala, 
Si  mos  chans  fos.  P.  Vidal,  Ben  viu  a  gran  dolor; 
Bon' aventura;  De  chdntar;  Per  pauc  de  chantar,  Peirol, 
Pas  flum  Jordan.  Rï^hard  d'Aiiglefterre,  Dalfin.  S.  de 
Girone,   Suchiejr,   Denkm, 

RicHART.  Cf.  eriicore  Rigaut. 

RicHAVAL  (d'Azillers).  —  Rotstaing,  Bels  Senher  Dieus. 
Suchier,  Denkm. ^  p.  336. 

RiGAUT.  —  G.  de  Borneil,  Qui  chaintar  sol  (Var.  Richard). 

Rigaut.  —  R.  de  Tors,  De  l'ergulhos. 

Rigaut  d'Enveios.  —  G.  de  Bomeil;  cf.  eupFœr  Rigaut. 
RiOM.  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 


430  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

UipOLLEs.  —  G.  de  Bergu-edain,  Consiros, 

HlOUETA.    Cf.    RiXENDA. 

RiQUEUT.  —  G.  de  CaJbpeira,  Cabra  (C'est  le  type  de  la 
Courtisane  dans  le  plus  aneien  fabliau  français  ;  cf. 

Bédier,  Les  Fabliaux,  1~  éd.,  p.  265-269;  d après  Cres- 
cmï,  MatiuahcltOy  Index). 

Uis  (Bel).  —  L.  Cigala,  Joios  (ïamor  :  Un  avinen  ris. 

HiSA.    Cf.    RiZA. 

RiTXARTz.  —  S.  de  Girone,  Juglar,  prec  vos. 

[Rius  =  RiEux,  arr.  de  Muret,  Haaule  Garonne].  Cf.  Gen- 
tils DE  Rius. 

Rlxenda.  —  R.  die  Vaqueira-s,  Truan  (leçon  de  R). 

RizA,  RisA.  —  Anon.,  Gr,,  /.61,  42  (Roggio  ?).  P.  Vidal, 
Bon' aventura   (Reggio). 

RizART.  —  L.  Cigaila,  Studi  fil,  rom,,  V,  45,  11. 

[RizzARDo  Di  S.  BoNiFAcio].  Cf.  CoMTE  (on  Vepones). 

RoAiN.  —  A.  dau  Lue,  En  chaniarel, 

RoATs  (  =  Edesse).  —  Anoh.,  Ja  de  razon.  Albertet,  Trop 
es  de  mi.  B.  d*Alama.non,  Qui  que  s'esmai,  B.  de  Bom, 
Al  dous  nou  ;  Ane  nos  pot  far  ;  Cazutz  suy.  Cercamon, 
Piiois  nostre  temps.  G.  Ademar,  Pos  vei  que  reverdejot; 
Pos  ja  vei  florir  (Chuflas  de  Roais).  G.  de  Berguedam, 
Ouan  vei  lo  temps.  G.  de  Bomeil,  En  un  chantar;  Sip^r 
mon  Sobretot.  Jo-rdan  Bonel,  A^on  estarai.  IsTiart,I>ri 
sonèt  (Tiflas  de  Roais;  et.  supra  le  second*  exemple  de 
G.  Adennar).  P.  d'Auve^rgne,  Al  d^cebrar  del  paifs.  P. 


a^ëXtASTIQUE    DES    TROUBADOURS  431 

Cârdenxil,  Cet  que  fe  (Trufas  de  Roais).  P.  de  la 
Muia,  Ja  de  razos.  R.  d'Orange,  Entre  gel  e  vent.  R.  de 
Vaqueiras,  Conseil  don.  Teiison*  de  Guilhem  et  de 
Ricliard. 

RoAM.  —  A.  Dainàed,  Doutz  brais  (Segnor  de  R.).  B.  de 
Boni,  Al  dous  nou;  Ane  nos  poc  far;  Non  puesc  mudar, 
R.  de  VaqueiraiS,  Ar  vei  escur. 

Robert.  —  G.  de  Bei^edao,  Un  sirvenies  ai  en  cor,  G.  de 
Cabrera,  Cabra.  M.  de  Moiitaudon,  Amies  Robcriz. 

Robert  (Kei).  —  €oimpl.   Rob. 

Robert  Giiscart.  —  K.  Ciaii^l,  Pos  chai. 

RoBERzo.N.  —  Anon.,  Ouant  escavaleai, 

Robi.  —  Gui  d'Ussel,  L'autre  lorn. 

RoBiAN  (Roubia,  Aude  ?).  Gf.  Berenguier  de  Robian. 

RoBiox.  —  G.  diel  Bams,  En  Gui  a  torl.  Gui  de  Gavaillon, 
Seigneiras  e  cavals, 

RoBOAM.  —  P.  de  Corbian,  21. 

Rocaberti.  —  R.  \'idail.  Abrils  issia.  S.  de  Girone,  Près 
d^un  lardi. 

RocABERTr  (Vez;eofm*eS'sa  de).  —  S.  dte  Girone,  De  Pala  a 
Torosela. 

RocAcoART.  —  (Rocliecliouarl,  Ilaute^- Vienne).  B.  de  Bom, 
Dona  puois  de  mi. 

RocAFoiL,  RocAFLELH.  —  Daude  de  Pradas,  Ah  lo  dous 
temps  ;  Ben  ai  Amors.  Puijol,  Cel  qui  salvet.  Cf.  encore 
Raimonda  de  Rocafoil. 


433  0N03tfJlSTIQLE    DES    TROUBADOURS 

RocAFORT.  —  A.  d£«  Luc,  En  chanlarel.  B.  de  Born,  S'ieu 
fos  aissi. 

RocHAMAURA.  —  G.  de  Berguedan,  Bem  volria. 

IU>CHELA  (La),  —  A.  dau  l^uc.  En  chdhiareL  R.  de  Va- 
<|ueira»,  Senher  Marques.,,  no  (Rocceia,  Sicile). 

Rodes  (Rodez,  AveyroQ).  —  B.  de  Venzac,  Pos  vei  lo 
temps.  Daude  de  Pradas,  Ben  deu  esser.  G.  de  Bor- 
nefii,  Cardaillac,  per  un  sircenles.  Montanhagol,  Bel 
m'es  quan.  R.  d'OrMig*».  .4mor«  com  er  :  Assatz  sai 
(TAmor.  Uc  de  S.  Cire.  Un  sirvtnies. 

Rodes  (Bisbe  de).  —  B.  de  Venzac.  Pos  vei  lo  temps. 

Rodez  (Courtes  de).  —  Henri  I  (1214-1222).  Hugues  IV 
(1-222  ou  1-227-1275).  l^nri  II  (1275-1302).  Cf.  encore 
ExRic,  Uc  et  J.  Anglade.  Le  troubadour  Guiraui  Ri- 
quier.  p.  169  et  suiv. 

Hugues  IV.  —  B.  de  Veozac,  cf.  Uc.  F.  de  Lanel, 
Domna  bona  :  Xon  pot  arer  :  Per  amor  ;  Ou€m  beutaiz; 
9i  com  In  fuelha  :  T<m  fin  OMnors  ;  Romans.  B.  d'Ah- 
manon.  Un  sirrenies^  Tenson  de  B.  dWlamauon  awf 
Sordd,  Bertrans,  lo  joy  (il  s'agil  de  la  comtesse  de 
Rodez).  G.  de  Mur.  D'un  sirvenies.  G.  Uc  d'Albi,  Quan 
lo  brous  fregz.  G.  d'E^^gne,  Sî  la  btia  quem  pUû  (Hu- 
gues rV  ?).  P.  Cardenal.  Sùrenies  qu'es  nmg. 

Hexdi  il  —  B.  de  Toi  lo  Mon,  Lo  plazers.  B.  Car- 
hooel.  Ahn  com  cel  ques  met.  G.  de  Mur,  D^un  sirven- 
tes  :  Guirmtl  Riquirr^  segon.  G.  Riquier,  Lo  mons  par 
^ichanfatz  ;  \o  cugey  :  W^nson  avec  Enric  H  Manques  : 
f^enh'En  Aii<itore  :  Ah  .<ii/»/i7<  nnrim^tz  :  Senh^En 
Enrie,  Peiw*  <W  VîL-ir.  Sendaiz  rermeils,  S.  de  Gtroiie. 
Sîtol  «'r<  brau^. 

Ranr?  (ComU»  d^).  —  Ij^qoe]  ?  G.  de  Salignac.  Aissî  com 
vL  R.  lie  C^ï^u^hK.iK  Uo«  «irr^n/c«  trmnel.  Cf.  efiroi^ 
RoT^z  (>^nher  (\^), 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  433 

HoDEz  (Comte&sa  de).  —  B.  d'Alamanon,  Sordel^  lo  ioy. 
B.  de  Paris.  Gra<n€it,  Pos  cd  comte.  R.  d'Oraiiigie,  Amors 
com  er.  Sordel,  Airestdn  deu.  Cf.  eoMîore  Guida. 

IloDEz  (Comtessa  de).  —  Fille  du  oomte  de  Comminges. 
A.  de  Sescas,  En  nguel  mes, 

lloDEz  (Senher  de).  —  Uc  Brtnneit,  Pus  io  dous  temps 
(Henri  I  ou  Hugueis  IV  ?). 

KODIER.   Cf.   Gl  ILKELMA  DE  RoDIER. 

Rodocesta.  —  A.  de  MaTeuil,  Dona  genser, 

i\oDRiGOS.  —  AiM>n.,  Amies  privaiz.  Tenson  de  Rodrigos 

el  de  R[aiinani]. 

« 

RoEC  (?).  —  Tenson  de  L.  CigaLa  et  de  LanteJm. 
RoEXACH  (Jongleur).  —  S.  de  Girone,  Can  aug  en  cort, 
RoERGAs.  —  Ricas  Nova^,  Pus  partit. 

RoËRGUE.  —  M.  de  Monta udoin,  Vautre  lom, 

l\oFiAN,  Cf.  GuiLHEM  «4  J.  DE  RoFiAN.  (Roflan  est  peut 
ètïxî  Ro^iffîac  di'Atide). 

Rorm.  —  Rofln<,  Rofin,  digatz, 

Roger,  Rogier,  Rotgier.  —  Gui  de  Cabanas,  N*Esqui- 
heia, 

Roger  d'Aragueza.  —  A.  de  Sescas,  En  aquel  mes, 

Roger  d'Armanhac.  —  R.  de  Connel,  Paucs  dômes  vei  ; 
Pistola. 


434  ONOMASTIQUE    DES    TROUBAobURS 

floGER  Bernât.  —  M.  Ermengaut,  Brtviari^  v.  7133,  9470 
(l>ro4«eoteutr  du  poète). 

I\oGER  (Fraire).  —  G.  de  Berguedan,  Un  trichair(f. 

HoGER  (de  iMontalbeo).  —  (Kogeir  II,  vicomte  de  Béliers). 
B.  de  Born,  Lo  coms  m'a  mandat. 

UoGiER  (Peire).  —  A.  de  Pegulhan,  .Larïquan  chanlon. 
RoGiER  (de  Trainiae).  —  B.  de  Born,  /Von  puesc  mudar, 

RoiLis.  —  Majicoat,  Mentre  m'obri. 

Roiz  DiEs.  —  Ad.  lo  Nègre,  De  solaiz.  (Peuil-êlre  Rodrigo 
Diaz  de  los  damerois,  qm  comimiaindait  un  corps  à  la 
bataille  de  la-s  Nava-s,  en>  1212  ;  Appel,  Proi).  Ined.\  p. 
353). 

RoLAN,  RoTLAN.  —  Anoii.,  Bona  domna  ;  Lo  sen  voigra, 
Albert  Marques,  Aram  digatz.  Albert  et  le  Monge, 
Mongc  chauzelz.  Bamairt  et  Guigo,  Ar  parra.  B.  de 
Horn,  A  fotz  die  ;  Mon  ehan  fenise.  B.  Carbonel,  En 
ctisso  truep  ;  Vil  sirventes.  G.  d'Apchier,  L*autrier  tro- 
bei.  Gavaiida,  A  la  plus  longa.  G.  de  Berguedan,  Amies 
Manques  ;  Consiros,  G.  de  Ca^bi^era,  Cabra,  G.  de  Sa- 
lignae,  Aissi  eom  cel.  Paves,  Ane  de  Rolan,  P.  de  Cor- 
bian,  33.  P.  de  I^dils,  Mossen  Ramon.  P.  Vidal,  Dro- 
goman.  Peirol,  Pos  flum  Jordan.  P.  Cardenal,  Et  mon 
non  a  ;  Per  fois  tene  ;  Tendas  e  traps.  R.  de  Miraval, 
Ben  aial  messagiers,  R.  de  Vr.-queiras,  D'amor  nom 
lau  ;  Honraiz  marques  ;  No  m'agrada.  S.  de  Girono. 
BaUff,  iutge  ;  ïram  lumia.  Vesq.ue  de  Clarmon,  L'nms 
que  vol.  Zorzi.  Atressi  com  lo  gamel. 

RoLANDis.  —  E.  Caireil,  Pos  chai. 

RoMA.  —  A.  Daniel,  En  est  sonet;  Uaur'amara.     B.   4e 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  435 

Paris.  Comte  de  Foix,  Fronces.  Gormonda.  G.  Figuei- 
ra,  Dun  sirvenies,  G.  de  Cabrera,  Cabra,  G.  de  Calain- 
son,  Fadet,  126,  165.  P.  de  Mairseille,  Ab  tnarrimen, 
Peire  Bosc,  Ab  greu  cossire  {Uaposioli  de  Roma),  P. 
Cardenal,  Un  esiribot,  P.  de  Corbian,  24.  P.  Vidal, 
A  per  pauc  ;  Son  ben  apoderatz,  Marcabru,  Lo  vers 
comens,  [Audrk]  Maroabru,  Tôt  a  esiru,  01.  d-el  Tem- 
ple, Estât  aurai,  Ricas  Novas,  Pos  partit.  Toncafol, 
Comunal  en  rima.  Soî*deâ,  No  ptiesc  mudar. 

Roman.  —  A.  de  Sescas,  Dona  per  cul.  F.  de  Lu-mei,  Al 
bon  rei.  G.  Figuoira,  D'un  sirventes. 

RoMANA  (Cort).  —  Aîion.,  Enciissi  com  la  tramontana. 

RoMANHA.  —  Anon.,  E  s'ieu  aghes  perdut.  B.  de  Born, 
Bem  plalz  car.  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimerics.  G.  Au- 
gier,  Ses  alegratge.  G.  Magret,  Ma  domnam  ten  près. 
R.  de  Vaquieirasi,  Truan  ;  Valen  Marques. 

RoMAxiA.  —  F.  de  Romans,  Una  char^o  sirv.  Cf.  encore 
RoMANHA,  lie  "seicond  exemple  de  R.  die  Vaqueiras. 

RoMEus  (Jugei).  —  Temjson  des  deiux  Gullhems. 

RoMiEu.  —  B.  de  Ventadouir,  Ja  mos  chantars  ;  Tuit  cil. 
Tenson  de  Carbone!  et  de  son  Rocin. 

RoMiEu  (Aîinaut).  —  U€  de  Lestcura, 

RoMiEu  (Garcia,  Miquel).  —  R.  Vidal,  Abrils  issia. 

RoMULUs.  —  G.  die  (Jalanson,  Fadet^  124.  P.  de  Corbian, 
32. 

RoNAz  Barreira.  —  Maircoat,  Una  re. 

RoNSASVALs.  —  A.  diau  Luc,  En  chantareL  G.  de  Cabrera, 


436  ONOMASTIQUE    DES    TROUBA2X)UnS 

Cabra,  Tenson  de  P.  Guilhem  de  Luzeraa  et  d'Uc  de 
Saint  Cire,  Qui  Na  cuniça  {Roncisvalla,  co«rr.  de  A. 
Jeaaroy). 

UosA  (Ma).  —  R.  de  Cornet,  Aras  quan  vei  ;  Per  tôt  lo 
mon  ;  Pistola  (Rosa  de  may)  ;.  Razos  ni  sens  {Rosa 
d'Abril). 

RoSERS.    Cf.    GuiLHELMA   DE    ROSERS. 

Rosiers  (Le  Rhône  ?).  —  A.  Danie),  Sols  sui  que.  Cf. 

ROZER,    ROZIER. 

RossiA.  Cf.  RussiA. 

RossiLHON.  —  B.  de  Born,  Pois  lo  gens  terminis.  R.  de 
Mira  val,  Chansoneta,  Cf.  Girart. 

RosTANG.  —  Tenson  entre  Rostan-g  et  Dieu  (Suchier, 
Denkm,,  I,  337). 

RosTANH.  —  Faure  et  Falconet. 

RosTAxn  (Mesier).  —  Lo  Bort  del  rei  d*Arago,  Mesier 
Rosianh.  (Le  ms.  porte  Mesier  G.;  mais  il  faut  cor- 
riger R.). 

Rotgier.  Cf.  Roger,  Rogier. 

ROVIGNAS.    Cf.    ROVILHAS. 

RoviLHAS.  —  G.  de  Borneil,  Dels  bels  digz, 

RozER  (=Le  Rhône).  —  P.  Vidal,  Ab  falen;  Tan  ai  Ion- 
gamen.  Cf.   Rosier,   Rozier. 

ROZERS.    Cf.     GlILHELMA    DE    ROZERS. 

RoziERS.  —  B.  de  Born,  Quan  la  novela  flors.  P.  Vidal, 
Tant  ai  longamen. 


ONOMASTIQUE    DES    TROLBADOURS  437 

HuDEL.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

lliFiAN.  —  Tensoin  de  Hu-fiaii  et  d'Izarn.  Cf.  Hofin. 

llussLv.  —  J.  d'Aubusson,    Nosira    dona    segon.     Ricas 
.\ovas,  Pus  partit 

IliTH.  —  P.  d-e  Corbian,  19. 


Sabata.  —  G.  de  Berguedaii,  Consiros. 

Sablc  (fil  d'Albaire).  Cf.  Albaire,  Albar,  Sauc. 

Sagna.  Cf.  Eble  de  Sagna. 

Saigna.  —  G.  de  Cabestainh,  Al  plus  leu  (Auzels  de 
Saigna),  (Ce  n'est  pas  un  nom  proipre;  le  mis.  Sg.  porte 
despOinha,  les  mss..  IK  Sardeingna,  cf.  Téd.  Langforss.) 

S  AIL  d'Agaitz.  —  P.  de  Cavarana.  Cf.  Crescini,  Manua- 
lello,  Index. 

[Sail  de  Claustra].  —  Allusion  dans  Peirol,  Be  dei  chan- 
tar,  Femime  de  BéraucI  III,  sieur  de  Merecer.  Cf.  Ber 
gert,  p.   18. 

Sail  d'Escola.   —  M.   de   Montaulon,   Pas   Peire. 
Sain  (Li).  —  B.  de  I^oirn,  A  totz  die. 

Saine.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Saints.  —  En  ReforMt,  D'un  cavalier.  Cf.  Sain. 

Sais.  —  B.  de  Born,  Al  dous  nou;  Greu  m'es  descendre, 

Saisa,  Saissa.  —  G.  d'Espagne,  La  gaia  semblansa,  G. 
Riquier,  SenKEn  Jorda  (Est-ce  la  même  ?). 


438  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Saissa.  —  B.  de  Borai,  Cazuiz  suy  (La  Saxonne,  c'esl-à-dire 
Maithikie,  fiJle  du  roi  Henri  II  d'Angleterre,  mariée  à 
Henri  le  Lion,  duc  de  Saxe). 

Saissac.  —  {Saissac,  arr.  de  Gancassonine,  Aude).  G.  de 
Berguedii'ii,  Reis  sanc  nul  temps.  P.  d'Vuivejrgne,  Choji- 
tarai.  P.  Vidal,  Mos  cors  salcgra.  Cf.  encore  Bernart 
DE  S.  et  Bertran  de  S. 

Saisso  (  =  Soissons).  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Mar- 
ques,.,, no. 

Saladier,  Salavier.  —  B.  de  Born,  Rassa,  mes  si  son 
{  =  Salisbury,  Angleterre). 

Saladi.  —  B.  de  Bom,  Ara  sai  eu.  *G.  Faidit,  Era  nos  sia 
guiiz,  Gavauda,  Senhors.  Peirol,  Quant  Amors.  Tenson 
d'Elias  d'Ussel  et  de  G.  Faddit,  Gr.,  136,  3, 

Salados.  —  A.  de  Pegulhan,  En  aquel  iemp^. 

Salamandra.  —  A.  de  Mareuil,   Tara  m'abelis. 

Salamona.  Salamo.  Cf.  Salomo.  —  G.  dau  Luc,  Gos  sitôt. 
Salapinel.  —  B.  de  Paris. 

Salasi.  —  Daude  de  Pradas,  Ben  deu  esser  (Il  y  a  troi-s 
Sales,  dans  ile  Roueirgue  —  Cf.  Constans,  Livre  de 
VEpervier,  L'une  était-elle  une  résidence  des  co-mtes 
de  Rodez?  Cf.  Gaujal,  Ess,  hist,  IV,  381.  Chab.).  R. 
Cornet,  A  S.  M.  d'Albeges 

Salec  Malec.  —  Guiraut  del  Luc,  Ges  sitôt. 

Salern.  —  A.  de  Pegulhan,  En  aquel  temps.  Joan  d'Aii- 
bussoji,  En  Nicolet,  Ricas  Novas,  En  la  mar  major, 

Salerna.  —  Uc  de  S.  Cinc,  Peire  Guilhem  de  L,  (Metge 
dû  S.). 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  439 

Salignac.  Cf.  GuiRAUT  DE  Salignac. 

Sal]viistre,  —  Anon.,  Bona  domna, 

Salo.  —  B.  d'Alamainan,  Amies  Guigo. 

Salomo.  —  Anoji.,  Cour  (T amour.  Palais  de  Savieza, 
Aiioni.,  Bona  Domna;  Lo  sen  volgra  {Gr.,  461,  154); 
Mas  duna  ren.  A.  de  Pegulhan,  Lan^uan  ehanton; 
Maintas  vetz  sui  enquirUz.  A.  de  Mareuil,  Razos  es, 
B.  Gfirbodiel.  S'ieu  anc  nulh  temps,  B.  d-e  Paris.  F.  de 
Rpmaffiis,  Na  bêla  dona.  Gava'uda,Deza/n-/)ur<zfz.  Guil- 
liem  et  Guilhem.  Guilhems,  prims  iest,  G.  Olivier 
d'Arles,  Escrich  o  iruep.  G.  de  Cabrera,  Cabra.  G.  de 
Ca/lanison,  Faéet,  93  R.  G.  Riquicr,  Ara  s'esfors  En- 
veios.  Marcabru,  Vautrier;  Pax  in  nomine;  Soudadier 
pér  cul.  Maitfre  Ermengaut,  Temps  es  qu'ieu.  P.  Car- 
denal,  Tos  temps  volgram.  P.  de  Corbian,  13,20.  P. 
Vidal,  Ajostar.  PistoJeta,  Ara  agues  eu.  Pons  de  Cap- 
dueil,  Domna,  eu  pren.  R.  d'Orange,  Apres  movâ  'vers. 
RoiStang  Berenguier,  Si  com  trobam.  S.  de  Girone,  Su- 
chier,  Denhm.;  Can  era  paucs;  Totz  nobles  Seyner. 
Uc  de  la  Bachellerie  (Uc  Brunet),  Coindas  razos.  Ugo 
Catoila,  Amies  Marcabrus.  Zorzi, S'iea  trobes.  Cf.  encore 
Mahn,  Gé-J^.  I.  p.  183 

Salonic.  —  E.  Cairel,  Pos  chai.  F.  de  Romaais,  Una 
chanso  sirventes.  P.  Vidal,  Pos  ubert  ai  {Marques  cui  es 
Salonics,  le  marquis  de  Mon! ferrât).  R.  de  Vaqueiras, 
No   m'agrada. 

Salsas.  —  G.  de  Berguedan,  Bernariz  ditz  de  B.  Pons  de 
la  Gardia,  Farai  chanso. 

Salussa,  Saluza.  —  A.  de  Pegulhan,  Li  fol  eil  put  (Lo 
Marques  que  ten.).  G.  Ademar,  Tant  es  d'amor. 

Salutz  (Bels).  —  Zorzi,  Mal  aja  cel. 

Salvatja,   Salvatga.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimerics 


140  ONOMASTIOLE    DES    TROLBADOLRS 

(Cf.  aussi  du  même  la  jx)ésie  inédite  du  ms.  Campori, 
En  vos  ai  mesa,  Sludj  fil,  rom,,  VIII,  454).  L.  Cigal-a, 
Manric  no  niagrada.  Nicolel  de  Turin,  N*Uc  de  S. 
('ire  sabers.  Uc  de  S.  Cire,  En  aissi  com  son  plus  car; 
Si  ma  donù\  X'Ainis.  Il  s'^gll,  clans  tous  c-cs  oxemp^les, 
de  la  môme  persamie  que  dains  rartiele  suivant. 

Salvatja  dWuramala.  —  Alberlel,  En  amor.  Dans  la 
même  j^èce  il  est  question  de  la  sœur  de  Salvatja, 
Béatrix;  Bergert,  p.  85,  86.  G.  Ademar,  Tant  es  d'amor, 

Salvatja  de  Londre.  —  Lantelm,  Raimon  una  dona, 

Salvatje.  —  L*expressioai  Conori  del  Salvaije  se  ren~ 
contre  pllusieurs  fois  chez  les  troubadours  (et  aussi  chez 
tes  anciens  poètes  italienis)  par  exemple  dans  Sordel, 
Pos  nom  tenc.  Cf.  les  exemples  dans  l'édition  die  Sordel 
par  de  Lollis,  p.  259. 

Salve  (  =  Sauve,  Gard?).  —  Daoïde  de  Bradas  (?),  Per  la 
doits  temps. 

Samson,  Samson.  —  Anon.,  Bona  domna;  Lo  sen  volgra, 
B.  de  Born,  Lo  coms  m'a  mandat;  Pois  lo  get^A  (Il 
s'agit  de  Samcho).  Gavauda,  Un  vers  vueil  far.  G.  de 
Berguedan,  Un  sirventes  ai  a  basUr,  G.  Riquier,  Ara 
sesfors,  Enveios.  P.  de  Coirbian,  19.  Peyre  Trabustal, 
Amies  Raynaul,  P.  Vidail,  Aiostar,  Serveri,  Suehier, 
Denkm,  Catola,  Amies  Mareabruns,  Zorzi,  S'ieu  trobes. 

Samuel.  —  P.  de  Corbian,  19. 

Sancha.  —  (Sanche  d'Aragon,  femme  de  Raimon  VII  ?). 
Uc  de  S.  Cire,  Nulla  ren. 

[Sancha,  femme  d'Alfon-se  II  d'Aragon].  —  Allusion*-^  : 
P.  Vidal,  S'en  fos  en  cort,  B.  de  Bopn,  Pos  lo  geui^ 
terminis.  G.  de  Berguedan,  Un  sirventes  ai  en  cor. 


ONOMASTIQUE    DÈS    TRÔUBADOUl^S  Mt 

[Sancha  de  Provence].  —  Femme  de  Sancho  d'Aragon, 
qui  gouverna  la  Provence  pour  son  frère  Alfonse  II 
juisfiu'en  1185.  Allusion  dans  Rambaut  d*Eirâs  ?  Cf. 
Bergert,  p.  65.  n.  2. 

[Sancha  de  Sicile].  —  Femme  de  Robert  d'Anjou,  Compl, 
liob. 

Sancha  (?).  —  P.  d«e  Cois,  Si  col  solelh^^, 

Sanchas.  —  A,  Daniel,  An  si  quel  cHm. 
Saxcihtz.    Cf.    NoNO. 

Sancho.  —  R.  de  Vaqueiras,  Del  rei  dt Aragon,  P.  Vidal, 
Bem  pac.  Cf.  encore  Santz  et  les  deux  exemj>les  de  R. 
de  Bonn  à  Samso. 

Sanciners.  —  Rostang,  Bels  senher  Dieus. 

Sanctor.  -^  Tcnson  d'Elias  d'Ussel  et  de  G.  Faidil. 

Sandra  de  Soraigna.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  A'/l/mcnV.s. 

Sangar.  —  P.  de  Corbian,  19. 

Sangla.  —  P.  de  Cols,  Si  col  so/c/fts.  Cf.  Sancha  et  Per- 

SANGl'A. 

Sangi  IN.  —  G.  Rainol,  Auzir  cugei.  G.  de  Cabrera, Cobra. 
Sangiiniers.  —  G.  de  S.  Gregori,  Dregz  e  razofi. 

Sans.  —  R.  d'Angleterre,  Ja  nuls  hom. 

Sansonha.  —  B.  de  Born,  Non  puesc  mud/ir,  G.  de  Ca 
lanson,  Bels  Senher  Dieus. 

Sanssa.  —  R.  de  M  ira  va.î,Grans  mesiiers. 


i\i  ONOMASTIQUE    DÉS    TUOtjBÀDOUftS 

Sant.  —  Chercher  au  nom  de  choque  saint,  stwr.out  pour  les 
premières  lettres,  les  noms  que  Ton  ne  trouverait  pas 
dans  la  liste  suivajite. 

S.  Agusti.  —  G.  de  Cervera,  Proi\,  670,  855 

S.  AiMox.  —  B.  de  Born,  Quan  la  novela  flors. 

S.  Andrieu.  —  P.  Cardenal,  Mon  sirvenies  iramei. 

S.  Antoni  (Vescoms  de).  —  M.  de  Montaudon,  Pos  Peire. 

S.  AsTiER.  —  B.  de  Bom,  Pois  Veniadorns. 

S.  Bernart.  —  G.  de  Cervera,  Prov,,  282,  739,  831,  035, 
1089. 

S.  Bertolmieu.  —  G.  Biquier^  Al  car  onrat  senhor. 

S.  Cere.  —  Uc  de  S.  Cire  et  Giraut,  ternson.  Cf.  S.  Sere. 

S.  Chastes.  —  P.  de  Cardenal,  IJafar  del  comie  {Mongefi 
de  S.  C). 

S.  Cler  (?).  —  Calega  Panza,  Ar  es  sazos, 

S.  Dalmatz.  —  M.  de  Monta udo«,  Be  menueja. 

S.  Daims.  —  'Compl.  Bob.  G.  Faidit,  Erns  nos  sia  guUz, 
P.  Cardenal,  Qui  vol  lai  fais,  B.  de  Vaqueiras,  Del  rei 
d^  Aragon. 

S.  Domexges.  —  B.  Cornet,  père,  Un  sirvenies, 

S.  DoNATZ.  —  Amon.  (G.  Olivier  d'Arles),  Vers  es  que  bo- 
na,  B.  Carbone!,  Trueb  que  (Banfseh,  Denkm.  8.  Ed.  A. 
Jeanroy,   cobla   X). 


ÔS^OMAStlÔLÈ    DES    TRÔUBADOtJhS  44!l 

S.  EsPERïTz.  —  G.  de  Borneil,  Ben  es  dreiiz,  S.  de  Girone, 
Mal  dit  :  Oracio  de  tôt  dia^  e(b. 


S.  EsTîER.  —  B.  de  Bonn,  Pois  Veniadorns, 

S.  Faraltz.  —  R.  de  Tons,  A  toiz  maritz. 

S.  Felitz.  —  P.  Vîdal,  Son  bon  apoderalz  (Saial- Félix, 
nom  de  lieu).  S.  de  Giron.o,  Oracio  de  loi  dia.  Cf. 
Bertran  de  s.  F. 

S.  Flor  (Ville).  —  A.  de  Pegulhan,  Per  razo  naluraL 

S.  Fr ANSES.  —  Cornet  père,f/n  sirvenles, 

S.  FuLCRAN.  —  R.   Gaueelm,  Cascus  plor. 

S.  Gabriel.  —  P.  Vidal,  Bem  pac. 

S.  Gexis.  —  S.  de  Girone,  Si  cel  que  dilz, 

S.  Geroxim.  —  G.  de  Cervera,  Proj;.,  325,  372,  550,  558. 

S.  Gn.i.  —  P.  Cardenal,  L'afnr  del  comte.  Riras  Xovas, 
Pus  par  m, 

S.  GiROAis.  —  Tensoin  de  Tomas  et  Je  Bernado. 

S.  Gregori.  —  Comte  de  Poitiers,  Farai  chansoneta.  G. 
de  S.  Gregori,  Dregz  e  razos. 

S.  Gliuiem.  —  A.  Daniel,  Doutz  hraitz, 

S.  Jacme.  —  Cercamon,  Lo  pkting  comens,  G.  de  Ber- 
guedan.  Eu  non  cuidava.  G.  Riquier,  Al  plus  noble, 
Lanframe  et  Simon,  Car  es  tan  conoissens.  Maiestre 
Malien    de    Oueroy,   Tant    xuy    marrilz.    P.  Cardenal, 


I 


(it  o.SoiLVsnoLi:   m::»  trolo-ukilIuï 

Uafar  dél  comte.  P.   de  Corbian,  25.  P.  Viilal,   Bem 
pac. 

S.  Jaufrei.  —  P.  Cardeoa!,  L'nfi^  del  comte. 

S.  JofLW.  —  A  non.,  Ar  roi  tôt  quant  e<§  {Riv.  fit.  rom.,  I. 
10)  ;  Tôt  lo  mon  vei  {Gr.,  401,  J^JT).  A.  de  Pegulhan. 
Per  razo.  B.  de  Bom,  Greu  m'-es  deiscendre  (=Sam4- 
Jean  d'Aiigély)  ;  \fon  chan  fenisc.  Cercamon,  Assatz 
es.  Gavauda,  Crezens.  Geneys.  G.  Fisueira,  Ja  de  far 
un  sirrentcs.  G.  Riquier,  Karitatz.  Isnart,  Del  sonet 
(Lerba  San  Joan).  M.  de  MoiUaudon,  L'autre  jorn.  P. 
Cardenal,  Un  estribol  ;  Un  sirv entes  novet.  P.  de  Cor- 
bian, 23  {San  Joan  BaptUta).  H.  Cornet,  Per  tôt  in  mon 
(San  Joan  de  Jérusalem).  R.  Gaueelm,  Cascus  planh. 
R.  Jordan,  Ben  es  camjcUz.  R.  de  Vaqueiras,  Ar  pren 
comjal.  S.  de  Girone,  Jram  lunya. 

S.  JoRGi.  —  A.  de  Belenoi,  Cossiros.  P.  de  Ladîls,  Ve- 
rnis Dieus. 

S.  JoRTz,  —  R.  de  Vaqueiras,  A'o  m'agrada  (Cf.  Bratz 
S.  JoRTz)  ;  Truan. 

S.  Jn.iA.N,  JoLiAX.  —  Comte  de  Poiliers,  Ben  vueil  que. 
G.  de  Bomeil.  Toi  swucei.  Marcabru,  Senher  X'Aldric. 
M.  de  Montaudon,  Lauire  [orn.  P.  Vidal,  Bonnven- 
iura  ;  Tari  mi  veiran.  R.  d'Orange,  Pos  trohars. 

S.  I^LXART.  —  B.  de  Born,  Un  sirvenles  cui.  Comte  de 
Poiliers,  En  Alvernhe. 

S.  Lairex.  —  Anon.,  Bona  genz.  G.  d'Apchier,  Cominal 
vielh  fine  ;  Mos  Combinais.  M,  de  Montaudon,  Quant 
tuil  aquisl. 

S.  LoBERc.  —  Ameus  de  la  Broquelra,  Quant  reverdejon. 


1 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  445 

S.  Lois.  —  Compl.  Uot).  (S.  Lois  de  Marseiilfe). 

* 

S.  Macari.  —  U.  Cornet,  .4.  5.  Mofcel  dAlb,  (Uorde  de 
S.  Maeari). 

S.  Marc.  —  Anoii.,  Vers  es  que  bonu.  B.  Carboiid,  Bar- 
tsch,  Denkm,  8;  éd.  Jea'iuroy,  cobk  X;  cf.  suipna  S. 
DoNATz;  ici  aussi  il  y  a  utd  jeni  de  moîts.  Comite  d)e  Pro- 
vence, Carn  el  Ongla,  G.  Anolier,  El  nom  de  Dieu  (jeu 
■de  mois).  P.  de  Corbian»,  "^5.  S.  de  Girone,  Tolz  hom  fai 
mal. 

S.  Marcel.  —  M,  de  Monlaudon,  Fort  m'enoja  (ou  bien 
S.  Marsal?)  h.  Cornet,  A.  S.  Marcel  d'Albeges, 

S.  Marsal.  —  B.  de  Born,  Ges  no  mi  desconort.  Comte  de 
de  Poitiers,  Farai  un  vers,  G.  de  Borneil,  Aram  plalz 
(lenson  avec  Linhaure).  M.  de  Monta u<lon.  Fort  m'enola 
(?  cf.  supra  S.  Marcel).  U.  d'Orange,  Mahn,  Werke,  I, 
85. 

S.  Marti.  —  Anon,  Finamens;  L'autrver,  G.  <te  la  Tour, 
De  S.  Marti  me  clam.  \L  de  Montaudon,  Fort  m'enoia; 
So  auzes  dire.  P.  Cardeaal,  Ab  votz  dangel.  R.  Gau- 
celm,  A  penas.  R.  de  Miraval,  Ben  ajal  cartes  {Las 
fons  S.  Marti),  R.  de  Va<|ueirais,  Bêla  tant  vos  ai. 

S.  Marti  (Raimon  de).  Cf.  Raimon  de  S.  M. 

S.  Marti  de  Tors.  —  G.  de  Bergueilan,  Consiros. 

S.  Massenz  (—  Saimrt  Maixent).  —  M.  de  Montaudon, 
Senher,  s'aguesseiz. 

S.  MvriEu.  —  A.  de  Pegudhan,  Ara  parra. 

S.  MiQUEL.  —  M.  de  Montaudon,  Be  nienuela  per  S,  Sal- 
vaire;  Fort  m^cno'ia;  L'autre  /orn.  R.  Gaucelm,  Cascus 
planh. 


446  ONOMASTIQUE    DES    TROLBADOLRS 

S.  NicoLAL.  —  A.  de  Pegulhan,  Lanquan  chardon,  Cerca- 
nion,  Ab  lo  Pascor. 

S.  Peire.  —  Anon.,  A  Deu  coman.  B.  Carl>oi>el,  Per  espas- 
sar.  B.  de  Caslellanie!,  Ara  puois  iverns,  Cailega  Panza, 
Ar  es  sazos,  Gaviaoïd^i,  Palz  passien.  P.  de  Ck>pbia'n,  24. 
G.  Figueira.  D'un  sirvenles  far.  M.  de  Manjlawion, 
Ouan  iuii  aquisi.  P.  d'Auvergne,  Dieus  cera  vida.  P. 
Carde»iial,  A/on  sirventes  iramel;  Un  esiriboi;  Un  sir- 
ventes  novcl,  P.  de  Capdueil,  En  honor, 

S.  Poxs.  —  Pujol,  Dieus  et  Anwrs;  Si  mais  damur  (Ab 
baye,  près  de  M-airseiile). 

S.  Poxs  de  ToMEiRAs.  -^  G.  Rk|uier,  A  Snnl  Pus  (Saiiil- 
Poiis,  chef-liem  d'arrondisfiemenil,  HéiauH). 

S.  Privât.  —  Marcabni,  EHorncl, 

S.  Raphaël.  —  P.  Vidal,  Bem  pac. 

S.  Remezi.  —  P.  de  Corbimi,  33. 

S.  Salvaire.  —  Cencamon,  Ab  lo  Pascor,  M.  de  Mon4au- 
don,  Be  rnenueja;  Fort  m'enueja, 

S.  Segir.  —  Marcoail,  Una  re. 

S.  Sere.  —  G.  die  Borjieil,  Car  non  ai  loi,  (I^  plupart 
des  rnss.  donneont  Sere,  mais  M.  Kolsen  écrit  Terre^  qui 
d  ailleurs  n'est  donné  par  aiicuii  ans.  Auilre  exemple  de 
S.  Sere,  G.  de  Bomeil,  Be  for'  oimais.  Cf.  encore 
S.    Cere). 

S.  Se  VER.  —  B.  de  Bom,  S'ieu  fos  aissi, 

S.  ToMAs.  —  P.  d'Auvergne,  Lauzafz  sia,  P,  de  Cor- 
bian,  24. 


ONOMASTIOLE    DES    TROUBADOURS  447 

S.  ToMAs  (Coms  de).  —  B.  de  Boni,  Geîil  part.  Ce  serait, 
d'après  M.  Thomas,  un  comte  anglais,  Ramulfe,  comte 
de  Chester. 

S.  Ylaire.  —  Maroabruin,  Al  son  desviat. 

Santa  Catarina.  —  Torroella,  Fcuilu,  8,  1068. 

S.  Cecilia.  —  G.  de  Cervera,  Prov.,  392. 

S.  Clara.  —  Compl.  Rob.   . 

S.  Cristiana.  —  G.  de  Berguedan,  Un  irichaire, 

S.  Fre.  -^  P.  CardcinaJ,  Lafar  del  comte, 

S.  Maria.  —  Anon.,  Finamens.  Calega  Panza,  Ar  es 
sazos.  Comîpl.  Rob.  F.  de  MairseUJe,  Vers  Dieus.  Fraire 
\Ienre.  G.  Faidit,  Cascus  hom  deu,  Geneyis.  G.  de  Cs- 
l>es.tain.h,  Lo  dous  cossire  (Miss.  OER).  G.  de  Boipneil, 
Reis  glorios.  G.  Ri«quier,  Al  pus  noble,  L.  Cigala,  En 
chanian;  Gloriosa  Santa  Maria;  Oi  Maire.  P.  d'Au- 
vergne, Bêla  m'es  (S.  Maria  dOrien).  P.  Cardenal, 
Un  sirv&ntes  novel.  R.  Gauceilim,  Cascus  plor.  Sail  de 
Scôla,  De  ben  gran  ioi.  S.  de  Gi.ro<ne,  Reis  Castelas; 
Se  voleiz  dir.  Un  templier. 

S.  QuiTERA.  —  R.  de  Vaqueirais,  Aras  quan  vei. 

S.  Seglixa.  —  (Nom  de  lieiu).  S.  é&  Girone,  Entre  Caldes. 

Santonge.  —  B.  de  Bom,  leu  chan.  G.  de  Bomeil,  Razon 
e  luec.  Ue  de  S.  Cire,  Un  sirventes. 

Santongier.  —  E.  de  Barjols,  Amors  que  vos.  G.  Faidit, 
Sitôt  m'ai  tardai;  Tant  ai  sufert. 

Saxtz  .(Dom).  —  P.  Rogier,  A^o  sai  don  chant. 


448  OXOMASTIQUP    DES    TROUBADOURS 

SaoiXa.  —  G.  dan  Linc,  Ges  sitoi* 

Sara.  —  Gavâucla,  Eu  no  sui  pars.  Zorzi,  Ati'essi  com  lo 
(jameL 

Sardenha  (<î€ril  quelquefois  Serdamia).  —  (Sardaigne). 
B.  d'Alajnanoo,  Pos  anc  nous  valc,  Tensoa  de  Granel 
et  Bertram.  G.  de  Berguedan,  Un  sirventes  côi.  G.  Ma- 
gret, Ma  donam  ten  près.  h.  CigaJa,  Homs  qwe  dona; 
Si  mos  chans  fos.  P.  de  l«a  Gavaraiia.  P.  Vidal,  Pos 
uberl  ai  (Marques  de  S.).  11.  de  Vaqueiras,  Honréz 
marques;  Truan, 

Sardo  (Forme  génoise).  —  R.  de  V-cqueiras,  Domna,  ianl 
vos  ai' 

Sarlux  (Arlux  ?).  ^-  Marcabrun,  Al  dcpartir.  Cadux, 
près  de  Moulpel'lier  ?  Ci.  éd.  Dejeaniie. 

Sarra.  Gf.   Sara. 

Sarragosa.  —  B.  die  Boni,  Rtmsa,  lan  creis.  G.  de  Ber- 
g'Uedan,  Amies  Marques. 

Sarrazi,  Sarrazin.  —  A.  de  Beleaioi,  Ja  non  er  twedut. 
B.  d'Alamanon,  D'un  sirventes,  B.  de  Born,  Fulkela, 
vos;  Un  sirventes  forai.  B.  de  Rovenac,  Ja  no  vuelh. 
Calega  Panza,  Ar  es  sdizos.  Cercaînon,  Lo  plaing 
comenz.  Daspol,  Forlz  trislors;  Senhor  aulatz.  F.  de 
Mxurseille.  «/a  no  volgra,  G.  Faidit,  Fortz  chcûuza;  Era 
nos  siai  guitz.  Gavauida,  Senhors.  Goirmonda.  G.  Acte- 
mar,  Non  pot  esser;  Pos  vei  que  reverdeiol.  G.  Fi- 
prueira,  D'un  sirventes.  G.  de  Berguedan,  Un  trich(ùre. 
G.  Magret,  Auzir  cugei.  G.  dJe  Bormeil,  Cor  non  ai  ioi; 
En  un  chojitar;  Tais  gen.  G.  Riquier,  Bem  degra;  Guil- 
hem  de  Mur,  que  cufa  far;  Karitaiz;  Christias  vei  peril- 
har;  So:\KEn  Enric.  Guiraudet  lo  Ros,  Amors  me  des- 
trenli.  .1.   Rudel,   Lanquan  li  jorn.  L.   Cigaia,  Si  mes 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  449 

chans  fos.  Maircabruai,  Emperaire  per  mi  M.  d-e  Mon- 
laudon,  Aissi  com  cel  qua  pla(f:  Uauirier,  P.  d'Auver- 
g^ne,  Al  decebrar  ;  Lo  Sctihcr.  P.  Gardenail,  Si  tort  non 
ai;  Senher  N'Eble;  Tan  son  vcUen,  P.  Vidal,  Ane  no 
mori,  Peirol,  Pos  flum  Jordan,  Po-ns  de  Gapdifteil,  So 
quom  plus.  R.  d'Orange,  Amors  com  er.  R.  de  Mira  val, 
Chans^  cant  non  es.  l\.  de  lois  Salûis,  Nom  pose  partir. 
R.  Vidial,  Abrils  is^la.  T'Oimsoii  d'Aicart  [del  Fossat]  et 
cle  Girart  (Suchier,  Denhm.,  I,  297). 

Sarrazixa.  —  J.  Rudel,  Ouan  lo  rius.  Teiison  de  Beniado 
et  de  Tomas. 

Sarzan.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimer  les.  Cf.  Aiglina. 

Satax.  —  G.  do  Ca«la9iiSon,  Fadel^  92.  i\.  de  VaqUeinas, 
Ar  vei  escur, 

Sauc.   —  P.   Vidail,   Ges  pel  temps  (Saûc,   filis  d'Albar). 

Saûl.  —  G.  de  BergUtedau,  MtM  o  fe.  P.  de  Corbiaii,  20. 
Rostang  Bereiigiiicr,  Pois  de  la  mar. 

Saura.  —  Guiigo,  Visl  ai  Bertran. 

Saurel.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

Sal  Ri.xA.  —  B.  Carboinol,  Ronci. 

Saut.  —  (Pays  de  Sauilt,  Aude).  P.  \'idaJ,  De  ehantat* 

Sava.  —  (La  Save,  afflueu-t  de  gauehe  de  la  Garonne).  G. 
d'Espagne,  Sieu  en  Paseor  no  eantavijSi 

Savaric.  —  Anon.,  Seigner  Savaries.  B.  de  Bom,  Ouan 
vei  lo  temps,  G.  de  Puyeibo4,  Per  amor  del  bel  ;  LUin 
grans  amors  corals.   Rieais  Nov^ns,   En   la\  mar  major. 


450  ONOMASTIQUE    DES    ïllOUnADOLRS 

Teiison  do  S  a  varie  ot  die  Preljosit  <le  Valeitsa.  Uc  de  S. 
Cire,  Ane  cnemics  ;  Nulhs  hom  no  sap  ;  Servit  aurai, 

Savartes.  —  P.  die  Gavaret,  Peironei,  en  Savartes.  P. 
Vidal,  Quant  hom  es.  R.  Vidal,  Abrils  issia, 

SaVASONA.  Cf.  GuiLHEM  DE  SavASOXA. 

Saves.  —  P.  Rogiier,  Ges  non  puesc, 

Savi.  —  (Peut-êtiie  -cetliui  don*.  Fr.  MicJiel  a  cilé  un  vers. 
Chaib.).  S.  de  Gironie,  Suchier,  Denkm,,  I,  540. 

Savis  (La).  —  Gadeînteit,  A  l'orne  melz, 

Savoia.  —  A.  Daniel,  Can  chai.  B.  de  Born,  Ara  sai  eu  ; 
Fulheta  vos,  G.  de  Berguediains  Trop  ai  estât  {Cagot  de 
Savoia),  G.  de  Borneil,  Gen  m'esiava,  P.  Bremon,  Ben 
es  razos  ;  Pos  partit  an,  Uc  dei  S.  Ciirc,  Un  sirvenies 
(Il  s'agit  d'Amédée,  comte  de  Savoie). 

Savoia  (Albertet  de).  —  Uc  d-e  l'Eseura. 

Savoia  (Coms  de).  —  E.  de  Barjolls,  Puois  vei  (Thomas 
I  die  Savoie).  P.  Raimon,  Ab  son  gai  plan  (Thomas  I). 
Pistoleta,  Mdinta  gen  (Thomas  I). 

Sa\  oiA  (Co*mfteis.sa  de).  —  Alberlet,  Ah  son  gai  (Mairgiheirile, 
femme  de  Thomas  I  de  Savoie  ?  Bergertt,  p.  44).  E.  de 
Barjols,  Bon'aveniura  (Béaitrix  de  Savoie).  Cf.  pour 
d'autres  aHusions  Béatrix  de  Savoie. 

Savoia  (Miidons  db).  —  R.  de  Vaqueiraô,  Truan  (Margue- 
rite, femme  die  Thomas  I). 

Savoxa.  Cf.  Enric  de  Savona. 
Sebeli.  —  R.  de  Vaqueiras,  Truan, 


ONOMASTIQUE    DES    TROtBADOtRS  451 

Seciatz.  —  G.  del  Baus,  En  Gui  a  iort. 
Segon  (Mon).  —  G.  de  Boriieil,  Car  non*  ai  joi, 

Segui.  —  A.  de  Mareuil,  Tan  m'abeCis.  Gomties'se  de  Die, 
.4  chantdr  m'er, 

Seglr.  —  B.  de  Born,  Pois  Ventadorns.  G.  de  Borneil, 
Nalha  rcs  a  chantar  (Crida  scgur)  ;  Tôt  suavet. 

Seglr.  —  P.  Vidal,  Ges  del  joi:  Pus  ubert  ai  (Est-ce  un 
nom  propre  ?). 

Seldixa  de  Mar.  —  Génoise,  sœur  de  Nicolas  de  Mar 
(Cf.  ce  mol)  el  de  Lanfranco  Je  Mar,  qui  furent  comsuls 
de  Gênes  enlre  1187-1189.  R.  de  Vaqueiras,  Uonralz 
Marques..,,  ar;  Aram  digalz,  liaimbaui  (AUusian).  Cf. 
P.  Rajiia,  Homaniiiy  XVII,  178;  Schuto^ona',  Episi. 
di  R.  di  Vaxfueiras,  p.  78. 

Selo.  Cf.  Salo. 

Sembeli  (Bee).  —  P.  Vidal,  De  chantar;  Ges  pel  temps. 

Cf.  encore  Estêeama  de  So. 

« 

Semiramis.  —  A.  de  Mareuil,  Dona  genser. 
Semitalr.  —  (Minolaure).  G.  de  Calanson,  Fadet,  88. 

.Seneca.  —  Gavauda,  Lo  vers  deg  far,  G.  Olivier,  Seneca 
dis;  Seneca  que  fo.  , 

Senescal  (Lequel?).  —  Calera  Panza,  Ar  es  sazos. 

Seneses.  —  V^iu  de  S.  Cire,  Una  dansela. 

Senhas  (Eblox  de).  —  G.  le  Brum,  Nueg  e  [orn.  Cf.  Eble 
de  Sagna. 


452  OXOMASllQtL    DES    TROLBADOLR^ 

SitNffoR  (I/einj>ereur  T).  —  P.  d'Auict^ne,  Lo  Senher  que 
[ormei, 

>fi:MiOR  (Mo\).  —  U,  de  Vaqueiras,  Senher  VAimar, 

?*»;%*•% iiiK.  —  G.  de  Benrucdaii,  L'/i  Inchaire. 

*S»;m>,  —  G.  de  Ciilaii^on,  Fadel,  9^S.  (  =  Sichon?). 

StfNAciiKRiii.  —  B.  de  Paris. 

.Sei'lix're.  —  F.  de  Marseille,  Oimai»,  Geneys.  P.  Vidal, 
A  per  pauc, 

Skhwa.   —  G.  de   Bcrguedan,rn  Irichaire. 

Serdagxa  (  =  Cerdagiie).  —  Maiestre  Maliens  de  Querev. 
P.  Vidal,  De  chanlar;  Ges  pel  temps.  R.  de  Mira  val, 
Baiona,  per  sirvenles, 

Si:hk\a.  Cf.  DoMEix  Serena. 

Serena  lo  Vielh.  —  G.  lo  Ros,  A  lei  de  bon  servidor, 

SfinoR  (Una).  —  Ramberti  de  Bwvalel.  S*a  Mon  Restaur 
(\h'*nlr\\  (fEsl;  Cf.  Bcrgert,  p.  82,  83).  Il  est  fait  allu- 
sion à  la  Seror  de  Gui  de  Cavaillon,  dans  ^  chanson 
Doas  coblas  el  il  semble  que  Falconet  y  fasse  aussi 
ailliîision';  cf.  Bcrgert,  p.  109;  renvoie  à  SchuWz-Gara, 
ZeilH.  rom.  PhlL,  IX,  124.  MaifT©  Ermengaul  adrcsôs 
nncî  lettre  à  sa  Cara  seror.  Aimeric  de  Belenoi,  dans  sa 
chanson  En  amor  trop  (  =  Alberiet  de  Sisteroji,  Tant 
i'H  damor)  parle  tle  Selvaggia  [d'Auiramate]  et  de  sa 
Hcror,  Cette  sonur  s  api>elait  Béatritz  d'Aumala  ;  Ber- 

g(Mt,   p.   86. 
Si;in»f:\H  (Lo).  -  -  Zor/,i,  Alressi  com. 
Sehha.         Murcoal,  Una  ren. 


0\OMASTIOLIi    DES    TROLUADOLI^S  453 

Serventes  (Bel).  —  Daude  de  Pradas,  Trop  be  rn  estera, 

Serveri  [de  Girone].  —  S.  de  Gircxne,  Entre  Caldes;  En- 
tre Lerida;  Se  voletz  dir;  Totz  hom  (jeu  de  mois  sur 
SER  el  vERi.)  Autres  exem-ples:  A  la  pluya  al  ven;  Aprefi 
lo  vers  commenta;  Com  es  ta  mal;  Entr'Arago  e  Na- 
varraK  De  Pala  a  Torosela;  Francs  reis  humils;  Gentil 
domna;  Pus  no  vey  leijs;  Prometre  ses  dan;  Si  per  nuill 
temps;  Tant  ay  el  cor.  Mal  dit;  Oracio  de  tôt  dia;  Faula, 

Ses  Enj.vn  (Mon).  —  E.  de  Barjols,  Amors,  que  vos. 

Ses  Merce  (Xa).  —  A.  de  Mareuil,  Cui  que  fin    Amors. 

Ses  Xom.  —  R.  d'Orange,  Escotatz. 

Sesvria.  —  P.  de  Co.rbian,  19.  Gf.  Cesaria. 

Sestairo.  —  R.  de  Tors,  A  totz  maritz, 

Sevvsto.   —   R.  de  Vaqueirafi,    Valen  Marques, 

« 

SiBiîJ.A.  —  G.  de  Calarvson,  Fadet,  115.    . 

SiBiiDA  (Na).  —  G.  de  Bei^ueJan,  Reis  s'anc  nul  temps, 

SicAR.  —  R.  de  Vaqiioiras,  Mo  m'agrada, 

SîfART.  —  G.  de  Cabrera.  Cabra. 

SiCART  DEL  PiECîi  Lairext.  —  G.  RiquicT,  A  cet  que*  deu 
voler. 

SioRAc.  —  P.  d\\uver£çne,  Dieus  vera  vida, 

Sifre.  —  Tenson  de  Mir  Bernarl  el  de  Sifre. 


454  OXOMASTIOLI-:    des    TllOLliADOtnî^ 

SiG\\.  —  Tenson  d-e  Giraut  et  Peiro.net.  Cf.  notre  édition 
de  Jean  de  Nostredame.  R.  d'Orange,  En*  aiial  rimela 
{(fAix  iro  ansigna). 

SîLLiN.MNZ  (?).  —  A.  dan  Luc*  En  chaniard. 

SiMEON.  —  P.  do  Corbian,  19,  Rostang  Berenguier,  Si 
com.  irobam. 

Si  MM  AN  (?).  —  G.   de  Rerguedan,  Cavalier. 

Simon.  —  R.  de  Miraval,  Bertran,  si  fossetz. 

Simon  [Doria].  —  Simom  Doria,  Car  es  lan;  N'Alberi; 
Segri   En  Ja^:me  Grill. 

Simon  de  Montfort.  —  B.  de  Born,  A  iornar  rner  (La 
piècje  n'est  pas  de  B.  de  Born).  Cf.  enicore  Monfort. 

SiNAGOGA.  —  G.  de  Bergu-eda-n,  Trop  ai  estât. 

SiRAx.  —  A.  dau  Luc,  En  chantarel. 

Sire  (En).  —  A.  de  Pegulhan  (sajis  autre  indiealion  dans 
Chabaneau).  Perdigon,  Verges  {Lo  dous  sire). 

Sirven.  —  Peirol,  Pos  flum  Jordarp, 

Su  RAC,  SivRAi.  —  B.  de  Born,  Pos  Ventadors,  (Civrai, 
Vienne). 

So.  —  P.  Vidal,  De  chantar  (  =  Usso,n,  Ariège).  Cf.  aussi 
les  \ovas  de  Vhereige. 

SonEiRAs.  —  G.  Faidit,  Jauzens  ah  grau. 
SoBiRA,  —  G.  Faidit,  D'un  dous  hei  plazer. 


MM' 


ONOMASTlOtK    t>ËS    TnOLBADOtnS  \ob 

SoBiRATz  (Comtessa  de).  —  A.  de  Belenoi,  Fins  e  leials  : 
Jtû  non  er    credut,  A.     die  Peguillian.,     Eissamen    com 

Vazimans.  (Elvira  d-e  Sobiratz,  femme  du  dernier  comte 
d'Urgel,  Ermengaud  VllI,  1183-1208). 

SoBRECARA  (iNa).  —  Danse  anon.,  Pos  ses  par, 

SoBREcoRs  (Mon).  —  A.  Daniel,  Pos  brailz  e  crilz, 

SoBREGAUG  (Mon).  —  M.  de  Foissan,  Be  volria  quar. 

SoBRELUEXH.  —  G.  R.  de  GiraneJa,  La  clara  lutz  ;  Gen 
niapareilh. 

SoBREPRETz  (Na).  —  S.  dc  Girone,  Cavayers  e  sirvens  ; 
Cuenda  chanso  ;  Manhs  r*icx  ;  Sitôt  s'es  braus. 

SoBRETOTz.  —  G.  de  Bomeil,  A  ben  chaniar  ;  Alegrar 
me  volgra  ;  Ben  m'era  bel  ;  Chant  en  broil  ;  De  chan- 
iar mi  fora  ;  Era  quan  vei  ;  Leu  chansoneta  ;  Lo  doux 
chaniz  ;  Los  apleitz  ;  Nulha  res  a  chantar  ;  Obs  m'agra; 
Quan  creis  la  fresca  fudha  ;  Qui  chantar  sol  ;  Razon 
e  luec  ;  Ses  vdler  de  Pascor  ;  Si  per  mo. 

SoBRETOTz.  —  P.  Rogier,  9i  com  celui.  (P.  Rogier  veut 
qu'om  Appelle  ainsi  île  marquis  Comrad). 

SoLAs  (T-o).  —  G.  d'Apchier,  Cominal  vielh  flac, 

Soi.ATz  DE  OuER.  —  G.  de  BoipneiJ,  Bem  plairia, 

SoLELHA.  —  Anon.,  Domna,  messaig'eu  sui  (Gr,,  461,  60). 

SoMEiRAs.  —  G.  de  Rerguetckn,  Chansoneta. 

SoRAir.NA.  —  G.  de  la  Tour,  Pos  NWimerics. 

SoRc.  —  G.  Rainol,  Auzir  cugei. 


\ob  ONOMASTIQUE    DES    TllOUnADOUnS 

SoRDEL.  —  AïKMi.,  Ane  al  temps  ;  De  lot  quant  nia  ;  Bem 
merav(*il.  A.  de  Pegiulhan,  Quan  qu'eu  feses  ;  Li  fol  cil 
put,  B.  d'Akimon,  Bertrans,  lo  py  ;  Doas  damnas  ; 
Pos  anc  nous  imlc  ;  Nuls  hom  non  dcu  ;  Moût  m'es 
greu.  Blacasseit.,  De  guerra  fui  ;  Per  cinq  (tenson  aveo 
Sordel).   B.   de  Caisitellaine,   Ara  pueis   iverns,   Granet, 

.  Pos  ai  comte.  G.  Figueira,  N'Aimeric  queus,  J.  d'An- 
bu-Sisan,  Vostra  dona  segon,  L.  Cigala,  Studi  fil,  rom.j 
V,  Al  ;  ibid,^  p.  51.  P.  de  CaiStelnou,  Oimais  nom  cal. 
P.  Gudlhem  de  Toloza.  Pujol,  SU  mais  danîor.  En  Re- 
forzait,  D'un  cavalier,  Ricas  No  vas,  En  la  mar  maior  ; 
Lo  bels  terminis  ;  Pus  partit  an  ;  Sim  ten  amors  ;  Tan 
fort  m'agrat,  Terkson  du  Comité  de  Proveiice  avec  Sbr- 
del,  Gr,,  437,  37  (Archiv,  50,  381).  Tenson  de  G.  de  la 
Tour  eit  de  Sordeil,  Totz  hom  me  van,  Uc  de  S.  Cire, 
Messi'cr  Albric, 

SoRE  d*Amors.  —  Anon.,  Cour  d'Amour, 

SoRiA.  —  N'Eble  et  son  Seigneur  (leimson). 

SoîmADiER.  —  Marcahrun,  Soudadier  per  cui  es  {ovens. 

Soudan,  Souda.  —  Daude  de  Pradas,  Beia  m'es,  Peirol, 
Pos  flum  Jordan,  R.  de  Va-rrueiras,  Arasi  pot  hom. 

Stafarda.  —  B.  de  Cartel  lame,  Guerra  e  trebalh, 

Sun  A  DE  Casauot.  Cf.  Casalot. 

Sur.  —  A.  de  Pegulhan,  N' Elias  conseil  vos  deman,  A. 
Daniel,  Dous  braitz,  B.  de  Born,  Ara  sai  eu  ;  Puois  lo 
gens  terminis,  B.  d'Alamanon,  Qui  que  s'esmai,  Durand 
de  Paernas,  En  talent,  F.  de  Lunel,  Roman,  G,  de  S. 
De&dier,  El  temps  quan  vei.  Poire  d*yVlvergne,  Lo  fuelhf^. 
Peirol,  Pos  flum  Jordan,  R.  de  Vaqueiras,  Ar  vei  Cficur, 

SuRAUis,  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  181  R. 


ONOMASTIQUE    DES    TROLBADOURS  457 

Slria.  — Anon.,  Fou  la  (isic)  nuls  hom  {Archiv^  34,  376). 
A.  de  Pegulhian,  Ara  parra,  B.  d'Alamaaioni,  Ja  de  chan- 
tar,  B.  "de  Rovienaç,  Ja  no  vuelh.  Calera  Paiiza,  Ar  es 
sazos,  F.  de  Lun»el,  Al  bon  rey,  G.  Faidit,  Conçus  hom; 
Era  nos  sia  guilz  ;  Fortz  chauza  ;  Mas  'la  bêla,  G.  de 
Boriieil,  A  ïonor  Dieu.  L.  Cigaila,  Si  mos  chans  fos.  L. 
Gatelus.  P.  d'Alvergime,  Lo  Senher.  P.  Bremon,  Me'i 
oill  (un  gran.  P.  Bnemon  lo  Tort,  En  Abril  quan  (attri- 
bué aujsôi  à  B.  die  Venta do-ur).  P.  Gardemoal,  Be  volgra, 
P.  VidaJ,  Sim  laissava.  R.  de  Vaqueiras,  No  m'agrada. 
Un  Templier,  Ira  e  dolor.  Tomiers,  Si  col  flacs, 

Surian,  Suriana.  —  Ricas  Novas,  Ries  près  ferms.  Autre 
exemple  douteux  danns  R.  de  Vaqueiras,  Truan,  Cf. 
Bergeirt,  p.  104. 

SusEST  (  =  Sussex,  Angileterre).  —  B.  de  Bonn,  Ane  nos 
poc  far. 

Suzanna.  —  P.  d'Auvergne,  Dieus  vera  vida,  P.  cte  Cor- 
biao,  21. 


Tabaria   (Tibériade).  —  P.  Vidal,  Sim  laissava. 

Tabor  (Monti).  —  A.  de  Pegulhan,  Ara  parra. 

Talairan.  —  B.  de  Born,  Ges  de  far  sirv.  (Elie  V  Ta- 
lairaiD:,  comte  de  Périgord)  ;  Un  sirventes  eui. 

Talbs.  —  P.  de  Gorbian,  31. 

Talhaborc.  —  (Taillebourg,  ChaiPeinteHlnférieure.)  B.   d* 
Bomi,  Pois  Ventadorns. 

Talhafer.  —  (Guillaume  V  Tailtefer,   comte  d'Angou.î(^ 
me  ;  Stimming,  B.  de  Born,  3*  éd.,  p.  159).  B.  de  Born, 
Pois  Ventadorns  ;  Quan  la  novela  flors. 


488  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Tamiza  (?).  —  L.  Cdgala,  lenson  avec  R.  Robin. 

Tan.  —  L.  Cigala,  Estiers  mon  grat. 

Tanisse  {?).  —  R.  de  Tors,  Per  Vavinen  pascor  (Lo  rei 
Enrk  de  T,  corr.  e  rie  ?  Chab.). 

Tantalis  . —  (Nom  de  femme).  Tandon  enire  Enrk  el  Ar- 
ver, 

TantaluiS.  —  Raiinon  et  La-nlelm.  .R.  de  Vaqueirns,  Aram 
requier, 

Tar.  Cf.  Val  de  Tar. 

Tarantais.  —  B.  de  Bom,  Al  dous  nou,  (Tarentaise  ;  la 
plupart  des  mss.  dorment  Talaniaise  ;  cf.  Stimming,  B. 

de  Bom,  3*  éd.,  p.  182). 

Tarasco.  —  B.  de  Born,  Lo  coms  ma  mandat.  G.  Adeonar, 
Ben  a^r'ops,  Olivier,  Aiian  leu  com,  Tenson  de  P.  Tra- 
busital  et  de  Raynauit  des  Très  Sauzes.  P.  Vidjal,  Si 
saubesson  mei  dilL  Cf.  encore  Ricautz  de  Tarascon  et 

GuiLHEM  de  TaRAjSCO. 

Tarascon  (Guilhem  de)  —  G.  de  Berguedan,  Mal  o  fe, 
Joaoi  de  PeniMus. 

Tarascona.  —  G.  dan  Luc,  Ges  sitôt, 

Tart  Si  Près.  —  G.  de  BormeiH,  Quan  brancal  brondels. 

Tartaion.  — Coiwbe  dtei  Foix,  Frwices, 

Tartari.  —  Mootanhagol,  Per  lo  mon.  P.  Cardenal,  Sen- 
tier N'Eble  ;  Tan  son  valen. 

Tartarona.   —  Taoïred,  Falconet  de   Guilhelmona. 


OÇJOMASTlQLt:    tHiS    TROLJB.VDOURS  459 

Tartases.  —  g.  de  Caladispn,  Facfe/,  103,R.    , 
Tartaz  (Vicomte  die),  ^-r  Cacbmel,  De  nulla  ren. 
Tartres.  —  Un  Templi-er^  Ira  e  do/or. 
Tartz.  —  S.  de  Girone,  En  breu  sazo. 
Tarzana  —  B.  A.  de  Mon.ou<c,  Er  quan  li  rosier, 

Tast  e  Milan.  —  P.  Vidal,  Tart  mi  veiran  (Le-  texte  est 

...    \  i 

dau.tieux  ;  cf.  notre  édition). 

■*  I  .  . 

'  '  -  "         •    ,  •  ■  's' 

Tatalan.  —  Anon.,  Quan  vei  'la  flor. 

Taunais.  —  (Tonnay,  Glmpenle-Mérieure).  Bj/^^de.  BiQirn, 
Pois  Ventadorns.  ^      .         .   . 


.  \ 


Taurel.  —  G.  Figueira,    Un  nou  sirvenies..   Tejison  de 
Tau<rieJ  et  de  Failconet. 

Tebas  —  B.  de  Paris.  G.  die  Gabmna,  Cabrau^P...  deiCor- 

bian,  32. 

.    .  .  '  • , 

••  •  ■.•-.•■  •  •■  •  < 

Tebes.  —  S.  de  Giirone,  Si  cel  que  diiz, 
Tedals  Alrigs.  —  R.  de  Tors,  Amies  Gaucelm. 


Tederic.  —  R.  Cori;i(et,  D'orne  subiil. 


;rï1 


•  ? .»  « 


Tefania.  —  Pujolos,     su  mais  damor  (Texte     de  M  : 
Appel,  Prov.  Chr,^).  .. 

•  Temple.  —  Daspol,  Scinhor  aujatz.  Peirol^^s  flum  Jor- 
dan, R.  de  Castelnou  (P.  ;  Cardenal),  Moiï  siri>€nie<i 
tramet.  Rostang  Berenguier,  Pos  ■  desamar  (Cavalier 
del  T.).  Sordel,  Cel  que  niafi. 


400  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Temple  Salamo.  —  Marcabru,  Pax  in  nomine. 
Templier.  —  Tenson  de  Blaicâ'tz  et  de  Boixafe  (Gr.,  97,  10). 

Tempra.  —  B.  de  Born,  Fulheta,  ges  autres;  S'abrUs  e 
folhas;  Rassa  m'es  (Stiinmm.g  lit  yAtempres), 

Terensis.  —  B.  Carbonel,  Cor  digas  me, 

Teriaca.  —  A.  de  Pegulhan,  Si  ciim  V arbres. 

Teris.  —  G.  de  Calajrison,  Fadel,  148  R. 

Termen.  —  (Termini,  Sicile).  R.  de  Vaqueiras,  Senher 
Marques. 

Terra  Major.  —  B.  de  Bom,  Cortz  e  guerras  (Autre  ex- 
empk  cité  par  SUmming,  B.  de  Bom,  3*  éd.,  Aimeric 
d€  Be»lenoi,  Gr.,  9,  20,  et  non  10,  20,  comme  l'écrit 
StimAiing). 

Terragona,  Tarragona.  —  G.  dau  Luc,  Ges  sitôt.  G.  de 
Berguedan,  Un  sirventes  voit  (Uarcivesque  de  T.). 

Terre  (?).  —  J.  d'Aubusson,  Vostra  dona. 

Terric.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra. 

Tertones.  —  L.  Cigaia,  Studj  fil,  rom.,  V,  53. 

Tervagan.  —  A.  d'Orlhac,  Ay  Dieus  !  B.  de  Bom,  Ane 
nos  puoc. 

Teza.  Cf.  Pons  de  Teza. 

Tesaur  (Mon).  —  G.  Faidit,  Cascus  hom;  De  faire  chanso 
(De  cui  es  Monferratz);  Moût  a  pdignat;  Sitôt  nonca 
{Mon  bel  T.).  R.  de  Barbezieux  (?),  Pois  qu'en  midons, 

TiBAUT.  —  Anon.,  Senher  Savarics.  B.  de  Bom,  Quare 
Vii  lo  temps.  R.  de  Vaqueiras,  Guerras  ni  plag. 


ONOMASTIQUE    DES    tllOUBADOURS  461 

TiBAUT  DE  Barbayra.  —  P.  de  Ladite,  Vercds  Dieus, 

TiBERS.  —  A  non.,  Papagai. 

TiBERS.  —  P.  de  Cardenal,  Cel  que  fe  {Piramus  c  T,). 

TiBEs.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 

TiBORC.  —  Uc  de  la  Bacalaria,  Digas,  B,  de  S.  F.  A.  de 
Sescas,  En  aqueVmes  (Parente  de  GuUhelma,  dona  de 
la  Ilha), 

[TiBORc  DE  Mon r alisier].  —  Mariée  à  Wulgrin  III,  <50inte 
d'Angoulème,  puis  au  seigneur  de  Montausier).  Allusion 
dans  B.  de  Bom,  S'abrils  e  fuolhas;  et  dans  Jordan 
Bonel,  S'ira  damor.  Cf.  Bergert,  p.  24. 

'i'iBORc  DE  Proensa.  —  G.  d'Es^>agne,  La  gala  semhlasa. 

TiDEus.  —  B.  de  Paris.  G.  de  Cabrera,  Cabra.  Tenson 
entre  Arnaul,   Foie  et  Guilhem. 

ÏIERN   (BeATRIX   Dt).    Cf.   BeATRIX   DE   T. 

TiERTz.  Cf.   Dalmatz  de  Tiertz. 

TiEs,  Tyes.  —  A.  de  Pegulhan,  Cel  que  sirais,  G.  Faidit, 
Al  semblan  dei  rei  lies.  G.  de  Borneil,  Dei$  bels  digz, 
P.  Vidal,  Bonaventura,  Sordel,  Planher  vuelh.  Zorzi, 
SU  mons  fondes, 

TiGRis.  —  A.  Daniel,  Er  vei  vermeils. 

Timor.   Cf.   Raimox  de  Timor. 

TiNTiMiAC.  —  A.  de  Tinlinhac,  Lo  [oi  comens:  Moût  dezir. 

Tir.  —  Anon.,  Lo  sen  volgra,  A.  de  Mareuil,  Tan  m'a- 
helis,  B.  de  Paris.  Gaucclm,  Cosin  ab  vos.  G.  de  Ca- 


4éè  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

lansbn,  Fadei,  170  R  (Derrer D).    R.    de    Vaqueiras, 
Aram  réguler  (Samit  de  Tir). 

TiRiACA.  —  Dooiné  par  deux  mss.,  A  et  B,  à  la  place  de 
Bels  Castelans  ou  Reis  Castellans,  dans  Aimeric  do 
Peguihan,  Gr,,   10,  50,  Cf.  Bergert,  p,   113. 

Tisban.  —  A.  d«e  Mareuil,  Tan  rnabelis. 

Tisbes.  —  A.  de  Mareuil,  Dona  genser,  E.  de  Harjols  (ou 
plutôt  G.  de  Sailigniiic),  En  alretaL  R.  de  Vaqueiras, 
Aram  requier,  Rufîn  et  Izarn,  Vos  que.amaiz. 


•'.i 


TiTAORAVA.  . —  (Titgravo,  Auglel-crre).   H.  de  Boni,     Ane 
nos  puoc. 

Titbaut:  ; — fB.  de  Boni];  Quan*  vei  lo  temps,  (Alusion  à 
la  chanson  des  Aliscans  ;  Titbaui  est  un  roi  sarrasin). 


::••■":•..        ...         •       ■  ..         ,  >     :: 


ToARCES.  —  (Pays  de  X^ouars,  Deypc-Sèvres).  Uc  de  S. 
Cire,    Un  sirvenies. 

Toartz.  —  B.  de  Boni,  Pois  Verdadorns  (Thouars). 

ToBiA.  —  R.  (le  Vaquieras.  Del  rei  d  Aragon  consir  (fici 

de  T), 

■■'.'.  ..    ^     ■ 

ToESCo.' *--•  R.  dé; Vaqueiras,  Bêla  domna  tant  vos  ai. 

Toleta.  —  B.  de  Born,  Pois  Ventadorns;  Puois  lo  gtns, 
B.  de  Paris.  G.  do  Mur^  D'un  sirvenies  far.  G,  Riquier, 
Sitôt  s' es  grans.  Marcabru,  Emperaire  per  mi.  P.  Car- 
denal,  Las  amairilz. 

ToLo.  —  (Toutan,  Var).   P.  Vidal,  Ajostar,  Cf.  encore 

GuiLHEI.MA    DE    ToLO. 

î  .  •  .  ,    •  •        . 

ToLOMEifs.  -^'  \non.,'Ben  es  Vfesds  (Gr.,  461,  48).  Peirol, 
Moli   m'entremis. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  463 

ToLONJA.  —  lie  de  S.  Cire,   Un  sirvontes, 

ToLosA,  ToLozA.  —  A.  de  Pegulhon,  De  Berguedan.  B. 
de  Bom,  Lo  coms  rna  maridat;  Rossa  tan  creis;  S'ieu 
fos.  Blacassel,  De  guerra  fui,  Gormonida.  G.  de  Ber- 
guoiam,  Arondeta,  G.  Figueira,  D'un  sirvenles;  Nom 
laissava.  G.  de  Monlanhagol,  Bel  nies  ;  Del  tôt  vey. 
Joios  de  Tolosa,  L'auirier.  Mareabru,  Al  départir,  M. 
de  Montaiidon,  Fort  menoig,  P.  d'Auvergne,  Chaniarai 
daquestz,  P.  Cardenal,  Cel  jom:  Tais  cuja  bc\  P.  Rai- 
mon,  Ar  ai  ben  d'amor,  P.  Vidal,  Drogoman  ;  cf.  auissi 
De  chanlar;  Neus  ni  gels,  R.  Com-el  (Als  bos  troba- 
dors  de  Toloza).  Sicart  de  Marvéjols,  Sordel,  Planher 
vueil;  Pueis  Irobat  ai;  Lo  reproviers.  Tenson  entre 
Arnaut  et  Guilhem,  Or.,  201.  5.  Tomiers,  Si  col  flacs, 
La  suseriptiooi  de  la  poésie  de  la  comteisse  de  Die,  A 
chanlar  m'er,  est  dans  M  :  Una  donna  de   Tolosa, 

Tolosa  (Comte  de).  —  A.  de  Pegiilhan,  Amor  a  vos,  B. 
de  Rovenae,  Ja  no  vuelh.  R.  de  Rorn,  .1  tornar  nier 
(N'est  pas  de  R.  d^  Bom);  Guerra  e  vantais.  Gavauda, 
A  la  plus  longa  nuech.  G.  Ademar.  A^on  pot  esser  (Lo 
mdhor  comte  de  la  crestianiat;  est-ce  bien  l-e  comte 
de  Toulouse  ?).  G.  de  Herguedan,  Reis  sanc  nul  temps. 
Montagna.uoI,  Dd  tôt  vei  remaner,G.de  Cavailhon,  Sen- 
hcr  roms*.  M.  de  Montaudon,  Be  m'enueja.  P.  d'Auver- 
gnc,  (Imntarai  (Raimon  V).  P.  Cardenal,  Be  volgra. 
P.  W.  de  Tolo/.a,  Ar  ai  ben  d'amor,  R.  Vidal,  AbrUs 
issia.  Sordel,  Lo  reprovier  ;  Planher  vueil  (Raimon 
\TI).  Zorzi,  Von»  laissarai  (Alfonse  de  Poitiers).  Sus- 
cription  de  la  ton  son  entre  Folquet  et  Poroier,  dans 
le  ms.  P. 

Tolosa  (Comtesse  de).  —  G.  de  Salignac,  Per  solatz  e 
pcr  déport  (Valcm^  reina),  P.  Vidal,  Estât  ai  gran  sazo, 
R.  de  Mira  val,  Tais  vai  more  chan.  Dans  la  plupart 
de  ces  exemple6  il  est  fait  allusion  à  une  Comtessa  ou 
a  une  Reino,  de  même  que  dans  l'exemple  suivant  :  A. 
de  Pegulhan,  Defilreilz  cochatz.  Pour  la  comtesse  de 
Toulouse,  voir  surtout  Elionor. 


464  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

ToLOZAN  (Comte).  —  G.  Figueira,  Del  preveire  major. 
ToLVERA.  —  Dauphin  d'Auvergme,  Reis  pois. 

ToLZA  (  =  Toulousain,  contrée  du  Toulousain).  —  A.  de  Be- 
lenoi,  Pos  Dieus,  A.  de  Marsan,  Qui  conte.  B.  A.  de 
Mon€uc,  Er  quart  li  rosier,  Berenguier  de  Palazol, 
S*ieu  anc  per  fola.  B.  de  Bom,  Pois  lo  gens.  Gavauda, 
Senhors.  J.  Rudel,  No  sap  chanlar.  Marcabru,  Aujaiz 
de  chan,  M.  de  Montaudon,  Vautre  jorn,  Montanhagol, 
A  Lunel  lutz,  P.  Bremon,  Pus  partit  an,  P.  Vida),Afa 
volontalz;  Tart  mi  veiran.  Pons  de  la  Gardia,  Forai 
chanso,  R.  Vidal,  Abrils  issia,  Sordel,  Puois  nom  tenc. 
Uc  de  S.  Cire,  Nulla  ren;  Uff  sirvenies, 

ToLZAN  (Coms).  —  B.  de  Born,  Un  sirventes  farai,  B.  Ar- 
naut  de  Moncue  (Peire  Cardenal),  Ancmais  tant  gen, 
B.  d'Alamanon,  Ur^  sirventes.  J.  Rudel,  No  sap  chantar. 
J.  Aguila,  S'eu  anc  per  foL  Monlagnagol,  A  Lunel; 
Bel  m'es  quan:  Ges  per  mxilvestat,  Montan,  Coms  de 
Tolsan. 

ToMAs.  —  Tenson  de  Tomas  et  de  Bernado.  P.  de  Cor- 
bian,  21  (l/apôtre  Thomas). 

ToMAs  DE  Neumata.  —  Bouafc,  SenKEn  Blaca^. 

Tomas  (de  Savoie).  —  L.  Cigala,  En  Tomas. 

ToMAziNA.  —  R.   de  \'anueiras,   Truan, 

TOMEIRAS.    Cf.    SaNT    Pos   DE    ToMEIRAS. 

Toxis.  —  Suscription  de  Tépitre  de  G.   Riquier,  Al  car 
onrat  Senhor. 

TopiNER  (?).  —  d.  de  Rornoil,  Bem  plairia. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  465 

ToR.  —  Ricas  Novas  (Durand  Sartre  de  Carpenlras),  Vil 
Sirventes  {Lo  viel  senhor  del  Tor). 

ToR  David.  —  (Défense  de  Jérusalem).  Peirol,  Quant 
amors, 

Tor  Miranda  ou  Mirmanda.  —  B.  de  Boiui,  D'un  sirventes 
(Tour  de  défense,  à  Orange;  allusion  à  la  légende  de 
Guillaume  d'Orange). 

ToRAN.  —  Rich.  d*Angletere,  /a  nuls  hom  près. 

ToRAT  (Peire).  —  G.  Riquier,  tenson  avec  P.  Toral. 

ToRCHo,  ToiCHO.  —  B.  d'Alamanoin,  Amies  Guigo,  (Cf. 
Téiition  S.  de  Grave,  jp.  81). 

ToRENA.  —  (Tunenine,  Lot).  B.  de  Bom,  Cazutz  sui  (Il  est 
question  des  trois  sœurs,  filles  du  vicomte  de  Turenne; 
ce  sont  :  M.aeut,  Elise  ou  Adélaïde  de  Moii'tfort  ei  Maria 
de  Veantadour  ;  S.  Bergert,  p.  14  sq.  et  Sli-mming,  B. 
de  Born,  3"  éd.,  p.  13)  ;  Cel  que  camia  ;  Pois  Venta- 
dorns. 

ToRENA  (Veseoms  de).  —  E^uilha. 

ToRNAis.  —  P.  de  Ladils,  Mossen  Ramon, 

ToRNEL.  —  P.  CardenaJ,  Tostemps  azir  (Variantes  de  la 
tornia«da,  Appel,  Prov,  Chr.^  (Toumel,  Lozère).  Cf. 
GuiGO  DEL  ToRNEL,  ot  Ann,  du  Midiy  1916. 

ToRNEs  (Habitaiits  de  Tours  ?).  —  B.  de  Bom,  Volontiers 
feira. 

ToRNES.  —  Cadeffiet  (ou  M.  de  MonlauJon),  Era  pot  ma 
domna  (Coin»fcrée  de  Tureame). 


^66  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

ToRNus.  —  G.  de  Calanson,  Fadet,  113  R  (Nirmus  D). 

ToRo.  —  P.  Vidal,  Ajostar,  (ViiUe  4e  Palestime  ;  cf.  Tho- 
mas, Romania,  1914,  p.  595). 

ToRoiNNA.  —  (La  Touraime).  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes. 

ToRONET.  —  Blacas,  Mahn,  Werke,  II,  1321 

ToRosELA.  —  (ToroeMa  de  Montgri,  Catalogne').  S.  de 
Girone,  De  Pala  a  Torosela. 

ToRREN.  —  S.  die  Giroinie,  Près  d'un  iardi. 

Tors.  —  Anon.,  Domna,  vos  m'aveiz,  Alegret,  Aissi  com 
cel.  B.  die  Rovenâe,  J(Ju  no  vwdh.  B.  de  Bom,  Al  dous 
nou  ;  Mon  chan  fenisc  ;  Quan  vei  lo  temps.  G.  de  Bor- 
neiJ,  Ben  niera  bel.  P.  Carde-mal,  Bel  m'es,  P.  Vidail, 
Bem  pac  ;  De  chaniar. 

Tort  N'Avetz.  —  G.  de  Borneil,  Per  far  esbciudir.  P. 
Rogier,  Ges  nom  par  ;  Non  sai  don  chant  ;  Per  far 
esbaudir  ((aT.  su'pra  G.  de  Bomoil);  Tant  ai  mon  cor^ 
Il  s'agit  d'Ermengarde  de  Narborune  ;  cf.  J.  Angla-de, 
Les  troubadours  à  Narbonne  (Mélanges  Chabaneau. 
]>.  739)  et  Bergert,  p.  7,  8. 

ToRTATZ.   Cf.   BuRLATZ. 

ToRTONA.  —  R.  de  Vaqueiras,  D'amor  nom  tau  (Dona  de 
Tortona).  Alliisioms  daims  Ges  sitôt  et  Savis  e  fols,  du 
même  R.  de  Va-queiras.  Cf.  Bergert,  p.  104,  et  ci-dessous 

TORTONES. 

J'oRTONBs.  —  Albert  Marques,  Aram  digaiz,  (Pays  de 
Tortona.   Honte   Italie.   Var.   Cartones,   Cardones, 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  467 

ToRTosA.  —  G.  de  B^irguedan,  Joglar  not  desc,  Olivier 
del  Temple,  E^iat  aurai, 

ToRTz  (Pons).  —  G.  d'Apchi<er,  Cominal  vieil  flac. 
ToscA,  Toscan.  —  G.  Riquier,  Tant  m'es  ronratz. 

ToscANA.  —  Anom.,  Vauirier  fui  a  Caleon,  A.  de  Pegu- 
Ihan,  Ara  par  ben,  Calega  Panza,  Ar  es  sazos,  L. 
Gatelus.  P.  Vi^dal,  Ma  vdloniatz.  R.  de  Vaque-iras, 
Trudn.  R.  de  Tors,  Amie  Gaucelm.  Uc  de  S.  Cire,  Si 
ma  domna  N'Alais, 

TosTEMPS.  —  F.  de  Marseille,  Amors  m'era  ;  A  !  quan 
gen  !  Sitôt  me  soi  ;  Tostemps  ;  Per  Deu  amor  ;  Ja  nos 
cug  hom  ;  Los  mais  damor  (L'envoi  n'est  pas  authen- 
tique ;  cf.  l'édition  Slronski)  ;  Moût  i  feiz  gran  pecat  ; 
Cantar  mil  torna  ;  Greu  fera, 

Tot-Mi-Plai.  —  Peirol,  Bem  cuiava.  (Il  s'agit  de  Béa1a*ix 
de  Viennois,  fille  du  marquis  de  Monlferrat  Guilhem 
IV  ;  Bergert,  p.  91).  Pons  de  la  Garda,  Tan  son  apen- 
satz  ;  Totztemps, 

Trainac.  —  (Treignac,  Corrèze).  B.  ck  Born,  Non  puesc 
mudar, 

Tramontana.  —  R.  de  Barbezieux,  Pois  qu'en  midons, 

Trans.  —  Isnaçt,  Trop  responi. 

Trebetllia.  —  P.  Oardenal,  Tan  son  valen, 

Tremoleta.  —  M.  de  Monta udon,  Pos  Peire  (Trem^yîetal 
Catalas), 

Trems.  —  Poins  de  la  Gairda,  Farai  chanso, 
Trencaleos.  —  E.  de  Barjolis,  Bels  Gazanhs, 


4:68  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Tretz  (Domiia  de).  —  BLacatz,  Peirol,  pos  venguiz  (11 
s'agit  de  Guilhelmeta,  nièce  de  Blacatz,  mariée  à  Go- 
defroy  de  Trelz  ert,  Toulon  ;  Bergert,  p.  50). 

Trevagans.  Cf.  Tervagans. 

Trevisa.  —  Ricas  Novas,  En  la  mar  maior,  lire  de  S.  Cire, 
Una  ddnseta, 

m 

Trevisana.  —  Anon.,  Uautrier  fui  a  Caleon. 
Triex  (En).  —  P.  Cardeoial,  D'un  sirventes  far, 
Trinatz.  —  Olivier  del  Temple. 

Tripol.  —  P.  Vidal,  Son  ben  apoderatz,  Pei»rol,  Pos 
flum  Jordan, 

Tristan.  —  Anon.,  Bona  domna,  vosire  pretz;  Cour  d*A- 
mour;  Dona,  pos  vos  ai;  Lo  sen  volgra;  Papagai;  Si 
trohes,  A.  de  Mareuil,  Tan  m'abelis,  A.  de  Marsan, 
Qui  conte.  A.  de  Pegulhaoi,  Ades  vol  de  Vaondcmsa; 
Era  par  ben,  B.  de  Venladour,  Tant  ai  mon  cor  (Tris- 
tan  Vamador).  B.  de  Bom,  Dorca  pois  de  mi;  Molt  m* es 
descendre  (Dans  le  premier  exemple  il  s*agit  de  Tris- 
tan, époux  d'Iseut,  dia-ns  le  second  Tristan  est  un  senhdl 
qui  désigne  siaffis  doute  Tiborc  de  Montausier;  cf.  les 
éditions  Thomas  et  Stinwning).  B.  die  Paris.  Datido  de 
Pradas,  Sitôt  m'ai  près,  F.  de  Marseille,  Meravîlh  me. 
F.  de  Romans,  Aucels  non  Irob.  G.  de  Berg^iedan,  Un 
sirventes  ai  (Senhal).  G.  de  Cabrera,  Cabra.  Jaufro,  Su- 
chier,  Denhm,  Ogie-r  Novella,  Per  vos  bêla  dousa  (Del 
broc  don  bec  Tr,)  P.  Cardenal,  Cel  que  fe;  Tostemps 
volgram.  PeiroJ,  Dalfin,  sabriatz  me,  Pons  die  Gapdeuil. 
Astrucs  es  cel;  Domncs  eu  pren;  Qui  per  neci  cuidar, 
Rambaut  d»©  Vaqueiras.,  Engles,  R.  d'Gran^,  Non  chant 
per  ausél,  Raimon  Bistortz  d'Arles,  Aissi  col  fortz  (Jeu 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  469 

de  mots  sur  Tant  Trist  et  Tristan).  R.  de  Miraval, 
Be  nxagra  del  bel  temps;  Trop  an  chauzit.  R.  Vidal, 
So  fo  el  temps.  S.  de  Girone,  Sitôt  no  suy  (Tristayn^; 
Aragones  eu;  En  breu  sazo.  T«e«ôon  en-tne  Amiault,  Foie 
et  Guilhem.  Ujc  de  k  Baicalairia,  Per  grazir,  Zorzi, 
.l/re.Nsi  com  io  gamels, 

J'histan  (Mon).  —  B.  de  Vetn/tadour,  Amors  e  queus  es; 
Lo  rossignols;  Quan  voi  la  laudeta,  Bergert,  p.  126; 
Zingajneiili,  Studj  Medievali,  1,337. 

Troia.  —  B.  de  Born,  Fulheta  vos.  G.  de  Calainson,  Fa- 
det,  75.  G.  de  Cabrera,  Cabra.  P.  de  Corbian,  32.  R. 
de  Vaqueiras,  Truan. 

Trut-Li  t-Lurut.  —  Marcabru,  L'iverns  vai. 

Tubor  (?).  —  J.  d^Aubusson,  Vostra  dona. 

Tudela.  —  P.  de  Cardenal,  El  mon  non  a. 

TuG.  —  P.  de  Corbian,  32  (=  Tilaxs,  Chabaineau). 

Tutais.  —  G.  d'Apchier,  Uauirier  trobei  (Vair.  Ruget, 
Chabaneau). 

TuLH.  —  A/non.,  Palais  de  Savieza. 

Turc.  —  Anon.,  Forgea  (sic)nuZs  hom  {Archiv,  34,  376). 
A.  de  Belenoi,  Cossiros.  A.  d'OrIhac,  Ay  Dieus.  A.  de 
Pegulhan,  Ara  parra.  B.  d'Alamanon,  Pois  chanson. 
CaJega  Panza,  Ar  es  sazos.  Dauphin  d'Auvergne,  Reis 
pcfi^:  Vergonha  (Turcs  de  Mairona),  Durand  de  Paer- 
nas.  En  talent.  Elias  CaireJ,  Oui  saubes  dar.  Tenson 
d'Elias  d'Ussel  et  de  Gaucelm  Faidit  (Gr.,  136,  2  =  167, 
13).  F.  de  Lunel, Roman.  F.  de  Romans,  Quan  cug  chan- 
tar;  Tomatz  es.  G.  Faidit,  Fortz  chauza.  G.  de  Berguedan, 
(Jn  sirventes  di,  G.  Figueira,  Del  preveire   ma'ior.  G.  de 


470  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Borneil,  Ben  es  dreg.  L.  Cigala,  Si  mos  chans  fos, 
Montagixagol,  Ges  per  malvestat.  M.  de  Montaudon, 
Vaulrier,  Olivier  d«e  la  Mar.  Olivier  de]  Temiple.  P. 
Cardenal,  De  sirventes;  Tan  vei  io  segle.  P.  Vidal, 
Bem  pac.  P-oircl,  Quant  amor^,  G.  de  Capdieuil,  En  ho- 
nor  del  paire,  R.  Gaueelm,  Ab  trebaUis.  Un  Templier, 
Ira  ci  dolor.  R.  de  Vaqueiras,  Aras  pot  hom  ;  Conseil 
don;  No  m'cdjgrada,  R.  d'Orainge,  Entre  gel    e  vent. 

Turc  Malec.  —  A.  Daniel,  Pois  Raimons.  R.  de  Durfort, 
Turc.  Malec,  a  vos  mi  teing^ 

TuRCA.  —  Dame  chanitée  par  Maistre  Ferrari;  Bergert, 
p.  99, 

TuRCA.  —  Rostang  Berenguier,  Pos  de  sa  mar  (gens 
turca), 

TuRNus.  —  G.  de  Calarnson,  Fadet,  113. 

TuRQUA  (?).  —  P.  Cardenal,  Ab  votz  d'angeL 

Turques.  —  Anon,  Ane  no  cugei, 

TuRQUiA.  —  B.  d'Alamanon,  Ja  de  chantar,  P.  Cardenal, 
Be  volgra;  Cet  que  fe;  Tais  cula  be. 

Tyes.  Cf.  TiES. 

U 

Ubert  (Comte).  —  F.  de  Ro-mans,  Nicoîei, 

Uc.  —  G.  d' Apchier,  Aissi  con  hom.  Marcabru,  Al  dépar- 
tir, Perdigon,  Mais  non  cug  (Probablement  Uc  del 
Baus).  Tenson  d'Uc  de  S.  Cire  et  du  vicomte  de  Turen- 
ne  (Il  ne  s'agit  pas  d'Ue  de  S.  Cire  lui-imème). 


ONOMASTIQUE    DES    TROl  BADOl  RS  iîl 

Uc  DE  LA  Bachallaria,  Ugo.  —  G.  Fâidit,  N'Uc  de  la 
Bwihatlaria, 

Uc  DEL  Baus.  —  Perdigan,  Ben  cdol  mal.  Cf.  emcore  Uc 
et  Bats. 

Uc  Brun.  —  J.  Hudel,  Quan  lo  rius  (Prob^bleimenit  Hu- 
gii-es  VII  le  Brun,  de  Lusignan,  comte  de  la  Marche; 
cf.  éd.  Jeamiroy,  lodex  dios  noms  propres). 

Uc  Brunenc.  —  R.  Vidai],  So  fo  d  temps,  Daude  de  Pra- 
das,Be  deu  esser  (Planh). 

Uc  Catola.  —  Marcabrun,  tenson  avec  Uc  Catola. 

Uc  Garnier.  —  R.  de  Miraval,  Ane  trobar. 

Uc  DE  Mataplana.  —  R.  Vidal,  So  fo  et  temps  ;  appelé 
aussi  N'Ugo,  ihid.  cf.  Uguet. 

Uc  (Comte  ie  Rodez).  —  (Cf.  supra  Rodes).  B.  de  Ven- 
zac,  Pos  vei  l'o  temps;  Iverns  vai, 

Uc  DE  S.  CiRC.  —  Temson  d'U:  de  S.  Cire  avec  Nicoleide 
T'uriin,  avee  Albérie,  nvec  le  vicoiriite  de  Turenne  (deux 
tensons,  éd.  Jeanroy,  xxxv-xxxvi),  avec  le  comte  de  Ro- 
dez (xxxvii-xxxviii),  avec  Giraut,  avec  Certan. 

Uc  Lo  Sort.  —  L.  CigaJa,  Raimon  Robin. 

Ueli.  —  G.  de  Calainison,  Fadei,  167,  (Olein  D.  Lire  Velil). 

Ufanier  (?).  —  Sordel,  Quan  quHeu  chantes. 

Uga.  —  Tonson  de  Jaufiie  et  d'Elias  de  BarjoJe. 

IJgo.  —  B.  de  Venitadouir,  Pel  douz  chant.  B.  de  Bom, 
Gent  part  (Hugues  IX  de  Lusignan,  Hugues  le  Brun). 


472  ONOMASTIQUE    DES    TROLBADOIRS 

U.  de  Miraval,  Ane  trobar.  Teason  del  Chardo  et  d'En 
Ugo.  Teniso-n  du  Dauphin  d'Auvergne  et  d*Uc  (Ugo)  ; 
of.  eneoj^  Uc  de  Mataplana. 

Ugo  n  Amien.  Cf.  Ugo  d'Aven. 

Ugo  d'Aven.  —  G.  de  Berguedan,  Joglar  not  desc.  (au- 
tres vairiantes  Anieu  ou  Aneu;  cf.  Milà,  p.  300,  n.). 

Ugo  de  la  Bacalaria.  —  Tenson  d'Uc  de  la  Bachellerie 
avec  Bertran  de  S.  Félix.  Cf.  Uc  de  la  B. 

Ugo  Brun.  Cf.  Brun. 

Ugo  de  Castilho  (fils  de  Ponis  de  Castilho).  —  R.  Vidal, 
Abrils  issia. 

Ugo  (de  Maensac).  —  Uc  de  Maen/sae. 

Ugoli  (Sier).  —  Uc  de  S.  Cire,  Un  sirventes.  Gf.  Gresoini, 
Manualettoj  Index  et  Zimgarelii,  Iniornx)  a  due  trova- 
tori  in  Italia,  p.  4-5.  D'après  Cnescini,  ce  serait  un  mem- 
hre  de  la  famille  des  Fantolim  de  Cerfugnano. 

Ugon.  —  G.  de  Cabrera,  Cabrcu 

Ugonet.  —  Aaion.,  Ugonet,  val  ses  bisiensa.  L.  Cigala, 
Studi  fil,  rom.,  V,  53. 

Ugonet  del  Far.  —  R.  de  Vaqueiras,  Senher  Marques, 
Cf.  Far. 

Uguet  (de  Mataplana  ?).  —  R.  de  Miravai,  Grans  mestiers 
m'es.  Uguet  (=  Hue  de  Mataplana). 

Ugueta.  —  Blaca-sset,  Mos  volers  es.  Pujol,  Deus  es 
amors;  Si  mais  damor  (=   Huguett©  des  Batix  et  sa 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBAdOUHS  473 

sœur?  Cf.  Berge rt  p.  55,  56,  qui,  à  propos  de  l'exemple 
de  Biaciisiseft  ajomle  qu'ume  aJilusioji  à  Ugueta  se  trouve 
d-aiis  le  sirventes  du  mêm©  Iroubadour  De  guerra  fui.  Il 
ne  sembJe  pas  que  les  exemples  de  Pujol  ou  Pujolos  se 
raippor*bent  à  Hugnetfce  do  Baux. 

Luxes.  —  G.  de  Calimson,  Fadet,  194,  R. 

Ui.piAM.  —  Ma.Lfi"e  Ermangaïut,  Temps  es  quieu, 

Uox.  —  G.  do  Cal.a<risan,  Fadet,  194  R. 

UiiGEL.  —  B.  de  Boni,  Molt  mes  descendre;  Quant  la  no- 
vêla.  Stimminig,  (3®  éd.),  p.  177.  G.  de»  Bergu«edlaii, 
Un  sirventes  micu  voit.  G.  de  Borneil,  Ai  com  m.' aven, 
Alarcabrun,  Hueimais  dei.  R.  d'Orange,  Amies  Rossi- 
gnol, S.  de  Girone,  Com  pusch  de  xanlar;  Près  dun 
lardi.  Cf.  onoore  Guerau  d'Urgel,  Guilhem  d'Urgell. 

Urgel  (Com'.e  d').  —  B.  de  Born,  Un  sirventes  farai,  M. 
de  Moniaudon,  Manens  e  frniris,  S.  de  Girorne,  Cang  aug 
en  corl, 

Urgel  (Bisbe  d').  —  G.  de  Bèrguedan,  Mal  o  Je  (Quel 
évêque  ?). 

Urgel  (Comtesisa  d').  —  G.  de  Borneil,  Ai  com  m' aven, 
R.  VidiaJ,  Abrils  issia. 

Urgoleza  (Terra).  —  Anon.,  Finamens, 

Urgs.  —  S.  de  Girone,  Près  d'un  lardi. 

UssEL,  Cf.  Gui,  Ebles  d'Ussel. 

l^ssoiRE.  —  Dauphin  d'Auvergne,  Rcis  pois.  Richard 
d* Angleterre,  Dalfin. 

UssoN.  —  B.  Folcon,  Ja  no  creirai  dEn  Gui.   Dauphin 

9 


474  ONOMASTIQUE    DÉS    TROUBADOURS 

d'Auvergne,  Reis  pois,  G.  dei  Baus,  En  Gui  a  tort.  Cf. 
encore  So.  (I^sson,  Arièg^). 

UzERCHA.  —  M.  de  Montaudon,Pos  Peire  (Uzerche,  Cor- 
rèze). 

UzERXA.  —  A.  Dianial,  Ans  quel  dm  (Lo  palatz  d'Uzema). 

U/EST.  —  (Uzès,  Gard).  R.  Gaucelm,  A  penas  vauc;  Beh 
Senher  Dieus  (Seigneur  d'Uzès).  G.  de  S.  Gregori, 
Dreg   e   razos, 

UzETGE.  —  G.  de  Berguedan,  Chanson  di.  Uc  de  S.  Cire, 
Un  sirventes. 

UzEus  (?).  —  R.  de  Vaquieinas,  Engles  un  novcL 


V 


Valdona.  —  G.  Jau  Lu<*,  Ges  sitôt. 

Val  Cortes.  Cf.  Raynier  de  Val  Cortes. 

Valei.  —  (Valois;  il  s'agit  de  Cres.py  en  Valois,  Oise), 
R.  de  Rom,  Pois  als  baros. 

Valens.  —  R.  de  Vaqueiras,  A'on  puesc  saber. 

Valensa.  —  A.  de  Mareuil,  Tant  m'abdis,  A.  de  Pegulhan, 
Per  razo  natural.  Comtesse  de  Die.  G,  dau  Luc,Sî  pcr 
Malvatz.  P.  Cardenal,  Be  volgra;  Domna  que  va  ves; 
Falsetatz,  Pistoleta,L(ï  majer  temensa,  Trobaire  do  Vil- 
larnaut,  Un  sirventes  {Veietz  de  Valensa  (D'après 
Appel,   Prov.   Ined.,'  ce    serait    Philippe    (1242-1267), 


ONOMASTIÔLJE    I>ËS    TRÔUbADOUÎlS  A75 

Gallia  Christ,  XVI,  314.  D'après  Crescini,  Manûaletto, 
il  s'agirait  de  Tévêque  Guillauime  I  de  Savoie,  frère  du 
Comte  de  Savoie,  Amédée).  Tejison  de  Lanfranc  et  de 
Lanlelm  (exempd-e    douteux).     Uc  d'à  S.     Cire,  Un  sir- 

venies. 

Valentines.  —  R.  d'OraïUge,  Companho. 

Valenzola.  —  Uc  de  S.  Cire,  Bem  meravii, 

Valflor.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra,  P.  Vidal,  Tant  an  ben 
dig, 

Vaua.  —  B.  de  Born,  leu  chan.  (Valée,  partie  de  l'Anjou, 
près  des  Pojits-de-Cé). 

Vallari  (Joan.)  —  B.  d'Alamanon,  Bertrans,  io  îoi. 

Valvert.  —  Daspol,  Fortz  tristors, 

Vaoueira  (de  L\utrec).  -  G.  Riquier,  Qui  a,  sen, 

Vaquier  (En).  —  Temson  de  Vaquier  et  de  Catalan. 

* 

Vassin.  —  G.  de  Calamsan,  Fadei,  196  R. 

Vaudes.  —  F.  de  Lunel,  Roman,  Iz.arn,  Novas,  P.  Carde- 
na*!,  Ab  votz  d'an^d. 

VegesiSi.  —  A  non.,  Palais  de  Sawieza, 
Veilla  Carcais  (Na).  —  Montai,  Vosir'alens, 

Vêlai.  —  G.  de  Born«eil,  Razon  e  luec  ;  S'anc^  jorn  (Var. 
Rciai,  Déliai),  P.  Cardenal,  AIressi  com  per  fargar  : 
Tan  son  vaien  ;  Senhcr  N'Eble.  P.  Vidal,  Po^  ubert  ai, 
le  de  S.  Cire,  Una  dansela. 


4/0  ONOMASTIQUE     DÉS    TUOLDADOLHS 

Vi5u.  —  B,  Carbonel,  Aissi  com  cel  gualrob'  (BcrLran  III 
de  Baux,  1282-1335  ;  cf.  P.  Akyer,  Dern,  Troub,,  p. 
58), 

Vi:\Aissi.  —  P.  VidaJ,  Drogoman.  Tomiers,  Si  col  J  lac  s. 

Vkxasqua.  —  Uc  de  S.  Cire,  Un  s^irvcnies, 

Vf.ncut.  —  U.  de  Vaqueiras,  A  vos  bona  dona, 

VicxDAMON  (?).  —  G.  de  Bergt^edan,  Joglar  nol  desc. 

Vknecian.  —  B.  Calvo,  Ges  no  m'es  gricu.  P.  de  Corbinn, 
25.  Zorzi,  Moul  fort  ;  On  hom. 

V i:\EncA.  —  Gavauda,  Lo  mes  cl  temps, 

Vensa.  —  P.  Vidal,  Ab  Valen,  (Ven-'ie,  Alpes  Marihmes). 

Ventadorn.  —  B.  de  Born,  Pois  Ventadorns.  Cadenet, 
Ara  pot  ma  dona.  G.  Faidit,  Ab  semblan  del  rei  lies, 
G.  Faidiit,  Moût  a  poignat.  Cf.  eniçore  Bernart  de  V. 

Ventadorn  (Marîa  de).  —  (Morle  on  1219).  G.  de  Cakin- 
son,  Una  doussa  rcs.  B.  de  Born, Pois  Ventadorns.  Cf. 
encore  Maria  de  V. 

Vextadorn  (Ve«<^co(m.teiSis^  de).  —  G.  Faidit,  Gen  forn  con- 
tra, 

Ventadorn  (Vicomte  de)  (?).  —  B.  de  Venladour,  Bcni 
cugei, 

Ventamila,  Ventamilha.  —  B.  de  Castellane,  Guerra  c 
trebalh,  R.  de  Va.queiras,  Trufùn  ;  Senher  Marques.,  nr. 
Cf.  Guilhelma  de  Ventamilîta. 

Venus.  —  G.  de  Calanson,  Fadet^  105. 


ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS  477 

Verdon.  —  P.  Gardieiial,  Dùtnma  que  vai. 

t 

Verdun.  —  G.  de  Cabnerû,  Cabra. 

X'ERLAis  (de  Mosterol).  —  B.  de  Boni,  Moût  m'es  desi^en- 
'dre.  (Lire  Berlais  ;  cf.  s^ur  Benl^i  de  Montreuill,  Stim- 
ming,  B.  de  Born,  3*  éd.,  p.  178). 

Vermeil  (Lo  cavalier).  —  R.  de  Vaqueims,  Aram  requief^, 

.»■ 

Vermeilla  (Ns),  —  Teiison  del  Chardo  et  d'En  Ugô. 

Vermillon.  —  F.  de  Marseille, Vermillon. 

Vernoil.  —  B.  de  Born,  A  loti  die. 

Verona.  —  A.  de  Pegulhan,  Per  razo.  Cailega  Panza,  Ar 
es  sazos.  F.  die  Hoïïiaiîis,  Far  vuelh  (Coms  de  Vêrona, 
le  comte  de  S.  Bonifaee  ;  Chab.).  Uc  de  S.  Oirc,  Canson 
qu'es  leu  (Diatribe  contre  le  comte  de  Vérone). 

Verones.  —  P.  die  la  Cavaran<a.  Uc  de  S.  CiH:;,  Messongei; 
Un  sirventes  ;  Una  danseta. 

K 

Verones  (Comte).  —  A.  de  Pe«gtiihaTi,  Ane  no  eugei  ;  ffieu 
anc  chantiei, 

%. 

Vfrsilha.  —  R.  de  Vaqueira^,  Truan  (Versilia,  Lunigia- 
na).  Il  s'agit  des  femmes,  donas,  de  Versilia. 

Vertfolh.  —  P.  Vidal,  Pos  uberl  ai.  Cf.  encore  Estort 
DE  Vertpoill.  Cf.  sur  Verfoill  Appel,  Poésies  pfôv. 
inéd.,  p.  120. 

Verz  de  CoisavN  (Na).  —  G.  de  la  Tour,  Pos  N'Aimeries. 

Bergeai;,  p.  90. 

■ 

Verzelai.  —  U.  d'Ora.nî?e,  Pos  trobars. 


478  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

Vescoms  (Lequel  ?).  —  Ademar  Jordan,  Sitôt  mai.  G.  de 
Berg'u.edia'n,  Joglar  not  desc,  G.  l\.  de  Giron-ela,  La  clam 
lutz,  P.  d'Auvergne,  Bel  m'es  dous,  Tonson  de  Guilliem 
et  de  'Guiguenet.  B.  Carboinel,-  Aissi  cx)m  cel  qaairol) 
(Vicomte  dte  Matrsei'lle). 

VeoPazia.  —  P.  de  Cor<bian,  32. 

Ves-prezon.  —  G.  de  Cai>re.ra,  Cabra, 

Vezi  (Bon).  —  Comîte  do  Poitiers,  Ab  la  dolchor. 

Vezia.  —  G.  de  Gal>rera,  Cabra. 

Vezians.  ^-  B.  de  Boni,  Pois  Ventadorns  (Vezian  II,  vi- 
com'te  de  Lomagne,  1173-1222). 

Viana.  —  B.  de  Veoubadour,  Ja  mos  chanlars.  G.  de  Ber 
guedan,  Un  trichaire.  J.  Rudel,  Quan  lo  rius.  P.  Carde 
iiaJ,  Be  volgra.  R.  de  Tors,  Ar  es  dreit. 

ViANES.  —  Anon.,  Quan  vei  lu  flor.  Albertet,  Monge  digaiz. 
B.  de  Venitadour,  Ane  no  gardei.  F.  ée  Romans,  Una 
chanso  ^Irventes.  G.  de  Bomeil,  Aital  chansoneia.  J. 
d'Aubusson,  Vostra  dona  segon.  M.  de  Mo«ta«udo.n,  Aissi 
com  cel  qu'à  estât  ;  L'autre  prn.  Ogier,  Tostemps  serai. 
P.  Cardenal,  Quis  vol  tcd  fdis  ;  Senher  N'Eble  ;  Tan  son 
valen.  P.  Vidlal,  Neus  ni  gels.  Peirol,  Ab  gran  loi  ; 
M'entencio  ai  tota.  Rieas  Novas,  Pus  partit.  Uc  de  S. 
Cire,  Una  danseta. 

ViANEs  (Gomtessa  de).  —  B.  d'Alaiinanon,  Moul  m'es  greu. 
Cf.  BiATRiTz  DE  V.  et  Bergert,  p.  91. 

Vie.  —  (Vich,  Catalogne).  G.  de  Berguedan,  Amies  mar- 
ques (Li  canonge  e  li  borges  de  Vie)  ;  Chanso  ai.  P. 
Vidail,  Ben  viu  a  grnn;  Pos   ubert  ai. 

Vida  (Ma).  —  Uc  de  S.  Cire,  Una  danseta. 


OXOMASTIQLE    DES    TROUBADOURS  479 

Vidal  (Peire).  —  Zorzi,  Moût  fai  sobriera  folia.  Cf.  encore 
Peire  Vidal,  et  Brev.  (TAmor,  28167  et  28340. 

Vidal.  —  R.  d'Orange,  Car,  dous  e»  feinz.  P.  Cardenal, 
De  sirventes  suelh  (Raynouard  ctl,  à  sa  suite,  Mah-n, 
Werke,  II,  224,  imprimeoiit  le  itiot  avec  u.ne  majus-oule, 
mais  il  s'agit  d'u<n  nom  commum).  Cf.  Bernart  Vidal. 

ViDALLAXA  (Alais  de).  —  Uc  de  S.  Cire,  Si  ma  dona 
N'Aiais, 

ViEiLs  (de  LA  MontauxNa).  —  A.  de  Pegulhaii,  Par  descu- 
brir. 

V'iENA.  —  R.  de  Tors,  Ar  es  dre'U. 

ViENA  (Rei  de).  —  Gui  de  Cavaillon,  Malin,  Werhe,  III, 
71. 

ViERNA.  —  P.  VidaJ,  /i/os/ar  ;  Bels  amies  ;  Drogoman  ; 
Ges  car  estius  ;  La  t'(%uzeVel  rossinhol  ;  Moût  m'es  bon 
e  bel  ;  Nuls  hom  nos  pot  ;  Plus  quel  paubres  ;  Quant 
om  onrdtz  ;  Seu  fos  en  cort  ;  Sim  laissava  ;  Tant  ai 
loniamen  ;  Tant  mi  platz.  Cf.  Rev.  des  l.  rom.,  XIX, 
149  ;  iiemvoie  à  Ronuania,  1873,  p.  96. 

ViERNENCA.  —  Cf.  la  biographie  de  Guilhem  de  Balaun 
ot  Bergerl,  p.  39. 

ViGLAR,  Vilar.  Cf.  Arnaut  del  Vilar. 

ViGuiER  (Lo).  —  G.  Riquier,  .4    Miquél  de  Castilho. 

ViLA.  —  R.  de  Vaqueiras,  El  so  que  plus  m'agensa, 

ViLAFRANCA.  —  !..  Ci  gala,  Tan  franc  cors.  Cf.  Berge.rt,  p. 
80,  81. 


480  ONOMASTIQUE    DES    TROUBADOURS 

ViLAMUR.  —  B.  de  Boni,  Pois  lo  gens  (Ville-moiir  .s-ur  Tairii, 
Ha  u  tie-Ga'ro»nin»e) . 

ViLASSA.  —  F.  de  Luiiiel,  Pcr  amor  (Vilassa  neira,  per- 
soiiino  de  'l'eutouirag-e  du  coonte  de  Rodez  ;  oe  n'est  pas 
uni  nom  propre  aoi  sens  strict  du  mot). 

VlLLARET.  Cf.  FoLCO  DE  VlLLARET. 
ViRAGUT  (?).  Cf.  GrONH  DEL  ViRAGUT. 

ViRGiLi.  —  A.  de  Mareuil,  Razos  es.  G.  de  Calanson, 
Fadet,  158  D.  Tenisoii  des  deux  GuiJlaumes.  Siinders 
lieue  (  =  SaieJiior  Denkm.).  Serveri,  Suchie-r,  Denkm. 

VisENTiNEs.  —  Ue  de  S.  Cire,  Una  dansela. 

Vivant.  —  R.  de  Tors,  De  Vergulhos, 

VivAREs.  —  G.  d'Apcliier,  Cominal  vieil  flac.  M.  de  Mon- 
taudon,  L'cfcutre  iorn.  P.  Cardenal,  Be  volgra, 

ViviAN-s.  —  B.  de  Bom,  S'abrils  e  fdlhas  (Vivien,  neveu 
de  GuiEaoïme  d'Orange).  Cf.  encore  Vivant  et  Vezians 
de  LomagTie. 

ViviANA.  —  G.  de  Cabrera,  Cabra, 


W 


WiMiELMiN.  —  R.   de  MiravaJ,   Tostcmps.   Cf.   Guilhem, 

GuiLHELMA,  etc. 


Ybres.  —  s.  de  Girone,  Segon  que  dilz. 


T 


ONOMASTIQUE    DES    TROLBADOUnS  481 

YcELT.  Cf.  IsELT. 

Vlha.  Cf.  Ilha. 

■ 

Vol. EN.    Cf.    loi.EX. 

[Yrdoina  de  Rodez].  —  Fille  de  BorLran  de  Caniïlac  ; 
chanlée  peut-être  par  Bertran  de  Paris,  Guordo  ;  Ber- 
gerl,  p.  53. 

YsELDA  (Alaisina).  Cf.  Alaisina  y. 

YsENGRi.  Cf.  Alengri,  Isengri. 

s 

Ytis.  —  G.  de»  Cabrera,  Cabra,  Cf.  Itis. 

Yzarn.  —  Tenson  de  G.  Riquier  et  de  Scnh'En  Jorda. 

YzoLT.  —  S.  do  Girone,  Silol  no  sui. 


Zaroes.  —  G:  de  Calxinson,  Fadei,  172  D. 
Zemberga.  —  G.  de  Berguiedan,  Trop  ai  estai. 

.1.    A  NT.  r.  A  DE. 


BIBLIOGRAPHIE 


COMPTES    RENDUS 

F.  Bninot.  —  Uisioine  de  ùa  langue  française  des  origincfi  à  1900. 
Tome  III.  La  fonnation  de  la  iao^oe  claaBiqoe  (1600-1660),  Paris^ 
Colin,  1909-1911  [XXXIV-738    p.   in-B*]. 

La  leotore  de  ce  tit>iaièinci  lotob  (pour  les  deux  (nremiers  cf.  RLR, 
Liv,  p.  92),  n'est  pas  sans  caoser  au  premier  abord  quelques  sur- 
prises. On  s'aUend  à  i  survre  l'évolution  de  ki  langue  française  de 
1600  à  1660,  exposée  à  largcto  tnûts,  di^loyée  oonune  un  panorama 
devant  les  ieoz,  avec  ses  dirverses  faees  étcoitemenfc  eoctmSnéeB 
Vwoxi  à  l'autre,  avec  chaque  détail  en  son  lieu  et  à  aon  plan.  Au  lieu 
de  -cela  «nous  trouvons  un  chafiitre  ou  une  portion  de  chapitre  sur  les 
oiwervations  et  ks  règles  de  Malheii)e,  sur  Oodin, .  sur  le  travail 
de  l'Acardémie,  sur  lets  remanques  de  Vai^^gelaa,  aur  ceux  qui  es- 
saient de  réagir  contre  les  temkmoes  nouvelles,  sur  la  préciosité, 
sur  le  burC-asque.  C'est  qu'il  s'agit  de  la  formation  de  la  langue 
classique,  de  la  *angoe  écrite,  de  celle  qu'emptoieront  les  grands 
aufteurs  de  la  deuxième  moitié  du  siècile,  beaucoup  plus  que  de  l'é- 
vcflutioii  de  la  langue  pamlée  et  Téelflemeiit  vivante  ;  c'est  que  pour 
d-dvenir  la  langue  classique,  la  langue  du  XYI*  siècle  a  moins  subi 
une  transformation  proprcmsmt  ddie  qu'une  épura«tion  et  uino  régle- 
mentation. Or  ce  8(M)t  ks  grammaiirôns  qui  ont  épuré  et  réglemen- 
té ;  no(n  qu'ils  aient  provoqué  le  mouvement,  mais  ils  l'ont  suivi  : 
vis  ont  rarement  aig^  d'autorité,  et  ae  sont  essentiellemeat  bornés 
à  enregistrer  le  nouv€fl  usage,  *Ie  bon  usage,  celui  de  la  Cour.  Ils 
ont  collaboré  avec  el>'e  en  ^xant  cet  usage  dans  leuiB  observations 
et  leurs  notes.  Peu  téoricicfliB  en  général,  ids  n*onit  guère  imprimé 
leur  marque  particulière  que  sur  certains  pointa  de  détail  qui  leur 
semblaient  'insuffisaiminerat  précis  et  où  ils  ont  cm  bcm  d'introduire 
de  ces  distinctions  subtiles,  de  ces  c  bizarreries  »,  qui,  au  dire  de 
BouhouTB,  c  font  la  beauté  des  langues  ».  C<e  oont  les  ouvrages  de 
ces  grammairiens,  ce  sont  leurs  luttes  avec  leurs  contradicteurs,  qui 
nous  font  coamaitre  les  divcoves  fasee  du  mouvement,  ses  progrès 
et  ses  vicissitudies.  Voilà  (pourquoi  M.  Bmnot  ne  noua  a  pas  pré- 
senté un  panorama,  mais  dcto  petifta  taJbDeaux  amocessifs. 

Après  lea  grammairiens,  les  leodoografes,  et  ici'  noos  épinyuvooa 
umq  nouvelle  surprise  :  le  livre  dpvxième  s'ouvre  par  un  chapitre 
sur  ^  lexicologie,  et  lea  lexiques  à  cette  époque.   Ce  n'eet-  pas  un 


COMPTES   RENDUS.  483 

ohaipitre  de  l'istok'e  de  tla  iaague,  maûs  un  ohapitre  de  biibliogra- 
fie  -critique,  q-ui  aboutit  à  cette  oanclufiion:  c  Ce  n'est  |K)iivt  là 
qu'id  f«ujt  aller  chencher  les  témoignages  sur  Je  travail  d'épuration 
et  d'emrichiissement  que  l'époque  fait  subir  au  lexique  {Tançais  ». 
De  même,  nous  trouvons  aux  p.  262  à  271,  sous  forme  d 'appendice, 
il  est  vrai,  un  r€{)ertoire  des  d'ietionnaires  publiés  de  1600  à  1660, 
et  plus  loioi  uone  bibliografia  des  igrammakes  (p..  274-275).  Tout 
cela  aurait  pu  figurer  aifileurs,  car  ce  n'eet  pas  l'istoire  de  la  lan- 
gue, maâ/s  l'indication  des  matériaux  pouvant  servir  à  l'édifier. 
C'est  que  M.  !Ôrunot  n'ignore  pas,  il  le  déda-re  lui-même,  que  son 
ouvraige  n'est  pas  définitif  ;  c'est  un  premier  essai  d'ensemble,  ex- 
trêmement méritoiire  d'aiUeuTS,  et  dont  l'exécution  demandait  un 
véritable  courage,  vu  l'état  des  études  au  moment  où  il  a  été  entre- 
pris. M.  Biruinot  connaît  admirablement  les  grammairiens  et  ks 
lexicografes  de  cette  époque,  et  illl  fauit  l'en  louer  sans  inésetrve, 
car  Dieu  sait  combien  leur  lecture  est  faetddieuse  et  peu  récréative. 
Il  espère,  et  nous  esipérons  avoc  lui,  que  son  œuvQ*e  suscitera  quan- 
tité de  monografies  sur  des  points  iparticuliiers,  et  il  a  voidn  que 
son  livre  servît  de  base  et  de  point  de  départ  à  ses  auccesseurs,  et 
qu'ils  i  tTouvassent  à  peu  près  tous  les  renseignements  initiaux 
qui  pourraient   leur  être  utiks. 

Les  Tésnltafas  non  plus  ne  sont  pas  réunis  en  une  masse  coérente. 
C'est  dans  un  morcellement  de  petits  chapitres  isolés  et  décousus 
qu'il  faut  aUcir  les  diercher,  les  mots  vieux,  les  mots  bas,  les 
mot?  dialectaux,  les  mots  de  métier,  les  iiéoAogismes,  leis  fifgures,  et 
de  même  ipour  Ha  morlologie  où  chaque  espèce  de  mots  est  examinée 
l'unei  après  d^' autre,  e£  de  même  encore  pour  la  sintaxe  où  de 
nouveau  toutes  les  catégories  de  mots  sent  reprises  successivement. 

C'est  que  nassembler  les  résultats  était  chose  bien  difficile,  et, 
ffl  faut  le  dire,  pi:>ématTxrée.  Les  détailB  et  les  points  particulieirs 
resteront  en  tant  que  faits*,  des  concilnsions  générales  risquaient 
d'être  immédiatement  caduquics.  Au  reste  ce  mopceMement  n'empê- 
che pas  le  lecteur  de»  tipér  les  conclusions  lui-même,  s'il  veut  s'en 
donner  la  peine,  et  de  lecueillir  des  impressions  générales,  de  voir 
comment  le  ilexique  s'épure  et  sur  qu'elles  parties  porte  l'éli- 
mination ou  le  rajeunisF'ement,  —  de  voir  que  les  désinences  flexion - 
nelles  sont  devenues  peu  à  peu  simplelment  ortografiqueB  et  de 
comprendre  que  c'est  pouor  cette  Taisom  que  les  articles,  les  pro- 
noms deviiemnent  de  plus  en  .pltus  néoesaairer),  la  langue  marquant  ses 
flexions  ipaa*  des  préfixes  et  non  plus  par  des  désinences,  —  que  du 
même  coup  3es  éléments  des  tempe  compofçés  des  vesribes  deviennent 
de  moins  en  moins  sénfl.nabl'es,  et  forment  des  unités  à  plusieurs 
mots  grammaticaux  n'adlmettant  plus  que  des  infixes  accessoires 
et  inaccentués,  —  comment  et  T)ouirqwoi  les  locutions  lourdes  ou 
contoQinées  sont  éfltminées,  la  frase  afljégéei,  édaincie,  ordonnée, 
équililbrée,   et   ceci  n'ctet  plus   à   proppement  panier  de   la   sintaxe. 


484  COMPTES   RENDUS. 

mais   déjà    bien  plutôt  à\i  etilë  ;   maiB  où   est   la   limite  entre    ke 
deux,  AUPtonit  quand  il  s'agit  de  la  langue  écrite    ? 

En  samme  ce  tome  III  est  un  bon  livrei  qui  vient  s'ajouter  aux 
deux  <premier6,  et  fait  désiirer  que  l'auteua:  nous  mène  rapidement 
au  terme  qu'il  s'est  proposé  bien  qu'oni  ne  se  diseim-ule  paB  que  1« 
tnavadl  devient  de  pilus  en  plus  éomeodit  à  mesu-re  qu'on  se  rap- 
proche des  périodes  modernes,  c'est-à-dîjre  à  nwteUtre  que  les  docu- 
ments sont  pliift  nombreux  et  plus  divers. 

l«a  rédaction  de  la  Bévue,  des  langues  romanes  n*a  pas  reçu  le 
tome  IV\ 

Maurice  Gbahmoiit. 


F.   Boillot.   —  Le  patois     de  dia     commune     de  La     Grand' Conube 
(Doubs),  Parisy  Champion,  1910  [in-8°  de  L-394    p.],  prix  15  fîuncs. 

La  Girand' Combe  est  une  commune  du  département  du  Ikmbs, 
airrondiseement  de  Pontarlier.  Elle  est  située  dans  une  région  des 
p!*U6  intéressantes  au  point  de  vue  linguistique  ;  il  suffit  pour  eo 
danner  une  idée  d'indiq>ue(r  brièvement  sa  position  par  quelques 
pointe  de  repère  connus  ;  elle  ee  trouve  à  peu  près  à  égale  distance 
entre  Damprichard  an  nard  et  ks  Fourgs  au  sud;  elle  n'est  qu'à 
quelques  kilomètres  du  Sauget  à  l'ouest  et  de  la  Suisse  à  l'Est. 

M.  Boillot  connaît  le  patois  de  la  Grand' Combe  depuis  son  en- 
fance, ce  qui  est  une  condition  presque  indispemsable  pour  le  bien 
comprendre  et  en  saisir  sûiement  les  moindres  nuanoes.  Il  l'a  re- 
oueilili  avec  un  très  grand  soin  eit  nous  le  iiyre  avee  toute  la  préci- 
sion désirable.  Il  s'est  efforcé  de  nous  en  donner  le  vocabulaire 
aussi  complet  que  possible  et  d'i  ajouter  tous  les  renseignements 
qui  lui  ont  paru  pouvoir  être  utiles  :  c'est  un  abrégé  de  moa^fologie 
et  de  sintaxe;  c'est  les  noms  dcti  lieux-dits  de  la  commune,  lai 
liste  des  noms  de  famille  à  deux  dates  différentes,  celle  des  sobri- 
quets; c'est,  après  le  vocabulaire  géoÂnil  par  ordre  alfabétique. 
Je  même  vocabuiiaire  odassé  par  ordres  d'idées  et  la  liste  des  mois 
contenus  dans  l'Atlas  GiUiéron-Edmont  ;  c'est  enfin  deux  cu4es 
et  un  nombre»  considmbOe  de  figures,  dessins  ou  fotograCîes, 
émaUlant  le  vocabulaire  et  feprésentant  des  objets  spéciaux,  parti* 
culiero  ou  peu  connus.  L'idée  d'iUustr^  un  vocabulaire  n'est  cer- 
tes pas  nouvel,  mais  elle  est  exœfflente  et  trop  peu  souvent  mise 
en  pratique;  certaines  gravures  de  ce  livre  ont  même  un  intérêt 
général,  particulièrement  peut-être  celles  qui  nous  font  ccnuMÛt^re 
les  tipes  locaux  des  maisons  «t  la  coupe  d'une  maison  avec  le  dé- 
tail   de   toute   sa  distribution   intérieure. 

Voilà  donc  un  bon  travail,  qui  complète  utilement  nos  connais- 
sances sur  les  peri!ers  si  curieux  du  département  du  Donbs.  Pour 
qu'il  fût  plus  largement  et  plus  aisément  utiliaabâe  il  serait  bon 
que  quelqu'un   se  chargeât  de  publier  la    fonéti<|ue   de  ce   patois, 


COMPTES   tllîlNDLS.  485 

qujind  ce  ne  serait  qu'um  taiblea*u  4étaiilLié  de  l«t  coirre>sipojidaiioe  das 
soms  de  la  Gfrand' Combe  à  œux  du  latin  vuiJgaLre.  M.  Boillot  efit- 
il  en  élsiit  d'accomplir  ce  trava4il  oomipJémeintaire  ?  Nous  ne  le 
penisaos  paâ  ;  ou  du  moins  il  ne  l'ébait  pas  a^i  mom^Hit  où  il  a  pu- 
blié   rouv>pa^  qui    nouis    ocx:V4|pe    . 

Nous  avons  en  eit'et,  après  les  éloges  mérités,  à  lui  adresser 
divecoes  cxitiques.  La  looi'gue  in^troducticm  qui  ouvre  son  livre  ne 
manquo  dajnis  r6nf2emble  ni  d'intérêt  ni  d'éCégance,  mais  il  a  cru 
bon  d  i  parler  de  choses  qu'il  igooire  totalement  et  au  sujet  des- 
quelles il  a  émds  des  opinions  décoinc6(Fta<ntes.  Ainsi  nous  lisons,  p. 
IV  :  «  La  phonétiquie  expérimentale  plus  développée,  plus  vioto* 
rieuse  xamèneira  facilemeint  le  savant  à  la  recherche  de  l'idiome 
primaire,  de  rindo-Ëuoxipéein  ».  L'Lndo-Ëuropéen  n'est  cm  rien  un 
idiome  primaire,  personne  me  Je  recherobe  aoujouirdni,  car  oe  se- 
rait poivrsuivre  une  utopie,  et  la  fonétique)  expérimentale  ne  sau- 
rait être  appliquée  aux  Langues  mortes.  Pluts  loio:  «  Ce  sont  elles 
seules  [tes  anétodes  de  la  fonétiqite  eocpérimenftaile],  qui  pourront; 
consaoregr  les  prétentions  de  la  pbuoiogie  au  titre  de  scienoa  exaote  ». 
Qu'est<ce  que  M.  BoiMot  entend  donic  par  la  filologie  et  paar  une 
science  exaote  ?  Quediie  sdngULiére  idée  il  dctit  se  taire  de  da  li^n- 
guiisitique  et  de  la  fonétique   exjpérimenta'e  ! 

L'auiteur  nous  dit,  p.  XI  :  «  Pour  un  patois  révolution  est  ter- 
riblcnnefut  raipide  ».  Cela  dépend'  ;  iJ  i  a  oeisi  patovs  qui  durant/  pl^u- 
sieuirs  siècles.  n*ont  pas  éprouvé  de  modifications  iieUieimi^i<t  a^ré- 
ciables.  Mais  pourquoi  déclarer  alors  à  ia  p.  XXVI  qu'  «  en  général 
le  patois  eot  dans  un  état  d'évoloition  modn<s  avancé  que  le  fran- 
çais »?  En  tout  cas  oe  n'est  pas  exact  pour  le  ipatois  de  La  Grrand' 
Lombe, 

Il  se  défend,  p.  XXXV,  de  vouloir  eXipliqneir  ùes  mots  et  de 
chercher  à  en  fournir  J'étimologîe.  Pourtant  c'est  là  qu'il  a  com- 
mis Ces  faoïtes  les  plus,  graveis  et  les  plus  déoisives.  D'abord  il 
coupe  les  mots  suivant  der»  p>rooécllés  étorangeti  et  qu'aucun  principe 
ne  semble  régir.  Pourquoi  ne  pas  écrire  en  3  mots:  mokfii  «  ma- 
ladie contagieuse,  litt.  mad  qud  court  »,  (p.  204),  soit  mo  h  fU  1 
En  5  mots  au  lieu  de  2  i  là  fernot  «  eD!e  est  faonneuee  »,  (p.  137), 
soit  /  â  fernot  ?  En  2  mots  :  firtu  «  fil  retors  »  (p.  139),  soit  /* 
rtu  ?  On  pourrait  ciiter  des  exemples  analogues,  en  très  grand  nombre  ; 
la  chose  devient  grave  quand  ^me  fausse  coupure  ou  l'absenioe  de  cou- 
pure jend  à  ipeu  prèe  im^xisaible  l'intelligence  ou  l'identification  des 
mots.  Ainsi  <p.  136  on  lit  :  fa  è  saiu  «  outid  pour  fabriquer  le  clavin  ; 
on  com|>rendra  «  fer  à  soloir  »  ce  qui  ne  si-gnifie  rien,  alors  qu'il  faut 
comprendre  «  ier  essoloir  »  et  par  conséquent  écrire  fa  èsolu.  Qui 
comprendra  que  pèle  t  environ»,  p.  230,  est  tout  simplement  «  par 
là  »  ?  Que  pemô  «  chancre  »  est  le  mot  pe  «  daid  »  -f.  le  mot  mô 
c  mal  »  ?  L'embarras  du  lecteur  sera  d'autant  pHufi  grand  dans  bien 
des  car.  que  certaines  définitione  «ont  décevantes.  Ainsi,  p.  273,  nazi 


486  COMWES  RENDtkf. 

/  ku  de  rvttzi  e&t  défini  «  boire  un  dernier  coup  ;  pJuâ  exactement  boi- 
re encore  im  coup  »*;  tout  le  monde  oooniprendrait  si  l'on  nous  a-vait 
dit  que  c'est  «  uin  coup  cte  revas-y,  un  coup  de  i^evenez-y  9,  P.  isi^ 
onétr  «  se  dit^  en  terme  de  jeu^  de  cel<ni  '  qui  doit  Tattara{>er  ks 
autres  »,  et  on  nous  pa^nle  pour  l'expliquer  des  expressionâ  «  s'y 
coUjer,  coller  »  ;  U  serait  ipiurs  simple  cit  plus  utile  de  nous  dire 
tout  simplement  que  c'est  «  en  être  ».  P.  250  pûari  «  et  d'un  autre 
côté  »  ;  il  falLait  diire  que  c'est  2>^  «  et  puis  »  +  aH  «  en  arrière, 
par  contre,  d'un  autre  o&té  ».,  PUwèki  (même  page)  donne  dieu  à 
lO  lignes  d'explications  qui  en  font  une  énigme  insoluble;  c'est  pu 
wèki  «  et  puis  voici  »,  avec  le  sens  de  «  et  pni»  v<Hlà  ». 

Dans  tout  dictionnaire,  mais  ipaorticulièrement  dans  \m>  glossaire 
dialectal,  ks  traductions  et  les  définitiofns  doivent  tendre  à  éclai- 
rer les  mots  et  à  les  faire  reconnaître.  P.  237  o  pyi  tteirme  du  jeu 
de  quilles,  se  dit  quand  on  a  touché  la  première  quiCle  en  son  mi- 
lieu »  ;  pourquoi  ne  ipas  nous  dire  que  c'etst  toucher  «  en  pledn  »  ? 
P.  240  pomèl  «  équerre  qui  maintient  la  porter  sur  le  gond  »  ;  ponr- 
quoi  ne  pas  «traduire  simplemcta-t  par  «  pausnelAie  »,  qui  dâspensait 
de  commentaiire  ?  Un  butèUnœ  (p.  83)  ii'est  pas  «  un  homme  qui 
remet  toujours  les  affaires  pressantes  au  lendemain  ou  pCxutôt  an 
soir  »,  .mais  un  omme  qai  traîne  toujoun»,  qui  s'attarde  patiiout, 
si  bien  qtie  lorsqu'on  est  avec  kd  on  rentre  toujouirs  à  la  nfuit;  les 
paysans  sont  trop  ^oïstes  pour  le  plaindre  de  se  mettre  lui-même  en 
retard,  mais  ils  lui  en  veulent  d'être  m^s  en  retaid  par  lui. 

Il  ia  même  des  cas  où  <une  traneicsription  du  mot  en  français, 
une  francisation  du  mot  patois  en  aui^t  été  le  meilleur  commen- 
taire. Ainsi  p.  140  :  flot  «  xouet  »  ;  nous  auD*ions  ajouté  :  seinait  en 
français  *filette.  Chacun  aurait  immédiatement  saisi  le  rapport  de 
cq  mot  avec  fié  et  filer,  tandis  qu'il  i^este  une  énigme  en  face  de 
rouet.  On  eût  certes  mieux  éclairé  par  là  le  kicteur  qu'en  mettant 
à  la  p.  2  flot  en  lace  de  «  rouet  »  dans  la  liste  des  mots  qui  sont 
féminins  en  patois  et  mascuTins  en.  français  ;  on  eût  pu  en  eftet 
ajouteir  rmès  f.  en  face  de  «  'balai-  »  m.,  et  cent  autres;  quel  in- 
térêt, même  de  simple  curicsité,  peut-il  i  avoitr  à  constater  qu'isi 
même  objet  est  désigné  par  deux  mots  de  genre  différent  en  fran- 
çais et  en  patois,  quand  ces  deux  mots  sont  absolument  étrangers 
l'un   à   l'autre    ? 

Mais,  dira-t-on,  toraduire  flot  par  tr,  *filette,  c'est  donner  une 
explication  étimologique  et  M.  Boiâf-bt  se  l'est  interdit.  Sans  doute 
il  s'est  défendu  de  vouloir  le  faire,  mais  il  n'a  pas  tenu  sa  promecee 
au  cours  de  l'ouvrage.  D'abord  il  cite  Ootgrave  toutes  les  fois 
qu'il  en  peut  trouver  l'occasion.  C5ela  nous  prouve  qu'il  a  étudié 
cet  auteur,  mais  est-ce  une  raison  suffisante  ?  La  pl<upart  du 
temps,  le  ra.pprochement  avec  Cotgrave  ne  nous  apprend  rien,  et, 
ce  qui  est  plus  grave,  il  n'est  pas  toujours  exact.  Ainsi  pour  ftt/.«^ 
a  un  certain  laps  de  temps  »   (p.  83)  il  cite  «  Cot.  boutée     »  ;  que 


COMl^TES   HENOUS.  487 

«  pousser  »  soit  devenu  fr.  dial.  «  bousser  »  sous  Tinflu^nce  de 
c  bouteir  »,  c'eet  poe&ible  ;  mais  ce  ne  sont  .pas  moinâ  deux  mots 
fort  di&timots.  P.  91  cçbwèui  «  évaluer  uœ  ilongueur  en  la  mesu- 
rant au  pafi  »  est  un  dérivé  du  mot  qui  veut  dire  c  jambe  »  et  n'a 
rien  à  vodir  avec  «Cot.  chajnpayer,  to  walk  over  a  fiedd'  »  qui  est 
un  dérivé  de   c   champ   ». 

Il  cite  souvent  des  mois  latine,  et  c'est  inconie&tablemciit  don- 
ner l'étimologie  ;  mais  le  pluâ  souvent  c'est  à  propos  de  vocables 
dont  l'origine  est  teÙjement  évidiente  et  tellement  connue  que  ce 
n'était  vraiment  pas  la  pedne,  dans  un  livre  où  l'on  n'a  pas  eu 
pour  but  dl'étimoloigiser  tous  ie&  mots;  tel  kuta  «  coûter  »  de  lat. 
costare  (p.  185).  Ce  qui  est  plus  iinquiétant  c'est  que  ces  mots  la- 
tins sont  d'ordinaire  mal  cités,  ou  faux  ou  im|)osfiibles.  Ainsi  pour 
basi  «  'bcûsser  »  (p.  69),  il  donne  hiisêiare;  c'est  juste,  quoique  peu 
utii!e,  mais  la  forme  n'étan.t  pas  attestée  il  faut  un  astérisque.  Un 
mot  comme  d'ctrbvs,  p.  103,  aurait  besoin  d'une  justification.  P. 
107  deroccare  devrait  être  *de8roccare,  P.  114  adbucare  devinait  être 
*adbuccare,  Adbucconetn,  p.  115,  ne  peut  pas  donner  èhuco  >  il 
faut  *ad-bucca  -f-  one.  P.  144  fceniculum  ne  peut  pas  donner  funès. 
Qu'est-ce  que  c'ctst  que  confaronus^  p.  178  ?  Où  a-t-il  trouvé  tachia 
«  poche  »,  p.  289  ?  Kutr,  p.  185,  remonte  à  cultrurriy  non  à  cultra- 
twm  ;  kro,  p.  188,  ne  sort  pas  de  oorvctctum  ;  ègiiri  «  souhaiter  », 
p.  120  n'a  rien  de  commun  avec  aegrotare  ;  Uyi  «  lier  »  (p.  191) 
sort  de  Hgatre  et  non  de  lictare  ;  miirjé  (p.  211)  remon<te  à  *muri' 
catiun  et  non  à  murgtrium  ;  pyèdèyi  (p.  236)  =  *placitidiare  et 
non  jdacitum  dore. 

AUieudB  c'est  un  mot  qui  est  rattaché  à  un  autre  avec  lequel 
il  n'a  rien  de  commun,  comme  Jorsque*  l'auteur  déclare,  p.  134,  qne 
èvii  a^artient  au  venbe  «  être  »  ;  c'est  le  participe  passé  du  verbe 
c  avoir  »  ;  il  représente  *habutu  et  le  fait  qu'il  joue  un  rôle  impor- 
tant dians  da  conjugaison  da  verbe  «  être  »  n'indique  rien  pour  son 
origine;  c'est  comme  si  l'on  disaiit  que  «  j'étais  »,  qui  seH  d'im- 
parfait au  verbe  c  être  »  a  ordginaia^ement  quelque  parenté  avec 
«.  je  suis  ».  C'est  par  une  erreur  analogue  qu'il  place  sous  ovni 
t  s'^ffk  venir  »,  p.  224,  t  m  ovu  et  i  m  onovu  qui  eont  les  corres- 
pondanfcs  exacts  de  c  je  m'en  vais,  je  m'en  en  vais  ».  P.  219 
okrottt  c  enterrer  »  n'a  aucun  rapport  avec  kro  «  creux  ».  P.  242 
pucnè  «  quantité  de  lait  suffisante  pour  remjpldir  le  pac  »  i  c'est 
7)11(5 <î^*il  fattt  lire,  =  fr.  «  poch«i  »,  et  non  paspf^c  =  fr.  «porte»  ; 
en  outre  ces  mots  doivent  être  tous  deux  féminins.  De  même 
puco  *  'ouche  »  (même  page)  n'est  pas  un  «  diminutif  de  pué  y^ 
mais  du  même  puc.^-  215,  o  «  suffixe  sert  à  former  les  diminutifs 
et  correspond  aussi  à  la  terminaison  ment  en  français  »  ;  il  sert  k 
formcir  des  diminutifs,  c'est  exact,  et  il  correspond  alors  au  suffixe 
fr.  -et  ;  mais  à  la  terminaison  -ment  c'est  mo  qui  correspond  à  la 
Grand 'Combe  et  non  -o. 


488  COMPTES  RENDUS. 

Ek^Ti  il  1  a  deux  ou  trois  mots  à  la  suite  desquels  M.  Boillot  â 
ce  rit:  c  origine  incoBnue  »,  sans  que  rien  marque  une  différence 
entre  ces  mots  et  t<xn  ceux  sur  f  oiigine  desqneb  il  n*a  pas  tenié 
de  nous  renseigner.  On  est  amené  à  concluie  de  tout  cé!a  qu'il  avait 
eu  d*abord  l'inteatioa  de  donner  Torigine  et  Tétimologie  de  tous 
les  vooftblos,  puis  qu'il  a  chai^  son  pîan  tout  en  laissant  subsis- 
ter des  traces  nombreuses  de  son  premier  eesaL  II  pairaît  d'ailleurs 
se  faire  une  idée  assez  piètre  de  ce  qu'il  tant  entendre  par  don- 
ner l'origine  d'un  mot  ;  car  nous  lisons  à  la  page  156  que  grfy 
c  cheville  du  pied  »  n'est  pad  d'origine  inconnue  puisque  c'est 
sans  doute  le  même  mot  que  grèy  c  quille  »  ;  kf  rapproclhement  est 
p3ut-ètce  juste,  mais  Torigine  rrpte  mcomiue  tant  qu'on  n'a  pas 
montré  d'où  vient  grèy  c   quil'te  ». 

Tel.'es  sont  quelques-unes  des  observations  qui  nous  ont  amené 
à  dire  que  la  fonétique  de  ce  patois  devait  être  décrite  par  un  au- 
t:^  que  H.  BoiHot^la  sienne,  s'il  n'a  pas  précisé  ses  coraiaiBsances 
depuis  1910.  risquerait  d'être  simplement  effarante. 

Maurice  Grahmont. 

ce.  Uhlenbeck.  —  Contribution  à  une  phonétique  comparative  des 
dialectes  basques.  Traduit,  avec  révision  de  l'auteur,  par  G.  La- 
COMBS,  Paris,   Champion,  1910,   100  p.   in -8*. 

La  fonétique  basque  n'a  guère  été  Tobjet  jusqu'à  présent,  «d 
laksant  de  côté  les  tnvaux  de  pure  fantaisie,  que  d'études  par- 
tielles qui  sont  éparees  danft  des  revues  diverses.  M.  Uhlenbeck  en 
a  rassemb'é  les  résultats  et  les  a  compïétcs  dans  deux  articks  publiés 
par  la  B*  rut  imtenèatiotiaif  d^^  é/iM^^  boi^ye.*,  i,  III  et  lAT.  M.  La- 
combe  a  eu  Teureuso  idée  de  réunir  et  de  tiaduiite  ^  français  ces 
deux  articles. 

On  «ns  possède  eacore  qu^une  connaissance  embrionnaire  de  la 
fonitique  basque,  ma^  ei^e  présente  une  grande  variété  de  féno- 
mèn.fi  intéressants,  et  mérite  d'être  approfondie.  Ainsi  nous  i 
voyoïK  r«  intervocalique  devenir  k  en  bsEqne- français  et  aéro  en 
basque^cpagnol,  ce  qui  eût  tout  naturel  puisque  le  gascon  possède 
encore  des  A,  et  que  le  castillan  n'en  a  plus  (banq.  fr.  akate  coa- 
nard  •,  guip.  atfy  de  lat.  anate).  Au  surplus,  le  basqna  fr.  possède 
diverses  coosonnns  aspirées:  mA,  rA,  /A,  /»A.  /A,  JbA,  qui  là  où  eUes 
no  scat  pas  aspirées,  particulièrement  en  Espagne,  ont  pris  des 
aspects  divers  ;  de  là  des  conoyondances  variées,  «somme  lalk,  bine  . 
t6^iu',  guip.  ipiùi,  lab.  i/ùu,  bsa-nav.  imimi  c  mettre  >  (cette  dernière 
forme  par  assimilation).  Basq.  m  est  devenu  m  en  sotietin  :  banq.  êm 
c  feu  >,  soûl.  .<u;  et  cet  «  est  devenu  i  devant-  voyelle:  bnaq.  zm 
c  voua  >,  8ou\  zû,  basq  zu^k.  souL  zifh;  tout  cela  naturellement 
sans  influence  gauloise.  Les  diftongoen  a,  oh,  et,  tu,  «M,  ne  rédui- 
s^^nt  respectivement  k  a  ou  i,  a  <m  u.  e  ou  i,  r  ou  m.  r»  ou  •'.  Noos 


COMPTES  RENDUS.  489 

trouvons  d'irn*  mamère  ajialogue  dans  les  monof tangues  des  ooares- 
pomdaniceB  a,  e,  i,  o,  mais  il  n'est  pas  poesible  actuellement  de  les 
loialiâer  Avec  'précifiion  dans  le  tenups  ni  dans  Tespace.  Il  reste  un 
gros  tiravail  à  faire  :  il  convient  d'étudier  chaque  dialecte  basque 
iso'.émcmt  et  d'en  décrire  l'état  fonétique  d'une  manièire  complète, 
en  indiquant  avec  exactitude  la  date  et  la  position  géografique  de 
chaque  tipe  de  formes.  Ce  n'est  qu'après,  que  l'on  pourra  songer 
à  une  sintèse  définitive.  La  brochure  que  nous  avons  sous  les  ieux 
est  propre  à  servir  de  point  de  départ  à  ces  travaux,  et  nous  espé- 
rons qu'elle  les  suscitera. 

Mauirioe  Gbammont. 


J.  Saroïhandy.  —  Vestiges  de  '  phonétique  ibérienne  en  territoire 
roma;n  (Extrait  de  Revue  interruBtionàle  des  études  basques ,  7*  an» 
nécî,  n"  4,  1913),  24  p.  in-8°  et  une  carte. 

Les  langues  romaineB  développées  actuedllement  en  domaine  ibérien 
présentent-elles  des  caractères  fonétiques  qui  puissent  être  attribués 
à  une  smrvivanioe  de  la  manière  de  parler  ibériemie  ?  Tel  est  le  pro- 
blème intéressant  que  pose  M.  Saroihaindy  ;  mais  il  ne  le  résout  pas. 
Il  s'appuie  pour  justifier  la  question  généraJe  sur  des  opinions  qui 
ne  sauraient  faire  autorité,  comme  celle  de  M.  Thomas,  qui  ne  se 
fonde  que  sur  une  «rreur  de  fonétique,  ainsi  qu'on  l'a  montré  ici 
même  (t.  L,  ^.  292).  Quant  aux  faits  où  il  croit  pouvoir  reconnaî- 
tre la  persistance  d'une  fonétique  antérieure,  ils  sont  au  nombre  de 
deux;  c'est  la  sonorisation  d'une  occlusive  sourde  après  liquide  ou 
nasale,  et  Je  mainitien  entre  voyeCQes  d'occlusives  sourdes  que  les 
langues  romanes  avoisinanteis  ont  sonorisées.  Il  montre,  à  la  suite 
d'une  enquête,  que  ces  deux  faits  se  (présentent  sur  un  territoire 
assez  étendu,  qui  selon  lui  a  dû  l'être  davan<ta^e  autrefois,  et  à  peu 
près  continu  en  ancien  domaine  ibérien  ;  il  trouve  des  cas  analo- 
gues en  basque  et  il  coniolui  que  ces  deux  traits  fonétiques  sont  la 
marque  d'une  influeaice  ibérienne. 

Maleureusement  c'est  ici  un  des  cas  les  .plus  frap-pants  où  la 
géografie  linguostique,  tellel  que  oeitains  la  traitent  aujourdui, 
est  totalement  en  défaut.  La  sonorisation  après  liquide  ou  nasale 
apparaît  dans  d<)s  parlera  qui  n'ont  jamais  rien  remplacé  d' ibérien. 
Quant  aux  oéclusives  sourdes  entre  voyelles,  ce  n'est  pas  la  consta- 
tation de  leuir  existence  actuelle  sur  un  domaine  plus  ou  moins 
vaste  qui  peut  établir  qu'elles  sont  restées  sourdes  depuis  l'époque 
latine  jusqu'à  maintenant.  Pour  trancher  la  question,  il  faudrait 
examiner  tout  l'ensemble  de  la  fonétique  de  quelques-uns  des  par- 
lera en  cause,  en  sui-vire  le  déveiloppement  depuis  les  origines  jus- 
qu'à nos  joura  et  voir  si  à  aucun  moment  ces  sourdes  n'ont  été  so- 
nores ;  car  il  n'est  -pas  exceptionnel  que  l'évolution  refasse  ce  qu'elle 
avait   délait.    Il   serait  ipeut-être    bon    aussi   d'envisager   en    même 

10 


4Ô0  COMt>TES   RENDUS. 

temps  des  cas  comme  celui  de  la  jota  mtervocaJique  qui  €6t  sourde, 
mais  provient  d'un  fonème  sonore;  comme  celui  de  la  zêta  espagnole, 
qui  est  souixle  aujouidui  ;  comme  celui  de  1*8  iiïtervocaliqiie  espa- 
gnol qui  est  sourd  comme  il  Tétut  en  latin,  mais  a  été  sonore  en 
ancien  espagnol  ;  comme  la  prononciation  enfin  de  mots  tels  que 
diable^  qui  est  aujouordui  diaple  dans  TAulde,  dei  Tarn,  VAveyTon, 
une  bonne  partie  de  l'Héanault,  de  rAriàge,  de  la  Haufte-Gagnonne, 
du  Gers,  du  Tam-et-Gaironne,  du  Lot-et-Geronne,  du  Lot,  du  Cantal, 
de  la  liozèire. 

Maurice  Gbammont. 


G.    Juret.   —  Dominance  et  résistaince  dans  la   phonétique  latine,, 
Heidelberg,    Winier,  1913  [XII-264  p.   m-8*]. 

Il  est  difficile  de  troazver  aujourdui  un  sujet  die  linguistique  in- 
do-eurapéenne  aibsolument  neuf  ;  mais  il  ne  manque  pas  de  questions 
qui  desmaiodent  à  être  révisées  ou  approfondies.  M.  Juret  s'attaque  à 
la  fonétique  latine,  qui  est  particulieremenit  obscure  et  complexe,  et 
il  i  choisit  deux  pointe  que  d'on  peut  comcpter  parmi  les  plus  impor- 
tants. 

Dans  Ja  première  paortie  il  se  propose  d'établir  quel  est  le  degré 
de  résistance  des  consonnes  selon  la  place  qu'elles  occupent  dans  le 
mot.  La  deuxième  a  pour  objet  de  rechercher  quelle  est  la  force 
respective  des  voyeUes  égalemenit  selon  leur  position.  Ces  deux  ques- 
tions, quoi  qu'il  puisse  sembler  d'après  des  termes  dans  lesquels 
nous  les  énonçons,  sont  absolument  distinctes  et  indépendantes. 

La  piremière  a  déjà  été  esquissée)  à  un  poisnt  de  vue  particulier, 
non  seulement  pour  Je  latin,  mais  pour  l'ensemble  des  langues 
indo-européennes;  c'est  une  question  de  fonétique  générale.  Elle 
n'a  JBimais  été  étudiée  à  iondi  pour  le  laitin  en  particulier.  M.  Jutet 
arrive  essentiellement  à  cette  conclusion  qu'une  consonne  finale  de 
sillabe  devant  consonne,  et  une  consonne  finale  de  mot  sont  dans 
ia  même  position  et  ont  même  résistance,  et  d'autre  part  qu'une 
consonne  initiale  de  siUabe  après  consonne  et  une  consonne  initiale 
de  mot,  ont)  de  leur  côlé,  même  fonce  et  même  v«leur.  C'est  vrai 
dans  la  plupart  des  cas,  mais  non  d'une  manière  absolue  ;  il  i  a  des 
traitements  de  l'initiaCe^  il  i  a  des  traitements  de  la  finale  qui  n'ont 
pas  leur  équivalent  à  Tintérieuar.  M.  Juret  apèa»  en  fonétique  à 
coups  de  raisonnements  et  de  logique,  et  il  a  raison  ;  l'auteur  de  ces 
lignes  serait  particulièrement  malvenu  à  l'en  blâmer.  Si  les  langues 
ne  constituaient  pas  des  enseniibles  x>dirfaitement  logiques,  où  tout 
se  tient,  s'eifbhaîne  et  se  comi{tande,  elles  ne  seraient  pas  suscep- 
tibles d'études  scientifiques.  Mais  la  logique  de  M.  Juret  est  trop 
rigide  ;  il  i  a  dans  les  langues  plus  de  souplesse  et  plus  de  variété. 
Lorsqu'on  raisonne  sur  une  question,  il  ne  faut  négliger  aucun  fac* 
teuT  possible.   Dans  le  cas  particulier  il  était  aisé  de  concevoir  a 


COMPTES    RENDUS.  491 

'priori  qu'il  i  a  souvent,  tantôt  entre  les  mots,  tantôt  entre  les  grou- 
pes de  mots  un  lien  moins  éttroit  qu'entre  les  si'ilabes  d'un  même 
mot. 

Ija  seconde  partie  a  pour  objet  principal  co  que  l'on  désigne  com- 
munément sous  le  nom  de  sincopt*  latine.  Après  l'ébauche  de  M. 
Barbelenet  et  le  girand  travail  de  M.  Vendryès,  cette  question  est 
loiai  d^être  neuve  ;  mais  M.  Juret  da  reprend  point  par  point  et  la 
rajeunit.  Il>  résulte  de  son  étud^  qu'il  n'i  aAxrait  pas  de^  sincopes  pro- 
prement dites  en  latin,  mais  que  les  cas  en  cause  sériaient  dus  essen- 
tiellement à  des  absorptions  et  à  des  métatèses  ;  c'est  fort  différent, 
et  d'une  manière  générale  l'auteur  est  visiblement  dans  le  vrai. 
Id  faut  ajouter,  et  c'est  un  des  points  principaux  qui  ont  attiré 
l'attention  de  l'auteur,  que  ces  absorptions  et  ces  métatèses  ne  se 
produisent  pas  indifféremment  dans  toutes  les  sillabes;  elles  ren- 
contrent plus  ou  moins  de  résistance  scdon  la  qualité  de  la  voyelle  et 
la  position  qu'elle  occupe  dans  le  mot.  Mais  mous  ne  pouvons  pas 
entrer  ici  dans  le  détail  ;  l'ouvrage  de  M.  Juret,  mailgré  les  réser- 
ves que  nous  avons  faites,  est  un  livre  excellent  et  qu'il  faut  lire; 
nous  en  recommandons  particulièrement  la  lecture  aux  romanistes,  à 
qui  l'istoire  de  la  langue  ilatiné  est  trop  souvent  étrangère,  alors 
qu'elle  ipouarait  leuiT  être  si  utile.  Le  livre  de  M.  Juret  est  bourré 
de  faits  ;  pre»3que  toute  la  fonétique  latine  i  défile  et  i  gagne.  Bien 
des  choses  se  précisent  et  s'ordonnent.  Les  étimologies  nouvelles 
sont  nombreuses  ;  en  soi  c'est  un  fait  dénué  d'intérêt,  car  en  gram- 
maire compajrée  il  n'i  a  que  les  étimoCogies  sûres  qui  comptent  et 
qui  vaîtleait;  mais  plusieurs  somit  définitives  et  décisives.  Cet  ou- 
vrage est,  à  notre  canmaisisance,  le  premier  qu'ait  publié  son  au- 
teur; il  promet. 

Mauffice  Grammont. 

A  Meillet.   —  Grammaire  du  Vieux-Perse,    Paris,    Guilmoto,    1915 
[XX-232    p.  Tjn-8'  carré],  18  francs. 

Ce  volume  est  lîe  second  ds  la  Collection  linguistique  inaugurée 
par  la  Girammaire  du  Viel-Irlandais  de  M.  Vendyès  (RLR,  LV,  p. 
579).  Conformément  au  progmamme  de  la  collection  la  grammaire 
de/  M.  Vendiyès  est  purememt  descriptive;  celle  de  M.  Meil'let  Test 
aussi  dans  i.a  mesure  du  poorsible,  mais  en  même  temps  elle  est 
au  fond  comparative,  parce  que  la  nature  des  choses  1* imposait  : 
le  vieux-peinse  n'a  pu  être  déchiffré  et  eaapliqué  que  par  la  métode 
comparative. 

Les  progrès  réalisés  depuis  quelques  aninées  dans  la  connaissanoe 
des  ipariefTS  iraniens  ont  permis  de  localiser  exacteanaai  lé  vieux- 
perse  parmi  les  autres  dialectes  et  d'en  marquer  des  traits  caraoté- 
ristiques.  D'autre  part,  il  ne  paraît  guèire  possible  de  tirer  des  don- 
nées aotueUemont  connues  quelque  chose  de  plus  que  Les  résultats 


492  COMPTES    RENDUS. 

acquis  à  présetnt.  Le  momeoit  était  donc  bien  chodi&i  pour  les  ras 
fiambler.  On  sait  que  nombre  de  ces  résulitats  sont  dus  à  Fauteur 
lui-même,  et  de  nouveaux  fruits  de  ses  recherches  personnelles  ap- 
iparaissent  encore  dans  cette  grammaire,  iparticiilièai^ement  en  ce  qui 
concerne  la  disitinctioii  entre  ce  qui  est  purement  vietox-perse  et  ce 
qui  est  dû  à  des  emprunits. 

Cet  ouvira^ge  n'a  rien  de^  commun  avec  le  romandsme,  cela  va  sans 
dire;  mais  sa  leetuire  est  intérer^sante  et  ipTofitable  pour  quiconque 
s'occufpe  de  langues,  à  cause  des  conditions  particulières  dans  les- 
quelles se  troufve  le  paorler  q<ud  i  est  décrit.  La  langue  qui  nous  est 
fournie  par  'les  insioriptions  laohéménides  n'a  rien  de  littéraire  ni 
de  tiraditionnel  ;  c'est  une  langue  parlée,  qui  semble  écrite  pour  la 
premièire  fois  au  temips  de  Darius  ;  elle  a  tous  les  caractères  d'une 
ancienne  langue  indo-européeoine,  mais  on  i  voit  apparaître  déjà  les 
commemcements  d'un  état  moderne  de  la  langue  ;  eCle  nous  est  livrée 
au  moment  précis  oii  le  vieux  perse  va  devenir  du  moyen-iraniem. 

Il  est  singulièrement  réconfortant  de  voir  un  ouvrage  de  cette 
nature  paraître  en  pleine  guerre,  et  de  constater  que  l'activité  in- 
teHectueHe  et  les  recherches  scientifiques  désintéresséss,  qui  seules 
font  la  gloire  durable  d'un  pays  quand  le  calme  a  succédé  aux  bou- 
leversemeints,  n'ont  pas  été  étouffées  par  le  besoin  immédiat  de  re- 
pousser  des   agressions    infâmes. 

M.  G. 

A.  MeîUet.  —  Introduction  à  l'étude  comparative  des  langues  indo- 
européennes,  4'  édition,  Paris,  Hachette,  1915,  [XXVI-502  p.  in-8'] 
10  francs. 

C'est  avec  une  joie  réelle  que  nous  signalons  la  4*  édition  de  ce 
béant  divre.  Le  bon  accueil  q^u'il  a  renoontré  dès  le  début  et  le 
succès  qu'il  continue  à  obtenir  prouvent  non  seulement  qu'il  est 
apprécié  à  sa  valeur,  mais  surtout  que  les  études  dont  il  est  la 
meilleure  introduction  se  répandent  tous  les  jours  davantage. 

Le  texte  a  été  soigneusement  revu  et  tenu  au  courant  pour  cha- 
que nouvelle  édition,  mais  celle-ci  ne  diffèire  de  la  précédente  que 
par  des  corrections  de  déta^il.  Nous  nous  bornerons  donc  à  ren- 
voyer Ce  lecteur  aux  conuptes  rendus  des  trois  premières  éditions 
que  nous  avons  publiés  ici  même  (t.  XLYI,  p.  600,  t.  LIV,  p.  IW, 
t.  LVII,  p.   505). 

M.  G. 

« 

D.  Barbelenet.  —  De  l'aspect  verbal  en  latin  ancien  et  pairticuliè- 
Tememt  dans  Térenoe,  Paris,  Clicmqnon,  1013  [VI-478  p.  m-^V 

Cette  longue  et  conscienciciuse  étude  a  pour  objet  de  préciîer  en 
latin  une  notion  quie  est  assez  bien  ooom'ue  depuis  un  certain  tctnps 
déjà  en  slave,  en  baltique,  en  gotique,  mais  que  la  pilnpart  d€B  I*ti- 


COMPTES   RENDUS.  493 

nifitee  n'ont  pas  encore  sou|>çonnée.  Iil>  s'a^t  eec^itiellement  de  la.  va- 
leur <  ipearfeotive  »  <xu  «  kiiiperfective  »  das  fotrmes  veoHbales.  M.  Bar- 
belenet  montre  que  Ton  ne  ipeut  appliquer  teCes  quelles  au  latin  les 
formule»  qui  ooncemefnit  <  l'aspect  »  em  balLtique,  en  gotique  et 
surtout  en  &lave.  Chaque  langue  comiporte  des  définitions  pairti- 
culières.  En  latim,  les  nuances  d'afjpect,  très  nettes  dans  certains 
cas,  très  caractéristiques  dajns  l'opposition  des  verbes  simples  avec 
les  composés  à  préverbe  de  sens  vague,  sonit  souveint  fort  diffi- 
ciles et  délicates  à  détermineo*  et  sont  devenues  de  plus  en  plus 
fuyantes  jusqu'à  disparaître  au  cours  du  temps,  reniiplacées  par  des 
différenjoes  tempopelles.  C'est  dire  qu'il  n'en  a  sans  doute  rien  passé 
directement  dans  les  langues  romanes,  mais  il  n'est  pas  moins  vrai 
que  ce  travail,  dont  la  connaissance  est  désarmais  indis'pensable  aux 
latinistes,  peut  étire  utilement  étudié  par  les  Tomaniistes,  car  la  va- 
leur exacte  des  formes  verbales  n'est  jusqu'à  présent  connue  dans 
la  plupart  des  langues  romanes  que  d'une  manière  très  imprécise. 

M.  G. 

H.  Klinghardt  u.  M.  de  Fourmestraux. —  Eranzôsdsche  Intonations- 
ûbumgen  fur  Lehrer  und  Studienendei,  Côthen,  Shtdze  1911. 

Quelques  bonnes  Temarques  sur  les  différences  entre  l'intonation 
française  et  l'intonation  allemande.  Le  mouvement  musical  de  la 
frase  énonciative  ordinaire  est  décrit  d'une  manière  assez  correcte.  i 

Mais  la  question  délicate  de  <  l'intonation  enfatique  »  n'est  nulle-  .''/^ 

ment  résolue  et  des  exemples  donnés  à  ce  sujet  ne  sauraient  guère 
qu'induire  en  erreur  ;  ce  qui  concerne  les  frases  inteirrogatives 
est  tout  à  fait  insuffisant;  l'analise  de  certains  morceaux  dénote 
une  prononciation  dialectale,  et  particulièrement  méridionale;  les 
textes  en  vers  ont  été  lus  sans  compétence.  M.   G. 

A.  Ernout.  —  Historische  Formenlehre  des  Lateinischen,   Heidel- 
berg,    Winter,  1913  [XII-204  p.  in-12"*J. 

Ce  petit  livre  est  le  pendant  de  celui  de  M.  Niedermann,  dont 
nous  avons  rendu  compte  ici  même  (t.  LIV,  p.  326),  et  fait  partie 
de  la  .même  collection.  Conçu  dans  le  même  esprit  et  suivant  les 
mêmes  principes,  il  mérite  des  éloges  ipareiils.  Comme  M.  Nieder- 
mann pour  la  fonétique,  M.  Emout  pour  ila  morfologie  met  à  pro- 
fit tous  les  résultats  de  la  grammaire  comparée  sans  jamais  compa- 
rcir  autre  chose  que  Je  latin  avec  M-même,  sans  faire  appel  à  aucune 
autre  langue  indo-européenne,  pas  même  aux  parlers  osoo-ombriens. 
La  tâche  était  difficile   ;  M.  Emout  l'a  accomplie  avec  talent. 

Ce  petit  livre  est  a.ppelé  à  rendre  de  grands  services;  il  feira 
pénétrer  des  idées  saines  et  correctes  dans  les  milieux  où  la  gram- 
maire comparée  n'a  pas  encore  droit  de  cité.  On  ne  saurait  trop 
souaiter  qu'une  édition  française  de  ce  livre  qui  n'est  qu'une  tra- 
duction et  que  l'auteur  a  écrit  en  français,  ne  tarde  pas  à  paraître. 

M.   G. 


,/ 


i 


494  COMPTES   RENDUS. 

M.   G.   Bartoli  —  Romini»  «    Pthi^via    ^Extnùt  det  M&angeê  S, 

Benier)j  Torino,  Bocca,  1912,  [18  p.  iit4*]. 

M.  Bartoli  étudie  les  vooabks  du  grec  médiéval  et  du  grec  mo- 
derDe  qui  soat  d'origioe  latkie  oa  d'origme  Tomane,  et  cherche  dans 
leur  accentuation  un  critère  pour  les  distinguer.  Son  travail  con- 
tient ça  et  la  cks  rcvnAirqae&  sur  la  métode  qui  oot  une  portée  gé- 
nécak. 

M.  G. 

V.  Magnkm.  —  Le  lutur  grec.  Tome  I  :  lies  formes  [XII-448  p.  in 
8*].  Tome  II:  Eknplois  et  origines  [X-338  p.  in-8*.]  Paru,  Cham- 
jnan,  1912. 

Dam  le  pronier  vo!ume  de  ce  gros  et  coosciencieiiz  trarail  M. 
M agnicB  nous  donne  un  dépouiUeaMnt  métodique  des  laraiee  du  futur 
qui  figiurent  dans  la  plupart  des  auteon  antérieurs  à  la  période 
alexandrine.  Dans  le  second,  il  précise  sur  certains  points  nos  con- 
naissanoes;  sur  d'autres  il  arrive  à  des  cooclusioos  sensiblement 
neuves.  Dans  FeiiaemKe  il  fournit  à  la  grMsmaire  comparée  les 
moyeos  de  décrire  coaiptètcment  et  définitivement  Tistoire  do  futor 
grec. 

Combien  de  questions  dans  le  domaine  des  langues  romanes  de- 
manderaient  une   pareille   révision  ! 

M.  G. 

G.  SalTioni.  —  Osservaaiodi  varie  «oi  dialeiti  meridkoali  di  terra- 
ferma,  série  V-VII  (Eetratto  dai  Rendioenti  dri  R.  Ist  Lon^  di 
Bc.  e  dett.,  vol  XLVI,  1913),  Pavia,  48  p.  iB>8*. 

Ces  nooveliks  séries  appellent  les  mêmes  observations  générales 
que  les  précédentes;  cf.  RLR,  LV,  p.  390.  Parmi  les  articles  les 
plus  intéressants  au  point  de  vue  linguistique  nous  signalerons  le 
n*  146,  où  rauteor  a  réuni  divecs  eixemples  de  dissimilation  d*uxie 
géminée  par  une  autre  géminée,  le  n*  193  avec  cks  cas  nombreux 
de  métatèse  coosonantique. 

La  brochure  se  termine  par  un  index  des  mots  c<mtenus  dans  les 
sept  séries  et  «n  ootare  dans  les  Appmnti  meritiionali  qui  ont  paru 
au  tome  VI  des  Studi  romanzi. 

M.   G. 


Le  Gérant:  Paul  HAMEUN. 


Mont|KClier.  —  Imprimerie  Générale  du  Midi. 


TABLE  DES  MATIERES 


ToMB  Lvrir 

AETICLES  DIVERS 
ÂCHEB  (J.).  —  Sur  xm  (livt«  Mlatif  à  St-Denis  et  à  aao  mc 

—  La  viJt«  de  Fomnaus  et  l'abbaye  de  St-Da 

—  Floovant    

Barbibb  file  (P.).  —  Noms  de  poissons   

GsABwntAu  (C.)    «b  Anolade  (J.).  —  Onomastique  des  ti 

badours   81,   ] 

CASTBra  (P.).  —  Bemairqaee  au  sujet  et  à  propos  de    l'édît 
d'oue   veraion   du   Bevves   d'AigT^mont    


BIBLIOGRAPHIE 

1'    Comptée  rendus: 
Aknabdin  (F.).  —  CbaJita  popolairee  de  Ja  Grande-Liuide 

d«e  régions   voisines  (Roniat)    

Geoblhbb  (H.).  —  Ueber  ursprung  und  bedeutung  der  h 

eôsischen  ortanamen,   I,    (Bonjat)    

HvBSCHMiKD  (J.-U.).  —  Znr  bildung  diee  imperfckts  tm  fran 

provenzaliacben     (Ronjat)    

JcRBi   (C).   —  D<MniTibDce  et  résistance  dans   la  phonétii 

latine    (Grammont)    

Laohonibr  (P.).  —  Œuvres  compJètes  de  Pierre  de  Roaa: 

(VlAMï) 

Michadt.   (G.)-  —La  Frailaine  (Vianeï) 


496  TABLE    DES    MATIÈRES 

RoNJAT  (J.).  —  Eseai  de  syntaoce  des  parlers  provençaux  mo- 
dernes   (Millabdbt) 159 

Saroïhandy  (J.).  Vestiges  de  phonélique  ibériemie  en  territoire 
TomaA   (Grammont) 489 

Uhlenbeck  (C.  C'.).  —  Phonétique  €om|>aflrative  des  dialectes 
basques   Grammont)    488 

ViANEY  (J.).  —  L'explication  française:  les  grands  classiques 
des  XVI',  XVIII'  et  XIX'  siècles   (Benoist)    150 


2**   Ouvrages  annoncés  sommairecnent    : 

Barbelenet,  492  —  Bartoli,  494  —  Ernout,  493  —  Magnien,  494 
—  Meillet,  491,  492  —  Klinohardt,  493  —  Salvioni,  494  —  Stu- 

DIER    I    MODERN    SpRAKVBTENSKAP,    151. 


/ 


h 


1^ 


% 


à 


* 


■\ 


L,